● Mauritanie – Guidimagha politique | Ce grand théâtre soninké à scène ouverte ! Par KS

À une époque de notre jeune conscientisation politique, il était d’usage d’entendre comme référence de positionnements politiques dans le camp du pouvoir principalement 2 noms. Il s’agissait de M. Yaya KANE et M. Diéremouna SOUMARE (paix éternelle à leurs âmes). Ces personnalités étaient identifiées dans une certaine littérature politique régionale sous les appellations « tendance Yaya KANE » et « tendance Diéremouna SOUMARE« . Ainsi la vie politique du giron pouvoir-état était animée par les clivages, les influences et les commerces politiques entre ces 2 camps auprès des autorités centrales de Nouakchott. Les 2 courants plutôt clanico-politiques que tenants d’idéologies programmatiques, étaient (sont) arrimés aux anciens régimes dans les différentes communautés en termes d’appartenance sociale et de représentativité. D’affichage transcommunauraires, mais selon les précisions d’un doyen consulté récemment, me donnent schématiquement comme suit : la tendance Diéremouna SOUMARE regroupait principalement les soninkés et la tendance Yaya KANE était mixte peulhs, maures et quelques soninkés. Ce parallélisme en terme d’ancrage politique par ces identités socio-claniques prendrait ses origines du temps du premier Président mauritanien M. Moctar Ould Daddah et son parti unique (Parti du peuple mauritanien) . Ainsi, c’est dans le sillage historique de cette réalité politique régionale qu’il faut observer et décortiquer les diverses déclinaisons évolutives dans le champ politique pro toutes-majorités-présidentielles (de Daddah à Ghazouani) du Guidimagha. Les régimes se succèdent au palais ocre à Nouakchott et ces tendances mettent à jour leurs commerces politiques en lobbying du terrain régional pour être toujours dans « les petits papiers » du pouvoir en place. Le principe est simple : fidéliser une clientèle électorale en résultats localement et revenir à Nouakchott pour réclamer la récompense en termes de placements et de nominations à des postes au sein de l’administration. Ainsi fonctionnait (fonctionne) ce commerce politique qui intègrait (intègre) dans ses clauses secrètes du côté soninké, la prise en compte ségrégationniste des patronymes de personnes à nommer par exemple comme ministres. Les compétences et les qualités morales passent en rang moindre par rapport au nom de famille porté lié à l’extraction sociale.

Et c’est ainsi de nombreuses années durant au détriment d’une véritable et exigeante vie citoyenne auprès des populations notamment pour leurs besoins en terme de développement multidimensionnel. Du « cheptel » votant… sollicité électoralement période à période… et ça continuait… ça continue !

Par les temps qui courent, depuis quelques années d’ailleurs, les logiques de tendances se sont décentrées de l’ancien schéma « héritage Yaya vs héritage Diéremouna » vers une affaire des dissenssions intestines intra tendance « Diéremouna SOUMARE » dite des soninkés. L’avènement des réseaux digitaux notamment whatsapp et l’accès massif et sans filtres aux discours politiques, un certain éveil s’est amorcé auprès de l’électorat. Les élections législatives, régionales et municipales de 2023 au Guidimagha ont provoqué un certain chamboulement avec les performances électorales du parti Udp (encarté majorité présidentielle) qui rafla 4 députés sur les 8 de la region, plusieurs mairies et la vice-présidence du Conseil régional dans la foulée. Le principal parti au pouvoir Insaf a été mis en grande difficulté et par conséquent ses ambassadeurs historiques en légitimité dans la région au nom de la tendance ont vu leurs certitudes bousculées sèchement. Ces ambassadeurs mi-politiciens mi-représentants des ordres féodo-traditionalistes voient comme une menace existentielle l’émergence d’une jeune garde (qui leur est apparentée en partie par ailleurs) très ambitieuse à leur goût. On peut citer dans ce registre, l’activisme terrain de M. Waly Diawara (dynamique vice-président du CR) et ses partenaires. Les pôles constitués selon diverses opinions intra-communautaires dans cet affrontement frôlant l’amusement parfois, sont les suivants : le camp de M. Sidney Sokhna (vice-président de l’assemblée nationale) et ses ouailles et le giron mené par le duo dirigeant le Conseil régional , M. Issa Coulibaly (président) et M. Waly Diawara qui en est le premier vice-président.
Nombre de relais sociaux dans la communauté et dans la région sont en mouvements pour soutenir ici et-ou commercer politiquement pas que dans l’avenir là-bas. Certains élus (députés et maires) subissent ou participent à cet engrenage clanico-politique et social et sont rattrapés par ces réalités politiciennes de basse classe. Dans laquelle on y ourdit diverses manipulations et intrigues, sourde délation et sabotages mutuels. C’est sur ce terrain étrange de lutte d’influence et de commerce politique et social qu’on trouvera des illettrés notoires et des personnages d’une médiocre tenue intellectuelle s’accaparer du gouvernail organisationnel et missionnaire et des diplômés bien instruits avec une certaine aération intellectuelle réduits dans la loge de suiveurs lambda. À propos, un adage soninké volontairement caricatural peut être convoqué : « les bovins buveraient par leurs queue désormais »

Il y a quelques temps, nous avons constaté l’activisme douteux d’un regroupement d’une certaine configuration s’auto-proclamant représentatif du Guidimagha, s’incruster dans cette arène de lutte de positionnements légitimistes pour sauvegarder (héritage Diéremouna SOUMARE) chez les uns ou pour remplacer (asseoir une nouvelle légitimité) chez les autres auprès du pouvoir central de Nouakchott. À noter que ce regroupement espérant faire sa mue en une coordination politicienne viendrait de l’émanation des tenants réactionnaires qui se sont opposés et s’opposent par différents canaux au militantisme antiesclavagiste et anti-féodal porté par le mouvement citoyen, social et droit-de-l’hommiste Ganbanaaxu Fedde amorcé dans les milieux soninkés il y a 9 ans. L’illustration à point pour démontrer qu’il y a beaucoup d’ingrédients malaxés sous l’angle analytique purement soninké dans cette lutte clanico-politique intra tendance.

