● Kaédi : Le ministre de l’Intérieur ouvre un atelier de formation au profit des autorités administratives et municipales des wilayas du Gorgol, du Guidimagha et du Brakna – [AMI]

—Le ministre de l’Intérieur, de la Décentralisation et du Développement local, M. Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine, a ouvert samedi matin à Kaédi un atelier de formation et d’orientation destiné aux autorités administratives et municipales des wilayas du Gorgol, du Guidimagha et du Brakna.

Dans son allocution, le ministre a souligné que la réforme de l’administration publique, conformément au programme de Son Excellence le Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, repose sur la mise en place d’une administration professionnelle, moderne et efficace.

Ceci permettra la mise en œuvre effective des projets de développement et des programmes gouvernementaux et contribuera à la réalisation des transformations politiques, économiques et sociales nécessaires au progrès et à la prospérité du pays.

Il a expliqué que la modernisation de l’administration et le renforcement de ses capacités de gestion des ressources disponibles consolideront les valeurs de citoyenneté et dynamiseront le développement local.

Il a souligné que cela exige une formation continue et une meilleure compréhension des enjeux liés à la gestion administrative et au développement local.

Dans ce contexte, le ministre a indiqué que le ministère de l’Intérieur, de la Décentralisation et du Développement local a lancé un programme de formation intensif qui constitue un cadre pratique pour la mise en œuvre de la vision réformatrice du Président de la République dans le domaine de l’administration et du développement local.

Il a précisé que ce forum, dédié aux wilayas du Gorgol, du Guidimagha et du Brakna, comprend des exposés portant sur les domaines d’intervention des autorités administratives et municipales, notamment la police municipale, le contrôle de la légalité, l’aménagement du territoire, le cadre juridique de la collecte et du traitement des informations, les mécanismes de gestion des frontières, les questions environnementales et la prévention des incendies, le suivi des projets, le système d’enseignement public et l’immigration clandestine.

Le ministre a souligné que la citoyenneté et l’égalité des droits et des devoirs constituent l’essence même de l’État moderne, rappelant les déclarations répétées du Président quant à la nécessité de renforcer et de consolider les valeurs de la citoyenneté, facteur fondamental de l’unité nationale et de la cohésion sociale.

Dans ce contexte, il a appelé à l’égalité de traitement de tous les citoyens, à la lutte contre toute forme de comportement fondé sur le tribalisme, le sectarisme ou le racisme, et à œuvrer pour la réussite du système d’enseignement public, compte tenu de son rôle essentiel dans l’acquisition des valeurs de la citoyenneté et le renforcement de la cohésion sociale dès le plus jeune âge.

Le ministre a insisté sur le fait que la transparence et la lutte contre la gabegie administrative et financière sont des conditions préalables indispensables à toute réforme et à tout développement, soulignant que sans cela il ne saurait y avoir de réforme ni de développement.

Concernant les questions foncières, le ministre a réaffirmé son rejet de toute tentative d’entraver l’accès aux ressources locales et le développement par l’instrumentalisation de conflits fonciers à caractère tribal, réaffirmant que la terre appartient à l’État et que la propriété ne peut être établie pour les personnes physiques ou morales que conformément aux dispositions légales applicables.

Il a ajouté que les villages et les villes sont des communautés de citoyens qui jouissent de droits égaux et ont des devoirs égaux, et ne peuvent être considérés comme la propriété d’une tribu, d’une classe ou d’une race particulière.

En conclusion, Son Excellence le Ministre de l’Intérieur, de la Décentralisation et du Développement Local a officiellement ouvert l’atelier de formation, souhaitant aux participants plein succès et espérant qu’ils tireront profit des thèmes et du contenu abordés.

Le Président de la Région de Gorgol, M. Ba Amadou Abou, a également pris la parole à cette occasion, exprimant sa profonde gratitude à Son Excellence le Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, pour l’attention particulière qu’il porte aux wilayas et pour les progrès accomplis en matière de renforcement de la décentralisation et de soutien au développement local.

Il a affirmé que la Région de Gorgol bénéficie actuellement d’importants programmes et projets de développement qui ont contribué à améliorer les conditions de vie de ses populations et à renforcer les infrastructures et les services de base.

