—La tradition clientéliste de l’espace politique dans nos communautés a toujours fonctionné avec de barons et parrains locaux. Ces pontes assurent liens et cooptation entre le parti-Etat et l’administration publique d’une manière globale. Ils ne tirent pas leur légitimité d’un élan éveillé et populaire mais plutôt d’une assise sociologique (référence élite communautaire, clans, mercenaires sociaux et politiques….). Et… ils veillent énormément sur la gamelle positionnelle avec zèle et extrémisme. Quiconque comptant les détrôner sur « leurs terres » s’expose à une bagarre certaine et une sourde aversion. Rien de grave d’inattendu d’ailleurs… « toute menace sur un corps animé et son milieu vital… provoque naturellement une réaction de sa part… » hein !
Les fers sont souvent chauds et clashants dans l’environnement concerné chez les négro-mauritaniens et moins exposés chez les arabo-berbères. Peut-être chez les premiers, le gâteau est moins volumineux et diversifié comme pourrait l’être chez les seconds.
Tant que nos référents traditionnels (régimes coutumiers et tribaux) restent assignés et vassalisés comme de « grands électeurs » acquis d’office au camp politique de tout locataire du palais ocre de Nouakchott, les intermédiaires et mercenaires politiciens tiendront toujours du service. Ce service qui n’est pas toujours aminé pour/par l’intérêt général. Népotisme social est en roue libre… seul le larbinisme paie.
Un rappel encore : allons vérifier de près chez « tonton » #myceni_results les résultats électoraux dans nos différences localités et circonscriptions lors du scrutin de 2023 (municipal, législatif et régional). Certaines données nous aident à voyager du virtuel grossissant vers du réel têtu qui nous regarde sans pitié. De nos jours, nos ressorts sociaux et communautaires ne sont pas de nature assez compatibles avec l’ordre démocratique et républicain au sens rigoureux du terme. D’aucuns ne croient pas encore à l’égalité citoyenne comme disposition cardinale dans nos affaires publiques intra-communautaires, inter-communautaires et nationales. Par conséquent un certain activisme politique et droit-de-l’hommiste sans oser un diagnostic disruptif en nous-mêmes (au sein de nos communautés et compositions sociales) peut être logé dans la case « faire-semblant-nisme » qui ne fait que perpétuer finalement le statu quo avec des acteurs qui se relaient.
📷 Octobre 2021 – Ici un pays ouest-africain | Avec un frère et camarade droit-de-l’hommiste M. Gaye Tene Traoré
—Le ministre de l’Intérieur, de la Décentralisation et du Développement local, M. Mohamed Ahmed Ould Mohamed Lemine, a ouvert samedi matin à Kaédi un atelier de formation et d’orientation destiné aux autorités administratives et municipales des wilayas du Gorgol, du Guidimagha et du Brakna.
Dans son allocution, le ministre a souligné que la réforme de l’administration publique, conformément au programme de Son Excellence le Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, repose sur la mise en place d’une administration professionnelle, moderne et efficace.
Ceci permettra la mise en œuvre effective des projets de développement et des programmes gouvernementaux et contribuera à la réalisation des transformations politiques, économiques et sociales nécessaires au progrès et à la prospérité du pays.
Il a expliqué que la modernisation de l’administration et le renforcement de ses capacités de gestion des ressources disponibles consolideront les valeurs de citoyenneté et dynamiseront le développement local.
Il a souligné que cela exige une formation continue et une meilleure compréhension des enjeux liés à la gestion administrative et au développement local.
Dans ce contexte, le ministre a indiqué que le ministère de l’Intérieur, de la Décentralisation et du Développement local a lancé un programme de formation intensif qui constitue un cadre pratique pour la mise en œuvre de la vision réformatrice du Président de la République dans le domaine de l’administration et du développement local.
Il a précisé que ce forum, dédié aux wilayas du Gorgol, du Guidimagha et du Brakna, comprend des exposés portant sur les domaines d’intervention des autorités administratives et municipales, notamment la police municipale, le contrôle de la légalité, l’aménagement du territoire, le cadre juridique de la collecte et du traitement des informations, les mécanismes de gestion des frontières, les questions environnementales et la prévention des incendies, le suivi des projets, le système d’enseignement public et l’immigration clandestine.
Le ministre a souligné que la citoyenneté et l’égalité des droits et des devoirs constituent l’essence même de l’État moderne, rappelant les déclarations répétées du Président quant à la nécessité de renforcer et de consolider les valeurs de la citoyenneté, facteur fondamental de l’unité nationale et de la cohésion sociale.
Dans ce contexte, il a appelé à l’égalité de traitement de tous les citoyens, à la lutte contre toute forme de comportement fondé sur le tribalisme, le sectarisme ou le racisme, et à œuvrer pour la réussite du système d’enseignement public, compte tenu de son rôle essentiel dans l’acquisition des valeurs de la citoyenneté et le renforcement de la cohésion sociale dès le plus jeune âge.
Le ministre a insisté sur le fait que la transparence et la lutte contre la gabegie administrative et financière sont des conditions préalables indispensables à toute réforme et à tout développement, soulignant que sans cela il ne saurait y avoir de réforme ni de développement.
Concernant les questions foncières, le ministre a réaffirmé son rejet de toute tentative d’entraver l’accès aux ressources locales et le développement par l’instrumentalisation de conflits fonciers à caractère tribal, réaffirmant que la terre appartient à l’État et que la propriété ne peut être établie pour les personnes physiques ou morales que conformément aux dispositions légales applicables.
Il a ajouté que les villages et les villes sont des communautés de citoyens qui jouissent de droits égaux et ont des devoirs égaux, et ne peuvent être considérés comme la propriété d’une tribu, d’une classe ou d’une race particulière.
En conclusion, Son Excellence le Ministre de l’Intérieur, de la Décentralisation et du Développement Local a officiellement ouvert l’atelier de formation, souhaitant aux participants plein succès et espérant qu’ils tireront profit des thèmes et du contenu abordés.
