Regardez « Seydi moussa CAMARA, Ganbanaaxun Fedde » sur YouTube

L’entretien accordé par l’éditorialiste et journaliste Camara Seydi Moussa à la communauté de l’espace d’échanges et de sensibilisation « Ganbanaaxun Fedde » réseau WhatsApp. 

Au menu : un dialogue franc sans langue de bois avec sincérité et honnêteté . 

Les mentalités féodales dans le milieu soninké ont été largement abordées. l’esclavagisme social perdure à cause du régime féodal des clans dominants mais aussi avec la complicité de certaines personnes encartées comme « esclaves » statutaires qui sont dans un endormissement social, intellectuel et politique par déterminisme. 

Le courage intellectuel se mérite, Mr Camara Seydi Moussa est COURAGEUX . 
Seule la vérité est révolutionnaire . 
À écouter :

​Bonne fête d’indépendance à nous z’autres. 


La Mauritanie a 56 ans.
Mon pays a 56 ans ce 28 novembre 2016. Et bonne fête TOUS à l’occasion de cet anniversaire d’un pays qui se cherche une ossature étatique et identitaire pouvant intégrer sérieusement l’ensemble de ses composantes communautaires. Dans ce pays sous les bottes des militaires depuis  plusieurs années, un régime dictateur sous influence d’une politique baahiste et raciste exécuta froidement 28 soldats noirs mauritaniens il y a 26 ans. Une pensée particulière pour ces frères pendus tout en espérant que les architectes idéologiques et les exécutants de cette purge sanguinaire soient identifiés et traduits devant la justice des hommes un Jour avant l’inévitable JUSTICE du Tout Puissant.

Les crimes de sang sans responsabilité identifiée, expliquée et punie, ne peuvent pas être gommés par des vaines gesticulations politiciennes pour le marchandage d’un règne quelconque. Le régime actuel sous la direction du général ould abdel aziz bien introduit dans les méandres de l’armée pendant plusieurs années, a essayé un traitement superficiel au nom de l’état par un événement monté pour des raisons purement politiciennes. La Justice a été victime et les questions restent ouvertes comme avant sa prise officielle du pouvoir et certainement après son départ. 
Le temps sera JUGE. InshAllah. 

20-11-2016 15:10 – La justice doit faire toute la lumière sur les conditions des arrestations des militants présumés de IRA!



Gourmo Lô
– Tout démocrate épris de paix et de liberté ne peut qu’être soulagé de voir 10 personnes absolument innocentes être libérées et rendues à leurs familles et à leurs amis après des mois et des mois d’un calvaire sans nom, sans autre motif qu’un vulgaire montage sur fond de règlement de comptes politique.

Mais ce ne doit pas être de ce lâche soulagement auquel nous autres mauritaniens sommes désormais accoutumés après chaque manœuvre du pouvoir qui échoue, malgré tous les dégâts qu’une telle manœuvre aura cependant provoqués!

Des dizaines et des dizaines de gens ont été massacrés dans des conditions d’une abjection et d’une atrocité pratiquement sans précédent dans l’histoire de notre pays, entre 1989 et 1990. La « libération » des rescapés a été suffisante pour soulager la conscience des bourreaux d’Etat et la résignation de facto de presque tout le monde-, satisfait du classement de ce véritable génocide dans l’horreur terminologique du « passif humanitaire ». C’est à dire dans la lâcheté de l’impunité.

Aujourd’hui, cette libération devrait nous interpeller à plus d’un titre. Lors du procès, de Nouakchott à Zoueratt, la police a prétendu avoir pris ces 13 militants politiques, en « flagrant délit », en présentant des « vidéos » tocs comme des preuves de cette flagrance de la violence supposée des prévenus. Pas un seul policier ne s’est présenté à la barre pour témoigner de ce qu’il a vu ou subi lors de ces tristes événements du carrefour Bouamatou.

Le principal concerné ( c’est à dire le propriétaire du terrain occupé) a lui même disculpé les accusés et affirmé n’avoir jamais requis la police, tout en confirmant haut et fort que ces événements étaient de bout en bout spontanés.

