● L’Éditorial OndeInfo | Les Lumières étaient tout sauf des Complexés.

J’entends parfois autour de moi, et souvent sur les réseaux sociaux, notamment lorsque je fustige certains aspects de nos traditions, certaines personnes, me traiter de complexé ou de ne pas être fier d’être Soninke.

Dans quelle mesure, critiquer l’esclavage par ascendance, basé sur le système de castes qui catégorise des individus dès leur naissance, en leur conférant des étiquettes qu’ils n’ont pas choisies; lesquelles déterminent et conditionnent positivement ou négativement tout leur vécu dans l’espace public communautaire et privé peut être considéré comme source d’un complexe ?

Une tradition qui insulte la citoyenneté et la république, et qui empêche la fraternité véritable entre les hommes d’une même communauté ne mériterait respect que pour ce qu’elle fut, et assurément dans un livre d’histoire ou dans un musée pour traduire, exprimer une certaine manière de penser, une certaine organisation sociale à une époque qui est derrière nous.

En revanche, cette tradition à laquelle d’aucuns restent fermement attachés devient problématique dès lors qu’elle n’entend plus mourir bien qu’elle soit devenue caduque, rétrograde et même source de discorde et de conflits.

Le complexé, c’est ce malheureux qui ne peut exister, et être homme véritablement sans « l’autre » qu’il exploite, dont la présence lui confère, une identité faite de vanité.

Refuser l’infériorité au nom du principe que tous les « hommes naissent libres et égaux en dignité et en droit » peut être source d’un complexe ?
Et cela ne veut point dire qu’on veuille devenir Blanc ou Occidental. La dignité est le propre du genre humain.
Le complexé c’est bien celui qui pense être supérieur aux autres, à « son frère » par ce qu’ il est soi-disant bien né, issu d’une « Khaima kbir ».

Le complexé, c’est également, ce pauvre homme ou femme chosifié par la tradition jusqu’à la déshumanisation, décérébré au point d’accepter qu’ il est né pour servir par ce qu’ il est différent des autres.

Comment être fier et se vanter d’une tradition déshumanisante et dégradante ?

Ceux qui défendent ad vitam æternam l’esclavage par ascendance en le diluant dans la tradition pour cacher ses grossièretés et absurdités chantent à longueur de journée :  « je suis fier d’être… « .

Mais curieusement, ceux-là se permettent de marier des femmes issues d’autres communautés parfois au mépris de la logique des castes. N’est-ce pas de l’hypocrisie.
Une telle fierté doit d’abord être orientée vers ses propres frères de la même communauté culturelle et linguistique.

Elle s’exprimera en termes d’amour, empathie et de respect et non d’une folie de grandeur qui consiste à traiter une partie de « soi-même » comme des êtres tarés de naissance.

La même stratégie est utilisée chez nous au nom de l’arabité. On vante la langue et la culture arabes et on nous les impose comme identité. Et paradoxalement, les mêmes personnes envoient leurs enfants au Lycée Français ou dans les meilleures écoles françaises du monde.

Le complexé, c’est bien toi qui veut enfermer les autres dans une tradition à laquelle tu tiens seulement par orgueil et dont la musique est jouée par un troubadour qui chante les exploits de ton grand-père, occultant avec malhonnêteté les frasques de celui-ci.

En effet, dans la Grande Histoire, il y a toujours la petite histoire. Cette dernière est souvent trop gênante, par pudeur le griot ou le conteur préfère ne pas donner cette version. Et les sages astreints à l’obligation de discrétion de la parole donnée ne vendaient jamais la mèche. C’est dire que tout n’est pas mauvais dans la tradition.Tout n’y est pas rose aussi.
Seul un esprit décomplexé et impartial peut saisir cette assertion.

Complexés !

Ceux dont les idéaux ont permis de libérer la Bastille en 1789 en mettant fin aux privilégies et à cette espèce « d’apartheid des castes » étaient aussi des complexés ?
En tout cas, ils ont réussi à décomplexer plus d’un. Et depuis la république est née, l’égalité et la justice ont été promulguées pour asseoir les fondements de l’Etat-nation.

Seyré SIDIBE

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● Toulel, un embargo contre SOOBÉ KAFO | Par M. CAMARA Issa

La situation à Toulel est de toute évidence le reflet de tensions profondes entre différentes couches sociales, notamment entre la féodalité et les personnes issues de familles anciennement « serviles ». Les aspirations à une société plus juste et égalitaire rencontrent des résistances de la part de ceux qui souhaitent maintenir leur position de pouvoir. La lutte pour la dignité et la liberté est donc confrontée à des obstacles culturels et sociaux importants.