Et les masses populaires sont diversement et discriminatoirement traitées et concernées dans les enjeux globaux de ce fourre-tout très variable selon de quelle extraction sociale que l’on en vient. Les couches socialement privilégiées par les anciens régimes coutumiers vont essayer d’influencer les politiciens pour garder leurs positions intactes mêmes anti-républicaines dans les localités et les politiciens en retour vont les instrumentaliser à chaud en clientèle électorale avec des faux espoirs peu jouables à long terme. Les autres couches sociales faites d’un grand mixte entre « cadets sociaux » relégués, éléments intermédiaires subordonnés statutairement parlant et forces indépendantes progressistes, doivent se trouver une voi(e)x en positionnements politiques et en stratégies d’approche en parallèle dans l’arène sociale et politique.

J’ose croire que l’une des clés de déverrouillage de ce système clanico-politique imposé d’en haut et alimenté d’en bas, passe par l’émergence d’une dynamique citoyenne de sensibilisation auprès des opinions sociales et de créer une synergie pragmatique avec un langage de vérité. Une nécessité de politiser valablement les couches historiquement reléguées dans la société et qu’elles s’autorisent des voi(es)x et moyens en accédant en lobbying direct aux hautes autorités politiques du pays (oppositions ou le camp du pouvoir selon les choix des uns et des autres).

27 août 2025

–Koundou SOUMARE pour le BLOG

● Si le Pastefien Sonko était mauritanien, quel camp antisystème l’accepterait en son sein ?

L’actuel premier sénégalais âgé de 50 ans, est un porteur iconique « game changeur » dans la vie politique de son pays au cours de la décennie 2014 – 2024. Sans cet humble inspecteur des impôts, libre d’esprit, pieux patriote et déterminé panafricain, un certain système étatique se serait recyclé dans une continuité menée par le camp idéologique dit libéral (Wade – Sall 2000 – 2024). Fondateur et inspirateur disruptif du parti « Les Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité » (PASTEF), l’homme de confiance de l’actuel président Diomaye Diakhar Faye (élu le 24 mars 2024) est un cas de matière pour les études politiques. En observateur « simpliste », j’ose l’encarter comme suit : néo afro musulmanité assumée au parfum révolutionnaire, panafricanisme réfléchi et pragmatique, anticonformisme politique et visionnaire, anti impérialisme idéologique, souverainisme économique et anti intrusif, diplomatie d’ouverture, de non ingérence et d’intérêts stratégiques…

Dans quelle assiette idéologique en matière politique peut-on correspondre relativement ces données chez nous?

Ces dernières années, avant l’arrivée au pouvoir de son camp politique par un grand succès électoral avec 54,28% contre 35,79% pour un ancien Premier ministre du régime finissant, l’acharnement répressif sur lui et ses partisans n’a pas fait cas d’un écho mémorable en terme de dénonciation par l’arène politique en Mauritanie. Oppositions comme les gens du pouvoir, il y a eu une étonnante indifférence chez les uns et les autres, on dirait une suspecte neutralité de complaisance pour le régime de Macky Sall. Et évidemment, les uns et les autres ont de profondes motivations dans leurs diverses postures. Ainsi, la politique de gouvernance mauritanienne dispose d’un État profond structurellement systémique qui ne peut que se méfier de toute dynamique « subversive » et anti systémique à l’extérieur chez un pays voisin si proche. Aussi, cet État profond préférerait avoir affaire à un personnel politique prévisible issu d’un certain héritage élitiste de l’ancienne école relativement docile et françafricaniste (De Senghor à Macky). Côté des oppositions, ça peut se décliner diversement, certains vont suivre la posture très lisible citée pour le cas de l’Etat profond. D’autres opposants encartés antisystèmes à la « sauce mauritanienne » vont privilégier un agenda de l’intérieur bien circonstanciel pour contenir leurs contrastes et contradictions. Ainsi, lors de la dernière présidentielle (29 juin 2024), la coalition antisystème qui a porté la candidature du leader abolitionniste Biram Dah Abeid, se serait difficilement entendue d’une voix politique s’il fallait communiquer sur les agissements d’atteinte aux droits humains du régime de Macky Sall. Pour cause, un antisystèmisme Pastefien outre fleuve Sénégal gênerait probablement certains coalisés antisystème côté mauritanien. Comme le cas du doyen M. Samba Thiam (FPC) qui a exprimé récemment dans un post Facebook « je suis généralement en désaccord avec Ousmane Sonko » https://www.facebook.com/share/p/gfxHetMeNz4xiMgC/. Est-il en désaccord avec l’homme Sonko ou avec ce qu’il a incarné d’antisystèmique contre le régime de Macky Sall ? Une clarification est bien nécessaire pour l’opinion publique militante. Un certain ethno-communautarisme est une facette de la mosaïque de l’identité politique dans nos sables mouvants, notre engagement antisystèmique aura ses lourdes limites si on ose schématiser réellement les contours sociaux et politiques d’un système quelconque. Il y a lieu de savoir de quoi il s’agit, vouloir changer le système ou bien compter remplacer ceux qui tiennent le système ?

KS

● Mauritanie | La présidentielle de 2024 en Mauritanie en brèves notions de prospective : Défaites honorables ou écrasement définitif pour les oppositions !?