Le Président de la Région de Gorgol, M. Ba Amadou Abou, a également pris la parole à cette occasion, exprimant sa profonde gratitude à Son Excellence le Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, pour l’attention particulière qu’il porte aux wilayas et pour les progrès accomplis en matière de renforcement de la décentralisation et de soutien au développement local.
Il a affirmé que la Région de Gorgol bénéficie actuellement d’importants programmes et projets de développement qui ont contribué à améliorer les conditions de vie de ses populations et à renforcer les infrastructures et les services de base.
Il a souligné l’engagement de la région à maintenir ce rythme de développement et à collaborer avec les autorités administratives et les élus locaux pour atteindre les objectifs de développement durable et servir la population locale.
Le maire de Kaédi, M. Demba Ndiaye, a souligné dans son discours qu’il saisit cette occasion pour exprimer ses sincères remerciements et sa profonde gratitude à Son Excellence le Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, pour sa vision éclairée et ses efforts considérables en faveur de la consolidation de la décentralisation et de la réalisation d’un développement équilibré et inclusif sur l’ensemble du territoire national.
Il a ajouté que la Mauritanie est devenue un véritable laboratoire d’idées, progressant résolument vers la prospérité grâce aux grands projets d’infrastructures ambitieux qui ont été menés à bien, témoignant ainsi d’une forte volonté politique d’associer chacun au processus de développement global.
Le lancement de l’atelier a réuni des walis, des présidents de région, des hakems, des maires, des membres des comités de gestion des frontières et des responsables de la sécurité des wilayas du Gorgol, du Brakna et du Guidimagha.
Votre réflexion sur la nature de l’État mauritanien a le mérite de poser clairement une question fondamentale : celle de notre rapport à l’identité nationale, à la fois héritée et construite. J’y vois une invitation au débat intellectuel, que je souhaite prolonger en apportant quelques précisions historiques et analytiques, dans un esprit de dialogue critique. 1. La genèse de l’État mauritanien : un équilibre voulu, non subiIl est inexact de considérer que les pères fondateurs de la Mauritanie auraient voulu ériger un État strictement « arabe ». Les archives des débats de l’Assemblée constituante (1958-1960) et les correspondances diplomatiques de Mokhtar Ould Daddah montrent une vision d’un État arabo-africain, dont la cohérence devait précisément découler de la synthèse de ses composantes. Dans son discours d’ouverture du 28 novembre 1960, Ould Daddah affirmait : « La Mauritanie est à la fois arabe et africaine, et c’est cette double appartenance qui fonde sa personnalité ». L’intention originelle n’était donc pas l’exclusion d’une composante, mais l’intégration harmonieuse de toutes. 2. Le contrat social mauritanien : une inclusion inachevéeLes premières tensions (1966, 1979, 1989) ne sauraient être réduites à un refus des Négro-Mauritaniens de « s’intégrer dans un État arabe ». Elles résultent plutôt d’une crise de la citoyenneté (cf. travaux de L. Diagana, Identité et nation en Mauritanie, 2012), c’est-à-dire d’un écart grandissant entre le discours unitaire de l’État et les pratiques discriminatoires dans l’administration, l’armée et l’éducation. La loi de 1966 sur la réforme linguistique, imposant l’arabe comme unique langue d’enseignement au secondaire, fut perçue par une partie du pays comme une tentative d’effacement culturel. Ce n’est pas la demande d’arabité en soi qui fut contestée, mais l’uniformisation imposée au détriment de la diversité effective de la nation. 3. L’illusion du « modèle unique » : la Mauritanie face à ses voisins. Comparer la Mauritanie au Sénégal ou au Mali, comme vous le faites, est instructif mais limité.
Ces pays n’ont pas la même configuration culturelle : ni le Sénégal, ni le Mali n’ont à articuler une dualité civilisatrice entre l’Afrique noire soudano-sahélienne et le Maghreb arabo-berbère. L’unité mauritanienne ne peut donc être fondée sur le modèle jacobin d’un État-nation homogène. Elle doit, au contraire, développer un modèle original, respectueux de la pluralité linguistique et historique de ses fondements — comme le suggère Cheikh Saad Bouh Kamara : « La nation mauritanienne est neuve non parce qu’elle est récente, mais parce qu’elle cherche encore à dire ses deux vérités dans la même langue » (L’Afrique des identités plurielles, 1999) De la binationalité à la citoyenneté partagée Parler d’« État binational » me semble comporter un risque conceptuel.
Le concept de binationalité constitutionnelle signifie l’existence de deux peuples souverains cohabitants dans un seul cadre étatique (comme en Bosnie-Herzégovine après Dayton). Or la Mauritanie n’a jamais été conçue ainsi. L’enjeu n’est pas de codifier deux nations, mais de reconstruire la citoyenneté sur une base inclusive — reconnaître la pluralité sans fragmenter le corps politique.
C’est le sens des propositions récentes sur la refondation du récit national : intégration des langues nationales dans l’enseignement, revalorisation symbolique des cultures négro-africaines, et justice mémorielle pour les événements de 89-91.5. Pour une refondation symbolique, non une rupture juridique.
La solution, selon moi, ne passe ni par le statu quo, ni par la logique binaire du référendum. Elle suppose une refondation symbolique du contrat social :
Constitutionnelle, en reconnaissant explicitement la double appartenance arabo-africaine de l’État sans la réduire à une dichotomie ethnique. Éducative, en valorisant la pluralité linguistique dans les programmes scolaires.
Institutionnelle, en garantissant l’équité réelle dans la représentation politique et l’accès aux opportunités publiques.
La Mauritanie n’a pas besoin d’être un État binational pour être juste — elle a besoin d’être un État équitable, conscient de ses deux héritages constitutifs.
