● Lettre à nos compatriotes ! | Une alerte de 3 jeunes signataires

Lettre à nos compatriotes !

Brisons le silence, demandons justice et réparation, mettons fin à l’impunité en Mauritanie.

Concitoyennes, concitoyens,

En cette ère où croît exponentiellement l’ampleur de la bêtise humaine, parler demeure le seul recours des sans défenses. Parler, c’est donner à voir. Et, cette action ne peut manquer dans quelques circonstances de mobiliser une intelligence collective pour éradiquer un mal quelconque qui sévit dans la société. Du point de vue de la Mauritanie, les revers liés à la mauvaise gouvernance sont importants.
Notre propos portera, ce jour, sur une tragédie qui touche des vies humaines : le viol. Il constitue un crime qui détruit la vie de nombreuses personnes, principalement les femmes et les enfants. Parmi les enfants, les filles sont celles qui en sont le plus sujettes. Il est urgent de briser le silence qui entoure cet abominable crime, causant des traumatismes aussi bien physiques que psychologiques. Le viol collectif commis sur une femme dans la ville de Tiguent montre l’horreur qui continue de toucher tant d’âmes sensibles. Malgré la récurrence des viols barbares souvent suivis d’assassinats, les pouvoirs publics se complaisent dans leurs incapacités à décréter ou faire voter une loi protégeant les femmes et les filles. Grave encore, les victimes se retrouvent parfois incarcérées grouillant dans des geôles. Aussi, en 2023, en Mauritanie, une femme victime de viol est susceptible d’être condamnée. Elle encourt une peine de prison pour «zina» (relation sexuelle hors mariage). Cela se passe dans l’indifférence de nos représentants. Les victimes de viol sont contraintes au silence. Elles se résolvent à celui-ci, car ne pouvant dans beaucoup de cas prouver la nature non consensuelle des rapports intimes. Se protéger, se terrer, devient le maître mot. « Nos silences ne nous protègeront pas », assénait Audre Lorde. Par conséquent, seule la conjugaison de nos voix nous aidera à faire entendre le cri de détresse des Mauritaniennes qui vivent le martyr. Hier, quelques voix inaudibles se sont levées avec espoir qu’une loi criminalisant les agressions sexuelles voit le jour. Les personnes qui portaient ce projet étaient quasiment toutes des femmes. Encore une fois, le projet est diabolisé. Les porteuses des lois et des revendications sont accusées de faire l’apologie de choses contraires aux préceptes de l’Islam. En quoi appeler à ce que la femme et la fille se sentent en sécurité constitue une dépravation des mœurs ? Est-ce une manière de dire que la parole de la femme est illégitime ? Pire, une autre façon de dire que « le monde est la parole des hommes » comme l’affirmait ironiquement Annie Leclerc dans Parole de femme ? Le silence des hommes dans cette lutte pour la protection des femmes est non seulement assourdissant et éloquent, mais aussi extrêmement délétère. Voilà pourquoi, il nous convient, tous, du citoyen lambda au dirigeant de nous sentir concerné par ce « phénomène ignoble ».
Des citoyens ont fait le bilan de quatre ans d’exercice du pouvoir du Président de la République, Monsieur Mohamed Cheikh El Ghazouani. Le peuple semble insatisfait. Toutefois, ce dernier gagnerait honneur et belle fin de mandat en décrétant, ne serait-ce que, des lois draconiennes qui protègent les citoyennes contre les violences de toute nature qu’elles puissent être. Il est impératif d’extirper la violence dans la société mauritanienne. Face à la culture du viol ancrée dans nos sociétés, il faut une éducation dès le bas âge au respect de la vie humaine et des droits fondamentaux, spécialement ceux des femmes. Une importante sensibilisation à tous les niveaux et toutes les sphères de la société s’impose. Accorder une importance aux lois existantes et faire voter et valoir celles portant sur les violences faites aux femmes et aux filles. Former et informer les professionnels de la santé et de la justice pour une meilleure prise en charge des victimes. Un projet a été déjà proposé et nous appelons à le mettre en vigueur pour rendre hommage à toutes celles qui ont perdu leur vie. Nous pensons à Penda Sogué, Khady Touré, les victimes méconnues par le public, etc., ainsi que celles qui s’affaissent dans les rets d’une indicible solitude et se consument à petit feu. Il ne restera d’un mortel que ce qu’il a gravé dans la chair de l’éternité. Alors nous l’appelons à être à l’écoute de son peuple. L’indifférence est un mal aux conséquences désastreuses. Aucune femme ou fille n’est à l’abri. Ce drame peut toucher n’importe quelle famille. Alors il vaut mieux agir en amont avant que n’advienne l’irréversible. Agissons avant que d’autres morts ne pullulent sous notre silence !

