Mauritanie : l’armée tue encore : bavure ou ligne politique. (IRA-MAURITANIE)



🔹️Note d’alerte

Pendant la soirée du 28 mai 2020, Abass Hamadi Diallo, né en 1986, à Dabano, près de Wending, dans le département de Mbagne, accompagnait son neveu et un commerçant qui sollicitaient son aide au transport de leurs marchandises, du village vers la rive du fleuve Sénégal; au titre des mesures de sécurisation des frontières, contre les risques d’infiltration du Covid-19, une patrouille militaire les surprit, à l’œuvre de la contrebande. Le groupe tente de s’échapper, sans doute en souvenir des tueries racistes de 1989-1991 dont la région garde le traumatisme. Lors de la fuite, Abass est atteint d’un tir d’arme à feu, au travers de la poitrine et en décède.

● Le déni

Le lendemain, un communiqué de l’Etat-major général des armées, tel qu’affiché sur la page de l’Agence mauritanienne d’information (Ami), évoque un passeur arrêté, des fugitifs et une mort accidentelle, à cause d’une « balle de sommation ». La victime y est décrite comme un récidiviste, en conflit avec la loi et condamné. Le texte plaide la thèse de la bavure mais justifie le meurtre, suggérant le lien de cause à effet, entre le présumé passé de délinquant et son élimination physique. D’ailleurs, la déclaration se contredit : le civil désarmé aurait menacé un agent de la force publique, qui plus est porteur d’un outil létal. En somme, feu Abass Hamadi Diallo payerait, selon le décret du hasard, le prix de sa rébellion au droit. Il est assez effrayant, du point de vue de la morale et de la compétence, que les services de communication du ministère de la Défense osent servir, à l’opinion, un tel niveau de cynisme. Compte tenu de la mémoire des massacres ethniques auxquels les lois et la pratique confèrent l’impunité en Mauritanie, il fallait des mots de prudence et de compassion et l’engagement à diligenter une enquête neutre, pour rendre justice.

● La maladresse

Le 30 mai, les autorités dépêchent une délégation, auprès des villageois et de la famille du défunt, afin de leur remettre, en guise de dédommagement, la somme d’un million d’ouguiya anciennes (2500 euros). Preuve de la stupéfaction et de l’indignation suscités par le geste, la chefferie et les ayant-droits rejettent l’offre. Alors, le préfet remet le montant, à Assane Seck, maire de Mbagne. Pourtant, de son propre aveu, ce dernier informait le ministère de l’Intérieur, de l’ampleur du mécontentement au sein d’une population, soucieuse d’éviter la contagion de la pandémie. Déjà, le 18 mai, des jeunes de Wending, mobilisés en faveur de l’interdiction d’accès au territoire, se retrouvent détenus, durant 4 jours dans la ville d’Aleg et comparaissent devant un magistrat. Ils subissent la pression et la menace parce qu’ils dénonçaient, y compris grâce aux réseaux sociaux, la complicité de soldats et commerçants clandestins. Hélas, l’avertissement ne retiendra l’attention requise.

● Une vieille habitude

Il convient de souligner, ici, les nombreux précédents d’homicide de noirs – citoyens et d’étrangers – soit au cours d’une manifestation pacifique soit lors d’un contrôle de police ou de gendarmerie. Certains finissaient leurs jours, quelques heures après le placement préventif dans un commissariat de police. La même histoire se répète car, de facto, la vie d’un kowri ou d’un hartani, tous d’ascendance subsaharienne, revêt une valeur relative en République islamique de Mauritanie, le seul pays de la région où le Directeur général de la sûreté nationale (Dgsn), le Général Mohamed Ould Meguett – et bien d’autres officiers et fonctionnaires de la haute administration – figurent sur la liste des tortionnaires pendant les années de plomb ; aucun juge ne les a jamais interrogés. Le sort de Abass Hamadi Diallo vient le rappeler au oublieux, la loi d’amnistie de 1993, ne couvre plus seulement les crimes d’hier mais exempte, de poursuite, les bouchers de demain. Son maintien constitue un gage d’immunité et un permis de ségrégation. En plus des nominations discriminatoires dans l’appareil d’Etat, la banalité du négrocide doit cesser. Il est plus que temps de remettre la force légitime au service d’une gouvernance de la redevabilité et de la transparence. Rendre compte relève du minimum, en matière de normalité politique.

● Jusqu’à quand ?

A présent, si la Mauritanie prétend devenir un Etat de droit, le gouvernement faillirait gravement à esquiver l’obligation éthique de réclamer et de publier la vérité, avant d’appliquer une sanction qui fait sens, répare et dissuade. Le Colonel Abdallah Ould Hadi, commandant de la 7ème région militaire et son subordonné le Lieutenant- colonel Elghassem Ould Abdella, du sous-groupement 71 savent qui a tiré et pourquoi. Ils n’ignorent, non plus, l’identité des hommes en uniforme, auteurs ou receleurs de trafic transfrontalier.

Initiative de résurgence abolitionniste en Mauritanie (Ira-M)
Nouakchott, le 31 mai 2020

ILS ONT TUÉ ENCORE UN AUTRE FILS DE LA VALLÉE DES LARMES !

Ils ont tué un autre fils de la vallée ou un autre « Binngel Kummba » comme aimait dire le grand érudit Foutanké feu Thierno Younouss. Ce jeune père de famille de 35 ans était un charretier et avait transporté les marchandises d´un commercant maure sur les berges du fleuve. C´est un crime et il fallait l´assommer par un tir de sommation. Un tir de sommation ….à bout portant qui se retrouve dans sa poitrine!!!
Le propriètaire de la marchandise lui fut simplement arrêté et conduit à Aleg. Le pauvre Abass Rougui Diallo ne savait pas que c´est un crime d´être noir au pays des chauvins racistes panarabistes plus chauvins que Derek Chauvin le meurtrier de George Floyd à Minneapolis. Il pensait seulement à avoir sa dépense quotidienne, nourir sa famille en prenant ce petit risque en cette période de pandémie. Rien ne peut justifier encore ce crime de plus. Paix à son âme!

