21-06-2015 16:51 – L’esclavage en Mauritanie: dimension traditionnelle et moderne

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Huffingtonpost – Le samedi 13 juin 2015, l’Alliance Against Modern Slavery a tenu à Toronto sa 5e conférence annuelle. En marge de cette rencontre, Martin Klein, professeur de l’Université de Toronto, et moi-même avons exposé les différentes facettes de l’esclavage en Mauritanie et des actions entreprises par des mouvements abolitionnistes, notamment l’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste en Mauritanie (IRA).

Son fondateur, Biram Dah Abeid, est actuellement retenu dans les geôles d’Aleg avec ses codétenus Djiby Sow et Brahim depuis janvier 2015, en raison de leur volonté d’éliminer définitivement la servilité en Mauritanie et dans lemonde.

Le combat de l’IRA: question de méthode

Le combat de l’IRA s’inscrit certes dans la même continuité que les mouvements comme El Hor (libre) des années 1970 et SOS-Esclaves de 1995, mais il diffère avec ces derniers sur le plan méthodologique, c’est-à-dire dans la manière de poser le problème.

D’abord, l’IRA s’interroge sur les aspects religieux du phénomène pour comprendre sa portée sur la domination du maître sur les esclaves, la vente et l’achat des esclaves et la disposition sexuelle des femmes esclaves à leur maître. Ensuite, il contextualise les textes du droit musulman en Mauritanie qui datent des 12e et 13e siècles, pour démontrer que leurs interprétations pour justifier l’esclavage ne tiennent pas, du fait de leur caractère littéraliste.

Enfin, il analyse l’environnement géopolitique de la Mauritanie avec une certitude que notre pays, par sa position géographique de trait-d’union entre l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne, favorise la pratique, la transit et la destination des esclaves obtenus par kidnapping.

L’IRA et la délégitimation de l’esclavage en Mauritanie

La façon de poser la problématique de l’esclavage permet de comprendre les aspects traditionnels de la servilité en Mauritanie, notamment le caractère héréditaire de l’esclavage, l’attachement psychologique et mental de l’esclave à son maître, l’endoctrinement religieux qui a convaincu la grande majorité d’entres eux d’accepter sans révolte leur sort, qui émanerait directement de la volonté divine.

En Mauritanie, à côté de l’esclavage moderne, il existe l’esclavage sexuel, l’esclavage domestique, l’esclavage foncier et l’expropriation des terres. C’est pourquoi, au-delà des actions politiques de libération des esclaves, l’IRA mène un combat de délégitimation religieuse, des manifestations pacifiques, des grèves de la faim, de l’éducation et la formation professionnelle des esclaves, des conférences et un partenariat avec les Organisations non gouvernementales.

Ainsi, ce combat à la fois méthodique et pacifique a valu au président Biram plusieurs prix en guise de reconnaissance partout dans le monde, y compris celui des Droits de l’homme aux Nations unies en 2013. Après Nelson Mandela, il est la deuxième personnalité en Afrique noire à recevoir cette distinction.

L’esclavage en Mauritanie et les décennies d’abolition sans conséquence

La Mauritanie a connu plusieurs décennies d’abolition, notamment en 1905 avec la colonisation française, en 1960 avec la première Constitution qui réaffirmait la primauté des droits et libertés, en 1981 avec la gouvernance des militaires, et en 2007 avec la loi qui criminalise l’esclavage au plan formel, mais qui n’est jamais suivies d’actes concrets en raison de la connivence entre les tenants du pouvoir politique et les maîtres esclavagistes d’origine arabo-berbère. Raison pour laquelle le combat contre l’esclavage sera long est difficile face à un système raciste et esclavagiste qui ne cesse de mobiliser les moyens de répression pour pérenniser ses avantages.

Mais la vérité, c’est qu’en Mauritanie une minorité gouverne la majorité. Mais une telle domination n’a pas d’avenir, dans la mesure où le réveil populaire est une marche, vu la volonté des femmes et des hommes de mener, à l’instar de président Biram, la lutte pacifique dans le but de débarrasser la Mauritanie de ce système d’un autre temps.

Ainsi, notre liberté est indéniablement liée. Nous avons intérêt à vivre dignement dans le respect mutuel, sinon la Mauritanie court un risque d’effondrement. Comme le disait Nelson Mandela: «J’ai vu qu’il n’y avait pas que ma liberté à être réduite, il y avait aussi celle de tous ceux qui me ressemblaient. […]. C’est alors que ma faim de liberté personnelle est devenue faim de liberté pour mon peuple. C’est ce désir de liberté pour que mon people vive sa vie dans la dignité et la fierté qui a transformé un jeune effrayé en quelqu’un d’audacieux, qui a conduit cet avocat respectueux des lois à devenir un criminel, qui a transformé un mari aimant sa famille en errant, qui a obligé un homme amoureux de la vie à vivre en moine. […]. La liberté est indivisible, les chaînes que portait un de mes compatriotes, tous les portaient, les chaines que tous portaient, je les portais aussi ».

Conclusion

L’arrestation et l’emprisonnement arbitraire de Biram ne sont que des dissuasions de la part d’un système raciste pour inciter à abandonner le combat contre l’esclavage.

