Mauritanie – Tribune : Cette polémique suscitée autour du mot ‘’Apartheid’’ que révèle-t-elle ? Par Thiam Samba

DÉBAT SUR L’APARTHEÏD.

Cette polémique suscitée autour du mot ‘’Apartheid’’ que révèle-t-elle ?

Primo, que la culture du débat intellectuel ne s’installe toujours pas chez nous, loin s’en faut ; on diabolise, voire on insulte et on continue… A travers un lynchage médiatique qui frise le terrorisme intellectuel, on cherche à maintenir une dictature au nom d’une majorité, instaurée par une oligarchie, ( si, bien entendu , toute la frange haratine se reconnaissait dans l’identité arabe), en perdant de vue que toute majorité ne tire sa légitimité que dans le respect des droits des minorités.

Ne pas céder à l’intimidation , surtout pas …

Deuxio, elle révèle un état d’esprit, manifestement, largement partagé dans cette jeunesse arabo-berbère, qui traduit un manque notoire et flagrant d’objectivité et de recul, dès que le pays est touché dans ses péchés sensibles ; c’est épidermique ! Cette réaction est aussi, hélas, perceptible chez une partie de l’élite politique et intellectuelle adulte. En somme, beaucoup de progressistes, mais des progressistes de circonstance, dirons-nous…

Tiertio enfin, que dans cette conception de ‘’l’Apartheid’’ tout n’était pas que négatif, à tout peser ; en effet les Blancs-blancs se gouvernaient et laissaient les Blacks se gérer et gérer leurs bantoustans, tout au moins !et puis, toutes proportions gardées, le système d’apartheid était quand même moins indigne, plus respectueux de l’homme que l’esclavage … Enfin et surtout, cet apartheid là était lui, non pas officieux, sournois et hypocrite , mais codifié et déclaré, et chacun savait donc à quoi s’en tenir …

Ces jours-ci il circule un audio d’un résident, probablement de Rosso, qui dénonçait le blanchissement appliqué de l’administration de cette ville ; du gouverneur au préfet , en passant par le commandant de brigade, le commissaire de police , le chef de la base militaire , jusqu’au juge et cadi, dit-il . L’auteur n’a pas compris que le mal est général et ne sévit pas qu’à Rosso, mais partout dans le Sud , sans épargner Nouakchott avec ses trois gouverneurs . Ceux qui, aujourd’hui montent au créneau, vocifèrent sous l’ indignation, feinte, en entendant le mot ‘’apartheid’’ constatent pourtant, tous les jours, cette réalité triste, sur laquelle ils ferment les yeux, sans rien dire…
Seule une infime minorité courageuse de cadres s’insurge …

Rappelons, pour ceux qui semblent l’oublier, que l’idéologie afrikaner avait pour soubassement « d’utiliser la force numérique et la force de travail des Noirs pour les transformer en instruments , sans qu’aucune possibilité ne leur soit laissé de sortir de cette situation’’. En notre âme et conscience aucune résonnance, aucune similitude avec ce qui se passe chez nous ? Si ce que nous vivons n’est pas de l’Apartheid stricto sensu, ça lui ressemble, au moins par métaphore…

Ma suggestion est celle-là : puisque ceux qui nous gouvernent se dérobent à l’idée d’organiser un dialogue inclusif, sans compenser cette rebuffade par des mesures fortes d’apaisement, que les médias nationaux se saisissent donc de cette polémique qui fait rage dans les réseaux sociaux comme d’une opportunité, pour organiser un débat… civilisé. Pour notre part nous sommes preneurs …

Samba Thiam
Président des FPC.

Nouakchott le 28 -02-2020

©️ Crédit source : Post FB de l’auteur

Tribune – Racisme d’état en Mauritanie : Et des mots pour le dire… Par Bocar Oumar BA

La violence n’est pas dans le propos mais dans les faits. Nos vierges effarouchées devraient davantage s’indigner du fait que des tortionnaires, des assassins, des violeurs, des spoliateurs circulent librement que de mots choisis pour décrire cette violence.