Ce meurtre me rappelle aussi celui du jeune Lamine Mangane, un jeune de 17 ans, tué le 27 septembre 2011 à Maghama. Lamine n´avait commis comme seul crime que de crier haut et fort comme les jeunes de sa génération : ”Touche pas à ma nationalité” pour s´ínsurger contre le génocide biométrique initié à l époque par le multi-récidiviste putschiste Général Mohamed Ould Abdel Aziz. Une balle d´un petit gendarme est venue pour le faire taire et voler son innocence et sa jeunesse à jamais. Paix à son âme. Lamine Mangane nous n´oublierons pas.

Un autre meurtre de l´armée mauritanienne m´est revenu encore en mémoire c´est celui de Amadou Kane dit Amadou Likseyba en août 2003. Certains l´ont certainement oublié mais les parents de la victime non. Ce jeune avait oublié de se promener avec sa « carte d´identité « . Il avait oublié son identité Négro-africaine mais aussi son statut de citoyen de seconde zone. Il n´avait pas 18 ans mais il lui fallait ce précieux césame pour circuler « dignement  » et « librement « dans cette prison des Noirs qu´est devenue la Mauritanie. Amadou Likseyba ne savait pas que sa vie est moins que rien.Tuer un nègre équivaut à tuer une mouche. Cela ne saurait entrainer de sanction. La chambre d´enregistrement que certains appellent pompeusement « assemblée nationale » est d´ailleurs là pour laver plus blanc. Elle votera, nombre de fois que le pouvoir le voudra des lois d´auto-amnistie et d´amnésie forcée comme une lettre à la poste. C´est la Mauritanie, notre Mauritanie, leur Mauritanie.
Il n´avait tué personne,il n´avait même pas repondu aux insultes des policiers et il ne devait même pas voter pour les élections de 2003 contre Haidalla le challenger de l´époque du colonel-président Ould Taya mais sa silhouette noire et son nom trop pulaar dérangeaient les policiers haineux et racistes.
A qui la faute? Certainement pas au régime despotique de Taya mais aux parents du pauvre disparu. Ils avaient oublié eux aussi, certainement distraits par « le processus de démocratisation » ou du ”changement dans la stabilité”, slogans de l´époque, de « pratiquer sur leurs fils « une transfusion de mémoire » sur les années de braise du régime mais surtout sur la nature du Système qui gére le pays.

Abass Diallo, Amadou Kane, Lamine Mangane ne sont pas le premiers négro-mauritaniens à tomber sous les balles du régime mauritanien et il ne seront pas aussi les derniers tant que ce Système ethno-génocidaire et esclavagiste restera en rigueur et en vigueur.

Je me souviens encore du meurtre d´un autre Amadou, un jeune cousin à moi, Amadou Sall de Jowol c´est son nom, il avait le même âge que notre Amadou Kane, moins de 17 ans, lui aussi avait rendu l´âme aprés quelques séances de sadisme et de cruauté sur son corps. Son crime? Il avait refusé de puiser de l´eau pour les militaires qui se comportaient en territoire conquis dans la vallée des larmes. Il ne savait pas qu´un noir est fait pour exécuter les desidératas du bidasse occupant comme sur les terres du Gaza.

Je me souviens aussi d´un autre jeune victime de cette terreur raciste . Mamadou Moussa Ndiaye, il avait à peine 15 ans, il était aussi de chez moi, Jowol, une ville martyre pendant ces années de braise, il n´avait pas eu droit aux tortures c´était des tirs de gâchette pour lui enlèver l´âme . Vous me demanderez certainement encore son crime? le péché de Mamadou Moussa est qu´ il était sur les bords du fleuve natal pour pêcher le ”mbardi haako” avec son oncle à l´heure de l´état de siége non déclaré, à 17 heures, heure de Taya. Il devait être au lit, il ne le savait pas, personne ne lui avait notifié la nouvelle situation. Lui et son oncle Abdoul Boucka Ndiaye ancien militaire radié suite aux évènements de 1987 seront tués à bout portant par les amis du lieutenant- flingueur Ghaly Ould Souvy et enlacés dans leurs filets par les forces d´occupation et jetés comme des chiens derrière le village. Paix à leurs âmes!

Ils n´étaient pas les seules victimes de la terreur de la soldatesque du Système dans la vallée du fleuve. Je me souviens aussi de
l´assassinat du vieux Hamadi Dioumo Ba, qui est aussi de mon Jowol natal. Il était parti aux champs avant le « réveil » du soleil.
C´était un crime. Baba Hamadi ne le savait pas, il était un pauvre cultivateur, il ne pensait qu´à ses champs, il voulait seulement nourrir sa petite famille et ce sont des tirs en rafale pour lui rappeler qu´il était interdit de circuler avant le lever du soleil. Paix à son âme.

On se souvient encore d´un autre Amadou, qui avait défrayé la chronique dans la presse mauritanienne en 1994, Amadou Pamarel Sow de Fondou mais aussi Ousmane Dia le postier de Maghama, Kodda Diangua, tous tués arbitrairement par l´armée d´occupation qui faisait la pluie et les larmes dans la vallée. La liste n’est pas exhaustive mais c´était juste quelques petits rappels.

Je n´oublie pas l´exécution sommaire et tragique des 28 notables de Mouta-Alla (Guidimaxa) à leur tête le chef du village Goumbo Diawo mais aussi avec eux un autre déficient mental originaire de Tissel Angara (Guidimakha) et qui répondait au nom de Ngadiari Barry. On pouvait certainement reprocher aux notabilités et les jeunes de Mouta Alla de haïr le régime qui a déporté leurs familles entières au Mali mais que peut-on reprocher à un handicapé mental ? Sinon leur haine à tout ce qui est NOIR dans ce pays !

Les évènements tragiques de Sylla Rindiaw, Fonndou, Ndiorol, les charniers de Sori Malé, Le puits de l´horreur de Wuro Jeeri ( Maghama), les charniers de Wothie, la prison mouroir de Oualata, L´Enfer d´Inal, les camps de concentration de N´beyka, Azlat, et Jreïda sont là pour nous rappeler que les professions de foi démocratique de nos putschistes ne sont que des leurres. Rien dans le discours et dans la pratique ne nous donne à penser que le Système ait changé, ni même qu´il le souhaite sur ce point comme sur d´autres.
Ce que vous faites m´empêche d´entendre ce que vous dites, disait quelqu´un.