Les faits :
A la suite de la fermeture de la coopérative qui regroupait toutes les femmes du village de Toulel, SOOBÉ KAFO (une coopérative de femmes issues de familles anciennement “serviles’’) a entamé des démarches administratives afin d’obtenir un terrain pour poursuivre leurs activités maraîchères. D’autant que leurs “consœurs” du village issues de la féodalité ont pu aménager un vaste terrain octroyé par les siens. Il faut dire que la fermeture de la première coopérative villageoise est liée au conflit qui opposait les natifs (féodaux versus les descendants de Souleymane Feinda, considérés comme étant d’extraction servile) de Toulel résidant à l’étranger plus précisément en France. Ces derniers réclament plus de justice sociale et d’égalité entre tous les membres du village.
En effet, déterminée à perpétuer son héritage culturel et la reproduction sociale qui lui permet de se maintenir dans sa position hiérarchique, la féodalité de Toulel impose son hégémonie dans tous les domaines de  la vie du village, allant de la confiscation de la caisse du village dans la diaspora (en France particulièrement), l’accaparement de la caisse et la maison des ressortissants de Toulel à Nouakchott et à Dakar jusqu’à l’exclusion des femmes de certains militants anti-esclavagiste de l’ancienne coopérative du village.
Ainsi, les femmes de SOOBÉ KAFO en furent des victimes collatérales car le préfet du département de Maghama va décider de mettre fin à l’exploitation du terrain qui appartenait à toutes les femmes du village. La décision du préfet, bien qu’elle puisse être fondée sur des considérations administratives, semble favoriser davantage les intérêts de la féodalité de Toulel au détriment de l’égalité et de la justice pour toutes les femmes du village.
Mais, en dépit des obstacles rencontrés, les femmes de SOOBÉ KAFO ont continué à se battre pour leurs droits et ont finalement obtenu une première victoire. En effet, le Maire, qui jadis faisait la sourde oreille a fini par les entendre et formuler une demande le 7 septembre 2023 auprès de la préfecture de Maghama. Après l’examen du dossier de la coopérative SOOBÉ KAFO, le préfet a émis un avis favorable le 3 octobre 2023 pour l’exploitation d’un nouveau terrain. Leur persévérance démontre leur détermination à faire valoir leurs droits et à surmonter les injustices auxquelles elles sont confrontées.
Cependant cette première victoire fut rapidement écornée. Au démarrage des premiers travaux de la coopérative, un féodal-esclavagiste du nom de Coly SOUMARÉ bénéficiant du soutien inconditionnel de son clan, vint implanter des poteaux sur le terrain de la coopérative des femmes en prétextant que celui-ci est son domaine privé qu’il a hérité de ses aïeux.  Une belle manière de créer un litige afin que le terrain ne soit pas exploité par SOOBÉ KAFO. M. Soumaré ne possèderait aucune preuve matérielle attestant qu’il est le propriétaire du terrain en question si ce n’est qu’il est issu de la famille régnante.  Lui comme tous les membres de son clan peuvent disposer de tous les terrains du village à leur guise sans avoir des comptes à rendre à qui que ce soit.
Bien que les femmes SOBÉ KAFO aient introduit une nouvelle demande auprès du Maire qui a son tour l’a instruit à la préfecture (qui a enfin émis un avis favorable à l’exploitation du terrain), la féodalité de Toulel semble trouver une solution pour arrêter les travaux.  Les femmes de SOBÉ KAFO se sont rendues à la préfecture de Maghama afin que le préfet puisse régler cette histoire mais ce dernier évite de trancher et exhorte les femmes et les féodaux à régler le litige à l’amiable.
Il y a des tentatives de la part de ces femmes et hommes opprimés mais toujours est-il que la féodalité défie l’autorité administrative et étatique de sorte que le nouveau préfet a fini par céder à ses caprices en suspendant les travaux sous prétexte qu’un terrain en litige ne peut pas être exploité par un des protagonistes.
Il est inconcevable de voir que malgré les efforts des femmes de SOBÉ KAFO pour faire valoir leurs droits légitimes, la féodalité de Toulel continue de contester leur accès au terrain. L’attitude évasive du préfet dans la résolution du litige et sa décision de suspendre les travaux favorisent sans aucun doute les intérêts de la féodalité au détriment de la justice pour les femmes opprimées.

C’est un rappel que la lutte pour l’égalité et la dignité peut être longue et difficile, mais il est important de persévérer dans la quête de justice.

CAMARA Issa

● La supposée fraude informatique à la CENI: un scandale passé sous silence | Par le journaliste Seyré SIDIBE

Le scandale de la manipulation informatique des résultats des élections de 2023 n’est pas une banale affaire.

Si une telle manoeuvre est possible, et venait à être confirmée, c’est un scandale d’État qui montre jusqu’où notre système électoral, démocratique est biaisé, corrompu etc.

Ainsi tout est à refaire. On peut dés lors penser que la plupart des hommes et des femmes qui nous ont dirigés des années durant, sont certainement élus par des méthodes déloyales et anti-démocratiques : mal élus

Les enquêtes, j’en doute si elles ont lieu, démontreront, nous l’espérons, depuis quand, ces pratiques sont en vigueur à la CENI.

D’où la nécessité de s’interroger sur la légitimité de tous ceux qui ont occupé des postes ou mandats électifs dans notre pays, depuis plusieurs décennies. Ne sont-ils pas élus par ces mêmes techniques où pratiques similaires ?

Une affaire aussi sérieuse que cette fraude informatique à la CENI a été, bizarrement, négligée par les autorités . Jusqu’ici aucune enquête n’est ouverte . Elles sont restées atones et aphones sur ce sujet.