Les premiers juges ont bouché leurs oreilles. De même qu’ils ne voulurent rien entendre des très graves et précises accusations de tortures que les prévenus disent avoir subi entre les mains de certains membres des forces de l’ordre. Tous les efforts des avocats de la défense furent vains. Une prêche dans le Sahara. Seule importait la volonté de certains faucons du pouvoir d’en découdre avec IRA, fût-ce au prix de l’assassinat pur et simple de la vérité et du bon sens qui l’accompagne toujours.

Si la Cour d’Appel ne retient « que » l’appartenance à l’IRA comme organisation prétendument non reconnue, alors l’affirmation par la police selon laquelle ces militants ont été capturés sur les lieux et au moment des faits de violence présumée, cette accusation gravissime, serait à la fois une diffamation contre les accusés, et aussi une tentative de manipulation de la justice qui tombe sous le coup d’une offense à magistrats, mensonges et abus de pouvoir de la part d’une autorité publique dans l’exercice de ses fonctions. Sans parler de la grave accusation de tortures qui pèse sur certains des membres de ces forces de l’ordre et de sécurité.

Alors, s’il faut se réjouir de la libération de personnes innocentes, le droit et la justice demandent que toute la lumière soit faite sur les tenants et les aboutissants de cette triste et sombre affaire….

Gourmo Lô



Source crédit : http://www.cridem.org 

18-11-2016 19:06 – Zouerate : procès en appel des abolitionnistes, le verdict tombe, cinq relaxes et des peines allégées


Zouerate Actu
– La cour d’appel de Nouadhibou a rendu, ce vendredi après –midi aux environs de 17 heures, le verdict des militants, cadres d’IRA et des habitants de la gazra de Bouamattou.

Des détenus qui étaient condamnés en première instance à 3 ans de prison ont été relaxés. Il s’agit d’Ousmane ANNE, Jemal Samba, Mohamed Daty, Ahmed Mohamed Jaroullah, Ousmane LO.

Par contre, Khattry ould M’Barek et Ahmed Hamdy Hamar VALL sont condamnés à 1 an de prison dont 4 mois fermes. Hamdy Lehbouss et Bala Touré qui étaient initialement condamnés à 5 ans de prison sont condamnés par la cour d’appel à 1 an d’emprisonnement dont 4 mois fermes.

Des détenus qui étaient condamnés à 15 ans de prison ont vu leurs peines allégées, il s’agit de :

-Moussa Biram condamné à 3 ans dont 2 fermes

-Abdallahi Abou DIOP condamné à 1 an de prison dont 6 mois fermes

-Amadou Tidjane DIOP, écope d’une peine d’1 an dont 4 mois fermes

-Abdallahi Maatalla SECK dit Vieux, est condamné par la cour à 3 ans d’emprisonnement dont 2 fermes.

Par ailleurs la cour a condamné des habitants de la gazra Bouamattou, lieu des manifestations du 29 juin dernier, à de différentes peines et sont sommés de dédommager les policiers blessés.

Deux peines de 5 ans de prison ferme, et des peines de 3 ans dont 2 fermes.

Source crédit : http://www.cridem.org 

17-11-2016 05:39 – Procès abolitionnistes : la torture monopolise les débats


Le Calame
– L’émotion était perceptible dans la salle d’audience au deuxième jour du procès en appel des cadres et militants abolitionnistes qui fût celle du procès de la torture.

Certains, particulièrement les proches des détenus, n’ont pu retenir leurs larmes face au récit des événements notamment lors de la période de détention. « Nous avons subi les pires sévices et les plus cruelles tortures physiques et psychologiques avec privation de nourriture et d’accès aux sanitaires », ont clamé les détenus.

« De ma cellule, je pouvais entendre les cris de certains de mes collègues qui subissaient des séances de tortures atroces (….) Ce que Moussa Biram, ceinture noire de karaté 4 dan et Abdallahi Matalla Saleck, budoka ont pu supporter, je ne pouvais le supporter. J’étais terrorisé et menotté de partout(…) Après des journées entières de jeûne, j’ai eu droit à de la bouillie et un peu d’eau.