Le diktat de l’émotion feinte ne nous fera nullement abandonner nos convictions, encore moins les mots pour les dire.

Nous parlons de racisme d’état et continuerons à en parler car ce qui se joue est du fait de l’état et des politiques publiques. Que cela ne se reflète pas dans les textes, ça ne traduit qu’une évidence: l’hypocrisie et la duplicité comme mode gestion des affaires de l’état. La constitution, ni aucune loi ne légalise le détournement des deniers publics, mais qui peut de bonne foi en nier le caractère systémique dans ce pays? Le racisme d’état est du même ordre. Le dénoncer est un devoir pour qui veut le vrai changement dans ce pays. Vouloir le nier au motif de mauvaises comparaisons historiques, c’est s’en accommoder au prix de bons mots et de nuances forcées.
De même, nous rabâcher à chaque dénonciation de notre part de cette ségrégation ignoble la stigmatisation de la communauté maure dans son ensemble, c’est là aussi un subtile jeu d’échos pour couvrir la voix des victimes.
Nous parlons de racisme d’état, ceux qui y voient la communauté maure sont les premiers à l’accuser dans son ensemble, car ils la confondent avec l’Etat…

©️ Crédit source : post FB de l’auteur (27/2/2020)

Flash – info : Monsieur Silly Gassama intronisé Référent traditionnel de GANBANAAXU/Armepes en France.

Dimanche 23 février 2020, une délégation dirigée par Demba Coulibaly, s’est rendue aux Mureaux pour une cérémonie de présentation chez notre notre honorable doyen choisi.

Basant sur les critères du droit d’aînesse, sa désignation est d’une symbolique d’ordre fraternel et citoyen. Mr Gassama est originaire du village de Nieliba dans le Guidimagha.

Aucune ségrégation ou discrimination patronymique et statutaire, ne fait partie de nos valeurs de respect et de considération à l’endroit des personnes âgées. Nos règles sociales sont en phase avec les principes fondamentaux qui régissent l’ordre républicain et démocratique prévu et promu par les institutions publiques dans nos pays. Les humiliations symboliques subies dans l’ancien régime féodalo-esclavagiste soninké , n’affecteront plus notre DIGNITÉ HUMAINE.

🔹️Notre devise aujourd’hui : Ni maîtres de personne, ni esclaves de personne aussi.

Nous vivons en citoyens DIGNES et AVERTIS.

Vive la COMMUNAUTÉ FRATERNELLE GANBANAAXU!

25/2/2020

©️ Communaution GANBANAAXU/ Armepes France

Tribune: Lettre à mes frères et sœurs Maures-Arabes-berbères, Par le jeune écrivain Mohamed Lam

Chers frères et sœurs,

J’entame mon propos en vous laissant lire ce premier message, tiré du plus profond de mon âme et que j’aimerais vous donner dans ces quelques lignes : je suis noir de Mauritanie, je vous aime. Et sans rien attendre en retour.

La Mauritanie a connu tous les maux possibles depuis sa création. De régimes politiques en régimes politiques, des hommes ont sali notre Nation, détruit le tissu social, éloigné le Mauritanien du Mauritanien.

Lorsque le Noir pense qu’il n’a pas toute sa place dans ce tout arc en ciel qui est la Mauritanie, il faut savoir une chose : c’est la réalité. La configuration des choses font que les citoyens n’ont pas les mêmes droits, n’accèdent pas aux mêmes opportunités, ne prennent pas les mêmes élans de départ et donc ne peuvent pas concevoir le pays de la même manière.

Lorsqu’un noir vous affirme qu’il est discriminé, mes chers frères et sœurs, de grâce, prenez le temps de l’écouter. Je suis sûr que son récit vous bouleversera. Et vous n’avez pas le droit de voir vos compatriotes souffrir et vous taire.