Nous sommes en fin février 2024, à justement 4 mois pleins de l’échéance électorale pour la présidentielle en Mauritanie. D’abord pour se faire une idée sur les forces « brutes » en mouvement, on se doit de jauger à partir des dernières élections générales (législatives, régionales et municipales) tenues les 13 et 27 mai 2023. Le parti de l’équité (El Insaf) qui constitue le support civil et électoral du système de l’état profond (majorité continue) avait raflé aisément la mise avec 107 députés et 13 conseils régionaux/13. Et sur les 3 derniers rendez-vous électoraux (élections générales) 2013, 2018 et 2023, ce parti de la force étatique dans les sillons de son ascendant Upr (Union pour la république) tient l’essentiel de la gouvernance politique. Lors de la présidentielle de 2019, une transition interne a été montée au forceps pour assurer la continuité d’une majorité de l’état profond (l’armée). L’actuel occupant du palais ocre, M. Mohamed Cheikh El-Ghazouani avait remporté l’échéance de juin 2019 (52%) dans une atmosphère douteuse à rappeler quant à la transparence du scrutin. Un trio l’avait suivi par rang de pourcentages composé du leader abolitionniste M. Biram Dah Abeid (candidat indépendant) 18,59% , de l’ancien premier ministre M. Sidi Mohamed Ould Boubacar (candidat soutenu par les islamistes de Tawassoul et d’autres mouvements dispartes plus ou moins proches du système) 17,87% et de M. Kane Hamidou Baba (paix à son âme) portant les couleurs de la Coalition Vivre Ensemble avec 8,70%.

Ainsi de ce schéma du paysage politique, il faut noter l’illisibilité et l’imprévisibilité d’une certaine opposition dite historique « UFP et RFD » respectivement de M. Mohamed Ould Maouloud et de M. Ahmed Ould Daddah. Ces partis se seraient visiblement rangés du côté de « la majorité continue » autour d’un pacte dit républicain qui est loué étrangement à outrance sans effets concrets dans le réel. Il est sûr qu’ils avaient perdu l’élan populaire depuis quelques années, et ils espèrent une forme de virilité politique par du communicationnel pour gommer un virage de renoncement certain. À suivre de près leurs positionnements pour la présidentielle…
Il faut relever au passage une actualité brûlante autour d’une plainte introduite par le président de l’UFD contre le député Biram. On s’interroge si cette action judiciaire peut coûter une éventuelle candidature du président des Réseaux IRA-Mauritanie… un suspense !?

Alors, face au candidat de l’establishment (L’état, El Insaf, Udp…), on suivra l’embouteillage possible entre les rusés de Tawassoul, la dynamique coalition autour du FRUD de M. Diop Amadou, le leader antiesclavagiste Biram Dah Abeid et les restes de l’éventail large Coalition Vivre Ensemble. L’idéal serait qu’une candidature intelligente unique émerge de ces ensembles en formant un pôle politique programmatique pour provoquer une véritable dynamique populaire vers une possible alternance. En basant sur les observations du moment, cette candidature unique est peu probable, ainsi il y aura du bis repetita avec le passage confortable du candidat sortant à la grande élection et un partage des miettes entre les candidats de la petite élection. C’est dans cette petite élection que se dessinent les couleurs des défaites. Possiblement entre le député M. Biram Dah Abeid (indépendant ou Coalition) et le député et avocat M. El Id Mohameden M’Bareck (Ex RFD aujourd’hui figure marquante de la Coalition Espoir Mauritanie-Frud), se jouera la place 1 dans la petite élection. Pour rappel en 2014 et 2019, le candidat indépendant BDA avait gagné cette petite élection par les scores suivants : 8.67% et 18,59%. Focus en juin prochain…Qui avec quel score ?

Et le candidat de l’état profond va-t-il atteindre le pourcentage obtenu par son prédécesseur Ould Abdel Aziz en 2014,  81,89%…?

Le temps ⌛️ sera Juge !

26 février 2024

• sources des chiffres électoraux : Wikipedia

🖋KS pour le BLOG https://ecrit-ose.blog/

● Éditorial | La langue française dans l’espace politico-nationaliste en Mauritanie : entre postures démagogiques et mauvaise foi !

Toutes les langues sont des créatures et aussi des miracles du Divin. Il est ainsi versé par un signe coranique : « Et parmi Ses signes la création des cieux et de la terre et la variété de vos idiomes et de vos couleurs. Il y a en cela des preuves pour les savants. » S 30 V 22. Alors, c’est un biais notable pour nous servir de postulat délesté d’une quelconque politisation ourdie d’emblée. Les langues servent naturellement à des besoins pour nous. Elles sont généreuses et très hospitalières entre elles (traductibles et emprunts) dans un environnement prédisposé à la paix sociale et à l’entente citoyenne. Donc qu’on y accorde notre volonté et notre sincérité (la notion de la VRAITUDE). Dans cet avant-propos, je réitère ma position (toutes nos langues méritent d’être érigées langues officielles) de modeste citoyen averti sur les données sociales et politiques de notre nation à multiples communautés. Encore j’ose convoquer un passage du Texe – mère de notre commune Ressource spirituelle (l’islam) : « O hommes! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d’entre vous, auprès d’Allah, est le plus pieux. Allah est certes Omniscient et Grand Connaisseur. » S49 V13 . Ainsi dire que notre diversité culturelle et linguistique à entretenir peut être référencée en acte de foi pour nous, le pays de Chinguitty (Bilad Chinguetti). La ville éponyme serait la 7ème ville sainte de l’islam. Si on arrêtait de complexifier nos imaginaires bellicistes qui agressent nos réalités sociales et politiques, rien que l’entretien académique et intellectuel de notre diversité peut être un profond vivier professionnel sécurisé pour caser confortablement plusieurs personnes . Comme il est utile et nécessaire pour construire et aménager les espaces d’un pays (établissements fonctionnels et diverses infrastructures…), des projets et financements, il en va de même pour normer et entretenir notre cohésion sociale et politique. Pour se faire, libérons notre VRAITUDE pour promouvoir et accompagner sereinement l’hospitalité naturelle de nos langues, de toutes nos langues, y compris le français. Cette langue est un butin commun de l’intelligentsia trans-communautaire dans notre pays par la rencontre aléatoire avec l’ordre colonial français. Un système impérialiste venu d’horizons lointains, qui, si on se mettait sous un registre purement de fatalisme explicatif, on dirait c’était du mektoub (décret divin)… et on serait tenté d’en exploiter une certaine « sagesse ». Une réalité historique qui a eu logiquement ses conséquences bien réelles sur nous (nos pensées) et nos espaces. La langue française est un véhiculaire qui joue le rôle d’un aimant social et intellectuel entre beaucoup de mauritaniens aujourd’hui. Une socialité n’est nullement le fait d’un forcing francisant qui serait néo-colonial ou néo impérialiste. Elle est pur fruit à la fois de la généreuse hospitalité des langues et l’appropriation fonctionnelle par ses locuteurs. Cette langue peut jouer grandement un relais support neutre (pourquoi pas provisoirement) d’équilibre entre nos autres langues dans nos différents paysages (sociaux, administratifs, judiciaires…). À différencier entre remontrances idéologiques contre la France coloniale d’antan et la langue purement Lanque (un miracle divin) . N’est-ce pas l’ordre colonial français qui aurait été soft et peu instrusif avec nos notabilités tribales concernant l’esclavage rudement pratiqué sur des ascendants de certains de nos concitoyens…!?

