VOA Afrique – Le dernier rapport de la Commission nationale des droits de l’Homme en Mauritanie s’est beaucoup focalisé sur l’esclavage.
C’est pour dire que désormais on évoque le phénomène sans tabou. C’est en tout cas le message de la Commission. Mais des ONG locales restent méfiantes et demandent l’application des textes à la lettre.
« Nous avons parfois des ONGs qui déclarent des cas d’esclavage sans être documentés et malheureusement, ça fait tache d’huile sur la place internationale, alors que nous savons qu’au fond, certains de ces cas ne sont pas documentés. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de cas d’esclavage. Nous sommes prêts à les affronter, mais prêts à affronter des cas réels », affirme le président de la CNDH, Maître Ahmed Salem Bouhoubeiny.
La wilaya du Guidimakha est arrivée en tête des toutes celles du pays quant aux données relatives au coronavirus, qu’il s’agisse du nombre de cas actifs ou encore du nombre de guérisons.
Selon les données publiées samedi par le ministère mauritanien de la santé, ses services ont enregistré 99 cas actifs de la maladie dans cette wilaya, dépassant celles de Nouakchott réunies où le nombre de cas actifs est de 87.
Lors de la dernière journée le Guidimakha a enregistré le plus grand nombre de cas, 6 au total, deux à Sélibaby et quatre à Gabou.
Cette wilaya arrive encore entête s’agissant du nombre de guérisons lors de la dernière journée, 20 au total, neuf à Sélibaby, six à Gabou et cinq à ould Yengé.
Le ministère mauritanien de la santé avait annoncé vendredi soir avoir circonscrit la propagation du virus dans la wilaya du Guidimakha, réaffirmant que les foyers apparus à Sélibaby, Gabou et ould Yengé ont été maitrisés.
Le ministère a rassuré les populations et les personnes résidentes en Mauritanie quant aux indicateurs généraux de la situation épidémiologique stables par rapport au nombre de cas enregistrés, réaffirmant cependant la nécessité de respecter les mesures de prévention, la distanciation sociale, le port du masque te le lavage des mains.
On dirait qu’un certain intérêt pour un ordre laïc est un arrière-garde idéal pour un athéisme militant voguant entre les lignes dans nos milieux. Un défi intellectuel et social éminemment épineux dans les années à venir. Et surtout si nos lettrés en sciences religieuses ne se mettent pas à jour urgemment par la multi-disciplinarité sur tous les pans de la Science. Aujourd’hui , on verrait en direct la station spatiale internationale en mouvement avec hommes à bord nous permettant la vue arrondie du globe terrestre, et en même temps certains dits lettrés religieux se fourvoyant en fables « comme thèses religieuses » disent que la terre est plate. Les menaces pénales et autres pesanteurs d’ordre social qui tiennent visiblement la ruée athéiste aujourd’hui ne seront pas efficaces dans l’avenir, il en faut autrement d’une approche décisive et édifiante intellectuellement. Il faudrait des bonnes têtes qui vont marier par l’intelligence La Foi (Sens Essence) et la Science (Utilisation Technique) de notre GRANDE AVENTURE qui n’a Rien de hasardeux. On peut Croire et profiter d’un environnement public laïc mais l’athéisme militant se veut areligueux avec une dose d’extrémisme même de violence verbale à l’endroit de certaines consciences.
Jérusalem Al-Aqsa : Salah ad-Dîn connu Saladin la reprit vers 1187 après 88 ans de domination croisée… Hier comme aujourd’hui tout est rapport de force !
À l’époque, les forces antagonistes se jaugeaient en puissance chevalesque avec épées et boucliers, aujourd’hui nous vivons les conséquences amères des accords Sykes – Picot (courant Mai 1916). Et surtout les forces antagonistes sont dans un déséquilibre abyssal. Il y a d’un côté, de la Nono-science et du nucléaire dans diverses applications Hi Tech, de l’autre côté il y a une vaillante résistance « mains nues » en interne. Après autour, il y a un grand ensemble concerné mais mis au pas. Dans cet ensemble, il y a une élite politico-affairiste vendue dans la géopolitique business, et une autre élite politico-religieuse qui est dans la littérature mélancolique et eschatologique en se lamentant vers les cieux…en attendant le messi éventuellement…! Et nous « Noirs », ça serait mieux qu’on soit témoins justes porteurs de Message de Paix et de Pardon par ce qu’on a enduré historiquement sous le joug idéologique et religieux DÉTOURNÉ des uns et des autres.
