TOURNOI FOOT L’EED 2018: LA FINALE S’ANNONCE POUR LE 18/08/18!

Notre BLOG a assisté aux 2 matchs de demi-finales ce dimanche 12 Août 2018 à la Courneuve. Le premier match opposant Selibaby à l’équipe de Diogountoro, s’est terminé aux tirs au but après 1 – 1 à l’issue du temps réglementaire avec la victoire de l’équipe de la capitale régionale du Guidimagha mauritanien. La deuxième demi-finale très attendue entre Dafort tenant du titre et l’équipe de Diaguilly, championne de l’édition 2015, a été gagnée par les « Diables Rouges » de DAFORT par le score de 2 – 1 dans un match relativement mouvementé.

Ainsi la finale de ce tournoi estival devenu une activité conviviale de l’ONG l’EED, opposera DAFORT à SELIBABY le 18 Août 2018.

■ci-après le dernier communiqué Facebook du président de l’EED Waly Diawara :

La finale du Tournoi se deroule le samedi 18 Août 2018 au Parc des Sports de la Courneuve 51 Avenue Roger Salengro – 93120 La Courneuve.
C’est avec une immense joie que nous vous accueillerons à cette occasion. Nous comptons sur votre présence à partir de 12h pour la cérémonie de clôture. Ensemble, nous allons fêter la compétition de la solidarité et du developpement avant la journée culturelle du 08 septembre 2018

☆☆☆BELLE FINALE À TOUS☆☆☆

Notre bref photoReportage du 12/08/18

le président l’EED Waly Diawara

GANBANAAXUN IDÉAL: une COM du président Gaye TRAORÉ.

Une intervention explicative du président d’ARMEPES-FRANCE, une association partenaire du forum GANBANAAXUN FEDDE. Mr Gaye TRAORÉ est l’initiateur ce forum-Mouvement d’éveil citoyen, humaniste, pacifique et transnational pour l’égalité en DROITS et en DIGNITÉ au sein des communautés soninkées.

Il revient sur certains points clés d’une proposition de réformes pour la communauté soninkée.

Crédit source: Réseaux GANBANAAXU FEDDE

Lettre de Biram Dah Abeid depuis sa cellule

Chers frères et sœurs de la coalition de Sawab et parti Rag /IRA

Militants et militantes d’IRA à l’intérieur et à l’extérieur, chers compatriotes
Je vous informe que la couardise de Mohamed Ould Abdel Aziz et de son pouvoir ne lui a pas permis de me laisser me présenter librement aux futures élections municipales, législatives et régionales. C’est pourquoi il a procédé à mon arrestation sur la base de l’échafaudage d’un plan fondé sur la malveillance, le mensonge et la mauvaise foi supervisé par la police politique depuis la salle où a été organisé le partenariat entre les ailes politiques de Sawab et IRA . Etant sûr que je ne serai pas présent avec vous au cours de cette importante bataille électorale de l’histoire de nos combats et de tous ceux des libres de Mauritanie, je n’ai aucun doute que vous allez gérer ce choc comme d’habitude et que vous allez administrer à ce régime qui torture, qui divise et qui appauvrit le peuple une défaite électorale sans précédent. Pour cela, je vous exhorte à vous concentrer sur la bataille électorale et ses exigences sans vous consacrer à rien d’autre comme les manifestations réclamant ma libération qui ne constitue pas pour le moment une priorité.
Sachez que ce régime et son président psychopathe s’est affolé à cause des données suivantes :
1. L’intégration entre le parti Sawab et le Rag issu d’IRA dans une coalition qui soutient Biram Dah Abeid à la présidentielle et qui constitue un rapprochement et une concrétisation d’unité entre des communautés et ethnies nationales représente un danger sur la stratégie de Mohamed Ould Abdel Aziz et son pouvoir fondé sur la division et l’exacerbation des tensions communautaires.
2. L’accès d’une ancienne esclave et d’une veuve qui a perdu son mari dans les assassinats de 90/91 et le risque d’entrée au parlement de grands leaders d’IRA et de Sawab pour défendre une nouvelle vision basée sur la lutte contre les injustices historiques et imposer le changement voire la fin du pouvoir autocratique afin d’arrêter le saccage des ressources nationales par les voleurs et les prédateurs du régime.
3. Le chef du régime Mohamed Ould Abdel Aziz ne supporte pas l’élection de Biram Ould Dah Abeid au parlement pour que celui-ci ne bénéficie pas de l’immunité parlementaire. Mais je lui rappelle que mon immunité est d’Allah le Tout Puissant et Miséricordieux.
Enfin, j’appelle toutes les forces vives politiques, civiles, démocratiques et des droits de l’homme à être vigilantes et de dresser des jonctions et des passerelles qui permettent de raffermir leur unité et leur alliance dans ce combat face à ce régime destructeur et injuste. Tout comme j’adresse un appel solennel aux partenaires de la Mauritanie (ONGs non gouvernementales et gouvernementales, gouvernements, Etats et autres) de mobiliser des mécanismes de supervision pour assurer que ces élections soient justes et transparentes pour qu’elles constituent le début de la libération des Mauritaniens, de leur démocratie prise en otage et de leur justice inféodée et apprivoisée.
J’ai parlé du dossier fabriqué qui est la première réaction officielle sur le partenariat entre IRA et Sawab. Mais aussi une réaction officielle à la candidature de Biram Dah Abeid et certains de ses amis comme l’esclave Haby Mint Rabah et la veuve Adama Sy à des postes électifs qui leur permettent d’entrer au parlement. J’ai décidé de ne prononcer aucun mot ni aux juges ni aux instructeurs puisque l’expérience de cinq arrestations m’ont appris l’unitilité de cela pour des magistrats aux ordres du chef d’une autorité qu’ils suivent dans ses directives d’arrêter ou de libérer selon sa volonté.

