Rencontre aujourd’hui 18 mai 2021 du président Biram Dah Abeid et de la vice-présidente d’IRA Kadiata Ba, accompagnés de membres de la section d’IRA-Sebkha avec les associations des veuves et des orphelins chez la présidente mère Houleye Sall à Sebkha. La délégation d’IRA a aussi été accueillie en même par les responsables des rescapés de l’épuration ethnique des années 80-90. IRA-Mauritanie prépare avec les victimes d’esclavage, passif humanitaire et autres violations des droits humains, la journée du jeudi 22 mai pendant laquelle la mission des défenseurs américains des droits de l’Homme, vont assister à la prise de parole de plusieurs catégories de victimes, organisée par IRA.
CNDH – La CNDH considère une atteinte aux droits civils et politiques des citoyens mauritaniens à l’étranger l’absence de bureau d’enrôlements, de listes électorales et de bureaux de vote.
S’agissant du traitement des plaintes de la Diaspora, la CNDH a reçu plusieurs requêtes de la part des associations CDM–Mauritanie présidé par Mme Gandégua Assiatou et l’association ADC-MAO présidé par Mr Cheikh Sow, à la suite de la vidéo conférence organisée le président de la Commission et quelques représentants de la Diaspora en juillet 2020.
Ce procédé mis en place a permis de traiter quelques dossiers parvenus à la CNDH.
Recommandations:
Renforcer la Coordination des synergies entre les organisations de la société civile, les partenaires et les institutions concernés par les questions de l’état-civil ;
– Entreprendre une action de portée nationale afin de résoudre définitivement les cas d’enrôlement des citoyens en instance au niveau des institutions chargées de l’état-civil tout en facilitant le processus aux citoyens, soumis à de nombreuses tracasseries et pénibles formalités. Il est grand temps d’achever le processus d’enrôlement d’une population de moins de quatre millions d’habitants entamé depuis plus de dix ans ;
– Installer des applications dans les structures sanitaires pour renforcer la coordination entre ces structures et l’ANRPTS ;
– Faciliter l’enrôlement pour les enfants nés dans des localités dont les structures sanitaires sont éloignées des lieux de résidence des familles ainsi que les mauritaniens établis à l’étranger.
– Faciliter l’enrôlement, l’inscription sur les listes électorales et le vote pour les citoyens Mauritaniens à l’étranger.
La Saigne est un chant ample, clair, généreux. Son rythme, sa scansion sont brefs, alertes. Bios Diallo a la science des vocables éruptifs et inventifs. Le recueil de poèmes se fait l’écho d’une Afrique saignée par l’immigration à risques et minée par des troubles politiques, l’intolérance, les conflits identitaires et religieux.
Le poète les passe en revue au prisme de sa propre vie. Ainsi, l’invasion de Tombouctou en 2013 fait ici l’objet d’une louange à la cité médiévale, où s’est inventé l’amour des hommes et du savoir.
Bios Diallo nous offre son cœur « sans reddition », sans orgueil et non sans panache. C’est le sens du renversement qu’il fait subir au substantif saignée. Le verbe s’y fait entendre, qui agit puissamment en nous.
L’auteur
Né à Sélibaby, dans le sud de la Mauritanie, Bios Diallo, journaliste de son état, dirige à Nouakchott depuis 2010 les «Rencontres littéraires Traversées Mauritanides », qui accueillent chaque année des écrivains du monde entier. Il est auteur de deux recueils de poèmes et d’un roman, ainsi que d’un essai.
Il a eu le privilège d’interviewer en 2002 à Fort-de-France Aimé Césaire pour la Revue de l’Intelligent. Il a aussi collaboré à Césaire et nous, un ouvrage collectif (2003). Lors de la crise malienne de 2013, il participe au recueil Voix hautes pour Tombouctou avec Vrilles à Tombouctou, un cri d’indignation pour la ville assiégée.
La crise des migrants en 2018 le fait participer au collectif Au Cœur de l’errance, publié par les Editions Chèvre-Feuille Étoilée au profit des réfugiés. Il renouvelle son éloge au peuple malien en 2020 avec Poèmes à un jeune soldat inconnu. Recueil en hommage aux soldats disparus (ouvrage collectif).
