Arrestations des leaders d’IRA: les militants anti-esclavagistes  dénoncent une décennie de persécutions. 


Plus d’une dizaine de personnes, tous membres de l’association antiesclavagiste IRA, dont une bonne partie du bureau exécutif, ont été déférées, entendues puis placées à la prison centrale par le Parquet de Nouakchott-Ouest, mardi 12 juillet 2016. Rébellion armée contre une force publique, manifestation non autorisée et appartenance à une organisation non reconnue, le tout élevé au flagrant délit, constituent entre autres les charges retenues contre elles. Mais, selon les militants du mouvement IRA, le déroulé des faits rapportés par plusieurs sources de presse et la déclaration de certains avocats sont explicites. «Les arrestations des militants ainsi que leur déferrement se sont déroulés en violation flagrante des procédures judiciaires, si elles ne frisent l’affabulation qui cache mal une persécution menée depuis des années contre une organisation dont le seul tort est de s’attaquer à l’esclavage et au racisme d’Etat en Mauritanie ». Ils estiment que «la cabale menée tambour battant contre IRA ne serait que les prémisses d’une opération d’envergure destinée à décapiter et à éradiquer une ONG antiesclavagiste qui a bâti sa renommée nationale et internationale sur sa lutte pacifique et sans complaisance pour l’égalité et la justice sociale en Mauritanie».

Après plusieurs jours d’incarcération dans des conditions jugées illégales par plusieurs organisations internationales, comme Amnesty International, dans des communiqués publiés à l’occasion et qui soulignent l’absence de charges, de contact des détenus avec leur famille ou leur avocat, plusieurs cadres et militants d’IRA ont été déférés selon certaines sources aux environs de 4 heures du matin, le mardi 12 juillet 2016, au Palais de justice pour être entendu par le Procureur de la République de Nouakchott-Ouest. Un interrogatoire qui aurait duré plusieurs heures et aux termes duquel, ils ont été inculpés et incarcérés à la prison centrale. Selon Me Ebetty, l’un des avocats du mouvement, «je croyais que ce genre de procédure était dévoyé dans mon pays ». Une fois de plus, l’avocat déplore un dossier vide, mais dénonce surtout le caractère affabulateur de la flagrance évoquée par le Parquet, car «les personnes inculpées n’ont pas été prises la main dans le sac, mais arrêtées plusieurs heures voire plusieurs jours après les faits incriminés, chez eux ou dans la rue» a-t-il fait remarquer.

Le mouvement IRA est presque né avec l’arrivée de l’actuel régime au pouvoir en 2007. D’emblée, ses initiateurs ont placé leur lutte contre l’esclavage sur un modèle inédit, un tantinet provocateur, anticonformiste, voire même selon certains observateurs, un brin insolent avec une forte dose de communautarisme. Loin d’être la première organisation à défendre la cause des esclaves ou de leurs descendants, les Haratines, IRA est la première, selon ses membres, à s’attaquer frontalement au système dominant, accusé d’avoir fait main basse sur tous les leviers du pays, les fonctions politiques, administratives, militaires et économiques. Son idéologie est basée sur la refondation complète du système en place, basée sur l’émergence d’une société égalitaire caractérisée par l’équité et la citoyenneté.
Face à cette nouvelle force sociale dont la popularité allait crescendo à coups de slogans révolutionnaires, d’emprisonnements et de coups de théâtre dans la dénonciation, les militants d’IRA se sont plaints des scénarii mis en place par le pouvoir actuel pour contenir leur organisation naissante.
Ils accusent ainsi les Renseignements généraux (RG) d’avoir déployé plusieurs scénarios, dont les défections individuelles ou de masse provoquées à dessein pour débaucher les militants et les cadres d’IRA, avec forces promesses sociales ou pécuniaires. Mais ces défections provoquées n’ont pas pu entamer, selon eux, l’ascension antiesclavagiste dont les rangs s’agrandissaient de plus en plus.
Puis vint la période d’accalmie au cours de laquelle, selon les partisans d’IRA, «le pouvoir chercha à flirter avec les dirigeants du mouvement dont l’aura internationale prenait de l’ampleur ». C’est la période au cours de laquelle, les services de l’ordre et l’administration territoriale avaient coopéré selon eux avec le mouvement, dans ces campagnes de dénonciations, «même s’il n’y avait pas de condamnation pour les esclavagistes ni de réinsertion sociale pour les personnes ou les familles libérées de leur joug » estiment-ils.
C’est l’époque des tournées régionales et des meetings populaires qu’IRA initiera sur l’ensemble du territoire mauritanien. Le phénomène «Birame» s’installa avec la peur née au sein des familles par rapport aux bonnes mineures issues de la couche harratine. Les partisans d’IRA pensent que leur lutte contre l’esclavage a permis des avancées importantes sur le plan institutionnel et juridique, notamment l’adoption de la Loi de 2007 criminalisant l’esclavage en Mauritanie, la feuille de route contre l’esclavage et ses séquelles sous la supervision du Rapporteur des Nations Unies pour les droits de l’homme, sa criminalisation dans la loi fondamentale comme crime contre l’humanité, la création de l’agence Tadamoun, l’institution de tribunaux spéciaux pour le jugement des affaires liées à l’esclavage, etc.
Mais IRA et ses partisans déclarent avoir toujours regretté l’absence d’application des textes et dispositions juridiques, soulignant que «toutes les personnes traînées devant les tribunaux pour actes esclavagistes n’ont jamais été poursuivies ; les rares déferrées devant les juges jouissaient d’une liberté dès la première comparution et celles ayant séjourné en prison l’ont été pour quelques jours, avant d’être libérées et absoutes ». Ils ont également dénoncé l’indifférence des pouvoirs publics par rapport aux victimes d’esclavage, lesquels selon eux, ne disposent une fois libérées, ni d’indemnisation ni de plan de réinsertion sociale. «Pauvres, déboussolés et sans aucune expérience d’une vie de liberté, ils vont grossir les rangs des miséreux dans les taudis malfamés des villes urbaines, notamment Nouakchott » selon les cadres du mouvement IRA.
Par contre, s’indignent les antiesclavagistes, «les incarcérations, les brimades policières et les emprisonnements sont notre lot quotidien, face à un système multiséculaire nourri à la sève de la domination et de l’exploitation ».
Ainsi, la lune de miel entre le pouvoir et IRA n’aurait duré, selon certains spécialistes de la question esclavagiste en Mauritanie, « que le temps d’une prestation locale pour contenter la communauté internationale ». Très vite, selon eux, le cours naturel des relations entre le pouvoir et IRA prit son réel visage, celui d’une inimitié sans accalmie qui connut son point culminant avec le fameux autodafé des livres malékites en 2012. Pour beaucoup, cette offense religieuse était synonyme de condamnation à mort définitif pour un mouvement cloué au pilori. Accusé déjà d’accointance avec l’ennemi extérieur, de raciste, de radical, de pourfendeur de l’unité nationale et de la cohésion sociale, IRA se verra greffer le titre d’organisation apostat et condamné à mort. Curieusement, l’autodafé des livres malékites, considéré par la grande masse comme une hérésie impardonnable, ouvrit les débats sur la licité ou l’illicité du geste, ce qui permit d’atténuer son ampleur. Incarcérés à la suite de cet évènement, Birame et quelques uns de ses amis furent libérés et accueillis comme des héros. Leur geste fut salué par plusieurs prix internationaux, dont celui des Nations Unies. Au lieu d’être diminué, IRA sortit de l’épreuve encore plus populaire.
A l’élection présidentielle de 2014, face au boycott de l’opposition et l’absence de vrais challengers, le pouvoir sous la pression ou la suggestion de ses partenaires internationaux, permit à Birame Dah Abeid, président d’IRA, de briguer la magistrature suprême, question de donner un semblant de crédibilité au scrutin, avait-on soutenu. Ce test de popularité, perçu par les détracteurs du dirigeant antiesclavagiste à l’époque comme une occasion rêvée pour lui démontrer son impopularité, fut la grande surprise de cette élection. Le candidat d’IRA obtint le deuxième meilleur suffrage derrière le chef de l’Etat sortant.
Devenue une personnalité internationale de premier rang, reçue par des chefs d’Etat et des parlements partout en Europe, auréolés de  plusieurs prix internationaux, dont celui des Nations Unies pour les droits de l’homme et une place de nominé pour le Nobel de la Paix en 2015, Birame Dah Abeid et son mouvement devenaient une force sociale montante en Mauritanie. La connexion de l’élément harratine à l’élément négro-africain au sein d’IRA, déjà classé comme une organisation radicale hostile à la communauté maure, allait cependant renforcer l’inquiétude du pouvoir à Nouakchott. Son démantèlement relevait désormais de la raison d’Etat.
Les partisans d’IRA accusent ainsi les RG d’avoir infiltré leur mouvement, et d’avoir exploité les sorties intempestives d’un de ses taupes, pour construire un plan de déstabilisation pour mater le mouvement au moment où ses leaders se trouvent à l’étranger.
Selon l’analyse d’un observateur averti de la scène, les informations fournies aux RG pour décapiter IRA, ne peuvent avoir rien d’inédit, car aussi bien la composition du bureau exécutif d’IRA, l’identité de ses dirigeants et de ses militants, ainsi que ses sources de financement si elles existent, étaient déjà connus des services de l’ETAT.
Ils trouvent l’arrestation menée actuellement contre les leaders d’IRA comme ayant été mal conçue et mal ficelée, tant dans sa forme que dans son contenu.
Le déguerpissement des 429 familles de la gazra sise à l’hôpital Bouamatou, le 29 juin dernier, et la résistance des habitants qui s’était soldée par des blessures dans les rangs de la police, utilisé comme justificatif pour impliquer IRA, est en effet considéré par plusieurs observateurs comme un amalgame judiciaire que n’importe quel avocat peut déjouer sans grande peine
La grossièreté des reportages consacrés par les médias d’Etat par rapport à ces incidents, la vaste campagne de diabolisation et d’appel à la haine relayée par plusieurs sites électroniques et les réseaux sociaux, seraient assez grossiers pour ne pas nourrir les suspicions sur les charges retenues contre les détenus.
Certains sont allés jusqu’à lier la persécution menée contre les dirigeants d’IRA aux prix décernés le même jour à Birame Dah Abeid et à son mouvement à Washington, notamment le prix Heroes des combattants contre l’esclavage décerné par le Secrétaire d’Etat américain aux affaires étrangères, John Kerry. Beaucoup d’observateurs n’hésitent d’ailleurs pas à croire que cette avalanche de prix américains, si l’on cite en plus le Prix Lawson à Boston, aurait déclenché l’ire des autorités mauritaniennes et forgé leur détermination à en finir une bonne fois pour toute avec IRA. D’autres y voient un message clair adressé aux dirigeants américains. Les partisans d’IRA payent ainsi la colère de Nouakchott contre Washington.