A quand la fin de l´impunité, à quand le temps de rédemption des opprimés et des exclus? Il est évident qu´aujourd´hui le virus du racisme est plus ravageur que la pandémie du Covid-19 en Mauritanie. Patriotes du pays, indignez-vous et levez-vous pour sauver notre pays du démembrement avant qu´il ne soit tard.

La lutte continue !

Kaaw Elimane Bilbassi Touré

Mauritanie – Armée : le communiqué officiel sur l’incident mortel dans la zone de Winding (Moughataa de Mbagne)

Voici le texte intégral du communiqué:

« Dans le cadre de l’exécution de ses missions sécuritaires liées à la fermeture des frontières, une patrouille militaire a intercepté le jeudi 28 Mai 2020 à 21 heures 2020 un groupe de passeurs près du village de Winding relevant de la moughataa de M’Bagne (wilaya du Brakna).

La patrouille a pu arrêter l’un des passeurs, alors que les autres ont pris la fuite.

Au cours de leur poursuite, un élément du groupe a tenté d’agresser un soldat. Ce dernier a tiré une balle de sommation en direction de l’agresseur mais cette balle a malheureusement touché mortellement ce dernier.

Les investigations menées à la suite de l’incident ont montré que la victime est un citoyen mauritanien répondant au nom de Abass Rouki, qu’il est recherché par la justice et qu’il a des antécédents judiciaires.

L’Etat-major général des armées, en adressant ses sincères condoléances à la famille du disparu et à ses proches, rappelle à tous qu’il est déterminé à exécuter la décision de fermeture des frontières et à empêcher les opérations d’infiltration. Il appelle les citoyens à respecter ces décisions et à s’en tenir aux instructions des patrouilles militaires qui veillent sur leur sécurité et celle de leurs biens. »

La version originale en arabe reprise sur la page Facebook AMI : https://www.facebook.com/105387261055331/posts/145925047001552/

أفاد بيان صادر عن الأركان العامة للجيوش أن دورية عسكرية اعترضت يوم الخميس 28 مايو 2020، الساعة التاسعة ليلا مجموعة من المهربين قرب قرية ويندينك التابعة لمقاطعة امبان بولاية لبراكنه.
وأوضح البيان الذي تلقت الوكالة الموريتانية للأنباء نسخة منه أنه تم إلقاء القبض علي أحد عناصر العصابة خلال العملية التى تدخل في إطار المهام الأمنية المرتبطة بإغلاق الحدود.
وفيما يلي نص البيان:
في إطار تنفيذ مهامها الأمنية المرتبطة بإغلاق الحدود، اعترضت دورية عسكرية يوم الخميس 28 مايو 2020 على الساعة التاسعة ليلا مجموعة من المهربين قرب قرية ويندينك التابعة لمقاطعة امبان (ولاية لبراكنه).
وقد تمكنت الدورية من القبض على أحد المهربين في حين لاذ الآخرون بالفرار.
وخلال ملاحقتهم ترصد أحدهم جنديا بنية الاعتداء عليه فأطلق الجندي طلقة تحذيرية باتجاه المعتدي أصابته للأسف إصابة مميتة.
وقد تبين من خلال التحريات عقب الحادث أن المتوفى مواطن موريتاني يدعى عباس روكي مطلوب للعدالة وصاحب سوابق.
إن الأركان العامة للجيوش إذ ترفع تعازيها القلبية إلى أسرة الراحل وذويه، تذكر الجميع بأنها ماضية في تنفيذ قرار إغلاق الحدود ومنع عمليات التسلل والتهريب، وتدعو المواطنين للالتزام بهذه القرارات والانصياع لتعليمات الدوريات العسكرية التي تسهر على حمايتهم وأمنهم.

#و_م_أ
#A_M_I

Crédit source: Page FB AMI (29/5/20)

Mauritanie  – Bavure à Mbagne : l’Armée « tue un charretier » (Le Maire)

L’Armée mauritanienne « a commis une bavure en tuant un charretier d’une quarantaine d’années » dans la localité de Wending dans la commune de mbagne (Sud). L’incident s’est déroulé, jeudi, vers 22h, a rapporté à Alakhbar le maire de Mbagne Assane Amadou Seck.
 
Abasse Rouguiy est le nom du charretier. Il transportait, pour un commerçant, de la marchandise que ce dernier voulait faire traverser frauduleusement vers le Sénégal, par le fleuve. Surpris par l’Armée, qui surveille la fermeture de la frontière en raison de la propagation de la Covid-19, les deux ont tenté de prendre la fuite, mais le charretier va recevoir une balle à bout portant dans la poitrine.
 
Le procureur de la République, le colonel de la gendarmerie et un colonel militaire ont fait le déplacement sur les lieux. Les parents préparent les obsèques du défunt qui est originaire de Dabane à quelques kilomètres de Mbagne.
 
Selon le maire, cet incident était prévisible : « Des jeunes de la commune qui s’étaient organisés pour stopper cette contrebande, en complicité avec des militaires, ont été arrêtés 72 heures durant au Commissariat de Mbagne et transférés à Aleg. J’avais alors saisi Ould Horma du Ministère de l’Intérieur sur le fait que Wending devenait une plaque tournante de trafic de marchandises entre les deux rives (Mauritanie-Sénégal) depuis la fermeture des frontières et que les pouvoirs publics devaient prendre cela au sérieux. Personne n’a voulu m’écouter. Voilà les dégâts. Malheureusement, l’histoire me donne raison».
 