Après avoir publié deux articles de clarification pour se dédouaner de son implication dans les événements du Fort de Oualata, M. Ghali Soufi adopte une stratégie de diversion qui interroge. Ce procédé a pour effet de détourner l’opinion sur les enjeux réels, se prêtant ainsi à une forme de gymnastique intellectuelle plus que fourbe. Il serait utile que M. Soufi édifie l’opinion davantage sur son rôle dans cette période sombre des années de braise. Toutefois, il serait opportun d’examiner son approche puisqu’il veut recentrer le débat sur « la crise identitaire soninké », mettant ainsi l’accent sur une supposée fracture entre les valeurs ancestrales et les aspirations contemporaines, sans jamais préciser les faits qui motivent cette analyse simpliste, ni le contexte des revendications concrètes portées par ceux qu’il qualifie d’une part de « rebelles » et d’autre, « d’agneaux dociles ». La question qui se pose, c’est de savoir, si M. Ghali Soufi vise uniquement à déplacer le débat ou S’il est tout simplement ‘’esclavagiste’’ ? Par ce qu’on s’interroge sur la portée de cette sortie publique notamment lorsqu’il aborde la crise dans la communauté soninké sous l’angle identitaire et relate par la suite un différend entre « nobles et anciens esclaves ». Par cet article : https://www.facebook.com/ghali.soufi.7, cherchez- vous véritablement à manipuler l’opinion sur la réalité de ce cancer de la féodalité ou encore à masquer les causes profondes de cette dissension ? Ces interrogations invitent à dépasser les postures loufoques et à privilégier la rigueur intellectuelle dans l’analyse des faits sur ces mutations sociales à l’œuvre dans notre communauté. Il serait donc intéressant que M. Soufi explicite davantage sa position et sa connaissance du contexte toulelois dans cette crise de la communauté soninké. Dès 2010 voire même bien avant, les membres d’ASEPT (Association pour la Solidarité, l’éveil, le progrès de Toulel) se sont illustrés par leur engagement abolitionniste dans notre organisation villageoise de la diaspora. Donc ce travail a été amorcé bien avant l’épisode de la « Khotba » datant 2018. Dans la même logique, le mouvement GANBANAAXU (Égalité) est quant à lui, apparu en 2016 donc 2 ans avant cette ‘‘khotba’’, qui a galvanisé la communauté. C’est un concept porteur d’une philosophie sociale et humaniste qui s’articule autour de l’Egalite et la Dignité en droits et devoirs. En effet c’est une plate-forme transnationale, regroupant plusieurs villages. A travers ses campagnes de sensibilisation, GANBANAAXU secoue amèrement les consciences et les certitudes des adeptes du schéma sociétal classique : l’ordre féodal. Pour enfin libérer la voie à une citoyenneté plus juste et inclusive et non se contenter à de simples rôles subalternes dans la société. Pour autant, cela n’a rien à voir avec les événements de Toulel ni le sermon en question. Il est nécessaire de rappeler les qualificatifs que vous avez utilisés, sont loin d’être anodins. Puisque vous faites usage de la même sémantique que ce prêche évoqué. Pour votre grade, la stigmatisation systématique et les préjugés n’ont jamais fait office de vérité. Tantôt « rebelles, tantôt, anciens esclaves, tantôt d’agneaux dociles ». Sachez que par une telle posture, vous contribuez à raviver des tensions latentes, évoquant l’odieuse « khotba » du 26 janvier 2018 comme référence, cela ne fait que nourrir les amalgames. Vouloir restaurer la dignité comme une valeur fondamentale dans la société, ne signifie pas un rejet de l’identité en soi, ou de la tradition. Cela s’inscrit plutôt dans une logique d’épuration de certaines traditions obsolètes et anachroniques, à savoir les déterminismes sociaux. Cette lecture est tellement simpliste qu’il banalise la teneur et le ton virulent des propos de ce prêcheur que M. Ghali Soufi relaie, sont perçus comme stigmatisant par toute une famille de ce village. Il aurait été plus judicieux de vous renseigner sur le contexte pour comprendre les véritables raisons de ce sermon incendiaire. Cette crise dans la société soninké est donc le reflet d’une société sclérosée qui refuse/réfute toute velléité de réforme. Dès lors, vous comprenez que ce n’est pas qu’une crise d’identité, mais une volonté assumée d’abolir ces pratiques héritées du système de castes et de réparer des injustices sociales profondes. L’esclavage par ascendance, ce système hiérarchique qui gangrène le milieu soninké, démasqué par l’élan abolitionniste arrimé aux textes fondamentaux de nos Etats. C’est qui dérange et réveille l’égo toxique dudit imam s’il en est un, avec tous ses semblables. C’est-ce qui a suscité cet élan de solidarité de l’ordre féodal au village. Se mettant en rangs serrés derrière l’imam au point de refuser cette réunion demandée. Tous les moyens étaient bons pour que l’appel pacifique à des réformes plus justes et équitables dans la communauté, nous vaut l’opprobre, qu’on soit ainsi sali, vilipendé, diffamé dans une khotba. Dont ce prédicateur apologiste profite depuis sa chaire, convoquant des références coraniques et hadiths prophétiques interprétant à sa ‘‘sauce’’ pour « indexer la toxicité de la vantardise par ascendance et le mépris héréditaire appelé « Laada » (coutume). Ce Laada soninké qui fait office de constitution sociale intracommunautaire, défiant à la fois la Loi du pays et la profonde philosophie humaniste prônée par La Religion. Les préjugés sociaux dont il a fait référence, sont également ces coutumes suprématistes et discriminantes, véhiculées socialement par le LAADALENMAXU (tradition) soninké. Un mécanisme Complexe, d’apparence inoffensif alors qu’il constitue le nœud de tous les symboles discursifs et comportementaux de l’esclavage par ascendance et du système des castes. Donc c’est plutôt une divergence de principe et non un affrontement entre tradition et modernité. Les traditions constituent certes un héritage immatériel précieux pour la cohésion d’un groupe, mais elles sont aussi appelées à évoluer pour toute société qui se veut viable. Certaines pratiques disparaissent, d’autres se transforment ou sont réformées pour s’adapter aux réalités. La tradition et la modernité ne sont pas des concepts antagonistes, mais des réalités qui coexistent et s’entremêlent à travers nos actes de la vie quotidienne. Votre pamphlet aurait dû s’inscrire