Ce livre paru (sa version française) en fin d’année 2022 chez l’éditeur Albouraq, est un joyau intellectuel très accessible par son exposé succint et l’agencement intelligible des concepts développés. L’auteur s’appelle Malle IbrahimSoukouna, natif du Mali et issu de la communauté sooninké. Ayant effectué ses études primaires et secondaires à Bamako, il a obtenu un diplôme universitaire en France (faculté de Jean Monnet à Paris Sud) et y travaille comme guide religieux. Influent intervenant sur diverses thématiques d’intérêt public pour la communauté africaine, et particulièrement pour son groupe sociolinguistique, les sooninkés, il anime régulièrement ses plateformes numériques (Facebook, TikTok…) avec beaucoup de pédagogie. Ainsi dans ce présent ouvrage que j’ai eu la chance de lire, il nous propose avec aisance un concentré valeureux qui englobe divers volets de notre vie contemporaine (la religion, la politique, la famille, l’école, l’immigration, le travail, l’économie, la vie communautaire, l’utilisation des réseaux sociaux…).
Un livre-Message qui appelle à une certaine élévation sociale et intellectuelle pour la jeunesse de notre temps afin de porter le flambeau de la renaissance civilisationnelle parmi les nations. Ce travail instructif de monsieur Soukouna (auteur d’autres ouvrages) est une preuve idoine du potentiel intellectuel existant dans nos milieux dans divers domaines. J’ose croire que « Concepts religieux et sociaux » peut être classé comme un manuel initiatique pour l’éveil social et intellectuel nécessaire à nos cursus d’enseignements (au lycée par exemple) en Afrique et surtout dans nos communautés afro-musulmanes. Et également un imam qui serait à jour de son environnement contemporain peut en tirer facilement 52 sermons (prêches éducatifs) de vendredis durant une année pour éveiller et former les fidèles.
En définitive, l’ouvrage est un stimulant social et pédagogique qui sert et servira tout lecteur attentif . Ici je réitère mes fraternelles félicitations au frère Malle et recommande vivement ce livre. Lui souhaitant une bonne continuation dans ses projets.
Située au 101 boulevard Raspail 75006, l’Alliance Française accueillait ce rendez-vous culturel et livresque autour de 2 grands esprits qui sont le champion du monde 1998 (avec l’équipe de France de football) Mr. Lilian Thuram et la plume littéraire mondialement re-connue Mr. AlainMabanckou.
L’Alliance Française a été présentée sommairement par une dame de l’équipe organisatrice, on y apprend qu’elle fut fondée en 1883 par Mr Pierre Foncin. Une des toutes premières associations évoluant dans un cadre apolitique et areligieux, aujourd’hui ayant des représentations dans plusieurs pays à travers le monde. En somme une institution historique en matière de culture et d’éducation.
Les échanges entre l’auteur du livre La Pensée Blanche , et l’universitaire et écrivain franco-congolais (Brazza) basé aux États-Unis, ont porté sur la thématique « À la source de nos histoires« . Ainsi l’auditoire a été amplement servi par la pertinence de la discussion. La problématique liée au racisme, notamment ses origines basées sur la racialisation historique du monde avec une construction d’une hégémonie idéologie et politique du Blanc sur les non blancs. Et tout un tissu d’imaginaires s’est tissé au cours de l’histoire laissant et donnant comme normales diverses violences perpétrées sous « silence ». Les positions de nos conférenciers ont convergé pour une nécessaire déconstruction par des débats ouverts et la prise compte des réalités à aborder sans aucun tabou.
• Ma belle moisson du jour, livres acquis et dédicacés • Frère et compatriote 🇲🇷 Aly Konaté rencontré sur place. • Planisphère dans ses vraies dimensions
C’est à travers une déclaration via les réseaux sociaux que le chef de file de l’opposition mauritanienne a dénoncé les conclusions de l’autopsie commanditée par les autorités de la République islamique. Avec un raisonnement cartésien le président de l’IRA a démonté ce qu’il qualifie de mensonge d’Etat.