Oui, sous nos cieux il existe une forme de brutalisme ethno-nationaliste qui se permet d’exploiter des langues et leur usage à des fins bellicistes. Un chauvinisme ethno-racial inconséquent d’un côté et un communautarisme ethno-nationaliste emprunté de l’autre. Les velléités d’arabisation globale en refusant l’officialité des autres expressions linguistiques, ne concourent pas à la promotion d’une cohésion nationale et contredisent l’esprit philosophique très aéré des 2 versets cités plus haut S30 V22 et S49 V13. L’arabe comme langue par son hospitalité est également dans notre espace celle qui détient l’originalité de base véhiculaire de nos savoirs spirituels. Et sans une idéologisation ethno-raciste, elle composerait volontiers par vitalité et ouverture avec toute autre langue. Malheureusement aujourd’hui dans nos sables mouvants, des réseaux puissants la rendent agressive et revêche par pire chauvinisme. Ce qui sent un autre impérialisme suprémaciste au nom d’une certaine arabité, à ne pas confondre aucunement avec l’islamité. Ici l’arabe mobilisé sous une certaine vision n’est pas innocent dans les frictions sociales et politiques qu’a connu notre pays dans le passé et les mêmes racines secouent son présent. Les porteurs zélés de ces turbulences se trouvent comme biais allergique et repoussoir de la langue française, un exclusivisme politique de l’officialité pour l’arabe. L’arabe d’exclusion massive de certains citoyens des rouages de la haute gouvernance politique, sécuritaire et judiciaire. L’inconséquence du flanc dans cette affaire arabesque, c’est quand une certaine élite qui en profite « collectivement », passe par la qualité de l’enseignement de l’école française de l’intérieur pour l’ouverture du monde extérieur pour leurs enfants. En rappel pour certains chauvins, l’arabe fut la langue maternelle de certains suppôts orientaux de la chrétienté aux temps des croisades… comme quoi, autour de cette langue, se joue surtout une affaire d’hégémonie ethno-raciale.

De l’autre bord, acceptons les phases d’évolution de nos langues nationales (notamment sooninké, poular et wolof) sans brûler les étapes. Ces langues ne supporteraient pas des poussées démagogiques d’un certain ethno-nationalisme bancal. Cet ethno-nationalisme agissant par réactions hystériques comme expression contestataire stérile et idéologisation étroite. Un genre de reflet miroir de fixation en répliquant à l’ambiance chauvine d’en face. Le développement nécessaire pour la mise à jour académique, politique et administrative de ces langues, ne se ferait pas dans une conflictualité par un autre absolutisme militant. Ainsi la langue française par l’alphabet latin, est un espace linguistique naturalisé pour le cheminement progressif de nos langues. Et il serait d’une grande confusion voire d’une tromperie évidente, quand certaines voix s’alignent à la tentation d’éradication du français de notre espace politique, croyant le libérer pour nos langues pour le coup. On le répètera, les langues sont des signes-miracles du Divin, et elles sont intrinsèquement hospitalières entre elles. La langue de Molière est aujourd’hui une langue très fonctionnelle entre mauritaniens et pour mauritaniens, elle fera vie harmonieuse avec nos autres langues. Si j’ose convoquer mon exemple personnel qui serait loin d’être peu commun, mon relationnel en matière communicationnelle (écrit et oral) avec mes compatriotes hors sooninkés passe par le français. Ainsi dire, elle est une langue forte de sociabilisation parmi nous, et aujourd’hui dans l’arène politique, son utilité est une évidence notable.

À notre élite trans-communautaire d’AIMER réellement ce pays trait-d-union entre l’ensemble arabo-berbère et l’Afrique subsaharienne occidentale, pour faire une nation heureuse de sa diversité culturelle. Il suffit d’une politique débarrassée des imaginaires bellicistes des uns et des autres. Nos langues sont innocentes de nos vaines distractions porteuses de désunion perpétuelle. La personnalité sociale, culturelle, intellectuelle et politique de la Mauritanie ne saurait rimer avec étroitesse de fond ni de forme.

Osons mieux et large ! In sha Allah

✍️🏿KS pour le BLOG

🔴 Edito-Blog | Ces coups sans États sous nos cieux : l’armée et les petits peuples, tous dans le flou perpétuel !?

