
On y est presque ce besoin de souverainisme fourre-tout qui risque de virer en une domestication « godillot » sans freins des espaces politiques dans ces 3 pays (Le Burkina Faso, Le Mali et le Niger). Des professionnels de l’armée qui soient valablement patriotes politisés sont d’une grande utilité nationale pour tout État sérieux. Les complications rédhibitoires agissent quand la force armée se sert de faux drapeaux en s’accaparant exclusivement du champ politique. Ces faux drapeaux se manifestent par l’arrivage collusif d’une clique d’opportunistes et la fabrique d’une opinion publique hysterisée. L’opportunisme issu d’une cooptation peu lisible pour composer des organes institutionnels domptés (CNT, assises sous contrôle, associations et clubs « amis », clanismes…) et l’hystérisation d’une masse populaire qui préfère les passions excessives à la place d’une activité mesurée du cérébral. Ainsi, on préjuge par carences de lucidité sur les données à court, à moyen et à long terme. Par effet contradictoire, les esprits qui évitent l’ambiance des cris « singés » compulsifs et appellent à un jugement réflexif en dissociant les contextes et les textes s’il le faut ou en les associant s’il le faut également.
Non… ce sont ceux qui disposent du support du prince du moment qui semblent gagner les manches phasiques en cours. Au Burkina Faso, le jeune capitaine Ibrahim Traoré laisse son volontarisme attirant débordé par un élan systémique arrogant qui tend à exclure les autres expressions politiques, https://lobservateur.info/article/111245/afrique/burkina-faso-traore-obtient-un-mandat-supplementaire . Au Niger, le désormais général d’armée A. Tiani est plébiscité lors d’une structuration politicienne générée sous ses ordres et s’offre sans consultation électorale un mandat de 5 ans renouvelable, https://www.aa.com.tr/fr/afrique/niger-abdourahamane-tiani-investi-pr%C3%A9sident-de-la-r%C3%A9publique-pour-un-mandat-de-5-ans-renouvelable/3520505. Et le troisième pays de l’AES, le Mali sous un autre « new » général A. Goïta et ses camarades après quelques timides hésitations, rejoint le club militariste avec la dissolution expresse des partis politiques et des associations à caractère politique, https://www.bbc.com/afrique/articles/c057pym5npno. La coupe est pleine en termes de rétrécissement du champ politique dans ces 3 pays qui composent l’Alliance des Etats du Sahel. L’alibi « sécurité » vaut et tient beaucoup dans le narratif vendu et servi à une certaine opinion suiviste. Une certaine binarité s’installe accablant les milieux politiques classiques (civils) qui animaient la vie démocratique et érigeant les militaires et leurs suiveurs et officines civils comme une émanation messianique d’une voie exclusive de salvation.
On y va à coups de révisionnisme obtus en trame de fond et l’ennemi essentialisé est tout trouvé : le multipartisme et la diversité des opinions. Au Mali, on compte abattre l’héritage héroïque du mouvement démocratique (Étudiants et Syndicats) qui provoqua la chute du général dictateur Moussa Traoré et son parti unique d’antan l’Union démocratique du peuple malien (UDPM) en mars 1991.
Les logiques visionnaires avec l’institution de l’AES sous un régime confédéral au ton panafricain dans cet espace déstabilisé par l’hydre nébuleuse de l’extrémisme violent dit jihadiste, sont à saluer et à encourager. Un jugement de valeur et d’espoir qui ne doit empêcher aucunement une prise de recul par rapport aux rigidités unilatérales et clanistes en gestation autour et dans les pouvoirs militaires en place actuellement.
L’avenir rassurant passe nécessairement par une dynamique d’élévation commune par les intelligences partagées et les expressions inclusives.
15 mai 2025
KS pour le BLOG.

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