● « Penser, c’est douter » | Par M. Souleymane Sidibé

Philosophie du dimanche comme dirait mon autre ami avec qui nous ne pouvons pas rester plus d’une demi-heure sans « s’embrouiller » ! Et que personne ne veuille s’en mêler.

Pour le titiller, je lui dis qu’il n’est pas facile de parler de soi. Et il répond : « Ça n’a pas l’air d’être compliqué pour toi ». Ce même qui me traite d’utopiste. Ou bien « nteu idologue » pour dire que je suis un idéologue. L’expression idéologue est péjorative. Son sens mélioratif a disparu, il me semble du langage.

Aujourd’hui, nous revenons secouer le cocotier.
Le maître Amadou Hampâté Bâ dont nous ne sommes pas d’accord avec son approche – et bien c’est ça aussi l’approche de l’élève. Il ne faut pas chercher à dépasser le maître, mais à innover ; voire produire au-delà des référentiels qu’il a- sur la vieillesse en Afrique s’est posé la question suivante : Qu’est-ce que l’Homme ? Disons plutôt l’humain pour être plus inclusif. Par ailleurs, on dit « La Femme ou El mar’ou » de la traduction directe de l’arabe.
Il continua : « Il est tout et rien. Il est tout parce qu’il est une parcelle de la puissance créatrice. Il n’est rien parce qu’un simple rhume l’empêche de se lever ».

Sans doute, on voit une philosophie basée sur l’aspect culturel et religieux : « Parcelle de la puissance créatrice ».
Nous pouvons dire que l’humain est le résultat d’un long processus biologique, à côté. Il a une dimension biologique (fuyons les systématiciens en disant qu’il fait ses besoins et a besoin de se nourrir et se reproduire) tout en ayant une dimension psychique (l’esprit). « Il est à la fois un être de nature et de culture ». L’humain est doué de raison (faculté de discerner le bien du mal ou « lumière naturelle ») et doté de conscience. Cette dernière, selon les philosophes, peut distinguer trois réalités. Limitons nous à dire que la conscience est la capacité de représentation de soi. La conscience est présente dans l’esprit. Si l’on fait un peu de Kundu Sumaare, on dira que la conscience ou la connaissance par laquelle l’humain (sujet pensant) ayant une connaissance réflexive perçoit qu’il se sait ou sachant qu’il se sait percevant. Ce n’est pas facile de côtoyer des personnes comme ça.

L’autre à l’origine du doute cartésien ou cartésianisme, Descartes (-pourtant je surnommais celui qui me traite d’idéologue ainsi alors qu’il me surnommait en homme de lettres : Jean Paul Sartre) dira : « Je pense, donc je suis ». Penser, c’est douter. Douter, c’est mettre en question son existence. Douter revient à penser et exister. Sans la raison, on y parvient point. Être un sujet pensant et cartésien, c’est être un être de raison d’abord. C’est avoir un esprit rationnel. Ibn Ghazali, Al Ghazal pour nous autres germanopratins dans nos « références », viendra rajouter : « Celui qui ne doute pas n’examine pas et celui qui n’examine pas ne croit pas ». N’est-ce pas l’humain se repose sur la persuasion comme dira Souleymane pour raffermir cette foi qui croit en un façonnage de l’humain par un être suprême sur la création et les créatures allant jusqu’à créer des pratiques cultuelles à côté des pratiques culturelles ?
Le culte révèle de la foi. Il est sa raison d’être. C’est un bien inestimable de prier pour le croyant. Il y a un lien entre lui et son créateur qui se raffermit (la religion).

Maintenant, l’humain réfléchit et agit avec l’intelligence. Cette « capacité de trouver une solution face à un problème, une situation, un discours, une recommandation ». Il a créé sa morale. Ainsi dire qu’il a ses propres règles de conduites propre à lui, à la société (groupe de personnes mues par des relations et des intérêts. Il use d’un ensemble de signes pour la communication (le langage) jusqu’à élaborer le droit. Pour certains, il serait difficile pour un humain normal de comprendre le droit. On peut dire que le droit -même s’il faut laisser cela à Yacoub Ba dont un mage du droit oublie ou ne sait qu’il a fait du droit en Belgique- est l’ensemble des lois et dispositions en vigueur dans un État pour la conduite citoyenne. La plus grande norme reste la constitution.

Toute la question est de savoir comment l’humain, qui est un être de besoins et de désirs, qui ne maîtrise pas lui-même une partie de sa dimension psychique (inconscient) et vit de choses qui relèvent de la métaphysique crée des strates sociales avec ses œuvres (la culture et la tradition) jusqu’à les ériger en valeur absolue ?

