✓Point de presse : L’alliance Ganbanaaxu dénonce les menaces de mort sur la personne du leader abolitionniste Biram Dah Abeid.

تحالف غنباناخو

🔴Point de presse : L’alliance Ganbanaaxu dénonce les menaces de mort sur la personne du leader abolitionniste Biram Dah Abeid.

Les associations regroupées au sein de l’alliance Ganbanaaxu (AMEES, UVDS, ARMEPES-France et Ganbanaaxu Fedde) viennent de recevoir avec une grande inquiétude quelques audios WhatsApp d’incitation à attenter à la vie du président d’IRA Mauritanie, le député Biram Dah Abeid. L’auteur de vocaux haineux se nomme Foussenou Camara alias Donald Trump, un soninké originaire du village de Dafor dans la région du Guidimakha et vivant en France. Un personnage virulent qui fait partie des groupuscules extrémistes qui défendent les coutumes de l’esclavage par ascendance dans la communauté soninké. Mis en examen en fin d’année 2019 et condamné pour propos de l’apologie d’esclavage, il s’était échappé de la Mauritanie au mois de mars 2020, bénéficiant des complicités administratives et judiciaires évidentes, alors qu’il était sous contrôle judiciaire. À Lire https://cridem.org/C_Info.php?article=734160

Arrivé en France, il continue les mêmes provocations haineuses par des insultes et des diffamations caractérisées à l’encontre de nos membres et nos familles qui refusent les assignations féodalo-esclavagistes dans les milieux soninkés.

Ces dernières heures, il s’en est pris violemment au président d’IRA Mauritanie, l’honorable député Biram Dah Abeid qui entame une visite de terrain dans la région du Guidimakha à partir de ce 11 avril 2022. Cet individu se servant d’allégations mensongères, a appelé clairement dans ses propos à l’élimination physique de Monsieur Biram Dah Abeid.

Face à cette situation gravissime d’appel ouvert à tuer l’honorable député lors de son voyage, nous tirons la sonnette d’alarme à l’endroit des hautes autorités mauritaniennes pour sécuriser le député et sa délégation dans leur parcours.

Nous exprimons notre soutien résolu au président d’IRA et à ses proches. Nous précisons que ce Monsieur qui profère pareilles menaces gravissimes depuis Paris est actif dans un réseau nébuleux large issu de la féodalité soninké de la Mauritanie avec des soutiens tacites de personnalités politiques originaires du Guidimakha. Leurs principaux groupes WhatsApp et relais de communication sont entre autres Tunka lenmou koffo, democratie islamique, Fans Donald Trump, UASSDG et Tunkan Lenmu Fabandi Taxa. Ces groupes se sont donnés comme mission principale, l’appel à la haine envers les engagés anti-esclavagistes soninkés et tous militants de la défense des droits humains.

Par la présente communication, nous réitérons notre alerte à l’endroit des pouvoirs publics en Mauritanie pour que les problématiques liées à l’esclavage par ascendance chez les Soninkés soient prises en compte sérieusement en vue d’une résolution définitive par l’arsenal juridique en rigueur.

Nouakchott, le 11 avril 2022

Alliance Ganbanaaxu Mauritanie.

✓Mali : le ministre de la Réconciliation nationale à Moura, pas les enquêteurs de la Minusma

RFI Afrique – Moura, ce village du centre du pays a été la cible d’une opération antiterroriste entre le 23 et le 31 mars 2022. L’armée malienne affirme y avoir tué plus de 200 jihadistes.

Des organisations de défense des droits humains évoquent un bilan largement supérieur et le massacre de civils et de jihadistes sans armes par les Fama et leurs supplétifs russes. Un tribunal militaire malien a annoncé l’ouverture d’une enquête. Les autorités refusent toujours que les Nations unies se rendent sur place.

Samedi, c’est le ministre de la Réconciliation nationale, le colonel Ismaël Wagué, qui s’est rendu à Moura.

Le colonel Ismaël Wagué était notamment accompagné du ministre délégué en charge des Actions humanitaires, l’imam Oumarou Diarra, et du colonel Mamadou Massaoulé Samaké, chef des opérations dans la zone.

Cette visite avait pour objectif, selon les informations communiquées par l’armée malienne et le ministère de la Réconciliation, « de rassurer les populations, de s’imprégner de leur état d’esprit et d’échanger sur leurs préoccupations majeures » « la sécurité et le développement socioéconomique ». Des vivres, des couvertures, des nattes et des moustiquaires ont été remis aux habitants.

Des éléments du service d’investigation judicaire étaient également présents, un tribunal militaire malien ayant annoncé l’ouverture d’une enquête à Moura. Le journal d’État L’Essor, évoque même, au sujet du matériel des enquêteurs, « un véritable laboratoire ambulant ».

Mais cette visite a déjà été l’occasion pour le ministre Wagué de redire, avant donc que cette enquête soit menée, et comme les autorités politiques et militaires maliennes l’ont déjà martelé à plusieurs reprises la semaine dernière, que les allégations d’exactions portées contre l’armée malienne, et ses supplétifs russes déployés en nombre à Moura, étaient « infondées ».

« Cette visite du ministre, c’est juste de la propagande »
« Les populations n’ont fait mention d’aucune tuerie de la part de nos Fama », a ainsi déclaré le colonel Ismaël Wagué, jugeant même que l’opération avait été « pleinement réussie ». Le responsable malien réfute donc les témoignages de nombreux survivants de Moura.

Des notables locaux, des humanitaires maliens ou des sources sécuritaires ont dénoncé les exécutions massives, au cours du siège du village qui aura duré plus de cinq jours, d’au moins 300 civils et jihadistes désarmés. Des témoignages rapportés par des médias du monde entier et des organisations de défense des droits humains comme Amnesty International ou Human Rights Watch.

« Cette visite du ministre, c’est juste de la propagande, commente un humanitaire malien, que le passage à Moura de la délégation gouvernementale met en colère. S’ils sont si sûrs d’eux, pourquoi refuser l’enquête de la Minusma ? »

La Mission des Nations unies dans le pays souhaite en effet mener une enquête indépendante sur ces allégations. Mais cela fait à présent plus d’une semaine que les autorités lui refusent l’accès au village de Moura.

Texte par : David Baché

©️ Crédit source : https://cridem.org/C_Info.php?article=755597