L’Armée mauritanienne n’a pas communiqué sur l’incident.

alakhbar.info

Crédit source: https://www.chezvlane.com/Mauritanie-Bavure-a-Mbagne-L-Armee-tue-un-charretier-Le-Maire_a19769.html

Mauritanie : esclavage, superstition et contrainte sexuelle

🔹️Note d’alerte

Le sieur Hattab Ould Youba Zeine Ould Mohamed Fadel Ould Mamine reçut une sollicitation de la mère Elbarra, désireuse de soigner sa fille, d’une chute des cheveux, une tare disqualifiante pour toute jeune personne, a fortiori d’une extraction stigmatisée. Le médecin de circonstance, dévoila les conditions de sa thérapie : Anna Mint Elbarra, âgée de 20 ans, viendra, consulter, en sa demeure, à la tombée de la nuit, pour une séance mystique de communion aux forces de l’invisible ; ainsi, sans délai, se débarrasserait-elle de l’alopécie et retrouverait une chevelure enviable.

● Le substrat social

A Adel Bagrou, arrondissement à l’extrême-est de la Mauritanie, la section Ira-M apprend le viol, par Hattab, de Anna Mint Elbarra, descendante d’esclaves, désormais enceinte de ses œuvres. Le profanateur est un dignitaire du cru et se prétend de la filiation du Prophète de l’Islam. A ce titre, il jouit d’un statut de noblesse qui confère la sainteté et entraine la vénération. Les populations serviles, les Hratin, vouent, à ce genre de personnage, respect et obéissance, sous peine d’endurer la colère de Dieu. Bien des chefferies et lignages qui se réclament d’une telle ascendance, pratiquent, parmi leurs ouailles, le métier de charlatan dont les avantages, en monnaie et nature, découlent de l’abus de faiblesse. La supériorité de naissance permet, au profit des auteurs, une relative impunité, à l’intérieur de la société et vis-à-vis de l’Etat. L’emprise entretient, chez les victimes issues de la misère et de l’ignorance, une religiosité où la résignation, empreinte de terreur, relève de la piété. Le racket et la prédation sexuelle sur le corps des patientes constituent quelques-uns des avantages induits du métier de guérisseur, quand le pratique cette coterie de docteurs ès-crachat, diplômés en vertu de la généalogie. En République islamique de Mauritanie, l’influence wahhabite produit une impunité à peu près sans borne : depuis environ une décennie, il est aisé de spolier les honnêtes gens, de les menacer et déposséder de leur dignité, dès lors que l’on se présente sous l’apparence rassurante de la dévotion. Bientôt, tuer un innocent au nom de Dieu résulterait d’un droit individuel. La privatisation de la justice, encore au stade de l’hypothèse, risque de devenir une faculté à portée des dévots. La dérive vers le jihadisme domestique s’accentue à mesure que l’autorité légitime s’enfonce dans la surenchère avec le fanatisme. L’évolution suit son cours grâce à une quasi-indifférence de l’opinion, de la classe politique et du gouvernement. La violence de sa maturation n’autorise plus le doute.

● La cure par le viol

La mère obtempère aux instances de l’illustre notable et lui envoie sa fille, à chaque crépuscule. Après plus de trois mois d’un manège quotidien, elle se rend compte que Anna se trouve en état de grossesse ; elle la somme, alors, de nommer le futur père ; la victime désigne Hattab Ould Heidda ould Youba Zeine ould Mohamed Vadel ould Mamine, le faiseur de miracle. Quoique meurtrie et révoltée, la mère s’abstient de réagir et préfère prendre son mal en patience, de peur d’encourir les représailles divines, si elle indisposait le violeur ; selon elle, le père de ce dernier, certes décédé depuis plusieurs années, serait au courant de tout et pourrait lui jeter un mauvais sort.

Cependant les sympathisants d’Ira-M dans la région du Hodh oriental, ne cessent d’expliquer, aux deux femmes, l’atteinte à leur humanité élémentaire. Finalement, elles se résolvent à chercher le secours d’un magistrat, en passant par le Commissariat de police de Adel Begrou. Le 20 mai 2020, Hattab est convoqué mais se présente libre, à l’inverse d’autres présumés délinquants de moindre envergure, s’ils appartiennent aux castes inférieures. Le prévenu, auréolé de son patronyme, bénéficie aussitôt d’un traitement de faveur. Il arrive, entouré d’une imposante suite de disciples, dont le député et notable d’Amourj, Mohamed Tourad dit Houmeyda, qui réclamait, pour l’ancien Président Mohamed Ould Abdel Aziz, le statut de monarque. L’entourent, également, les maires de communes de Hassi Atila, Sidi El Kheir Ould Enneda et de Beribavat, Hademine Ould Tourad. Le commissaire Sidi Lebatt Ould Bouh Cheikh leur témoigne d’insignes amabilités et ne manque d’opposer, aux deux requérantes, des mots de réprimande en public et les marques du dédain. D’ailleurs, les agents en uniforme leur proposent le retrait de la plainte, en contrepartie d’un arrangement à l’amiable avec le sieur Hattab qui reconnait son forfait et souhaite taire le scandale. Anna et sa mère refusent le compromis et exigent réparation, auprès d’un juge. Sous les directives du Procureur de la république près le tribunal de Néma – Saadna Ould Tourad – la police laisse trainer le dossier durant plusieurs jours, non sans exercer, de temps à autre, l’intimidation contre la famille et les proches des victimes, afin de modérer leur envie de justice. Néanmoins, grâce à l’assistance des activistes d’Ira-M à Adel Bagrou, les plaignantes résistent. Sur les groupes de discussion WhatsApp, les disciples de Hattab s’échangent des poèmes et des oraisons surgies du Moyen-âge, à la gloire de leur maître. Ils y mêlent le Coran, la Sunna, le fantasme et l’éloge d’ancêtres natifs d’Arabie. La plupart des vocaux attestent des délits d’incitation à la haine, d’apologie de la magie et de l’exercice illégal de la médecine.

L’épilogue provisoire

Le mercredi, 26 mai 2020, Anna et Hattab(entouré et soutenu par les notabilités tribales et les élus du département) comparaissent devant le procureur de la république de Néma; le susdit qualifie les faits d’accouplement illicite, autrement dénommée zina dans le code pénal de la Mauritanie. En l’absence d’une répression spécifique du viol, le texte de loi désigne une relation hors mariage, qu’elle soit consentie ou non. Pire, le juge d’instruction – Mohamed Mahmoud Salem Makhtour – ordonne la libération de l’accusé et le place sous contrôle judiciaire. Le crime, passible de 100 coups de fouets n’est imputé qu’aux justiciables célibataires. Il convient, ici, de souligner la distinction : le fornicateur marié s’expose, lui, à la lapidation jusqu’à la mort, dans d’atroces souffrances.