Chose quand-même curieuse, surtout quand on voit l’empressement avec lequel, ces mêmes autorités traitent d’autres dossiers moins importants.

Vrai ou faux, toute la lumière doit être faite sur cette fraude informatique. La CENI doit plus que communiquer sur cette affaire.
Et l’informaticien qui a révélé l’existence de la fraude informatique doit être entendu ou auditionné. C’est une accusation grave qui porte atteinte à l’image de l’Etat mauritanien et à celle ses institutions.

D’autre part, au plus haut niveau de l’Etat, ce scandale doit être pris au sérieux. Ce n’est pas seulement, une victoire volée à certains partis politiques, mais c’est un État discrédité et une démocratie écornée.

Autre incompréhension, pour quoi attendre à quelques mois seulement de la présidentielle, soit 3 mois pour ramener au devant de la scène politique ce scandale ?

A qui profite, le retour de cette question de fraude informatique dans le debat national, au moment où les députés, peut être en cause ont déjà voté plus d’une loi à l’assemblée nationale en participant au jeu démocratique ?

Refaire les élections, c’est me semble-t-il, la volonté des certains perdants.
Dans cette logique qu’ en sera-t-il des lois votées par ces mêmes députés dont l’élection, la légitimité est entachée ?
Le gouvernement est-il disposé à reprendre les mêmes textes jusqu’ ici votés, pour les soumettre une nouvelle fois aux députés « élus normalement  » à la faveur d’une élection plus transparente et juste ? Et que dire des maires et conseillers régionaux ?

Dans cette affaire, l’Etat a laissé faire pour des raisons qu’il est le seul à savoir. Or, en politique chacun comprend que rien n’est laissé au hasard, tout est question d’intérêt et de positionnement.

Autre extravagance, cette même CENI accusée d’un tel scandale est toujours en place. Comme si de rien n’était, elle se prépare avec assurance à organiser la présidentielle de juin, alors qu’elle n’est pas lavée de tout soupçon de fraude informatique lors des élections municipales, régionales et législatives de 2023.

Seyré SIDIBE

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● L’émigration irrégulière : un saut dans la mort | Par le journaliste Seyré SIDIBE

Ces dernières semaines plusieurs familles subsahariennes, notamment  mauritaniennes, maliennes et sénégalaise, pour ne citer que ces nationalités des candidats à  l’émigration irrégulière, sont traumatisées, endeuillées par les mauvaises nouvelles qui circulent sur le sort de bateaux de migrants à  destination de l’Europe.

Les réseaux sociaux ont  largement diffusé des corps sans vie de subsahariens pêchés ou repêchés par des gardes côtés, ou encore des pêcheurs.

Des images terrifiantes et abominables qui interpellent la conscience humaine, nos gouvernants en premier lieu, nos sociétés entières dans tous leurs segments.

Des dizaines de  personnes sont encore portées  disparues. Leurs proches sont rongés, accablés et terrifiés par les informations qui circulent concernant le naufrage de bateaux sur l’Atlantique.

Pour certaines familles l’angoisse est totale, bientôt un mois ou plus, qu’elles  n’ont pas eu le moindre signe de vie de leur fils, d’un cousin, un frère, un oncle ou une tante  etc. qui s’est lancé dans cette aventure périlleuse.

Les plus chanceux sont ceux dont l’embarcation a été  interceptée par les gardes-côtes mauritanien ou marocain, généralement sur le point de s’échouer à  cause du mauvais temps, à  cause de la fatigue des capitaines qui se sont probablement égarés.

Ces infortunés, selon un rescapé, ont parfois passé plusieurs jours cherchant vainement  la terre ferme, sans vivres, sans moyens de communication mais surtout d’orientation.

Ils se lancent au gré des vagues sans possibilité de lancer un sos pour être entendu et secouru: ils cherchent désespérément un campement, une bourgade, peu importe.

Et lorsqu’ils rencontrent les gardes-côtes même de l’enfer, c’est la délivrance.
Et chacun réalise sa bêtise et qu’il est passé à côté du trépas, du suicide.
Si certains jurent par tous les saints de ne plus recommencer, d’autres sont hantés par le syndrome de l’Atlantique.
Ils sont prêts à  récidiver. Notre rescapé est de ceux-là. Nous l’appellerons Sidi, c’est un nom d’emprunt.
Il totalise cinq tentatives pour rejoindre le vieux continent, toutes se sont soldées par un échec cuisant, une prise de risque maximale, des économies dilapidées doublé de traumatisme.

Cette fois-ci,  Sidi le multi-récidiviste de l’Atlantique, nous confie qu’il a la poisse.
Loin de renoncer à  son projet de voyage, désormais, il est à la cherche d’un autre moyen moins risqué, selon ces mots pour aller en Europe.

Nous assistons à un suicide collectif et notre complicité est établie à  tous les échelons.
Il est clair, que cet exode mortel de la jeunesse africaine est un revers pour nos dirigeants. Un échec patent de leurs politiques de développement et de la gouvernance à tous égards.
Mais ce drame interpelle  aussi nos leaders d’opinions, de ce qui reste de la chefferie traditionnelle, les marabouts, les intellectuels, la société civile  et les médias.