Il a souligné l’engagement de la région à maintenir ce rythme de développement et à collaborer avec les autorités administratives et les élus locaux pour atteindre les objectifs de développement durable et servir la population locale.

Le maire de Kaédi, M. Demba Ndiaye, a souligné dans son discours qu’il saisit cette occasion pour exprimer ses sincères remerciements et sa profonde gratitude à Son Excellence le Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, pour sa vision éclairée et ses efforts considérables en faveur de la consolidation de la décentralisation et de la réalisation d’un développement équilibré et inclusif sur l’ensemble du territoire national.

Il a ajouté que la Mauritanie est devenue un véritable laboratoire d’idées, progressant résolument vers la prospérité grâce aux grands projets d’infrastructures ambitieux qui ont été menés à bien, témoignant ainsi d’une forte volonté politique d’associer chacun au processus de développement global.

Le lancement de l’atelier a réuni des walis, des présidents de région, des hakems, des maires, des membres des comités de gestion des frontières et des responsables de la sécurité des wilayas du Gorgol, du Brakna et du Guidimagha.

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● Dr. Issa Coulibaly, président du Conseil Régional du Guidimakha : «Je m’investis contre la manipulation et pour la défense de la vérité républicaine» [Le Calame]



Le Calame — Le budget régional vient d’être rejeté. À qui incombe la responsabilité ?

Dr. Issa Coulibaly: Aucune faute budgétaire n’est en cause. Le rejet n’a strictement rien à voir avec le contenu du budget. Il résulte d’une manœuvre de pression menée par quelques élus déterminés à obtenir le rétablissement d’indemnités suspendues conformément à la loi.

Le budget 2026 a été construit dans la transparence la plus totale : cinq commissions ont été saisies dès octobre 2025 ; trois ont travaillé, deux n’ont produit aucun rapport — pas une note, pas une recommandation — notamment les commissions dirigées par Mme Gangué et M. Abderrahmane. Ces mêmes élus prétendent pourtant “défendre la Région”.

En séance, aucun élément technique n’a été soulevé. Aucun amendement n’a été proposé. Le débat n’a porté que sur leurs indemnités. Les faits sont têtus.

– Une crise institutionnelle serait en cours au Guidimakha. Que se passe-t-il réellement ?

Il n’existe aucune crise institutionnelle. Ce qui circule sur les réseaux sociaux relève d’une construction délibérée, organisée par un groupuscule d’élus pour travestir la réalité. La Région fonctionne, les services travaillent, les projets avancent.

Ce que certains présentent comme une crise n’est en réalité qu’une tentative de manipulation initiée par deux vice-présidents — M. Cheikh Mohamedou Abderrahmane et Mme Diouma Amadou Gangué — qui, depuis leur installation, n’ont jamais exercé de manière effective les fonctions que la loi leur confie.

M. Cheikh n’a jamais travaillé un seul jour dans la Région, tout en percevant 18 mois d’indemnités.

Mme Gangué, après quelques mois de présence, s’est installée entre Nouakchott et la France, rendant toute participation régulière impossible.

Lorsque j’ai rappelé l’application stricte de l’arrêté 156/2019 — qui conditionne les indemnités à l’exercice effectif — leur agitation a commencé. Non par désaccord politique, mais par défense d’intérêts personnels.

La suite est connue : fabrication de récits mensongers, diffusion de vidéos approximatives, instrumentalisation de la diaspora et mobilisation d’influenceurs extérieurs. Tout cela pour masquer un simple fait : ils refusent l’application de la loi.

-Vous parlez de responsabilités individuelles. Lesquelles ?

-Depuis juin 2023, les deux vice-présidents cités — M. Abderrahmane (AND) et Mme Gangué (UDP) — n’ont jamais assuré une présence conforme à leurs obligations. Pendant plus d’un an, j’ai privilégié le dialogue : réunions, médiations avec le Secrétaire général, compromis sur une présence minimale de dix jours par mois. Engagements verbaux jamais respectés.