Mon ami Diop me disait que j’étais chanceux », raconte Balla qui ne put lui aussi, à l’image de Abdallahi Abou Diop, retenir ses larmes. S’adressant au président de la Cour : «Je suis un planificateur du développement et non un planificateur de la destruction.

Je ne détruis pas, je bâtis, je ne détruis pas.Nous avons toujours réitéré le caractère pacifique de notre lutte. Plusieurs distinctions nous ont été attribuées pour couronner la lutte non violente », déclare Touré. Poursuivant: Ce que nous avons subi dépasse l’entendement alors que nous n’avons commis aucun acte illicite.

La police n’a rien pu prouver matériellement à notre encontre. Nous avons aussi été condamnés, privés de l’affection de nos familles. Je n’ai jamais été séparé de ma petite fille de six ans durant 45 jours. Je lui avais dis que j’allais rentrer après demain. Ça s’est prolongé et je ne peux plus l’appeler », avoue Balla Touré.

« Lors de nos interrogatoires, on ne nous jamais posé des questions à propos des échauffourées de la gazra Bouamatou qui ont tourné par contre autour du fonctionnement de IRA, des échanges avec le transfuge du mouvement Said Ould Louleid , des contacts avec les différentes chancelleries, des organisations juives, des réunions clandestines et communiqués », ont révélé les détenus.

Certains proches de l’ancien porte-parole de IRA avaient été interpellés par la police et relâchés, ont indiqué les détenus. D’autres, comme Hamza Ould Jaafar, Hassen Ould Mahmoudi étaient sur les lieux des affrontements, à les en croire.

Le secrétaire aux relations extérieures de IRA et Abdallahi Aboud Diop ont formulé des plaintes à l’endroit de Lemrabott Ould Mohamed Lemine, Hassen Ould Samba , ElHadi, Ould Amar et Didi pour actes de torture.

Hamady Ould Lehbouss, Ousmane Lo, Ahmed Amar Vall, Lo Ousmane, Anne Ousmane, Mohamed Dati, Jamal et Mohamed Jarroulah ont nié toute participation aux échauffourées du 29 juin et plaidé non coupables à l’image des premiers auditionnés.

En dépit de l’opposition du procureur, la cour a enregistré ces différentes plaintes. Balla Touré a aussi réclamé la restitution de ses ordinateurs, du mobilier de son bureau et de ses téléphones toujours aux mains de la police.

Le secrétaire aux relations extérieures a révélé à la cour les propositions alléchantes qui lui auraient été faites par l’officier Lemrabott de rencontrer le directeur général de la sûreté nationale et de tourner la page de IRA. Offre qu’il a fermement déclinée.

Les militants et cadres de IRA ont réfuté les insinuations portées à leur encontre de faire de l’esclavage un fonds de commerce Un des sept habitants de la gazra a été pris de malaise lors de l’audience. Il sera évacué à l’hôpital de Zouérate où il bénéficiera de soins. Cet vieil homme sera le dernier des condamnés à être auditionné ce mercredi avant le réquisitoire du procureur et les plaidoiries des conseils.

Crédit source : http://www.cridem.org 

Les actes de torture en Mauritanie : le président de IRA-MAURITANIE change de braquet .