Au Burkina Faso, 2 coups d’état en dix mois à peine. Un capitaine qui détrône un colonel, on y arrive peu à peu, le prochain peut être un lieutenant de 25 ans qui va chasser le capitaine. Qu’on se l’avoue, si des motards enturbannés chétifs ensanglantent et rasent nos contrées saheliennes sans être éradiqués durant ces nombreuses années, c’est dû à la faiblesse de nos forces armées et de sécurité. Armées clanisées en bataillons et en unités méfiants les uns envers les autres, l’élite hiérarchique embourgeoisée dans les villas sécurisées très loin du terrain chaud n’a aucune emprise décisionnelle efficiente sur les opérations menées au front. Ainsi les groupes terroristes fanatisés mènent la danse parce qu’ils semblent mieux au point en vision opérationnelle. Illuminés par une idéologie takfiriste aveuglante, ils installent la terreur parmi des populations abandonnées. À force de végéter dans cette terreur sans perspective d’espoir d’en sortir un jour par les forces de sécurité, les populations affectées vont se résoudre à un laisser-aller compatible avec ce joug islamiste au jour le jour. Ces derniers temps, certains médias annoncent que 40 % du territoire Burkinabé est hors contrôle des autorités étatiques. Et la priorité se joue ailleurs entre les factions de l’armée. Cette armée par la faction du colonel Damiba qui a chassé en janvier 2022 le président civil élu Koboré (reproché d’être dépassé par l’insécurité qui ronge le pays), est passée ces dernières heures sous la coupe nette d’une autre faction dirigée par un jeune capitaine appelé Ibrahim Traoré (né en 1988). Encore quasiment les mêmes reproches annoncés à l’encontre du déchu colonel Damiba comme lui même avait fait au sujet de la gouvernance Koboré. Toujours l’insécurité et l’impossible mission à faire face sérieusement aux groupes terroristes qui baladent en motos. On dirait que c’est normal, car l’armée ne cesse d’être en guerres intestines très loin du terrain chaud. La faction la mieux équipée du moment ne va pas bousculer longtemps les terroristes fanatisés dans les profondeurs de zones occupées, et trouve aisément l’alibi « entretenu » l’insécurité pour détrôner le gars en place dans la capitale. Au Mali, la bande GOITA tient et sécurise son pouvoir mais peine à sécuriser l’ensemble du territoire où la conjugaison des efforts Fama-Wagner fait bouger certaines lignes. Et dans d’autres zones, les groupes terroristes marquent des points, ainsi retrouver l’intégrité territoriale est un mirage aujourd’hui…

Du côté de Bamako, le régime de la bande Goïta risque l’installation d’un embourgeoisement avec les vagues d’une ferveur populiste consommatrice irréfléchie d’un anti-impérialisme fourre-tout. Les affaires sérieuses de l’intérieur sont masquées par une certaine véhémence populiste en haut lieu contre des ennemis représentés dans l’imaginaire collectif par exemple la France qui serait à l’origine de tout, une approche trop simpliste bien sûr. Les coups d’état ne préviennent pas, et les masses fanatisées à la sauce simpliste et idéaliste kemi-sebaénne d’aujourd’hui peuvent se retourner à tout moment quand d’autres arrivent à détrôner ceux d’aujourd’hui pour rectifier….dit-on.

Ouagadougou 2 octobre 2022 – Les drapeaux Burkinabé et Russe brandis par les manifestants de soutien aux putschistes


Et ces masses populaires très versatiles !

Sûrement les masses vues aujourd’hui 2 octobre 2022 autour de l’enceinte de RTB en soutien à la bande du jeune officier capitaine Traoré, étaient présentes à l’écrasante majorité dans les rues Ouagalaises déjà pour le colonel Damiba et ses hommes il y a 9 mois seulement. On peut parier si un lieutenant Ouedraogo fait chuter le capitaine Traoré dans 3 mois, on verrait les mêmes masses populaires en transe pareillement pour le nouvel homme fort. C’est ainsi, ça suit beaucoup dans l’instant et l’instinct euphoriques mais ça réfléchit peu sur le long terme.

Ces masses populaires se gavent d’arguments simplistes dits panafricanistes boiteux via les réseaux sociaux et meublent occasionnellement un quotidien austère et compliqué autour. Une unité d’élite la mieux équipée de l’armée qui vient se loger au cœur du pouvoir dans la capitale avec un capitaine « bébé » en tête, quel autre bataillon ferait mieux sur le terrain des combats contre les groupes terroristes ?
Mais non, étrangement on ne s’interroge pas, on applaudit mécaniquement en masses tout en brandissant le drapeau russe et en haïssant la France. Tout un symbole qu’une certaine indignation collective qui n’est pas synonyme de pertinence et de bonne orientation sociale et politique.

Si on mettrait à disposition de nos masses populaires 4 avions d’évacuation ouverte vers 4 destinations : Paris (France) , Le Caire (Égypte) , Durban (Afrique du Sud) et Moscou (Russie), on verrait vers quelle ombre il y aura du monde en bousculade…!

Une certaine opinion publique versatile et manipulée fait partie de nos multiples maux qui vont détruire le peu d’ordre étatique qui subsiste encore dans certains pays.

Arrivera un moment où une mobilisation est nécessaire à partir de Capitales parmi les masses populaires fanatisées dites anti-impérialistes, pour aller affronter les groupes criminels qui massacrent les pauvres populations abandonnées dans certaines localités. Type de la marche verte en 1975 de feu Roi Hassan II du Maroc sur le Sahara espagnol. Si 1 millions de Burkinabé déterminés et encadrés par les forces de sécurité se lancent sur les zones où sévissent les groupes terroristes, tout sera nettoyé. Ce serait plus efficace que l’appel au remplacement d’un ancien maître par un nouveau…n’est-ce pas !?

✍️🏿 KS pour le BLOG

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✓L’Édi-Blog : Mauritanie 🇲🇷 | L’engagement pour l’égalité dans nos communautés n’a RIEN de HAINEUX !



C’est un raccourci récurrent ou même une stratégie subtile de fuite en avant, qui ressort facilement venant de milieux défenseurs du statu quo sociétal dans nos communautés. Pour eux, une personne qui ose bruyamment exposer et s’exposer en dénonçant nos tares honteuses entretenues socialement et politiquement, est un faux militant haineux en quête de lumière en s’attaquant violemment disent-ils au régime sociétal harmonieux quasiment d’ordre divin. Certains d’une sensibilité déconcertante sur les problématiques liées à la structure sociale discriminatoire et ségrégationniste de nos sociétés négro-africaines, perdent subitement toute lucidité et lâchent les vannes caricaturales et stigmatisantes sur les militants abolitionnistes intra muros. Ils diraient ces égarés qui dérangent tant dans notre narratif de « victimes homogènes » d’un dit affreux racisme d’État, et qu’on chercherait d’autres mesures coercitives adéquates pour les contenir dans les rangs. Disons-le , il n’y a pas d’une figure plus diabolisée et honnie foncièrement pour les mobilisés défenseurs de l’immobilisme féodal qu’une personne engagée contre l’hégémonie sociale de l’ordre féodalo-esclavagiste. Le rejet surgit souvent de son giron d’extraction sociale au sein duquel l’incompréhension va saigner la poisse chez certains de siens maladivement acquis à l’ordre dominant. Ainsi elle va symboliser ce mouton noir fonçant à l’envers du troupeau dressé à accepter avec fatalité du faire-valoir social.