dans la logique de promotion de valeurs républicaines, dans un élan progressiste et salutaire comme l’avait martelé le Président de la République lors de son discours de OUADANE : https://ecrit-ose.blog/2021/12/12/%E2%9C%93le-president-de-la-republique-letat-continuera-a-preserver-lunite-nationale-la-dignite-la-liberte-et-legalite-de-tous-les-citoyens-quel-quen-soit-le-pri/ Au lieu de s’arrêter à des considérations superficielles, aux discours de façade, aux simplifications commodes, il serait pertinent de reconnaître la complexité de la situation et engager une réflexion profonde sur nos réalités sociales. Contrairement à votre posture, qui ne peut se résumer à des concepts abstraits. Pour que chaque voix compte dans la société, même discordante, on se doit de bâtir une société juste avec des solutions concrètes et partagées. Nous pensons que promouvoir l’égalité et la dignité entre tous les membres de la communauté doit être l’engagement premier de tout citoyen honnête et responsable. Comme l’a rappelé le Président de la République lors de sa visite N’Beikit Lahouach dans le département de Dhar « l’appartenance nationale doit primer et précéder sur toutes les autres appartenances ». Au-delà des débats internes à la communauté soninké, le passif humanitaire mauritanien demeure aussi un enjeu majeur pour nous. Un drame national ayant frappé toutes les composantes du pays, y compris Toulel, endeuillé par la perte de deux de ses fils. En mêlant cet héritage douloureux à ses analyses ambiguës et maladroites, M. Ghali Soufi ne fait qu’ajouter de la confusion là où la clarté, la mémoire et la vérité s’imposent. Pour conclure, les enjeux soulevés par le poids des traditions et les dynamiques de réforme sociale qui s’imposent, tout comme le passif humanitaire, invitent à une réflexion partagée et à un dialogue ouvert, responsable et sincère plutôt que de s’enfermer dans des polémiques stériles. La fuite en avant et les diversions ne peuvent régler une crise aussi profonde. Il s’agit de reconnaître la complexité des situations, de valoriser les initiatives positives et d’œuvrer ensemble à la construction d’une société plus juste et apaisée. C’est dans cet esprit que chaque acteur, y compris M. Ghali Soufi, peut contribuer à la réparation des injustices dans le respect de la mémoire collective, du triomphe de la vérité.
Le Calame — Le budget régional vient d’être rejeté. À qui incombe la responsabilité ?
Dr. Issa Coulibaly: Aucune faute budgétaire n’est en cause. Le rejet n’a strictement rien à voir avec le contenu du budget. Il résulte d’une manœuvre de pression menée par quelques élus déterminés à obtenir le rétablissement d’indemnités suspendues conformément à la loi.
Le budget 2026 a été construit dans la transparence la plus totale : cinq commissions ont été saisies dès octobre 2025 ; trois ont travaillé, deux n’ont produit aucun rapport — pas une note, pas une recommandation — notamment les commissions dirigées par Mme Gangué et M. Abderrahmane. Ces mêmes élus prétendent pourtant “défendre la Région”.
En séance, aucun élément technique n’a été soulevé. Aucun amendement n’a été proposé. Le débat n’a porté que sur leurs indemnités. Les faits sont têtus.
– Une crise institutionnelle serait en cours au Guidimakha. Que se passe-t-il réellement ?
Il n’existe aucune crise institutionnelle. Ce qui circule sur les réseaux sociaux relève d’une construction délibérée, organisée par un groupuscule d’élus pour travestir la réalité. La Région fonctionne, les services travaillent, les projets avancent.
Ce que certains présentent comme une crise n’est en réalité qu’une tentative de manipulation initiée par deux vice-présidents — M. Cheikh Mohamedou Abderrahmane et Mme Diouma Amadou Gangué — qui, depuis leur installation, n’ont jamais exercé de manière effective les fonctions que la loi leur confie.
M. Cheikh n’a jamais travaillé un seul jour dans la Région, tout en percevant 18 mois d’indemnités.
Mme Gangué, après quelques mois de présence, s’est installée entre Nouakchott et la France, rendant toute participation régulière impossible.
Lorsque j’ai rappelé l’application stricte de l’arrêté 156/2019 — qui conditionne les indemnités à l’exercice effectif — leur agitation a commencé. Non par désaccord politique, mais par défense d’intérêts personnels.
La suite est connue : fabrication de récits mensongers, diffusion de vidéos approximatives, instrumentalisation de la diaspora et mobilisation d’influenceurs extérieurs. Tout cela pour masquer un simple fait : ils refusent l’application de la loi.
-Vous parlez de responsabilités individuelles. Lesquelles ?
-Depuis juin 2023, les deux vice-présidents cités — M. Abderrahmane (AND) et Mme Gangué (UDP) — n’ont jamais assuré une présence conforme à leurs obligations. Pendant plus d’un an, j’ai privilégié le dialogue : réunions, médiations avec le Secrétaire général, compromis sur une présence minimale de dix jours par mois. Engagements verbaux jamais respectés.
Face à cette persistance, j’ai pris une décision républicaine : appliquer la loi et suspendre les indemnités. Leur fronde a commencé immédiatement.
– N’auraient-ils pas bénéficié de l’appui de certains acteurs politiques locaux ?
-Non. Ils ont rallié quelques alliés en quête d’indemnités, souvent absents du territoire — certains résidant même en France — et revendiquant des indemnités de session alors qu’ils votent par procuration.
Des alliés complaisants : Néfé Gandega (INSAF), Sidaty Ba (UDP) – installé en France – et Moussa Soumaré (SAWAB). Leur point commun ? Défendre l’idée qu’un conseiller absent, qui vote par procuration depuis la France, devrait toucher les indemnités de session de 6 000 MRU. Une théorie absurde, contraire à la loi. Aujourd’hui encore, les trois cités sont en France. Ils ont voté par procuration et exigent leur indemnité.
Le droit est clair : une indemnité de session compense la présence physique, pas l’absence. Aucune disposition ne permet de payer quelqu’un qui n’est pas sur place. Aucune.
-Quels étaient les axes majeurs du budget ?
-Un budget clair, équilibré, rigoureux. Les priorités étaient les suivantes :
-Sécurisation du parc d’équipements (17 tracteurs, camions, chargeur, accessoires) par la construction d’un hangar et d’un bloc administratif. Un patrimoine à forte valeur, indispensable à l’économie locale.