Ce lundi 14 novembre 2016 peut être une date historique d’une phase importante qui s’ouvre pour l’éradication de l’impunité  en Mauritanie . En effet , en tournée européenne  depuis plus d’un  mois, le président du mouvement abolitionniste IRA-MAURITANIE , Biram Dah Abeid a tenu aujourd’hui  une conférence de presse entouré d’un trio d’avocats au sein du cabinet Bourdon et Forestier au centre de Paris. Au cours de ce point de presse auquel certains journalistes de presse française ont été invités , le leader abolitionniste a expliqué son initiative qui revêt une importance particulière pour la suite de son engagement contre le système étatique injuste qui sévit en Mauritanie depuis plusieurs décennies . Ainsi une plainte contre certains responsables mauritaniens soupçonnés d’être les têtes pensantes des pratiques des tortures et d’autres traitements inhumains sur les militants abolitionnistes emprisonnés depuis plus de 4 mois, a été constituée. Les circonstances ubuesques des arrestations ont été rappelées , et elles seraient une tentative manipulatrice pour décapiter le mouvement IRA-MAURITANIE jamais reconnue par les autorités mauritaniennes. Ainsi le président Biram a pointé un règlement de comptes pur et simple et une orchestration malsaine pour écraser l’élan populaire constaté le jour de leur sortie de prison,  son vice-président  et lui il y a 6 mois seulement.  

 Le président Biram Dah Abeid a par ailleurs exposé par un bref historique , la culture violente (1987-1992) d’un régime militaire à dominance arabo-berbère qui règne par un apartheid qui ne dit pas son nom . Se servant d’une disposition juridique à compétence transnationale , le trio d’avocats composé de Maître William Bourdon , de Maître Georges Henry Beauthier et de Maître Émilie Lefevebre , va enclencher un dossier judiciaire en canon menant à une prochaine ouverture  d’enquête. La conférence de presse s’est tenue en présence quelques militants d’IRA-France, d’autres sympathisants de la cause abolitionniste et certains militants de longue date contre l’impunité en Mauritanie. Parmi ces derniers, une veuve dont le mari avait été l’une d’innombrables victimes extrajudiciaires du régime sanguinaire de Ould Taya. Ce colonel qui vit un exil doré au Qatar depuis août 2005, est le seul responsable parmi les poids lourds suspectés d’avoir commis d’actes criminels contre leurs concitoyens noirs , à vivre à l’extérieur du pays. Alors que tous les autres vivent tranquillement soit leurs retraites ou tiennent encore certains piliers de l’arsenal politico-militaire du pays . Certainement la plainte introduite à Paris par le leader abolitionniste , fera quelques secousses préliminaires au sein de cet îlot d’impunité historique . Pour rappel ce 14 Novembre 2016 coïncide avec le procès en appel à Zoueratt de 13 cadres importants du mouvement IRA-MAURITANIE . 

Notre blog reviendra prochainement sur la suite de la couverture VIDÉO de la conférence du président Biram Dah Abeid. Il est à noter que plusieurs médias en ligne en France, ont repris cette information majeure qui est l’introduction de cette plainte . 

Reportage assuré par  K.S pour  SoninkIdees-Jose

Association Mauritanienne pour l’Eradication de l’Esclavage et ses Séquelles : Déclaration


Association Mauritanienne pour l’Eradication de l’Esclavage et ses Séquelles : Déclaration