Nouakchott le 09/08/2018
Biram Dah Abeid depuis sa cellule

Source crédit: Réseaux IRA-MAURITANIE

IRA-MAURITANIE: DÉCLARATION

Suite à l’arrestation du président d’IRA – Mauritanie Biram Dah Abeid le 07 aout 2018, la commission de communication de l’organisation tient à préciser et clarifier les points suivants :

1- Il n’existe aucun problème avec un quelconque journaliste. Le président Biram Dah Abeid est arrêté suite aux instructions des plus hautes autorités de l’Etat et les raisons sont d’ordres politiques.

2- IRA – Mauritanie est connue pour sa pauvreté et ne peut en aucun cas corrompre, ni acheter les consciences des individus et se réserve le droit de poursuivre en justice les auteurs de ces calomnies.

3- Les autorités auront beau susciter des plaintes contre nous, mener des manœuvres pour ralentir notre marche, la coalition aile politique IRA – Sawab continuera sur sa lancée et ceci ne peut l’empêcher de briguer le suffrage des électeurs.

4- Nous appelons les militantes et militants à ne pas se laisser distraire ni perdre de vue son objectif qui sera atteint grâce à leur persévérance et leur abnégation.

Nouakchott le 10/08/2018

La commission de communication

Communiqué de presse de l’équipe de campagne de Biram Dah Abeid

Le 8 août 2018.

Communiqué de presse de l’équipe de campagne de Biram Dah Abeid :

Mauritanie- Le militant anti esclavagiste et candidat à la députation Biram Dah Abeid- détenu illégalement dans un commissariat de Nouakchott.

Hier, mardi 7 août 2018, Biram Dah Abeid, militant anti-esclavagiste et tête de liste nationale aux élections législatives de septembre 2018, a été arrêté à 10h45(heure de Nouakchott) à son domicile de Riyadh (banlieue de Nouakchott) et a été conduit au commissariat. Pour justifier sa convocation, la police Mauritanienne, évoque une plainte d’un journaliste qui accuse M. Dah Abeid de l’avoir menacé. Nous avons pu entrer en contact avec ce même journaliste qui dément formellement ces accusations.

Admis au commissariat 7 août 2018, M, Dah Abeid était au regard de la loi Mauritanienne censé être relâché aujourd’hui à 11h30 (une détention de ce type, ne pouvant excéder 24h). Sur place, il a refusé de répondre aux questions des policiers sans que ses avocats ne soient présents, mais ces derniers n’ont à l’heure où nous écrivons pas été autorisé à le voir.

Lors d’une conférence de presse, ce matin à 10h (heure de Nouakchott) en présence de Leila Dah Abeid, la femme de Biram Dah Abeid, du vice-président du Parti Sawab Oumar Yally et de Balla Touré, le responsable des relations extérieures de l’IRA ; les participants ont déploré une arrestation relevant de l’intimidation d’un candidat qui dérange le pouvoir, sans éléments de justice consistants.

