Entretien de RMI avec Docteur Sao Ousmane : « le prochain pari du gouvernement actuel serait celui de la lutte pour l’emploi et de la lutte contre la pauvreté. »

RMI info : Présentez-vous à nos lecteurs

Mr SAO : Avant tout, je vous remercie ainsi que les membres du RMI info pour cet entretien.

Je m’appelle Sao Ousmane, de nationalité mauritanienne et je suis originaire de la vallée du Fleuve dans la région de Gorgol (Kaédi). Sur le plan associatif, je suis membre actif de l’association Fedde Hirnangue Bossoya, association qui regroupe plusieurs villages autour de Kaédi. Je suis coordinateur de l’association des jeunes du village de Jooke en Europe et sympathisant actif de plusieurs autres associations humanitaires nationales et internationales en France. Depuis quelques années maintenant, avec des compatriotes, nous avons créé l’association Cadre de Concertation et de Dialogue des Mauritaniens de la Diaspora (CCDMD) que j’ai l’honneur de présider. Cette association est basée en Europe et regroupe des membres disséminés sur tous les continents. Elle vise à renforcer les liens entre tous les mauritaniens de la Diaspora. Concernant le plan des études scolaires et universitaires, j’ai fait mes années de primaires, secondaires et universitaires à Nouakchott puis je suis parti en France pour des études doctorales. Actuellement je suis chercheur basé en France, titulaire de deux doctorats, le premier en Géologie du quaternaire option géologie de la préhistoire avec un double focus sur la reconstitution des paléoenvironnements et la protection du patrimoine culturel mauritanien, et d’un second doctorat en sociologie politique et relations internationales titré Organisation des Unités sociopolitiques, culturelles et juridiques de la population mauritanienne et relations internationales.

RMI info : Vous avez été un soutien du candidat Ghazouani durant les élections présidentielles en juin 2019 : Quelle appréciation faites-vous de la gouvernance du Président mauritanien Ghazouani ?

Oui effectivement, j’ai été et je suis encore un soutien du Président Mohamed Ould Cheikh Ghazouani. Durant les élections présidentielles de 2019, je me suis même rendu en Mauritanie, mon pays, pour soutenir le candidat Ghazouani. Pendant cette période électorale, j’ai intégré son équipe de campagne comme conseiller chargé de communication auprès du Directeur National de Campagne. Une mission que j’ai prise avec sérieux et honneur d’autant plus que j’ai pu rencontrer par la même occasion des hommes et des femmes d’état de valeurs investis-es pleinement pour la réussite du candidat et de son programme. Pour répondre à une question que les gens me posent souvent « mais pourquoi le soutenez-vous ? ».

Je l’ai soutenu parce que je crois tout d’abord en l’homme et ensuite je pense que son programme représente le meilleur programme qu’un homme politique peut présenter à son peuple. En politique, il faut faire des choix, des choix de conviction, des choix de valeurs, des choix constructifs… Je suis citoyen mauritanien après tout, j’aime mon pays, quels que soient mes choix, l’engagement pour mon pays sera toujours sans limite. In chaa ALLAH.

RMI info : En quoi son programme est-il le meilleur ?

Dans son programme, le candidat s’engage à ne laisser personne sur les trottoirs ajoutant que son but est que la prospérité prévale, se définissant comme le candidat de la justice sociale. Il a promis d’améliorer les conditions des fonctionnaires et d’œuvrer à la tenue d’un dialogue politique permanent jusqu’à réconcilier les Mauritaniens à la politique. Il a promis par ailleurs de résoudre les problèmes de la Jeunesse, d’encourager les initiatives individuelles, de faciliter l’obtention de microcrédits, d’y attirer davantage de jeunes et de développer l’enseignement technique et professionnel. Il a enfin affirmé que l’état prendra en charge les personnes handicapées afin de les intégrer dans le secteur de l’emploi. Sans oublier la question de la Diaspora (mauritaniens de l’extérieur), il s’est engagé à fournir une plateforme de dialogue et d’échanges entre la diaspora et les décideurs politiques. Il veillera entre autres à ce que les structures soient mises en œuvre pour permettre à la diaspora d’avoir un impact positif à la fois au niveau des pays d’origine et d’accueil. Des mesures à saluer et à concrétiser car pour moi, le lien entre la migration internationale des compétences et le développement du pays d’origine doit être reconnu et soutenu par beaucoup d’acteurs.

RMI info : Puisque vous parlez d’avenir, quelle analyse faites-vous des 365 jours du pouvoir du Président Ould Ghazouani et que vous inspire la formation du nouveau gouvernement avec le départ du premier Ministre après une année?

Je fais une analyse globalement positive. Tout d’abord souligner impérativement que durant les 365 jours le président Mohamed Ould Cheikh Ghazouani est resté jusqu’à preuve du contraire maître de son agenda. Un agenda qu’il maitrise avec précision et c’est un point positif pour affronter les défis qui attendent la Mauritanie. Fidèle aux principes du dialogue, j’estime que l’avènement du président Ould Ghazouani inaugure une nouvelle ère démocratique axée sur plusieurs thèmes.

1- La lutte contre la corruption et la gabegie,

2- La lutte contre la pauvreté sociale, contre le chômage et pour la création durable de l’emploi,

3- Le dialogue social et national inclusif entre les partis politiques et le forum civil,

4- Le combat contre le terrorisme qu’il faut impérativement gagner,

5- Un autre point important est la lutte contre le Covid 19. Une situation spéciale devenue par la force des chose un programme de lutte et de prévention.
Pour le premier point, je pense que les derniers évènements montrent que la police des crimes économiques et financiers mène actuellement une enquête préliminaire sur des présomptions de corruption révélées par le rapport de la CEP (commission d’enquête parlementaire sur les crimes économiques) au cours de la dernière décennie. Une démarche à encourager car cela peut contribuer ainsi que celles qui la suivront, à la moralisation et à la gestion transparente des ressources publiques. Cette nouvelle manière participe aussi à la séparation des pouvoirs entre le législatif et l’exécutif et donc au renforcement du pouvoir législatif. Pour le reste, laissons la justice faire son travail tranquillement et évitons les commentaires inappropriés d’aucune importance au stade actuel des choses.
Pour le second point Il faut noter que depuis les années 1980, le chômage semble être un phénomène irréversible. Les gouvernements ont multiplié les politiques de lutte contre la crise dans le but de freiner sa progression. Pour comprendre cette problématique, il faut tout d’abord déterminer les différentes catégories de chômage à savoir le chômage : frictionnel, conjoncturel et structurel qui sont définit ainsi selon les économistes et spécialistes.

a) Chômage frictionnel : Le chômage frictionnel résulte d’imperfections du marché du travail. Observable même en situation de plein-emploi, il correspond à un chômage d’adaptation lié aux délais d’ajustement de la main d’œuvre entre deux emplois.

b) Chômage conjoncturel ou cyclique : Le chômage conjoncturel est un chômage économique dû à une insuffisance de la demande globale. Une baisse de cette demande (la consommation des ménages, les investissements, …) conduit les entreprises à avoir un stock de produits non désirés et à réduire leur production et leur investissement ; cela peut conduire à des licenciements et/ou des délocalisations.