AMEES – Depuis quelques semaines à la suite de la publication d’une déclaration de Monsieur Diokhoba Coulibaly émigré en Angola se présentant comme esclave de naissance, une vive polémique s’est instaurée au sein de la diaspora soninké notamment sur les antennes de Radio Diaguily Internationale et sur groupe whats app Ganbanaxu fede et d’autres sites à propos de l’esclavage et ses séquelles au sein de la société soninké.
Cette vive polémique nous offre l’opportunité d’apporter notre contribution au débat sur la problématique de l’esclavage au sein de la société soninké en Mauritanie.
Ce débat historique, très sensible au sein de l’ensemble des communautés nationales, qui partagent toutes une histoire commune, la même religion et les mêmes structures sociales caractérisées par la présence de l’esclavage et ses séquelles mais à des degrés divers et sous des formes différentes, de même que d’autres formes de ségrégations basées sur les castes.
Au sein de la société soninké, les esclaves et anciens esclaves vivent encore des discriminations et une forte exclusion dans les domaines tant économique, social, religieux que culturel.
En effet, les régimes politiques successifs : colonial, néo-colonial et militaire n’y ont rien changé fondamentalement.
-Sur le plan foncier, les populations victimes de l’esclavage et les anciens esclaves demeurent totalement privées de propriétés terrienne agricole, domestique et demeurent soumis à des travaux agricoles et domestiques au profit de leurs maitres et anciens maitres et dans le meilleurs des cas, ils sont contraints de payer une dime sous diverses formes.
-Sur le plan social, elles sont exclues de l’héritage et discriminées dans le domaine du mariage, ils ne sont pas toujours enterrés dans les mêmes cimetières que les maîtres, ou sont relégués dans des espaces particuliers.
-Sur le plan religieux, quel que soit leur niveau de connaissance, ils ne sont pas admis comme imams pour diriger les prières de groupe.
-Sur le plan artistique, les danses et chants sont totalement différents et connotés de ségrégation.
-Dans les villages, ils occupent des espaces différenciés, les centres des localités sont destines aux familles nobles, les autres occupent les périphériques. Ils ne sauraient prétendre quel que soit leur âge à la chefferie des villages dont ils constituent pourtant la majorité de la population.
-Depuis l’accession de la Mauritanie à l’indépendance nationale, les cadres issus de ces couches, à quelques exceptions près, ne sont ni élus à l’échelon communal ou national, ni promus à des postes ministériels ou diplomatiques élevés.
Cette situation qui fait fi des compétences, de l’expérience et de l’intégrité morale, n’est peut être pas spécifique au milieu soninké sous les différents régimes successifs.
Cette injustice devenue intolérable est fortement dénoncée aujourd’hui par les victimes, tous les vrais démocrates ; les citoyens de la diaspora dans leur écrasante majorité se lèvent contre cette situation pour la première fois et exigent son changement total et radical, devenu à leurs yeux une honte pour toute la nation.
Nouakchott, le vendredi 11 Novembre 2016

Réunion des cadres

​ESCLAVE PAR L’IGNORANCE VERSUS ESCLAVAGE PAR PROCURATION par Cissé DIALLO. 


 

Il n’est pas rare d’entendre chez les Soninko cette expression: « Laissez-nous dans l’état où nous sommes et où nous étions et que chacun reste ou garde sa place » une manière de dire tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes. Nous sommes satisfaits de notre situation, car nous avons hérité de nos ancêtres un système d’organisation qui tend à la perfection. Nous avons pour seule responsabilité de le garder en l’état et de le perpétuer à travers les âges et les générations. Il s’agit là de manière assez condensée, le type de discours que tiennent malheureusement encore de nos jours et au 21ème siècle certains de nos frères qui s’attribuent le titre « de noble », nostalgiques d’un passé peu glorieux où la ségrégation dans la stratification prévalait et où certains étaient considérés comme meilleurs et supérieurs aux autres de par la naissance.

 

Et pourtant avec un peu de recul, il nous paraît évident que les membres ou une partie des membres de cette classe présumée noble souffre en réalité d’une pathologie rare qui influe sur leur psyché et devient par la même victime de sa propre ignorance. Une faiblesse d’esprit et une profonde ignorance qui les soumet et au demeurant, les rend selon moi, « Esclaves de cette ignorance ». Par conséquent, nous ne pouvons ne pas remarquer la similitude de cet état d’esprit, à travers la stratification horizontale des couches sociales depuis l’ère de la mission prophétique à nos jours. En effet le prophète était envoyé pour entre autres buts, changer les mentalités en débarrassant la société jahilienne d’antan de la faiblesse d’esprit qui la caractérisait et la rendait toujours selon moi, « Esclaves de son ignorance », bien entendu pour ceux qui n’ont voulu accepter sa noble mission quand bien même la vérité leur fut apparue! Curieusement, l’histoire  ne fait que se répéter quand on entend le même discours chez nos frères encore aujourd’hui, à savoir:

« Laissez-nous dans l’état auquel nous sommes, ou encore, que chacun demeure ce qu’il est, cela nous va si bien !!! »

 

 

