● Armepes-France et moi | J’y suis désormais un militant simple comme par le passé.

Un exercice remémorant peut tenir lieu d’un utile témoignage pour notre communauté militante d’appartenance ainsi qu’à l’endroit de l’opinion publique. L’Association des Ressortissants Mauritaniens pour l’Eradication de la Pratique de l’Esclavage ses Séquelles (ARMEPES-France) a compté amplement dans mon cheminement militant pour la défense des droits humains. J’avais assisté courant 2011-2012 pour la première fois à une réunion d’information et de sensibilisation de l’association au sein d’un foyer parisien (Rue de la Fontaine au roi ou rue desargues). Impératif professionnel oblige, je n’avais pas pu rester jusqu’à la fin, mais ce jour et les échanges observés et entendus entre les responsables initiateurs et l’assistance m’ont touché à fond. J’y avais détecté un matching idéologique idoine (une correspondance) avec des idéaux enfouis en moi depuis ma jeunesse. Les hommes présents âgés pour beaucoup de plus de 45 ans, très motivés, prêchaient pour l’égalité sociale et une prise de conscience collective à l’endroit de la communauté soninké. L’objectif clé :  il faut oser aborder nos tares sociales et les éradiquer. Ainsi, un tabou était brisé publiquement et surtout collectivement pour un monde des tabous (soninkara) au sein duquel les pratiques et les comportements doivent être imités, mimés, suivis et surtout transmis pour perpétuer une structure sociale globale qui allie insidieusement interdépendance, fonctionnalité et subordination. En résumé, un conditionnement bien tenu qui a un génie coriace d’être même voyageur avec les éléments sociaux. Les Hommes ne se valent pas au village et ici dans les foyers à Paris ou à Barcelone… on y tâche de reproduire les mêmes schémas. Donc… la révolte ou l’élan révolutionnaire était attendue le temps passant, l’initiative associative avec la création d’Armepes-France en 2010 fut le déclic collectif qui allait marquer à jamais la communauté soninké…notamment avec la massification militante enclenchée par le Forum-mouvement Ganbanaaxun Fedde (créé le 5 octobre 2016 par M. Gaye Tene Traoré, à l’époque SG d’Armepes-France).

Et, avant cette occasion pionnière pour moi, un grand-frère et compatriote originaire du Guidimagha, M. Moussa Traoré m’avait parlé brièvement de cette association lors d’un événement militant de la diaspora à Paris (une manifestation ou un sit-in). Je tiens à manifester ma fraternelle reconnaissance à lui et à d’autres frères et camarades connus dans le sillage de cet engagement humaniste. Dans ce réseau social Facebook, notre contribution s’était inscrite courageusement dans une dynamique de communication et de sensibilisation pour un changement de mentalités dans nos communautés. Avant 2016, je ne tenais aucune position attitrée dans l’instance dirigeante de l’association Armepes, mes activités étaient logées dans le registre d’un militantisme électron-libre et passionné par la chose ou la sauce médiatique. Notre première contribution diffusée en septembre 2013 avait été signée avec la mention membre de l’Armepes-France… lire http://www.soninkara.com/societe/organisation-sociale/contribution-la-fierte-soninkaxu-en-questions.html. Un élément qui avait été repris en format papier dans « La Nouvelle Expression » (Numéro 190 du 30 septembre 2013) du journaliste mauritanien M. Seydi Moussa Camara qui se distingue par une plume engagée et progressiste.

Par la suite l’option d’un Blog https://ecrit-ose.blog/ s’est opérée très naturellement courant 2014. Une plateforme d’apprentissage qui m’était devenue nécessaire et dédiée à communiquer et à faire passer avec nos moyens (qui restent perfectibles) les contenus d’un plaidoyer militant à l’opinion publique la plus large possible.

Mon intégration à l’instance exécutive de l’association a débuté en novembre 2016 parmi l’équipe chargée de la communication, et mon interview en 2020 chez RMI-info.com https://rmi-info.com/entretien-de-rmi-avec-koundou-soumare-de-ganbanaaxun-fedde/, est un élément de référence liée à la fonction occupée.
De 2016 à 2024, j’ai apprécié et beaucoup appris humainement et intellectuellement au sein d’une belle équipe dirigeante dynamique et motivée avec nos facilités et nos limites pour une grande et laborieuse Mission. Cette Cause humaniste pour l’égalité sociale et citoyenne au sein de nos communautés et par extension dans nos pays. La vedette étant et restant la CAUSE, mon approche est la suivante : tâchons d’accepter en toute modestie notre ancrage comme un maillon d’une frise temporelle d’un cheminement militant. Sans le Tout dans sa globalité et aussi dans sa complexité, l’élémentaire devient dérisoire et peu porteur au final.