L’inculpation de Anna et de son bourreau, au titre du même grief, vient consacrer le machisme le plus abject. Le 26 mai, mère et fille retournent, à Adel Bagrou traînant la douleur, la honte et l’humiliation et une grossesse sans géniteur connu, loin de la moindre assurance-santé.

Ira-M exprime, à l’occasion, son admiration aux lanceurs d’alertes, soldats de l’ombre qui traquent le racisme et la déshumanisation, en Mauritanie. La reconnaissance s’adresse, en l’espèce, aux braves Mohamed Ould Abeid et Abdellahi Ould Mbaye, respectivement président et adjoint de la section du Hodh oriental.

Initiative pour la résurgence abolitionniste en Mauritanie (Ira-M)
Nouakchott, le 29 mai 2020

Mauritanie/ Droits humains : « Sauvons une âme à la fleur de son âge blessée par un viol à Adel Bagrou! » Par Maham Youssouf

En ce moment ci où notre pays fête Elfitr dans la liesse malgré la psychose installé par le COVID 19, une jeune fille et ses siens se torturent dans l’âme et l’esprit.
Cette fille violée et déchiquetée dans son corps ce qui la marquera toute sa vie à tout de même besoin que justice lui soit rendue.
Cette justice même rendue, jamais cette innocente ne sera réhabilitée du fait des séquelles qu’elle traînera toute sa vie.
Cette affaire nième du genre ne doit pas rester impunie et le bourreau doit véritablement répondre de ses actes et doit être ester en justice.
Ces cas répétés de viol de jeunes filles haratines doit susciter une profonde réflexions sur les exégèses sur les quelles certains se basent pour commettre ces crimes de pudeurs et de foi, d’où la nécessité de les tamiser en les passant au peigne fin, afin de les purifier de l’esprit avilissant de l’instinct sexuel.
Finie l’impunité !
Justice pour la victime de viol d’Adel Bagrou!

©️ Crédit source: post FB de l’auteur 23 Mai 2020

La force de chacun, la volonté de tous, le socle de notre Unité.

« Aucun de nous, en agissant seul, ne peut atteindre le succès »
Nelson Mandela.

Dans nos petites vies miséreuses et sournoises, entre regret et désespoir, dépendance et insuffisance, nous nous enfermons dans un militantisme formaliste qui nous délivre de la solitude de l’âme et qui nous murmure des illusions réconfortantes. Dans le complexe nébuleux de la domination, certains esprits, façonnés par une idéologie négationniste et manipulatrice, par leurs comportements, s’érigent en maitres et possesseurs de la sagesse juste et de la vérité absolue. Ce qu’il faudrait, comme disait A. Hampaté Ba, c’est toujours concéder à son prochain qu’il à une parcelle de vérité et non pas de dire que toute la vérité est à moi, à mon pays, à ma race, à ma religion.

Au comptoir de l’Oncle Marc, dans cette période terrible et angoissante, le militantisme formaliste, avec un cynisme pointu et un mépris qui frise le ridicule, dramatise, minimise, ‘peulinise’ et personnifie ce combat que nous menons collectivement et vaillamment. Cette attitude, incompréhensive et intrigante, dans ses destructions et ses divisions, pour ceux qui ne sont points conscients, ne servent qu’aux cruelles pulsions de ceux qui nous discriminent et qui nous chassent de notre éternel chez nous.

Par conséquent, nous n’avons ni le temps ni la force de nous rouler dans la boue avec ceux qui ont l’habitude d’y séjourner. Nous n’avons ni l’envie ni l’énergie de nous attarder sur des jacqueries et des diatribes méprisantes qui ne servent absolument pas à nous rapprocher de cette volonté d’unifier nos cœurs et nos esprits avec fierté et honneur. Le temps que nous nous accordions à ces mots et virgules, ces ponctuations et ces suspensions, l’oppresseur, quant à lui, sous ce spectacle de cour de récréation, s’étonne même de notre manque de discernement et de notre sens de priorité. Du coup, ayant saisi le sens pointu du détail chez le noir, l’oppresseur, sous un air moqueur et provocateur, nous observe se déchirer sur une mesure, une réforme, une pratique, une injustice qui n’affecte que nous, nos enfants et nos futurs successeurs. Ainsi, nous comprenons la profondeur de la citation de Steve Biko qui professait que l’arme la puissante entre les mains de l’oppresseur est l’esprit de l’oppressé.

La mémoire qui porte l’historique de nos luttes nous fait vivre et nous donne l’impression d’avoir avancé, d’avoir accompli quelque chose et cela nous réconforte dans nos échecs et nos insuffisances, dans nos négligences et notre inconséquence. En remontant le temps, en observant ses écoulements et ses répétitions, nous nous rendons compte que des espérances se perdent dans ce temps qui ne cesse de s’écouler et que notre condition ne cesse de se dégrader.

Ici et maintenant, avec la force de chacun et la volonté de tous, nous pouvons, pour l’amour de notre Communauté, faire émerger de nous-mêmes cet Être Unique et Solide qui nous portera sur ces épaules larges et suffisantes. En acceptant d’être emporté par cet instinct de vivre et non de survivre, de cohabiter et non d’être logé, nous aurions compris que seule la force de chacun et la volonté de tous créeront les fondements de notre Unité. Cela semble toujours impossible jusqu’à ce qu’on le fasse martelait le premier Président noir de l’Afrique du Sud.

Dans ce temps d’injustice et d’assimilation forcée à la culture et à la langue arabe, le soldat qui sommeille en nous s’épuise dans des querelles insignifiantes et nous interpelle. Il nous exhorte d’agir avec intelligence et répartie dans ce jihad contre le beidanisme, dans cette nécessité de chasser la discorde et dans cette urgence de nous unir pour renaitre.

Dans ce temps où l’arbitraire et la provocation nous mettent devant la profondeur de notre division, nos cœurs doivent s’unir et se tenir pour planter les nouvelles graines de notre Unité. Dans ce temps où notre humanité se méprise, se nie et se piétine, nous devons nous réconcilier avec nous-mêmes et chanter haut et fort les actes de courage et de bravoure que nos frères impriment dans la mémoire de Notre Communauté.

