
C’est quand même étrange de faire une conférence en français et dire que la langue arabe est celle avec qui nous avons eu le premier contact en Mauritanie. Pourquoi ne pas faire cette conférence en arabe, et véhiculer aussi bien sa « pensée » si tel est le cas ? Mieux pourquoi ne pas la faire en pulaar puisqu’il s’agit de parler de transcription d’une langue vers une autre ? Ne faut-il pas avoir les rudiments nécessaires ? Et qu’en est-il des travaux de centaines de personnes au fil du temps?
De même, c’est aberrant de dire que « tous les mauritaniens font leur premier contact avec la langue arabe à travers le Coran ». C’est archi-faux. Le premier contact est bien évidemment avec nos langues : Sooninké, Pulaar, Olof, Hassanya.
Jean Piaget( épistémologue et psychopédagogue suisse) disait de l’acte à la parole. Cela sous entend -peut-être- que l’enfant matérialise l’idée pour ensuite parler. Alors, la parole n’est possible que si cet acte est posé, de façon immatérielle.
De ce fait, la parole n’est possible que si l’individu n’est pas né sourd d’où le « nom » sourd-muet dans le cas contraire. La parole n’est possible que si l’on entend des proches autour de nous véhiculer un ensemble de messages. Ces mots sont dits dans nos langues respectives : aucun autre contact en dehors du sphère « familiale ».
Ne parlons même pas de la théorie de l’esprit(theory of mind) et acquisition du langage chez le jeune enfant de Edy Veneziano dans Spirale 2015/3 (N° 75), pages 119 à 136. Elle martèle que le développement du langage chez l’enfant n’est possible que par une « bonne utilisation communicative du langage en interaction ».
Cela dit, ce contact dont parle M. Sakho est de faible « débit ». C’est un apprentissage qui ne rentre pas ou ne tient pas compte de l’aspect culturel. D’où tire t-il cette « force » d’avancer des arguments si illogiques ?Nonobstant, les télévisions des idéologues lui ouvrent leurs portes. Les « articles » fusent de partout sur les pages de ceux qui n’ont-ils finis leurs querelles internes.
In fine, il est quand même étonnant pour ne pas idiot ou prétentieux de vouloir gober des années de travail avec des arguments peu fournis, qui frôlent le ridicule.
Qu’aurais dit Mourtodo Diop s’il était vivant ?
Un désastre. – Ne faites pas attention aux clameurs.
Des millions de personnes parlent Sooninké, Pulaar, Olof,etc., dans notre continent. Le caractère latin de l’écriture de nos langues reste une richesse et un moyen immense de partage. Que les « aliénés » ne distraient pas celles et ceux qui militent pour la survie de nos identités plurielles même si elles sont étriquées vues d’un autre référentiel.
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