c) Chômage structurel : Le chômage structurel est dû à des inadéquations entre les qualifications des individus et les emplois. Il y a une inadéquation entre l’offre et la demande. Les progrès technologiques jouent un rôle déterminant dans l’existence de ce type de chômage. Les progrès impliquent des modifications dans les caractéristiques (connaissances, savoir-faire, …) des postes d’emploi.

d) Chômage classique : Il correspond généralement à des personnes qui ne parviennent pas à trouver un emploi, en raison du nombre de demandeurs d’emploi supérieur à l’offre d’emploi.

e) Chômage saisonnier : Un chômage lié aux variations d’activité au cours de l’année dans certains branche d’activités et qui varie sensiblement selon les périodes de l’année (ex. Tourisme, agriculture…)
Dans notre contexte : La pauvreté correspond à une insuffisance de revenus, entrainant des privations et l’incapacité pour une population de satisfaire ses besoins (se nourrir, accéder à l’eau potable, se loger, se soigner, s’éduquer) et le président Ghazouani a mis en place le programme « Taazour » avec une Délégation Générale de rang ministériel directement rattachée à la Présidence de la République, cette délégation regroupe les programmes et projets de lutte contre la pauvreté, l’exclusion et la marginalisation inscrit dans le programme et engament du président de la République. Il faut aussi noter qu’un nouveau programme dénommé « CHEILA » destiné à la modernisation des communes les plus pauvres. Ce programme est mis en place pour offrir des services intégrés d’éducation, de santé, de logement, d’aménagements hydro-agricoles, de semi-mécanisation de l’agriculture, d’énergie, de financement de la micro-entreprise et de formation professionnelle. Il faut aussi souligner par ailleurs, qu’un autre programme dénommé « Dari » est mis en place pour les populations des quartiers précaires des principaux centres urbains pour le bénéfice de logements sociaux. Mais pour mener à bien les programmes cités, le gouvernement doit passer par les bonnes performances économiques d’où la nécessité de mettre en place une politique de relance économique qui aura pour but de favoriser la croissance. Dans le cas de notre pays, l’état doit augmenter les dépenses publiques tout en décidant en même temps d’augmenter les revenus d’une certaine catégorie de la population (augmentation des minima sociaux ou du salaire minimum) pour stimuler la consommation. Ce type de politique, d’inspiration keynésienne, est généralement utilisé quand le chômage est élevé et la croissance faible.

Sur le dialogue social inclusif, je pense qu’il faut encourager le Président de la République et son gouvernement pour cette nouvelle forme de gouvernance, basée sur le respect de tous. A mon avis, cette nouvelle forme de gouvernance contribuera à coup sûr à la pacification du pays et permettra de réduire certaines inégalités qui rongent la société mauritanienne et fera disparaitre certaines incompréhensions qui gangrènent la société mauritanienne dans son ensemble. Pour rappel le Président avait dit durant son investiture, « Mohamed Ghazouani sera le président de tous ». Les mauritaniens ont besoin d’être rassurés et je crois qu’il est sur le bon chemin. En Mauritanie, le dialogue social est plus que nécessaire, se parler, s’entendre et se comprendre pour résoudre les problèmes au quotidien, s’écouter, trouver des compromis est une obligation pour l’unité et la cohésion des citoyens. A noter que l’objectif d’un dialogue n’est pas de mettre tout le monde d’accord mais de pouvoir à nouveau discuter et émettre des opinions différentes qui puissent être entendues par tous.

La lutte contre le terrorisme est un combat de toujours qu’il faut impérativement remporter. La situation sécuritaire au Sahel appelle nécessairement à une reconsidération des paradigmes qui, jusqu’ici, ont guidé l’option strictement militaire qui a montré ses limites car à mon avis je crois qu’il y a aujourd’hui, un vrai problème de perception du conflit avec un hiatus entre approches internationales globales et perceptions locales. La Mauritanie en raison de sa position géostratégique contraignante y jouera un rôle d’une importance capitale pour toute solution finale. Mettre l’accent sur la lutte contre le financement du terrorisme en contrôlant les transferts physiques de capitaux aux frontières et de mettre en place une coopération totale et constante de toutes les institutions financières, ainsi que celle des entreprises et professions non financières désignées, afin de détecter et de combattre partout les flux financiers destinés au terrorisme.
Enfin le 5e et dernier point concerne la lutte contre la propagation du virus Covid 19. Elle est d’ailleurs inscrite dans le programme des gouvernements et des infrastructures sanitaires adaptées doivent être érigées pour parer à toutes éventualités et de prévenir l’avenir.
Le prochain pari du gouvernement, selon ma compréhension des choses serait celui de l’emploi et de la pauvreté sociale qu’il est urgent de mener et de réussir. Pour gagner ce pari, il requiert de réaliser sur une période longue une croissance économique soutenue, équitable et au taux le plus élevé possible. Cela suppose l’édification d’une économie d’offre compétitive et performante. On parle d’extrême pauvreté lorsque l’insuffisance de revenus ne permet pas de satisfaire ses besoins essentiels comme se nourrir, accéder à l’eau potable, se loger, se soigner, s’éduquer. La mesure de la pauvreté d’une population peut se faire de manière relative par rapport à un niveau de revenus. Il faut souligner que la pauvreté en tant que problème social est un mal pénétrant qui affecte multiples aspects de la culture et de la société. Par conséquent, les revenus parmi les membres des communautés demeurent invariablement faibles, l’accès aux services tels que l’éducation, les marchés et la santé ne sont que peu développés et les capacités de prises de décisions sont insuffisantes. Cette pénurie affecte également les installations sanitaires communales et l’eau courante, de même que les réseaux routiers et les facilités de transports et de communications. C’est ce qu’on appelle la pauvreté multidimensionnelle. Il est en outre important de souligner que les efforts des pays voulant résoudre par eux-mêmes le problème du chômage sont voués à l’échec car ce défi dépasse nos frontières nationales. Une collaboration régionale pour le renforcement des capacités requises afin de résoudre ce problème est de ce fait indispensable. La Mauritanie pourrait être à l’origine de cette initiative.
En ce qui concerne le départ du premier ministre, je n’ai pas de commentaire à faire, car nous sommes dans une République et cette dernière fonctionne sous l’emprise de la constitution, de la loi et du règlement. De cette constitution, le Président de la République y est investi de dispositions relevant de son rang et de ses fonctions pour incarner la plus haute institution du pays et de choisir librement ses collaborateurs civils et militaires. C’est une prérogative constitutionnelle et institutionnelle indiscutable dans une république qui se respecte.

RMI info : Que pensez-vous du rapport de l’ Assemblée nationale sur la gestion de la décennie d’Abdel Aziz ?

Je crois que l’assemblée nationale a fait son travail en rédigeant son rapport sur la situation économique du pays. Elle est dans son rôle et ce rapport doit se faire à chaque fois que nécessaire. Notre pays a besoin d’institutions fortes, neutres et indépendantes afin de promouvoir la démocratie et la bonne gouvernance. C’est une nouvelle donne qu’il faut saluer et encourager. Pour ce qui concerne le volet judiciaire du dossier en question, faisons confiance à la justice de notre pays. Le respect de la justice et de la présomption d’innocence me donne le droit de ne pas commenter un dossier en cours de procédure. Il faut dire que l’exercice du pouvoir politique a pour but, l’un de ses buts au moins, l’instauration et la préservation d’une société ordonnée, stable et notre pays en a besoin plus que d’autres.