Nous précisons, à la décharge de la police qu’au cours de sa détention, Biram Dah Abeid n’a pas été menotté et n’a pas dormi dans un cachot.

Cellule communication de l’équipe de campagne de Biram Dah Abeid

Communiqué des Avocats de Biram Dah Abeid

Mauriweb – Les avocats soussignés qui défendent BIRAM DAH ABEID depuis des années alertent la Communauté et les Institutions Internationales sur l’interpellation et, de ce qui semble être certain ou très probable, le placement en détention de BIRAM DAH ABEID, à nouveau, et ce dans le cadre d’une persécution judiciaire des Autorités mauritaniennes qui se poursuit inlassablement.

BIRAM DAH ABEID, Président de l’Initiative pour la Résurgence du mouvement Abolitionniste (IRA) est l’un des acteurs les plus éminents et respectés de la société civile mauritanienne, africaine et internationale, ayant reçu notamment le prix de l’ONU pour les droits de l’homme en 2013.

Candidat aux élections présidentielles mauritaniennes de 2014, il souhaite incarner une alternance possible au Président Ould ABDEL AZIZ qui ne cesse de poursuivre une politique obstinée de prédation des ressources publiques et de son corollaire, la maltraitance de toute voix à dissidence et ce compris des élus au Sénat mauritanien, tel que le Sénateur Ould GHADDE.

Le Groupe de Travail sur la Détention Arbitraire du Conseil des Droits de l’Homme a déjà rendu, concernant ces deux opposants, des avis constatant le caractère arbitraire des mesures de privation de liberté et demandé à la Mauritanie de prendre les mesures qui s’imposent pour se mettre sans tarder en conformité avec ses obligations internationales en matière de respect des droits de l’Homme.

En dépit de ces décisions, BIRAM DAH ABEID a été de nouveau interpellé et privé de sa liberté le 7 août 2018, le jour même où la Commission électorale nationale indépendante (CENI) mauritanienne devait remettre leurs reçus aux candidats pour les prochaines élections municipales et législatives.

Les avocats soussignés soulignent que plus personne ne peut être dupe du cynisme avec lequel le Président AZIZ a instrumentalisé la lutte contre le terrorisme pour obtenir et plus encore « acheter » auprès de la Communauté internationale et notamment de la France, une forme de complaisance qui est devenue aujourd’hui un silence coupable.

Toute la société civile internationale identifie BIRAM DAH ABEID comme un citoyen d’honneur de l’Afrique, inlassable militant contre l’esclavagisme, indignité qui continue à être tolérée pour de funestes raisons politiques par le Régime du Président AZIZ en Mauritanie.

Les avocats soussignés, en appellent à l’ensemble des décideurs de la Communauté internationale en France, à Bruxelles et ailleurs pour obtenir des autorités mauritaniennes sans condition aucune, qu’elles libèrent BIRAM DAH ABEID et lui permettent de recouvrer une totale liberté d’action, mais aussi d’aller et venir, y compris de se présenter aux prochaines élections.

Paris, le 7 août 2018

Me William BOURDON

Avocat au Barreau de Paris

w.bourdon@bourdon-associes.com

Me Georges-Henri BEAUTHIER

Avocat aux barreaux de Paris et Bruxelles

ghb@beauthier.be

Source crédit: Mauriweb

ALERTE INFO: BIRAM DAH ABEID arrêté par la police en Mauritanie!

Message du président D’IRA Mauritanie Biram Dah Abeid :

《La police vient de me réveiller pour me dire qu’ils ont reçu l’ordre de m’arrêter, je suis conduit au commissariat, je sais que c’est lié au fait que la CENI doit nous remettre aujourd’hui un reçu définitif pour la liste nationale des députés, candidat aux élections ainsi qu’à certaines activités populaires que j’ai entamé il y a quelques nuits.》

Source crédit: Réseaux IRA-MAURITANIE.

Événement Social – L’EED :Un appel aux dons!

VETEMENTS, CHAUSSURES ET FOURNITURES SCOLAIRES POUR 12 ENFANTS EN VOYAGE DE DECOUVERTE EN France

L’association L’EED (Ensemble pour l’Espoir et le Développement) lance un appel aux dons à destination d’enfants écoliers mauritaniens et maliens en vacance scolaire et de découverte en région parisienne.