Khadijetou Ousmane Ba, Salihina Moussa Konaté, Souleymane Sidibé.

● Portrait « cash » du Blog | Monsieur Seyré SIDIBE, une plume journalistique au service de l’humanisme


En matière de contenu journalistique dans l’arène médiatique francophone en Mauritanie, le Directeur de publication du site Web OndeInfo fait partie de plumes percutantes et portées dans une dynamique généraliste et surtout droit-de-l’hommiste.

Le natif de Selibaby dans la région du Guidimagha (Sud mauritanien), M. SIDIBÉ est une voix humaniste qui éveille et interpelle l’opinion publique à propos de diverses thématiques sociales et politiques.

Habitué intrépide à un langage juste et futé sur les problématiques liées aux injustices sociales dans le pays et en particulier au sein de son groupe sociolinguistique, les soninké, il est un journaliste engagé qui œuvre résolument pour la promotion des valeurs citoyennes, d’égalité et pour un réel changement des mentalités.

Il dénonce inlassablement l’esclavage chez les Soninké que d’aucuns appellent féodalité ou système de caste, somme toute une légitimation de l’injustice et la discrimination dans un pays où en théorie les pratiques esclavagistes sont criminalisées.

Un tel engagement est mal vu et même combattu par les suprematistes et théoriciens de l’inégalité des hommes à la naissance. On est tenté de dire que ses prises de positions lui ont causé de torts professionnellement.

Nous lui consacrons cette modeste contribution retraçant un portrait sommaire de son poids intellectuel conséquent pour l’avènement d’une cohésion nationale et communautaire sur de références de justice et d’égalité.

Nos vifs encouragements à lui pour cet investissement droit-de-l’hommiste très louable. À lire ici jointes quelques-unes de ses publications :

https://ondeinfo.com/racisme-et-feodalite-laddition-est-trop-salee/

https://ondeinfo.com/la-lutte-contre-lesclavage-une-nouvelle-variable-electorale-et-democratique/


https://ondeinfo.com/entretien-avec-gaye-traorepresident-de-ganbanaxu-feddeentretien-avec-gaye-traore/

https://kassataya.com/2022/05/29/lapologie-feinte-de-lesclavage-par-lalibi-culturel-par-seyre-sidibe/


https://ecrit-ose.blog/2023/09/06/%e2%97%8f-le-prochain-dictateur-est-parmi-nous-par-le-journaliste-seyre-sidibe/

https://ecrit-ose.blog/2023/09/20/%e2%97%8f-le-panafricanisme-devoye-par-le-journaliste-seyre-sidibe-ondeinfo/


https://ondeinfo.com/la-primaute-de-la-condition-sociale-sur-la-langue/

https://www.chezvlane.com/De-la-linguistique-pour-expliquer-l-existence-ou-la-persistance-de-l-esclavage-coutumier-chez-les-Soninkes-du-Guidimakha_a24321.html

✍️🏿KS pour le BLOG

● Rencontre à Dakar entre Biram Dah Abeid et la famille de Youba Siby | IRA-Mauritanie

Le député mauritanien et président d’IRA Biram Dah Abeid a séjourné à Dakar le 19-20 septembre 2023 et a rencontrer les deux épouses du militant abolitionniste, sympathisant d’IRA, d’origine servile et mauritanienne, de nationalité sénégalaise et vivant à Rufisque depuis une vingtaine d’années. Le fondateur du mouvement abolitionniste mauritanien a rencontré au cours de son bref séjour dans la capitale sénégalaise, mesdames Binta Kane et Nogaye Ndiaye respectivement mère de Lemrabatt Youba Siby (13 ans), Elhacen et Elhoussein Youba Siby (six ans chacun) et Mohamed Youba Siby (18 mois). Les deux épouses ignorent jusqu’à maintenant le motif de l’arrestation et de l’extradition du père de leurs enfants par les autorités sénégalaises vers la police mauritanienne.
Le président Biram Dah Abeid a aussi rencontré longuement le représentant sous-régionali pour l’Afrique de l’Ouest du haut commissariat des Nations -Unies pour les droits de l’homme monsieur Ayèda Robert Kotchani et les deux hommes ont amplement échangé sur la situation des droits humains et l’Etat de droits en Mauritanie et dans la sous-région Ouest africaine et saharo sahélienne.
Le président d’IRA a aussi rencontré et eu des échanges avec d’éminentes personnalités de la société civile sénégalaise comme Alioune Tine, président d’Africajom, Seydi Gassama, président d’Amnesty Sénégal ou Sadikh Niass, président de la Rhaddo.
Les échanges avec toutes ces parties ont eu comme menu principal, la question de l’arrestation, l’extradition et la séquestration de Youba Siby, toujours introuvable depuis sa livraison à la police politique mauritanienne il y’a sept jours.