RMI info – La question de l’esclavage divise les Mauritaniens : une partie des mauritaniens continuent de dire que la pratique de l’esclavage est persistante en Mauritanie, et d’autres nous parlent des « séquelles d’esclavage ». En tant que docteur en sociologie, qu’en pensez-vous ? En tant que citoyen averti, de quel côté êtes-vous ?

Dans aucun des côtés pour répondre directement à votre question. Je prône une approche méthodique et explicative car je pense que beaucoup de Mauritaniens aimeraient comprendre, comme moi, les faits et les replacer dans leur contexte. En tant que sociologue, mon rôle n’est pas d’être dans un camp, et en tant que citoyen averti, je me refuse catégoriquement de rester cloisonner selon les camps car pour moi notre pays mérite mieux que cela. Même dans cette attitude volontaire, je m’inscris résolument dans la disparition totale de certaines situations sociales qui n’ont rien à voir avec le progrès social.
Ceci étant dit, nous constatons qu’en Mauritanie, certaines personnes ont un sérieux problème sémantique avec les mots : apartheid, esclavage, séquelle, éradication, discrimination, inégalité sociale, évolution sociale, progression sociale, féodalité, hiérarchisation sociale, tribu, ethnie, communauté, cohabitation et j’en passe. Des mots qui doivent avoir leur sens sur le plan juridique, sociétale et politique. Pour moi chaque mot à son sens, chaque phrase à ses mots. Il faut tout juste veiller à ce que les personnes responsables les utilisent avec le contexte du moment en évitant les surenchères inutiles. Des inégalités politiques et sociales, il en existe et c’est à l’Etat de veiller à la réduction de ces inégalités pour le bien de tous. Il faut donc encourager l’Etat dans son combat qui consiste à éradiquer certaines de ces survivances et séquelles et pour cela, je fais appel à notre intelligence collective et à la maturité du peuple mauritanien pour lutter contre ces considérations qui ne cessent de nous gangrener. Le pays a une grande chance d’avoir des compétences dans toutes les couches sociales, il suffit tout juste de faire preuve d’esprit d’ouverture et d’acceptation de l’autre pour l’intérêt de la Nation mauritanienne.
Pour rappel, dans son rapport de 1994 sur la pauvreté en Mauritanie, la Banque mondiale écrit que malgré le fait que l’esclavage ait été aboli par la loi de 1981, il subsiste encore sous différentes formes et qu’il prendra beaucoup de temps à disparaître. Bien avant, la première Constitution de la Mauritanie indépendante de 1961 a établi le principe d’égalité entre les citoyens. La Constitution de juillet 1991, dans son préambule, évoque le droit à l’égalité. L’ordonnance du 5 juillet 1981 a aboli l’esclavage sur l’ensemble du territoire national. Pourtant à cette époque, la situation ne s’était pas pour autant améliorée car l’ordonnance n’avait pas été suivie d’une application effective. Puis une autre loi a rectifié et a endurcit les peines de celles de 2007 incriminant l’esclavage qui n’avait pu être appliquée en raison du coup d’État de 2008. Dans la même logique, le parlement mauritanien a adopté le 13 août 2015 une nouvelle loi contre l’esclavage inscrivant cette pratique comme crime contre l’humanité sous peine de 10 à 20 ans d’emprisonnement pour les auteurs. Cette nouvelle loi a été d’ailleurs saluée par Urmila Bhoola, rapporteuse spéciale de l’ONU sur les formes contemporaines de l’esclavage.
Le constat que je fais de la situation, est que la communauté maure à l’image de celle des Négro-mauritaniens, est très stratifiée. Cette division sociale très poussée est protégée par le système des castes. Le système des castes dans nos sociétés induit la transmission générationnelle des savoirs, des charges et des ordres, on parle de la biologisation des rapports sociaux. Le professeur Abdel Weddoud Ould Cheikh a d’ailleurs dit que l’esclavage chez les Maures est « une institution aussi ancienne que les Maures eux-mêmes ». Nous pourrions en dire autant des sociétés négro-mauritaniennes construites sur une base inégalitaire d’ordres et de castes restées inchangés malgré les bouleversements intervenus de la fin du Moyen-Âge à nos jours. Les légendes et les mythes fondateurs des Etats traditionnels de l’espace mauritanien nous signalent l’existence et l’ancienneté de l’esclavage dans l’espace culturel du Tékrour et du Wagadou, autrement dit dans l’Empire ouest-africain du Ghana.
Actuellement, les enjeux politiques sont en ce sens devenus le terreau fertile à partir duquel les uns s’ingénient à maintenir leurs anciens privilèges et leurs prééminences, et les autres à améliorer leur sort par une représentation politique et une affirmation de soi. Ce jeu de remise en cause des anciens ordres contribue à la reproduction « mécanique » de deux camps qui s’affrontent sempiternellement : l’un milite pour une renégociation des hiérarchies sociales anciennes, l’autre pour leur maintien. En effet, selon les protagonistes des contestations, aucune liste ne doit désormais être d’une seule coloration statutaire. Un tel procédé, s’il calme les ardeurs à court terme, n’est pas de nature à réduire la portée des contradictions entre les deux identités rivales : il ne s’agit là que d’une paix fourrée, d’un dosage socio-identitaire qui perpétue l’écart entre les différentes composantes de la société. Mais sans perdre de temps sur le danger palpable de la fausse dichotomie de ces deux perspectives, il est plutôt nécessaire de souligner l’idée qu’un enrichissement mutuel des modes traditionnels et occidentaux de gouvernance est possible. Celui-ci n’est envisageable qu’au travers d’un engagement urgent, profond et de long terme en faveur d’une réforme des règles et normes traditionnelles mauritaniennes jusqu’à présent inchangées. Il faut aussi éviter de faire de cette affaire « un fonds de commerce politique » pour des politiciens sans scrupule qui ne croient qu’en leur survie politique personnelle. Donc vigilance.

RMI info : Vous êtes président de l’association Cadre de Concertation et de Dialogue des mauritaniens de la Diaspora, une association regroupant des mauritaniens en France et dans le monde. Que pensez-vous du rôle de la diaspora dans son ensemble?

Depuis toujours on peut souligner que l’action de la diaspora est essentiellement une action privée, individuelle ou bien le fait de petits groupes, mais dans la plupart des cas, c’est une action informelle. Son rôle est aujourd’hui évident et reconnu partout. Non seulement elle aide les familles, mais aussi, elle investit, crée dans les villages des projets de développement. Elle contribue au développement de son pays d’origine. Avec la crise sanitaire (Covid19), son rôle a été essentiel pour participer efficacement à l’élan de solidarité demandée par nos gouvernants : non seulement la diaspora agit par des incitations économiques, par la compréhension fine de leurs besoins (ressources humaines …), mais aussi par une stratégie d’influence ciblée. La binationalité économique de la diaspora n’est plus à démontrer. Il est évident que chaque fois qu’elle a pu agir de son propre chef, la diaspora n’a pas hésité à le faire, mais il est aussi vrai qu’une telle action ne suffit pas pour transformer les choses de manière significative. Il ressort de ces expériences qu’une intervention rondement menée de la diaspora au niveau communautaire peut être vitale pour le développement communautaire et la paix intrarégionale. Les membres de la diaspora qui ont réussi peuvent ainsi devenir des modèles et apporter à la jeunesse l’encadrement et la vision nécessaires pour la construction pacifique de la nation. Parce que plusieurs de ses membres sont des modèles et des mentors dans leurs familles et leurs quartiers, la diaspora doit mieux participer à la mise en exergue de valeurs qui font la fierté d’être mauritanien. L’unité factuelle de tous les mauritaniens, quel que soit leur ethnie, leur apparence politique, fait que nous sommes heureux de nous retrouver entre mauritaniens, entre africains pour parler de nos pays. Comme disait Napoléon Bonaparte « la première des vertus est le dévouement à la patrie ». Voilà une des caractéristiques de notre Diaspora.

