14-04-2017 18:45 – Marche Pacifique de la Jeunesse Mauritanienne (MPJM) : Déclaration




MPJM – Nous jeunes de Mauritanie, issus d’horizons divers, et nourris d’une ferme volonté d’unité avons décidé de prendre notre responsabilité devant l’Histoire pour réaffirmer notre citoyenneté pleine et entière.

Car ce qui se joue aujourd’hui dans ce pays engage notre avenir. Nous ne pouvons donc rester sourds aux enjeux politiques qui se jouent en ce moment. Notre responsabilité, si nous ne voulons pas la trahir, c’est d’être dans l’alerte, voire dans la révolte, face à la déliquescence programmée de notre bien commun : la Mauritanie.

La marche pacifique que nous avons décidé d’organiser ce Dimanche 16 avril à 15H au carrefour BMD s’inscrit dans une logique de protestation citoyenne. Les conditions d’existence des jeunes mauritaniens sont aujourd’hui si étriquée, que nul épanouissement ne semble envisageable pour eux.

Une telle situation ne peut plus durer, car elle porte les germes d’une véritable explosion sociale. La jeunesse de notre pays ne peut continuer plus longtemps à faire l’objet d’un tel mépris de la part de la classe dirigeante. Classe qui se refuse à lui concéder la place qui lui revient dans la société.

Face à cette situation inacceptable, et pour améliorer sensiblement les conditions d’existence des jeunes, nous exigeons des mesures fortes et immédiates dans les domaines suivants :

• simplification des conditions d’enrôlement et d’obtention de documents d’état-civil

• formation des jeunes et leur implication dans les secteurs de décision

• création d’espaces de socialisation et d’épanouissement culturel et artistique

• Réforme en profondeur du système éducatif et revalorisation de l’école publique

• Réforme de notre système de santé avec une place plus importante accordée à la prévention

• La prise en compte des diplômes acquis à l’étranger dans les concours nationaux

L’ensemble de ces points est décliné en propositions plus détaillées dans un document qui sera adressé au président de la République.

SIGNATAIRES :

– Oumou Kane – Présidente ong AMAM

– Khally Diallo -journaliste

-Abdel Nasser Beibe – journaliste, ambassadeur de la commission internationale des droits de l’homme IHRC et ambassadeur de la fondation de la pensée arabe en Mauritanie

– Mamadou Aly Diallo, Chargé de communication activiste

– Amadou Aly Ba, Ingénieur Informatique

– Youssouf Diarra : Coordinateur/Superviseur Education-Développement et activiste

– Hawa Ba, chargée de marketing et communication

– Alassane Ba, Activiste

– El hadj Malick Diop, Manager de projets

– Amadou Diallo Président du groupe facerim

-Tidjani Hamet Mangassouba, activiste

Yacoub Ahmed Lemrabet Activiste

Tidjani Hamet Mangassouba, activiste

Yacoub Ahmed Lemrabet Activiste

Tidjani Hamet Mangassouba, activiste

Yacoub Ahmed Lemrabet Activiste

Tidjani Hamet Mangassouba, activiste

Yacoub Ahmed Lemrabet Activiste

– Tidjani Hamet Mangassouba, activiste

– Yacoub Ahmed Lemrabet – Activiste



Source crédit : http://www.cridem.org 

​En Mauritanie, l’ostracisme des Noirs est une volonté des hautes autorités. 

J’étais parmi le personnel de la radio Mauritanie pendant 4 ans au sein du service  Langues Nationales.

J’étais l’un des présentateurs des éditions Soninké maigres en temps et en contenu. À chaque fois je vais dans ma région d’origine, le guidimakha , je constate qu’aucune couverture n’est faite sur place. De ce fait, nos populations vivent dans un désert en matière de communication, et ce déficit fait partie d’une politique sournoise d’arabisation forcée promue par les autorités étatiques sous l’égide du général Ould Abdelaziz aujourd’hui.  

Ce putschiste arrivé au pouvoir par un coup de force contre le jeune régime démocratique du seul président civil en 2008, fait ses interventions en arabe mélangé avec son dialecte le hassanya. Nos populations du Sud Mauritanien sont exclues d’office d’accéder aux discours du président et cette réalité de citoyenneté de seconde zone ne m’a jamais laissé indifférent. 