En 1948, paraissait chez Robert Laffont, « La Puissance et la Gloire » de l’écrivain anglais Graham Greene. François Mauriac (1885-1970) a la charge de la préface. Il écrit dès les premières lignes « c’est bien au coeur d’un mystère familer que Graham Greene m’introduit . » Familier certainement car « La Puissance et la Gloire » est l’oeuvre d’un romancier catholique. Donc, Mauriac sentait le réveil d’un enfouissement confessionnel, qui dort chez la majorité de l’élite intellectuelle française. Il n’est pas du tout surprenant d’apprendre la résurgence des discours pondérés à l’endroit des religions. Certains disent que les encyclopédistes avaient congédié Rousseau par infraction confessionnelle. Voltaire écrira pourtant Zadig ou la destinée. Une œuvre fondamentale puisqu’elle reprend furtivement un récit connu : le voyage initiatique de Moussa par Kidr.
Revenons à Mauriac pour comprendre Buisson. Il écrit donc dans sa préface : « un catholique français ne s’introduit dans l’Église que par la porte principale ; il est mêlé à son histoire officielle ; il a pris parti dans tous les débats qui l’ont déchirée au cours des siècles et qui ont surtout divisé l’Église gallicane. Dans tout ce qu’il écrit, on découvre d’abord s’il est du côté de Port-Royal ou des Jésuites, s’il a épousé la querelle de Bossuet contre Fénelon, s’il est du bord de Lamennais et de Lacordaire ou si c’est avec Louis Veuillot qu’il se sent accordé. »
Plus loin, Mauriac suggère » cet État que vous décrivez, qui traque le dernier prêtre et l’assassine, est bien celui-là même que nous voyons s’édifier sous nos yeux. »
Mauriac nous dit en filigrane que les intellectuels français, du moins de son temps, et par extension ceux de nos jours, sont habitués par les controverses catholiques. Mauriac fixe les intellectuels français entre les vénérations et les exécrations du fait religieux.
Et les Musulmans dans tout cela, me diriez-vous? Les langues se délient à leur propos, notamment concernant la Civilisation de l’Islam. Les orientalistes étaient de fins connaisseurs de l’apport incommensurable de l’Islam à l’Humanité. En France, on trouve de riches bibliothèques. Parmi les références dans ce domaine : Dominique et Janine Sourdel ont produit un classique en 1983 chez Arthaud. Un monument intitulé » La Civilisation de l’Islam classique »
Un autre grand philosophe anglais, bien qu’il fût un moment « antireligieux », a consacré de belles pages à l’Islam dans son grand ouvrage : Histoire de la philosophie occidentale (Gallimard 1953). D’ailleurs lorsque Buisson parle de « Civilisation et Humanité », ce n’est point-là une réinvention de l’eau chaude. Russel, décédé la même année que Mauriac, écrivait : » Durant tout le Moyen Âge, les Musulmans se montrèrent plus civilisés et plus humains que les chrétiens qui persécutèrent les Juifs, surtout aux périodes de fanatisme religieux. Les Croisades furent le prétexte de cruels pogroms. Dans les pays musulmans, au contraire, les Juifs ne furent presque jamais maltraités. Ils contribuèrent, tout spécialement par les Maures d’Espagne, à diffuser l’enseignement Maïmonide (1135-1204) qui naquit à Cordoue, et considéré souvent comme la source initiatique de la philosophie de Spinoza (P. 340).
Buisson fut l’un des conseillers les plus influents de Nicolas Sarkozy. Ce dernier n’a jamais été tendre avec les musulmans de France. Il a traité leurs enfants de racaille sous les fenêtres de leurs mères. Le rapport conflictuel est né des injections paternalistes des autorités françaises. Mais souvent du caractère très écolier de la posture française vis-à-vis des citoyens musulmans.
Selon les officiels, l’Islam de France, comme on aime le dire dans les sphères de la bien-pensance, doit impérativement se muer pour devenir Islam des Lumières.