Dans ce temps où le racisme se justifie par un satané devoir de réserve qui n’est autre qu’un devoir de silence ; de consentement, notre intelligence, dans ces gymnastiques vertigineuses d’arguments fallacieux et méprisants, doit déconstruire ces discours et nous renseigner sur le véritable sens de nos combats.

Dans ce temps où les journalistes s’érigent en falsificateurs assermentés des faits et semblent même y trouver plaisir, les hommes et les femmes de bonne conscience, par la force qui nourrit leur amour de justice et de paix, doivent tremper leurs plumes dans cette encre encore humide pour peindre de toutes les couleurs et de toutes les coutures, les portraits de nos quotidiens chaotiques et violents. Car, comme disait Thomas Sankara, nous ne pouvons laisser à nos seuls ennemis d’hier et d’aujourd’hui le monopole de la pensée, de l’imagination et de la créativité.

Des décennies se succèdent et les générations se remplacent dans cet apartheid mortifère qui se ‘nazilise’ à chaque seconde qui s’écoule. D’un mandat présidentiel à un autre, dans un optimisme utopique, nous attendons la venue d’un Messager pour nous libérer et nous unifier. Nous pouvons encore l’entendre ! En revanche, seule la reconnaissance de notre division et de notre condition de colonisés nous aidera à nous retrouver pour aller au front contre ce mal qui nous ronge.

Ce ne serait certainement pas avec un esprit douteux et boiteux qui ne jouit que dans l’affrontement, que nous dessinerons les itinéraires de Notre Unité. L’heure n’est nullement de construire des ponts qui nous divisent et qui nous éloignent. Cette heure, qui se traduit comme un sursaut, est venue nous rappeler que nul d’entre nous n’est en sécurité et que nous risquons tous de se retrouver écraser par les griffes du beidhanisme.

La force de toute société réside dans sa capacité à dépasser ses pulsions et ses sensibilités pour répondre aux besoins des individus. Cette force s’est montrée puissante et prête à se détacher de ses préjugés, de ses caricatures, de ses cynismes et de son optimisme utopique pour nous inciter à nous faire confiance, à nous unir, à nous battre ensemble ; le socle de notre libération.

KIDE Baba Gallé

Mauritanie : le rappeur RJ redonne un sens à la vie pour beaucoup d’enfants | VIDEO |

Cridem Culture – Dans son pays, le rappeur Racine Dia, alias RJ, est une figure symbolique. Il mène aujourd’hui un combat sur le front de l’engagement humanitaire, préférant mettre sa passion musicale entre parenthèses. En cette période de ramadan, pas de répit pour ce rappeur à l’allure de Snoop Dogg. Ce jeudi 14 Mai, nous l’avons suivi, lui et son équipe, dans les rues d’El Mina, une des moughataas de Nouakchott, qui l’a vu grandir. Son eldorado où sa brillante carrière de rappeur a commencé en 2000. Il est 15h, quelque part dans le 6e Arrondissement de Nouakchott. Après avoir filé ses chaussures, RJ jette un dernier coup d’œil sur son carnet dans lequel il a tout consigné, avant de s’engouffrer dans l’une des deux voitures mises gratuitement à sa disposition par des amis de longue date et qui le soutiennent dans sa nouvelle reconversion… Pour cette journée, le rappeur a des urgences à gérer. A l’ordre du jour, une opération de distribution est prévue pour 12 familles. Une à deux fois par semaine, avec son équipe, il prend contact avec des familles, pour distribuer couches, lait, chaussures, vêtements, et autres nécessités pour les enfants. RJ travaille méthodiquement. En cette période de coronavirus, il s’est adapté et tente de s’occuper au mieux des enfants. Au total, il vient en aide à 34 enfants. Certains, d’entre eux, pour la plupart abandonnés, ont été récupérés et placés par ses soins dans une famille d’accueil de confiance. Et d’autres, comme le petit Abou, sont des enfants orphelins. Abou est orphelin de mère et vit avec sa grand-mère. Âgé d’un an et demi, le petit Abou a la joie en poupe, un visage régulièrement fendu par un petit éclat de sourire. Entre lui et RJ, la complicité et la bonne entente battent leur plein. Et le petit le lui rend bien par des sourires qui s’accompagnent du signe «V», un des codes des rappeurs. En cette période de coronavirus, le rayon de soleil nommé RJ bute sur un plafond de verre, ce qui ne l’empêche pas de faire preuve de détermination sans faille. «Ce n’est pas du tout évident de gérer tout cela…mais j’ai des soutiens derrière moi. En général, si je lance un appel, je vois, dans les 24 heures qui suivent, la réponse de bonnes volontés. C’est pour cette raison, je suis rassuré d’une part. Mais d’autre part, je nourris des inquiétudes. L’essentiel de nos aides venait de l’extérieur, mais tout s’est arrêté à cause du coronavirus. Là, on fait avec les moyens du bord, et grâce à Dieu, on a toujours quelque chose pour les enfants. On n’est jamais resté sans rien faire, malgré tout », explique Racine Dia. A côté de ce branle-bas de combat, RJ doit aussi courir dans tous les sens pour inscrire les enfants à l’Etat-civil. En plus de s’occuper d’enfants abandonnés ou des orphelins, RJ fait de son mieux pour s’occuper également des enfants dont les familles n’ont pas de moyens. Comme dans le rap où il fut un « porteur de feu » qui a illuminé de joie de nombreux mélomanes, RJ est devenu aujourd’hui, un phare qui éclaire la nuit de nombreux enfants, lui qui a connu le même destin d’enfant abandonné…

Page Facebook de RJ

Contact : 46.94.48.65////20.25.00.97

Texte par : Babacar Baye NDIAYE

©️ Crédit source: cridem.org

Tribune : « Le général Picquart du désert où la fabrique des héros 2.0 » Par Diallo Saidou dit Thierno

Les sorties tonitruantes du trublion de la diplomatie mauritanienne lui ont valu d’être relevé de ses fonctions juste après une promotion.
La cause, une dénonciation légitime (même si on peut discuter de la manière) des discriminations que subissent les Halpularénes.
Le ministère des affaires étrangères, dans une forme de fourberie sans nom, le remplaça par un de ses amis dont il a dénoncé la marginalisation.