Pour lui, si réellement Oumar Diop était victime d’une agression telle que soutenue par les limiers sa place aurait due être à l’hôpital et non au niveau des cellules où des flics font régner leur loi. Mieux, Birame rejette d’un revers de la main les conclusions de l’autopsie qui explique la mort de Oumar Diop par une overdose de cocaïne. Le militant des droits de l’homme soutient que la thèse de la drogue n’est qu’une mascarade fantaisiste destinée à cacher la réalité d’un assassinat au peuple épris de justice. Il condamne dans la même lancée la nébuleuse qui entoure la mort de Mouhamed Ould Lamine, un haratine dont les droits sont toujours bafoués par un système qu’il qualifie d’esclavagiste. Ainsi donc le chef de l’opposition mauritanienne réclame plus de transparence. Et cette transparence sans subordination de témoin. Histoire de lancer un appel pour protéger Fousseyni Soumaré entre les mains des limiers qui tiennent à bafouer sa liberté d’expression comme c’est le cas avec les activistes bâillonnés par une dictature bien organisée. Le président Biram a bouclé sa déclaration par une reconstitution de son interrogatoire dont le seul but est le bailonner. Ce qu’il entend combattre jusqu’au dernier souffle.
M.Baliou Coulibaly Président de la Coalition Mauritanienne Publiez Ce Que Vous Payez (PCQVP) a été officiellement investi en tant que représentants de la société civile africaine au Conseil international de l’ITIE.
Cela s’est passé à Dakar où se tient depuis hier la Conférence mondiale de l‘ITIE.
Cette consécration est le fruit d’une décennie de labeur et d’engagement citoyen.
M.Coulibaly figure ainsi parmi les dix nominés sélectionnés par le Groupe consultatif de la société civile (GCSC) dans le cadre d’un processus de sélection rigoureux pour siéger en tant que représentants de la société civile au Conseil d’administration international de l’ITIE pour le mandat de trois ans allant de juin 2023-2026. Ces candidats ont été officiellement nommés après l’élection tenue lors de la réunion des membres de l’Association de l’ITIE qui se tient présentement à Dakar au Sénégal.
Une note de l’ITIE souligne que : « Au cours du processus de mise en candidature, le GCSC a été impressionné par le riche talent du collège des OSC de l’ITIE et par l’engagement, les réalisations et la diversité des expériences. Parmi les 10 finalistes figurent six femmes et quatre hommes qui collectivement apportent une profondeur d’ expertise inégalées : le groupe comprend des vétérans de l’ITIE qui ont défendu avec succès des questions prioritaires au niveau du Conseil, comme les attentes à l’égard des entreprise en 2022, et qui ont accompli les travaux des comités avec diligence; il y a aussi de nombreux nouveaux leaders qui se sont distingués en augmentant la transparence et la redevabilité dans les initiatives nationales, en introduisant des innovations dans la diffusion des données et en travaillant directement avec les communautés touchées par le secteur extractif. Ensemble, les candidats apportent une vaste expertise technique dans toute la chaîne d’approvisionnement, la recherche, la défense des politiques, l’engagement des parties prenantes et les compétences de négociation, ainsi que de solides réseaux aux niveaux local, national, régional et mondial. Ainsi, les candidats constituent un groupe bien placé pour aborder les priorités continues et de pointe du programme de l’ITIE, y compris la protection de la société civile et les questions clés au cœur des révisions proposées à la norme de l’ITIE, y compris la transition énergétique, genre et lutte contre la corruption. »
A noter également que le premier ministre Mohamed Bilal Messaoud qui a assisté à l’ouverture de la conférence a reçu au nom de la Mauritanie le prix du leadership du respect des normes de transparence.
Cette double distinction et la reconnaissance des efforts de transparence dans le domaine des industries extractives est encourageante surtout à la veille de l’exploitation des importantes richesses gazières.
EN BREF | Cridem – Les avocats de la famille d’Oumar Diop se sont dits « surpris » par le rapport final de l’autopsie qui a été entouré d’ « une bulle nébuleuse ».
Les avocats de la famille d’Oumar Diop faisaient face à la presse ce lundi 12 juin, dans l’après-midi. Lors de cette conférence de presse, les avocats ont signé et persisté en affirmant qu’Oumar Diop « a été bel et bien torturé », indiquant qu’il a été transporté à l’hôpital de Nouakchott, après sa mort.
Ils ont également dénoncé l’interpellation de Fousseynou Soumaré, « le témoin oculaire qui a tout a filmé et raconté ».
Selon les avocats de la famille d’Oumar Diop, Fousseynou Soumaré est actuellement détenu à la prison de Dar-Naim.