Par exemple l’événement médiatique annuel appelé Face au Peuple, le président l’a fait dans plusieurs régions où dominent les populations arabo-berbères . 

Par ailleurs nos populations du Sud subissent un véritable calvaire administratif par les opérations d’enrôlement biométrique initiée depuis plus de 6 ans. 

Ce recensement a un seul but, c’est fabriquer une majorité artificielle au profit des arabo-berbères pour dominer et ostraciser les populations noires. 


Ces derniers temps, les services de recensement au sein de l’ambassade mauritanienne à Paris, sont arrêtés sans raisons valables. 

Ces décisions fréquentes font partie d’une logique  volontaire des autorités pour freiner la régularisation des citoyens negro-mauritaniens.

Ce qui a été constaté : « bien que pas seulement limiter à eux »…., parlant des difficultés liées au recensement,… « cela est particulièrement problématique pour les afro-mauritaniens… » souligne Philip Alston, le rapporteur des Nations-Unies en mission en Mauritanie du 2 au 11 mai 2016.


Aujourd’hui à l’étranger, plusieurs mauritaniens deviennent apatrides et d’autres perdent leurs emplois faute d’avoir des documents d’état civil à jour. 

Après avoir rendu impossible le recensement des parents par des mesures et des artifices racistes, le gouvernement génocidaire mauritanien de Mohamed Ould Abdel Aziz a décidé de sacrifier l’avenir de leurs enfants en leur fermant toute perspective par la prise d’un arrêté conjoint n° 15 en date du 20 avril 2016, des ministères de l’éducation et de l’intérieur et de la décentralisation qui « porte obligation pour tous les élèves, candidats à des examens, y compris l’entrée en première année du collège, de disposer de leur recensement biométrique, à partir de l’année scolaire 2016 – 2017 ». 


Cet arrêté « exclut tout élève qui ne se serait pas inscrit et ne disposant de sa carte d’identité nationale de prendre part aux concours ou examens ou même aux inscriptions dans les établissements ». Comment ces enfants peuvent-ils se recenser alors qu’on exige pour cela le recensement des deux parents qui, eux-mêmes, n’ont pas pu être recensés. 


Ils ne pourront plus prétendre à l’éducation, s’ils ne sont pas enrôlés. En effet, « ils ne peuvent pas aller à l’école au-delà du niveau primaire et ne peuvent pas se qualifier pour de nombreuses prestations gouvernementales », poursuit le même rapporteur. 


Il est temps pour que le monde libre vienne au secours des populations noires de la Mauritanie qui subissent les manoeuvres silencieuses d’un génocide biométrique qui ne dit pas son nom. Par ma modeste contribution,  j’essaie de porter un témoignage de cri d’alarme sur une situation intenable pour mon peuple. 



Aliou CAMARA, militant activiste et ex animateur à la Radio Mauritanie. 


Source crédit : via mail de l’auteur. 

​TRAGÉDIE DE MADIINA GUNAAS: LAISSER LE DESTIN TRANQUILLE!


Source Photo : compte FB Siikam Sy

La tragédie de Madiina Gunaas n’est ni le fruit du hasard ni la faute du destin; la responsabilité est humaine. En effet, des hommes et des femmes–mais surtout des hommes puisque nous vivons encore dans des sociétés où les femmes peinent à avoir leur place au soleil et même sous les arbres–ont échoué dans leur mission sécuritaire. La vue de carcasses humaines calcinées ne peut que susciter colères et indignations. Mais il faut dire qu’en Afrique, depuis des années, l’ange de la mort ne tue plus ; il a été remplacé par des hordes humaines. Voilà ce qui ne marche pas dans l’organisation des événements en Afrique.