En effet, depuis 3 ans, l’association apporte son soutien aux écoles primaires de villages de Guidimakha en Mauritanie et au Mali.

Dans ce cadre, l’association accueille du 5 août au 25 août, 12 enfants en voyage de découvert en région parisienne. Elle fait appel à la générosité de tous pour faire un don de matériel scolaire : vêtements, chaussures, fournitures adaptés (en priorité cahiers, stylos, crayons à papier, crayons de couleur, gommes, taille-crayons, feutres, ardoises, craies).

Vous pourrez déposer vos dons auprès de Mme Tégué DIALLO, membre de l’association, que vous pourrez contacter par téléphone ou e-mail :
• Tel. +33 6 34 24 27 87
• Mail: tegue.diallo@leedmedia.fr

Ou déposer vos dons directement à la résidence où sont hébergés les enfants (et les rencontrer) :
• Adresse : 3 Allée Gustave Courbet 93300 Aubervilliers
• Appeler Mr Brahim TRAORE, membre de l’association au +33 6 12 61 72 10 ou +33 7 53 09 24 69

Les organisateurs remercient sincèrement tous les généreux donateurs au nom de tous ces jeunes écoliers.

Solidairement, L’EED.

Source crédit: Page officielle Facebook L’EED

 Les critères naturels de la jeunesse ne sont pas seulement physiques mais ils sont aussi fondés sur des critères culturels, sociologiques ou psychologiques

Tentative de réflexion par Sao Ousmane Président du Cadre de Concertation et de Dialogue des Mauritaniens de la Diaspora (CCDMD)

« La jeunesse n’est pas une période de la vie. Elle est un état de l’esprit, un effort de la volonté, une qualité de l’imagination, une intensité émotive, une victoire du courage sur la timidité, du goût de l’aventure sur l’amour du confort ». Samuel Ullman

Introduction

La jeunesse a depuis longtemps été considérée comme un vecteur du changement social, soit, du côté des tenants de l’ordre, pour s’inquiéter de ses éventuels débordements, soit, du côté des progressistes ou des révolutionnaires, pour se réjouir de sa capacité contestataire.

Certains événements (ceux de Mai 68 furent les plus spectaculaires) semblèrent confirmer cette thèse, et avec elle les espoirs et les craintes des uns et des autres.

Toutefois, à mesure que cette idée finissait par être reconnue par tous, les comportements des jeunes paraissaient plutôt évoluer vers le repli sur soi, une certaine apathie, voire un recentrage sur les valeurs traditionnelles du travail et de la famille.

Bref, l’idéologie qui entoure le discours sur la jeunesse semble entrer constamment en décalage avec les comportements des jeunes eux-mêmes : ce que le discours dominant attend d’eux correspond rarement aux pratiques sociales effectives de cette classe d’âge.

Ce décalage est banal, on peut le constater pour tout groupe social, toujours enjeu d’idéologies ; il est peut-être pourtant plus marqué pour les jeunes : en effet, la définition de cette catégorie est sans doute plus incertaine que celle des classes sociales par exemple, qui semble relativement bien établie, parce que fondée sur la place dans les rapports de production, ou celle des sexes qui s’appuie sur une indiscutable distinction biologique.

Mais « être jeune », qu’est-ce que cela signifie au fond ? Quels sont les critères qui définissent sans ambiguïté cet état ?Où se situe la frontière entre la jeunesse et l’âge adulte ? Ces questions mériteraient réponses pour mieux comprendre la situation de la jeunesse….

La jeunesse n’est pas seulement fondée sur des critères naturels et physiques mais elle est aussi fondée sur des critères culturels, sociologiques ou psychologiques. C’est durant cette période que l’individu mûrit, acquiert une certaine maturité.

La jeunesse est un état d’esprit qui n’existe pas dans toutes les sociétés, elle n’est pas non plus présente à toutes les époques. Les jeunes ont des privilèges: ils ont une grande liberté par rapport aux adultes.

Ils se caractérisent par leur dynamisme et ont des activités culturelles, sportives… Ils bougent beaucoup, se croient libres, pensent que tout est permis et aiment découvrir de nouvelles choses.