Une mort stupide, insensée et absurde.Un suicide pour une cause indéfendable. Or, cette jeunesse pouvait mourir en martyr, si elle acceptait de se dresser devant nos dictateurs, devant les balles des forces anti émeutes, les coups de ceinturons  et en essuyant les gaz lacrymogènes pour réclamer : justice,  égalité, meilleures conditions économiques, sociales, sanitaires, et un partage équitable et juste des richesses .

Cette témérité à affronter les démons de l’océan, en défiant l’inconnu, l’invisible aurait servi à changer de gouvernance dans nos États. En effet, ce courage jusqu’à l’inconscience, l’insouciance, au renoncement à la vie peut déloger plus d’une dictature.
Au moins, ces jeunes seraient morts pour une cause juste, mort en héros, et ils auraient eu des  funérailles dignes, une sépulture.

Seyré SIDIBE

• Lien source média https://ondeinfo.com/lemigration-irreguliere-un-saut-dans-la-mort/

🔴🇲🇷~🇪🇺 L’accord aux tenants illisibles entre la Mauritanie et l’Union européenne sur la problématique migratoire | Une Réplique dangereuse pour les migrants irréguliers mauritaniens en Europe !

La séquence 1 de l’année du démarchage UE s’est déroulée lors d’un déplacement remarqué du premier espagnol, le socialiste M. Pedro Sanchez et la présidente de la Commission européenne Mme Ursula Von der Leyen à Nouakchott début février. Une rencontre avait eu lieu avec les hauts officiels mauritaniens conduits par le président M. Mohamed Cheikh El-Ghazouani. Selon une communication diffusée via euronews, un montant 210 millions d’euros est annoncé pour la Mauritanie en vue de la lutte contre l’immigration illégale vers le territoire européen. Lire davantage https://fr.euronews.com/2024/02/09/lue-va-verser-210-millions-deuros-a-la-mauritanie-pour-la-lutte-contre-limmigration-illega . Ainsi, on a constaté une levée de boucliers contestataire par une certaine opinion publique avisée et alerte (mouvements politiques, porteurs d’opinions, blogueurs) principalement du milieu arabophone (ou hassanophone), contre ce qui semble être un mécanisme de sous-traitance du phénomène de l’immigration clandestine. L’UE est coutumière de la sorte pour se barricader, on peut noter comme cas d’exemple, ses accords avec la Turquie d’Erdogan au cours de la décennie. L’instance politique européenne arrose en fric et le pays accepte d’être une arrière-cour tenue comme une terre de chute des vagues migratoires. Dans cette affaire aux causes profondes très complexes, tout pays de transit ne peut supporter socialement, économiquement et sécuritairement ce que la Turquie se permet. Et surtout pas le nôtre disons-le clairement.

Acte 2, l’arrivée à Nouakchott (la capitale mauritanienne) d’une délégation européenne et la signature d’une déclaration commune avec des ministres mauritaniens dans la journée du 7 mars 2024, lire https://ami.mr/fr/archives/241653 . Côté mauritanien, la communication officielle laisse entendre que l’accord ne revêt rien de contraignant. Alors que la tonalité est tout autre du côté européen, il s’agirait bien un accord pour contrôler et contenir les vagues migratoires vers les îles espagnoles  par les côtes mauritaniennes. On peut implicitement comprendre que la Mauritanie comme pays de transit et de départ également (il faut le noter) par ces accords signés, serait un espace verrou partiel pour les frontières Sud de l’UE. Et si on portait une attention particulière sur un élément médiatique du site Al akhbar repris par la plateforme francophone d’information Cridem . Il y est titré « l’UE et la Mauritanie d’accord pour rapatrier les mauritaniens en situation irrégulière en Europe » , lire https://cridem.org/C_Info.php?article=773108 . Est-elle une clause dans le package contractuel signé entre les 2 parties ?
Ce qu’il faut savoir à propos, ce sont d’autres mauritaniens en quête d’existence de vie normale (économiquement, socialement et politiquement) qui pourront subir une réplique grave provoquée par ces accords aux contours flous selon l’angle d’appréciation de l’un ou de l’autre contractant. Un sans-papier mauritanien appréhendé par X motifs à Bruxelles, à Almeria (en Espagne) ou à la Gare du Nord (Paris) peut être facilement expulsable vers son pays. Une grave éventualité qu’il faut dénoncer, un citoyen contraint d’affronter certaines précarités loin de ses terres originelles pour subvenir aux besoins vitaux de ses proches ne mérite pas d’être  fragilisé davantage. Avant d’être sans-papier dans cette Europe aux feux clignotant xénophobie et extrême droite toute, ce citoyen mauritanien a quitté cette Mauritanie généralement via des canaux extrêmement dangereux, ici on n’oserait pas croire d’être exhaustif sur les causes profondes qui poussent cet exode qui vide nos terroirs de sa force vive (la jeunesse). Cependant, il faut bien noter et relever les carences béantes de la gouvernance publique en matière de développement multidimensionnel. Un système de gouvernance boutiquier où le népotisme est érigé en traitement à différentes strates. D’une aide sociale à l’accession d’un emploi, il faut être « relationné » par affinités parentales, clientèlisme électoral, griotisme social et d’autres mécanismes bien nébuleux…