Comme moi, vous savez que vous tous n’y êtes pour rien lorsque l’Etat a déporté des Noirs et qu’il les a dépossédé de toute dignité. Nous le savons, vous tous n’y êtes pour rien. Et Dieu sait que certains d’entre vous, mes chers frères et sœurs, se sont dressés contre les injustices subies par cette partie de la communauté nationale.

Si je vous écris cette lettre c’est que je fais partie de la population noire de Mauritanie. Cette population marginalisée, historiquement exclues de la gestion des affaires clés de la cité. Cette population qui n’a pas la langue arabe comme langue maternelle mais qui se voit obligé d’étudier avec, de travailler avec et essayer de réussir avec. Par l’imposition de l’arabe, des larmes et du sang ont coulé et coulent encore aujourd’hui.

Mes très chers frères et sœurs, la Mauritanie nous l’aimons et nous la défendrons lorsqu’elle est menacée. Menacée par l’idéologie séparatiste et par la suprématie ethnique. Je le sais et sans doute vous aussi. Des fils du pays, désespérés, perdus dans le manque de perspectives d’avenir, sont allés jusqu’à demander à ce que notre pays soit séparé en deux. Une partie noire, une autre blanche. Une idée qui me semble bien triste car je fais partie de ceux qui pensent que la « Mauritanie sera unie ou ne sera pas ».

Mes très chers frères et sœurs Maures-Arabes-berbères, savez-vous que des centaines de milliers de Mauritaniens sont en dehors de la Mauritanie ? Savez vous que pour la majorité de ces Mauritaniens l’objectif était juste de s’éloigner de la terreur et de la misère que leurs avaient infligées les régimes politiques de leur propre pays ? Savez vous qu’ils aiment profondément la Mauritanie au point de tellement bien la châtier qu’on aurait dit qu’ils la détestent ? Je vous rassure, ils l’aiment, mais attendent et espèrent juste qu’elle devienne juste pour tous.

Aujourd’hui, les injustices sont manifestes. Les inégalités sociales se creusent, les richesses du pays sont redistribués de façon tout à fait inéquitable.

Je sais que vous tous, mes chers frères et sœurs, n’y êtes pour rien. Je sais également que tous les Mauritaniens subissent mais je verserai dans l’hypocrisie, qui d’ailleurs est un sport naturellement national dans notre pays, si je ne précise pas que les Mauritaniens et les Mauritaniennes Noirs.es sont plus exposés à ces injustices.

Beaucoup de nos frères et sœurs noirs.es pensent que tous les Maures sont responsables de leur misère. Ils ont tort. Mais vous avez également tort si vous restez sans agir. Vous leur donnez raison.

Cette lettre est un appel à l’intelligence collective car je pense comme Martin Luther King qu’ « Une nation qui produit de jour en jour des hommes stupides achète à crédit sa propre mort spirituelle ».

Alors ne soyons pas stupides. Soyons Unis et comprenez-Nous.

Qu’Allah bénisse la Mauritanie et les Mauritaniens.nes 🇲🇷🙏🇲🇷

©️ Crédit source: post Facebook de l’auteur (26/2/2020)

Vivre ma Cité à Bagnolet : Avec « Bien Vu » , d’un concept viral conçu en média citoyen du vivre-ensemble !

À Bagnolet, l’association AJDB (Association de Jeunes pour le Développement à Bagnolet) a lancé un média social de proximité appelé « Bien Vu » ce 7 février 2020. Cette initiative vise à promouvoir des activités positives en cours dans la ville. L’ AJDB a été fondée par un jeune engagé associatif Moussa SYLLA

Partant d’un jargon connu de l’expression Bien vu (remerciements ou reconnaissance) en langage urbain, une jeunesse bagnolataise via AJDB, en a fait un concept médiatique dynamique sur différents canaux Réseaux sociaux comme Facebook et Instagram.    Aujourd’hui aux temps d’un monde 2.0 uper-interconnecté , l’outil numérique Bien Vu s’inscrit en toute modestie dans un engagement citoyen et participatif auprès de la Jeunesse et de tous les bagnolatais – es . Ainsi Bien Vu essaiera de  vous faire découvrir notre ville sous différents aspects (portraits, lieux à découvrir, initiatives diverses, cultures et autres). 