RMI info : Que pouvez-vous nous dire de la jeunesse et des jeunes ?

Samuel Ullman disait que : « La jeunesse n’est pas une période de la vie. Elle est un état de l’esprit, un effort de la volonté, une qualité de l’imagination, une intensité émotive, une victoire du courage sur la timidité, du goût de l’aventure sur l’amour du confort ». La jeunesse représente une force vive, elle est riche des aspirations propres à ce moment de l’existence. Mais aujourd’hui encore, des conditions de vie précaires (chômage, exclusion, pauvreté, particulièrement nuisibles aux jeunes défavorisés) gâchent ce potentiel et cette énergie. Ils constituent incontestablement un groupe d’âge décisif, capable de raisonner et d’agir avec maturité. Leur participation ne peut pas être reléguée à un avenir incertain : c’est dès maintenant que nous avons besoin de leur concours. Il est nécessaire de dépasser l’idée selon laquelle les jeunes, un jour, « hériteront » de la Terre ; en réalité, ils ont dès aujourd’hui un rôle important à jouer dans l’édification du monde. C’est à juste titre qu’ils exigent d’être entendus et de pouvoir s’exprimer pour que soit reconnu la valeur de leur apport à la société. Nos Etats se doivent de donner à nos jeunes la volonté et la possibilité de participer à un projet collectif.

RMI info : Vous avez soutenu une première thèse de doctorat en Géologie du quaternaire (option géologie de la préhistoire, reconstitution des paléoenvironnements et protection du patrimoine culturel matériel et immatériel mauritanien).

Oui effectivement avant la seconde thèse en Sociologie politique (organisation des unités sociopolitiques et culturelles de la population mauritanienne) soutenue en 2014, j’ai pu soutenir en 2010 une première thèse en sciences. Ce travail de thèse, débuté en Master Recherche à la Faculté des sciences de l’Université de Perpignan est donc essentiellement consacré à l’étude sédimentologique en vue d’établir la reconstitution des paléoenvironnements sédimentaires qui se sont succédés dans le secteur du Guelb er Richât (Adrar de Mauritanie). Dans mes recherches doctorales, la notion de patrimoine se profile comme un élément de reconnaissance de la richesse et de valorisation des lieux constituants, par là même, un facteur de développement local dans certaines régions. Le patrimoine culturel reflète l’identité d’un territoire et relie une population à son passé. Il s’enracine dans l’histoire, l’architecture, les traditions d’une communauté et les ressources naturelles d’un terroir. C’est un héritage culturel partagé qui garantit les identités locales. En ce sens, la valorisation du patrimoine culturel est liée à la façon de le représenter. La thématique de la valorisation du patrimoine culturel occupe une place majeure dans notre champ de recherche. Elle prend en considération l’importance des patrimoines et des traces culturelles dans la représentation des territoires. Elle pourrait ainsi optimiser le processus de patrimonialisation et l’adapter aux attentes de la société. Il est à noter que la création patrimoniale se distingue d’une région à une autre.

RMI info : Dr Sao, un dernier mot à nos lecteurs :

Je voudrais tout d’abord vous remercier et ensuite avec la situation actuelle encourager mes compatriotes mauritaniens de poursuivre la sensibilisation sur la nécessité de maintenir les mesures barrières afin de prévenir la propagation de la pandémie du COVID 19. En dernier j’encourage les responsables de la nation à travailler à l’élaboration et au renforcement de dispositifs permettant d’impliquer plus significativement la jeunesse dans le développement du pays. Cet effort peut notamment passer par des échanges entre les jeunes vivant au pays et leurs concitoyens de la diaspora qui représentent une force extraordinaire.

Propos recueillis par Saidou Wane

©️ Crédit source: http://rmi-info.com/entretien-de-rmi-avec-docteur-sao-ousmane-le-prochain-pari-du-gouvernement-actuel-serait-celui-de-la-lutte-pour-lemploi-et-de-la-lutte-contre-la-pauvrete/

« Nouakchott, le 4 Walata 1986, Réminiscences d’un ado » Par Bocar Oumar BA

Demain 4 septembre, nous commémorons les premières arrestations en 1986 de cadres et intellectuels noirs mauritaniens ; arrestations qui devaient ouvrir la porte au tristement célèbre mouroir de Walata, faisant basculer par la même occasion le régime du sanguinaire Taya dans l’horreur.

N’eut été le fait que Walata repose indubitablement la question nationale en Mauritanie, s’autoriser à l’évoquer alors qu’on n’y était pas relèverait presque de l’impudeur. Que ceux qui y ont souffert le martyr me pardonnent d’avance cette forme d’intrusion.

J’étais un jeune adolescent en 1986 quand, achevant mes vacances d’été à Nouakchott, j’apprenais l’arrestation de plusieurs personnes en même temps, certaines que je connaissais parce que de ma famille, d’autres parce que de notoriété déjà installée. L’agitation dans l’univers familial de quelques-uns de mes ainés alors étudiants, et déjà bouillonnant de militantisme et de subversion me fit prendre de plein fouet conscience que ma vie de jeune noir n’allait pas être de tout repos, pour peu qu’il me restât encore un soupçon de cette saine colère que l’on appelle le pouvoir d’indignation. S’ensuivirent des manifestations de rue quotidiennes auxquelles je me mêlais. Quasiment les premières de mon parcours de militant. Quelques-uns des ainés que je suivais dans ses manifestations seront également arrêtés. Hommage, respect et affection à mon grand-frère Abdoul Aziz Ba dit Tazi qui, bien que n’ayant pas été à Walata, fît plusieurs séjours en prison. D’autres, après des semaines durant à jouer au chat et à la souris avec la redoutable police politique de Taya, prirent le chemin de l’exil. Que mon frère Ciré Ba trouve ici mon admiration et mon affection.
Semaine après semaine, la liste des détenus politiques s’allongeait. Tous ou presque appartenaient à la communauté Peul. Quelques noms connus et reconnus donnaient à ces arrestations une tonalité toute particulière, rendant le climat en milieu négro-africain terriblement anxiogène.

Tène Youssouf GUEYE, homme de culture et de Lettres, historien et chef coutumier, par ailleurs premier ambassadeur de la Mauritanie auprès des Nations Unis, « arrêté » !

DJIGO Tafsir, ancien ministre de la République, « arrêté » !

Saidou KANE, historien et homme de culture, « arrêté » !

Ibrahima SARR, journaliste, homme de culture et poète, « arrêté » !

Abdoul Aziz Bocar BA, homme politique, premier directeur général d’Air Mauritanie, « arrêté » !