Source crédit: http://www.aidara.mondoblog.org 

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Conférence Internationale sur la Gouvernance Sécuritaire en Afrique Paris, le 13 juillet 2016 organisée par l’Institut Mandela. 

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Thème : La Libye, un vide stratégique et sécuritaire aux conséquences africaines et européennes

Contribution : Sao Ousmane 

Contexte 

L’espace Sahélien est tout sauf un espace déserté, il est l’objet de diverses revendications et convoitises.  Les richesses de son sous-sol et de son sous-sol excitent l’appétit des firmes internationales et des Etats (comme la française Areva ou la chinoise CNPC). Le Sahara est aussi le terrain d’action de mouvements politico-religieux qui déstabilisent la région par des attentats terroristes, des enlèvements et des actions symboliques à fort retentissement médiatique. Ces troubles sont alimentés par des trafics en tout genre. Il en résulte de nombreux flux de populations : chômeurs tentant leur chance au Maghreb ou en Europe (au point que celle-ci a mis au point un dispositif de contrôle, le Frontex (1)), ou réfugiés fuyant les zones de conflit. La pacification de la région dépend surtout du règlement des crises au Mali et en Libye.   

Introduction 

Au lendemain des indépendances, le continent africain connut des crises liées à la question de la définition de l’état, à l’incontrôlable essor démographique, à l’échec économique et commercial, à l’impuissance des organisations panafricaines et à l’apparition de nouvelles formes de conflictualité. Leur interprétation fut régulièrement faussée en raison du poids des idéologies alors dominantes

En 1968, Georges Balandier (2) écrivait que « les nouveaux Etats africains ayant la charge d’effectuer rapidement et en même temps des révolutions que l’histoire avait échelonnées dans le temps doivent se réinsérer dans une société qui s’est organisée en dehors d’eux… »

Cette remarque met clairement en évidence les problèmes politiques qui se posèrent à l’Afrique indépendante et qui était suspendus à la définition de l’Etat. En dehors des causes exogènes, les séquelles de la colonisation, le sous-développement de l’Afrique, en effet de la colonisation à ce jour et sans doute pour un certain temps encore, l’Afrique a été et demeure le continent le plus mondialisé. Parce que la mondialisation ou « globalisation » est avant tout un processus d’intégration politique, « l’émergence d’une structure globale d’autorité », comme le souligne Martin Show. 

Depuis quelques temps l’impression général est que l’Afrique va bien. C’est une bonne nouvelle après tant d’années au cours desquelles la perception était inverse « L’Afrique, continent sans espoir » 1, entendait-on dire il n y a pas si longtemps et c’est vrai, dans les statistiques globales l’Afrique va bien mieux. On observe des progrès de tous côtés, amélioration des indices sociaux, santé, éducation. On construit : des routes, des hôpitaux, des écoles ; on investit

La communauté internationale est optimiste, l’Afrique hier décriée est aujourd’hui perçue comme une nouvelle frontière, c’est-à-dire un nouvel eldorado pour les investisseurs. Des milliards de dollars sont déversés, en fond publics comme en fonds privés. La Chine est omniprésente. Les Américains, les Brésiliens, les Indiens, les Turcs, tous se bousculent pour y investir.  La France commence à se remobiliser. Des rapports encourageants invitent à de nouvelles initiatives le secteur public  comme le secteur privé. On fait des affaires, de bonnes affaires en Afrique. 