Être musulman se résumerait-il à vêtir le manteau du croyant quand on ne peut déjà s’admettre le partage d’un bien collectif? Qu’en serait-il alors, lorsqu’il devrait être question de partager le bien privé ?! Or, il nous est bien stipulé à travers les règles de nos convictions religieuses que, l’on ne peut être croyant que lorsque l’on aime pour son frère ce que l’on aime pour soi-même, et, que l’on ne pourra accéder au paradis que lorsqu’on est croyant…Si l’esprit de cette succession de conditions sans la grâce de Dieu est strictement appliqué, que serait le lieu de séjour de ceux qui, délibérément font le triste choix de demeurer esclave de l’ignorance et d’orgueil en rabaissant leur frère quotidiennement sous prétexte du faux statut d’êtres inférieurs ?

Il devient évident que lorsque cette couche sociale se sera débarrassée de cette idéologie basée sur la catégorisation infondée des composantes de la société en castes inégales par l’ignorance, un grand pas aura été franchi vers l’acceptation de l’égalité impliquant la réhabilitation automatique de son frère longtemps rabaissé.

 

Cette réhabilitation automatique du frère révèlerait que finalement notre « orgueilleux frère » n’était hier qu’un esclave de par son ignorance et son intransigeance à demeurer l’élu! Que la libération de son état d’esprit a permis, par voie de conséquence la réhabilitation de son frère qui, lui, n’était finalement esclave que par procuration car, la libération du premier a entraîné automatiquement celle du second, c’est-à-dire le frère rabaissé. C’est pourquoi il conviendrait selon moi, d’appeler:  » Esclave par procuration » celui qu’on a soumis contre sa volonté, car le véritable esclave étant bien sûr celui qui de par son ignorance et de sa prétendue supériorité opprimait son frère par cupidité en le privant de ses droits fondamentaux et élémentaires. De ce fait la libération du véritable esclave, autrement dit celui qui est victime de son ignorance et de son orgueil aura pour conséquence de permettre à l’esclave par procuration de recouvrer directement et automatiquement sa dignité spoliée. Il faut donc inverser l’ordre des choses ou rétablir les choses dans leur ordre normal. Telle est notre responsabilité.

 

Que faire alors pour mettre en œuvre ce raisonnement salvateur et libérateur de tous et de chacun ? Pour y parvenir, il faudrait arriver à convaincre nos intellectuels rétifs en la matière à prendre conscience de l’erreur qui prévaut jusqu’ici, et de s’engager courageusement pour défendre les vraies valeurs, car contraires à celles qui oppriment et spolient, les valeurs universelles qui rétablissent chacun dans ses droits élémentaires et fondamentaux que sont la citoyenneté égalitaire, la liberté et la justice pour tous etc. Ils doivent nourrir constamment le souci et la volonté de doter la communauté de l’accès aux biens collectifs en privilégiant l’intérêt général par la restauration des droits et devoirs individuels ; les distinctions sociales ne doivent être fondées que sur l’utilité commune et la compétence.

 

 

S’agissant toujours de ce système de dominants et de dominés qui prévaut dans notre communauté, et se référant à nos convictions religieuses, l’on pourrait dire qu’à l’instar du Prophète qui a changé les mentalités des gens de la jahiliya grâce à Dieu l’ayant chargé de cette mission honorable, et par voie de conséquence l’ayant doté de toutes les qualités au-delà de celles du commun des mortels, nous ne demanderons jamais à nos intellectuels, de prétendre à égaler ce Messager de Dieu mais les interpeler en leur âme et conscience à veiller au respect de ses enseignements en les appliquant d’abord à eux-mêmes, puis aux autres, pour la mise en place d’une société juste et viable, dénuée de toute corruption, la corruption des idées et des cœurs qui, malheureusement  gangrène notre modèle d’organisation .

 

Pour éradiquer cette société basée sur le système de castes ancestrales, il devient prioritaire de  conscientiser et de libérer ses éléments phares des jougs occultes de son idéologie « esclavagiste par l’ignorance »; en effet, quand la maladie est diagnostiquée, le médicament en devient aisément prescriptible pour éradiquer la pathologie. 