-Réhabilitation urgente du siège du Conseil, aujourd’hui dégradé, pour garantir sécurité, dignité administrative et accueil du public.
-Création d’un site institutionnel afin de renforcer la transparence, la communication publique et l’attractivité du territoire.
-Hydraulique villageoise : forages, réseaux, châteaux d’eau, énergie solaire — répondant à des demandes directes des populations.
-Périmètres agricoles pour les jeunes, équipés et modernes, pour réduire l’exode et renforcer l’autonomie alimentaire.
-Appui économique aux femmes productrices, essentiel pour la stabilité sociale et la résilience économique.
-Acquisition d’une pelleteuse-chargeur, pour renforcer nos capacités d’intervention sur les ouvrages hydrauliques et les terres dégradées.
Le trésorier régional a validé toutes les procédures. Aucune irrégularité.
Ce budget a été rejeté uniquement pour des raisons politiques et personnelles, jamais pour des raisons techniques.
-Que s’est-il passé concrètement le jour du vote ?
Ce fut un moment révélateur. Les frondeurs ne sont pas venus débattre : ils n’avaient qu’un objectif : faire pression pour recouvrer leurs indemnités.
Pas une critique technique, pas une demande d’amendement, pas une ligne discutée. Ils ont simplement constitué une coalition conjoncturelle, sans cohérence politique, dont le seul dénominateur commun était le chantage institutionnel.
Et après le vote, aucun n’a pu citer une ligne du budget qui poserait problème. Preuve supplémentaire que le budget n’était qu’un prétexte.
-Certains conseillers affirment pouvoir contrôler directement votre gestion. Que dit la loi à ce sujet?
La loi organique 2018-010 est explicite :
Le Conseil délibère ;
Le Président exécute.
La gestion n’est pas collégiale. Elle est légale, ordonnancée, encadrée.
Le contrôle de la gestion publique relève exclusivement :
_de la Trésorerie régionale,
_de l’Inspection Générale de l’État,
_de la Cour des Comptes,
_de l’Administration de tutelle.
Aucun conseiller n’a mandat pour intervenir dans l’exécution : recrutements, marchés, engagements financiers. Certains veulent transformer cette architecture en leur faveur. Je le dis clairement : c’est contraire au droit et contraire à l’esprit républicain.
-Que représente le programme d’urgence gouvernemental pour votre région?
-Une avancée historique : 20,3 milliards d’anciennes ouguiyas investis en 30 mois pour écoles, santé, hydraulique, routes, électricité, jeunesse, agriculture et pastoralisme.
Jamais le Guidimakha n’avait bénéficié d’un tel niveau d’investissement. Pendant que l’État travaille, certains cherchent à bloquer. Le contraste est clair.
-Et la coopération avec le Mali et le Sénégal dont votre région est limitrophe?
Elle est dynamique, structurante et essentielle. Le Guidimakha est un carrefour vital. Mais cette coopération ne peut fonctionner que si la Région est forte, stable, respectée. Chaque tentative interne de déstabilisation affaiblit non seulement la Région, mais aussi la position de la Mauritanie.
Qui aurait intérêt à contrarier?
-Des acteurs identifiés, installés dans les hautes sphères, utilisent leur influence pour saboter l’action régionale. Ce n’est pas de l’opposition : c’est une entreprise de déstabilisation.…pourquoi ? Parce que la Région avance. Parce que les projets sortent de terre. Parce que la population voit la différence. Leur stratégie est simple : générer du vacarme pour masquer le progrès.
Mais la population n’est pas dupée. L’histoire retiendra ceux qui construisent, non ceux qui entravent.
-Un mot de la fin?
-Le Guidimakha n’est pas en crise : il est victime d’une agitation fabriquée par ceux qui refusent l’application de la loi.
Je demeurerai fidèle à ma mission, fidèle à la République, fidèle au mandat confié par nos populations. Je ne céderai ni aux pressions, ni aux manipulations. Tant que j’exercerai cette responsabilité, aucune manœuvre ne détournera notre Région de sa trajectoire : la vérité, la loi, le développement et l’ordre républicain.
APPEL CONTRE LA CRIMINALISATION DES LANCEURS D’ALERTE ET LA NORMALISATION DE L’IMPUNITÉ EN MAURITANIE .
En Mauritanie, l’arbitraire et l’impunité ne se cachent plus : ils s’affichent s’assument et s’inscrivent dans l’institutionnel. Alors que les prisonniers d’hier portent toujours, à l’échine et sur les muqueuses, les traces de la torture du Jaguar et les sévices du piment, ultimes outils de l’humiliation d’État, leurs camarades et enfants, héritiers de la lutte ou passeurs, se retrouvent devant les tribunaux, au grief d’avoir dénoncé la brutalité et le mépris, reçus, en héritage. Ainsi, à titre d’illustration, nous citons l’emprisonnement récent de Dieynaba N’diom, Baalal Sall, Moctar Keita, Mariame Bocar Sy, Moctar Diaw, Abdallah Ould Mohamed Mahmoud, Moussa Thiam, Kaaw Lô, Jemila Ahmed, Hawa Diallo, Moussa Soumaré, Moctar Gourmo N’diaye (Bayal), Boudalaye Diouma Sy…Arrêtés puis relâchés, certains d’entre eux sont mis sous contrôle judiciaire et d’autres à la disposition des magistrats. Pour leur part, Demba Sall et Docteur Ba furent placés en détention préventive et expédiés, sans forme procès, à la prison d´Aleg. Les activistes passionnés de la dignité de la personne, Youssouph Kamara et Mohamed Lemine Seck, dont retenus, depuis des mois, à Nouakchott. Tous expient, ainsi, le triple « crime » de donner une voix à la vérité, refuser l’effacement de la mémoire et rappeler que les droits universels de l’individu ne relèvent pas du champ de la faveur. A ce titre, ils ne sauraient se prêter à une transaction ponctuelle où les victimes s’en tiennent aux réquisitions du statu quo, qui devient, alors, l’expression figée de l’injustice.