Suite à la publication de Docteur BA Mamadou Kalidou professeur de lettres à l’université de Nouakchott ALSRYA , vous avez manifesté votre indignation ainsi que bon nombre de nos compatriotes entre autres férus du panarabisme chauvin et du bathisme sanguinaire . Monsieur Ba mamadou Kalidou , puisque c’est de sa publication qu’il est question n’a fait qu’exprimer son opinion et pour un universitaire c’est de bonne guerre .N’oublions que notre frère BA Mamadou n’est pas le seul universitaire à exprimer ses idées , Ely O/ Sneiba exprime ses idées qu’on soit d’accord avec lui ou pas il a droit d’exprimer ses idées même fardées de quelques insultes à ma mémoire ou à notre mémoire collective .C’est la liberté d’expression ! Nous avons reprochés aux régimes passés leur atteinte à nos droits fondamentaux y compris celle de la liberté d’expression , vous homme de médias ne devrait l’avoir à l’esprit cela quel que soit votre détracteur , quel que soit la funeste réalité de la géopolitique au Moyen-Orient en l’occurrence la sauvagerie de l’Etat d’Israël vis-à-vis de la population palestinienne .J’aime répéter dans mes publications sur les réseaux sociaux la phrase suivante : « on ne fait pas du militantisme des droits humains à la carte » en un mot pas de paliers ni de cases en matière d’atteinte aux droits et à la dignité humaine. Cher frère beaucoup d’entre nous font de la défense des droits à la carte et là est notre faiblesse , là est notre manque de lucidité , c’est à ce niveau que se situe une absence de cohérence dans nos principes et convictions .J’aurai aimé vous voir déconstruire par force d’arguments l’opinion de ton frère Ba Mamadou kalidou , avec références scientifique ainsi les esprits éclairés , la communauté académique n’en serait que satisfaite et grandie. Par ailleurs vous devriez est solidaire de votre frère Ba Mamadou Kalidou dans sa douleur , il a de la matière pour parler de ses drames familiales !Peut être que ce soutien lui fait défaut , votre solidarité lui fait défaut ! J’ai lu d’autres frères traiter de façon emphatique monsieur Ba Mamadou kalidou en le qualifiant d’être un haineux vis-à-vis des arabes , arrêtons ce terrorisme intellectuel de grâce et je connais le procédé je me permettrai quelques digressions avant de me rappliquer :
-Quand on critique la politique de l’Etat d’Israël que je ne confonds point avec le peuple d’Israël et le peuple juif , il arrive que l’on nous taxe d’antisémitisme ce n’est pas Pascal Boniface qui me dira le contraire .Car il y a des juifs aussi qui ne sont pas d’accord avec la politique de l’Etat d’Israël c’est à mentionner et c’est tout à leur honneur ! -Quand on veut critiquer la proposition des lois sur le séparatisme en France , on nous taxe d’islamo-gauchisme ! -Quand on critique l’Etat mauritanien certains entretiennent exprès et de manière confuse que nous nous attaquions aux maures . Chers compatriotes prenons de la lucidité , de la cohérence dans nos actions diverses et de la maturité tout court .Ce que l’on reproche à monsieur Ba Mamadou Kalidou est ailleurs : parler de la similitude dans la souffrance et dans la résilience de son peuple avec celui du peuple juif sous l’angle strictement historique dans un contexte géopolitique funeste au Moyen-Orient . Peut-être le mot similitude a eu un autre sens académique d’où tant de convulsions et de spasmes ! Par honnêteté intellectuelle ne nous plaisons pas dans l’amalgame , il y a des juifs qui ne cautionnent pas du tout la politique étatique d’Israël et une petite recherche sur la toile permet de renforcer cette certitude .Dans le peuple juif il y a diverses sensibilités politico-religieuses ceci est à mentionner !Se sentir solidaire du peuple juif par un passif historique chers frères et sœurs ne veut pas dire soutenir la politique coloniale et destructrice de NETANYAHOU .Soyons plus fort que nos émotions ! La lucidité de ne pas se laisser submergés par les émotions , cette même émotion nous le trouvons dans d’autres communautés religieuses extra-européennes en France quand l’Etat d’Israël subit les tirs de roquettes de la part du Hamas ou Hezbollah . De la cohérence , de la maturité et surtout de la lucidité pour mettre fin à nos indignations sélectives parfois partiale : les pauvres paysans de la vallée méritent le soutien des « justes mauritaniens sinon des frères mauritaniens», les veuves et les orphelins des années de braises , les créanciers du « Madoff mauritanien » ; les dilapidations de nos deniers publics , les recrutements scandaleux et discriminatoire méritent notre sursaut patriotique commun au-delà de nos tribus , de nos clans , de nos castes , de nos couleurs et ethnies y compris ceux qui sont victimes de leur déterminisme de naissance . Nous sommes prisonniers des idéologies qui ne sont plus en vigueur sous leurs cieux d’origine et c’est notre vivre-ensemble qui en prend un coup jour après jour .