La définition sociologique de la jeunesse a principalement consisté à étudier les transformations sociales dont cette « catégorie » est l’objet. Cette voie d’élucidation n’est pas univoque mais ouvre sur différents points de vue d’analyse réunis cependant par une démarche commune qui consiste à substituer au concept de jeunesse des notions qui désignent des enjeux sociaux particuliers.

La jeunesse est tour à tour désignée comme une « post-adolescence », un « passage à l’âge adulte », une « phase de cycle de vie », un lieu privilégié de « relations entre générations ». À travers l’histoire, les représentations sociales de la jeunesse ont pris des formes variées et contradictoires : une forme critique, les jeunes étant définis avant tout par défaut, par excès, ou encore par opposition au monde des adultes ; une forme positive, qui exalte et glorifie leurs capacités d’innovation et d’enthousiasme.

Les perceptions sociales de la jeunesse sont donc ambivalentes, mettant l’accent tantôt sur sa capacité d’innovation, tantôt sur le danger potentiel qu’elle représente pour la cohésion du corps social.

Selon les périodes historiques, l’une ou l’autre de ces formes de représentations a dominé, selon que le corps social avait intérêt à insister sur son unité ou au contraire sur sa volonté de changement. Les représentations de sens commun de la jeunesse constituent donc des évaluations subjectives de son intégration dans la société.

De multiples portes d’entrées, une identité plurielle, une forme élaborée de conformisme

Dès lors la difficulté est de comprendre comment la famille, l’école, le travail, la vie affective, la vie associative, les loisirs, etc. concourent à la formation de l’identité.

Le terme de « jeune » justifie ici, malgré son approximation, son utilité : il n’est guère possible sans lui de désigner l’unité de ce qui n’est vu que par fragments dans chacun de ces lieux : l’enfant dans sa famille, l’élève à l’école, l’adhérent dans une association, l’apprenti ou le débutant au travail… qui donnent chacun une image d’une personne qui est pourtant toujours la même.

L’identité est plurielle, elle renvoie à des appartenances multiples dans des univers hétérogènes. De même le terme pourtant polysémique de « socialisation » est commode pour désigner le processus d’ensemble qui se joue à travers ces différents lieux. Le parcours du jeune ne consiste pas à aller d’un de ces lieux de formation de l’individu à un autre mais de les traverser simultanément.

On l’envisage trop souvent comme une succession stricte : la famille, puis l’école, puis le travail. On ne passe en réalité pas de l’un à l’autre, il y a recoupement. Ainsi peut-on remarquer, avec François Dubet, que l’investissement scolaire est un mélange de poursuite d’une utilité scolaire, de désir d’intégration dans une culture commune et de quête d’épanouissement personnel.

L’école est un lieu de socialisation par sa fonction d’ouverture intellectuelle. Il s’agit en effet pour elle de donner accès à une expérience qui n’est pas l’expérience familière du jeune et par conséquent de lui faire sentir l’existence de réalités avec lesquelles il n’est pas en contact dans la vie quotidienne mais aussi de lui apprendre à découvrir d’autres points de vue ou à les dépasser par le savoir objectif. Mais elle l’est également dans le sens où elle est un endroit d’intenses relations entre jeunes.

Certains auteurs comme Pascale Garnierou Jean-Pierre Augustin convergent ainsi sur l’idée que l’allongement de la scolarité contribue à faire du groupe de pairs une référence de plus en plus importante dans la construction de l’identité.

La construction de soi dans le rapport à l’autre

La construction de l’identité n’est pas que construction de soi, elle est aussi construction du rapport aux autres. Dans un contexte où la crainte de voir les jeunes, encouragés par les messages consuméristes, ne penser qu’à leurs intérêts personnels et immédiats, il est d’autant plus nécessaire d’accorder du prix à la construction de l’altérité.

La découverte de la richesse du lien social passe par toutes les expériences de l’étude, du travail, du loisir et de l’action. La famille, l’école, le travail, l’engagement civique et associatif contribuent tous à apprendre à l’individu à changer de point de vue.

Indépendamment de leurs autres fonctions, ce sont des opérateurs par lesquels nous apprenons à déplacer notre regard, à intégrer le point de vue de tous dans nos points de vue particuliers.