©️ Source en lien https://m.facebook.com/story.php?story_fbid=7000548986631394&id=100000290871124

● Affaire de blasphème en Mauritanie : divergences d’opinion face à l’inculpation d’une lycéenne [Taqadomy]

L’affaire récente impliquant une lycéenne inculpée de blasphème en Mauritanie a engendré des discussions passionnées au sein de la société, révélant des opinions contrastées quant à la manière dont l’accusation devrait être traitée.

L’incident a pris racine dans une copie rédigée par la jeune fille lors de l’épreuve d’éducation religieuse du baccalauréat en juin. Le parquet de Nouakchott a confirmé qu’elle aurait produit une rédaction jugée blasphématoire envers le prophète Mohamed (Paix et salut sur lui).

Cette révélation a déclenché un débat complexe et enflammé au sein de la population mauritanienne. Lors d’un micro-trottoir, diverses opinions ont été recueillies, reflétant la diversité des points de vue sur cette affaire délicate.

Une personne interviewée a exprimé une position rigide : « Une personne qui manque de respect au prophète, que ce soit un père, un frère, un fils, on doit l’exécuter. On ne doit pas lui pardonner. En tout cas, c’est mon avis personnel. » Cette perspective souligne l’importance accordée à la protection des valeurs religieuses et appelle à des sanctions sévères envers les actes de blasphème.

En contraste, un autre point de vue exprime des doutes sur la véracité de l’affaire : « Personnellement, je ne crois pas à cette histoire. C’est un complot contre cette fille. Je demande qu’on la libère et qu’on lui pardonne. L’injustice n’est pas acceptable. » Cette opinion met en évidence la méfiance envers les circonstances entourant l’accusation et appelle à un traitement plus équitable et pondéré.

Certains individus estiment que les autorités religieuses devraient jouer un rôle clé dans le processus de décision. « Cette jeune femme qui a nui à elle, moi personnellement je n’ai rien à dire. Ceux qui ont quelque chose à dire sont les Muftis. » Cette opinion met en avant le rôle des leaders religieux dans la résolution de telles affaires délicates.

Cependant, toutes les voix ne sont pas conciliantes. Une personne appelle à une condamnation plus sévère : « Je demande que les autorités la condamnent à mort. Oh mon Dieu, c’est un déni, alors on le nie. Louanges au Messager d’Allah. » Cette position souligne l’extrême gravité avec laquelle certains perçoivent le blasphème et appelle à des conséquences sévères.

L’affaire de blasphème en Mauritanie soulève des questions complexes sur la coexistence de la liberté d’expression et du respect religieux. Alors que certaines personnes insistent sur la nécessité de protéger les croyances religieuses, d’autres soulignent l’importance de préserver les droits fondamentaux et la justice équitable.

Dans une société où la religion occupe une place centrale, cette affaire continue de susciter des débats et de mettre en évidence la tension entre des valeurs apparemment contradictoires.

Yamina Bendaida

©️ Source en lien https://cridem.org/C_Info.php?article=767511

● Mauritanie | une lycéenne poursuivie pour blasphème lors du baccalauréat [RFI]

Une candidate à l’examen du baccalauréat en Mauritanie a été inculpée et écrouée, mercredi 26 juillet, pour avoir rendu une copie jugée blasphématoire contre le prophète Mahomet, selon le parquet de Nouakchott. Une copie rédigée au mois de juin lors de l’épreuve en éducation religieuse. La jeune fille est également accusée d’avoir utilisé ses réseaux sociaux pour véhiculer ses idées.

La jeune lycéenne de 19 ans, étudiante à Atar, a été écrouée mercredi 28 juillet dans la soirée à la prison des femmes de Nouakchott. Selon le dernier communiqué publié par le parquet de Nouakchott, elle a été inculpée pour « offense et médisance envers le prophète » mais aussi pour « usage des réseaux sociaux pour nuire aux principes fondamentaux et sacrés de l’islam ».

Le parquet ne précise pas les écrits en arabe de la lycéenne, mais le dernier communiqué du ministère de l’Éducation nationale dénonce « une insulte à la sacralité du prophète ».

L’affaire avait été rendue publique début juillet lorsqu’un correcteur du baccalauréat avait publié sur les réseaux sociaux la copie de la jeune fille, à l’époque encore anonyme. La copie était devenue virale sur les réseaux sociaux et de nombreux oulémas, érudits et imams avaient alors organisé des manifestations et des sit-in pour exiger la révélation de l’identité de l’auteur et que des poursuites soient immédiatement lancées à son encontre.

Selon la loi, le blasphème envers le prophète est puni de la peine de mort sans recours possible, mais cette sentence n’est plus appliquée depuis 1987 en République islamique de Mauritanie.

En attendant l’enquête et la décision du juge d’instruction, la jeune lycéenne a été placée en détention provisoire. Selon la déclaration de son frère, elle souffrirait de problèmes psychologiques. Si elle est reconnue coupable, elle encourt la prison à vie.