La situation est comme telle dans certaines zones desquelles viennent des vagues candidates à quitter (Guidimagha Sud mauritanien) : la démographie croît, les services (l’école principalement…) faillent, la vie sociale imbibée plus que jamais dans un suivisme folklorique et un court-termisme affreux. Les pouvoirs publics doivent revoir profondément leurs pratiques de traitement à tous les niveaux. Savoir occuper la jeunesse par des politiques efficientes en matière d’éducation, de formation et d’employabilité. Le marchandage contractuel fait sur la situation administrative irrégulière de quelques nationaux dans l’UE est une faute morale et mollement stratégique. Et également très marginal pour régler nos problèmes de développement socio-économique.

🖋KS pour le BLOG

● Pourquoi la jeunesse mauritanienne fuit son propre pays ? / Par Brahim Mamadou Korera, Ecrivain

L’immigration est devenue un sujet de première importance ces derniers mois en Mauritanie. Les autorités du pays tentent de freiner cette pandémie par tous les moyens légaux car depuis décembre 2023 notre pays est devenu une manne aux candidats à l’immigration clandestine.

Nouakchott et Nouadhibou sont devenus tristement célèbres car c’est à partir de ces deux villes précitées que les Mauritaniens et les étrangers ( Maliens, Sénégalais, Gambiens…) prennent la pirogue pour traverser la Méditerranée.

Face à cet afflux record de migrants en Espagne (plus de 7000 en janvier 2024), le chef du gouvernement Espagnol et la présidente de la commission européenne étaient venus en Mauritanie pour chercher des solutions efficaces contre ce phénomène.

Ainsi, La présidente de la commission européenne a annoncé au début de ce mois, un soutien financier de 210 millions d’euros pour la gestion des migrations en faveur de la Mauritanie. C’est salutaire mais pas suffisant car, avant de penser à stopper coûte que coûte cette hémorragie sociale, les Européens devraient se poser d’abord la question suivante : pourquoi la jeunesse Mauritanienne est prête à mourir dans la mer que de rester dans leur propre pays ?

Commençons par le commencement. En Mauritanie, il y a beaucoup de jeunes qui rêvent de voyager de l’autre côté de l’atlantique. Parmi ces jeunes, certains souhaitent juste aller faire leurs vacances en occident comme les jeunes européens ou américains viennent faire leurs vacances chez nous.

Par contre, d’autres préfèrent partir travailler dans les pays occidentaux pour la quête d’une vie meilleure. Malheureusement, les ambassades européennes qui sont en Mauritanie, ne font pas la différence entre les demandeurs de visa . Les demandeurs de ce « diamant » sont presque tous systématiquement rejetés.

Voilà ce qui favorise l’immigration illégale, car si ces jeunes obtenaient normalement le visa, ils n’emprunteraient jamais cette route tueuse. En second lieu, une partie de notre jeunesse est totalement désespérée. Elle vit sans perspective car décrocher un emploi quel qu’il soit en Mauritanie est devenu aujourd’hui un luxe . Cela pousse également notre jeunesse à quitter le pays.

Pour lutter efficacement contre l’immigration clandestine dans notre pays, les ambassades européennes qui sont sur notre sol devraient revoir obligatoirement leurs politiques en matière d’attribution de visas. Elles sont aujourd’hui responsables de tout ce qui se passe en Méditerranée. Elles doivent assumer ouvertement les conséquences.

En outre, pour stopper l’immigration clandestine, le gouvernement Mauritanien doit continuer à assister sa jeunesse en créant des emplois puisque cette jeunesse est vraiment désespérée. Toutefois cela ne justifie pas quand-même cette immigration illégale.

Enfin, le Ministre de l’intérieur doit créer une commission active capable d’endiguer ce cataclysme pour éviter le pire. Malheureusement à l’heure où j’écris cet article presque 40 jeunes soninkés du Guidimakha ( sud-est de la Mauritanie) sont portés disparus depuis environ un mois. Vraiment l’heure est grave !

Brahim Mamadou Korera,
Ecrivain

• Lien média https://cridem.org/C_Info.php?article=772773

● Mauritanie | La présidentielle de 2024 en Mauritanie en brèves notions de prospective : Défaites honorables ou écrasement définitif pour les oppositions !?



Nous sommes en fin février 2024, à justement 4 mois pleins de l’échéance électorale pour la présidentielle en Mauritanie. D’abord pour se faire une idée sur les forces « brutes » en mouvement, on se doit de jauger à partir des dernières élections générales (législatives, régionales et municipales) tenues les 13 et 27 mai 2023. Le parti de l’équité (El Insaf) qui constitue le support civil et électoral du système de l’état profond (majorité continue) avait raflé aisément la mise avec 107 députés et 13 conseils régionaux/13. Et sur les 3 derniers rendez-vous électoraux (élections générales) 2013, 2018 et 2023, ce parti de la force étatique dans les sillons de son ascendant Upr (Union pour la république) tient l’essentiel de la gouvernance politique. Lors de la présidentielle de 2019, une transition interne a été montée au forceps pour assurer la continuité d’une majorité de l’état profond (l’armée). L’actuel occupant du palais ocre, M. Mohamed Cheikh El-Ghazouani avait remporté l’échéance de juin 2019 (52%) dans une atmosphère douteuse à rappeler quant à la transparence du scrutin. Un trio l’avait suivi par rang de pourcentages composé du leader abolitionniste M. Biram Dah Abeid (candidat indépendant) 18,59% , de l’ancien premier ministre M. Sidi Mohamed Ould Boubacar (candidat soutenu par les islamistes de Tawassoul et d’autres mouvements dispartes plus ou moins proches du système) 17,87% et de M. Kane Hamidou Baba (paix à son âme) portant les couleurs de la Coalition Vivre Ensemble avec 8,70%.