L’éveillé qui s’interroge et questionne beaucoup, est combattu, sali, moqué, indexé et traité de haineux. Lui est reproché son entêtement à vouloir contester les assignations qui les relèguent (lui et les siens) historiquement aux seconds rôles dans la communauté. Aujourd’hui un fourre-tout mis à l’actif d’un racisme dit d’État, est une fine chansonnette qui s’entend bien parmi les chapelles communautaro-nationalistes du camp négro-africain (hors haratines). Une mobilisation argumentative est bien rodée à dessein, le système étatique serait raciste et esclavagiste, une fois dit, la tâche complexe est de savoir Quoi ou Qui est ce contenu raciste et esclavagiste dans leur entendement. La rengaine binaire qui schématise Noirs victimes de tout et Blancs (arabo-berbères) responsables de tout, est une arnaque qui a trop longtemps berné le monde extérieur. Et un militant droit-de-lhommiste sincère intellectuellement ne peut se laisser embarqué dans un narratif pipé de contre-vérités sur les réalités.

Ces réalités qui sonnent comme suit dans nos communautés régies par l’ordre féodalo-esclavagiste :

Un véritable apartheid sociétal et coutumo-religieux où les gens sont physiquement ensemble avec beaucoup d’hypocrisie mais séparés hermétiquement par des murs invisibles qui assignent et hiérarchisent en pur et en impur de naissance.

Indexer, affronter et interroger ouvertement les méfaits évidents de ces réalités, nécessite un grand courage. Ainsi un.e militant.e anti-féodalité est très courageux mais pas haineux. Il n’en a pas besoin, et ceux qui l’en accusent, font sciemment de la diversion honteuse. On ne supporte pas son engagement pertinemment argumenté qui dévoile nos angles morts faits d’un tissu de tabous. Ces tabous sociaux qui font l’assise des violences silencieuses perpétrées impitoyablement à l’encontre de certains membres assignés « mal nés » dans nos communautés. Une situation trans-communautaire qui a été dénoncée ouvertement ces derniers mois par le président de la république en personne et également par le président de l’Assemblée nationale en des termes inédits. Un militant anti-esclavagiste issu de toute communauté qui ce soit ne dirait pas plus pas moins que les propos de nos 2 hautes personnalités de l’État. Bizarrement lui, il serait haineux. Lui et les siens qui ont compris et vivent tout près de cette juxtaposition sociale foncièrement hypocrite qui s’assume difficilement. Que je suis tenté de résumer machinalement aux propos caricaturaux d’un activiste influenceur suprémaciste d’origine maghrébine vivant en France, Bassem qui lance souvent à ses frères renois (Noirs) , en substance « avec vous, frère oui, mais jamais beau frère ». Un cas clasheur d’une sincérité notable qui dit tout haut ce qui se dit dans l’enclos de l’entre-soi.

En conclusion, le militant droit-de-lhommiste engagé contre les mentalités rétrogrades de la féodalité communautaire et de l’esclavage par ascendance, n’est pas un haineux, mais IL A COMPRIS TOUT SIMPLEMENT que le narratif militant balisé au parfum racial voire raciste est une pure duperie.

• Liens médias des discours du président de la république 🇲🇷 et du président de l’Assemblée nationale :

https://fr.ami.mr/Depeche-61731.html

https://fr.ami.mr/Depeche-62492.html

✍🏾 KS pour le BLOG

✓Mauritanie | Quand les idéaux Ganbanaaxun Fedde se retrouvent dans le sermon « national » du vendredi 17 décembre 2021.

Ainsi j’introduis mon propos par : «Toute vérité passe par trois étapes, d’abord elle est ridiculisée, ensuite elle est violemment combattue et enfin elle est acceptée comme une évidence.» .
Cette assertion qui est douteusement attribuée au philosophe allemand du pessimisme Arthur Schopenhauer, résume relativement le parcours du dynamique éveil abolitionniste et anti-esclavagiste en cours en pays soninké, sous le vocable GAMBANAXUN FEDDE. GAMBANAXU , concept porteur d’une profonde philosophie sociale et humaniste s’articule autour de l’Egalité et la Dignité en droits et en devoirs. En gros l’idéal d’une norme civilisationnelle où l’Humanité Première de l’Homme devient sacrée et inviolable face aux égos toxiques émergés et entretenus culturellement et socialement par les violences. Les humains s’organisent souvent par l’intelligence de la violence contre la NATURE et rarement par l’intelligence de la MORALE pour le SENS.

Oui l’éveil Gambana secoue amèrement les consciences et les certitudes des adeptes du fatalisme religieux et coutumier dans la communauté soninké. Ceux qui considèrent que tout est déjà acté et fini dans le schéma sociétal où les subalternes s’acceptent et les privilégiés veillent résolument. Ainsi en fin 2016, justement il y a 5 ans, au cœur du Guidimagha mais pas seulement, l’ordre féodal soninké se mettait en rangs serrés par tous les moyens pour que l’appel pacifique Gambanaaxu soit sali, saboté, diffamé et détourné.