D’autres hommes à l’époque moins connus mais tout aussi valeureux furent également arrêtés. Des inspecteurs de l’enseignement (Samba THIAM actuel président des FPC), des universitaires (Ibrahima Abou SALL, historien), Fara Ba et Mamadou Bocar BA (enseignants).
Tous ceux qui sont cités, à l’exception de Abdoul Aziz Bocar BA exilé jusqu’à la fin de sa vie, furent conduits, après un procès expéditif, à la prison mouroir de Walata. Bien d’autres les y rejoindront au fil des semaines et des mois. Des militaires négro-africains arrêtés durant la tentative de putsch de 1987 viendront grossir les rangs des détenus à Walata. Je recommande la lecture de l’émouvant livre de notre ainé Alassane Harouna Boye : « J’étais à Walata ».

Lorsqu’on sait la résonnance du nom de ce bagne dans la langue des détenus, on mesure aisément le macabre jeu des symboles qui a pu les habiter…

Dans le déroulement de la politique de Maouiya Ould Sid’Ahmed TAYA, l’arrestation des cadres et intellectuels négro-africains en 1986 constitue sans nul doute un rite de passage. Si le système d’exclusion dénoncé par les FLAM dans le manifeste du négro-mauritanien opprimé était déjà en place, Walata, parce qu’il consacre les premiers morts de prisonniers d’opinion, constitue un basculement vers la radicalisation du régime. Le comble du cynisme fut atteint lorsque suite à la mort de certains détenu dans d’horribles conditions, on défendit à leurs familles de porter le deuil comme il se doit. Le ton était donné. La communauté noire de Mauritanie allait connaître les aspérités d’une politique d’oppression et de répression qui s’assume.

Revenu dans ma ville de Kaëdi au mois d’octobre 1986, nous nous préparions avec quelques camarades à aborder une rentrée scolaire mouvementée. La conscience militante qui avait germé durant l’été dans nos petites têtes d’adolescents devait porter sur le terrain lycéen le relais d’une lutte commencée dans la douleur. Comment poursuivre une lutte sans formation, sans leader et sans moyens, dans un contexte où la répression policière est à son paroxysme ? Les sorties nocturnes pour maculer les murs de la ville de slogans tels que « Taya=Botha » constituaient une réponse bien maigre face à l’énergie et aux moyens déployés par le régime ségrégationniste pour museler la moindre expression subervisve et étouffer dans l’œuf toute velléité de révolte.

Au fil des années et ce jusqu’à la libération en 1990 des survivants de Walata, la lutte des négro-africains à l’intérieur fut essentiellement portée par des jeunes, sans cadres structurés et sans leaders charismatiques. Autant dire que notre seul mérite fut d’avoir continué à y croire, et d’être riches d’espoir et de mythes entretenus. Et heureusement… Walata fut terrible en ce qu’il laissa une jeunesse militante orpheline et déstructurée politiquement.
Je n’ose imaginer ce que fut par ailleurs le quotidien des familles des détenus de Walata. Au-delà de la douleur et de l’émotion que chacun peut aisément deviner, ces familles furent tout simplement précarisées, privées de ceux qui étaient leurs épines dorsales. Des enfants furent pressés par le destin de grandir trop vite. Que d’innocences volées ! Des femmes durent faire face seules à la charge familiale. Que de Winnie Mandala anonymes ! Mes hommages mesdames! L’Histoire serait bien ingrate de vous oublier !

C’était aussi cela Walata .

Bocar Oumar BA

©️ Crédit source: post FB de l’auteur https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=10223500176070920&id=1184398165

Interview/ Birame Dah Abeid, Président du mouvement IRA et député au Parlement: « La Mauritanie a changé… »

« J’ai abordé ces questions avec le président de la République et notamment l’exclusion continue des franges de la population d’ascendance africaine et d’origine servile. Celle-ci dénote de la dérive injuste, sectaire du pouvoir depuis plusieurs décennies, une situation qu’il faudrait corriger car elle menace la paix civile, l’unité nationale et la pérennité de l’Etat mauritanien. »

Au sortir d’une audience accordée par le président de la République Mohamed Ould Cheikh Ghazwani le 28 août dernier vous avez déclaré à l’occasion d’une conférence de presse que la Mauritanie a changée depuis l’alternance de 2019 ? Qu’est ce qui vous pousse à dire cela ?

Birame Ddh Abeid (BDA) : Effectivement, tel est le cas. En effet, le changement en Mauritanie que j’ai évoqué dans ma dernière conférence de presse se vérifie d’abord par la décrispation du climat politique, le dégel intervenu entre l’opposition et le nouveau Chef de l’Etat. Lui-même a pris l’initiative de retisser le fil du dialogue, d’engager des rencontres d’échanges avec la classe politique y compris de toute obédience.

Nous avons ainsi tourné la page de l’invective, des insultes et des accusations que son prédécesseur distribuait à l’endroit de ses opposants, sans aucune retenue.
Je note également la levée des poursuites judiciaires, indument engagées contre des opposants et des personnes supposées proches d’eux.

Il y a lieu de noter, également, l’ouverture des média publics, à l’opinion dissidente ; Aujourd’hui nous y avons accès et pouvons y dérouler nos messages. Leur accès nous était étaient interdit, jusqu’à une date récente.

Une avancée mérite mention, en somme, la volonté par le Président de la République, de respecter la séparation des pouvoirs, d’où la marche acceptable de la Commission d’Enquête Parlementaire (CEP) et les prémisses d’une enquête judiciaire autour de son rapport sur la gabegie de la décennie écoulée.

J’ajoute, à la liste, la respectabilité accrue des élus du peuple, naguère humiliés, vilipendés et torturés par l’ancien pouvoir et ses acolytes ; à présent, ils peuvent jouer leur rôle en tant que superviseurs du travail de l’Exécutif, des dépenses des deniers publics et du respect de l’Etat de droit. Et dans le cadre de cette mission, ils sont reçus, avec tous les égards au sein des départements ministériels. Je pense qu’il s’agit, là, d’un début de changement, d’ailleurs inédit et inespéré, qui nous permet de transmettre la flamme de l’espoir à nos populations quand elles luttent pour une rupture pacifique en Mauritanie.

Au cours de votre audience avec le président Ghazwani vous avez parlé des inégalités et de l’exclusion. Pouvez-vous nous en dire plus ?

BDA : J’ai abordé ces questions avec le président de la République et notamment l’exclusion continue des franges de la population d’ascendance africaine et d’origine servile. Celle-ci dénote de la dérive injuste, sectaire du pouvoir depuis plusieurs décennies, une situation qu’il faudrait corriger car elle menace la paix civile, l’unité nationale et la pérennité de l’Etat mauritanien. En effet, il est inconcevable et dangereux que les différents corps civils et militaires de l’Etat se composent d’une seule communauté. Il n’est pas plus acceptable que les richesses du pays et le pouvoir politique restent circonscrits entre les mains du pré-carré de quartiers résidentiels et administratifs de la capitale, allant du Carrefour Madrid et englobant Tevrak Zeina, Soukouk et le Ksar Nord. En effet, ce sont les résidents de cette infime portion du territoire de Nouakchott qui dirigent la Mauritanie dans tous ses leviers de commandements, dépensent ses richesses, se distribuant les terres, les licences de pêche, les mines, les banques, l’aide financière extérieure, le personnel du corps diplomatique ; ceux qui vivent ailleurs, notamment les quartiers périphériques populeux et les campagnes de l’intérieur du pays, continuent d’éxpérimenter les affres de la misère et de l’humiliation. D’ailleurs, si vous consultez la liste des personnalités entendues ou indexées dans le rapport de la CEP, vous noteriez la proportion écrasante des tribus maures. A lui seul, ce document témoigne, par ricochet, de l’ampleur des inégalités et discriminations dans mon pays.