La commission de la communication
IRA
Le 21 septembre 2023

● Le Grand Entretien du Blog | Notre invité est Coulibaby Papa Hamady alias Yimbi kumma

La rubrique Grand Entretien du Blog (Le GEB) de votre Blog vous propose une interview spéciale avec l’artiste mauritanien originaire de la ville de Selibaby (Guidimagha). Il s’agit de monsieur Coulibaby Papa Hamady connu sous le surnom Rappeur Yimbi kumma . Très investi dans l’environnement musical, il nous livre gentiment son portrait d’acteur multidimensionnel. Nos remerciements à lui pour sa disponibilité pour cet entretien.

Vous pouvez découvrir et suivre ses activités à travers son site internet https://www.yimbikumma.com .

Ci-dessous ses réponses à nos 6 questions de l’entretien :



● Question 1 : Bonjour monsieur Coulibaby Papa Hamady, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?

Papa Hamady Coulibaby : je m’identifie comme un homme aux multiples casquettes. Sur le plan professionnel, je suis un artiste, producteur, manager et consultant en musique business et marketing numérique. Mon parcours m’a permis d’explorer divers aspects de l’industrie musicale, que ce soit en créant de la musique, en la produisant, ou en aidant d’autres artistes à naviguer dans ce domaine en constante évolution.

Ma passion pour la musique s’est toujours accompagnée d’un engagement profond envers les droits de l’homme et les questions sociales. En tant qu’activiste, je m’efforce de promouvoir l’égalité, la justice et le respect des droits fondamentaux pour tous les individus. Je crois fermement que la musique peut être un moyen puissant pour sensibiliser et inspirer le changement social.

Mon parcours professionnel et mon engagement personnel se rejoignent dans mon travail en tant que consultant, où j’aide les artistes et les professionnels de l’industrie musicale à développer leurs carrières et à utiliser les outils numériques pour atteindre un public plus large.


● Question 2 : Vous êtes connu dans le paysage Rap mauritanien sous le surnom Yimbi kumma, originellement quel fut l’élément inspirateur qui vous a mené à ce mouvement musical ?

PHC : En effet, je suis connu sous le surnom de Yimbi Kumma, ce qui signifie en français « feu et flamme. » Cette appellation a une signification profonde pour moi, et elle est étroitement liée à l’élément qui m’a inspiré à m’engager dans le mouvement musical rap en Mauritanie.

Mon inspiration est née de l’obscurantisme qui caractérise parfois notre communauté. J’ai observé que nous vivons dans un environnement où de nombreuses réalités sont occultées, où les problèmes et les injustices restent souvent invisibles. Je me suis dit que nous vivions dans un endroit « noir » au sens figuré, où les gens ne parvenaient pas à voir devant eux, à percevoir les problèmes qui les entourent.

Le nom « Yimbi Kumma » est né de cette idée. Mon objectif était d’apporter de la lumière, de la clarté, et de faire en sorte que les gens puissent enfin « voir » la réalité de leur situation. Je voulais qu’ils prennent conscience des erreurs et des inégalités qui existent dans notre communauté, et je croyais fermement en la puissance de la musique, en particulier du rap, pour transmettre ce message de manière forte et percutante.

En somme, mon nom artistique, Yimbi Kumma, symbolise mon désir de briser l’obscurité, de révéler la vérité, et d’inspirer le changement au sein de notre société mauritanienne en éclairant les esprits grâce à ma musique.

● Question 3 : si vous deviez faire un bilan de votre carrière, quels sont les moments forts et les thématiques clés abordées que vous citerez en priorité ?

PHC : Si je devais faire un bilan de ma carrière, il y a eu de nombreux moments forts, chacun avec sa signification particulière. Cependant, je vais mettre en avant trois moments clés qui ont marqué ma trajectoire artistique.

Le premier moment fort qui me vient à l’esprit est l’arrivée de la radio jeunesse, où la communauté soninké a eu l’occasion de me découvrir. C’était une période cruciale où ma musique a commencé à toucher un public plus large, et cela a été une expérience très gratifiante.

Le deuxième moment fort a été lorsque j’ai réussi à me faire une place au niveau national. À l’époque, c’était un défi de taille, car je venais de la région de Guidimakha, et les rappeurs des régions n’étaient pas toujours reconnus à Nouakchott. Cela a exigé beaucoup de courage et de détermination pour m’imposer dans le paysage musical mauritanien. Je tiens à exprimer ma gratitude à mon ami Monza, qui m’a toujours soutenu et tendu la main quand j’en avais besoin. Son soutien a été essentiel.