Hier et aujourd’hui, les tortionnaires profitent de la liberté que confère le sentiment de la toute-puissance, bien au-dessus des usages tolérables. Par-delà le principe de l’équivalence des vies dont la dignité de l’espèce humaine tire sa substance au fil des siècles, eux bénéficient d’une exception et d’une immunité en totale rupture d’avec l’attachement affiché à la République islamique. D’aucuns vont à la retraite, sous les honneurs de la patrie reconnaissante. D’autres occupent encore des postes dans les forces de défense et de sécurité, l’administration, s’ils ne parviennent à se faire élire députés. Nombreux envahissent les cérémonies officielles et prisent les insignes. Ils sont décorés, protégés, célébrés, comme si l’affliction par eux advenue mérite la récompense d’un service rendu à la communauté de destin.
Cette logique d’impunité s’étend également à l’immense misère, faites aux femmes, de siècle en siècle. A défaut de lois pertinentes, les auteurs de viols, d’agressions sexuelles et de violences liée au genre échappent majoritairement à la sanction d’une société très patriarcale et plutôt viriliste. Le silence imposé à leurs ardentes revendications d’autonomie établit, de facto, comme norme tacite, le silence sur les souffrances infligées à la moitié de la population. Nous rejetons la logique perverse de l’inversion des valeurs et n’admettons que l’Etat mauritanien transforme les victimes en suspects. Oui, une société qui soustrait ses tortionnaires au devoir de rendre des comptes, se condamne elle-même à répéter l’horreur. Nous l’affirmons, haut et fort, la quête de vérité n’est pas une infraction, mais davantage un impératif moral. En revanche, sa pénalisation expose, l’ensemble des Mauritaniens, au risque mortel d’un asservissement générateur d’acrimonie puis carburant inflammable de la révolte.
Aussi, soutenons-nous pleinement les militants persécutés et exigeons leur libération, sans délai ni condition. Nous adressons, à l’opinion publique, y compris ses segments communautaires, une exhortation à ne pas céder au découragement ni entériner la lassitude. Nous appelons toutes les forces démocratiques, les organisations de promotion des droits humains, les rescapés, les familles endeuillées et les citoyens épris de justice à se mobiliser et congédier la peur, documenter, témoigner, publier, manifester, dire leur indignation, en public, aussi bien sur le plan national qu’international et tendre la main à la solidarité de l’Étranger.
Un pays qui protège ses tortionnaires se condamne à revivre l´horreur. Un pays qui écoute ses lanceurs d´alerte, ses fils et filles dignes et justes, ouvre enfin la voie à la vérité et à la réconciliation. La Mauritanie ne pourra jamais se reconstruire selon le pari de l’oubli et la spéculation sur l’épuisement des Justes. À défaut d’équité et de transparence, sa réconciliation ne dépasserait, dès lors, le stade du faux-semblant, exutoire à la culpabilité honteuse, derrière quoi prospère le ressentiment et bout l’impatience légitime. Rebâtir une Mauritanie réconciliée, sûre et confiante en son avenir exige du courage moral, de la vigilance citoyenne et beaucoup de participation à l’entreprise du relèvement. Il n’y aura d’unité durable et de paix solide, sans vérité, égalité et engagement à consacrer l’inviolabilité du corps et la sacralité de la vie.
8- Ibrahima Mifo Sow-Professeur et homme politique -Cincinnati-USA.
9- Kaaw Touré -Ingénieur en planification économique et homme politique-Stockholm-Suède.
10- Mamadou Sidi Ba -Technicien supérieur en Santé et homme politique -Jackssonville-FLorida-USA.
11-Pr Oumar Moussa Ba-Professeur -Rouen-France.
12- Fara Ba-Professeur et président du collectif des rescapés, amnistiés, détenus politiques civils torturés (Cradpocit)
13- Bakary Tandia- Co-Founder, The Abolition Institute- New York city- USA.
14- Djeynaba N’diom -Sociologue et féministe- Nouakchott-Mauritanie.
15- Ousmane Abdoul Sarr -Président de l’Avomm -Militant des droits de l´homme, Mantes la ville, France.
16- Dr Alassane Dia-professeur d’université et président de Tpmn- Nouakchott-Mauritanie.
17- Dr Mamadou Kalidou Ba-professeur d’université -Essayiste, Écrivain-Nouakchott-Mauritanie.
18- Dr Cheikhna Wagué-Maitre de Conférence Titulaire en Histoire Moderne et Contemporaine et Coordinateur du Master en Sciences Historiques à l’Université Assane de Ziguinchor-Sénégal.
19- Aissata Niang dite Thilo- Collectif des veuves -New York city- USA.
20- Dr Mamadou Moussa Diaw -Médecin et Écrivain-Activiste des droits de l´homme -Thiès-Sénégal.
21- BABE Moulaye El Hassene- Activiste pour les droits de l´homme-Bordeaux-France.
22- Abdel Nasser Ould Beibe -Doctorant, activiste opposant et blogueur.
23- Adama Amadou Sow -Lead financial crimes investigator, MBA en finances, activiste des droits de l´homme -Pickerington- Ohio-USA.
24- Ibrahima Diallo dit Babayel- Enseignant, Rambouillet, France.
25- Mariame Kane- Activiste des droits humains- Paris-France.
26- Sy Boubacar – Mediateur social-Médiathèque- Paris-France.
27- Koundou Soumaré -Blogueur et militant des droits humains- Paris-France.
28- Boulaye Diakité – Socioanthropologue- Sartrouville- France.
29- Abass Diagana- Militant des droits humains- Nouakchott-Mauritanie.
30- Salka Hmeida- Activiste des droits de l´homme- Nouakchott-Mauritanie.
31- Houraye Boye dite Souzy– Activiste des droits humains- Paris-France..
32- Houleye Thiam-Activiste des droits humains- Columbus-Ohio- USA
33- Aissata Sidiki Ba- Activiste des droits humains- La Courneuve, France.
34- Cheikh Ahmadou Tidiane Dieng- Militant des FPC- Villeneuve le roi- France.
35- Ibrahima Wélé- Activiste des droits humains- Paris-France.
36- Sy Mamadou – Activiste des droits humains et blogueur- Paris-France.
37-Dr Hamdou Rabbi Sy-Philosophe- Paris-France.