Nous espérons que le président de la République Mohamed Ould Cheikh El Ghazwani apportera une solution à cette carte sociopolitique et économique hideuse, afin de juguler ce genre de disparités entre cet îlot d’opulence insolent et le reste de la Mauritanie dévastée par la déscolarisation, l’absence de couverture et d’assurance santé, voire d’eau potable, le délabrement des routes et la flambée du chômage.

Avez-vous reçu des assurances au sujet de la légalisation de votre parti, le RAG ?

BDA : Oui, et elles ne sont pas nouvelles, de la part du président de la République. J’ai pu entendre que les mauritaniens bénéficieront, tous, de droits que leurs confèrent les lois et la Constitution, notamment la faculté de s’associer, de se présenter aux élections, d’élire et se faire élire.

Selon certaines sources lors de l’audience avec le président Ghazwani, ce dernier vous aurait reproché vos critiques à l’endroit de l’ex président Aziz et vous aurait demandé de rester dans le cadre de l’objet de l’audience. Qu’en est-il au juste ?


BDA : A en croire une publication du journaliste Cheikh Haidara, le Président m’aurait dit sa volonté de renoncer à un second mandat, qu’il ne serait pas intéressé par le pouvoir. Il serait dérangé par mes critiques acerbes contre son prédécesseur Aziz, ce qui l’inciterait à me demander l’objet de ma demande d’audience, etc.

Je dirais à ce propos que je connais très bien la source malsaine de cette information et de cet acharnement ; Je voudrais préciser ici que je ne suis pas tenu de livrer tout le contenu de mes entretiens avec le président de la République et ce n’est pas dans mes habitudes de le faire. Je livre, de manière précise à l’opinion publique et à mes soutiens, ce qui alimente et anime l’espoir des mauritaniens pour un avenir meilleur ; je ne partage en public que les informations positives en vue d’entretenir l’espoir et de reconstruire la cohésion de mes compatriotes, pour plus d’épanouissement, d’entente, de paix des cœurs, bien entendu sous l’égide de l’Etat de droit.

Donc, je laisse à ce piètre manipulateur éhonté le soin de propager à sa guise cette information erronée, ce qu’il caresse et appelle de ses vœux c’est-à-dire le fait de voir le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazwani désister de sa candidature à un second mandat en 2024. Je ne suis pas le porte parole, le porte-venin de cette personne mal intentionnée et moins encore celui du président Ghazwani. Donc, ses intentions électorales.

Quand à assainir la scène politique, c’est-à-dire les rapports partisans entre le pouvoir et l’opposition, il m’apparait bien que la réalisation de l’objectif préoccupe le Président Ghazwani. Et il est faux, archi-faux de dire que j’ai abordé le sujet de son prédécesseur, lors de mes deux rencontres avec le chef de l’Etat ; je ne l’ai fait ni en octobre dernier et encore moins ce 28 août 2020.

Je ne fais pas partie de ceux qui ont pris la poudre d’escampette et qui se sont enfuis, la peur au ventre, incapables d’affronter l’ancien président lorsqu’il s’est érigé en despote, en tyran durant ses onze dernières années de règne. Je ne fais pas partie non plus de ceux qui sont restés au pays en adoptant un profil bas ou en léchant les bottes du tyran. Moi Birame Dah Abeid, je me suis dressé la tête haute, le verbe haut et me retrouvait plus d’une fois en prison, enferré. J’ai tenu tête, dans ma demeure, la rue et hors du pays, à Mohamed Ould Abdel Aziz et cela durant plus de dix ans et j’ai passé la moitié de son règne en cellule, à intervalles réguliers. Donc ce n’est pas moi qui ai besoin de rattraper le temps, de recouvrer le courage, de racheter la témérité, de perdre ma dignité, pour m’en prendre à Aziz alors qu’il est devenu un citoyen lambda, vomi de tous, vilipendé par le premier venu, ceux qui l’adulaient, le déifiaient ou se sont enfuis jusqu’à la fin de son règne. Moi, mes comptes je les ai réglés avec Aziz lorsqu’il était encore fort et dangereux. Maintenant c’est aux fugitifs et lécheurs de bottes, c’est aux lâches de s’en prendre à Aziz.

Je souligne aussi que la source mensongère qui a induit votre confrère Cheikh Haidara en erreur fait semblant de méconnaitre une qualité commune au Président Ghazwani et moi. Par son éducation et la confiance en soi, mon interlocuteur ne commet jamais d’impolitesse, surtout pas du genre à interrompre un visiteur qu’il reçoit. C’est lui faire mauvaise presse que de lui prêter ce genre de tempérament.

Quand à moi Birame Dah Abeid, aucune personne, aucun homme ne peut tenter de m’interrompre ou de me faire taire sur aucun sujet quelconque, pour la simple raison que je suis libre et réfractaire aux ordres inadmissibles, aux normes de bienséance et au droit. Et c’est méconnaître Birame que de lui prête les tares de courtisan.
Je voudrais aussi informer davantage vos collègues et l’opinion publique que la nature de ma rencontre avec le chef de l’Etat ne peut pas être qualifiée d’une simple demande d’audience. Non. La rencontre a été longtemps travaillée, organisée, mûrie… Ses thèmes ont été décortiqués de part et d’autre avant le jour J. Et c’est l’occasion, encore une fois pour moi, de remercier vivement le Président de la République Mohamed Ould Cheikh Ghazwani.

Que répondez-vous à ceux qui considèrent que vous avez été un allié de l’ex président Mohamed Ould Abdel Aziz ?

BDA : Je vous pose une question : Mon alliance avec Aziz se manifeste en quoi ? Ce n’est là que le recours des lâches, incapables de tenir tête à Ould Abdel Aziz. Ce sont ces lâches qui tentent de se dédouaner vis-à-vis de la performance de Birame Dah Abeid et du mouvement IRA. Cette notoriété a été gagnée de haute lutte, grâce à de gros sacrifices. Leur lâcheté ne leur permet pas d’aller aussi loin que nous et c’est pourquoi ils sont obligés de se rabattre sur des ragots. Il faut plutôt me dire que le Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD) a été l’allié de Aziz qu’il a soutenu au lendemain du coup d’Etat contre Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Là je dirai oui.

Le parti Hatem a été l’allié de Aziz, parce que certains de ses membres avaient été cooptés dans son gouvernement après le putsch de 2008.
Tawassoul a été l’allié de Aziz. Cette coalition s’est manifestée pendant les éléctions sénatoriales, avec une présentation de listes communes entre ce parti et l’Union Pour la République (UPR).

Par ailleurs, je peux comprendre que les opposants de Aziz aient été ses alliés. Ils n’ont pas été envoyés en prison comme Birame, lui, embastillé jusqu’à la dernière année de Aziz au pouvoir. En plus, ils sont restés fonctionnaires. Ils ont continué à percevoir les salaires et n’ont pas été congédiés de leur travail par Aziz, comme Birame. Ces opposants, Aziz leur réglait leurs soins contrairement à Birame. Ceux qui pourvoyaient aux miens, ils se connaissent et peuvent témoigner.