©️ Source en lien https://www.rfi.fr/fr/afrique/20230728-mauritanie-une-lyc%C3%A9enne-poursuivie-pour-blasph%C3%A8me-lors-du-baccalaur%C3%A9at

● Controverse autour de la suppression d’une intervention parlementaire pour insulte présumée à l’égard du Prophète Mahomed

Le Quotidien de Nouakchott – « L’autorité suprême de la presse et de l’audiovisuel « Hapa » ordonne la suppression du discours d’un député parlementaire qui a suscité une large controverse depuis hier soir.

Dans le même contexte, la chaîne parlementaire, détentrice des droits exclusifs de diffusion des séances parlementaires, a interrompu la diffusion en direct de la session de débat sur le programme gouvernemental, au cours de laquelle le député a pris la parole.

La chaîne parlementaire a interrompu sa diffusion en direct samedi soir, quelques heures avant la publication de la décision de l’autorité, datée du 23 juillet 2023, qui l’obligeait à supprimer « le passage offensant ».

Le député Mohamed Bouy Ould Cheikh Mohamed Fadel a déclaré dans un post sur son compte Facebook que l’autorité suprême l’a obligé, par sa décision numéro 040/2023, à supprimer son intervention et à présenter ses excuses à ses abonnés pour avoir « partagé du contenu offensant envers le Prophète Mahomet, que la paix soit sur lui ».

De son côté, la chaîne parlementaire s’est contentée de publier une image de la décision de la commission sur son compte Facebook, jusqu’à six heures du soir aujourd’hui, dimanche.

Dans son discours, ce samedi, le député parlementaire Mohamed Bouy Ould Cheikh Mohamed Fadel a évoqué une insulte proférée par une candidate au baccalauréat, en remplaçant les noms dans l’insulte par des termes donnant l’impression qu’elle était dirigée contre le régime et son président Mohamed Ould Ghazouani.

Ould Cheikh Mohamed Fadel a considéré que son intervention était une « dénonciation » dont le but était de mettre en évidence le niveau de l’insulte et le danger du silence à son égard, ainsi que la complaisance à punir l’élève concernée. »

• Lien source https://cridem.org/C_Info.php?article=766985

● Éditorial | La langue française dans l’espace politico-nationaliste en Mauritanie : entre postures démagogiques et mauvaise foi !

Toutes les langues sont des créatures et aussi des miracles du Divin. Il est ainsi versé par un signe coranique : « Et parmi Ses signes la création des cieux et de la terre et la variété de vos idiomes et de vos couleurs. Il y a en cela des preuves pour les savants. » S 30 V 22. Alors, c’est un biais notable pour nous servir de postulat délesté d’une quelconque politisation ourdie d’emblée. Les langues servent naturellement à des besoins pour nous. Elles sont généreuses et très hospitalières entre elles (traductibles et emprunts) dans un environnement prédisposé à la paix sociale et à l’entente citoyenne. Donc qu’on y accorde notre volonté et notre sincérité (la notion de la VRAITUDE). Dans cet avant-propos, je réitère ma position (toutes nos langues méritent d’être érigées langues officielles) de modeste citoyen averti sur les données sociales et politiques de notre nation à multiples communautés. Encore j’ose convoquer un passage du Texe – mère de notre commune Ressource spirituelle (l’islam) : « O hommes! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez. Le plus noble d’entre vous, auprès d’Allah, est le plus pieux. Allah est certes Omniscient et Grand Connaisseur. » S49 V13 . Ainsi dire que notre diversité culturelle et linguistique à entretenir peut être référencée en acte de foi pour nous, le pays de Chinguitty (Bilad Chinguetti). La ville éponyme serait la 7ème ville sainte de l’islam. Si on arrêtait de complexifier nos imaginaires bellicistes qui agressent nos réalités sociales et politiques, rien que l’entretien académique et intellectuel de notre diversité peut être un profond vivier professionnel sécurisé pour caser confortablement plusieurs personnes . Comme il est utile et nécessaire pour construire et aménager les espaces d’un pays (établissements fonctionnels et diverses infrastructures…), des projets et financements, il en va de même pour normer et entretenir notre cohésion sociale et politique. Pour se faire, libérons notre VRAITUDE pour promouvoir et accompagner sereinement l’hospitalité naturelle de nos langues, de toutes nos langues, y compris le français. Cette langue est un butin commun de l’intelligentsia trans-communautaire dans notre pays par la rencontre aléatoire avec l’ordre colonial français. Un système impérialiste venu d’horizons lointains, qui, si on se mettait sous un registre purement de fatalisme explicatif, on dirait c’était du mektoub (décret divin)… et on serait tenté d’en exploiter une certaine « sagesse ». Une réalité historique qui a eu logiquement ses conséquences bien réelles sur nous (nos pensées) et nos espaces. La langue française est un véhiculaire qui joue le rôle d’un aimant social et intellectuel entre beaucoup de mauritaniens aujourd’hui. Une socialité n’est nullement le fait d’un forcing francisant qui serait néo-colonial ou néo impérialiste. Elle est pur fruit à la fois de la généreuse hospitalité des langues et l’appropriation fonctionnelle par ses locuteurs. Cette langue peut jouer grandement un relais support neutre (pourquoi pas provisoirement) d’équilibre entre nos autres langues dans nos différents paysages (sociaux, administratifs, judiciaires…). À différencier entre remontrances idéologiques contre la France coloniale d’antan et la langue purement Lanque (un miracle divin) . N’est-ce pas l’ordre colonial français qui aurait été soft et peu instrusif avec nos notabilités tribales concernant l’esclavage rudement pratiqué sur des ascendants de certains de nos concitoyens…!?