Face à cette persistance, j’ai pris une décision républicaine : appliquer la loi et suspendre les indemnités. Leur fronde a commencé immédiatement.

– N’auraient-ils pas bénéficié de l’appui de certains acteurs politiques locaux ?

-Non. Ils ont rallié quelques alliés en quête d’indemnités, souvent absents du territoire — certains résidant même en France — et revendiquant des indemnités de session alors qu’ils votent par procuration.

Des alliés complaisants : Néfé Gandega (INSAF), Sidaty Ba (UDP) – installé en France – et Moussa Soumaré (SAWAB). Leur point commun ? Défendre l’idée qu’un conseiller absent, qui vote par procuration depuis la France, devrait toucher les indemnités de session de 6 000 MRU. Une théorie absurde, contraire à la loi. Aujourd’hui encore, les trois cités sont en France. Ils ont voté par procuration et exigent leur indemnité.

Le droit est clair : une indemnité de session compense la présence physique, pas l’absence. Aucune disposition ne permet de payer quelqu’un qui n’est pas sur place. Aucune.

-Quels étaient les axes majeurs du budget ?

-Un budget clair, équilibré, rigoureux. Les priorités étaient les suivantes :

-Sécurisation du parc d’équipements (17 tracteurs, camions, chargeur, accessoires) par la construction d’un hangar et d’un bloc administratif. Un patrimoine à forte valeur, indispensable à l’économie locale.

-Réhabilitation urgente du siège du Conseil, aujourd’hui dégradé, pour garantir sécurité, dignité administrative et accueil du public.

-Création d’un site institutionnel afin de renforcer la transparence, la communication publique et l’attractivité du territoire.

-Hydraulique villageoise : forages, réseaux, châteaux d’eau, énergie solaire — répondant à des demandes directes des populations.

-Périmètres agricoles pour les jeunes, équipés et modernes, pour réduire l’exode et renforcer l’autonomie alimentaire.

-Appui économique aux femmes productrices, essentiel pour la stabilité sociale et la résilience économique.

-Acquisition d’une pelleteuse-chargeur, pour renforcer nos capacités d’intervention sur les ouvrages hydrauliques et les terres dégradées.

Le trésorier régional a validé toutes les procédures. Aucune irrégularité.

Ce budget a été rejeté uniquement pour des raisons politiques et personnelles, jamais pour des raisons techniques.

-Que s’est-il passé concrètement le jour du vote ?

Ce fut un moment révélateur. Les frondeurs ne sont pas venus débattre : ils n’avaient qu’un objectif : faire pression pour recouvrer leurs indemnités.

Pas une critique technique, pas une demande d’amendement, pas une ligne discutée. Ils ont simplement constitué une coalition conjoncturelle, sans cohérence politique, dont le seul dénominateur commun était le chantage institutionnel.

Et après le vote, aucun n’a pu citer une ligne du budget qui poserait problème. Preuve supplémentaire que le budget n’était qu’un prétexte.

-Certains conseillers affirment pouvoir contrôler directement votre gestion. Que dit la loi à ce sujet?

La loi organique 2018-010 est explicite :

Le Conseil délibère ;

Le Président exécute.

La gestion n’est pas collégiale. Elle est légale, ordonnancée, encadrée.

Le contrôle de la gestion publique relève exclusivement :

_de la Trésorerie régionale,

_de l’Inspection Générale de l’État,

_de la Cour des Comptes,

_de l’Administration de tutelle.

Aucun conseiller n’a mandat pour intervenir dans l’exécution : recrutements, marchés, engagements financiers. Certains veulent transformer cette architecture en leur faveur. Je le dis clairement : c’est contraire au droit et contraire à l’esprit républicain.

-Que représente le programme d’urgence gouvernemental pour votre région?

-Une avancée historique : 20,3 milliards d’anciennes ouguiyas investis en 30 mois pour écoles, santé, hydraulique, routes, électricité, jeunesse, agriculture et pastoralisme.

Jamais le Guidimakha n’avait bénéficié d’un tel niveau d’investissement. Pendant que l’État travaille, certains cherchent à bloquer. Le contraste est clair.