SÉCURITÉ ROUTIÈRE : d’après une étude de « The Economist » datée octobre 2015, les routes africaines tuent plus que la malaria. Faut-il le rappeler ici que d’après l’Organisation Mondiale de Santé, en 2015, plus de 560000 personnes ont rejoint le monde d’Osiris par la fenêtre « malarianne » (malaria) Les routes sénégalaises tuent en moyenne 27.2/100000 habitants par an. La Mauritanie est à 24.5. La différence entre la Mauritanie et le Sénégal n’est pas à célébrer; elle est à pleurer. Ce chiffre est de 10.6 aux États-Unis avec pourtant près de 330 millions d’habitants et plus de 510 millions de voitures sur nos routes. Au Sénégal, le nombre de voitures avoisinent 350000 en 2010 et en Mauritanie, il est de 388000 pour la même année (Source: OMS). Et pendant les pèlerinages, les routes des pays africains tuent encore plus car chaque chauffeur est un ange de la mort privé. Il suffit de monter dans sa voiture pour être à un pas d’Anubis. Pourquoi? Etat des voitures, états des routes, indiscipline, alcool, vitesse, corruption, etc.… Je m’arrête là pour ne pas en succomber. 


SÉCURITÉ PHYSIQUE DES LIEUX ET DES PÈLERINS: pour un événement comme le Daaka ou le Maggal de Touba, l’absence de détecteurs de métaux est un crime. Cela veut dire que tout crétin peut se joindre aux foules et causer le chaos. Les entrées et les sorties ne sont pas contrôlées et ceci au moment où le terrorisme international fait sa lambada en Afrique. 


SÉCURITÉ ALIMENTAIRE : pendant les fêtes religieuses, chaque personne devient un restaurateur ou une restauratrice. Du « Tangana » au « Nebna » en passant par le « Seddana » tout est au banquet des pèlerins. De ce fait, le risque d’intoxication alimentaire est multiplié par le nombre de pèlerins et de restaurateurs. L’absence d’eau potable est un autre drame. Au Sénégal et en Mauritanie, vous pouvez fabriquer du poison et écrire là-dessus « Neexnama », « Hayyoo am » ou « Whakhyert » et les gens vont acheter pour boire, le sourire aux lèvres. L’insalubrité et l’absence de contrôle alimentaire font que chaque année, 91 millions d’Africains sont victimes d’intoxication alimentaire et plus de 137000 en meurent (OMS). La vente d’aliments et la restauration doivent être régularisées avant qu’on assiste à un drame similaire au massacre de Jonestown. 


PRÉPARATIFS : les chefs religieux sont aussi responsables de la sécurité des pèlerins que l’État. En effet, un chef religieux sans ses pèlerins c’est comme une bibliothèque sans ses livres. Ils doivent donc payer des consultants en matière de sécurité, de contrôle des foules, engager des compagnies de sécurité privées, faire passer des annonces à la télé pour éduquer les pèlerins sur les procédures d’évacuation en cas d’urgences, mettre sur place des hauts parleurs pour assister les individus, et travailler en tandem avec l’ETAT pour garantir la sécurité des foules. Pour quelques votes de plus, l’Etat ne doit pas démissionner devant ses responsabilités; les chefs religieux ne sont pas et ne font pas  l’Etat. 


LE RÔLE DE L’ETAT : l’Etat doit avoir des infrastructures en place et à la hauteur de l’événement. Les ministres de l’intérieur, de la santé, les états-majors doivent coordonner avec les organisateurs du côté des chefs religieux et les firmes privées et travailler ensemble pour mettre sur place une machine bien-huilée. Des opérations de préparations doivent être la routine, surtout dans ce Sénégal où chaque personne est marabout et chaque personne a son pèlerinage et sa Dahiira ou sa Ziara. Ceci permettra de s’assurer que les personnels sanitaire et sécuritaire coordonnent leurs Xalam, écoutent le même morceau de Samba Jabar Samb et sont près à intervenir de manière rapide et efficace. 


ÉVALUATION : après chaque événement, il faut évaluer et déterminer le déroulement, aussi bien dans sa phase de préparation que dans sont exécution. Il s’agira de déterminer ce qui a marché, ce qui n’a pas marché, les surprises etc.…et s’y préparer pour la prochaine fois. Ce rapport d’évaluation doit être revisité à l’approche de chaque événement majeur et mis à jour après cet événement. Il constituera une sorte de plan de référence continu. 


Voilà certains de nos maux et voilà certains des remèdes. Et comme vous le voyez, cela n’a rien à avoir avec le DESTIN. La responsabilité individuelle et collective passe avant le destin. Si nous ne changeons pas nos comportements,  alors Amduat est là pour nous accueillir en masse et à bras ouverts. 


Prières pour les victimes et leurs familles. 


Siikam Sy



Source crédit : Post Facebook Siikam Sy