Bienvenue à TOUS à Bien Vu !

🔹️Par Koundou SOUMARE, blogueur, bagnoletais depuis 9 ans .

Tribune : Des peurs et des prudences… Par Mamadou Sakho

La prononciation du mot « Apartheid » par le député Biram Dah Abeid a fait sursauter plus d’un. Ce mot a réveillé ceux qui dormaient sur des acquis non mérités. Mais qu’est ce que l’Apartheid ? Cet horrible mot a été prononcé pour la première fois par le non moins horrible Hendrik Werwoerd, premier ministre de l’Afrique du sud, il mettait ainsi en place la politique du développement séparé qu’il qualifiait cyniquement de politique de  » bon voisinage » entre Noirs et Blancs. Certes en Mauritanie les Noirs prennent les mêmes bus que les Arabes. Certes en Mauritanie, les Noirs vont dans les mêmes restaurants que les Arabes. Mais pour aller au restaurant, encore faudrait-il en avoir les moyens …Donc le mot fait peur, il tourne tous les regards vers le pays, et oblige à se poser des questions. La vérité est une, elle ne se divise pas et ne doit pas être arrangeante. La prononciation du mot a suscité de multiples réactions. Pour certains, en utilisant le mot « Apartheid » ? Biram Dah Abeid a franchi la limite de l’acceptable, il a dénigré le pays. Ce doux pays où d’autres Noirs venus du Mali et du Sénégal se sentent bien et qui, de temps à autre, par des manifestations populaires, montrent leur reconnaissance aux autorités mauritaniennes. Ceux qui n’approuvent pas le geste de Biram sont ceux qui profitent du système et qui, tout à coup, ont eu le soupçon de quelque chose. Mais de quoi ? Qu’on ne peut plus continuer ainsi. Que la Mauritanie ne peut pas survivre avec un système qui discrimine la majorité de la population qui, il faut le dire, est Noire ! En écrivant Noire, je parle de race. Si le mot « Apartheid » fait peur, c’est aussi que dans ce pays des hommes ont des choses à se reprocher. Des hommes qui ont les mains sales et la conscience encombrée. Des milliers de femmes et des d’hommes ont été lâchement massacrés, d’autres ont été jetés hors de nos frontières et y vivent encore depuis bientôt quarante ans. Mais on nous dit que c’est du passé. Non, c’est du présent, et nous, nous sommes l’avenir de ces morts. Car les criminels, eux, sont en vie, et bien en vie ! Ils sont protégés, et c’est cette protection qui doit cesser. Les petites indignations de Maitre Bouhoubeyni, qui est un camarade de promotion et que je respecte, m’indigne. Elles m’indignent, car j’ai eu l’impression qu’il cherchait plutôt à garder son poste qu’à parler du sujet. Il sait la vérité et je le renvoie à l’une de ses phrases préférées:  » Il vaut mieux être abattu par la vérité que torturé par le mensonge » Alors, cher Maitre, nous vivons torturés dans le mensonge ! Il faut du courage. Et le courage est de dire que la Mauritanie vit dans un système où les Noirs sont mis à part, d’où le mot Apartheid. Dans les rues de Nouakchott, on respire le racisme, on le voit, on s’en imprègne et on finit par s’en accommoder. Les Noirs marchent avec les Noirs, et les Arabes marchent avec les Arabes. L’histoire du pays a été falsifiée. Demandez à un jeune Mauritanien la date de la création de la monnaie nationale, cette monnaie qui fait notre fierté à tous. Il ne le sait pas, il ne sait même que l’homme qui a piloté l’avénement de cette monnaie s’appelait Soumaré Diérémouna. Notre histoire n’est simplement plus mauritanienne, elle s’est arabisée. L’administration, l’armée, l’éducation, l’économie, et j’en oublie, sont aux mains d’une seule race. Ceux qui ont peur ont raison d’avoir peur. Notre pays a très mauvaise réputation, et une mauvaise réputation est pire qu’une mauvaise santé. Certes les premiers pas du nouveau président sont encourageants. Les choses bougent, il y a comme un frémissement. Ce frémissement fait l’affaire de ceux qui ne veulent pas trop s’engager, de ceux qui espèrent un bout de pain. Pour eux, il n’y a pas de racisme en Mauritanie, il y’a juste des problèmes sociaux qui faut résoudre tout doucement. Mais le problème est que tous ceux qui ont faim sont de la même race. Et que le jour viendra où ils décideront de ne plus être affamés. J’ai lu certains qui traitaient Biram de sioniste. Ce sont des incultes, ils ne savent pas de quoi ils parlent. Aussi ils ne valent même pas la peine que l’on s’attarde sur eux. Le mérite de la prononciation du mot « Apartheid » réside dans le fait que ceux qui dormaient commencent leur pénible réveil. Ce mot, malgré sa charge émotionnelle, veut tout simplement dire » mis à part ». Et les Noirs sont mis à part dans leur propre pays. Prenons garde, car un jour la jeunesse du monde, en manque de romantisme, peut choisir comme nouveau combat le racisme en Mauritanie.