-Et la coopération avec le Mali et le Sénégal dont votre région est limitrophe?

Elle est dynamique, structurante et essentielle. Le Guidimakha est un carrefour vital. Mais cette coopération ne peut fonctionner que si la Région est forte, stable, respectée. Chaque tentative interne de déstabilisation affaiblit non seulement la Région, mais aussi la position de la Mauritanie.

Qui aurait intérêt à contrarier?

-Des acteurs identifiés, installés dans les hautes sphères, utilisent leur influence pour saboter l’action régionale. Ce n’est pas de l’opposition : c’est une entreprise de déstabilisation.…pourquoi ? Parce que la Région avance. Parce que les projets sortent de terre. Parce que la population voit la différence. Leur stratégie est simple : générer du vacarme pour masquer le progrès.

Mais la population n’est pas dupée. L’histoire retiendra ceux qui construisent, non ceux qui entravent.

-Un mot de la fin?

-Le Guidimakha n’est pas en crise : il est victime d’une agitation fabriquée par ceux qui refusent l’application de la loi.

Je demeurerai fidèle à ma mission, fidèle à la République, fidèle au mandat confié par nos populations. Je ne céderai ni aux pressions, ni aux manipulations. Tant que j’exercerai cette responsabilité, aucune manœuvre ne détournera notre Région de sa trajectoire : la vérité, la loi, le développement et l’ordre républicain.

Propos recueillis par Dalay Lam

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● Mauritanie | Houwiyeti et son système « Big Brother » par ce parrainage des partis politiques.

1 – Je me demande s’il existe un système similaire ailleurs dans le monde, pour le processus de reconnaissance d’un parti politique par les autorités ?

2 – Accès aux données biométriques des citoyens et les croisant avec leurs camps politiques sous le contrôle du ministère de l’intérieur (par ailleurs véritable gestionnaire politisé du système électoral)… même le KGB d’antan hésiterait comme pratique…
Qui va garantir quoi dans ça… en termes de protection de ces données et le droit à l’anonymat pour les choix politiques… notamment les fonctionnaires et autres citoyens professionnellement ou socialement dépendants…?

3 – Le député mauritanien 🇲🇷 M. Biram Dah Abeid avait relevé cette problématique à juste titre dans une intervention audio il y a quelques temps…

4 – Ce système insidieusement policier et intrusif mis dans le filtrage de l’espace politico organisationnel est une grave atteinte aux libertés politiques, et seuls les partis politiquement compatibles à une certaine idéologie « tronc commun » avec l’Etat profond vont s’y soumettre en toute confiance.

5 – Ce E-contrôle de haute intensité n’est pas démocratiquement potable et les autorités doivent le bannir et permettre à toutes les expressions politiques d’occuper leurs espaces fonctionnels et militants en toute légalité. Les droits politiques librement tenus par les citoyens font partie intégrante naturellement du champ droit-de-l’hommiste

20 août 2025

KS pour le BLOG

● Mauritanie | Les conditions de l’enrôlement des populations par un nouvel arrêté ministériel.

Ci-après les visuels de l’intégralité du nouvel arrêté ministériel :

©️ Lien média diffusé dans les réseaux sociaux

Mise en ligne captures par KS

● Nouakchott | Transport urbain : les bus du BHNS entrent en service demain jeudi 29 mai 2025, annonce la société de transport public | Par le journaliste Souleymane Djigo



La société de transport public a annoncé, ce mercredi , sur sa page Facebook officielle, le lancement demain jeudi  des bus de transport spécial qui circuleront sur les voies réservées du BHNS (Bus à Haut Niveau de Service).

Dans sa publication, l’entreprise appelle les citoyens à préserver ce nouveau service, rappelant qu’il a été mis en place grâce à d’importants investissements publics. « Ces bus sont la propriété de tous. L’État les a acquis avec des fonds considérables, et il est du devoir de chacun d’en prendre soin et de ne pas détériorer les équipements à bord », peut-on lire dans le communiqué.