En d’autres termes, comme il nous est devenu désormais évident que la pérennité du système ancestral d’organisation prenait ses racines dans une sorte d’ignorance et d’orgueil qui rendait les tenants du système lui-même victimes, il serait donc évident que la classe éternellement taxée de caste inférieure ne puisse être autrement que  la victime de cette malheureuse idéologie séculaire. C’est dire par ailleurs, qu’il reste toujours un devoir de continuer à interpeler avec insistance nos intellectuels, et  détenteurs des rênes du pouvoir, à unir les forces qui sont les leurs à travers des peuples et des communautés dont ils sont redevables afin de restaurer la dignité de l’homme pour lequel Dieu a ordonné aux anges de se prosterner. 

Et, c’est bien cet homme-là qui est réduit à l’esclavage par son frère!!!…Doit-on conclure que Dieu à créé deux fils d’Adam dont l’un a mérité les hommages des anges, et l’autre voué d’entrée à la servitude? Ou c’est plutôt l’homme-réfractaire et dominateur de son frère qui est ramené au niveau le plus bas à près avoir été créé dans la forme la plus parfaite par Dieu ?! Nous considérons cet homme-là, être le seul responsable de sa propre perte en se laissant guider par sa cupidité et sa passion « esclave de son ignorance » et soumettant son frère?!!!

 

Non, nous croyons que l’homme, particulièrement intellectuel doit être d’abord fidèle aux valeurs et principes universels, ensuite il doit incarner  consciencieusement et avec dignité un engagement pour la justice, la liberté et l’égalité de tous. Il doit avoir vis-à-vis de sa communauté une attitude critique à même de pouvoir préserver ses véritables intérêts et non des intérêts superficiels et farfelus. C’est de cette manière qu’il va utile à sa communauté dont il doit le guide ; il ne doit pas la laisser sombrer délibérément dans l’ignorance aveuglante sous prétexte qu’il ne peut se la mettre à dos. Une telle  attitude n’est pas digne d’un intellectuel, lui qui doit être aux avant-gardes pour promouvoir le développement de la société en faisant évoluer les mentalités et en luttant contre toutes les ignorances.

 

Voilà notre analyse de la mentalité des nostalgiques aliénés, assoiffés de pouvoir et de domination qui continuent à proférer et à faire la promotion encore au 21ème siècle, des expressions du genre 

« Laissez-nous dans notre état actuel, c’est un legs de nos ancêtres, ou encore, que chacun demeure ce qu’il est, cela nous va si bien !!! ». 

Et c’est  bien dommage…!!!!



Par Cissé DIALLO
 

Depuis la prison de Zouerate, les détenus d’IRA s’adressent à l’opinion nationale et internationale


​Initiative pour la Résurgence du Mouvement Abolitionniste (IRA-Mauritanie)
Encore une fois et au moment où les Mauritaniens de façon générale et plus particulièrement les H’ratin, les Pulaar, les Wolof et les Soninké vivent une situation d’une rare complexité tant au niveau des droits de l’ homme qu’aux niveaux politique, social et économique, le régime raciste et esclavagiste du dictateur Ould Abdel Aziz s’évertue à afficher son mépris pour les défenseurs de droits humains en général et des abolitionnistes en particulier. Ce mépris ostentatoire se traduit par l’instrumentali

sation méthodique et assumée de la part de ce régime de ce qui reste des autorités judiciaires du pays. La preuve de cette instrumentation, si besoin en était, est notre présence injustifiée et absurde derrière les barreaux des geôles des esclavagistes sans raisons autres que nos idées, nos principes et la ferme intention des les défendre et de les exprimer.

Parce que nous avons défendu nos principes, nous avons été torturés, inhumainement traités et jetés dans les cachots des commissariats de police. Ces tortures et traitements dégradants furent exécutés sous la houlette du Directeur de la sûreté en personne, Mohamed Ould Meguete, triste sir aux mains encore rouges du sang des Noirs répandu lors des années de braises, 89-91.