Si les sorties sur les RS de l’intéressé ont fait sensation avec un élan de soutien large. Elle a aussi était l’occasion pour certains, à l’insulte facile, de jeter l’opprobre sur son remplaçant.
Se faisant, les soutiens du diplomate déchu ont voué aux gémonies son remplaçant, tombant ainsi dans le piège sciemment orchestré par l’administration.
Et il est désolant de voir des personnes aguerris politiquement et baigné dans l’histoire, affubler un de leurs semblables de Négre, ce substantif utilisé péjorativement dans la lutte contre l’émancipation des Noirs.

Ainsi les militants 2.0 en manque de repère ont trouvé en ce diplomate déchu un Héros, un Martyr vivant au service de la cause!
Pourtant le récit héroïque qu’on veut nous imposer avec cette figure de l’homme qui se sacrifie pour les Noirs de Mauritanie est plus complexe qu’il n’y parait.

Car cohérence pour cohérence, dans sa dénonciation légitime de manque de diversité dans les dernières nominations au niveau du ministère des affaires étrangères, l’homme ne s’intéresse qu’aux Halpularenes, sa communauté d’extraction oubliant au passage l’ensemble des autres communautés qui sont victimes de marginalisation !

Cohérence pour cohérence, pourtant celui que vous érigez en héros aujourd’hui, était un fervent soutiens du régime actuel durant la campagne présidentielle précédente !

Cohérence pour cohérence, votre héros du jour, il y’a de cela un an traitait la CVE de coalition de toorobbés, invitant vos militants à quitter le navire, preuve à l’appui.

Cohérence pour cohérence, votre héros a fait le choix de dénoncer cette marginalisation sans concertation avec les intéressés. En les citant nominativement, il implique ainsi des gens dans une affaire (légitime soit-elle) sans leurs consentements. Ces derniers découvrent cela sur les RS.

Face à une politique structurelle de marginalisation communautaire, on ne peut opposer une dénonciation de circonstances, au risque que cela s’apparente à une action spectacle.

Les lanceurs d’alertes restent généralement dans les lambris dorés du pouvoir ( pas pour en profiter) afin transmettre à des relais extérieurs des informations pour alerter l’opinion…

Dire cela n’est pas une forme remise en cause du fond, à savoir le combat légitime pour mettre fin à cette saignée dont on est victime dans nos administrations.

Cette petite contribution qui se veut factuelle, n’emportera probablement l’adhésion de beaucoup et tant mieux. Cependant l’auteur que je suis vous invite à porter la contradiction sur le terrain de l’argumentation rationnelle au détriment des diatribes émotionnelles qui me laissent de marbre.

©️ Crédit source: post FB de l’auteur – 21/05/2020

Mauritanie – Tribune : « Les tenants de la pensée unique arabe sont les responsables de l’élimination des négro-africains en Mauritanie » Par Oiga Abdoulaye

L’Authentique – Lorsque les officiers de l’armée mauritanienne se sont emparés du pouvoir de Maître Mokhtar Ould Daddah le 10 juillet 1978, la raison avancée pour justifier ce coup d’état était de mettre fin à la guerre du Sahara.

Mais l’objectif inavoué des initiateurs du coup d’état était de faire de la Mauritanie, pays peuplé de berbères Sanhadja se faisant improprement appeler maures, de peuls, de soninké, de haratine, de wolof et bambara, un pays arabe comme les pays du Maghreb se considérant comme arabes mais dont les populations sont majoritairement des berbères.

Pour atteindre leur objectif, ils ont aussitôt créé une organisation appelée l’Avant-garde civilo-militaire. Cette structure était composée d’idéologues civils et militaires, constituant une minorité de la composante berbère Sanhadja qui se sont imposés au peuple mauritanien par la force des armes et se relaient au pouvoir jusqu’à nos jours.

Ils ont importé de l’Iraq la pensée unique arabe. Les éléments de l’avant-garde civilo-militaire se considérant comme arabes, la pense unique arabe a pour objet de faire des populations non arabes, c’est-à-dire soninké, peul, wolof et bambara des arabes. En cas de refus de la part de ces communautés les combattre de la manière suivante : 1/3 est expulsé hors du pays, 1/3 exterminé et le 1/3 est dépossédé de ses moyens de subsistance (salaires, maisons, terres de culture et autres) et devient pauvre et anéanti c’est cette politique qui a été appliquée lors des événements tragiques de années 89-90-91.

L’avant-garde civilo-militaire a placé ses éléments chargés d’appliquer leur politique d’arabisation, et d’éliminer des composantes négro-mauritaniennes dans tous les points stratégiques de l’état.

Ainsi, les services des examens, la Direction de la fonction publique, la commission nationale des concours, la Télévision, la Radio Mauritanie ont été tous confiés à des personnes ayant adhéré à leur idéologie.

Le service des examens de tous les échelons de l’enseignement était chargé de filtrer et d’éliminer les négros-Mauritaniens admis, aux différents examens et concours. La Direction de la fonction publique était quant à elle chargée de précipiter le départ à la retraite de tous les cadres négros-mauritaniens. Les programmes de la télévision étaient dominés par ceux de la composante berbère Sanhadja (Maure).

C’est l’avant-garde civilo-militaire qui a dirigé le pays depuis le 10 juillet 1978 à nos jours. Tous les présidents qui se sont succédés au pouvoir ont gouverné sous la direction de cet avant-garde en appliquant la politique de la pensée unique arabe à l’exception de cinq d’entre eux. Il s’agit des présidents : Moustapha Ould Med Saleck, Ahmed Ould Bousseif, Mohamed Mahmoud Ahmed Louly, Mohamed Khouna ould Haïdala, Sidi Ould Cheikh Abdallah.