Et pourtant cette embellie est-elle durable ? Est-elle surtout générale au point de concerner tous les pays ? A l’évidence non. Certains pays progressent, c’est indéniable et c’est heureux. Mais d’autres stagnent et d’autres encore régressent ou sombrent dans le chaos. Et parmi ceux qui progressent à qui profite l’embellie ? Combien de laisser pour compte ? 

L’effondrement du Mali a été une surprise. Qui s’attendait, il y’a seulement quelques années, à l’émergence d’un Bokko Haram (3) au Nigeria, dans le plus riche et le plus puissant pays d’Afrique ? Chaque semaine, voir chaque jour, des migrants risquent leur vie et meurent en méditerranée. On voudrait croire que tout va bien ? 

Il ne faut se le cacher, le continent est un véritable baril de poudre et la poudre s’appelle la démographie et le détonateur se nomme emploi. L’équation est simple : en 2050 l’Afrique au sud du Sahara aura une fois et demie la population de la Chine et les jeunes en âge de travailler y seront trois fois plus nombreux. Comment vont-ils se nourrir ? Se loger ? Et surtout, comment vont-ils s’occuper ? Quelles seront, ou seront les emplois ?

Ce qui vaut et inquiète pour l’ensemble du continent prend une valeur dramatique quand il s’agit du sahel, une zone immense de plusieurs millions de km2 aux conditions écologiques difficiles, ou la situation sécuritaire se dégrade rapidement. Que pourra faire le continent, dont la population aura été multipliée par 10 voire 20 entre son indépendance en 1960 et 2050, alors que son potentiel agricole est très rédu.it et fortement contraint par les conditions climatiques ?

Alors disons-le : l’Afrique va mieux, mais seulement en partie. Comment tirer avantage des progrès accomplis pour que ce continent émerge enfin ? Même si les pays qui se portent bien sont dans des conditions instables, menacés par des crises politiques ou par l’impact régional des pays en difficulté. Car cette partie de l’Afrique qui est en crise à l’inconvénient de se comporter comme un cancer diffusant des métastases autour d’elle qui s’appelle insécurité, terrorisme, refugiés, circulation des armes, enlèvement d’otages, piraterie, épidémies, migrations massives.   

Certains commencent tout juste à percevoir les conséquences pour ‘Europe de l’impulsion de la Syrie et de la Libye. Quelles seraient les conséquences de l’implosion d’une zone immense peuplée de 100 millions d’habitants aujourd’hui, 200 millions dans vingt ans ? Quelles seraient les conséquences d’une déstabilisation de l’Afrique de l’ouest à partir des métastases que diffuse la Libye via un sahel en crise. Un Sahel en crise se traduit tout d’abord par un exode massif des populations vers les pays côtiers du nord et vers l’Europe.  

Exemple de lutte contre le terrorisme :  cas de la Mauritanie

La dénomination officielle de « République Islamique de Mauritanie » peut porter à confusion alors même qu’un Etat islamique n’est rien d’autre qu’un Etat musulman. Mais, la dérive lexicale entre « islamique » et « islamiste » peut créer des confusions à certaines personnes. Ce nom, choisi à l’indépendance en 1960, répondait alors à des objectifs politiques. Le premier président Mokhtar Ould Daddah entendait faire de son pays un « trait d’union » entre l’Afrique du Nord et l’Afrique noire. Pour dépasser la double appartenance culturelle et assurer la cohésion entre les populations Maures et « négro mauritaniennes » (Halpulaar, Soninké, Wolof…) qui composent la société, l’islam fut mis en avant. Il légitime depuis lors l’existence de l’Etat mauritanien et se veut le ciment d’une nation à 100 % musulmane. Car, faut-il le rappeler, l’islamisme en Mauritanie, n’a jamais servi d’assise à des mouvements « terroristes » comme cela a pu s’observer dans d’autres pays (Kepel, 2000 ; Roy, 2002 ; Gomez-Perez, 2005).

La réponse de la Mauritanie au terrorisme n’a pas été seulement militaire, notent les experts, mais a porté également sur le plan régional par la mise en place d’une coopération avec les pays voisins, notamment avec le Mali, asséchant les sources de financement du terrorisme, en mettant fin aux nombreux trafics illicites dans le Sahara. Le tout a été sous-tendu par une campagne religieuse pour déconstruire l’idéologie islamique défendue par les groupes terroristes radicaux, par une plus grande surveillance des mosquées et l’insertion des sortants des Mahadras. Des zones militaires et des points de passage obligés ont été institués. De purement défensives, les opérations sont devenues offensives, et les forces mauritaniennes se sont projetées loin en territoire malien pour détruire bandes de trafiquants et bases de l’organisation Aqmi (4) (en forêt de Ouagadou (5) notamment) grâce à un système de renseignement efficace. Et cela marche depuis quatre ans et les autorités mauritaniennes ne veulent pas qu’il en soit autrement.

Le rôle de la France et des partenaires internationaux 

La France et ses partenaires européens sont à des lieues de réaliser les enjeux, de mesurer les implications et les conséquences du processus de dégradation en cours dans cette région. A moins d’un redressement rapide de la situation et sans un changement radical des comportements locaux et des modes de soutien et d’appui de la communauté internationale, alors oui on a des raisons de craindre que surgissent un chaos indéfrisable dont les conséquences inéluctables seront qu’une bonne partie de l’Afrique en crise se retrouveront en danger permanent pour longtemps car nous ne pouvons pas rester indifférents pour ne pas être nous aussi victimes de ces métastases, tentons de comprendre la réalité, réfléchissons à ce qui peut encore être envisagé pour endiguer le feu et éviter le désespoir à notre continent.          

En ce qui concerne le Sahel, si la France se borne à y envoyer ses militaires et ne se décide pas à mettre un peu d’ordre dans le désordre de l’aide internationale dans cette région ; il faut se demander sur quelle galère, sur quel océan et pour combien de temps ses soldats de l’opération Barkhane qui a pris la suite de Serval sont embarqués. Il faut se demander aussi quel sera l’impact sur nos régions, sur nos sociétés, sur nos équilibres politiques des migrations massives que la déstabilisation du sahel ne manquerait pas de provoquer.

 Quelques précisions 

1 Frontex est l’agence européenne pour la gestion de la coopération opérationnelle aux frontières extérieures des États membres de l’Union européenne (en abrégé « Frontières extérieures »). Son siège est à Varsovie (Pologne). Elle est responsable de la coordination des activités des garde-frontières dans le maintien de la sécurité des frontières de l’Union avec les États non-membresN 1. Frontex a été créée par le règlement (CE) no 2007/2004 du Conseil du 26 octobre 20041. L’agence est opérationnelle depuis le 3 octobre 2005

2 Georges Balandier, né le 21 décembre 1920 à Aillevillers-et-Lyaumont, est un ethnologue et sociologue français

3 Boko Haram est un mouvement insurrectionnel et terroriste d’idéologie salafiste djihadiste, originaire du nord-est du Nigeria et ayant pour objectif d’instaurer un califat et d’appliquer la charia. Formé en 2002 à Maiduguri par le prédicateur Mohamed Yusuf, le groupe est à l’origine une secte qui prône un islam radical et rigoriste. En 2009, Boko Haram lance une insurrection armée dans laquelle Mohamed Yusuf trouve la mort. En 2010, Abubakar Shekau prend la tête du mouvement qui devient un groupe armé et se rapproche des thèses djihadistes d’Al-Qaïda, puis de l’État islamique.