Donc, l’on pourrait dire à la rigueur que les partis d’opposition, les ONG de la Société Civile étaient des alliés de Aziz car il les a légalisés ou leur a permis de continuer à exister. Birame a été privé par Aziz de récépissés, pour l’ONG IRA et le parti RAG. Tous ces gens, je peux dire qu’ils sont les alliés de Aziz car leurs rassemblements et leurs manifestations n’étaient pas réprimés durant le règne de Aziz, à l’inverse des militants du mouvement IRA, confrontés à la répression et à la torture.

Et puis ces opposants n’ont pas été diabolisés sous Aziz comme Birame l’a été par le biais de la diplomatie, des mosquées et des partis fantoches. Ce ne sont pas les opposants de Aziz dont les pieds de leurs épouses et de leurs enfants furent fracturés mais c’étaient Birame et les siens. Donc comment pourrait se manifester mon alliance avec Aziz ? La violence contre ma famille ? La répression de mes camarades? Mon emprisonnement, ma torture et la torture de mes amis ? L’interdiction de notre ONG et de notre parti ? Notre diabolisation dans les mosquées, les média, les milieux diplomatiques ? La confiscation de mon salaire durant tout le règne de Aziz ?
L’alliance dont il est question révèle plutôt notre action, manifestée par des faits incontestables et connus de tous. Nous avons opté pour une action frontale et nous avons tenu le discours le plus dur qui se résumait à une dénonciation systématique et sans complaisance du régime de Aziz aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Cette dénonciation a usé de tous les canaux disponibles (presse, réseaux sociaux, forums internationaux…) Notre discours était celui qui présentait le minimum de concessions à Aziz alors que l’opposition d’alors accompagnait Aziz dans sa diabolisation de Birame et de notre formation interdire, Radical pour une Action Globale (RAG). Je me demande encore en quoi pourrait se matérialiser cette alliance ? Il faut un élément concret. Pendant les deux dernières élections présidentielles (2014 et 2019) j’ai été le candidat le plus combattu par Aziz. Tous les candidats ont bénéficié des signatures des maires et des conseillers du parti au pouvoir. J’en ai bénéficié aussi comme Mohamed Ould Mouloud, Kane Hamidou Baba et d’autres. La liste est longue.

Peut-être que cette prétendue proximité se manifesterait par le fait que Aziz m’a emprisonné à la veille des dernières élections, ce qui m’a pas empêché de gagner des communes et une forte minorité de députés et des conseillers régionaux. Si le fait de m’emprisonner pour m’empêcher de concurrencer les riches, constitue une preuve de l’alliance, quel bénéfice en ai-je tiré, à la fin? Peut-être que la CEP et la police des crimes économiques, les tribunaux seraient bien inspirés d’ouvrir un dossier pour faire apparaître les montants que Aziz m’aurait versé, en contrepartie de mes longues périodes d’emprisonnement, mes amis de l’Initiative de Résurgence Abolitionniste (IRA)et moi, en dédommagement de la violence que ma famille, mes militants et moi avons subi ; en contrepartie des dénigrements que j’ai subi à l’intérieur et à l’extérieur. Le montant pourrait alors s’élever à des sommes faramineuses. La CEP et la police des crimes économiques sont tenues de ne pas occulter ces fonds astronomiques. Et combien alors Aziz aurait-il accordé à ces dizaines de milliers de personnes qui ont joué du théâtre à son service ? Quel était le mode de paiement de ces foules qui soutenaient Birame? Comment tous ces militants ont pu signer leurs contrats ? Et qui sont les autres acteurs de l’orchestre du théâtre décennal que Birame Dah Abeid aurait joué avec Aziz ?

Je vous rappelle que les jury qui ont décerné des prix et des médailles à Birame Dah Abeid sont entre autres ceux des Nations Unies, de Front Line Defender, de Weimar, du Département d’Etat Américain, du ministère Hollandais des Affaires Etrangères (Prix Tulipe), du prix Martin Luther King, de l’université de Louvain en Belgique pour l’octroi du doctorat Honoris Causa, du Times Magazine en 2017 pour les cent personnes les plus influentes du monde. Toujours en 2017, le Jury du Magazine africain et de Jeune Afrique m’ont retenu pour mon classement parmi les quinze africains les plus influents du continent. Et en février 2020, je rappelle l’octroi du Prix Courage à Genève, au titre de la défense des Droits de l’Homme.

Tous ces jurys aguerris avec leurs probité et crédit moral sont-ils membres de l’orchestre théâtral qui a joué avec Aziz et Birame de 2008 à 2019 ? Aziz les a-t-il achetés ou Birame les a-t-il payés ? Où sont-ils les dindons de la farce ? Ils ont pu reconnaître Mandela, Martin Luther King, Jimmy Carter et j’en passe. Ils ont pu reconnaître ces leaders avec leurs moyens d’identifier et de coopter les personnalités méritantes. Mais, avec Birame, ils seraient été myopes et tombés sur la mauvaise personne, selon les chantres de la médisance et les lâches.
Maintenant Aziz est parti et l’on va voir ce qui va advenir de Birame, de l’IRA et du RAG. Peut-être doivent-ils inventer un nouveau employeur pour Birame et les réseaux Ira, s’ils ne veulent pas couler ou convaincre Ghazwani de jouer le même théâtre avec eux !

Propos reccueillis par Bakari Guèye

©️ Crédit source: http://cridem.org/C_Info.php?article=739980

L’esclavage est à criminaliser dans son essence pratique ou statutaire : chez certains africains, le compte n’y est pas !

Extrait Conférence de presse ONG sur les assassinats des antiesclavagistes à Djandjoumé au Mali.



En copie Communiqué de la CNDH Mali

Pour celles et ceux qui se sentent surpris et d’autres semblant de l’être par la cruauté qui a frappé les abolitionnistes soninkés avec les 4 militants sauvagement assassinés dans la localité soninké de Djandjoumé au Mali !

Certaines communautés noires en Afrique de l’ouest sont castées et on y entretient et maintient une caste particulière qui est de celle des Esclaves. Dans la communauté soninké, l’esclavage par ascendance y sévit avec des violences symboliques et parfois physiques dignes du moyen-âge.

Ainsi on naît et on meurt esclave statutairement et socialement générations après générations. Et de cette réalité connue et magnifiée par certains, parmi les milieux castés esclaves et humiliés en symboles, des gens se sont engagés pour enrayer un fatalisme socialisé insidieusement prêché par les clans féodalo-esclavagistes et suprémacistes dont les religieux coutumiers.

Pour comprendre le processus d’une équation qui mène à la destruction physique de l’autre (cet esclave rebelle) en 7 points :

1 – si vous en (l’anomalie sociale de l’esclavage) parlez, on (les tenants privilégiés du système) vous indexe et encarte comme PEU SOCIABLE à ÉVITER.

2 – si vous persistez à en parler, on vous dira que vous êtes dans des FAUX DÉBATS et des FRUSTRÉS qui ne seraient pas fiers de leur origine ancestrale (s’accepter comme esclaves statutaires continuellement). Et on vous lynche par des railleries.