C’est là un paradoxe franco-français, faire la révolution pour la liberté pour contraindre une partie de ces citoyens à un assimilationisme forcené. Nous le voyons bien, c’est la tournure qu’a pris le débat sur la laïcité. Face au refus des injections d’une certaine classe politique, les musulmans se retrouvent accusés de séparatisme. Ici, les musulmans de France tiennent la république française par ses valeurs. Elle ne peut se dérober, elle qui inscrit en lettres d’or au frontispice de ses monuments sa devise : « Liberté, Égalité, Fraternité ». Hélas, les Lumières semblent éclairer d’autres desseins. En ce sens, écoutons un autre grand ami de la Culture helléniste, Léopold Sedar Senghor (1906-200), le poète président qui disait dans son poème « Prière de paix » ceci de très révélateur sur la France : « Oui, Seigneur, pardonne à la France qui dit bien la voie droite et chemine par les sentiers obliques Qui m’invite à sa table et me dit d’apporter mon pain, qui me donne de la main droite et de la main gauche enlève la moitié ».
Enfin, sur la femme musulmane, la boutade de Buisson semble plaire à plus d’un. Là encore rien de nouveau sous le soleil. Avant lui encore, Marc Edouard Nabe, et tout récemment Michel Onfray avaient tenu des propos similaires.
C’est qu’en réalité, une certaine classe dirigeante veut imposer la laïcité comme une nouvelle en France en l’habillant des oripeaux républicains. Seulement, il faut revoir le discours et la méthode. Faire usage du bon sens sans oublier ce précieux conseil de Hamlet à sa mère « Saisis une vertu si tu ne la possèdes pas » .
L’honorable député Birame Dah Abeid, président du mouvement IRA et porte-étendard de la lutte anti-esclavagiste en Mauritanie continue à s’attirer les foudres non seulement de certains milieux du pouvoir qui voient d’un mauvais œil son rapprochement avec le président Ghazouani mais aussi et paradoxalement de certains cercles féodaux négro-africains qui assistent impuissants au ralliement massif de certains des leurs à cette icône.
En effet Birame défend exactement les mêmes causes que ses frères négros-mauritaniens et il le fait d’ailleurs beaucoup mieux avec le style efficace qu’on lui connait : Crier haro sur les injustices pour faire bouger les lignes. Et sur ce plan, contrairement à ses prétendus adversaires a toujours posé des actes concrets.
On peut citer entre autres en Mai 2011 l’audacieuse marche de IRA sur INAL pour commémorer l’exécution barbare de 28 militaires négros mauritaniens le 28 novembre 1990.
Des actes similaires ont été régulièrement posés par le président du mouvement IRA ça et là dans la vallée, à Sori Malé, à Wothi…
L’homme s’est toujours dressé contre l’expropriation des terres de la vallée mais aussi pour le passif humanitaire.
A l’Assemblée Nationale il a défendu avec bec et ongles la nécessité de mettre fin au génocide biométrique et d’enrôler les populations de la vallée.
Il y a quelques jours, Birame qui séjourne actuellement à Dakar a rendu visite à la famille de feu Aljouma CISSOKHO décédé le 1er Février dernier à Matam. Cet ex cadre du ministère de la pêche fut le président de l’association des réfugiés mauritaniens au Sénégal et son porte-parole.
Dans la foulée le leader du mouvement abolitionniste a eu droit à un vibrant hommage prononcé au siège de l’ONG Jamra par Mr Makhtar Bamba Guèye, membre du Bureau Exécutif de cette honorable organisation sénégalaise.
Pourquoi alors pourrait-on se demander avec un bilan aussi reluisant en faveur des négro-mauritaniens, ces derniers ou du moins certains d’entre eux lui en veulent et lui font la guerre à travers notamment de violentes campagnes de lynchage médiatique orchestrées sur les réseaux sociaux.
Comment peut-on expliquer ce paradoxe car les Haratines et les Négros mauritaniens mènent le même combat et auraient dû le faire main dans la main. C’est en effet le chemin le plus court vers la délivrance.
L’inimitié entre ces deux communautés remonte aux événements de 1989 lorsque le pouvoir de Moawiya avait joué la carte Haratines contre négro-mauritaniens. Et depuis cette date le torchon brûle et les pouvoirs successifs se sont évertués à jouer cette carte comme on l’a vu récemment avec la crise des terres à Ferrala dans le département de Mbagne.
Tout est savamment mis en œuvre pour éviter toute jonction entre Haratines et Négro-mauritaniens.
Et sur ce plan également c’est Birame Dah Abeid qui a su franchir le Rubicon malgré les conseils en coulisses du pouvoir déchu.
C’est ainsi que le mouvement IRA regroupe en son sein des éléments de toutes les communautés y compris dans sa direction qui a été très souvent noyauté par des taupes à la solde du pouvoir ou de ses acolytes.