Un service moderne, confortable et rapide

Ces bus, qualifiés de « transport spécial », disposent d’un équipement moderne destiné à améliorer le confort et l’expérience des usagers :
• Climatisation
• Vitesse accrue grâce aux voies réservées
• Espace spacieux et confortable
• Ports de recharge pour téléphones
• Écrans d’affichage
• Haut-parleurs
• Rideaux
• Dispositif d’alerte pour le conducteur
• Et plusieurs autres équipements utiles

Tarifs et abonnements

La société a également précisé les tarifs en vigueur pour ce nouveau service :
• Ticket à l’unité : 15 MRU
• Pack de 10 tickets : 140 MRU
• Pack de 20 tickets : 260 MRU

Côté abonnements mensuels :
• Pour les particuliers : 680 MRU.  illimité, incluant l’ensemble des lignes ordinaires.
• Pour les étudiants : 500 MRU un tarif inchangé.
• Les étudiants bénéficiant de la prise en charge de Taazour pourront utiliser leurs cartes d’abonnement gratuitement.

• Lien https://www.facebook.com/share/1AWFEy9got/

● France | Victoire pour Manssour Sow, cet ouvrier agricole mauritanien qui était menacé d’expulsion

FRANCE3 – La situation de Manssour Sow avait suscité une vague d’indignation et de soutien ces dernières semaines. Ouvrier agricole dans trois exploitations en Creuse, ce Mauritanien de 30 ans a été visé en avril par une assignation à résidence consécutive à une Obligation de quitter le territoire français (OQTF). Mais le dénouement est heureux : il vient d’obtenir son titre de séjour.

La pression retombe pour Manssour Sow. En situation irrégulière sur le territoire depuis plusieurs mois, un titre de séjour vient enfin de lui être délivré par la préfecture de Creuse, ce mardi 20 mai.

Cet ouvrier agricole de 30 ans, originaire de Mauritanie, n’aura plus à redouter les contrôles d’identité, ni à s’inquiéter de retourner de force dans ce pays qu’il a fui en 2018. « Je suis content depuis hier, je me sens libre », se réjouit-il.

En CDI sur trois fermes

Depuis la ferme de Sylvain Brunet, à Saint-Christophe, où il travaille lorsque nous le retrouvons, Manssour Sow savoure la nouvelle. Au début du mois d’avril, il avait reçu une assignation à résidence consécutive à une Obligation de quitter le territoire français (OQTF) datant de 2022, au motif qu’il n’aurait pas assez travaillé. Une décision incompréhensible pour ce paysan exilé qui cumule les emplois en CDI sur trois fermes du département.

« On est dans un secteur en tension. Avant Manssour je ne trouvais personne », assure l’un de ses employeurs, Thierry Peronne, qui a rencontré le jeune Mauritanien en 2021 peu de temps après son arrivée au Centre d’accueil pour demandeur d’asile (Cada) de Peyrat-le-Château, dans le département voisin de la Haute-Vienne. « Je cherchais quelqu’un pour traire les vaches, c’est son métier. Il est venu une semaine ou deux sur l’exploitation, cela lui a plu », raconte l’agriculteur de Maisonnisses.

Dans un contexte de manque de main d’œuvre agricole sur le territoire, Manssour Sow avait en plus l’avantage d’être compétent et de bien connaître le milieu. Depuis son plus jeune âge, il cultive ce savoir-faire pour les animaux que lui a transmis son père, éleveur de bovins en Mauritanie. Ce pays où Manssour Sow était menacé, comme il l’explique, et qu’il a dû quitter pour sauver sa vie. Sa mère et sa sœur vivent toujours sur place, il ne les a pas revues depuis son départ en 2018.

« Cette nouvelle est un soulagement pour nous, ses employeurs, et pour Manssour encore plus. Il travaille, il est intégré, intelligent et courageux. Son obligation de quitter le territoire était totalement injuste », déclare Sylvain Brunet, Agriculteur en Creuse.

L’obtention de ce titre de séjour est une délivrance pour lui, pour ses trois employeurs et tous ceux qui l’ont soutenu ces dernières semaines. « C’est une bonne issue, on a été privés de Manssour pendant un mois, comme il ne pouvait plus venir chez nous. On est bien contents de le retrouver », sourit Sylvain Brunet, chez qui Manssour Sow travaille aussi bien du côté laboratoire que du soin des animaux.