L’un des avocats, maître Fatimata Mbaye, a déclaré : « Le médecin légiste, lui, marocain, il a agi sur une demande du parquet [de Nouakchott-Ouest] qui l’a orienté vers une expertise toxicologique. Que ce soit clair. Pas une autopsie pour savoir de quoi il est mort. Le médecin légiste mauritanien avait retenu que le corps était sain. Par contre, il y’avait des contusions au niveau du cerveau et une congestion au niveau du thorax. Ce qui veut dire qu’il a été bel et bien torturé. Oumar Diop était bien conscient au moment de son interpellation et de son arrestation».
Dans la foulée, l’avocate maitre Fatimata Mbaye a rappelé qu’il était interdit à la police mauritanienne de sévir dans l’utilisation de la torture.
En photo 📷 le président sortant réélu (Insaf) Dr Issa Coulibaly et M. WalyDiawara (Udp) élu ce jour premier vice-président de l’institution régionale.
Eywa, comme dira l’autre, les temps politiques sont révolus, chers messieurs, les populations vous attendent à fond…!
Les enjeux sont colossaux en matière de développement multidimensionnel dans notre région.
Urgemment faites « quelque chose » contre les 3A comme arnaques qui affectent plusieurs de nos localités :
A1 – Arnaque liée à un sabotage criant du champ éducatif. Les bâtiments (écoles et établissements) existent mais la substance qualitative (niveau, enseignants, l’organisation…) relève du NÉANT. Une école de qualité….il est temps !
A2 – Arnaque liée au rackettage systémique de nos populations par les opérateurs de téléphonie mobile de nombreuses années durant. Un service sérieux et une couverture optimale du réseau de téléphonie, sinon vous donnez ordre aux populations de virer ces antennes fake gênent notre paysage visuel…il est temps !
A3 – Arnaque liée à la gestion opaque et à la distribution discriminatoire des aides sociales (numéraire et matériel) de l’Etat et les initiatives humanitaires (coopératives, associations) venant des ONG dans nos localités (plusieurs villages sooninkés concernés). Il faut qu’il y ait plus de transparence en la matière et de fermer les tuyaux d’arnaque mis en place par certains individus à la solde de l’ordre féodalo-esclavagiste communautaire… il est temps !
Ainsi le compte à rebours démarre ce jour…⌛️ au rendez-vous électoral de 2028
Vous souhaitant une bonne et fructueuse mandature…!
Elle a envahi nos rues et elle a étouffé nos vies. Elle a versé notre sang et celui de tous nos frères innocents.Elle a blessé nos âmes et elle a donné la mort. Une mort empeste! Celle orchestrée par la police. Une police qui tue. Oui la police tue en Mauritanie. La police tue parce qu’elle est autorisée à tuer. La police tue parce qu’elle se sent toute puissante. La police tue parce qu’elle n’a pas de compte à rendre. Elle est l’expression de la violence. Elle n’est que l’expression de la violence. Pas cette violence légitime dont parlait un certain Max Weber. Celle exercée pour dissuader et protéger, celle exercée pour apaiser et sécuriser. Elle est plutôt celle qui opprime et terrorise. Celle qui rackette et torture. Celle qui séquestre et martyrise. Celle qui ôte des âmes et fait des orphelins. Celle qui ôte des vies et fait des veuves. Elle est celle qui ronge et ruine. Elle est celle qui nuit et matraque. Elle est celle qui brise les rêves et évapore les espoirs. La police tue parce que notre Etat l’autorise et avalise. La police tue parce que notre Etat est autiste et complice.
Notre peuple est un peuple pacifique, du moins c’est l’image que l’on s’en fait tous. Nous sommes donc des citoyens non violents. Nous le sommes car nos croyances ont anesthésié cette partie de nous. Elle est pourtant inhérente à notre humaine nature; elle est pourtant nécessaire pour la grande Histoire.
Mais face à l’arbitraire, notre indignation s’est exprimée. Elle s’est exprimée à la hauteur de l’ineptie de nos dirigeants. Elle s’est exprimée puissamment, elle s’est exprimée sans trembler, elle s’est exprimée sans cligner des yeux.
Notre détermination est paroxystique. Nos jeunes sont descendus dans la rue. Ils ont battu le pavé,certains y sont morts, beaucoup ont pris des coups, ils en ont donné aussi!