Mamadou Sakho


Paris, 24 fevrier 2020

COMMUNIQUÉ DE PRESSE – GANBANAAXU FEDDE : Pourquoi on en veut autant au député Biram Dah Abeid pour ce Mot sur nos MAUX !?

Depuis quelques jours, le président du mouvement abolitionniste IRA-MAURITANIE, Biram Dah Abeid est visé étrangement par certains réseaux proches du pouvoir mauritanien. Primé récemment à Genève en Suisse par le Sommet de Genève pour les Droits de l’Homme et la Démocratie, du 《Prix du Courage》, le député BDA subit une vindicte troublante parce que le diagnostic qu’il a fait de fractures multidimensionnelles en matière de Justice et d’Égalité en Mauritanie, touche un certain fond de VÉRITÉ qui ne devrait laisser aucun mauritanien indifférent. Aujourd’hui en Mauritanie, une norme de fonctionnement étatique qui est en vigueur, fait que la qualité du CITOYEN (Droits et Devoirs légitimes afférents) est sanctifiée pour certains alors que pour d’autres elle revêt presque comme du luxe (le boulet du recensement biométrique toujours clignotant) . D’innombrables déséquilibres entre communautés et au sein des communautés, qui sapent l’émergence d’un véritable état de droit en Mauritanie, ont été trop longtemps mal diagnostiqués et peu pris sérieusement par les autorités étatiques.
De cet amer constat, ne pas comprendre l’analyse profonde du discours de Genève du leader abolitionniste, revient à vouloir réactiver le logiciel connu de fuite en avant face aux faits têtus en matière de déficit d’un ORDRE JUSTE ET ÉGALITAIRE pour tous les citoyens de notre cher pays. Quoi et qui comprendre que certains mouvements ou partis peinent à être reconnus officiellement depuis de nombreuses années, notamment IRA-MAURITANIE, FPC et RAG. Par quel miraculeux découpage administratif, un corps électoral ici (Bir Moghrein) vaut quasiment dix fois ailleurs (Sélibaby) pour élire un député à l’assemblée nationale selon certaines sources . Ce déficit devenu à la fois trop audible et visible, devrait scandaliser tout esprit sincère et soucieux de l’avènement d’une Mauritanie réconciliée et fraternelle.

Par ce communiqué, nous déclarons ;

● féliciter et encourager le président Biram Dah Abeid pour le Prix du Courage 2020, et dans la constance militante pour l’avènement d’un véritable état de droit en Mauritanie. Et le soutenir vigoureusement face aux tenants de l’hystérie ambiante contre lui ces derniers temps,

● appeler solennellement aux pouvoirs publics mauritaniens, d’engager un processus officiel et ouvert afin que tous les mauritaniens puissent décider d’une réorganisation profonde et juste de l’État au service du PEUPLE dans sa diversité. Sanctifier le CITOYEN dans son humanité et sa dignité au delà des considérations tribales, communautaristes et raciales.