Mais dans la vie des grands hommes, rares sont ceux que la prison a détourné de la mission dont ils sont investis. Au contraire, Biram et ses codétenus souffrent certes d’une privation de liberté, mais ils sortiront renforcés, avec une parole à la dimension prophétique pour libérer l’opprimé et l’oppresseur en Mauritanie. Ainsi, Biram, un homme au destin exceptionnel par son courage, sa bravoure et son sens du sacrifice pour une Mauritanie juste, mérite sa place auprès des personnages mythiques tels que Nelson Mandela en Afrique du Sud, Martin Luther King aux Etats-Unis, Mahatma Gandhi en Inde et Thomas Sankara au Burkina Faso.

Ardo Dia

Auteur et chercheur du Groupe analyse politique et stratégique (GAPS)

Source crédit :cridem.org

SoninkIdees-J’ose

Charleston en Caroline du Sud, l’Homme Noir est fragile.

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Début avril 2015, qui se rappelle aujourd’hui quand un flic blanc vidait son arme de fonction sur Monsieur Walter Scott qui était de dos..???
Ce dernier, un père de famille avait été abattu par un policier de 33 ans, qui falsifia son rapport sur l’événement, mais une vidéo hasardeuse était apparue quelques jours après balayant la version officielle.

Ces derniers jours, dans la même ville de ce même État, un jeune blanc est parti abattre 9 fidèles NOIRS dans une église appelée NOIRE, et les médias ont traîné plusieurs heures en débat HYPOCRITE, pour savoir s’il était pertinent de qualifier la tuerie de terrorisme au pas. Chez le pays de l’oncle Sam, la technologie pointue leur permet de tuer via des drones à plusieurs milliers de kilomètres, mais on ne semble pas détecter et anticiper les criminels racialistes qui pilulent dans certains états anciennement confédérés. La confédération du Sud américain sécessionniste fut vaincue, il y’a plusieurs siècles, mais l’idéologie suprématiste qui anima les confédérés d’hier, est toujours vivante. Hier les confédérés du Caroline du Sud, étaient esclavagistes et ne supportaient pas qu’on puisse considérer les Noirs (esclaves) comme étant égaux aux blancs. Ces derniers jours, on semble découvrir que le jeune tueur blanc de l’église, venait du milieu suprématiste local et qu’il exprimait ses convictions sur différents supports. On voudrait savoir, quel statut ont les Noirs dans ces anciens terroirs confédérés, car ces blancs suprématistes qui les tuent, ne croient pas tuer des citoyens américains comme eux, encore moins des humains ayant une âme noble. Le choix de l’église Noire a du sens pour ces racialistes suprématistes desquels est issu le jeune blanc tueur. En effet, la religion peut être très importante chez les suprématistes, mais ils pensent que l’Homme NOIR est indigne et impur de s’approcher d’un Dieu. Leur idéologie nocive et racialiste n’admet pas que les Noirs importés comme du bétail pendant la traite nègrière, puissent aspirer à une Humanité pleine égale à la leur. Pour eux, plus il y a une promotion sociale et civique pour les Noirs autour d’eux, cela équivaudrait à un marqueur de déclin et de souillure de leur société blanche et idéalisée ayant une âme saine.

Peut-on revendiquer une solidarité Noire internationale… ???

L’homme Noir avait été disloqué par différents événements douloureux dans le passé. Et à travers le monde, certains de nôtres ont été conditionnés à admettre la normalité de notre condition peu enviable. Nous admettons facilement que l’Autre se doit d’être notre supérieur modèle sur lequel on se définit dans la forme comme dans le fond. Notre conscience collective semble trop docile à la domination de l’Autre, mais ceux d’entre Nous qui se faisaient accepter par stratégie passagère dans le giron du maître, essayeront de se soustraire pour de bon. Ceux-là sont les premiers à broyer du rouge, si on leur rappelait l’Afrique, notre gîte originel. Victimes des clous académiques dans les universités aux visées troublantes et orientées, certaines élites Noires sont une abomination pour la Cause Noire. Elles sont formées pour servir l’Autre et pour ce dernier, on est seulement bien formé que si les balises intellectuelles sont respectées selon ses envies égoïstes.
L’Afrique Noire de l’union africaine, comme toutes les institutions mondiales, croit l’Humanité harmonieuse par des procédés hypocrites qui faussent l’essentiel.

Les Noirs du monde entier doivent se méfier des convenances de façade, les victimes de l’église Noire à Charleston, le sont parce-que étant Noires seulement. Leur americanité et leur chrétienté ne participent en aucune manière au motif incitatif du crime. Il est urgent pour les officiels Noirs de par le monde et leurs petits peuples de manifester leur indignation saine face à la banalisation du Fait Noir.
Nos marcheurs Noirs de Paris venant de l’Afrique pour Charlie, ont aussi leur place auprès de la communauté Noire de Charleston. Pourtant Ils ont les moyens matériels d’y aller, mais le Mal Noir Rêveur et puéril face à la marche de l’humanité, pourrit leur Sens de priorité.

Tous les autres sont solidaires, et c’est presque le sens même de leur honneur, mais Nous, on nous a inculqué que c’est de l’extrémisme ou du radicalisme.
On se rappelle de quelques hommes politiques mauritaniens et arabophones qui étaient partis voir et soutenir Bachar le syrien honni par ses anciens parrains aujourd’hui, et ils s’y étaient en étant plus arabes que musulmans. D’autres exemples symboliques à travers le monde peuvent nous édifier.

Nous, on croit s’honorer par la lâcheté intellectuelle pour l’éloge du maître et la prostitution identitaire et d’identification.

NOIR A (À) MAL…!!!

SoninkIdees-J’ose