Oui, sous nos cieux il existe une forme de brutalisme ethno-nationaliste qui se permet d’exploiter des langues et leur usage à des fins bellicistes. Un chauvinisme ethno-racial inconséquent d’un côté et un communautarisme ethno-nationaliste emprunté de l’autre. Les velléités d’arabisation globale en refusant l’officialité des autres expressions linguistiques, ne concourent pas à la promotion d’une cohésion nationale et contredisent l’esprit philosophique très aéré des 2 versets cités plus haut S30 V22 et S49 V13. L’arabe comme langue par son hospitalité est également dans notre espace celle qui détient l’originalité de base véhiculaire de nos savoirs spirituels. Et sans une idéologisation ethno-raciste, elle composerait volontiers par vitalité et ouverture avec toute autre langue. Malheureusement aujourd’hui dans nos sables mouvants, des réseaux puissants la rendent agressive et revêche par pire chauvinisme. Ce qui sent un autre impérialisme suprémaciste au nom d’une certaine arabité, à ne pas confondre aucunement avec l’islamité. Ici l’arabe mobilisé sous une certaine vision n’est pas innocent dans les frictions sociales et politiques qu’a connu notre pays dans le passé et les mêmes racines secouent son présent. Les porteurs zélés de ces turbulences se trouvent comme biais allergique et repoussoir de la langue française, un exclusivisme politique de l’officialité pour l’arabe. L’arabe d’exclusion massive de certains citoyens des rouages de la haute gouvernance politique, sécuritaire et judiciaire. L’inconséquence du flanc dans cette affaire arabesque, c’est quand une certaine élite qui en profite « collectivement », passe par la qualité de l’enseignement de l’école française de l’intérieur pour l’ouverture du monde extérieur pour leurs enfants. En rappel pour certains chauvins, l’arabe fut la langue maternelle de certains suppôts orientaux de la chrétienté aux temps des croisades… comme quoi, autour de cette langue, se joue surtout une affaire d’hégémonie ethno-raciale.

De l’autre bord, acceptons les phases d’évolution de nos langues nationales (notamment sooninké, poular et wolof) sans brûler les étapes. Ces langues ne supporteraient pas des poussées démagogiques d’un certain ethno-nationalisme bancal. Cet ethno-nationalisme agissant par réactions hystériques comme expression contestataire stérile et idéologisation étroite. Un genre de reflet miroir de fixation en répliquant à l’ambiance chauvine d’en face. Le développement nécessaire pour la mise à jour académique, politique et administrative de ces langues, ne se ferait pas dans une conflictualité par un autre absolutisme militant. Ainsi la langue française par l’alphabet latin, est un espace linguistique naturalisé pour le cheminement progressif de nos langues. Et il serait d’une grande confusion voire d’une tromperie évidente, quand certaines voix s’alignent à la tentation d’éradication du français de notre espace politique, croyant le libérer pour nos langues pour le coup. On le répètera, les langues sont des signes-miracles du Divin, et elles sont intrinsèquement hospitalières entre elles. La langue de Molière est aujourd’hui une langue très fonctionnelle entre mauritaniens et pour mauritaniens, elle fera vie harmonieuse avec nos autres langues. Si j’ose convoquer mon exemple personnel qui serait loin d’être peu commun, mon relationnel en matière communicationnelle (écrit et oral) avec mes compatriotes hors sooninkés passe par le français. Ainsi dire, elle est une langue forte de sociabilisation parmi nous, et aujourd’hui dans l’arène politique, son utilité est une évidence notable.