● attendre la concrétisation réelle de la dynamique volontariste exprimée ces derniers mois par Maître Bouhoubeïni, président de la CNDH comme lors de son passage au Guidimagha en novembre dernier. L’emblème publicitaire annonçait : L’esclavage, tolérance Zéro et l’esclavage, tournez la page. En la matière, beaucoup reste à faire sur le terrain, pour une application effective des lois et surtout défaire définitivement le joug lobbyste des milieux féodaux et esclavagistes sur l’administratif et le judiciaire. Avec sa dernière sortie médiatique expresse et virulente visant à atteindre le président Biram Dah Abeid, met en doute la crédibilité et le sérieux de l’organisme (CNDH) qu’il dirige.

25 février 2020

©️ Pour la communication GANBANAAXUN FEDDE – Armepes et partenaires.

La diaspora mauritanienne conviée à la réunion de présentation du programme SAFIRE

Les ressortissants mauritaniens résidant en Île-de-France sont conviés à une réunion d’information et de présentation du programme SÉCURITÉ ALIMENTAIRE, FORMATION, INSERTION, RÉSILIENCE ET EMPLOI (SAFIRE).
Le programme SAFIRE est élaboré afin de répondre à des problématiques multi-sectoriels répertoriées dans les régions du Hodh, du Gorgol, du Guidimakha, du Brakna, du Trarza et même de Nouakchott.

Le programme s’adresse aux jeunes et aux femmes s’activant dans le domaine agro-sylvo-pastoral en situation de vulnérabilité, auxquelles sont proposées des opportunités d’insertion professionnelle, de création de microentreprises et de nouvelles opportunités économiques grâce à l’accès à la microfinance, l’accompagnement personnalisé, des conseils au niveau des intrants/des équipements techniques et l’appui à la professionnalisation.

Conscient du rôle que joue la diaspora dans les zones d’interventions retenues par le programme SAFIRE, l’implication de ses derniers est plus que nécessaire afin de le rendre plus opérationnel et efficace. C’est dans cette optique que le programme veut y associer la diaspora mauritanienne.

L’objectif de cette rencontre qui aura lieu le mercredi 26 février 2020 à 17h sera entre autre de :

  • Présenter le programme SAFIRE et les zones d’intervention concernées.
  • Présenter les objectifs de Safire, notamment le résultat 3 , qui consiste à sensibiliser la diaspora pour s’impliquer dans le soutien à des porteurs de projets de leur région d’origine.
  • Recueillir son avis et ses attentes par rapport aux modalités de collaboration avec les ONG qui ont la conduite du projet.
  • Présenter l’idée d’un Forum économique de la diaspora à organiser en Mauritanie.

Ce programme financé par l’union européenne et mis en place par 14 ONG, en partenariat avec le Ministère de l’emploi de la jeunesse et des sports avec notamment un volet économique, qui a trait à la diaspora Mauritanienne

Adresse : 15 rue Bisson 75020 Paris
Accès : Métro 2, station couronnes ou Belleville.


Contacts : Diawara Issa Mansega:07 50 60 12 89


Ibrahima Ndao : 0623446079


Samba coulibaly : 0665507076

D.S.C

©️ Crédit source: Diallo Saidou dit Thierno

Événement UVDS – GANBANAAXU à Nouakchott : une journée historique par quelques photos !

Ce dimanche 23 février 2020, l’UVDS (Union de Volontaires pour le Développement de Soninkara) présidée par Mr Yakhoub Bakhayokho, a organisé une journée culturelle de sensibilisation à la CASE à Nouakchott. Les membres très dynamiques de ce mouvement, ont réussi un événement qui fera date. Ainsi des valeurs de fraternité et de cohésion ont été à l’honneur. La communauté GANBANAAXU de Nouakchott et tous ceux qui partagent les idéaux progressistes et humanistes ont répondu présents à cet événement convivial et festif.

