
• Le cas de Selibaby:
Nous sommes capables de nous désolidariser des nôtres lorsque qu’un acte non-honorable est posé. Lorsque certains des nôtres affichent une face sombre, tout le monde s’indigne.
Oui, ceux qui ont posé l’acte de Selibaby sont des nôtres, sont nos frères, nos cousins, nos amis, nos oncles et nos pères. S’il y’a une chose à remettre en question en priorité ici c’est notre éducation, notre mode de vie, nos tares et nos réalités qui peuvent conduire à des actes injustes, inouïes et barbares. L’acte de Selibaby est certes médiatisé mais pas isolé. Chaque jour des actes pires que cela sont commis. Ne nous voilons pas la face.
• Le sort des étrangers :
Lorsque des témoignages ont fusé sur les réseaux concernant des traitements indignes infligés à une certaine catégorie d’étrangers en Mauritanie, nous avons entendu des personnes parmi les soutiens du système politique Mauritanien s’offusquer en condamnant des actes qui n’honorent pas la Mauritanie.
Ils se sont désolidarisés totalement du pouvoir actuel.
Mieux encore, ils se sont lavés les mains en jetant en pâture leurs camarades, appartenant pourtant au même système, issus de la communauté blanche avec des phrases du genre « Tout ça c’est leur faute parceque ils n’aiment pas les étrangers, surtout les subsahariens ».
Ces soutiens du pouvoir, depuis toujours, n’ont d’ailleurs pas apprécié lorsque j’ai déclaré, devant eux, que ce n’est pas une question de noir ou de blanc mais de loi. Une loi s’adopte généralement à l’assemblée. De plus, notre assemblée n’est pas un parlement Maure mais une Assemblée Nationale Mauritanienne où toutes les communautés nationales se côtoient, chaque jour.
Pourtant ces mêmes voix restent silencieuses face à d’autres actes plus inhumaines, plus désolants, plus injustes et plus indignes.
Souligner cela, c’est dire ô combien une profonde remise en question est nécessaire.
Qu’est ce qui nous poussent à nous indigner sur un sujet et à rester silencieux sur un autre peut-etre plus grave?
Est-ce la peur de perdre quelques privilèges, imaginaire parfois.
Pourquoi traitons nous les choses avec autant de sélectivité ?
Est-ce la honte ou la crainte d’être démasqué.
La peur que le monde se rend compte, enfin, de nos mensonges et manipulations qui nous ont donné et continuent de nous donner un certain statut, imaginaires souvent.
S’indigner pour le non respect des droits d’un étranger est tout à fait louable mais à quand l’indignation pour la privation de droits à la citoyenneté de tous ces Mauritaniens et pour toutes ces inégalités sociales ?
À ceux qui veulent voir ce système se perpetuer dans le seul but de protéger des intérêts personnels, votre indignation ici est non seulement sélective mais manque surtout de sincérité.
Votre humanité ne s’exprime que lorsque vous êtes sur le point de perdre la face. Vous qui avez contribué à installer un climat malsain, tout en vous faisant passer pour des anges qui veuillent sur les populations.
En somme, si nous sommes capables de nous désolidariser dans les moments difficiles, pourquoi ne le sommes nous pas dans les moments faciles face à n’importe quelle injustice?
• Par M. Cheikh Mohamed Diarra

esteemed! 78 2025 ● Armepes-France et moi | J’y suis désormais un militant simple comme par le passé. prime
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