À notre élite trans-communautaire d’AIMER réellement ce pays trait-d-union entre l’ensemble arabo-berbère et l’Afrique subsaharienne occidentale, pour faire une nation heureuse de sa diversité culturelle. Il suffit d’une politique débarrassée des imaginaires bellicistes des uns et des autres. Nos langues sont innocentes de nos vaines distractions porteuses de désunion perpétuelle. La personnalité sociale, culturelle, intellectuelle et politique de la Mauritanie ne saurait rimer avec étroitesse de fond ni de forme.

Osons mieux et large ! In sha Allah

✍️🏿KS pour le BLOG

● Une fille suspectée d’être à l’origine de l’offense du Saint Prophète PSL au Bac 2023

Senalioune – Les données obtenues par les autorités officielles sur la réponse à l’examen d’éducation islamique aux épreuves du baccalauréat 2023 se rapportant à une offense au Saint Prophète Paix et Salut sur Lui (PSL) auraient mené vers une fille candidate au Bac Technique, toujours libre en dépit de son identification formelle, indiquent des sources généralement bien informées.

Les autorités officielles se concertent, à des niveaux élevés, sur les mécanismes et les moyens de traiter la question source de vive polémique.

Le ministre des affaires islamiques et de l’enseignement originel Dah Ould Sidi Amar Taleb a été instruit par le gouvernement de mettre la lumière sur le sujet le lundi soir 17 juillet courant, au studio de la chaine TV El Mouritaniya, quelques heures après le refus du ministre de la Justice, Mohamed Mahmoud Cheikh Abdallahi de s’appesantir sur l’identité de l’auteur de l’article incriminé.

Les services de sécurité n’ont pas arrêté jusqu’à présent l’auteure de l’insulte précitée, qui avait été pourtant identifiée depuis plusieurs jours, indiquent les sources précitées, selon lesquelles les autorités judiciaires n’ont pas non plus annoncé l’ouverture d’une enquête sur l’affaire, qui a suscité un vaste élan de colère.

Le président du Conseil suprême des fatwas et des recours gracieux, le professeur Isselmou Ould Sidi El Moustaph aurait présenté son avis aux autorités officielles sur l’affaire, disant que son caractère judiciaire fait qu’elle ne relevé pas des compétence dudit Conseils, dés lors où il s’agit d’une affaire pénale, demandant à transférer le sujet à la justice et à appliquer la loi d’Allah le Tout-Puissant sur son auteur.

L’affaire a commencé le 3 juillet courant, après la découverte des correcteurs du baccalauréat d’une feuille d’examen contenant des insultes au Prophète PSL,

De nombreux Oulémas, érudits et imams ont organisé des manifestations et des sit-in au cours des derniers jours pour exiger la révélation de l’identité de l’auteur de l’offense faite au Prophète PSL et de lui infliger des peines maximales.

Des marches et des manifestations ont été également organisées à Nouakchott et Nouadhibou ainsi que dans plusieurs villes de l’intérieur

LA loi sur l’apostasie modifiée et adoptée

L’Assemblée nationale mauritanienne avait adopté en avril 2018 un projet de loi abrogeant et remplaçant certaines dispositions du code pénal.

Selon les nouvelles dispositions, est considéré comme apostat celui qui commet un outrage contre Allah, ses anges, ses Prophètes et ses livres.

Ce dernier sera puni de la peine de mort et, même s’il se repent, il écopera d’une amende allant de 50.000 à 600.000 ouguiyas.

Le texte abrogé stipule : » tout musulman coupable de crime d’apostasie, soit par parole soit par action de façon apparente ou évidente, sera invité à se repentir dans un délai de trois jours.

S’il ne se repent pas dans ce délai, il est condamné à mort en tant qu’apostat et ses biens seront confisqués au profit du trésor public. S’il se repent avant l’exécution de cette sentence, le Parquet saisira la Cour suprême, à l’effet de sa réhabilitation dans tous ses droits ».

Les autorités mauritaniennes expliquent cette révision par le fait que les anciennes dispositions se sont avérées en contradiction avec »la doctrine malikite » qui est celle de l’Etat mauritanien.

Oumoulbenina Mint Bamba

©️ Crédit source – https://cridem.org/C_Info.php?article=766895

● Note de lecture d’un ouvrage éducatif | « Concepts religieux et sociaux » de l’écrivain monsieur Malle Ibrahim Soukouna

Ce livre paru (sa version française) en fin d’année 2022 chez l’éditeur Albouraq, est un joyau intellectuel très accessible par son exposé succint et l’agencement intelligible des concepts développés. L’auteur s’appelle Malle Ibrahim Soukouna, natif du Mali et issu de la communauté sooninké. Ayant effectué ses études primaires et secondaires à Bamako, il a obtenu un diplôme universitaire en France (faculté de Jean Monnet à Paris Sud) et y travaille comme guide religieux. Influent intervenant sur diverses thématiques d’intérêt public pour la communauté africaine, et particulièrement pour son groupe sociolinguistique, les sooninkés, il anime régulièrement ses plateformes numériques (Facebook, TikTok…) avec beaucoup de pédagogie. Ainsi dans ce présent ouvrage que j’ai eu la chance de lire, il nous propose avec aisance un concentré valeureux qui englobe divers volets de notre vie contemporaine (la religion, la politique, la famille, l’école, l’immigration, le travail, l’économie, la vie communautaire, l’utilisation des réseaux sociaux…).