Parmi les honorables invités, le référent traditionnel GANBANAAXU- Nouakchott, le respectable doyen Biranté Koné et ses assistants.

Une mention spéciale à nos mères et sœurs qui ont été présentes à tous les niveaux pour rendre possible le succès de la journée.

🔹️bref photoreportage :

Grand MERCI à UVDS – Nouakchott. Bravo

Par KS pour le BLOG

MAURITANIE : SOYEZ LUCIDES, LA PEUR DISPARAÎTRA ! (IRA-MAURITANIE)


■ Note de recadrage

À Genève, le 18 février 2020, le « Sommet pour les droits de l’Homme et la démocratie » décernait le « Prix du courage » à l’honorable député Biram Dah Abeid. La distinction symbolique vient confirmer, après plusieurs autres, la reconnaissance internationale d’une lutte où la non-violence reste la perspective. Devant l’assemblée acquise aux valeurs de l’universalisme, le récipiendaire se réjouissait de l’honneur et exposait les raisons de son engagement, en l’occurrence les graves violations des droits de la personne, notamment celles que reproduisent l’assimilation culturelle et l’institution séculaire de l’esclavage. Dans cette prise de parole, il n’y avait rien d’inédit, en comparaison du credo antérieur de l’Initiative de résurgence abolitionniste en Mauritanie (Ira-M), une association interdite depuis sa création, dès 2008. Néanmoins, le propos provoquera une vague de détractation et d’apologie de la haine, d’une ampleur inaccoutumée.

🔹️Le substrat

Le discours et la conférence de presse exposaient, en détail, l’architecture et la reproduction d’un système de gouvernance exclusif ; la majorité noire, d’origine subsaharienne, qu’elle soit arabisée du fait de l’esclavage ou appartenant aux groupes locuteurs du Pulaar, du Soninké, du Wolof et du Bambara, en subit les conséquences multidimensionnelles. L’état des lieux à l’appui d’une telle assertion ne souffre plus le doute, tant le commandement militaire, la fonction publique, le capital privé et jusque l’exercice du culte en illustrent la banalité. Pire, l’impunité des crimes racistes de masse, l’accaparement des terres de culture et la tolérance des pratiques de servitude selon la naissance viennent apporter la preuve – s’il en fallait une – d’un clivage structurel à l’intérieur de la société ; le tracé et son acuité s’affinent, au lieu de se résorber. Ici, l’Etat a cessé de soigner l’illusion de sa neutralité. A titre d’exemple trivial, chaque séquence des nominations en Conseil des ministres rappelle combien la Mauritanie s’immerge dans les récurrences de la discrimination, juste pour satisfaire aux demandes tribales. Certes, la dynamique ne tient de la singularité mais la prise de conscience de sa profondeur atteint, désormais, le seuil critique du supportable. La découverte collective d’une vérité longtemps censurée produit, souvent, trois avatars : la sidération, l’indignation, la réaction. Nous vivons le dernier des trois temps, celui où l’improvisation et l’indifférence se paient cher.

🔹️L’hystérie

Dès la fin de l’allocution de Birame Dah Abeid, une campagne de dénigrement d’une rare virulence le prit pour cible, aux griefs, protéiformes, d’une trahison envers l’arabité et l’Islam, à l’instigation du fameux complot judéo-chrétien-athée. Le débat a été éludé au profit de considérations d’affect et de fantasme. Suivant un processus bien rodé, il s’agissait t’intimider le contradicteur, instiller la crainte parmi ses partisans et donner l’impression, aux mauritaniens, d’une attaque imminente par un ennemi en embuscade, avec le concours d’un cheval de Troie. La manœuvre de démoralisation se prolongeait, au travers de publications et d’images d’enfants unis dans la diversité d’épiderme, sous le slogan « nous sommes un seul peuple ». En l’occurrence, le message vulgarise, à l’endroit de la vox populi, les naïvetés lénifiantes d’une communauté de destin où la victime et l’auteur s’étreignent et se jurent empathie. Ainsi, malgré les inégalités et les injustices, les mauritaniens voudraient se sentir frères, peu importe si l’expérience démontre l’inanité de la posture. Par-delà le slogan et la parodie, que nous apprend la réalité ?