4 Al-Qaïda au Maghreb islamique ou AQMI (en arabe), al-Qāʿidah fī bilād al-Maġrib al-islāmī) est une organisation djihadiste terroriste d’origine algérienne. Avant le 25 janvier 2007, elle était connue sous le nom de Groupe salafiste pour la prédication et le combat, groupe issu d’une dissidence du Groupe islamique armé. Son affiliation au réseau Al-Qaïda obtient l’approbation d’Oussama ben Laden.

5 Située au centre du territoire malien à environ 70 km de la frontière mauritanienne, la forêt du Wagadou est plutôt vaste. Elle s’étend sur plus de 80 km de longueur et 40 km de largeur. En 2011

Source crédit : Mail de l’auteur Dr Sao Ousmane 

17-07-2016 14:30 – Vidéo: Le porte- parole IRA-Mauritanie tire la sonnette d’alarme, DR Ousmane Sy à 2STV

IRA-Mauritanie – Le porte- parole IRA-Mauritanie tire la sonnette d’alarme, DR Ousmane Sy à 2STV dans l’émission « ça me dit mag » du Samedi 16 Juillet 2016 avec Pape Alé Niang.

Nous nous battons pour qu’il y ait un état de droit, un état démocratique, juste, égalitaire débarrassé de ces vices comme l’esclavage, le racisme, l’exclusion et le pouvoir mauritanien s’évertue à construire une dictature militaire de premier ordre, soutiendra-t-il.

Ces arrestations ne décapiteront pas IRA-Mauritanie parce qu’IRA est une émanation du peuple Mauritanien, nous sommes la vision qui représente le peuple mauritanien actuellement, quelque soit le nombre de personnes qu’ils arrêteront, il y aura d’autres qui viendront défendre la vision d’IRA et le peuple au sein de l’ONG.

Dr Ousmane Sy rappelle à l’opinion que le président Biram et son vice-président ont été arrêtés durant 19 mois, IRA organisait deux manifestations par semaine sans avoir commis aucun acte de violence pendant ces 19 mois.

Il est ridicule que les autorités Mauritaniennes viennent les accuser d’auteurs de violences au lendemain des heurts dont les autorités mauritaniennes sont les seules responsables qu’elles avaient imposé aux pauvres, qui sont complètement étrangers à IRA pour décapiter leur mouvement.

Le pouvoir a toujours tendu la perche de la violence à IRA Mauritanie mais l’ONG répond par des actes pacifistes conformément à sa lutte non violente.

Encore mieux, les cadres arrêtés sont accusés du flagrant délit d’agression des forces de l’ordre alors qu’ils ont été tous arrêtés chez eux, dans leur lieu de travail ou dans la rue vaquant à leur préoccupation quotidienne.
Source crédit : http://www.cridem.org 

​L’intrigue : régner c’est savoir tromper… Baba Maal OUI  mais Tariq Ramadan NON..!!!

Comment décoder que Tariq Ramadan arabe de nationalité suisse d’origine égyptienne soit indésirable dans cette Mauritanie où tout s’arabise avec zèle à vitesse grand V. On pourrait s’aventurer à titre comparatif avec l’accueil réservé à l’artiste sénégalais Baba Maal d’ethnie pulaar, par les hautes autorités de notre pays. Ce chanteur avait été reçu par le président mauritanien Ould Abdel Aziz dans le palais ocre à Nouakchott il y’a quelques mois, lors de son passage dans la capitale mauritanienne pour l’anniversaire de son groupe artistique. À l’occasion, le grand concert tenu dans l’enceinte du stade olympique de Nouakchott, n’avait éveillé rien d’anormal pour l’ordre public. Oui…du PUBLIC, l’enjeu fondamental de l’exercice du pouvoir chez NOUS comme partout ailleurs. Nos dirigeants préfèrent nous voir en transe jubilatoire pour les divertissements pompeux qui inhibent L’Essentiel en Nous. Logiquement, ils sont amis pour ne pas dire complices avec ces artistes qui les aident à nous dompter finalement dans notre sort végétatif et fataliste. De l’autre côté, ils répugnent les voix portantes qui interpellent et éveillent les consciences . C’est bien le cas de l’intellectuel suisse d’origine égyptienne Tariq Ramadan qui a été refoulé par les autorités mauritaniennes hier. On ne veut pas du PUBLIC pour lui (cet arabe) à Nouakchott alors qu’on avait parrainé Baba Maal  (ce peulh) en bonus du PUBLIC. En quoi les conférences publiques de Tariq Ramadan pourraient être une menace à l’ordre public alors que le stade bondé pour Baba Maal était salué et soutenu par le gouvernement il y’a quelques mois. Les autorités craignent autre CHOSE. En effet le discours intellectuel qui éveille et appelle à une prise de conscience politique et citoyenne en toute LIBERTÉ, risque de dévoiler l’ordre usurpateur et injuste du pouvoir. Dans nos pays, ce dernier s’exerce contre les PEUPLES par les inégalités sociales et politiques. Le meilleur instrument de contrôle utilisé par un ordre étatique INJUSTE, c’est de maintenir les populations dans l’INGNORANCE. Le professeur Ramadan était invité en tant que humaniste, musulman et intellectuel qui parle à TOUS sans aucune référence catégorielle, ce qui peut perturber logiquement les logiciels de nos milieux dominants. S’il se serait présenté comme un dignitaire arabe issu d’une grande tribu égyptienne, on l’aurait auréolé de tous les honneurs et accueilli par un magma tribalo-religieux très SÉLECT. Nous sommes un pays de milles Ulémas, mais l’islam qui se veut VRAIMENT FRATERNEL, ÉGALITAIRE et ACCESSIBLE à tous devant DIEU et parmi les Hommes, dérange ce qui s’apparente à un clergé exclusiviste. 
Décodons, où se trouvent les manoeuvres qui nous menacent TOUS à terme..?? 
K.S 

Scandaleux et injuste : Tariq Ramadan interdit d’entrer en Mauritanie.


Scandaleux et injuste…!?

Apparemment les autorités mauritaniennes préfèrent accueillir un sommet arabe qui est un club d’exploitants des peuples que de laisser l’éminent Professeur Tariq Ramadan honorer ses invitations auprès d’organismes humanitaires et culturels. Le sommet arabe coûtera en préparation plusieurs millions d’Ouguiya dans un pays d’affamés, alors que la visite de Tariq Ramadan aurait aidé et boosté spirituellement, socialement, culturellement et surtout sur le plan humanitaire dans un pays où les gens modestes sont mis sur le compte du fatalisme sans assistance étatique digne de ce nom. Avec cette expulsion, un autre visage du gouvernement mauritanien se dévoile au grand jour. Mes pensées solidaires à l’association Main Dans la Main notamment son secrétaire général l’imam Abdoulaye Sarr que j’ai eu l’honneur de l’interviewer courant Mai en France (https://soninkideesjose.wordpress.com/2016/05/22/en-exclusivite-lentretien-avec-limam-abdoulaye-sarr-le-secretaire-general-de-lassociation-main-dans-la-main/), et à l’organisme humanitaire très actif La Marmite du Partage de Mr Khally Diallo Rochigneux.