Et c’est tout le contraire au sein des partis négro-mauritaniens qui virent tous au monolithisme ethnique.
Ces partis auront tout à gagner en coordonnant leurs actions avec l’étoile montante de la classe politique mauritanienne Birame Dah Abeid classé 2ème lors de la dernière élection présidentielle damant ainsi le pion à des candidats soutenus chacun par d’importantes coalitions de partis et d’initiatives.
Le président du mouvement IRA en voie de légalisation avec le parti RAG devient ainsi un jocker incontournable de la scène politique nationale, une place gagnée haut la main par une lutte pacifique qui a débordé les frontières nationales et fait aujourd’hui de Birame un leader panafricaniste.
Mohamed Baba – Il y a de cela deux semaines, vers le milieu de ce mois béni du Ramadan, une famille de H’ratine (anciens esclaves ou descendants d’esclaves) se présentait devant le Cheikh d’une Mahadra (école coranique) du lieu-dit El Beldou Atteyib (Wilaya du Brakna, sud de la Mauritanie) pour lui demander de liquider l’héritage de leur défunt de père.
Le père, feu Mohamed Ould Hmeydi, a laissé derrière lui une fille, la mère de cette dernière et une coépouse. Il a aussi, comme membres de sa famille proche, deux demi-frères du côté de sa mère. L’héritage consiste en un troupeau de petit ruminants et une modeste somme d’argent.
Le Cheikh de la Mahadra s’excusa de ne pas pouvoir procéder à la répartition de cet héritage mais suggéra aux requérants de s’adresser, pour cette affaire quelque peu compliquée, à l’Imam de la Grande Mosquée de Nouakchott, Ahmedou Ould Habibou Errahmane, surnommé aussi le « Mufti de la République ». Pour les encourager, il leur donna le numéro de téléphone personnel du grand jurisconsulte.
Contacté par téléphone, le Mufti de la République n’hésita pas une seconde avant d’énoncer son verdict, seul d’après lui, conforme à la Chariaa (loi divine) :
1- la moitié (1/2) de l’héritage revient à la fille (unique) ;
2- les deux coépouses se partagent le huitième de l’héritage (1/8);
3- le reste, c’est-à-dire les trois huitièmes (3/8), va aux anciens maîtres du défunt alors que ces derniers l’avaient affranchi de son vivant !
Nous sommes, là, en présence d’une éclatante manifestation de l’ambivalence du système judiciaire en Mauritanie. En effet, la justice en Mauritanie est rendue selon deux types de droits, le droit positif censé appliquer les lois votées par les législateurs et le doit traditionnel rendu par un réseau de jurisconsultes (Cadis) qui appliquent des règles édictées selon leur interprétation, parfois très personnelle, de la Chariaa (loi divine) et charriant des scories de pratiques d’un autre âge. Le droit traditionnel règne, parfois en maître, dans les domaines des affaires familiales et de l’héritage.
L’Imam Habibou Errahmane, auteur de ce verdict, fait autorité au sein du système judiciaire traditionnel. C’est à lui que l’Etat confie, contre grasse rétribution, le prêche hebdomadaire de la prière du vendredi, prêche diffusé sur les antennes de la radio du service publique. C’est derrière lui que se rangent, lors des prières des deux grandes fêtes religieuses de la communauté nationale, Id El Adha et Id El Fitr, le Président de la République et l’ensemble des hautes personnalités de l’Etat.
Sa Fetwa (verdict) est donc tout sauf anodine. Or cette Fetwa consacre, clairement, l’esclavage dans sa forme la plus abjecte. Elle stipule que les biens que l’esclave a acquis (même après avoir été affranchi) sont la propriété de son maître. L’esclave ne pourrait donc jamais posséder. Par exemple, si feu Mohamed Ould Hmeydi n’avait pas laissé d’héritier, ses biens reviendraient, en totalité, à ses anciens maîtres.
Il se trouve que les magistrats mauritaniens doivent aussi appliquer le droit positif, celui édicté par les législateurs. Il se trouve aussi que le Parlement a voté, le 12 août 2015, une loi hissant l’esclavage et les pratiques esclavagistes au rang de crime contre l’humanité, imprescriptible. Ce crime imprescriptible vient d’être brillamment consacré par le « Mufti de la République », dénomination qui constitue, en elle-même, un oxymore d’une très grande éloquence.
Cette affaire est emblématique de l’ambiguïté de l’Etat mauritanien devant cette question de l’esclavage, des pratiques esclavagistes et de leurs séquelles.