🔹️La dispute

Quand moins de 800 suffrages permettent d’élire un député à Bir Moghrein, son collègue, à Sélibaby requiert 8.600 voix. Un électeur de Bir Moghrein vaut donc plus de 10 fois celui de Sélibaby. Vous avez dit « un seul peuple » !? Le cas prévaut, partout ailleurs dans le pays.

À la faveur de son oraison à Genève, Biram Dah Abeid comparait cet ordre à l’Apartheid. Une redéfinition circonstanciée s’impose, ici :

1. En Mauritanie, nulle règle de droit n’organise le développement séparé sur la base de la supériorité de race. Les lois proclament, à l’inverse, l’égalité des citoyens et pénalisent la ségrégation, voire la stigmatisation perpétrée au motif de l’identité et de l’ascendance. Or, les normes affichées relèvent du leurre, si l’on se réfère à leur application, lorsque le noir réclame l’équité, face à son compatriote arabo-berbère ou contre l’Etat. Il suffit de se souvenir qu’aucun responsable, de centaines d’assassinats et de déportations par dizaines de milliers, n’a été jugé, au lendemain de la tentative de purification ethnique, de 1986 à 1991. Une fameuse législation de 1993 les soustrait, toujours, à la curiosité d’un juge.

2. En revanche, la géographie de la misère et de la prospérité, dans les villes et la ruralité, ainsi que la répartition du travail et des moyens de production attestent d’une sociabilité parallèle, sur des territoires de prédilection et leurs enclaves ; un simple examen de la démographie urbaine autour du centre de la capitale trahit une mise à distance par le revenu, laquelle recoupe, de facto, la différenciation entre le peuplement arabo-berbère et le tout-venant. Quel nom convient-il d’accorder à ce degré croissant de séparatisme, si ce n’est un Apartheid empirique ?

🔹️Notre position

Au terme de l’explication, l’Ira-M réitère sa disponibilité au relèvement de la Mauritanie, en vertu du pacte à renégocier, « l’équité, rançon de la paix ». Nous réinvitons le gouvernement, les partis et la société civile, aux « Etats généraux de la république », afin de discuter de tout, à l’abri de la moindre restriction conceptuelle. Le projet comporte le préambule d’une question liminaire : « Pouvons-nous vivre, ensemble, hors du champ de la domination » ? Tant que nous éludons l’interrogation, les poussées de frustration et de polémique continueront d’amoindrir l’aspiration à la solidarité, déjà en lambeaux. Le puissant empire des soviets s’est effondré, de lui-même, à cause du mensonge, de l’évitement et de l’occultation. La fragile Mauritanie des privilèges et de la citoyenneté relative ne saurait échapper à la règle.

Aujourd’hui, des agitateurs de l’ombre s’efforcent de stimuler et d’exacerber la panique comme ciment d’un sursaut opposable aux revendications de dignité et de justice. Ce jeu périlleux tend à créditer l’idée d’une insurrection des descendants d’esclaves, ivres de ressentiment et de désir de vengeance. A nouveau, les services de sécurité alimentent la fabrique de la rumeur dont les réseaux sociaux et les applications de messagerie électronique deviennent, simultanément, le réceptacle et le vecteur. L’hypothèse d’une déstabilisation endogène du pouvoir n’est plus à écarter.

Pourtant, parler en toute franchise et se comprendre renferment la ressource mentale de la tolérance et la prédisposition au succès.

Nouakchott, le 24 février 2020

©️ Crédit source: Réseaux IRA-MAURITANIE