La jeunesse mauritanienne s’est mobilisée. Désormais, personne ne peut plus lui reprocher d’être une jeunesse passive, une jeunesse insouciante, une jeunesse désarticulée. Elle a résisté, elle s’est battue. Elle s’est défendue, elle s’est surpassée. Elle utilise brillamment les nouveaux canaux de communication. La censure virtuelle à l’occasion des mobilisations sociales est une preuve évidente de leur efficacité.
En restreignant l’accès à l’information et en limitant la capacité des citoyens à s’organiser, le gouvernement tente demuseler les voix dissidentes et d’étouffer la mobilisation pour la justice.
Mais nous disons: « l’obéissance à la loi qu’on s’est prescrite est liberté ». Tel est le pacte humain, que nos sociétés modernes ont établi…
EXCLUSIF SENEPLUS – La situation en cours résulte de la dérive autoritaire du président. L’hubris d’un pouvoir qui emprisonne ou exile ses opposants les plus menaçants, réprime les libertés et tire sur son propre peuple avec une révoltante impunité
Il convient, tout d’abord, de nous incliner devant nos morts et d’avoir une pensée pour leurs proches endeuillés. Ils sont une vingtaine, à l’heure où nous écrivons cette tribune, à avoir déjà perdu la vie. Ce décompte lugubre pourrait croître dans les jours qui suivent.
Les événements en cours exigent de chacun qu’il prenne ses responsabilités. Nous affirmons que la situation que vit actuellement notre pays résulte de la dérive autoritaire du président Macky Sall. En 2012, notre confiance l’a placé à la tête de l’État sénégalais. Mais mû par son désir de se maintenir à tout prix au pouvoir, il s’est promis de « réduire l’opposition à sa plus simple expression ». Le président Macky Sall a ainsi semé les graines de la discorde et de la violence dans notre pays. Sa responsabilité devant le peuple sénégalais est sans appel. L’Histoire retiendra que c’est lui qui nous a entraînés dans cette crise politique sans précédent, fragilisé notre tissu social et affaissé nos Institutions. Il a de surcroît imprudemment libéré les monstres qui sommeillent en chaque groupe humain et qu’il convient de toujours brider par une pratique de la justice, de l’égalité des citoyen.ne. s et de la paix sociale.
Si nous en sommes arrivés là, c’est parce que nous, le peuple sénégalais, n’avons pas assez réagi quand le régime en place s’est mis à traquer les militants et les cadres de Pastef en plus bien évidemment de son leader, Ousmane Sonko. Il y a pourtant eu des signes avant-coureurs – que nous n’avons hélas pas su décrypter – de cette campagne de répression systématique et sans précédent au Sénégal.
Depuis quelque temps, en effet, tous ceux qui osent élever la voix contre une troisième candidature du président sortant en font immédiatement les frais. Peu à peu, les interdictions de marches pacifiques sont devenues la règle ; les arrestations et emprisonnements arbitraires se sont multipliés. Dans un tel contexte de brutale fermeture de l’espace politique, les procès aux verdicts ubuesques et la séquestration illégale d’un dirigeant de l’opposition en sont venus à paraître d’une inquiétante banalité.
La nature socratique du verdict du procès d’Ousmane Sonko a fini par convaincre que ce n’était pas la manifestation de la vérité qui était visée, mais bel et bien l’élimination d’un opposant politique dans la perspective des prochaines élections présidentielles. Elle pose surtout le problème de notre appareil judiciaire dont la fragilité et la fébrilité sont apparues au grand jour.
En vérité nous sommes tous témoins, depuis plusieurs mois, de l’hubris d’un pouvoir qui emprisonne ou exile ses opposants les plus menaçants, réprime les libertés (notamment celles de la presse) et tire sur son propre peuple avec une révoltante impunité. Nous sommes aussi tous témoins des errements d’un État désireux de rester fort à tout prix – ce prix fût-il celui du sang, de la dissimulation, du mensonge -, oubliant qu’un État fort est un État juste, et que l’ordre se maintient d’abord par l’équité.
A cette réalité brute, l’appareil idéologique du régime en place a répondu que rien ne se passait ; et que ceux qui se trouvaient en prison étaient des individus qui avaient contrevenu aux règles, violé la loi, ou mieux, n’avaient pas respecté les règles de l’État de droit. Par un étrange renversement de perspective, ceux qui ont affaibli et décrédibilisé les Institutions de la République – notamment la Justice, devenue partisane -, les mêmes qui ont rompu l’égalité des citoyens devant la loi, sont ceux qui s’en proclament les gardiens.