Le troisième moment fort que je souhaite mettre en avant a été la rencontre avec mon public lors de la tournée des vacances de 2009. Cette tournée a été inoubliable pour moi, car elle m’a permis de connecter directement avec mes fans et de ressentir leur enthousiasme et leur soutien de manière tangible.

Ces moments forts ont contribué à façonner ma carrière et à renforcer ma détermination à poursuivre ma passion pour la musique. Chacun d’entre eux représente une étape importante de mon parcours, et je suis reconnaissant envers tous ceux qui m’ont soutenu tout au long de cette aventure musicale. »

● Question 4 : le Rap rime souvent avec éveil de consciences sur des problématiques sociales ou politiques, en Mauritanie et dans la communauté soninké, ce rôle est-il suffisamment porté ?

PHC : Le Rap a toujours été associé à un rôle d’éveil des consciences, que ce soit sur des problématiques sociales ou politiques. Cependant, il est indéniable que l’évolution du Rap au fil des années a conduit à des changements dans la manière dont ces messages sont véhiculés.

Aujourd’hui, il est difficile de prétendre que le Rap rime fréquemment avec un éveil des consciences sur des problématiques sociales ou politiques, tant au niveau mondial que dans nos propres communautés. De nombreux rappeurs qui connaissent un succès commercial se concentrent davantage sur l’aspect divertissant de la musique, répondant ainsi à la demande d’un public qui recherche principalement de l’ambiance et de l’entertainment. Cette tendance peut parfois reléguer les messages sociaux et politiques au second plan.

Cependant, il est important de noter que certains artistes, y compris moi-même, demeurent attachés à la tradition du Rap conscient, porteur de messages forts. Nous croyons en la capacité du Rap à influencer positivement la société en abordant des questions importantes et en éveillant les consciences. Bien que cela puisse parfois signifier nager à contre-courant de la tendance générale, nous restons fidèles à notre engagement envers un Rap révolutionnaire et porteur de sens.

Il est essentiel de maintenir un équilibre entre l’art et le divertissement dans la musique Rap, et de reconnaître la diversité des voix et des approches au sein de cette communauté. Mon espoir est que le Rap continue d’évoluer en tant que moyen puissant d’expression et d’éveil des consciences, même dans un paysage musical en constante évolution. »

● Question 5 : Quel retour pouvez-vous faire sur votre engagement politique lors des élections générales en Mauritanie cette année ?

PHC : Mon engagement politique lors des élections générales en Mauritanie cette année a été plutôt inattendu et motivé par des circonstances particulières. En réalité, je n’ai pas envisagé une carrière politique à proprement parler. Pour être honnête, j’ai simplement choisi de mettre un pied dans l’arène politique pour mieux comprendre ce monde et sentir l’odeur de la politique, comme on dit.

Ma participation s’est concrétisée lorsque j’ai apporté mon soutien à mon grand frère, l’honorable député Balla Touré. Cependant, lorsque le moment est venu de désigner un candidat pour représenter la coalition Espoir Mauritanie dans la diaspora, la situation s’est complexifiée. Conformément à la législation électorale, il était convenu que si le candidat était de la communauté peulh, son suppléant devait être de la communauté soninké ou wolof, voire hassania, de préférence une femme. Par conséquent, la décision a été prise en faveur d’un candidat soninké.

Face à l’absence de femmes soninkés pour occuper cette position, et devant la difficulté de trouver un homme soninké disponible, l’équipe a finalement porté son attention sur moi. C’était une situation à laquelle nous étions confrontés, et il n’y avait pas d’autre alternative que d’accepter cette responsabilité.

Mon engagement politique, bien que survenu par défaut, m’a permis de voir de plus près les enjeux et les défis du processus électoral en Mauritanie. Cela a été une expérience instructive, et je reste ouvert à de nouvelles opportunités pour contribuer positivement à la vie politique et sociale de mon pays à l’avenir.

● Question 6 : dans la communauté soninké, une certaine jeunesse est très attirée par le champ du Rap, étant expérimenté du milieu, quels conseils et alertes pouvez-vous émettre à propos ?

PHC : Il est vrai que le Rap peut être une source d’attraction puissante pour la jeunesse, y compris au sein de la communauté soninké. Ayant moi-même une expérience dans ce domaine, j’aimerais partager quelques conseils et mises en garde à l’attention des jeunes qui souhaitent se lancer dans le Rap.

Tout d’abord, il est important de comprendre que le Rap a des racines historiques qui peuvent être associées à des contextes urbains difficiles et à la culture « gangster ». Cependant, le Rap est avant tout un moyen d’expression artistique, et il ne faut pas confondre le style musical avec des comportements délictueux. Le succès dans le Rap repose souvent sur la discipline, la créativité et le travail acharné.

✍️🏿Entretien réalisé par KS pour le BLOG