Un livre-Message qui appelle à une certaine élévation sociale et intellectuelle pour la jeunesse de notre temps afin de porter le flambeau de la renaissance civilisationnelle parmi les nations. Ce travail instructif de monsieur Soukouna (auteur d’autres ouvrages) est une preuve idoine du potentiel intellectuel existant dans nos milieux dans divers domaines. J’ose croire que « Concepts religieux et sociaux » peut être classé comme un manuel initiatique pour l’éveil social et intellectuel nécessaire à nos cursus d’enseignements (au lycée par exemple) en Afrique et surtout dans nos communautés afro-musulmanes. Et également un imam qui serait à jour de son environnement contemporain peut en tirer facilement 52 sermons (prêches éducatifs) de vendredis durant une année pour éveiller et former les fidèles.

En définitive, l’ouvrage est un stimulant social et pédagogique qui sert et servira tout lecteur attentif .
Ici je réitère mes fraternelles félicitations au frère Malle et recommande vivement ce livre. Lui souhaitant une bonne continuation dans ses projets.

Avec l’auteur , le 13 mars 2023 à Paris

28 juin 2023

✍️🏿KS pour le BLOG

● Hommage à Yero Malal Sarr, disparu il y’a quatre ans jour pour jour. | Par Tidiane Diarra

Vers toi Yéro Malal Sarr, mon héros que vont mes pensées. Cela fait deux ans que tu as fermé les yeux à la lumière de ce monde, en répondant l’appel du Seigneur des mondes.
Tu as été retiré de notre affection 05/06/2019, jour de la fête de Aid El fitr (korite), une journée de joie qui s’est conclue par la tristesse.
Tu es une motte dotée d’une belle âme et d’une ineffable grâce. Si la bonté, la croyance et la disponibilité étaient des remparts contre la grande faucheuse, affable Yero Sarr, tu ne t’endormiras point du sommeil de la mort. En effet, tu avais coutume de répéter sans cesse ce passage du Livre Sacré :  » كُلُّ نَفْسٍ ذَآئِقَةُ ٱلْمَوْتِ » qui signifie  » Toute âme goûtera la mort. » Aucune âme n’y échappera.
Le deuxième jour de cette fête, jour de ton inhumation, restera gravé de manière sempiternelle en tous ceux qui t’ont connu ou assisté à la levée de ton corps, cela montre la nécessité de travailler ardemment dans la foi, la consolidation des liens familiaux et la cohésion sociale.
Dévastée de tristesse certes, et avec une vague d’empathie exprimée par le peuple mauritanien de tout bord confondu, ta famille s’est préoccupée plus de la sécurité des visiteurs que le deuil.
Ton absence physique nous a laissé un vide sidéral. Un vide que seul la croyance en Allah peut combler. Physique ! Puisque tu demeureras gravé à jamais dans nos cœurs. Ceux et celles qui t’ont connu et t’ont côtoyé regrettent et regretteront fort ton absence. Allah, Seul, sait à quel point ta présence fut d’une grande utilité pour beaucoup. Tu étais cet arbre fruitier dont on mangeait les fruits. Tu étais cet arbre à l’ombre drue sous lequel on s’y réfugiait contre le soleil ardent. Partir à la rescousse de tes semblables, tu en faisais un sacerdoce.
Tu étais cet homme qui a préféré Dieu et son prophète Mohamed (spl) au délice d’ici-bas. Tu as préféré la sagesse, la science à la gloire mondaine et à la possession des biens matériels. Car tu fus un fervent défenseur de la justice et pourfendeur de toutes les formes d’injustices. En ce sens, tu disais : « Dieu est juste, alors nous les humains, nous ne devrions pas commettre de l’injustice les uns envers les autres. »
En plus de ton combat pour la justice et l’égalité, tu consacras ta vie durant à l’apprentissage, à la lutte contre l’obscurantisme et à la construction du pays (la Mauritanie).
Patriote ! C’est avec un cœur chiffonné, une mémoire cabossée et un refus catégorique que tu avais revendiqué ta “ mauritanité” lorsque le colon t’a imposé la nationalité sénégalaise.
Tu as eu à sillonner des villages pour acquérir de la science ; tu avais compris que la facilité est synonyme de fatalité. Raison pour laquelle, tu as pris la résolution de marcher sur des braises pour faire tes humanités.
Tu es un bel exemple pour la jeunesse mauritanienne qui se cherche dans les méandres ; si elle en prend la moindre graine de ton histoire.
Yéro, l’héros, ton vécu mérite d’être marqué pour que les générations futures puissent s’en souvenir jusqu’à la fin des temps.
Aujourd’hui, il est plus qu’urgent que ton héritage soit instauré et vulgarisé.
À mon sens, il est du devoir de cette jeunesse d’apprendre qui tu étais, comment tu t’es construit et dans quel milieu social ; afin qu’elle puisse t’emboîter le pas.