•Ayons ce sursaut patriotique en la mémoire des pères de cette nation
Le constat plein d’amertume est le suivant : Certains de nos compatriotes sont plus sensibles à la cause arabe que la cause nationale et cela a créé un déséquilibre au sein de la composante nationale et ce déséquilibre ne peut être réparé que par le fils et fille de la Mauritanie. Le jour où je vois dans les rues de Nouakchott la Mauritanie diverse revendiquer ses droits , le jour où je vois la Mauritanie dans sa diversité occuper les rues de Nouakchott et des autres villes pour une injustice subie par des compatriotes mauritaniens tout court alors vous verrez que nos dirigeants seront au rendez-vous de nos attentes .Un député qui pleure le malheur des autres peuples , cela est tout simplement humain mais quand un député soit insensible aux malheurs de sa propre population cela relève du renoncement ! Le combat pour la libération du peuple palestinien ne peut être nié par Ba Mamadou Kalidou , comme par ces juifs qui militent pour la fin de la colonisation de l’Etat d’Israël bien que faibles et réduit en silence par les sionistes .
D’ailleurs tous les peuls ne sont pas musulmans , Des peuls de Niger sont appelés « woddaabé » ou bororo , qui sont animistes pour beaucoup , ils venaient jusqu’en Mauritanie (Guidimakha) ! La ressemblance c’est la souffrance , il a été clair Ba Mamadou Kalidou ce sont les similitudes dans la résilience et la souffrance cher frère Hacen Lebatt. Et s’il faut mettre en avant la solidarité islamique , les musulmans centrafricains sont les oubliés de notre solidarité islamique mauritanienne quand ils se faisaient égorgés et brûlés vifs , je vois ici des esprits étroits dirent : « ils ont été égorgés par leurs propres frères noirs » ce ne serait que du déjà entendu ! Cher frère Hacen Lebatt , votre réaction est la manifestation de ce problème de « vivre-ensemble » et voici ce que je lis en filigrane dans votre réaction au-delà de toute émotion : « que nous soyons à l’unisson dans notre indignation manifestée , dans notre joie exprimée, dans notre condamnation et notre sentence. » Pour cela il nous fait construire une conscience citoyenne mauritanienne laquelle conscience ne jetterai en pâturage un frère pour une divergence d’opinion , vous êtes très bien placé pour jouer un rôle majeur . Le peuple palestinien a besoin de soutien , qu’il trouve ici toute ma compassion et ma solidarité !
Ce lundi 17 mai 2021, une délégation de l’ONG AbolitionInstitute a atterri à l’aéroport Oum Tounsi de Nouakchott. Cette organisation américaine investie dans la défense des Droits Humains compte en son sein, l’avocat droit-de-lhommiste mauritanien Monsieur BakaryTandia. Ce dernier avait chapeauté comme directeur, la campagne présidentielle de 2019 pour le candidat BiramDahAbeid. Cet après-midi à l’aéroport, le leader des réseaux IRA-Mauritanie, le président du mouvement anti-esclavagiste SOS Esclaves, le doyen BoubacarMessaoud et d’autres proches militants de la mouvance abolitionniste comme Monsieur Baliou MamayaryCoulibay formaient un comité d’accueil honorable aux invités américains.
Le président mauritanien Mohamed Cheikh Ghazouani est arrivé lundi 17 mai à Paris pour prendre part, aux côtés d’une quinzaine de dirigeants africains, de hauts responsables européens et représentants d’organisations internationales, à un Sommet sur la relance de l’économie africaine, organisé à l’initiative du président français Emmanuel Macron.