« C’est une grande joie », confirme Pierrette Bidon, co-présidente de l’association Réseau éducation sans frontières Creuse, qui l’a accompagné dans toutes les démarches pour décrocher cette régularisation. Elle se souvient, notamment, début avril, lorsque Manssour Sow a dû se mettre à pointer auprès de la gendarmerie chaque jour à 10 heures précises, dans le cadre de son assignation à résidence début avril.

« Pour Manssour, c’était très dur d’aller à la gendarmerie. Se présenter aux gendarmes, c’était comme s’il avait fait quelque chose de mal, comme un vol ou un crime, alors qu’il ne se sentait pas du tout dans ce registre-là. C’était très sévère », déclare Pierrette Bidon du Réseau éducation sans frontières (RESF) en Creuse.

Le 22 avril, le tribunal administratif de Limoges avait levé cette assignation à résidence et accordé à ce travailleur sans papiers un répit d’un mois en réponse à sa procédure en appel, en ordonnant à la préfecture de Creuse de réexaminer sa demande de régularisation. « Je n’ai pas le moral et c’est compliqué pour moi en ce moment. Je ne dors pas, je ne mange pas et je suis fatigué”, nous avait-il confié, visiblement épuisé par cette situation qu’il peinait à comprendre.

Les services de l’État lui avaient donc demandé de fournir plusieurs documents en lien avec ses activités professionnelles pour actualiser son dossier. Finalement, ce mardi 20 mai, Manssour Sow est allé signer son récépissé en préfecture : sa demande est complète et il va pouvoir de nouveau circuler librement sur le territoire.

« Manssour avait beaucoup d’atouts pour avoir un titre de séjour au départ. On n’a jamais compris cette démarche de la préfecture de lui envoyer une assignation à résidence », déclare Pierrette Bidon, Co-présidente du Réseau éducation sans frontières (RESF) en Creuse.

« Les instances de justice administrative, par Monsieur Sow, ont décidé de suspendre la décision d’OQTF pour permettre à la préfète de la Creuse de procéder à un réexamen de son dossier. En application de cette décision, il a été possible de prendre en compte de nouveaux éléments présentés par Monsieur Sow », développe la préfecture de Creuse, que nous avons sollicitée, mercredi 21 mai. Le 22 avril 2025, jour de son audience devant le tribunal administratif de Limoges, Manssour Sow a reçu le soutien de nombreux manifestants.

La préfecture précise également que les « manifestations publiques n’ont pas d’impact sur ce type de décision qui n’est pas une dérogation exceptionnelle, mais simplement de l’application stricte de la réglementation en vigueur ».

« Je suis très soulagé. La suite maintenant pour moi, c’est de passer mon permis, continuer les cours de français, avoir mon appartement et vivre comme les autres. Être libre », déclare Manssour Sow.

Ce titre de séjour « salarié » n’est valable qu’un an. Manssour Sow devra renouveler sa demande avant qu’elle n’expire. « Il faut s’y prendre environ neuf mois à l’avance. Donc, là, il va avoir deux ou trois mois tranquille, mais après, il faudra recommencer à rassembler les papiers et tout ça. S’il travaille toujours avec les mêmes employeurs, je pense que cela ne sera pas trop difficile… À moins qu’il n’y ait de nouvelles décisions gouvernementales », commente Pierrette Bidon.

La mobilisation continue

La co-présidente de Réseau éducation sans frontières Creuse s’inquiète de voir les conditions de régularisation se compliquer pour les étrangers sans papiers en France. « Depuis quelque temps, on voit bien que cela se durcit. Pour Manssour, on peut dire que l’on a gagné, grâce à la mobilisation et la médiatisation. Mais, à côté, il y a d’autres migrants qui sont là depuis sept ou huit ans et qu’ils envisagent de renvoyer chez eux », déplore Pierrette Bidon.

« Je pense qu’il y a un durcissement des mesures gouvernementales. Il y a vraiment une volonté de faire repartir des gens. Là, ça se précise », déclare Pierrette Bidon du Réseau éducation sans frontières (RESF) en Creuse.

