● Contribution | Les opinions : bancales ou pertinentes, elles ne se forgent pas du vide ! | Par KS

Hier soir, l’émission d’interview de Sahel TV a eu comme invité le député mauritanien M. Biram Dah Abeid. Un échange diffusé en live via la page Facebook de la chaîne https://www.facebook.com/share/v/18wj3Y7NKX/, était conduit par une compatriote journaliste. Il était débat sur les derniers événements à Dakar autour du député BDA avec les autorités sénégalaises suite à des signalements émis par Nouakchott. Et naturellement, le cas de l’homme politique mauritanien M. Samba Thiam s’invite dans les discussions. Le président du parti FPC (Forces Progressistes pour le Changement non reconnues par les autorités) a été approché par les autorités sénégalaises à propos de la même affaire aux contours flous et étranges. En quoi et pourquoi des services sénégalais osent convoquer un leader politique mauritanien depuis son pays…!? Zèle ou manipulation de grande classe orchestrée par des officines nébuleuses restant à décrypter. Nous savons que M. Samba Thiam et l’honorable député M. Biram Dah Abeid sont partisans de la coalition antisystème qui porta la candidature du dernier lors de la présidentielle 2024 en Mauritanie. Et après l’élection, leurs liens politiques continuent toujours dans l’espace organisationnel de cette Alliance. Ces 2 personnalités par leurs trajectoires militantes et politiques subissent un certain étiquetage suspicieux et inamical dans une forte opinion publique politisée parmi la composante arabo-berbère du pays. Ainsi, la réponse débitée en toute certitude à tort par la journaliste Sahel TV à la question-réplique sur l’identité du président actuel des Flam, est une résultante d’une culture générale bancalement construite et arrêtée sans une nécessité d’aucune mise à jour même pour préparer une émission de ce type. C’est certain, en Mauritanie politique y tient un ordre hégémonique qui refuse et combat une certaine expression opposante. Cet ordre qui bloque la reconnaissance des partis politiques FPC et RAG en souffrance depuis de nombreuses années. Ces partis sont respectivement de M. Thiam (FPC) et de l’aile politique de l’engagement abolitionniste du président d’IRA-Mauritanie M. Dah Abeid. Pour l’ordre hégémonique ces deux personnalités sont encartées dans l’opposition frontale qui ose nommer et indexer sans filtres ses piliers organiques nécessitant d’être revus et corrigés pour l’avènement d’un autre ordre étatique juste et égalitaire. L’ordre actuel peinant à régir un véritable État de droit parce qu’il est généré et géré par un hégémonisme tribalo affairiste, se joue d’une partie de l’opinion publique par une diabolisation de certaines figures contestataires qui demeurent inflexibles dans leur cheminement militant. Diversement, M. Thiam et M. Dah Abeid sont imaginés dans certains cercles privilégiés du système comme des casseurs des ordres établis, pour le premier qui menacerait la nation mauritanienne (Arabo-berbères et Noirs – Haratines) et pour le second vu comme un « rebelle destructeur » de la nation maure (Haratines et Arabo-berbères). Et… toute jonction idéologique et politique entre ces deux personnes fait perdre beaucoup de lucidité au sein de certains cercles de l’ordre hégémonique surtout chez les pans de faucons.

Ici les photos d’illustration de cet écrit expriment ce qu’une certaine opinion publique politisée parmi nos concitoyens arabo-berbères a mené historiquement en termes de protections mécaniques entre la figure de M. Thiam et les Flam (Les Forces de libération africaines de Mauritanie) . C’est une culture générale politique sans actualisation aucune qui suit une logique narrative fonctionnelle (consciemment malaxée à dessein) allant de 1966 (forcing de l’arabisation administrative niveau scolaire) jusqu’aux débuts des années 1990 en passant par le manifeste des Flam en 1986, la conspiration putschiste avortée d’octobre 1987 et les événements de 1989. Cet ouvrage « J’étais à Oualata – Le racisme d’Etat en Mauritanie » d’un ex officier de l’armée mauritanienne M. Boye Alassane Harouna, a été prefacé par M. Samba Thiam. Ils ont été co-détenus à Oualata à la fin des années 1980. L’auteur du livre reconnaît entre les lignes sa participation à un certain degré au putsch avorté et nombre de nos concitoyens arabo-berbères politisés se sont arrêtés à cette phase tendue et ses conséquences dans l’histoire politique de notre pays. Notre dame de journaliste pourrait en faire partie volontairement ou par carence professionnelle. Elle saurait certainement beaucoup de choses sur le passé politique lointain de M. Samba Thiam (leader flamiste et ancien prisonnier politique à Oualata) qui a côtoyé des putschistes supposés appartenant au même groupe sociolinguistique que lui qui comptaient mener un coup d’état dit communautariste contre l’ordre hégémonique. Et, étrangement elle a dû rater l’évolution de la vie politique plus ou moins récente de M. Thiam après son retour d’exil depuis plus d’une décennie. Une sourde propagande sociale, idéologique et politique d’une certaine ampleur y veille sûrement dans l’écosystème politico-médiatique arabophone….et j’ose croire à la marge chez certains francophones avec notre ancien prof d’anglais comme chef de file.

On va espérer qu’elle puisse inviter M. Thiam aussi pour un échange franc et je crois qu’elle verrait que notre compatriote et ses partisans subissent injustement une mise en quarantaine politique parce que leur parti politique est en souffrance de reconnaissance officielle par les autorités.

15 juillet 2025

Koundou SOUMARE pour le BLOG

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