Dans un communiqué diffusé via sa Page officielle Facebook, l’intellectuel suisse d’origine égyptienne annonce que c’est le 8 ème pays majoritairement musulman qui prend une pareille décision à son encontre. Notre pays fera partie de ces pays qui ont peur étrangement du message intellectuellement limpide et instructif du Professeur Ramadan. En France, on peut comprendre la mise en quarantaine académique à tort de l’intellectuel suisse, dû à des motifs passionnés et passionnels chez les milieux universitaires à son sujet, mais autre CHOSE motive son bannissement dans certains pays majoritairement musulmans. Le point commun entre l’Égypte du général putschiste SISSI , le régime usurpateur des Al-saud et de la Mauritanie sous un régime tribalo-féodal, est ce caractère allergique aux messages libérés pour leurs peuples respectifs. Tariq Ramadan est connu pour avoir un message pour plus d’engagement citoyen et d’ouverture à l’endroit de la jeunesse musulmane. Cet appel incite à une prise de conscience politique, sociale et intellectuelle pour réformer et participer à l’instauration d’un environnement plus JUSTE. Ah oui l’appel à la JUSTICE pour TOUS…?? Certains états majoritairement musulmans ont banni le mot JUSTICE pour Tous, de leur vocabulaire.  Ils nous ont habitués à être soumis et conditionnés à une lecture fataliste de notre sort. La pauvreté, l’éducation défaillante, les inégalités sociales, les pratiques esclavagistes et la mal gouvernance sont le fait du hasard ou dans l’ordre « des chanceux et des malchanceux ». Et toute voix qui éveille et interpelle les peuples en sommeil pour plus d’exigence citoyenne et participative, serait prise comme subversive et menaçante  pour un ordre étatique INJUSTE. Dans notre époque numérique et globalisée, la tromperie légendaire pour diriger tranquillement par le contrôle exclusif de la PAROLE, est devenue utopique. Par exemple, l’écrasante majorité des mauritaniens ayant accès aux canaux  modernes d’information, peut citer Tariq Ramadan, mais peu de gens peuvent se rappeler d’un seul propos d’une teneur intellectuelle marquante tenu par notre général Ould Abdel Aziz depuis son irruption publique dans le paysage politique mauritanien….par deux  coups d’état (2005 et 2008).

Mr Tariq Ramadan , le peuple mauritanien ne se reconnaît pas dans la décision de votre expulsion. 


K.S

Nouvelles d’ailleurs : Cécités et hypocrisies…


Nous sommes en guerre. Non pas une guerre conventionnelle, si tant est qu’une guerre puisse être conventionnelle, mais une guerre sale, une guerre qui pourrit les esprits, sclérose l’intelligence, mine toute tentative de dialogue, d’amour de l’autre à l’autre et de soi à soi. Une guerre de tranchées qui s’exacerbe régulièrement, au moindre événement. Derniers en date, l’expulsion des haratines qui « gazraient » un terrain qui n’était pas à eux mais qui était devenu leur seul chez eux et le Prix américain décerné à Birame. Et voici la machine à cris d’orfraie en branle, alimentée par les arrestations de membres d’IRA, avec force « témoignages » au moulin des médias officiels, histoire de bien chauffer les esprits et de « venger » notre honneur bafoué par la distinction américaine…

Comme si nous devions tenir les Américains et/ou les Occidentaux responsables de nos failles, dénis, et autres aveuglements. Pendant des années, nos autorités ont nié l’esclavage, arc-boutés sur le terme, fourre-tout et peu explicite, de « séquelles », envoyant raconter, partout dans le Monde, que tout va pour le mieux chez nous… Désastreuse stratégie de communication, vite démontée et gagnée par l’IRA. Puis virage soudain. Voilà mises en place des juridictions spécifiquement consacrées aux crimes d’esclavage. Je ne pense pas que ces tribunaux délocalisés n’aient eu pour but que de faire marcher l’industrie du bâtiment….

Nous avons nié, nié encore, tout nié, tout enfermé dans le noir de nos contradictions et hypocrisies. Nous avons fait, du déni, une politique, là où il aurait été plus simple, tellement plus simple, de dire : « Oui, il existe encore, chez nous, des cas d’esclavage. Ils ne sont pas légions. Mais nous nous battons contre et les nous punirons sévèrement ». Ben, non. Nous avons préféré ménager nos sociétés, ne pas « secouer le cocotier », ne pas faire de vagues, sachant que chaque groupe, CHAQUE groupe, chaque tribu, chaque ethnie, hormis les Wolofs, a pratiqué l’esclavage et possède, encore, en son sein, des « affranchis » ou considérés comme tels. Cela aurait mis en péril les chefferies traditionnelles et nos sentiments d’appartenance à telle ou telle caste ou ordre social. Attaquer ce phénomène de front aurait été attaquer les fondements mêmes de nos manières de vivre et de nous penser.

Nous avons voté des lois criminalisant l’esclavage mais les juges ne sanctionnent pas les maîtres, lors de cas avérés, petits arrangements entre gens de même milieu et de même culture, membres de ces entités où le groupe ou l’appartenance au groupe est monté en quasi-divinité et doxa intangible. Et, pourtant, malgré les terribles paroles de notre Président, balançant que « n’est esclave que celui qui veut l’être », cet état de fait persiste encore ; pas à grande échelle, certes, mais persiste… Ne serait-ce que désigner une femme ou un homme du vocable « esclave », c’est de l’esclavage, nonobstant toutes les arguties et subtilités qu’on m’oppose parfois sur la « compréhension » de ce vocable.

Chez nous, l’esclavage n’a pas de couleur de peau. Il existe partout. Nous avons construit nos sociétés sur le servage, la coercition, l’utilisation de « l’animal » homme. Nous avons tricoté nos mentalités sur cet esclavage légitimé, pendant des siècles, par nos fuqahas. Nous nous sommes positionnés dans ces espaces saharo-sahéliens grâce à la servitude. Et les plus gros bataillons des anciens esclaves sont les Haratines. Ils sont les plus nombreux et concentrent, sur eux, misère et désespérance. Et colère qui ronge les plus jeunes, souvent, colère et violence. Ils sont ce miroir terrible de nous-mêmes ; les Haratines et leur pauvreté, les Haratines et leur place dans nos sociétés et nos imaginaires.

Dire ceci expose, parfois, à des insultes et à des procès en « anti-beydhane »… Comme si dénoncer que ce sont les Haratines qui sont les plus nombreux, parmi les anciens esclaves ou toujours maintenus en esclavage – oui, ça existe encore ! – signifiait dénoncer sa « communauté ». Comme si nous nous devions d’une fidélité aveugle, absolue, aux « nôtres », fidélité qui voudrait que nous ne parlions jamais de nos maux. Comme si indexer ce qui ne va pas ferait, de vous, un traître aux « vôtres ». Non-sens absolu mais non-sens révélateur d’une société qui ne se pense qu’en termes communautaires, qu’en termes d’appartenance d’abord ethnique et non pas citoyenne.

