● Les FLAM et nous ! | Par M. Souleymane SIDIBÉ

Je vois certains anciens propagandistes évoquer les FLAM, ce mouvement qui, jadis, avait un modus operandi désormais révolu. Ces FLAM, Forces de Libération Africaines de Mauritanie, ne sont plus qu’un spectre du passé. Aujourd’hui, ce mouvement n’a plus d’influence, mais il continue d’être invoqué par ceux qui cherchent à raviver les tensions d’antan. Je ne suis ni partisan ni défenseur de ce mouvement ; je n’adhère ni à son discours, ni à son parcours. Mon intention n’est pas de ranimer des querelles, mais de rappeler quelques vérités souvent ignorées.

Le véritable problème aujourd’hui ne réside pas dans les FLAM. Ce mouvement n’a jamais été assez conséquent pour influer sur le cours de l’histoire mauritanienne de manière durable. Un mouvement politique véritable, pour être efficace, doit d’abord bâtir une base solide et agir dans le cadre des réalités politiques. Or, les FLAM ont disparu, se sont dissoutes, comme du sucre dans l’eau, ou comme une boule de neige qui fond sous le soleil. Aujourd’hui, les FLAM n’existent plus, mais il est étrange de voir certains idéologues du passé tenter de réémerger en leur nom pour attribuer les maux de notre société à ce mouvement disparu. Ces tentatives d’exploiter leur nom pour distraire l’opinion publique, particulièrement de la part de ceux qui, à l’instar de Taya, cherchant à attribuer à ce mouvement les malheurs, les injustices et les atrocités qu’a subis notre pays sont désuètes.

Pour moi, cette manœuvre n’est qu’une diversion. Ce n’est pas le passé qui doit occuper notre attention, mais bien l’avenir. Toute personne véritablement engagée dans la lutte pour un avenir meilleur devrait d’abord se débarrasser de ses préjugés hérités, comme l’a souligné notre premier président, Moktar ould Daddah. Les FLAM, eux, n’ont jamais su se défaire de leurs propres préjugés. Ils n’ont jamais mené de véritable combat contre la féodalité au sein de la communauté négro-mauritanienne. Un mouvement qui refuse de se confronter à ses démons internes, qui ne fait pas son propre examen de conscience, ne mérite aucune compassion ni aucune attention.

Pour ce qui est de l’arabisation, nous ne sommes pas contre l’arabe, mais c’est l’arabe comme gagne-pain pour certains et comme langue sans avenir pour d’autres -pas de pain- qui pose véritablement problème, comme l’a souligné Murtodo Diop. Ce n’est pas la langue arabe en soi qui est en cause, mais la manière dont elle est instrumentalisée pour exclure une partie de la population de l’accès à des opportunités essentielles.

Souleymane Sidibé

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