Parce que nous avons exprimé nos opinions, nous avons été humiliés, réprimés puis condamnés, par un cour à la solde de l’Exécutif, à des peines fantaisistes et qu’aucun magistrat ayant la moindre once de conscience professionnelle n’aurait accepté d’entériner. Ces verdicts de la honte furent téléguidés par le ministre de la justice en personne, Brahim Ould Daddah.

Quant à la mise au pas de la Justice par le tigre en papier qu’est Ould Abdel Aziz, elle s’est manifestée à maintes reprises dont la plus flagrante est l’ordre intimé à la Haute Cour de Justice de dessaisir la Cour d’Appel de Nouakchott, qui est notre juridiction naturelle et territorialement compétente dans notre cas, de notre dossier pour le confier à celle de Nouadhibou, située à 400 kilomètres du lieu des faits qui nous sont reprochés. Une telle décision prouve l’absence de toute indépendance de la Justice dans notre pays.

Nous avons été transférés de la tristement célèbre prison de Dar Ennaiim vers la pas moins sinistre maison d’arrêt de Zouerate dans des conditions d’une rare cruauté. Entravés par de lourdes chaînes de fer, le transfèrement vers Zouerate, située à 700 Km au nord de Nouakchott, dura plus de vingt heures d’horloge entrecoupées de séances de torture, d’humiliation et de mauvais traitements de la part de nos convoyeurs aux ordres de leurs supérieurs. Nous fûmes transportés tels du bétail ou des bandits de grands chemins ou des terroristes aux moments où notre combat, celui de notre organisation et de nos militants était célébrés du haut des plus prestigieuses tribunes tant au niveau national qu’international. Mais telle est et demeurera notre volonté, celle de continuer et d’amplifier le combat de notre glorieuse organisation en dépit des multiples pressions morales et physiques et malgré les tentatives répétées de corruption.

Nous, prisonniers de l’Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA), tenons à porter à la connaissance de l’opinion nationale et internationale notre position par rapport au prochain jugement que s’apprêtent à organiser nos geôliers, position qui se résume comme suit:
1- en direction du régime raciste et esclavagiste, nous affirmons, du fin fond des lugubres cellules d’isolement de la prison de Zouerate, que notre moral n’a fait que se raffermir et notre volonté que grandir de continuer notre combat aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des prisons;
2- informons les porteurs de képis et de rangers et plus particulièrement leur général en chef, que nous n’avons aucune confiance en leur justice et n’en attendons rien de bon vu comment nous fûmes empêchés de nous défendre en première instance. Cependant nous exploiterons la tribune que nous offrirait le jugement en appel pour dénoncer les accusations mensongères portés contre nous et pour crier notre innocence en direction de l’opinion nationale et internationale;
3- En direction du Dictateur en chef qui, paraît-il, se demandait « qui sont les H’ratin? », nous disons que nous sommes les descendants de H’ratin et que ses verdicts ne nous font nullement peur et ne nous détourneront jamais de nos nobles objectifs. Alors à vous de choisir… vingt, vingt-et-cinq ans ou même la perpétuité ou encore la peine capitale.
4- A l’ensemble des Iraouis, militants et dirigeants, nous disons « merci ». Merci pour les combats menés, les actions ciblées. A tous nous renouvelons notre serments de poursuivre la lutte quel qu’en soit le prix et quels qu’en seront les sacrifices. Aux organisations de la société civiles et partis politiques qui nous soutiennent nous disons « merci » et « continuons ensemble la lutte pour hâter l’avènement de l’aube de cette longue nuit peuplée de ténèbres et de dangers ». La victoire ou le sacrifice, telle est notre décision et Allah disposera.

Les prisonniers d’IRA signataires:

– Amadou Tidjani DIOP

– Hamady LEHBOUSS

– Balla TOURÉ

– Ahmed Hamer FALL

– Ousman LO

– Mohamed JAR ALLAH

– Mohamed DATI

– Khatry ERRAHEL

– Ousman ANNE

– Moussa BIRAM

– Abdallahi Salek MATALA

– Abdellahi Abou DIOP

– Jemal Samba B’LEIL