Lors de ce sommet, la question de la dette va être débattue en réunissant autour d’une table à la fois créanciers publics et privés. A plusieurs reprises, le président Ghazouani a appelé à l’annulation de la dette des pays africains notamment des Etats du G5 Sahel et le soutien de leurs différents plans nationaux afin de leur permettre de surmonter les effets de la pandémie du coronavirus.
L’objectif de ce sommet est de mettre en place des moyens financiers capables de relancer l’économie du continent africain, qui a connu moins de 200 000 morts liées au Covid-19 selon les chiffres officiels, mais dont le PIB devrait connaître en 2021 sa première récession depuis 25 ans, avec un recul de 2,1%.
Ce lundi, à la veille de l’ouverture du Sommet, la France a annoncé qu’elle allait aider le Soudan, lourdement endetté et engagé dans une transition démocratique, à solder son arriéré de dette avec le FMI en lui prêtant 1,5 milliard de dollars.
Une rencontre des militantes abolitionnistes #Ganbanaaxu Soninkés à Bamako – Mali (Mai 2021)
Un esprit averti me disait en ces termes quelque chose qui rejoint les propos de l’ancien président burkinabé feu Thomas Sankara : « les dominants coutumiers dans nos communautés gardent un inconscient collectif qui les freine d’être sincèrement abolitionnistes et anti-esclavagistes. Certains esprits lucides et ouverts aux thèses réformistes parmi eux comptent sur la détermination des descendants d’esclaves à se réinventer une nouvelle existence sociale basée sur des valeurs humanistes et citoyennes sans supplier et attendre une éventuelle onction de l’ancien système communautaire intrinsèquement inégalitaire et discriminatoire… »
✓ Ainsi dans le sillage de ce que Sankara disait : « L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir. Seule la lutte libère… »
Plongeant dans la lecture ce moment ci, revisitant mes fiches d’archives et ma petite bibliothèque bien fournie, je l’avoue; je tombe en plus du Verbatim tome I de Jacques Attali, sur le livre du colonel sidi Ould Bilal, La Mauritanie, la racine, c’est ainsi que l’idée du questionnement mentionnée en titre m’est parvenue.
Dans ce livre, la richesse du contenu, l’élégance de la démarche et l’honnêteté intellectuelle pour bien restituer l’histoire ont été de mise et seduisirent plus qu’un, bref, un vrai chef d’oeuvre. Le parcourant de fond en comble pour la deuxième fois, je découvre que chaque chapitre est un apprentissage et que chaque paragraphe est une culture.
Après la rédaction du dit livre au temps d’Aziz, dans le quel beaucoup d’anachronismes soulevés et d’injustices dévoilées notamment les foudres de la marginalisation, de l’exclusion et de l’humiliation dont fait objet la communauté Haratine dont est issu le vaillant officier. Depuis lors il est mis sous le rétroviseur de la grande muette et ne cessait d’en subir les conséquences parfois les plus désagréables. Ce qui ne devait pas être vu la carrure de l’homme.
Cette ressource valable mérite plus que cette dérive qui le moins que l’on puisse dire discriminatoire, qu’elle fait objet depuis la décennie passée ; étant ainsi, le gâchis ne peut être qu’énorme aussi bien pour le corps auquel il appartient ( La garde nationale) mais aussi pour toute la république.
Qu’a-t-il de différent de ceux qui viennent d’être élevés au grade de général? Rien, que lui tombe sous le poids hideux de la discrimination fondée sur l’origine et la naissance, de telle attitude est source de frustration grandissante au sein d’un corps sensé être organisé, discipliné et socle d’unité nationale, ce que malheureusement beaucoup de voix s’accordent en voyant tout à fait le contraire. Notre tissu social grandement affecté mérite de nous beaucoup de sacrifices et plus de justice.
Sous d’autres cieux notre vaillant officier patriote constituerait une fierté nationale et occuperait un poste de commandement qui lui est sied, mais c’est triste que dans notre pays les pesanteurs sociétales subjectives font de lui un officier d’origine haratine avec toutes les charges péjoratives que celle-ci comporte, loin des critères objectifs qui sont : la probité morale et intellectuelle, le service sous le drapeu et le dévouement patriotique, les connaissances cognitives, le référentiel des diplômes etc etc…Que c ‘est dommage!