Le 8 décembre dernier, nous avons choisi un nouveau président, mon frère et camarade M. Aboulaye Traoré, voir https://ecrit-ose.blog/2024/12/08/%e2%97%8f-lassemblee-generale-darmepes-france-lelection-dun-nouveau-president/. Ce samedi 26 avril 2025, lors d’une assemblée générale, la nouvelle équipe exécutive a été dévoilée et j’attendais cette étape importante franchie pour diffuser la présente communication en guise d’un testament militant d’étape. Mon choix de prise de recul et de recentrage sur sur d’autres champs, avait été compris par notre nouveau président. À qui et à sa nouvelle équipe, je leur souhaite un fructueux mandat pour la poursuite et la réalisation de nos objectifs visionnaires d’utilité sociale et communautaire pour l’avenir d’un vivre-ensemble soninké autre qu’un suprémacisme social foncièrement nuisible, intégriste et conflictogène.

Et, militant, je le suis… je le resterai désormais en simple élément parmi la vaillante communauté militante.
Je m’autorise un brin d’humour en annexe, à ces personnes qui ont l’habitude d’exploiter les contenus du Blog et nos noms in texto auprès des services de l’asile, elles doivent faire gaffe….parce que nous changeons également. Les confessions et les indiscrétions ne manquent pas venant de ce milieu à services en coulisses. Comme ce ressortissant soninké du Guidimagha me disant, grand « j’ai cité ton nom lors de mon entretien à l’Opfra« . Et ces services administratifs passent occasionnellement faire quelques courses dans nos données en ligne.

Le BLOG https://ecrit-ose.blog/, notre Blog reste ouvert comme un portail communicationnel avec responsabilité et crédibilité au besoin de la CAUSE.

Ci-joint, l’entretien avec le président M. Aboulaye Traoré https://ecrit-ose.blog/2025/02/18/%e2%97%8f-le-grand-entretien-du-blog-avec-le-president-de-lassociation-armepes-france-m-aboulaye-traore/


27 avril 2025

Koundou SOUMARE, militant d’Armepes-France.

● Mauritanie | Des leçons à retenir sur des sujets récents et brûlants | Par M. Cheikh Mohamed Diarra

Le cas de Selibaby:

Nous sommes capables de nous désolidariser des nôtres lorsque qu’un acte non-honorable est posé. Lorsque certains des nôtres affichent une face sombre, tout le monde s’indigne.

Oui, ceux qui ont posé l’acte de Selibaby sont des nôtres,  sont nos frères,  nos cousins, nos amis,  nos oncles et nos pères. S’il y’a une chose à remettre en question en priorité ici c’est notre éducation,  notre mode de vie, nos tares et nos réalités qui peuvent conduire à des actes injustes, inouïes et barbares. L’acte de Selibaby est certes médiatisé mais pas isolé. Chaque jour des actes pires que cela sont commis. Ne nous voilons pas la face.

Le sort des étrangers :

Lorsque des témoignages ont fusé sur les réseaux concernant des traitements indignes infligés à une certaine catégorie d’étrangers en Mauritanie, nous avons entendu des personnes parmi les soutiens du système politique Mauritanien s’offusquer en condamnant des actes qui n’honorent pas la Mauritanie.
Ils se sont désolidarisés totalement du pouvoir actuel.
Mieux encore, ils se sont lavés les mains en jetant en pâture leurs camarades, appartenant pourtant au même système, issus de la  communauté blanche avec des phrases du genre « Tout ça c’est leur faute parceque ils n’aiment pas les étrangers, surtout les subsahariens ».

Ces soutiens du pouvoir, depuis toujours, n’ont d’ailleurs pas apprécié lorsque j’ai déclaré, devant eux, que ce n’est pas une question de noir ou de blanc mais de loi. Une loi s’adopte  généralement à l’assemblée. De plus, notre assemblée n’est pas un parlement Maure mais une Assemblée Nationale Mauritanienne où toutes les communautés nationales se côtoient, chaque jour.
Pourtant ces mêmes voix restent silencieuses  face à d’autres actes plus inhumaines, plus désolants, plus injustes et plus indignes.
Souligner cela, c’est dire ô combien une profonde remise en question est nécessaire.

Qu’est ce qui nous poussent à nous indigner sur un sujet et à rester silencieux sur un autre peut-etre plus grave?
Est-ce la peur de perdre quelques privilèges,  imaginaire parfois.

Pourquoi traitons nous les choses avec autant de sélectivité ?
Est-ce la honte ou la crainte d’être démasqué.
La peur que le monde se rend compte, enfin, de nos mensonges et manipulations qui nous ont donné et continuent de nous donner un certain statut, imaginaires souvent.

S’indigner pour le non respect des droits d’un étranger est tout à fait louable mais à quand l’indignation pour la privation de droits à la citoyenneté de tous ces Mauritaniens et pour toutes ces inégalités sociales ?

À ceux qui veulent voir ce système se perpetuer dans le seul but de protéger des intérêts personnels, votre indignation ici est non seulement sélective mais manque surtout de sincérité.

Votre humanité ne s’exprime que lorsque vous êtes sur le point de perdre la face. Vous qui avez contribué à installer un climat malsain, tout en vous faisant passer pour des anges qui veuillent sur les populations.

En somme, si nous sommes capables de nous désolidariser dans les moments difficiles,  pourquoi ne le sommes nous pas dans les moments faciles face à n’importe quelle injustice?

• Par M. Cheikh Mohamed Diarra