Il s’agit de donner à l’individu la volonté et la possibilité de participer à un projet collectif, ce qui suppose de savoir se considérer soi-même du point de vue de tous, en apprenant à « se regarder comme un parmi d’autres » selon la formule de Marcel Gauchet, pour qui les mutations de « l’apprentissage de l’abstraction de soi qui crée le sens du public, de l’objectivité, de l’universalité, apprentissage qui vous permet de vous placer du point de vue du collectif, abstraction faite de vos implications immédiates » constituent le véritable enjeu.

Ainsi considérés, construction de soi et apprentissage de la vie en collectivité ne sont pas sans lien, bien évidemment, avec les évolutions et le développement des pratiques sociales des jeunes, avec leurs comportements sexuels.

Évolution et développement des pratiques sociales des jeunes

Le développement des pratiques sociales juvéniles qui s’opèrent désormais bien au-delà des lieux de socialisation classiques (famille, école, travail) constitue une des facettes les plus significatives des transformations de cette phase de la vie.

Les pratiques sociales des jeunes se distinguent en effet de façon assez marquée de celles des générations précédentes par l’importance du volume de leurs relations quotidiennes, par la plus grande ouverture de celles-ci à des activités externes (sorties entre amis, participation à des activités culturelles, sportives), enfin par la nature informelle de ces relations où les liens d’amitié prédominent, où le choix des autres est possible.

La transformation structurelle de la jeunesse au cours des vingt-cinq dernières années a contribué à amplifier l’importance de cette sociabilité entre pairs et à modifier le rôle de celle-ci dans la formation de l’identité.

La sociabilité juvénile fournit un terreau fécond pour la réalisation d’apprentissages sociaux, comme l’a montré Claire Bidartles jeunes apprennent à travers ces relations à négocier leur place, à gérer des contradictions, à exploiter des ressources, à concilier des compétences et des contraintes, à orienter leurs parcours.

Ces apprentissages participent à la construction de l’autonomie, ils contribuent, pour reprendre les termes d’Hugues Lagrange, à la « mise en continuité de l’héritage et des identifications nouvelles ». Cette intégration du moi, qui demande – particulièrement dans les périodes de changement rapide comme celle que nous vivons – une maturation plus longue comme une diversité d’expériences, passe par la construction de ces mondes à soi.

« Les cultures juvéniles ne sont pas simplement des contestations du monde adulte, ce sont des niches générationnelles nécessaires dans la phase ouverte par des sociétés dans lesquelles les changements macro-sociaux anticipent sur l’évolution de l’économie psychique ».

Les activités sportives et de loisirs, les activités musicales et culturelles sont communément répandues parmi les jeunes, même si leur formidable développement concerne également d’autres catégories d’âge.

Souvent promues par le mouvement associatif, encadrées par des professionnels et des bénévoles, mais de plus en plus concurrencées par le secteur privé lucratif, ces activités donnent à ceux qui y participent l’occasion de se confronter à d’autres formes de socialisation et d’expériences qui concourent le plus souvent de façon positive à la construction d’un rapport à l’autre et parfois d’une conscience collective plus affirmés.

Alors que la consommation joue un rôle croissant dans le mode d’affirmation sociale des jeunes allant parfois jusqu’à l’ostentation, le développement de leur participation à la vie associative rappelle utilement que la recherche d’une capacité d’action, individuelle et collective, fait aussi partie des découvertes fondatrices des temps de la jeunesse Les pratiques sportives comme les pratiques culturelles constituent un univers où les personnalités, les goûts, les aspirations peuvent s’exprimer, l’un des champs privilégiés de ce que l’on pourrait appeler le « bricolage identitaire ».

Ces pratiques se caractérisent par une grande diversité. Les enquêtes sur les pratiques culturelles des jeunes régulièrement réalisées par le ministère de la Culture sont ainsi conduites à subdiviser la jeunesse en quatre catégories entre 8 et 19 ans pour tenter de donner du sens aux observations.

Elles distinguent ainsi les 8-10 ans tournés vers les activités physiques et ludiques ; les 11-13 ans qui opèrent une première rupture avec la pratique encadrée par l’école et la famille, rupture organisée notamment autour de la consommation de musique ; les 14-16 ans, qui s’émancipent des prescriptions des adultes ; enfin, les 17-19 ans, dont les pratiques culturelles commencent à se rapprocher de celles des adultes.