Ainsi de ce schéma du paysage politique, il faut noter l’illisibilité et l’imprévisibilité d’une certaine opposition dite historique « UFP et RFD » respectivement de M. Mohamed Ould Maouloud et de M. Ahmed Ould Daddah. Ces partis se seraient visiblement rangés du côté de « la majorité continue » autour d’un pacte dit républicain qui est loué étrangement à outrance sans effets concrets dans le réel. Il est sûr qu’ils avaient perdu l’élan populaire depuis quelques années, et ils espèrent une forme de virilité politique par du communicationnel pour gommer un virage de renoncement certain. À suivre de près leurs positionnements pour la présidentielle…
Il faut relever au passage une actualité brûlante autour d’une plainte introduite par le président de l’UFD contre le député Biram. On s’interroge si cette action judiciaire peut coûter une éventuelle candidature du président des Réseaux IRA-Mauritanie… un suspense !?

Alors, face au candidat de l’establishment (L’état, El Insaf, Udp…), on suivra l’embouteillage possible entre les rusés de Tawassoul, la dynamique coalition autour du FRUD de M. Diop Amadou, le leader antiesclavagiste Biram Dah Abeid et les restes de l’éventail large Coalition Vivre Ensemble. L’idéal serait qu’une candidature intelligente unique émerge de ces ensembles en formant un pôle politique programmatique pour provoquer une véritable dynamique populaire vers une possible alternance. En basant sur les observations du moment, cette candidature unique est peu probable, ainsi il y aura du bis repetita avec le passage confortable du candidat sortant à la grande élection et un partage des miettes entre les candidats de la petite élection. C’est dans cette petite élection que se dessinent les couleurs des défaites. Possiblement entre le député M. Biram Dah Abeid (indépendant ou Coalition) et le député et avocat M. El Id Mohameden M’Bareck (Ex RFD aujourd’hui figure marquante de la Coalition Espoir Mauritanie-Frud), se jouera la place 1 dans la petite élection. Pour rappel en 2014 et 2019, le candidat indépendant BDA avait gagné cette petite élection par les scores suivants : 8.67% et 18,59%. Focus en juin prochain…Qui avec quel score ?

Et le candidat de l’état profond va-t-il atteindre le pourcentage obtenu par son prédécesseur Ould Abdel Aziz en 2014,  81,89%…?

Le temps ⌛️ sera Juge !

26 février 2024

• sources des chiffres électoraux : Wikipedia

🖋KS pour le BLOG https://ecrit-ose.blog/

● La ruée clandestine vers l’Espagne par la mer : ce grand déplacement comme un film de l’exode biblique !


Samedi, 3 février 2024. Il suffit d’un détour clic sur le profil de l’humanitaire espagnole Helena Maleno Garzón, on se rend compte de l’ampleur extraordinaire du phénomène de ce qu’elle identifie BOZA (cri de soulagement au débarquement sur la rive européenne). Ce jour les 2 premières publications de la responsable de l’Ong Caminando Fronteras m’ont particulièrement interpellé. En effet elle y rapporte qu’il y a 13 enfants et 10 enfants parmi les personnes de ces 2 embarcations. Ces dernières ont comme point de départ la Mauritanie et point de débarquement à El Hierro (connu en français Île de Fer) faisant partie des îles Canaries (Espagne) dans l’océan Atlantique. Un îlot d’une superficie d’à peine 270 km², très loin de notre Guidimagha mauritanien qui s’étend sur 10 300 km².
Ce qui a tiqué dans cette affaire est d’ordre sémantique à mon sens entre les appellations « enfants ou mineurs » dans le narratif de la militante humanitaire. Elle écrit régulièrement « mineurs » mais là elle utilise « enfants » dans son comptage distinctif de personnes migrantes débarquées. Entre les 2 termes, on sent une certaine différenciation en substance d’affection et de fragilité. L’appellation « Enfants » en comprenant « mes ou nos enfants », porte une certaine personnalisation parlant d’emblée à notre conscience et notre affect . Au contraire du terme « mineurs » comme « mineurs isolés » pouvant être entendu avec une certaine distanciation. À savoir qu’est-ce qui a changé réellement ayant occasionné ce changement d’appellation par Madame Helena Maleno Garzón…?
Les nombres du jour 13 enfants et 10 enfants nous poussent à s’interroger si nous sommes conscients de la tournure en cours dans cette affaire de l’immigration clandestine qui a toujours vidé nos potentialités vers cette Europe qu’on idéalise comme un paradis terrestre. Et alors !? C’est où l’enfer terrestre justement duquel nous en faisons délivrer nos enfants…nos enfants ?