Nous savons manier les termes « démocratie », « droits de l’homme » et « égalité des droits », alors que nous sommes et perpétuons une société de castes où chacun doit vivre à la place que lui ont défini nos façons ancestrales de voir et d’appréhender le monde. Nos stratégies matrimoniales sont bien huilées. Nos rapports de force à l’autre aussi. Une société qui pense et se construit en termes de noblesse, forgerons, griots, esclaves etc., etc., ne s’approprie les valeurs d’égalité et de droits de l’homme qu’en rapport avec la sphère du pouvoir. Jamais pour elle-même…

 Voilà nos limites. Voilà nos hypocrisies : demander, pour soi, ce que l’on n’accorde pas à tous dans un même groupe. Nous assistons à une extrême-droitisation des pensées. Celle-ci, non plus, n’a pas de couleur de peau. Elle est. Alimentée par les peurs, l’ignorance de l’autre, le refus de se considérer, non pas comme unique membre d’un groupe défini comme tel, mais comme citoyen d’un pays qui s’appelle la Mauritanie. Elle est. Manipulée par les pouvoirs successifs, par la construction patiente d’une identité nationale supposée telle et pas autre, par ce gommage, systématique, de nos différences, de ce qui fait la force et la beauté de notre pays : une nation arc-en-ciel, une nation multiple, une nation riche de ses langues, riche de ses passés, riche de ses différences, riche de son ciment commun, l’islam. Elle est. Véhiculée par des médias unicolores. Elle est.

Elle est, symbole de sociétés qui se cherchent une place et une raison d’être, sans voir qu’elles sont. Qu’elles n’échapperont pas à la mondialisation, à l’ouverture au Monde, aux autres. Qu’une société figée est une société qui se meurt… en entraînant les autres dans sa chute. Qu’une société qui ne vit que sur une splendeur présupposée et un passé « glorieux » est déjà morte. Salut,

Mariem mint Derwich 

Source crédit : lecalame.info

L’éditorial: Quand l’USA fait décapiter IRA


Freiner l’élan de solidarité internationale à la lutte d’IRA-Mauritanie : les trois prix Américains semblent être l’objet de l’ire des tenants du pouvoir mauritanien. Amateurisme ? Un système aux abois manquant toujours d’imagination et d’idées contre ses opposants qui dérangent réellement ? En tout cas, la quasi totalité du bureau exécutif du mouvement abolitionniste IRA est concerné par les dernières interpellations.
Une opération de décapitation d’IRA. Pour ce faire, le système qui triture la Mauritanie et les Mauritaniens a pensé, animé, manipulé, entretenu une rixe entre la police et des squatteurs. Ces squatteurs, populations pauvres et très démunies, occupaient le terrain d’un homme d’affaires, un spéculateur « terrien » connu pour avoir fait sa fortune dans ce domaine.
Les terrains de cet homme proche de certains officiers supérieurs sont en général jumelés et comparables à un quartier, en tout cas de véritables domaines, comme à l’image des appartements où se trouvent ses bureaux jouxtant une clôture immense, qui est sa propriété, située géographiquement à l’ouest du siège de la Délégation européenne…
Il est désormais connu que le prétexte de libérer par la force le domaine de l’homme d’affaires ami du système des pauvres qui cherchent là où habiter avait pour principal objectif d’enterrer IRA-Mauritanie qui, contrairement aux Américains (une organisation américaine) qui viennent de lui décerner un prix de lutte de non violence contre l’esclavage, n’est qu’un groupe de violents selon la thèse du pouvoir.
Comme d’habitude, c’est, cette fois, le wali de Nouakchott-ouest qui est le porte-parole du système pour cette mise en scène. Il passe à la TVM pour accuser 5 personnes d’être les meneurs de la bagarre entre les pauvres hères (des pauvres abandonnés par leur Président) qui veulent être fixés et déterminés sur leur sort et les forces de l’ordre venues les déguerpir. Ces pauvres qui craignaient de grossir les rangs des oubliés et laissés pour compte essayaient de résister à leur déguerpissement. Ils ne peuvent continuellement souffrir du fardeau des promesses non tenues et accepter d’être jetés dans les dunes loin de la ville et de la vie…
Ceux que le wali accuse (que Dieu le pardonne) ont en commun leur appartenance à IRA Mauritanie, le mouvement non violent à l’image de Martin Luther King, mais auquel le pouvoir impute des violences le jour même où deux derniers prix américains sont décernés aux leaders de ce mouvement : (2016 TIP Heroes Awards) les héros 2016 prix TIP par John Kerry, le chef du département d’Etat au nom du gouvernement américain.
Et pourtant, il est connu que les militants d’IRA ont été de tout temps réprimés par la police sans riposter, et envoyés aux hôpitaux pour des fractures (c’est le cas, la semaine passée, de Khamou et sa sœur). Certains des accusés du wali n’ont été informés de la bagarre où la police a, pour cette fois-ci, abandonné ses grenades et boucliers de défense aux manifestants et utilisé ses jambes pour se sauver, que par les réseaux sociaux. Cette partie de catch qui a valu aux militants d’IRA l’accusation de «rébellion, utilisation de la force contre les autorités administratives et judiciaires et appartenance à une organisation non reconnue» ne ressemble pas aux pratiques du mouvement IRA.
La bagarre où la police mauritanienne s’est fait bastonner avant de fuir devant les manifestants sent le goût amer d’une manipulation grossière, comme ce fut le cas contre le mouvement du 25 Février. La police mauritanienne (compagnies) est d’une méchanceté légendaire quand il s’agit de réprimer. Et les Mauritaniens ont de tout temps montré leurs talons contre les bombes lacrymogènes et les balles blanches. Ce mensonge d’Etat aussi n’a pas été bien réfléchi. Triste pays. Triste système. Pauvres citoyens. C’est le fait d’être administré par des derniers devenus premiers alors qu’ils ne s’y attendaient. Mais apparemment, ce pouvoir ne comprend pas encore que la Mauritanie a amorcé l’inévitable virage qui annonce l’apogée du système.
Inéluctablement, les Mauritaniens et la Mauritanie veulent écrire une nouvelle page de leur histoire, celle là positive. Une page qui va finir avec l’improvisation, la répression, la gabegie, le tribalisme, le communautarisme, le régionalisme, l’exclusion, l’impunité, l’esclavage et le mensonge… sève nourricière du racisme d’Etat. C’est dans ce pays où un sénateur est élu dans un département avec plus de dix fois de grands électeurs au même titre qu’un autre département qui envoie à son tour un sénateur. Où est la légalité citoyenne ?
Il y a deux choses sur lesquelles les Mauritaniens se rivalisent le mieux, deux choses contraires à notre religion, l’Islam : le mensonge et la peur. Deux choses qui commandent notre destin, destin d’un pays réellement perdu. Mais pourquoi refusons-nous de comprendre que nous partirons et la Mauritanie restera. Une Mauritanie une et indivisible.
Cette gifle consistant à embastiller les responsables de IRA et de simples militants ; cette gifle qui est plus destinée aux Américains qu’aux militants et sympathisants d’IRA Mauritanie ne distraira pas les Mauritaniens justes. Et ces Mauritaniens ne cultiveront pas la peur des autres comme le veut le système. La Mauritanie se fera avec ses blancs et ses noirs. L’Afrique en miniature.
Dieu pardonnera le wali comme la police mauritanienne, ils ne sont que des victimes comme ceux qu’ils affublent de tous les noms d’oiseaux, qu’ils répriment, torturent, arrêtent et gardent au secret avant de les déposer à la citadelle du silence (Dar Naim). Le wali et la police le savent, IRA est devenue plus une philosophie qu’un simple mouvement de quelques personnes qu’on peut faire disparaitre par de sordides montages d’une époque que l’on veut passée.
Le contexte est inapproprié, le prétexte mal pensé et le texte grossièrement ridicule car décousu. Un mensonge peu intelligible et pas du tout intelligent.
IRA Mauritanie, TPMN, Mouvement du 25 février et Mani chaari gasoil … sont des réactions contre l’injustice qui a trop duré dans ce pays. Des réactions pour une Mauritanie juste pour tous ses fils, y compris les éléments de cette police qui réprime et torture (le cas de Moussa Birane), elle-même victime, et ce wali qui, comme un aveugle-sourd-muet, se complaît dans l’exécution des ordres d’un guide qui ne lui sera d’aucun secours devant le tribunal de Dieu et celui de l’histoire.
La Mauritanie nous survivra et ces pauvres citoyens que ce pouvoir prive de liberté aura certainement le dernier mot devant ALLAH, Le Juge. L’inévitable JUGE sur lequel ces victimes peuvent compter. Son jugement est juste et sans recours. Devant LUI chacun de nous répondra de ses actes. Que Dieu nous garde d’être du camp des menteurs et des poltrons de ce bas monde.