Ely Ould Mohamed Vall était chargé de la transition, pour préparer les conditions d’un retour à un pouvoir civil et ne pouvait en aucun cas adhérer à une telle théorie. Tous les postes de responsabilité au plan régional, départemental ainsi qu’au niveau de l’administration générale des forces armées et de sécurité sont confiés à des personnes qui adhèrent à la politique de la pensée unique arabe et acceptent de l’appliquer dans leur domaine de compétence.

Le président Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya lui aussi avait au début refusé d’appliquer la politique de la pensée unique arabe. Pour l’amener à adhérer à leur politique, les éléments de l’avant-garde civilo-militaire ont poussé les militaires négro-mauritaniens à faire un coup d’état contre lui sans que ces derniers ne s’en rendent compte. Le coup d’état de 1987 ayant donc échoué, Maaouya a fait exécuter 3 des auteurs du coup d’état.

Pour les éléments de l’avant-garde, le président Maaouya devait profiter de cette occasion pour exterminer tous les militaires et civils négro-mauritaniens du pays – Maaouya n’ayant pas fait ce qu’ils voulaient, ces derniers se sont retournés contre lui, en organisant à leur tour un coup d’état en 1988 pour réaliser leur souhait, mais ce coup d’état a lui aussi échoué.

A cette occasion, Maaouya, n’a exécuté aucun élément des auteurs du coup d’état, mais radié des forces armées et de sécurité 400 officiers, sous-officiers et hommes de troupes tous de la composante berbère Sanhadja. Le coup d’état des militaires négros-mauritaniens de 1987 ayant convaincu Maaouya pour l’application de la politique de la pensée unique arabe, les éléments de l’Avant-garde se sont organisés pour préparer les événements des années 1989,90-91.

Evénements au cour desquels, les éléments de l’avant-garde civilo-militaire ont mis en application leur théorie en expulsant 1/3 de la population négro-mauritanienne vers le Sénégal et le Mali, exterminant 1/3 et le 1/3 restant réduit au néant. Seuls Maaouya et Mohamed Ould Abdel Aziz ont accepté d’appliquer aux négros-mauritaniens la politique de la pensée unique arabe parce qu’ils tenaient à rester au pouvoir. Ce qui justifie leur durée au pouvoir. Tous les autres présidents qui ont refusé ont été demis de leur fonction.

Si les éléments de l’avant-garde civilo-militaire ont pu contrôler et imposer leur politique aux différents régimes, c’est parce qu’ils tiraient leur force de l’appui qu’ils recevaient des régimes d’où ils ont importé la pense unique arabe, avant que ces derniers ne tombent en disgrâce. A partir de l’année 2017, quand ces régimes ont connu des difficultés, pour ne pas dire tombés en déliquescence, les éléments de l’avant-garde durement affaiblis, le président Mohamed Ould Abdel Aziz enfin de règne a commencé à les combattre. Il y a eu donc divorce entre lui et l’avant-garde civilo-militaire. Les points de divorce que j’ai constatés sont les suivants :

1. Les articles de l’un de leurs membres influents pour ne pas dire leur chef critiquait le régime du président Aziz.

2. Le fait que le parti Sawab ait parrainé la candidature de Monsieur Birame Ould Dah Ould Abeid qu’ils considèrent comme un ennemi du président Aziz.

3. La mise en place des commissions départementales, communales de recensement des populations.

4. La marche organisée et dirigée par le président Aziz le 9 janvier 2019 contre le racisme et le discours violent.

5. Le fait de débaptiser l’avenue Gamal Abdel Nasser quand on sait ce que représente le président Nasser pour le monde arabe et le continent africain.

6. Le soutien apporté par les éléments de l’avant-garde à Monsieur Sidi Mohamed Ould Boubacar contre le candidat de Monsieur Abdel Aziz lors des élections présidentielles de juin 2019.

Ce sont ces points que mon analyse de la situation politique du pays m’a amené à considérer comme des points de divorce entre Mohamed Ould Abdel Aziz et ses complices d’hier. Il reste à les confirmer ou à les infirmer.

Je dirai aux membres de l’Avant-garde civilo-militaire qu’Allah nous a enseigné, et l’histoire passée et présente nous l’a prouvé que les hommes qui se considèrent supérieurs à d’autres communautés comme c’est leur cas, soit par leur naissance, ou leur puissance financière où militaire, finiront toujours par s’autodétruire ou à être détruits – les exemples des hébreux (peuple élu), d’Hitler, du Rwanda dans le passé et ceux de l’Iraq, de Syrie, de la Libye, du Yemen, de l’Egypte, de la Tunisie, du Soudan et de l’Algérie aujourd’hui en sont une preuve éclatante. Ces exemples sont à méditer.

Toute cette histoire, désormais appartient au passé de notre pays. Tournons nous maintenant vers l’avenir.

Nous espérons et souhaitons qu’avec l’arrivée du Président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani au pouvoir, ce sera l’occasion pour lui de rompre et de tourner de façon définitive cette page douloureuse et sombre de l’histoire notre pays.

Si le président Mohamed Cheikh El Ghazouani arrive à se libérer du contrôle de son régime par les éléments de l’avant-garde civilo-militaire comme l’a commencé le président Mohamed Ould Abdel Aziz et qu’il instaure une politique de justice et d’égalité entre les composantes de notre pays, il réconciliera le peuple mauritanien. Je suis convaincu que si nos potentialités économiques que sont le poisson, le cheptel, le fer, le cuivre, l’Or, la bauxite, le gypse, le pétrole, le gaz, l’agriculture, le sable, le soleil, les dattes, les marbres, etc. sont exploités judicieusement et distribuées de manière juste et égalitaire aux 3.500.000 citoyens, chaque famille pourra être logée, nourrie, soignée, éduquée, et bénéficier de l’eau et de l’électricité gratuitement.

Si par contre nous continuions sur la même lancée, l’homme qui arrive au pouvoir avec sa famille et ses alliés une minorité ne représentant même pas 10% de la population se partagent les 90% de ces richesses, ne laissant au 90% de la population que les 10% de ces richesses je crains que cela ne conduise à terme notre pays vers une guerre civile.

Qu’Allah protège notre chère Mauritanie (Amine)

Oiga Abdoulaye

©️ Crédit source: http://cridem.org/C_Info.php?article=736224