Aux citoyen.ne.s dénonçant cet état de fait, on oppose une batterie de chefs d’inculpation allant de la diffusion de fausses nouvelles au discrédit jeté contre les Institutions, en passant par l’appel à l’insurrection, pour justifier l’appareil répressif mis en place contre eux. Par ces actes, c’est toute la conscience démocratique de la société civile sénégalaise qui est réprimée, sommée de rentrer chez elle et de baisser pavillon. Ce désir d’instiller la peur chez les citoyens et d’inhiber ainsi toute velléité de protestation par le langage et le discours a cependant quelque chose de profondément anachronique : les Sénégalais.e.s sont attachés à leur liberté de parole et ils n’y renonceront pas.
Un autre déni majeur est celui de la demande de justice sociale et de justice contentieuse de la part d’une jeunesse qui représente 75 % de la population sénégalaise. Cette jeunesse, en plus de manquer de perspectives, n’a pas d’espace d’expression politique et voit ses rêves d’une société plus équitable hypothéqués. Nous voyons enfin des populations, déjà précaires et laissées à elles-mêmes, aux prises avec les problèmes élémentaires du quotidien le plus rude. Elles observent avec tristesse et impuissance la frénésie accumulatrice d’une caste qui s’enrichit illicitement, cultive un entre-soi indécent et répond, quand on l’interpelle ou lui demande des comptes, par le mépris, la force ou, pire, l’indifférence. Une caste que rien ne semble plus pouvoir affecter, ni la misère sociale, ni sa propre misère morale : voilà le drame.
Aujourd’hui, comme hier, le langage, lieu primal de la lutte de la vérité contre le mensonge, demeure fondamental. La première des compromissions consiste à ne pas nommer ce qui est, à l’esquiver, à l’euphémiser, à le diluer par des tours de passe-passe sémantiques, ou à tout bonnement travestir la réalité. La première des oppressions qui nous est faite est d’avoir tenté par moult opérations de nous obliger à prendre le mensonge pour la vérité. Pour cela, l’appareil idéologique de l’État a tourné à plein régime en produisant des discours ayant pour objectif de voiler le réel.
Nous tenons à alerter à travers cette tribune sur l’usage excessif de la force dans la répression du soulèvement populaire en cours. Symbole de la violence de l’État contre la société, cette répression prend aujourd’hui une forme nouvelle et particulièrement inquiétante. Il s’agit, ni plus ni moins, de la « dé-républicanisation » des forces de défense et de sécurité auxquelles ont été intégrées des milices armées opérant au vu et au su de tous. En agissant de la sorte, le régime actuel est en train de faillir à son devoir de protéger le peuple sénégalais.
Une autre dimension de l’oppression est le gouvernement par la violence et la peur que le régime actuel a méthodiquement mis en œuvre depuis un certain temps. L’intimidation des voix dissidentes, la violence physique, la privation de liberté ont été une étape importante du saccage de nos acquis démocratiques.
Nous n’ignorions pas, après 1963, 1968, 1988, 1993, 2011 et 2021, que l’histoire politique du Sénégal charriait sa part obscure de violence. Mais de toutes les convulsions qui ont agité l’histoire moderne de notre pays, celle qui se déroule sous nos yeux nous semble être la plus simple à résoudre et, par ce fait même, la plus tragique en ses conséquences actuelles. Il suffirait qu’un homme dise : Je renonce à briguer un troisième mandat qui déshonorerait ma parole d’homme, mon pays et sa Constitution, pour que la colère qui s’exprime dans les rues sénégalaises en ce moment même, sans disparaître tout à fait, s’atténue. Cet homme, c’est le président de la République. Qu’il annonce que les articles L29, L30 et L57 du Code électoral seront révisés, que le parrainage sera aboli afin de rendre les élections inclusives et que tous les prisonniers politiques et d’opinion seront libérés pour que la tension baisse, et que la paix ait une chance de revenir.