Camara Seydi Moussa

Source crédit : saheljournal.info

​Soupçons de torture sur les détenus abolitionnistes kidnappés depuis le 30 juin.


Plusieurs faisceaux d’indices évoquent des soupçons que les détenus kidnappés aient été soumis à des pratiques inadmissibles de la torture. Si ces rumeurs arrivaient à être confirmées, on dirait que ces interpellations qui se sont déroulées comme des enlèvements purs et simples ne pouvaient éviter d’autres dérives plus affreuses. Les agents de services qui ont cueillis un après un ces détenus abolitionnistes, sans aucune procédure légale, doivent être identifiés. L’État mauritanien sous le féru du général Ould Abdel Aziz, porte « l’os IRA dans sa gorge » et n’épargnera RIEN à ceux qui courageusement, incarnent le fer de lance de la mouvance abolitionniste dans le pays.
Ce pays qui se définit comme une république islamique qui s’apprête à accueillir un sommet de la Ligue arabe, se cherche une monture d’État-nation qui allie son africanité et son arabité. Très longtemps les convenances coutumières d’un ordre social tribalo-ethnique primitif, transparaissaient dans l’arène politique très sélect. Une étroite minorité trans-communautaire faisait l’État et l’écrasante majorité subit dans un statu quo devenu intenable aujourd’hui. 

Une certaine conscientisation politique émerge au sein de la jeune génération qui refuse les cases préétablies tribalo-ethniques. Aujourd’hui, c’est le référent CITOYEN qui anime une prise de conscience militante et politique, en l’occurrence chez les gens d’IRA-Mauritanie. Cet aspect clivant de l’engagement du mouvement abolitionniste du président Biram Dah Abeid, ne laisse aucun mauritanien indifférent.  Et ceux qui sont suspectés d’avoir perpétré des tortures physiques et morales sur les kidnappés parmi les militants d’IRA-Mauritanie, ont très certainement leurs positions personnelles ne relevant pas que de l’exercice de leurs fonctions d’agent. Dans ce sens, en plus d’un État qui honnit l’approche transversale  du mouvement abolitionniste, certains agents zélés et conditionnés ne peuvent éviter de nourrir une Haine Viscérale à l’endroit des engagés encartés IRAnistes .
L’État mauritanien par ses sbires multiformes a essayé de casser l’élan citoyen du mouvement abolitionniste non reconnu par Nouakchott depuis sa création en 2008. Aujourd’hui, avec l’histoire de ces tortures présumées sur les détenus, les services étatiques essaient d’autres méthodes radicales pour déstructurer IRA. On a hâte d’être édifiés, sur les traitements subis par monsieur Balla Touré et ses camarades depuis leurs kidnappings à partir du 30 juin dernier. Leur dossier judiciaire est en « fabrication » et ils seront probablement condamnés et écroués , mais, ils auront la PAROLE LIBRE un jour insh’Allah. 
À suivre…!!!!

K.S

12-07-2016 21:45 – IRA-Mauritanie: Note d’information numéro 5

IRA-Mauritanie: Note d’information numéro 5












IRA-Mauritanie – Ce lundi 11 juillet, de nombreux 

militantes et militants d’IRA-Mauritanie sont descendus dans les rues de Nouakchottpour dénoncer les kidnappings qui continuent de viser les rangs de notre organisation.


Durant cette manifestation pacifique, les forces de l’ordre ont répondu par leur violence habituelle et plusieurs de nos militants ont été arrêtés : 

Cheikh Vall, Emehdi Ould Mouhamedou, Toutou Mint Sidi, Lalla Mint El Koryet Dida Mint Med El Hadi. Même si leur libération a été signalée tard la soirée, le militant Cheikh Vall reste introuvable.

De nombreuses personnes ont été blessées: El Hacen Ould El Mehdi, Khliva Ould Néma et Ahmedou Ould Kharrachy. Les blessures de Ahmedou Ould Kharrachy sont particulièrement graves car la sûreté avait donné des consignes aux éléments chargés de la répression de bien châtier les Maures qui osent se joindre aux autres composantes ethniques d’IRA pour manifester.

Au même moment où cette manifestation pacifique était violemment réprimée, le parquet se préparait à recevoir les détenus d’IRA arrêtés par la police et portés disparus depuis près d’une semaine. Ces détenus n’ont reçu ni la visite des membres de leurs familles, ni celle d’un médecin et ni même la présence de leurs avocats lors des interrogatoires. 

Les autorités mauritaniennes ont tenu à déférer les détenus d’IRA devant le procureur de la république tard dans la nuit, on parle même de 4 heure, en dehors des heures de travail; ce qui représente une énième violation grave des procédures judiciaires et des droits des prévenus. 

Les quatre chefs d’accusation sont : 1-Rébellion, 2-usage de la violence, 3-attaque contre la police judiciaire et les agents de la justice et 4-l’appartenance à une organisation non reconnue.

IRA-Mauritanie s’insurge contre la répression, dénonce la poursuite des kidnappings de ses militants et appelle ses vaillants militantes et militants à continuer à se mobiliser jusqu’à la libération de tous les détenus et la fin du racisme et de l’esclavage en Mauritanie.

