🔴Mauritanie : Les évènements de Rkiz | La communication de l’association Ganbanaaxu Fedde et Armepes-France

Ces derniers temps, les images montrant des graves blessures sur des personnes d’ascendance dite esclave et des militants anti-esclavagistes abondent dans les réseaux sociaux et dans différents communiqués de l’association abolitionniste IRA-Mauritanie. En effet à Rkiz (Région de Trarza) une affaire d’expropriation des terres par la haute sphère tribale au détriment de gens considérés comme de relégués sociaux, qui défraie l’actualité est à son paroxysme. Selon différentes sources rapportées par des Ong abolitionnistes, un ordre tribal local en connivence avec des relais politico sécuritaires de l’Etat, sévit contre des membres de la communauté haratine qui tiennent à leurs parcelles de terres dans cette localité. Le député national M. Biram Dah Abeid et ses collègues du mouvement abolitionniste IRA-Mauritanie sont sur le terrain auprès des victimes qui font face à des graves violations des droits humains,  notamment avec une violente répression policière ces derniers jours. Par ailleurs il y a eu des menaces proférées par un ténor tribal via des notes vocales contre la personne du député Biram parce qu’il plaide la cause de victimes de ces expropriations.
Ainsi nous, l’association Ganbanaaxu Fedde, Armepes-France et partenaires, tenons à :
– exprimer notre solidarité avec les victimes  de Rkiz grièvement blessés et leur souhaiter prompt rétablissement,
– dénoncer les violences perpétrées par les forces de l’ordre à l’encontre de citoyens pacifiques qui réclament leurs droits légitimes et les menaces sur la personne de l’honorable député Biram Dah Abeid,
– interpeller les hautes autorités mauritaniennes sur les problématiques liées au foncier notamment la tenure féodalo-esclavagiste qui prévaut injustement dans différentes localités de notre pays,
– signaler que le cas de Rkiz est une donnée symptomatique d’une injustice qui affecte les descendants d’esclaves concernant le foncier et les pouvoirs publics voguent dans une certaine duplicité par rapport à l’application juste du code foncier réactualisé. Les descendants d’esclaves doivent être considérés comme des citoyens de plein droit et non encartés comme une propriété d’une tribu quelconque qui les sous-traite socialement, administrativement et politiquement et bafoue leurs droits légitimes.

10 février 2024

Ganbanaaxu Fedde Mauritanie, Armepes-France et partenaires.

Photos jointes : crédit par les militants abolitionnistes IRA-Mauritanie

● Communiqué de Mauritanian Network for Human Rights in US sur les événements de R’kiz

Senalioune – Au cours de la première semaine de février 2024, la localité de R’kiz, dans la région de Trarza, a été le théâtre de violents affrontements entre les forces de l’ordre et les paysans descendants d’esclaves.

Ces troubles ont éclaté à la suite d’une redistribution contestée des terres cultivables, perçue comme injuste par les paysans, qui accusent les autorités de favoriser la féodalité locale au détriment de leurs droits légitimes.

Les affrontements ont entraîné plusieurs arrestations, y compris celles de militants des droits de l’homme venus soutenir les paysans dans leur lutte pour la justice foncière. Des événements similaires avaient été observés dans les localités de Ŋawle et Ferralla quelques années plus tôt.

De plus, des enregistrements audio attribués à un chef de tribu local ont révélé des menaces de mort publiques à l’encontre du député Biram Dah Abeid, un acte inacceptable constituant une atteinte grave à la liberté d’expression et à la sécurité des défenseurs des droits de l’homme.

Cette situation reflète une tendance alarmante d’accaparement des terres rurales en Mauritanie, où des individus influents liés au pouvoir exploitent leur position pour spolier les populations autochtones de leurs terres, souvent avec la complicité des représentants de l’État. Ces pratiques non seulement violent les droits fondamentaux des paysans, mais elles menacent également la stabilité et la paix civile dans le pays.

Mauritanian Network for Human Rights in US condamne fermement toutes ces violations des droits de l’homme et appelle les autorités compétentes à agir immédiatement en prenant les mesures suivantes :

Mettre fin à l’accaparement injuste des terres de la paysannerie à R’kiz et à travers tout le territoire national, en enquêtant sur les pratiques de spoliation et en punissant les responsables, y compris les représentants de l’État complices.

Engager des poursuites judiciaires contre l’individu ayant proféré des menaces de mort à l’encontre du député Biram Dah Abeid, afin de garantir la sécurité et l’intégrité physique de tous les représentants élus et défenseurs des droits de l’homme.

Libérer immédiatement tous les manifestants emprisonnés et veiller à ce qu’ils recouvrent l’intégralité de leurs droits, y compris le droit à la liberté d’expression et de réunion pacifique.

Mauritanian Network for Human Rights demeure vigilant et engagé dans la défense des droits fondamentaux de tous les citoyens mauritaniens, et continuera à surveiller la situation de près, en collaboration avec les organisations nationales et internationales compétentes, jusqu’à ce que justice soit rendue et que ces violations cessent définitivement.

Mauritanian Network for Human Rights in US,

Le 09 Février 2024

• Lien média https://cridem.org/C_Info.php?article=772302