3 – si vous osez vous organiser pour prêcher l’éveil et une démarche de réformes d’une donnée sociale discriminatoire et humiliante, on vous DIABOLISE et vous traite des HAINEUX qui créent les problèmes à la communauté et la divisent .

4 – si votre appel commence à prendre auprès des couches castées esclaves. Et si ces dernières s’affirment antiesclavagistes et abolitionnistes ouvertement, on va vous HAÏR par les mensonges, les manigances, les amalgames, les médisances hypocrites et sarcastiques et des manœuvres auprès des autorités étatiques pour appui.

5 – si l’éveil s’amplifie dans la communauté, on va commencer à vous COMBATTRE par la promotion et le soutien aux éléments autoproclamés défenseurs du statu- quo sociétal. Via les réseaux sociaux (Fb et whatsapp surtout) et certains médias communautaires (Webradios, qui n’ont rien à envier à la sinistre radio mille collines au Rwanda), on va passer à l’apologie cet esclavage par ascendance avec INJURES et CALOMNIES. Ainsi vous verrez votre mémoire ancestrale déjà blessée par l’accident de la barbarie esclavagiste, rappelée, narguée et souillée par les discours.

6 – si les couches sociales assignées comme esclaves persistent et osent poser des actes sociaux (nouvelles caisses, refus de ladalenmaxu, autogestion sociale) d’émancipation, on va vous INTIMIDER, EXPROPRIER , BOYCOTTER, EXPULSER et AGRESSER PHYSIQUEMENT pour certains. En plus dans ce « ON » , les indifférents ou supposés comme tels d’affichage sont les plus impliqués dans la « chose« . Leurs coups sont inaudibles et invisibles mais vous les sentez ici et là.

7 – s’il s’avère que votre résilience et votre patience ont droit sur leurs provocations récurrentes (en actes et en discours), on va essayer et encourager implicitement de vous ÉRADIQUER PHYSIQUEMENT… comme ce qui s’est passé à Djandjoumé ce 1 septembre 2020. Les 4 militants abolitionnistes Ganbanaaxu sont morts libres et dignes à jamais.

Paix éternelle à leurs âmes. Ameen

En gros, l’affaire tourne sur les problématiques liées à L’ESCLAVAGE entre membres d’un même groupe sociolinguistique, ici le cas des soninkés . Dans nos communautés, nos mentalités féodalo-esclavagistes sont haineuses et tueuses. Et le Mal est dans la donnée COMMUNAUTÉ au sein de laquelle les Hommes ne se valent pas en DIGNITÉ.

• Je mets en lien, mon dernier billet sur la polémique Obono/Valeurs Actuelles concernant l’esclavage : https://soninkideesjose.wordpress.com/2020/08/29/lesclavage-polemique-et-si-le-journal-valeurs-actuelles-savait-nos-actualites/

Nos prières aux martyrs de Djandjoumé.

©️ Par KS pour le BLOG

🛑Flash- info : 4 militants abolitionnistes et antiesclavagistes assassinés dans la localité villageoise soninké de Diandioumé au Mali

Dans la soirée du 1 septembre à la nuit du 2 septembre 2020, les féodaux esclavagistes dans ce village soninké dans la zone de Nioro, ont attaqué plusieurs familles de la communauté antiesclavagiste Ganbanaaxu. Une descente criminelle qui s’est soldée par 4 tués et des blessés graves dont des femmes. D’après les premiers éléments recueillis du terrain, les hommes assassinés ont été lynchés, ligotés et abandonnés dans les eaux de pluies en pleine nuit.

Ils sont;

▪︎Monsieur Mountaga Diarrisso, un doyen âgé d’une soixantaine d’années, pilier de la communauté Ganbanaaxu de Diandioumé. Un vaillant membre qui avait été violemment agressé courant 2018 par les miliciens féodalo-esclavagistes de kingui.
▪︎Monsieur Diani hamet Sissoko
▪︎Monsieur Gossi Sissoko
▪︎Monsieur Issou Sissoko

Ils sont tombés dignement pour avoir voulu vivre Libres sans les humiliations sociétales de l’esclavage coutumier par ascendance dans la communauté soninké. À rappeler nécessairement, le laxisme ahurissant des autorités publiques maliennes, indexé à plusieurs reprises sur cette problématique de l’esclavage dans certaines zones notamment au sein des communautés soninkés. Aujourd’hui dans différentes localités soninkés en Afrique de l’ouest (Mali , Mauritanie, Gambie et Sénégal) , tout individu qui se réclame antiesclavagiste et refuse les assignations sociétales et statutaires de l’esclavage coutumier, est honni et visé par d’innombrables agissements agressifs. Certains cercles de pouvoirs publics dans nos pays sont dans le déni et l’indifférence face à ce phénomène qui cause des violations récurrentes des Droits humains.

Un énième signalement est urgent sur des commanditaires de ces actes criminels dans nos contrées villageoises. Ils sont ces cotisants de la diaspora soninké notamment en France, qui sont maliens, mauritaniens, sénégalais, gambiens et français ou double-nationaux . Leur activisme via différents groupes whatsapp d’appel à sévir contre les personnes qui rejettent les coutumes esclavagistes dans la communauté, porte une responsabilité évidente dans ces assassinats odieux à Diandioumé.

Nos condoléances attristées à toute la communauté Ganbanaaxu à travers le monde.

Paix à leurs âmes.

©️ Sources : Réseaux GANBANAAXU Mali RMFP

Par KS pour le BLOG

Biram Dah Abeid dément les propos qui lui sont attribués au sujet de la candidature du Président de la République.

AMI – Le député Biram Dah Abeïd s’est dit surpris par la publication d’informations erronées selon lesquelles il avait caché aux médias le contenu de ses entretiens avec le Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, surtout à propos de la volonté du président de la République pour un deuxième mandat.

Il a ajouté que la nouvelle, largement diffusée, précise qu’il a été l’objet de sévères menaces et de manquement de la part du président de la République. «Tout cela est dénué de tout fondement ».

M. Abeïd a précisé, dans un communiqué parvenu à l’AMI, que son entretien avec le Président de la République était focalisé sur les sujets publiés par les médias publics, indépendants et la presse internationale et avait trait aux attentes de tous les citoyens comme la fin de toute injustice, le renforcement de la démocratie, les libertés, la séparation des pouvoirs, l’indépendance de la justice et l’indépendance du pouvoir législatif.

« Le président de la République m’a assuré qu’il est déterminé dans la lutte contre la pauvreté, le chômage et la corruption ».

Il a ajouté que le président de la République a clairement indiqué qu’il s’oppose à l’abus de pouvoir, au vol, à l’exclusion et à la confrontation de l’opposition, indiquant que cette dernière dispose d’un espace reconnu par le système démocratique.

« Au cours de l’entretien, le Président de la République a insisté sur l’intransigeance face au détournement des deniers publics, à l’atteinte aux droits de l’Homme et à l’unité nationale, affirmant que toutes ces questions seront traitées avec minutie et que la porte est largement ouverte à tous ».

Le député Abdeïd a enfin déclaré qu’après investigations, il apparait clairement que l’auteur de ces allégations a été soudoyé par des parties bien connues. « Le journaliste qui m’a interviewé a dénaturé mes propos en contrepartie d’une corruption financière d’une partie bien connue dont les intentions sont inavouées ».

©️ Crédit source: http://cridem.org/C_Info.php?article=739821