Cet enfer est lié à nos réalités et imaginaires d’organisation de vie collective (solidarités-pièges génératrices de l’oisiveté et de la pauvreté pérenne) qu’on n’arrive pas à mettre à jour face à un monde impitoyablement globalisant à outrance. L’investissement autour la marmite (très caricaturale) tout en négligeant collectivement l’affaire des cerveaux (l’école, études, formations…). Généralement les molles réussites matérielles s’arrêtent à une génération. La suivante reprend les choses à terre pour essayer un cheminement laborieux à son tour… et ainsi de suite…

Et il y a une certaine culture d’acceptation du fatalisme source d’un affaissement social individuel et collectif.

Cet enfer bouillonne de grosses défaillances multisectorielles de nos pouvoirs publics sous une gouvernance imbibée dans du népotisme et de la corruption. La frange du peuple qui a droit à un certain bien-être est restreinte à ceux qui détiennent le pouvoir étatique et leurs obligés sociaux et politiques. En résumé, L’INJUSTICE tient la clé au détriment des principes généreux et visionnaires de la RÉPUBLIQUE pour l’ensemble des citoyens.

Cet enfer est aussi la mesquine attractivité provoquée par du paraître folklorique que nous d’ici installés, distillons pompeusement à travers nos cérémonials. Et pourtant l’envers du décor, comme je l’avais relevé dans une contribution datant de 2016, est que nous sommes indigents ici matériellement, socialement et intellectuellement. Nous vivons comme si une FIN prisée est atteinte alors ça doit être consciencieusement une ÉTAPE RÉFLÉCHIE pour aiguilloner (écoles, études formations…) la génération suivante…pour le RETOUR un jour.

Il y a du travail pour nous, sur nous et en nous. D’ici là, le grand déplacement est en roue libre ces derniers temps, et le dramatique bilan en vies humaines de l’année 2023 présenté récemment par l’Ong Caminando Fronteras https://ecrit-ose.blog/2024/01/11/%e2%97%8f-limmigration-clandestine-le-rapport-2023-en-chiffres-funestes-par-long-caminando-fronteras-de-helena-l-garzon/ passe quasiment inaperçu.

➡️ 2 chiffres clés concernant l’année 2023 sur ces routes :

👉🏿6618 victimes

👉🏿84 embarcations disparues avec toutes les personnes à bord.

● référence éléments médias : page Facebook Helena Maleno Garzón et Wikipedia



🖊KS pour le BLOG

● Non à l’immigration clandestine | Par Korera Brahim, écrivain

La jeunesse mauritanienne est au bord du gouffre. En effet, 2023 était considéré comme une année de l’immigration pour elle.

Plus de 10.000 Mauritaniens sont partis aux États-Unis, dans des conditions inimaginables, si l’on en croit certaines sources. C’est vraiment regrettable, car parmi ces jeunes, il y avait des étudiants qui auraient pu être des cadres pour ce pays , malheureusement pour eux et pour la Mauritanie.

Même si aujourd’hui, l’appétit de partir aux États-Unis a considérablement diminué chez nos jeunes, toutefois ils partent quand même au compte gouttes. Pour voyager de manière illégale au pays de l’Oncle Sam, il faut avoir plus de 7000 dollars américains. Et cette somme astronomique n’est pas facile à trouver pour tout le monde.

C’est pourquoi, les jeunes Mauritaniens ont opté aujourd’hui pleinement pour un voyage moins coûteux sur le plan financier ( 60.000 mru) mais très coûteux en vie humaine. Dès 15 décembre 2023 au 02 janvier 2024, beaucoup de jeunes Mauritaniens ont perdu la vie en voulant traverser la mer méditerranée par les pirogues.

Les larmes de leurs mamans ne sont pas encore sèches, cependant ils continuent toujours de prendre tranquillement cette route du cimetière à ciel ouvert. En me basant sur les publications quotidiennes d’une seule semaine: 26/ 12/2023 au 02 /01 / 2024 de Madame Hélèna Maleno Garzôn, une journaliste, chercheuse et spécialiste en immigration, hispano-marocaine, j’ai pu comptabiliser 1571 personnes qui ont pris les pirogues en Mauritanie et elles sont arrivées dans les différentes villes espagnoles.

Parmi ces 1571 personnes, il y a 110 mineurs et 44 femmes. D’une part, je n’ai pas le moyen matériel pour empêcher cette jeunesse d’aller mourir en mer. D’autre part, je demande quand-même respectueusement au Ministre de l’intérieur de chercher des solutions efficaces pour freiner cette jeunesse inconsciente d’aller affronter directement et volontairement la mort. Je demande respectueusement aussi aux imams de sensibiliser les jeunes sur le danger de l’immigration clandestine.