C’est pour tous ceux-là que la mobilisation devrait continuer en Creuse. Depuis le début du mois d’avril, une manifestation avait lieu une fois par semaine devant les grilles de la préfecture pour dénoncer la situation de ce travailleur agricole intégré dans le département, mais aussi des autres familles vivant également sur le territoire dans la crainte de l’expulsion.

Écrit par Lisa Douard

Lien média https://cridem.org/C_Info.php?article=784055

● Mauritanie – État civil | À propos du reçu de recensement | Par M. Mouemie C. DIALLO Cisse Diallo


Le reçu de recensement dont disposent les citoyens atteste de la prise en charge de leur dossier de régularisation par les autorités compétentes. Il certifie que la situation de l’individu a été enregistrée et reconnue, et que, logiquement, la délivrance du document final devrait suivre sans délai.
Ce reçu devrait donc suffire comme justificatif sur l’ensemble du territoire national. Il constitue un point de départ légitime pour obtenir le document final, quel que soit le centre de recensement concerné. En d’autres termes, s’il peut être délivré dans n’importe quel centre, il devrait permettre la libre circulation sur tout le territoire avec ce seul document.
Et pourtant…
Le paradoxe est glaçant : Ma nièce répondant au nom de Hawa Biné DIALLO, de retour du Mali où elle se faisait soigner, se retrouve bloquée à Selibaby le 30 avril 2025. L’autorité locale l’empêche de poursuivre son voyage vers Nouakchott, où elle réside pourtant régulièrement depuis des années. Motif invoqué : son reçu de recensement ne lui permettrait pas de continuer son trajet. Pire encore, aucun transporteur n’accepte de la prendre en charge, par crainte de représailles de la part des autorités aux postes de contrôle.
Comme par hasard, cette mésaventure survient à la veille du 1er mai, fête du Travail. Hawa est contrainte de rester chez des inconnues jusqu’au lundi suivant, sans aucune garantie de solution. Cette situation est d’autant plus alarmante que nombre de dossiers de recensement, parfois ouverts depuis plus de deux ans, sont encore au statut « EN COURS ». La seule réponse donnée aux citoyens est : « Il faut patienter. » Mais cette attente interminable a des conséquences humaines graves.
Des personnes malades ne peuvent se déplacer pour se faire soigner. Des citoyens sont empêchés de voyager, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays. À l’étranger, notamment en France, de nombreux compatriotes perdent leur droit au titre de séjour, faute de pouvoir présenter un passeport valide de leur pays d’origine. Combien de Mauritaniens de la diaspora se sont ainsi vus privés de tous leurs droits, à commencer par celui de rester légalement dans leur pays d’accueil ?
Nous interpellons ici les autorités mauritaniennes : prenez conscience de cette souffrance silencieuse.

Personne n’ignore la douleur de celui qui, par nécessité, quitte les siens pendant des années pour subvenir à leurs besoins et pallier les manquements d’un État absent. Le silence du citoyen mauritanien n’est pas un consentement. Il est souvent le cri muet de ceux qui n’ont ni relais, ni protection, ni « bras longs ». Ceux-là subissent en silence un quotidien devenu inhumain à cause de procédures inaccessibles et d’une indifférence institutionnelle.
Nous lançons un appel pressant aux pouvoirs publics : prenez conscience des souffrances du peuple. C’est votre devoir, et c’est le droit fondamental de ceux qui, par leur simple existence, justifient les postes que vous occupez et les salaires dont vous bénéficiez. Tous n’ont pas cette chance.
PRÉNEZ CONSCIENCE.
C’est le minimum pour incarner les valeurs d’équité, de justice et de dignité que prône notre islam républicain.

Merci.

● Mauritanie | identités suspectes : Kaédi au cœur d’un scandale de naturalisation illégale [Points Chauds]

Points Chauds – Une opération sécuritaire visant à contrôler le statut des étrangers en Mauritanie a conduit à l’arrestation de cinq individus, dont la détention a révélé un possible trafic de documents officiels.