Tidiane Diarra / Facebook

©️ Crédit source : reçu de l’auteur.

● Quelques éléments biographiques de feu Professeur Abdoulaye Bâ de Diawara (Sénégal)

• Né en 1941 – décédé le mercredi 19 avril 2023 à Paris

• Son père : El-haj Bouna Bâ

• Sa mère : Lagane Bonco Dramé originaire du village de Galadé

• Parcours d’apprentissages, d’études et professionnel :

– Cercles d’initiation aux enseignements et de fiqh (jurisprudence) au sein de sa famille (Xaran yimbé et Moissi Ngalé). Cet enseignement lui avait été dispensé par son grand-frère Mohamed Bâ Malado. Ce dernier, aîné de la famille avait pris le relais du cercle traditionnel d’études (Moissi Ngalé) de leur père qui décéda quand le professeur Abdoulaye Bâ était âgé de 12 ans. Dans l’élément vidéo YouTube https://youtu.be/ly_b0MVTHGc datant de 2018 que nous avons exploité comme source, cheikh Abdoulaye Bâ assure que son grand-frère lui avait inculqué de valeurs liées aux études et au respect des enseignants.

Arrivé en France en 1962, il la quitta pour l’Égypte en 1964 pour poursuivre ses études. Il assure n’avoir aucune connaissance ni contacts dans ce pays auparavant. Une fois sur place après diverses prises de contact auprès des services de la représentation diplomatique de son pays, il avait pu intégrer un cursus d’études du système scolaire et universitaire sanctionnant avec un diplôme.

De retour au Sénégal, il intègre l’école normale supérieure pour une formation pédagogique après avoir suivi des cours accélérés en langue française. En sortant il a été affecté comme professeur au lycée Blaise Diagne de Dakar (sur une durée approximative de 20 ans). En parallèle il a assuré des cours d’arabe à l’école normale supérieure comme professeur vacataire. Auprès du cercle traditionnel d’études dans son environnement familial, son statut de lettré diplômé à l’étranger n’avait pas causé de frictions. Il s’est senti soutenu et encouragé notamment par son premier maître-enseignant, son grand-frère Mohamed Bâ Malado.

Dans la communauté sooninké à l’international, il a été une voix respectable et pertinente dans la prédication et le prêche du juste milieu. Conférencier et éducateur, celui qu’on appelle communément Cheikh Abdoulaye Bâ, a rempli sa mission et sa responsabilité à la hauteur de ses compétences et de ses efforts vis à vis de la oumma et en particulier pour le monde sooninké. Qu’Allah l’accueille parmi les âmes vertueuses pour l’éternité, Ameen.

Notre Blog adresse nos fraternelles condoléances à sa famille, au peuple sénégalais et à l’ensemble de la communauté musulmane et sooninke.

©️ Source : éléments tirés d’une interview en date d’avril 2018 par messieurs Bouba Magassa et Abderrahmane Korera, voir l’intégralité via ce lien YouTube https://youtu.be/ly_b0MVTHGc

✍️🏿KS pour le BLOG

● La noblesse selon l’école du Ramadan | Par Seyré SIDIBE [OndeInfo]

Et si l’on s’inspirait de l’école du Ramadan.
Le ramadan est une école. C’est également, une opportunité pour absoudre nos péchés, une perche tendue aux croyants, un rattrapage spirituel.
Ainsi le ramadan, permet de consolider notre foi par la dévotion et le recueillement.

Ce sont là les fonctions classiques que partagent tous les musulmans, par ce que peut-être, les prêcheurs ont voulu qu’elles soient connues de tous.

A côté de ces fondamentaux, si l’on observe le profil de ceux qui dirigent les prières dans nos mosquées pendant le mois béni, propulsés pour certains à la faveur du ramadan pour leur érudition, leurs aptitudes à réciter, mémoriser, le coran, en plus de la clarté et la justesse de leur diction et phonétique, on constate aisément qu’on est loin de l’échelle des valeurs hégémoniques, établies par les hommes qui a pour référence l’ascendance familiale, tribale ou raciale.

Finalement, le seul paramètre de classification des hommes reste la foi, le niveau d’instruction, de culture et d’éducation.