L’esclavage par ascendance faisant partie du système hiérarchique de la société, est démasqué à vif par l’élan militant antiesclavagiste par un discours efficace arrimé aux textes fondamentaux de nos États. C’est-à-dire le Citoyen s’est exprimé ouvertement et son vernissage coutumier du casté ou du relégué social , a fondu irréversiblement. Menaces, diffamations, harcèlements administratifs et judiciaires, emprisonnements, expropriations, agressions, embargo social…la liste est longue, ont été mis en branle farouchement contre les militants et les familles qui ont osé s’extirper du régime de Ladalenmaxu. Ce Lada soninké qui fait office de constitution sociale intracommunautaire, défie à la fois La Loi du pays et la profonde philosophie humaniste prônée par La Religion. Certains milieux réactionnaires foncièrement esclavagistes qui vouent une haine viscérale à l’endroit de l’éveil Gambana, vont tomber dans la rengaine apologétique de l’esclavage avec un grand zèle. En Mauritanie, la Loi 2015 – 031 portant sur la criminalisation de l’esclavage et ses séquelles, est même defiée ouvertement parce que les apologistes comptent bénéficier des largesses administratives et judiciaires venant de leurs soutiens silencieux dans les rouages étatiques. Finalement la justice a commencé à sévir mollement, et l’atmosphère de l’apologie prend un coup de semonce psychologiquement significatif parmi les cas extrémistes. Et ces derniers jours le discours présidentiel de Ouadane est sans équivoque. Les préjugés sociaux dont il a fait référence, sont également ces coutumes ségrégationnistes et discriminatoires véhiculées socialement par le Ladalenmaxu soninké. Un mécanisme complexe d’apparence inoffensif alors qu’il constitue le nœud de tous les symboles discursifs et comportementaux de l’esclavage par ascendance et du système des castes.

Après Ouadane, l’injonction ministérielle pour un sermon unifié du vendredi 17 décembre 2021 sur le plan national, avec la thématique principale censée être abordée, la problématique liée aux mépris sociaux et culturels de l’ascendance. Des références coraniques et des données rapportées de la Tradition Prophétique, sont convoquées dans les prêches pour indexer la toxicité de la vantardise par ascendance et le mépris héréditaire attribué parmi les Hommes, et de surcroît appartenant à une même communauté de fidèles. Une séquence en terme de portée symbolique qui abonde clairement dans le sens de l’argumentaire du militantisme Gambanaaxu. Concernant la lutte contre l’esclavage et ses diverses manifestations sociales en Mauritanie, au cours de cette décennie après le big-bang du 27 avril 2012 (autodafé des livres fiqhis esclavagistes) du leader d’IRA-Mauritanie Biram Dah Abeid, il est important de retenir les mots du président El Ghazouani à Ouadane et le Khotba unifié de ce vendredi dernier.

Ainsi, ce sont la Mauritanie et la Dignité humaine qui engrangent des points valeureux.



– KS

✓Hommage – Journée internationale pour l’abolition de l’esclavage | Mon combattant anti-esclavagiste de la journée du 2 décembre 2021!



Il s’appelle Mahamadou Sidibé, soninké malien originaire du village de Kremis. Beaucoup d’entre nous ont visionné l’élément média du reportage FRANCE 24 https://youtu.be/Hh1WfUQxOaA datant d’à peine 2 ans. Le monsieur entouré par une foule hystérique et haineuse demandant qu’on l’attache et qu’on le frappe parce qu’il est Gambana, c’était lui. Traîné, humilié et ligoté, parce qu’on lui reproche d’être militant actif contre l’esclavage par ascendance dans la communauté soninké en Afrique de l’ouest aujourd’hui en ce 21 ème. Nous avons eu l’opportunité de le rencontrer il y a un mois à Kayes (26-27/10/2021) parmi les militants victimes invités comme témoins lors du forum d’octobre avec le programme Esclavage et Migrations Forcées – EMiFo . Il en ressort de son témoignage lors de nos échanges, ce qu’on a pu constater et rapporter ailleurs en milieux Soninké ces dernières années, ceux qui s’affichent abolitionnistes en refusant les coutumes de l’esclavage par ascendance, subissent mise en quarantaine, embargo social, contraintes indirectes, accusations fallacieuses et harcèlements de tout genre. Ainsi dans leur zone, ils sont considérés comme indésirables sans la soumission à cet esclavage statutaire sous couvert de sinistres traditions dites ancestrales.



Il a tenu et il tient à cet éveil pour la restauration sociale d’une dignité tant bafouée par diverses assignations liées cet abject esclavage par ascendance. Nous sommes au cœur de l’Afrique, le continent qui fut gravement saigné diverses traites (atlantiques et sahelo-saharienne) . Si cette Afrique colonisée et néo-colonisée compte se libérer de l’impérialisme extérieur, les forces agissantes et mobilisatrices notamment parmi la jeunesse doivent revoir et réactiver une dynamique globalisante en secouant nos travers traditionnels et religieux. Nos aristocraties « pacotilles » (anciennement collabo occasionnels des colons) en total déphasage avec la marche du troisième millénaire, sont source d’un immobilisme multidimensionnel rendant rédhibitoire tout véritable éveil de conscientisation profonde, cohérente et massive. Feu Thomas Sankara ne s’était pas trompé lorsqu’il laissait clairement entendre que la révolution de masses pour un développement global et digne a comme ennemis intérieurs; les féodaux et les fonctionnaires embourgeoisés . Malheureusement de grandes incohérences continuent de marquer certains mobilisés dits panafricains anti impérialistes. Ils clament et réclament avec verve la souveraineté africaine pour de bon face aux multiples systèmes (occidentaux et autres) qui essaiment en prédateurs impitoyables de nos ressources naturelles. Et de l’autre côté, on essaie d’ignorer nos bizarreries sociales et traditionnelles qui persistent « pompeusement » par lesquelles on indexerait l’activisme antiesclavagiste et abolitionniste que Mr Sidibé et ses camarades mènent avec le soutien important des différents acteurs nationaux et internationaux (ONG, institutions, universitaires…), comme une forme de collusion avec l’ennemi extérieur dit-on. l’Afrique Noire du côté Ouest en tout cas a besoin d’un nécessaire travail mémoriel sur les problématiques liées à l’esclavage intérieur afin de se dire de certaines vérités thérapeutiques pour les mentalités. En milieux occidentaux, on déboulonne les statues de certaines figures historiques à problèmes avec la traite transatlantique, chez nous il nous faut dissoudre les références organisationnelles foncièrement discriminatoires considérées à tort comme sacrées. Aujourd’hui je dirais que monsieur Sidibé est devenu un autre type d’Africain par sa bravoure et sa détermination. Si on était au 18 ème, ceux qui l’ont traité comme vu dans ce reportage, l’auraient vendu au premier marchand (Blanc ou Noir) d’esclaves qui passe par là. Ces agissements d’une haine viscérale contre les personnes qui revendiquent leur normale dignité face aux humiliations coutumières, nous édifient beaucoup pour savoir que certains africains étaient/sont résolument esclavagistes hier et aujourd’hui par les mentalités.