La police de Kaédi a ouvert une enquête pour élucider les conditions douteuses dans lesquelles ces étrangers ont obtenu des cartes d’identité nationales mauritaniennes. Selon des sources sécuritaires, l’enquête, pilotée par le directeur régional de la sécurité de Gorgol et soutenue par des commissaires venus d’autres régions, en est à ses phases préliminaires.

Les investigations pointent vers la complicité d’un ancien responsable du centre d’état civil de Kaédi et de collaborateurs au sein de l’administration. Les soupçons de fraude présumée auraient accéléré la mobilisation des autorités.

Interpellés dans un véhicule à Boki après un trajet depuis Bababé, les cinq suspects ont été transférés sous escorte renforcée à Kaédi, où ils sont toujours interrogés. Leur naturalisation, jugée irrégulière, a déclenché des instructions « urgentes » émanant des plus hauts niveaux de l’État.

Cette affaire relance le débat sur les failles administratives et les réseaux clandestins profitant des procédures de régularisation. L’enquête se poursuit pour identifier l’étendue du réseau et les responsables impliqués.

• Lien média https://cridem.org/C_Info.php?article=782794

● Mauritanie | Dahmane Ould Beyrouk succède à Ould Deih à la tête de la Wilaya du Guidimagha [rimnow.net]


Le Conseil des ministres a nommé au cours de son conclave hebdomadaire en date d’aujourd’hui mercredi 9 avril courant, Dahmane Ould Beyrouk au poste de wali du Guidimagha, succédant ainsi à Ahmed Ould Mohamed Mahmoud Ould Deih, éjecté de son poste à la suite de derniers incidents survenus dans la capitale de la Wilaya Selibaby.

Ould Deih a vu ses fonctions suspendues hier par le ministère de l’intérieur et de la décentralisation, à la suite des récents événements survenus dans la ville de Sélibaby et relatifs à l’exhumation peu orthodoxe d’un cimetière pour musulmans du corps d’un catholique.

Ould Beyrouk occupait à sa nomination le poste de Directeur général des partis et des libertés politiques au ministère de l’Intérieur.

Il a été remplacé à son poste par le conseiller du ministre de l’Intérieur, El-Bou Ould El Vadel.

Lien média https://rimnow.net/w/?q=fr%2Fnode%2F26975&fbclid=IwY2xjawJkVfZleHRuA2FlbQIxMQABHgZHsTLAYh9aQo6szgWibNhWaqo7WN8VROcPVW7U0KILwPAFgeH_8d9mIw2K_aem_dHSJyQKqlFBleWH9vGuypA

● Habibatou Thiam : Une Pionnière dans l’Histoire de la Mauritanie – [kassataya]

Habibatou Thiam est entrée dans l’histoire en devenant la première femme à atteindre le grade de colonel en Mauritanie. Médecin colonel de profession, elle incarne un modèle de détermination, de compétence et de leadership pour les jeunes femmes du pays.

Son parcours est un témoignage de résilience et de mérite, dans un domaine souvent dominé par les hommes. En plus de ses responsabilités militaires, Habibatou Thiam a contribué de manière significative à la médecine et à la santé publique au pays mettant ses compétences au service de la nation.

Ce grade, jamais attribué à une femme en Mauritanie, représente une avancée majeure pour l’inclusion des femmes dans les hautes sphères des institutions militaires.

Habibatou Thiam devient ainsi un symbole d’émancipation et une source d’inspiration pour les générations futures.

En brisant ce plafond de verre, elle ouvre la voie à davantage de femmes pour qu’elles s’affirment dans des rôles de leadership, que ce soit dans l’armée ou dans d’autres secteurs clés du pays.

Souleymane Hountou Djigo
Journaliste, blogueur

• Lien média https://kassataya.com/2025/01/23/habibatou-thiam-une-pionniere-dans-lhistoire-de-la-mauritanie/?fbclid=IwY2xjawH-8rVleHRuA2FlbQIxMAABHSnTUBMjxV8LNI79UkDmZZdOKKCp0xNTE4yBeuyTILP-_hS9CLq6n21XSw_aem_cINqjMLDcuqprodIYLRdDA