L’Etat doit faire respecter les lois, punir les coupables, donner l’exemple et sortir du déni. Les autorités religieuses doivent être mises à contribution pour faire évoluer les mentalités dans la bonne direction, celle de l’émancipation et surtout celle qui aide à débarrasser l’Islam des interprétations qui défigurent son image et le présentent comme une religion qui justifie ou légalise l’esclavage.
La justice mauritanienne a placé ce mardi l’ancien président de la république, Mohamed O. AbdelAziz, en résidence surveillée dans son domicile à Nouakchott, dans le cadre de l’enquête dont il fait l’objet depuis le mois de mars dernier.
Cette décision a été prise par le pôle chargé de la lutte contre la corruption au tribunal de Nouakchott ouest devant lequel l’ancien président a comparu mardi.
Selon les sources de Sahara Medias cette décision oblige l’ancien président à rester à son domicile et de n’en sortir qu’après autorisation préalable du pôle ou pour une nécessité religieuse ou médicale.
Cette décision de placer ouldAbdelAziz intervient quelques jours après une enquête menée dans un ranch lui appartenant hors de Nouakchott dont les résultats n’ont pas été révélés officiellement.
Comme lors des précédentes convocations, ould Abdel Aziz a refusé de répondre aux questions des enquêteurs faisant prévaloir une immunité que lui conférerait l’article 93 de la constitution.
Crédit photo : tirée du Magazine Historia numéro 878 – Février 2020
Hier 10 mai 2021 correspond en France à la journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et leur abolition. Une date mémorielle instituée à la suite de la loi Taubira qui visait en 2001, la reconnaissance de la traite et l’esclavage comme un crime contre l’humanité. Madame Taubira, femme politique originaire de la Guyane française fut rapporteuse à l’Assemblée de cette loi. Une avancée conséquente à souligner sur cette problématique d’esclavage faisant partie de zones d’ombres de l’histoire de France. Et cette réparation mémorielle dans l’hexagone touche certainement les milieux afro et afro-descendants à travers le monde francophone et au-delà. Pourtant une autre Afrique Noire intellectuelle maintient un tabou sur les réalités historiques et actuelles des implications liées à l’esclavage en interne entre Noirs. Dans le Numéro 878 du Magazine Historia (Février 2020) sous le Dossier-Une bien fourni « Les vérités sur l’esclavage » , on peut y lire certains passages grandement illustratifs de ce tabou africain ; « … C’est en 2001 que l’historien sénégalais Ibrahima Thioub fit scandale, au Congrès international des historiens africains, à Bamako, en évoquant l’esclavage dans les sociétés sénégalaises. Il se fit presque écharper par ses collègues, dont certains sont issus de familles princières ayant pratiqué autrefois l’esclavage » , « … Pourquoi ce déni ? Parce que l’esclave, en Afrique comme ailleurs, est un personnage sans qualité, sans famille, sans honneur, méprisable. » .
Ces termes sonnent horriblement avec une actualité brûlante dans certaines zones ouest-africaines sur ces traces sociales de l’esclavage intra-muros. Il y a à peine une semaine au Mali, lire https://maliactu.net/mali-lesclavage-par-ascendance-au-mali-la-cndh-tire-la-sonnette-dalarme-sur-la-situation-dans-le-village-de-bagamabougou-cercle-de-diema/ , la CNDH a communiqué sur la situation critique des personnes ayant refusé leur statut d’esclave dans un village. Plusieurs personnes (femmes, enfants et hommes) ont été expulsées par les milieux esclavagistes et elles ont trouvé refuge à Bamako. Pour rappel dans la nuit du 1 septembre 2020 dans le village Soninké de Djandjoumé au Mali, 4 hommes militants anti-esclavagistes (âgés de 42 à 72 ans) avaient été lynchés à mort et jetés dans les cours d’eau, parce qu’ils refusaient leur statut d’esclave, à lire ce communiqué des experts onusiens https://www.ohchr.org/FR/NewsEvents/Pages/DisplayNews.aspx?NewsID=26219&LangID=F . Depuis bientôt 5 ans, avec l’éveil abolitionniste dans les communautés Soninké en Afrique de l’ouest et dans les diasporas, les réflexes féodalo-esclavagistes tapis dans le fond sociétal ont surgi avec une violence inouïe contre les descendants d’esclaves qui osent manifester leur entière humanité. Une noblesse nocive faite de complexe suprémaciste et d’esprit féodalo-esclavagiste, est entretenue socialement, idéologiquement et religieusement pour sévir par différents procédés