Tout le reste n’est que fantaisie, arnaque et supercherie.

« Le plus noble d’entre vous, pour Allah, est le plus pieux » dit le Coran. Dixit le hadith du prophète, Mohamed Paix et Salut sur lui : « O hommes ! Votre créateur est unique et votre aïeul est un. L’Arabe et le non-arabe; le Rouge et le Noir, n’ont de suprématie l’un par rapport à l’autre, que par la piété ».

Les musulmans seraient-ils dans un dérèglement de moeurs pour s’écarter de ces paroles divines qui appellent à la fraternité et à l’unité. L’esprit raciste , féodal, esclavagiste sont donc contraires aux préceptes de l’islam.

Nous nous mettons, à la place du créateur, en cherchant à classer les hommes en nobles et esclaves. Cela n’est pas de notre prérogative. Et nous nous éloignons de l’islam à chaque fois qu’on blâme un homme pour la couleur de sa peau ou de ses origines.

Allah, le tout-puissant, le très miséricordieux est le seul capable de nous « classer » sur la base de critères immuables, justes et impartiaux, ayant pour référence foi et la piété.

Mais malheureusement, l’ignorance, l’arrogance, et l’orgueil conduisent les hommes vers l’égarement. Ainsi, ils n’hésitent pas à s’écarter volontairement du référentiel coranique pour dresser eux-mêmes leurs propres critères de noblesses qui se fondent sur l’origine sociale ou la couleur de la peau.
Des idées préconçues et sans fondement sérieux : du genre le Noir est un nigaud, l’Arabe est méchant…

Revenons à notre école du Ramadan

Pendant ce mois béni, dans plusieurs de nos mosquées, ce sont des hommes de conditions sociales modestes , parfois issus de « Khaima Skhayir » qui officient.

Ceux-là ont réussi à s’imposer par leur savoir, par ce qu’ils valent. Une valeur acquise voire conquise au bout de l’effort aux antipodes d’un titre généalogique encombrant par sa passivité et souvent trop honorable pour ceux qui s’y identifient.
Un hiatus, une dysharmonie voire un divorce entre le titre et celui qui l’incarne. On dirait une médaille usurpée.

En revanche, pas de doute sur la noblesse de l’imam de la mosquée de mon quartier, celui qui ne veut même pas être appelé marabout, force respect et estime pour sa maîtrise du coran et son comportement vertueux.

Il n’est pourtant pas issu de la grande « Khaima » mais pourtant, chaque soir, c’est lui la vedette , le martyr.
Chacun d’entre nous, journaliste, officier de l’armée, de police, ingénieur, ancien ministre, cadre supérieur et de gens sans qualification se placent respectueusement derrière lui, en reconnaissance de son savoir.

Dans nos discussions en aparté, chacun exprime sa fascination, jusqu’à vouloir ressembler à ce jeune homme pourtant d’une »petite naissance » comme le diraient certains.

Ailleurs, on nourrit la haine, on s’entre-déchirent pour l’imamat. Une fonction prestigieuse dévoyée, devenue un legs, une propriété privée est désormais source de conflits.

Or, la force de toute religion est la foi, qui a pour vocation de rassembler, de fraterniser les croyants autour des mêmes valeurs. Et en cela l’islam est une religion qui prêche la paix, l’altruisme et l’humilité.

Elle ne peut être source de différend entre les croyants au point de faire de la mosquée un espace de confrontation et de guéguerre.
Et paradoxalement, les deux camps, les frères ennemis citent et se réfèrent au même livre Saint. Ils prononcent les paroles d’Allah sans les entendre et les comprendre.

En effet, un musulman ne peut-être sourd jusqu’à ce point à la parole divine au point de justifier le crime de son frère par la même religion.

Le Ramadan est une belle occasion pour les musulmans de refaire une « santé spirituelle ».
A ceux qui sont en conflit, à ceux qui se détestent et à ceux qui sont au bord de la rupture, profitez-en pour solder vos comptes.

Le jeûne ne saurait se réduire en une épreuve physique: la privation du corps.
Le Ramadan est multidimensionnelle et multifonctionnelle. S’inscrire dans cette école, c’est accepter tous les compromis au nom de la foi. C’est accepter de pardonner, de partager, de fraterniser…

C’est reconnaitre ses fautes pour aller de l’avant.
C’est penser à l’intérêt de la collectivité d’abord avant de penser à ses propres intérêts.

Dès que la mosquée devient un lieu de contradiction et de confrontation, pas de doute, la foi, va mal. On a laissé la voie d’Allah. C’est le début du déraillement, le recul de la foi.

Seyré SIDIBÉ

©️ via https://ondeinfo.com/la-noblesse-selon-lecole-du-ramadan/