38- Macky Ball- Activiste des droits humains- Nouakchott-Mauritanie.
39- Abou Hamidou Sy- Militant politique- Tampa-Florida- USA
40- Mohamed Abdoul Sow- Militant politique- Paris- France.
41- Dr Karim Gueye-Docteur en recherche et exploitation minière, spécialisé dans la levée géologique, recherche et exploitation- Département de l´insertion des migrants dans la région de Basse Normandie- Caen- France.
42- Amadou Ba- Militant des droits humains- Nouakchott-Mauritanie.
43- Mamoudou Baidy Gaye-Journaliste- militant des droits de l´homme, membre de l’association de la maison des journalistes, Paris- France.
44- Abdoul Aziz Dem- Journaliste- Observateur politique engagé pour la transparence et l’inclusion- Rouen-France.
45- Seidou Deme-Militant des droits de l’homme- Childress Lane Charlotte NC-USA.
46- Hamada Ould Cheikh -Activiste des droits de l’homme- Nouakchott- Mauritanie.
48- Bocar Oumar BA – Anthropologue Sociologue et homme politique- Strasbourg- France.
49- Mahamadou Sy-Écrivain (l´auteur de l’Enfer d’Inal) – Paris- France.
50- Colonel Sidi Bilal Sidi -Militant des droits humains et abolitionniste-Nouakchott-Mauritanie.
51- Abou Sarr collectif Inal- Militant des droits humains- Paris-France.
52- Kane Alhousseinou-Activiste des droits de l’homme- La Courneuve-France.
53- Saidou Abdoulaye Ba -Écrivain – Nouakchott- Mauritanie.
54- Amadou Seck -Homme de médias- Nouakchott- Mauritanie.
55- Abdoul Aziz Kane- Activiste des droits de l´homme- Nouakchott-Mauritanie.
56- Hashim Diacko- Activiste des droits de l´homme- Nouakchott-Mauritanie.
—Le député mauritanien M. Biram Dah Abeid, leader abolitionniste du mouvement IRA-Mauritanie et ex candidat aux 3 dernières élections présidentielles en Mauritanie (arrivé deuxième en 2014, 2019 et 2024) a écrit un post sur sa page Facebook ce mardi 9 décembre 2025. La substance de son propos tient lieu à la fois d’une réaction-commentaire et d’une prise d’acte concernant la plateforme de dialogue proposée par l’opposition qui a été publiée récemment sur les réseaux digitaux. Ainsi, il a écrit : « J’ai lu avec attention la plateforme de dialogue proposée par mes collègues des partis et mouvements d’opposition de Mauritanie. La force, la pertinence, la justesse et la représentativité du document est sans appel. À ce stade, tout dépend de la sincérité du chef de l’Etat; s’il répond favorablement et de manière pratique à leurs demandes, l’opposition sceptique sera acquise. »https://www.facebook.com/share/p/1AD1m47jxF/
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Ci-après la copie de la publication de la plateforme lue sur Facebook :
« Plateforme de l’Opposition
DIALOGUE NATIONAL 2025 Sommaire
I. Unité nationale et cohésion sociale A. L’esclavage et ses séquelles B. L’exclusion et les discriminations C. Le passif humanitaire D. L’enrôlement biométrique des populations E. Les problèmes des Terres
II. Etat de droit et démocratie pluraliste A. L’état de droit B. La démocratie pluraliste 1. Les partis politiques 2. Le système électoral C. Les principales institutions de la République
III. Gouvernance A. Corruption et Népotisme B. Contrôle et Transparence C. Redistribution et partage équitable des richesses D. Efficacité économique et transformation structurelle E. Décentralisation et Développement local F. Politique environnementale
IV. Diaspora et Emigration A. Une diaspora dynamique B. Une émigration accélérée
V. Autres axes A. Secteur judiciaire B. Secteur Education C. Secteur Santé D. Secteur Economie E. Secteur Défense et sécurité F. Secteur des médias
I- Unité nationale et Cohésion sociale La question centrale du vivre ensemble ou de l’unité nationale que sous-tendent la question de l’esclavage et de ses séquelles, l’exclusion de certaines composantes nationales, les innombrables injustices vécues au quotidien, les inégalités et discriminations en tous genres constituent le défi le plus important auquel notre pays est confronté, engendrant des crises récurrentes de 1966 à 1990, avec comme point culminant la tragédie appelée par euphémisme « Passif humanitaire ».
A- L’esclavage et ses séquelles
a- diagnostic La composante haratine, victime d’un asservissement multiséculaire, reste confrontée à la misère et maintenue dans des conditions serviles avilissantes. L’indigence dans laquelle végètent les adwabas notamment illustre le désintérêt de l’Etat à leur endroit. Il en est de même pour certains groupes dits serviles à l’intérieur des autres communautés.
b- Propositions de solution – procéder à une évaluation des dispositifs institutionnels et législatifs sur la question – mener une enquête indépendante de portée nationale sur la question – appliquer rigoureusement les textes et lois en vigueur criminalisant l’esclavage, – affaiblir et endiguer l’influence des chefs traditionnels et du tribalisme. – réparer les injustices historiques (victimes d’esclavage) en instituant des politiques hardies de discrimination positive et d’autonomisation sociale et économique qui pourraient se traduire par une sorte de plan Marshal, à durée déterminée, à l’endroit des haratines.