La Commission de Communication

IRA-Mauritanie 

Nouakchott, le 12 Juillet 2016 

Source crédit : http://www.cridem.org 

11-07-2016 – L’ambassade de Mauritanie à Paris encore saccagée : Kassataya vous en livre les détails


Kassataya
– L’ambassade de Mauritanie à Paris, située rue Montevideo dans le très chic XVI arrondissement, a fait l’objet, la semaine dernière, d’une énième mise à sac.

Immédiatement, les regards se sont tournés vers le très controversé enrôlement des populations mauritaniennes que d’aucuns jugent discriminatoire envers les populations noires de Mauritanie. KASSATAYA.COM est allé a mené l’enquête et vous en dit davantage.

Mardi 5 juillet 2016. Comme souvent depuis l’ouverture d’un bureau d’enrôlement des populations mauritaniennes de France (et d’Europe), les locaux de l’ambassade sont pris d’assaut par des dizaines de Mauritaniens à la recherche de sésames de plus en plus précieux : visas, récépissé d’enrôlement, actes de naissance, déclaration de naissance et autres documents d’état-civil.

Il est un peu plus de 10 h ce mardi matin quand Souleymane S., la trentaine, pousse la porte de l’ambassade. Il manque de renverser un employé et se dirige vers l’arrière-cour où se trouve l’aile réservée à l’enrôlement. Souleymane S. est un habitué des lieux. Depuis un peu plus d’un mois, il court après un document attestant que son enrôlement a bien été validé.

D’après un témoin joint par KASSATAYA.COM, Souleymane S. avait commencé à montrer des signes d’énervement déjà jeudi 7 juillet. « J’étais assis juste à ses côtés et il n’arrêtait pas de protester. Il se plaignait de devoir effectuer des déplacements qui lui coutaient cher en temps et en argent et ne comprenait surtout pas qu’on retarde le traitement de son dossier alors qu’il remplit toutes les conditions. Un agent de l’ambassade lui proposa alors de lui laisser ses coordonnées afin qu’il puisse l’informer de l’évolution de son dossier et lui éviter de se déplacer » poursuit notre source.

Impatience

Mais, Souleymane S. trouve le temps long. Mardi donc, sans attendre, il se présente devant le responsable des opérations d’enrôlement pour s’enquérir, comme un rituel, de l’état d’avancement de son dossier. Voyant qu’il n’y a eu aucune évolution depuis jeudi, Souleymane S. se saisit d’une chaise et renverse tout ce qui se trouve à sa portée, y compris un ordinateur. Le responsable de l’enrôlement et quelques agents présents dans la pièce sortent précipitamment. D’autres interviennent pour Souleymane S.; celui-ci sort de la pièce mais s’énerve tout de suite après et renverse une benne à poubelle. C’est alors que l’ambassade décide de faire intervenir la police française qui embarque Souleymane S. immédiatement placé en garde-à-vue.

Des précédents

Ce n’est pas la première fois que l’ambassade de Mauritanie en France est sujette à ce genre de mésaventure. Rien que ces trois dernières années, deux cas similaires sont à relever comme le rapportait KASSATAYA.COM.

En mai, près de quinze étudiants avaient occupé l’ambassade de Mauritanie pour protester contre les discriminations envers les communautés dont ils sont issus. Les autorités mauritaniennes avaient porté plainte et le procès s’était soldé par la condamnation des étudiants à des peines légères.

Un an plus tard, en mai 2015, un individu répondant au nom de Ould Sidi, muni d’armes blanches s’introduisait dans le bureau de l’ambassadeur M. Wagne Abdoulaye Idrissa avant d’être maitrisé sans faire de victime. Contrairement à la précédente affaire, cette agression n’avait pas l’objet de plainte.

Un enrôlement à problèmes

Le fossé entre l’ambassade de Mauritanie en France et ses administrés ne fait que se creuser davantage depuis le lancement de l’opération d’enrôlement. Les raisons de ce désamour tiennent aux conditions d’accueil qui ne satisfont pas les usagers mais aussi à un problème de communication.

Selon les confidences recueillies par KASSATAYA.COM, « il y a une confusion entre les services consulaires, l’état-civil et les activités de l’ambassade à proprement parler. Le fait que les opérations d’enrôlement se déroulent dans les locaux de l’ambassade laisse penser que c’est la chancellerie qui en est responsable. Ce qui est erronée. En vérité, l’ambassade n’a aucun droit de regard sur ce qui se passe en matière d’enrôlement, d’établissement de passeport ou de visa. Tout dépend de Nouakchott et tout y est validé».

C’est donc au niveau du tout puissant administrateur directeur général de l’Agence Nationale du Registre des Populations et des Titres Sécurités M. M’Rabih Rabou Ould El Wely que se situe le nœud du problème. La décision de ne plus exiger un titre de séjour français pour l’enrôlement des Mauritaniens de France, la disponibilité de l’ex ambassadeur M. Wagne Abdoulaye Idrissa puis de son successeur Mme Aichetou Mint M’Haiham envers des administrés en désarroi ne sont pas suffisantes pour apaiser les rancœurs ni améliorer les relations avec les Mauritaniens de France.

Que vont faire les autorités mauritaniennes à présent ?

Cette nouvelle affaire met les autorités mauritaniennes dans l’embarras et le président Ould Abdel Aziz dans une grosse colère. Mais les options qui restent sur la table ne sont pas légion. Les autorités mauritaniennes peuvent poursuivre la fuite en avant en se barricadant davantage comme elles l’avaient fait il y a quelques années. Elles avaient engagé un procès contre les étudiants qui avaient occupé les locaux de l’ambassade.

La sécurité de l’ambassade avait été renforcée par l’affectation d’une demi-douzaine de policiers directement venus de Mauritanie. Trois d’entre eux avaient déserté leurs postes et demandé l’asile politique en France, rejoignant, dans une certaine mesure, les foules qui dénoncent les abus en Mauritanie. Aujourd’hui, les autorités envisageraient de s’attacher les services d’une agence de sécurité en France pour filtrer les entrées à l’ambassade.

Ce qui fait dire à une source interne que « ce n’est pas comme cela que les problèmes vont être réglés. Il faut nécessairement dissocier les activités consulaires de tout ce qui relève de l’état-civil. On peut établir des documents provisoires aux Mauritaniens qui ont besoin de régulariser leur situation auprès de l’administration française en attendant de pouvoir se faire enrôler en bonne et due forme. Mais on dirait qu’il y a une main invisible qui fait tout pour que certaines catégories de population ne puissent pas se faire enrôler même si toutes les conditions sont réunies ».

En attendant, toutes les activités telles que l’enrôlement, l’établissement des passeports et des visas sont suspendues jusqu’à nouvel ordre et l’accès aux locaux de l’ambassade strictement contrôlé.

Post Scriptum

Au moment où ces lignes sont écrites, lundi 11 juillet, M. Souleymane S. est revenu à l’ambassade mais n’a pu y accéder et aucun nouvel incident n’a été signalé. Les autorités ont fait intervenir la police française et ont porté plainte contre M. Souleymane S.

Nous avons essayé de joindre l’ambassade de Mauritanie en France en vain.

Par Abdoulaye DIAGANA pour KASSATAYA.COM
Source crédit : http://www.kassataya.com