● Affaire Boubacar N’djim : Les faits et la campagne

N’Djim a réussi à prendre la fuite sur le chemin du retour d’une audience au Tribunal le mardi 14 février 2023. Cette information a fait le tour des réseaux sociaux, avec des versions plus ou moins mensongères. Approché par nos soins, son avocat Me Bakary Konaté, invite les uns et les autres à arrêter cette campagne de dénigrement en raison du principe de la présomption d’innocence qui s’applique à son client.

Me Bakary Konaté dit avoir appris l’information de cette évasion au même titre que les autres. Il confirme toutefois avoir été contacté à deux ou trois reprises par son client. Parlant de la personne de Boubacar N’Djim, il assure que son client est une personne normale qui est connue pour ses actions pour le respect des droits humains et son engagement de soutien des victimes de l’esclavagisme moderne.

A cet effet, il appelle les uns et les autres à faire preuve de retenue sur les réseaux sociaux en attendant que les faits soient établis par la justice. Cependant, Me Konaté s’abstient de tout commentaire sur l’affaire de son client sous motif qu’elle est pendante au niveau de la juridiction compétente.

Par ailleurs, à travers un communiqué, la coordination des organisations africaines engagées dans la lutte contre l’esclavage et ses séquelles condamne fermement les campagnes de dénigrement à son encontre sur les réseaux sociaux qui violent ses droits fondamentaux et l’instrumentalisation de la justice par des organisations et des réseaux esclavagistes pour réprimer et persécuter les défendeurs des droits humains et abolitionnistes.

La Coordination exprime toute sa solidarité et son soutien à M. Boubacar. En effet, selon le même communiqué, l’arrestation de M. N’Djim se rapporte à un contentieux commercial qui faisait déjà l’objet d’une procédure civile au niveau du Tribunal de commerce, qualifié opportunément et injustement d’escroquerie pour justifier sa détention ou il semble victime de menaces, persécution et sévices.

La Coordination dit faire appel à un examen circonstancié de la situation actuelle de Boubacar N’Djim conformément à la législation en vigueur au Mali et aux engagements internationaux signés par la République du Mali.

Ibrahima Ndiaye

©️ via https://www.maliweb.net/faits-divers/affaire-boubacar-ndjim-les-faits-et-la-campagne-3013174.html

● Ganbanaaxun Fedde en Mauritanie renforce ses membres en plaidoyer [Lecalame]

L’organisation abolitionniste soninké ‘’Ganbanaaxun Fedde’’ en Mauritanie engage un vaste programme de Formation Plaidoyer contre l’esclavage au profit de ses membres et sympathisants. Il s’agit de permettre aux acteurs de la lutte anti-esclavagiste à l’échelle régionale de l’association de bénéficier d’un renforcement de leurs capacités. Cet atelier qui s’est ouvert, ce vendredi 3 mars à Nouakchott, est organisé par Ganbanaaxun Fedde avec l’appui de EMiFoc(Esclavage et Migrations Forcées ). Cette activité allie un volet formation et un volet sensibilisation afin ‘’ d’optimiser la diffusion du message promouvant la fin des pratiques d’esclavage par ascendance et le respect des droits humains. »Des représentants de l’association malienne de lutte contre l’esclavage par ascendance ‘’Donko Sira’’(Chemin de la connaissance) prennent part à cet atelier.

Cette rencontre s’inscrit dans la  » continuité des actions de sensibilisation et de formation déjà menées par le projet EMiFo.

Procédant à l’ouverture de l’atelier, M.Ladji Traoré député a salué la tenue de cette session en cette journée historique de la lutte contre l’esclavage. Il a remercié les organisateurs et leurs partenaires pour s’être associés dans cette lutte continue contre les pratiques esclavagistes. ’’Il n’y a pas de progrès pour l’humanité sans liberté et sans développement’’, a déclaré Ladji Traoré. Le dirigeant de l’Alliance Populaire Progressiste a évoqué les grands dangers actuels relatifs à l’émigration soldant le plus souvent sur des drames, l’humiliation et les expulsions s’appesantissant sur les derniers développements en Tunisie. Il a exhorté les participants à plus d’assiduité et à s’engager dans la lutte en mesurant l’importance et la noblesse du combat.

Quant au Dr Lotte Pelckmars, chercheuse belge, elle a insisté sur la nécessité d’un réseautage entre les organisations mauritanienne et malienne espérant des échanges fructueux et espérant.

Prenant la parole à l’ouverture, Mme Aminetou Mint Moctar, présidente de l’Association des Femmes Cheffes de Famille (AFCF) a abondé dans le sens de la mise en place d’une force de lutte commune contre l’esclavage en Mauritanie et au Mali.

S’adressant aux participants, M. Abdoulaye Sidi Traoré, président du mouvement ‘’Ganbanaaxun Fedde’’ a souhaité à ce que chacun d’entre eux comprenne que la lutte contre l’esclavage est ‘’un combat noble des droits humains’’.’’ J’ai souhaité m’adresser aux militants des droits humains ce jour tant attendu d’une manière solennelle et exceptionnelle, à travers ses représentations que sont les présidents, les membres de l’association. Vous êtes l’espoir et les représentants de notre communauté soninké dans nos pays respectifs’’, a-t-il ajouté.

Par la suite, Traoré a justifié la tenue de cet atelier par ‘’les enjeux qui sont les nôtres, dans ce monde en perpétuelle mutation et dans une communauté en mouvement. Ces enjeux sont économiques, sociaux, environnementaux mais également la consolidation de la cohésion sociale et l’unité nationale’’, a-t-il précisé. Avant d’entrer dans le vif du sujet, les participants, sous la houlette de Baliou Coulibaly, modérateur, ont notamment réfléchi collectivement à leurs attentes et à leurs besoins en matière de plaidoyer, qui guideront les discussions des prochains jours, avant de se scinder en groupes de travail.

Signalons que l’atelier se clôturera le 6 mars, Journée nationale de lutte contre l’esclavage en Mauritanie, avec une conférence ouverte au public sur la question de l’esclavage par ascendance.

©️ Via http://lecalame.info/?q=node/14333