✓ l’élément média via Ligne Directe Les Observateurs – France 24 https://youtu.be/Hh1WfUQxOaA

— KS pour le BLOG

✓Édito du Blog | Le député BDA ou une vision portée honorablement pour l’intérêt de la Mauritanie!



Si ce grand monsieur visionnaire, le député BDA avait refusé et rejeté toutes les dispositions de dégel ouvertes par le pouvoir du président Ghazouani, beaucoup l’auraient traité d’être dans une politique politicienne pour sa seule personne. Qu’il serait dans l’exploitation de la défense des sans-voix pour entretenir son aura internationale. Non , le leader abolitionniste mauritanien sait et les petits peuples sans bras-longs dans le « Big Système » savent que sa nouvelle stratégie d’ouverture vigilante fait bouger sensiblement certaines lignes d’étouffement. Ce « Big Système » est transcommunautaire , ainsi certains milieux « favorisés naturels » y profitent la nuit et s’habillent en pourfendeurs le jour. Ils fêtent et jubilent leur part de la POMME en comité tribal et féodal à l’occasion avec les vieux ressorts réflexes et par une fine gymnastique ils se font victimes avec brouhaha via la coloration raciale et communautaire foncièrement trompeuse. Un bref aparté illustratif sur les soubresauts qui traversent les milieux soninkés autour des problématiques féodalo-esclavagistes, nous édifie sur l’étrangeté de la « chose paradoxale » depuis quelques années. Par exemple, certains communautaristes soninkés au temps l’ex-Raïs peuvent se montrer militants dans les rangs de certains mouvements encartés « negro-mauritaniens » contre le système étatique à l’échelle nationale, et être de connivence avec leurs proches bien introduits dans les rouages étatiques pour contrer les engagés contre l’ordre féodal et coutumier dans les villages. Chez ces gens, on voudrait voir et ressasser que tout « le Mal » et les « tous les méchants » sont d’une communauté dite privilégiée, les beydanes, mais dans leur giron communautaire tout éveil pour plus d’égalité sociale et citoyenne est taxé de « rébellion » de lèse-majesté au régime des coutumes discriminatoires et ségrégationnistes . Ainsi incohérences et inconséquences d’un esprit réactionnaire jusqu’à l’extrémisme d’en-bas qui se proclame progressiste et droit-de-lhommiste extramuros. Pratiquement tous les mouvements politiques ou associatifs comptent dans leurs rangs, cette catégorie « d’engagés » qui manipulent les données sociales sur certaines questions comme les hiérarchies sociales, les castes, le foncier rural et autres.

Étrangement certains de ces « favorisés naturels » du « Big Système » qui voyaient Biram Dah Abeid comme populiste, distillent aujourd’hui un autre ton teinté de gêne et de turbulences analytiques.



Le souci de l’intérêt général dans ce pays est une référence indéniable animant le leader du mouvement anti-esclavagiste IRA-Mauritanie. C’est une certitude pour qui suit objectivement sa trajectoire et les circonstances depuis 2008.

– KS pour le BLOG

🔴 Nos contradictions transversales face aux différentes injustices dans le monde | Ces miroirs fuyants à tous les étages .

Certains milieux muslim en France vivent une bipolarité terrible sur certains sujets géopolitiques et les travers racistes au sein de la communauté. Par exemple un afro musulman français qui s’excite outre mesure sur « l’affaire Palestine » est vu en champion de « piété » mais s’il indexe bruyamment le racisme anti Noirs dans certains pays arabes, on dirait qu’il est diviseur de la Oumma. Il y en a qui sont indifférents tout simplement quand un joueur Noir subit les cris racistes dans un stade européen et surtout s’il n’est pas musulman en plus…!

S’ils voient un afro converti un peu exhibitionniste, ils en font leur « mamelouk » prisé « anti-blanc » dans toutes les sauces virtuelles , mais de l’autre côté ils sont foncièrement adeptes de thèses d’un influenceur comme Bassem qui distille un racisme de plus fourbe à l’endroit de Noirs. Souvent avec certains collègues natifs d’ici d’origine maghrébine, je leur dis, vous et moi, nous pouvons vivre des comportements fragiles et injustes venant du monde environnant à « dominance blanche » ici mais il suffit qu’on aille de l’autre côté de la Méditerranée, je vivrais seul d’autres comportements similaires sinon plus graves encore.

Un autre tiret sur ces contradictions qui nous habitent, certaines mentalités féodales chez nous peuvent compatir avec les Afro-américains , les palestiniens, les peuls maliens, les noirs mauritaniens…et être des grands défenseurs des coutumes esclavagistes et discriminatoires (érigées en traditions sacrées) qui prévalent dans l’intra-muros communautaire . Ces derniers temps, il a été relevé que l’imam référence et officiel du gouvernement mauritanien aurait tenu dans sa Kutba de la prière de l’Aïd à Nouakchott devant la crème des hautes autorités, des propos limite apologétiques de l’esclavage (considéré comme crime contre l’humanité). Finalement, rien d’étonnant car s’agissant du discours religieux esclavagiste dans nos pays sahéliens, on entendrait le même fond qui légitime socialement la catégorisation des croyants (hommes libres & esclaves) sans aucune approche de contextualisation liée à l’histoire et aux temps. Le grand imam arabo-berbère a dit sur les conditions de zakat El-fitr ce qu’un autre imam soninké, peul ou diakhanké dirait pareillement devant ces ouailles en circonstances similaires en ce plein 21 ème siècle .

– KS pour le BLOG