fallacieux face aux militants abolitionnistes. La particularité obscène de cette noblesse coutumière, c’est qu’elle n’imagine pas une vie communautaire sans classe statutaire d’esclaves. Aujourd’hui partout en pays soninké, en Mauritanie, au Mali, au Sénégal et en Gambie, les tenants de cette noblesse soutenus par des complicités au sein des services étatiques modernes, mènent une guerilla multiforme (Harcèlements judiciaires, violences morales et physiques, expropriations, expulsions, mise en quarantaine sociale…) pour maintenir le schéma sociétal où l’esclave reste un élément social d’éternel subalterne. Selon la psychologie sociale de certains féodaux soninké, une noblesse sans possession sociale d’assignés esclaves, serait douteuse et peu valorisante. Encarté anti-esclavagiste, on peut subir les haines, les fourberies sarcastiques, les bouderies calomnieuses et d’autres remontrances venant d’un villageois austère au fond du terroir sahélien mais également d’un Docteur en X ou Y perché à Paris ou à Banjul. Les descendants d’esclavagistes occidentaux ont pu s’inventer une norme légale communautaire appelée la Citoyenneté à la place de leur noblesse suprémaciste d’antan, ceux de nôtres sont encore dans une phase variant entre une schizophrénie intellectuelle et sociale et une bipolarité existentielle. On peut saluer Madame Taubira ici en France et haïr l’abolitionniste là bas qui refuse le statut d’esclave dans ta propre communauté. Le cas soninké est loin d’être isolé en Afrique sahélienne, généralement dans les sociétés où la hiérarchisation sociale agit, on peut y trouver une norme d’esclavage statutaire qui sévit en « douce ».
Le ministre mauritanien de l’intérieur et de la décentralisation MohamedSalemO. Merzoug a déclaré lundi que le régime actuel a trouvé devant lui un lourd héritage au niveau des difficultés d’obtention des pièces de l’état-civil.
Parmi ces difficultés, a dit le ministre, le fait qu’un grand nombre de citoyens, de divers âges, à l’intérieur et à l’extérieur du pays, n’ont pas pu disposer de leurs pièces d’état-civil ou même accéder aux centres.
Le ministre qui répondait à une question orale de la députée Khadiata Malick Diallo a évoqué le retard, des mesures complexes, des dossiers incomplets, des erreurs dans les noms et les âges, des perturbations au niveau des centres d’accueil des citoyens en milieu rural en plus d’un recensement incomplet en 1998 et qui a constitué la base des données essentielles de l’état-civil.
Le ministre qui a promis l’ouverture d’une enquête à propos de la question posée par le député, a affirmé que malgré tout un grand travail a été fait au niveau de l’état-civil, affirmant qu’ils n’étaient nullement satisfait de la situation dans laquelle se trouvent les citoyens non enregistrés au niveau de l’état-civil, car la loi garantit à tout citoyen le droit d’obtenir ses documents civils et l’état est conscient de ses droits en ce sens.
Ould Merzoug a révélé que selon le recensement général de la population effectué en 2013 le pays comptait 3.537.368 habitants alors que la population actuelle est de 4.271.197, soit un taux de croissance annuel de 2,8%, selon les services officiels spécialisés.
Le nombre de personnes inscrites à l’état-civil a atteint 3.892.000 dont 135.507 depuis l’arrivée au pouvoir du président Ghazouani.
Selon le ministre les efforts déployés ont permis de résoudre près de 80% des problèmes et il a été mis en place, par les hautes autorités du pays, une commission nationale chargée d’aider les commissions départementales et communales dans l’identification des identités et à accélérer les mesures d’enregistrement.
L’afflux des populations devant les guichets des centres de l’état-civil, selon le ministre, est dû à la faiblesse de la connexion internet, annonçant la mise en place prochaine d’un réseau VSAT de l’internet.
Il a encore ajouté que des instructions ont été données à l’agence nationale du registre de la population et des titres sécurisés pour augmenter le nombre de guichets au niveau de tous les centres afin de faciliter l’enregistrement des populations.
En ce qui concerne les citoyens résidents à l’étranger, le ministre que les autorités œuvrent à trouver un mécanisme pratique de coordination entre les missions diplomatiques et l’ANRPTS afin de trouver des solutions appropriées aux problèmes posés par nos colonies à l’étranger.
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