Quant est ce que saurions nous que ce qui fait le charme de la vie, n’est rien d’autre que le bon vivre ensemble dans la diversité? Et que ce qui nous apporte ce confort au gaité des coeurs est la participation de tous les individus, toutes les races, toutes les communautés, bref toute notre diversité culturelle enrrechissante.
Aujourd’hui, avec ce climat d’apaisement, l’espoir est permis que notre valeureux officier qui par son livre , La Mauritanie, la racine l’elan de solidarité toutes les communautés confondues est sa appelle, recouvre tous ses droits et que cette injustice qui le frappe soit levée, ceci ne peut que contribuer d’avantage à renforcer cette quiétude et paix sociale déjà amorcées.
Et comme disait l’un des compagnons du Prophète (PSL), on peut bâtir un État sur la mécréance mais guère sur l’injustice. كذا لك يقول للنبي محمد صلى الله عليه وسلم اتقو دعوة المظلوم فإن ليس بينها وبين الله حجاب. صدق رسول الله.
Quand on est fier d’être culturellement un criminel (esclavagiste), il y a de quoi à inquiéter la terre entière. L’esclavage est un crime contre l’humanité comment peut on être fier du crime d’une société inconsciente au point d’en faire une culture carrément ? Où avez vous vue où su dans le monde une société consciente fière de son génocide, de son crime au point d’en faire une fierté culturelle ? La culture, c’est avant tout une bonne éducation de la science du savoir, des connaissances non comme semble croire certains africains qui la placent au niveau des festivités seulement (musique, danse, moquerie, rabaissement d’humains sur des préjugés etc…)
La culture a comme dénominateur premier: du va savoir, ramènes nous de ce que tu sauras là bas que du bien pour apprendre la société à le faire, non va savoir et revient, insère toi et tait toi comme nos lettrés le font actuellement. Dommage pour l’Afrique toute entière !
Certains refusent qu’on dénonce l’esclavage traditionnel dans les sociétés africaines sous prétexte c’est leur culture, celui qui s’attaque à cette culture criminelle est une menace pour l’Afrique et les sociétés négro-mauritaniennes en particulier. Ils sont fiers, se bombent le torse sur une culture criminelle au point que des associations culturelles poussent comme des champignons partout pour défendre un crime déguisé en culture.
Le malheur est que ces associations culturelles reçoivent des subventions et dons des états et autres organismes internationaux pendant que les vrais ONG qui luttent contre ce crime abject sont mises dans un embargo total. Allez comprendre pourquoi l’Afrique n’avance pas ? L’ennemi public des états se sont les défenseurs des droits de l’homme non l’injustice désormais placée au rang d’un phénomène “culturel”.
Que Dieu nous préserve de l’hypocrisie sociétale !