Enfin, pour ceux qui pensent que l’Europe est synonyme de paradis ,détrompez-vous car aujourd’hui, il y a le chômage partout dans le monde. Soyez des hommes, croyez en vous et croyez à votre pays. Certains jeunes justifient l’immigration massive par le mal gouvernance. Ce n’est pas le cas puisque l’immigration est d’abord un phénomène psychologique car comment comprendre une personne qui possède plus de 300 .000 mru dans son compte bancaire prennent des risques inutiles ?

Brahim Mamadou Korera
Écrivain

• Lien média https://cridem.org/C_Info.php?article=771406

● Note de lecture : l’instruction détruit les chaînes de toute servitude, par M. Frédéric Douglass (États-Unis).

Cet ouvrage est une restitution d’un vaillant cheminement vers la liberté de cette voix historique de l’abolitionnisme aux États-Unis d’Amérique courant 19ème siècle. M. Frédéric Douglass était un mulâtre (né d’une femme esclavisée et son maître) qui vécut les fers de l’esclavage et s’était décidé à s’en débarrasser. Natif de Tuckahoe, près de Hillsborough (comté de Talbot, Maryland) en une date imprécise selon ses dires. Il meurt en 1895.

Il devint une redoutable plume contre un système inhumain et criminel qui broyait impitoyablement du « nègre ». Ici on saura l’ampleur de la catastrophe que vécurent les personnes (et leurs descendants) esclavisées lors de l’abominable traite transatlantique. En roue libre, les planteurs esclavagistes du sud étasunien tenaient un système sans limites pour casser et détruire toute expression d’humanité chez « ces damnés » sans secours. Fouetter, insulter, exploiter, emprisonner, violer, vendre… aux enchères aussi, louer, hériter, séparer (enfants, frères, sœurs et parents vendus ou hérités séparément), tromper, humilier, abrutir, tuer…, c’est ainsi que Frédéric Douglass égrènait les malheurs qui accablèrent ces hommes arrachés de leurs terres lointaines (l’Afrique).

Ici quelques passages illustratifs :

« Il la fouettait pour la faire crier et la fouettait pour la faire taire. « 

« On nous mit tous en rang pour nous évaluer. Hommes et femmes, vieux et jeunes, mariés et célibataires furent alignés avec les chevaux, les moutons et les porcs » , lors de l’évaluation de l’héritage d’un maître qui décéda.

Dans sa prolifique narration de cette douloureuse réalité de la servitude, quelques termes-notions ont particulièrement retenu mon attention :

• La plantation principale, surnommée la Ferme de la Grande Maison par les personnes esclavisées, est cet emplacement type QG dont dépendent plusieurs fermes avoisinantes de moindre taille. Il est d’un ultime privilège pour les esclaves « élus » qui y sont affectés comme lieu de labeur. J’ose un rapprochement avec ce qu’on disait en sooninké « Ka xooren Te » voulant dire « le champ de la grande maison ou famille ». Certains esclavagistes sooninkè avaient une possession terrienne principale qui est prioritairement exploitée et travaillée par leurs esclaves.

• Le commandeur d’esclaves, un employé généralement blanc qui s’occupe comme contremaître d’une plantation et les esclaves qui y triment. Dépeint selon le rapport de M. Douglass, comme un horrible traitant au service des propriétaires d’esclaves dans leurs plantations. Il est chargé de faire régner l’ordre, et avec fureur sur certains esclaves qui seraient peu dociles à la corvée intraitable. On pourrait le rapprocher à ce qu’on appelle en soninké « komo baganda » donnant comme substance « un rameuteur des esclaves » dans les champs du maître. Ici d’après mes échanges avec un doyen, ce rôle était souvent tenu par un élément-servile de confiance du maître et craint par ses semblables de condition. Il pouvait infliger de dures corrections corporelles aux esclaves récalcitrants aux ordres délégués par le maître ou par certains membres de sa famille.

• Le mot lynchage et son origine, la loi de Lynch prévoyait la mort pour un nègre qui frappa un Blanc.
En bas de page 142, elle est détaillé comme suit : « exécution sommaire de quelqu’un par une foule sans procès. Par référence au capitaine William Lynch (1742-1820) qui établit cette pratique en Virginie. Le mot ‘lynchage’ apparut en français en 1883. »
Et ici lynchés à mort, c’était le cas à Djandjoumé (village soninké dans la région de Kayes – Mali) dans la nuit du 1 septembre 2020 pour 4 pères de famille militants anti-esclavagistes (Mountagha Diarriso, Hamet Sissoko, Youssou Sissoko et Gossi Sissoko de 42 à 72 ans), Lire https://www.matininfos.net/des-experts-des-droits-de-lhomme-de-lonu-exhortent-le-mali-a-mettre-fin-a-lesclavage-une-fois-pour-toutes/78759/ .

M. Frédéric Douglass était un Cicéron de l’abolitionnisme en son temps, et son travail intellectuel d’antan est une source (ressource) d’inspiration d’une grande valeur pour toute entreprise de mobilisation humaniste.

Les Noirs américains et d’autres communautés des Antilles « élargies » issus de cette terrible et criminelle réalité de la traite, peuvent réclamer un droit d’explication aux descendants afro restés sur le continent africain. Un sérieux travail se doit d’être mené sans complaisance ni transfert de victimisation malencontreux.

KS pour le BLOG