La vague de violence qui secoue le Sénégal depuis plusieurs jours n’est pas seulement liée à une conjoncture politique passagère : elle est aussi structurelle, profonde, ancienne. Elle traverse tous les pans de la société sénégalaise, et traduit une foi perdue dans l’État de droit ainsi que le désir d’une plus grande justice (sociale), que garantirait un pacte démocratique renouvelé. Toute la question est de savoir si le pouvoir actuel a encore le temps, la latitude, la volonté de mettre un terme à une spirale de violence dont il nous semble qu’il est, tout compte fait, le principal responsable. La voie royale vers une paix durable est cependant dans la réhabilitation de la Justice et dans l’édification, cette fois-ci, d’une société véritablement démocratique. Il s’agira après la tempête, de refonder le pacte Républicain, de construire d’authentiques contre-pouvoirs, de reformer en profondeur nos Institutions, de sortir de notre hyper-présidentialisme afin de ne plus conférer à un seul individu un pouvoir sans limites et sans contrôle.
Vers toi Yéro Malal Sarr, mon héros que vont mes pensées. Cela fait deux ans que tu as fermé les yeux à la lumière de ce monde, en répondant l’appel du Seigneur des mondes. Tu as été retiré de notre affection 05/06/2019, jour de la fête de Aid El fitr (korite), une journée de joie qui s’est conclue par la tristesse. Tu es une motte dotée d’une belle âme et d’une ineffable grâce. Si la bonté, la croyance et la disponibilité étaient des remparts contre la grande faucheuse, affable Yero Sarr, tu ne t’endormiras point du sommeil de la mort. En effet, tu avais coutume de répéter sans cesse ce passage du Livre Sacré : » كُلُّ نَفْسٍ ذَآئِقَةُ ٱلْمَوْتِ » qui signifie » Toute âme goûtera la mort. » Aucune âme n’y échappera. Le deuxième jour de cette fête, jour de ton inhumation, restera gravé de manière sempiternelle en tous ceux qui t’ont connu ou assisté à la levée de ton corps, cela montre la nécessité de travailler ardemment dans la foi, la consolidation des liens familiaux et la cohésion sociale. Dévastée de tristesse certes, et avec une vague d’empathie exprimée par le peuple mauritanien de tout bord confondu, ta famille s’est préoccupée plus de la sécurité des visiteurs que le deuil. Ton absence physique nous a laissé un vide sidéral. Un vide que seul la croyance en Allah peut combler. Physique ! Puisque tu demeureras gravé à jamais dans nos cœurs. Ceux et celles qui t’ont connu et t’ont côtoyé regrettent et regretteront fort ton absence. Allah, Seul, sait à quel point ta présence fut d’une grande utilité pour beaucoup. Tu étais cet arbre fruitier dont on mangeait les fruits. Tu étais cet arbre à l’ombre drue sous lequel on s’y réfugiait contre le soleil ardent. Partir à la rescousse de tes semblables, tu en faisais un sacerdoce. Tu étais cet homme qui a préféré Dieu et son prophète Mohamed (spl) au délice d’ici-bas. Tu as préféré la sagesse, la science à la gloire mondaine et à la possession des biens matériels. Car tu fus un fervent défenseur de la justice et pourfendeur de toutes les formes d’injustices. En ce sens, tu disais : « Dieu est juste, alors nous les humains, nous ne devrions pas commettre de l’injustice les uns envers les autres. » En plus de ton combat pour la justice et l’égalité, tu consacras ta vie durant à l’apprentissage, à la lutte contre l’obscurantisme et à la construction du pays (la Mauritanie). Patriote ! C’est avec un cœur chiffonné, une mémoire cabossée et un refus catégorique que tu avais revendiqué ta “ mauritanité” lorsque le colon t’a imposé la nationalité sénégalaise. Tu as eu à sillonner des villages pour acquérir de la science ; tu avais compris que la facilité est synonyme de fatalité. Raison pour laquelle, tu as pris la résolution de marcher sur des braises pour faire tes humanités. Tu es un bel exemple pour la jeunesse mauritanienne qui se cherche dans les méandres ; si elle en prend la moindre graine de ton histoire. Yéro, l’héros, ton vécu mérite d’être marqué pour que les générations futures puissent s’en souvenir jusqu’à la fin des temps. Aujourd’hui, il est plus qu’urgent que ton héritage soit instauré et vulgarisé. À mon sens, il est du devoir de cette jeunesse d’apprendre qui tu étais, comment tu t’es construit et dans quel milieu social ; afin qu’elle puisse t’emboîter le pas.
Les Soninké sont un peuple sédentaire dont la première activité de subsistance était l’agriculture. C’est un peuple pacifiste et paisible, trop attaché à la recherche du compromis et qui aime la paix au point de passer pour un froissard ou peureux.