Je peux dire en toute fidélité qu’Amadou Hampaté Ba fut, à travers ma lecture permanente de son œuvre durant mon adolescence, l’homme qui m’a le plus influencé sur un plan personnel, culturel et philosophique. Je lisais les bouquins de Hampaté que j’empruntais à la bibliothèque du lycée de Kaédi, je les relisais presque sans arrêt ! J’y passais le plus clair de mes weekends, temps normalement destiné, dans mon cas précis, à me ressourcer du climat familier de mon village avant de retourner passer la semaine à Dimmbee-Jooroo (1). Mais, assis sur la chaise en fer garancée que le temps et l’extrême demande par divers séants ont commencé à ternir, je lisais Hampaté au sein d’un climat virtuel extrêmement intense. Le monde virtuel qui se déployait alors donnait bizarrement plus de sens à cette atmosphère familiale que je respirais à l’ombre, posé sur mon siège astucieusement incliné de sorte que les pieds avant restent en l’air tandis que la traverse employait fièrement le mur comme support et que les deux pieds arrière s’enfonçaient un peu plus que d’habitude dans le sol pour éviter un glissement de l’ensemble. C’était comme si la manœuvre que je menais instinctivement pour maintenir subtilement cet équilibre quelque peu équestre et hautement instable servait de base à mon immersion dans cet immense univers qui se dépliait le long des pages, de par les détails qui émergeaient à chaque coin de phrase et les structures qui prenaient forme au fur et à mesure que l’on montait les chapitres. Chez Hampaté, et conformément à l’école traditionnelle de la vieille Afrique, le conte merveilleux n’est jamais très éloigné des affaires humaines à l’œuvre au cœur de la lutte quotidienne : la patience, le savoir, la souffrance, l’intelligence, l’ambition, le pouvoir, la morale, l’amitié, l’amour, la spiritualité, la différence, le respect, l’adversité, la jalousie et bien d’autres composantes de la vie humaine sont savamment intégrés que ça soit dans Petit Bodiel et les subterfuges du léporidé dans ses relations conflictuelles avec les grands mammifères de la brousse, ou dans Njeddo Dewal face aux prouesses du petit prodige Bâgumâwel au Heli-E-Yooyo, le berceau mythique des Peuls. La trilogie Kuumen, Kaidara et Laaytere Koodal (l’éclat de la grande étoile) est une visite des profondeurs de la philosophie traditionnelle des Peuls, dans ses racines mythologiques contenant des relents d’une société originelle – imaginaire ? – basée sur le duo mystique-spiritualité. Lootori (ou bain rituel) est une poésie traditionnelle aux vers divins, anciennement pratiquée au réveillon et au jour de l’an Peul où les campagnards, après une veillée de chants, descendent, à l’aube, au cours d’eau le plus proche pour baigner leur bovidé en déclamant les paroles-vœux dans une harmonie difficile à atteindre. Cette ode à la vache, être central de la culture des Peuls spécialisés dans l’élevage, contient également des vers d’amour qui chantent les louanges de la nature dans laquelle le Peul traditionnel se reconnaissait avec dévotion. Mais, au-delà de la culture peule, Hampâté fut surtout un cadeau précieux pour l’Afrique et le monde pour avoir été un brillant esprit né au moment crucial où le sort des sociétés africaines (et de la diversité culturelle du monde en général) devait connaître un bouleversement sans précédent. Il eut des capacités hors du commun à jouer deux rôles-clés qui auront des conséquences marquantes dans le devenir de l’imaginaire collectif : d’abord il fut dépositaire d’un certain patrimoine traditionnel, oral pour l’essentiel ; et ensuite, le plus important, il joua le rôle d’un passeur culturel talentueux et très productif. Amadou Hampaté Ba fut une mémoire de la société traditionnelle qui a su, par la beauté et par la sagesse qu’elle contenait, se faire une place dans un « monde moderne » fortement caractérisé par des courants hostiles, par construction, à la tradition. Le génie de Hampaté était certainement d’avoir su porter et plaider pour cet héritage culturel sans tomber dans le piège du passéisme. C’est pour cela d’ailleurs que l’on peine à trouver dans son œuvre une quelconque mise en opposition entre la tradition et la modernité ; on ressent plutôt, à la sortie de celle-ci, un lien profond entre les deux mondes ; une multiplication de possibilités s’opère alors, et on revient doté d’ouvertures inédites qui, toutes, tendent vers l’universalité. Un enseignant, il le fut ; il a dû l’être durant toute sa vie, et ce conformément aux valeurs qu’il a acquises à l’initiation traditionnelle. Le plus important est qu’au moment où les valeurs de cette initiation sont dévoyées et que celle-ci est pratiquée inconsciemment pour servir à des bassesses humaines, Hampaté resta authentique et fidèle à sa discipline. Faisant preuve de sagesse, d’honnêteté et d’une grande modestie, il s’est employé à la transmission et à la sauvegarde à la différence de ceux qui ont sauté sur l’occasion pour se construire une position de pouvoir en entrainant des gens dans les bas-fonds de l’ignorance. Je vais terminer avec un conseil que le vieux sage darda au cours d’une de ses prises de parole à l’Unesco : « Si vous voulez faire une oeuvre durable, soyez patients, soyez bons, soyez vivables, soyez humains. »
(1) : Nom apologique de la ville de Kaédi. Comme toute digne localité du Fuuta, Kaédi a son apologie dans la poésie populaire.
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