Au-delà de ces observations, ces enquêtes montrent un décalage entre la forte consommation culturelle juvénile qui accréditerait l’idée d’une plus grande autonomie des jeunes et la réalité de leur dépendance familiale prolongée, qui renvoie à leur manque de ressources propres et à leur maintien dans le logement parental.

Ce décalage ne produit pas seulement des conflits familiaux, qui tournent autour de l’usage domestique des biens de consommation et poussent à un équipement toujours accru des ménages en téléphones, matériel hi-fi, informatique, télévisions, vidéos, etc., il rend aussi particulièrement complexe la compréhension des parcours individuels, faits de rythmes non synchronisés

Les jeunes, « plaque sensible » du changement

Enfin, il faut compléter ce paysage en rappelant que les pratiques sociales des jeunes passent aussi par l’inactivité, par des rencontres informelles qui amènent à un usage intense de la rue, des espaces publics. Ces nouvelles pratiques « urbaines » peuvent déboucher dans certains cas sur des formes de « socialisation délinquante ».

Pour ne pas conclure

Dans une société démocratique pluraliste qui entérine la liberté d’expression et la divergence des options politiques, les individus sont appelés à arbitrer par eux-mêmes le désaccord des principes auxquels on peut se référer pour organiser la vie collective.

Mais à ce repérage des systèmes de valeurs divergents, qui suppose une formation intellectuelle et civique, s’ajoute la nécessité de faire la part des contraintes et des injonctions d’une société dans laquelle l’économie et le marché développent également leurs messages. Dans un tel contexte, il n’est pas très pertinent de se demander si les jeunes partagent les mêmes normes que les adultes, comme si l’on croyait que les adultes vivent selon un seul système de normes.

Il est plus exact de se demander comment jeunes et adultes, ensemble, parviennent à se repérer dans un système de pluralité et de contradiction des normes. Ce système ne produit pas seulement une difficulté de repérage pour les jeunes, il conduit en outre à créer une forme nouvelle d’inégalité.

En effet, la réaction à la dispersion des références de conduite ne s’opère pas de la même manière selon le milieu social : le « capital culturel » ainsi que la marge de manœuvre dans les négociations familiales creusent des écarts entre les milieux qui se sentent à l’aise dans le « bricolage » des normes et ceux qui ont du mal à s’y retrouver.

Les réflexions sur la « transmission des valeurs » qui traduisent une conception parfois naïve de la transmission, comme si une société transmettait son héritage devant notaire, devrait affronter plus directement l’évidence de ce double discours devant lequel les adultes mettent les jeunes et devrait s’inquiéter du caractère anxiogène de l’affrontement, le plus souvent opaque, des normes implicites et des normes explicites de nos comportements.

Simultanément, cela suppose que nous soyons capables de nous demander comment nous pouvons donner de la visibilité au conflit des normes : quels sont les lieux où les conflits peuvent se manifester pour s’apaiser ? (nous y reviendrons…..).

Quelques précisions

Samuel Ullman (né le 13 avril 1840 à Hechingen en Allemagne – mort le 21 mars 1924 à Birmingham dans l’Alabama) est un poète et homme d’affaires américain. Pascale GARNIER est docteure en sociologie, professeure en sciences de l’éducation à l’université Paris 13, co-directrice du laboratoire EXPERICE.

Jean-Pierre Augustin, est un géographe français, professeur émérite à l’université Bordeaux-Montaigne, membre de l’UMR PASSAGES (anciennement ADESS) et ancien directeur de recherche à la Maison des sciences de l’homme d’Aquitaine (MSHA).

Marcel Gauchet est un philosophe et historien français né en 1946 à Poilley (Manche). Directeur d’études émérite à l’École des hautes études en sciences sociales (Centre de recherches politiques Raymond Aron),

Claire Bidart- Sociologue- Directrice de Recherche (DR2) au CNRS

Hugues Lagrange, né en 1951 à Bourg-sur-Gironde, est un sociologue français, Directeur de recherche au CNRS

Sociologie de la jeunesse – 6e éd. Broché – 8 novembre 2017 de Olivier Galland (Auteur).

Les étapes de la pensée sociologique Poche – 23 octobre 1976 de Raymond Aron Sociologie de la vieillesse et du vieillissement Poche – 6 mai 2015 de Vincent Caradec

Dr. Sao Ousmane
Président du CCDMD