Un peuple peu porté sur une tradition marshal véritable. Ainsi, dans la culture Soninké la paix est régulièrement chantée, elle revient de manière régulière dans les expressions et est exprimée dans les différentes formes d’oralité : proverbes, contes etc, qui expriment la sagesse populaire.
On raconte que par un jour tranquille et paisible, dans la cour d’un dignitaire Soninké, le margouillat et le coq se livraient à un combat de titan.
Le chien, un animal peu considéré chez les Soninké demanda respectueusement et respectivement au cheval, à l’âne et au bélier de les séparer, en ajoutant en ces termes: « Bonen xoqen gillen ya ni » littéralement ( la queue du mal est longue ) ou bien « le mal à plus d’une implication ».
Chacun de ces trois animaux a répondu avec arrogance et d’un ton plein de suffisance : « cela ne me concerne point ». « Je ne suis concerné ni de prêt ni de loin par un affrontement entre le margouillat et le coq ». Face à la désinvolture de la réponse, le chien n’avait d’autre choix que de se taire.
Pendant, ce temps le combat devenait de plus en plus rude et les deux belligérants se déplaçaient dans tous les sens de la cour.
Tout d’un coup, le coq chasse le margouillat vers la cheminée où il y avait encore quelques braises récalcitrantes ensevelies par la cendre.
En reculant, pour se défendre et prendre une meilleure position de combat, la queue du margouillat propulse une étincelle qui atterrit sur le toit en paille de la case où dormait, le fils du roi : la suite est tragique.
Un incendie se déclara. C’est le sauve-qui-peut pour venir à bout du feu. Malheureusement, l’enfant n’en sortira pas vivant.
Comme cela est de tradition, l’Assemblée du village s’est réunie et décida d’envoyer des émissaires dans les autres quatre coins du monde pour leur annoncer la mort du petit prince.
Les seuls moyens de transport qui existaient à l’époque étaient l’âne ou le cheval. Chacune de ces bêtes était loin d’imaginer, le dénouement d’une bagarre en apparence anodine et insensée entre le coq et le margouillat : un vulgaire animal de basse cour et un reptile qui se réduit à faire bouger la tête et à grimper les murs et les arbres.
Séance tenante, l’âne a été réquisitionné à cette fin pour annoncer le décès. Puisqu’ il fallait avertir plusieurs villages voisins, le cheval aussi est entré dans la corvée. Tous les deux ont passé des moments désagréables et particulièrement pénibles.
Lorsque les étrangers commencèrent à arriver pour les condoléances. On décida de leur préparer à manger. Le coq est égorgé pour servir les premiers visiteurs.
Ce n’est pas suffisant. Les invités sont nombreux et continuent d’arriver. On ordonne de tuer le bélier. Le pauvre animal est sacrifié alorsque son rival, le margouillat qui ne sert à rien continue de grimper les murs sans être inquiéter outre mesure.
Les victimes de la non assistance « aux personnes en conflit » ont appris à leur dépens que le mal se propage comme une onde et peut causer des dommages collatéraux inimaginables et même très éloigné de l’épicentre.
Le chien qui a eu la sagesse dès le départ d’interpeller chacun de ces animaux ( l’âne, le cheval, le bélier ) afin de séparer le coq et le margouillat qui se bagarrer sans être écouté, a été le plus chanceux : il se délecta des restes des os du coq et du mouton, laissés par les convives après leur festin.
Et à chaque fois qu’il fracassait un os, il ne cessait de répéter : « Bonen xoqen gillen ya ni » traduction « la queue du mal est longue ».
Moralité :
1. Le mal, si petit soit-il doit être pris au sérieux et circonscrit dès ses premières manifestions avec efficacité et tact.
2. Il ne faut jamais dire, je ne suis pas concerné par un conflit, et par conséquent, je ne fais rien pour la paix.
3. Ne jamais sous-estimer son adversaire, en lui déclarant la guerre avec la certitude de le vaincre, par ce que fort de votre position.
4. Si l’on peut dire quand est-ce mal a commencé, en revanche on ne peut jamais prévoir ses différentes manifestations et implications
5. Soyons tous apôtres de la paix. Prêchons la paix en tous lieux, en toutes circonstances.
6. Ne nous réjouissons jamais de la guerre même loin de notre environnement.
7. Le mal n’aura jamais fini de nous surprendre et de nous livrer tous ses secrets.
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