B- L’exclusion et les discriminations
a- diagnostic Les communautés nationales wolof, soninké et pulaar vivent une exclusion croissante en raison du refus persistant du pouvoir de respecter et d’acter la diversité culturelle, linguistique et ethnique du pays qui se traduit, par leur effacement au plan politique, économique, médiatique, culturel, linguistique, scolaire et social ; des inégalités également dans l’éducation particulièrement à travers les examens et les concours à l’emploi, les grandes écoles et les écoles spéciales, dans le recrutement des forces armées et de sécurité. Enfin, s’y ajoutent, l’épineuse question des terres agricoles et la blessure profonde du Passif humanitaire.
b- Propositions de solution – Reconnaître et acter les droits de toutes les composantes nationales à travers leur présence effective dans l’espace public et notamment dans les grandes institutions de la république (Présidence, Primature, Présidence de l’assemblée, Cour Suprême, Cour constitutionnelle, Cour des comptes, Conseil économique et social), et dans les directions des établissements publics, des médias et lors des évènements officiels de manière à garantir que les institutions de l’Etat reflètent la diversité – Reconnaître les droits culturels de toutes les composantes nationales – Officialiser les langues Wolof, Pulaar et Soninké – Donner à la langue arabe toute la place qu’elle mérite dans tous les domaines – Remettre dans leurs droits les citoyens mauritaniens francophones de formation de plus en plus marginalisés actuellement – Eliminer les politiques discriminatoires, l’exclusion de communautés et de groupes sociaux par plus d’ouverture et d’équité et au besoin par des sanctions
L’égalité des chances dans l’équité constitue un facteur cardinal de la cohésion sociale nationale, en même temps que le plurilinguisme officiel assure une plus grande cohésion nationale
C- Le Passif humanitaire
a- diagnostic Il s’agit d’évènements graves et tragiques survenus par le passé résultant de crises identitaires récurrentes, ayant affecté particulièrement la communauté Pulaar du pays. Ces événements se sont traduits par des déportations de populations, des spoliations de biens, des radiations et des exécutions extra-judiciaires massives.
b- propositions de solution – Solder le Passif humanitaire en mettant en place une commission nationale consensuelle indépendante « Vérité/Réconciliation » conforme à nos valeurs, dotée de pouvoirs réels (enquêtes, sanctions, pardon et réparations) qui devra jouer un rôle de catharsis. – Application des devoirs de Vérité, de Justice, de Mémoire – procéder à l’indemnisation et aux réparations au profit des victimes du Passif humanitaire – Instituer une journée nationale de commémoration des martyrs et ériger un monument dédié. En dernier ressort on ne saurait faire l’économie de la Vérité si l’on vise la réconciliation nationale sur ce dossier. – Ramener les réfugiés identifiés, installés au Mali et au Sénégal désireux de rentrer – Solder tous les cas de victimes avérées d’injustices créées par l’arbitraire de l’Administration (spoliations, radiations administratives, licenciements abusifs, blocage de plan de carrière) pour créer un climat d’apaisement général.
D- L’enrôlement biométrique des populations a- Diagnostic Depuis 2009, l’enrôlement de certaines composantes nationales se passe difficilement. Il y a le constat d’une absence de volonté politique, une obstruction persistante à résoudre définitivement ce problème. Des milliers de mauritaniens et notamment des enfants en âge de scolarité demeurent les victimes, particulièrement dans la vallée du fleuve et dans d’autres zones reculées du territoire national. Des enfants scolarisés sur attestation provisoire finissent par abandonner l’école à cause de ces tracasseries et blocages.
b- Propositions de solution – affirmer la volonté politique ferme sans concession d’enrôler tous les citoyens – Alléger et simplifier les conditions de l’enrôlement – Multiplier et diversifier les commissions techniques et de supervision – Accroître le matériel nécessaire (groupe électrogène, ordinateurs, internet) – Sanctionner et relever de leur fonction les agents responsables de blocage – Envisager des unités mobiles pour clore enfin le processus d’enrôlement.
E- Problèmes des Terres a- diagnostic La gestion du foncier agricole en particulier est source de conflits récurrents, soit entre propriétaires légitimes et ceux qui travaillent la terre, soit en raison des politiques de spoliation des paysans par l’Etat
b- Propositions de solution : – Restituer les terres spoliées des résidents et des déportés de retour – Mettre en œuvre une réforme foncière participative, uniforme sur toute l’étendue du territoire qui établit un équilibre entre droit de propriété et droits légitimes de ceux qui l’exploitent – Lutter contre la spéculation foncière et réformer le secteur des domaines pour limiter les attributions à double ou triple emplois de parcelles en milieu urbain.
II- ETAT DE DROIT ET DEMOCRATIE PLURALISTE
La crise de notre système politique est patente depuis le lancement officiel du « processus démocratique » en 1991 et ce malgré les efforts déployés notamment par l’opposition pour corriger ses dysfonctionnements et permettre d’édifier un véritable Etat de droit et une démocratie pluraliste solide.
A. L’Etat de droit
a. Diagnostic Les faiblesses structurelles de l’Etat de droit dans notre pays se traduisent notamment par : – une administration publique totalement inféodée et instrumentalisée par le régime politique en place notamment le parti présidentiel (nominations, avantages matériels et financiers, impunité, règlements de compte ciblés) – La permanence de pratiques abusives (détournement et abus de pouvoir, corruption) – L’intrusion de l’Armée dans le champ politique – La confusion des pouvoirs et la mise sous tutelle de la justice – La dévalorisation des principes fondamentaux et la disqualification des voies de recours indépendants et efficients face à l’arbitraire et aux injustices – La violation systématique des libertés fondamentales (liberté d’opinion, de presse, d’association, de réunion, de manifestations)
b. Propositions de solution – Instaurer un système de gestion et de redistribution des ressources (attributions foncières, licences de pêche, permis miniers) sur la base de la systématisation de la numérisation et l’anonymisation dans leur accès – Généraliser le système obligatoire de déclaration et de publication de patrimoine pour tout membre de la haute fonction publique et pour tout candidat à une élection démocratique, ainsi que leurs conjoints, parents directs et enfants. – Réviser les principales lois sur les libertés publiques et du code de procédure pénale notamment en matière de presse, de réunion, de voyage, de manifestations publiques, de cyber libertés, de protection des biens et des personnes ; et élaborer un code des libertés publiques avec des mécanismes juridictionnels de protection des libertés fondamentales comme les référés libertés et des structures spécifiques de protection de certaines libertés particulières (médiateurs et lanceurs d’alerte en matière de presse, de lutte contre les discriminations, d’esclavage, de tribalisme) – Mettre en œuvre un projet de réforme de la justice en cours spécialement les aspects concernant le conseil de la Magistrature, l’accès à la justice, l’exigence de traduction dans les langues nationales, l’amélioration des conditions de vie des membres du corps judiciaire, l’humanisation des établissements pénitenciers – imposer le respect du principe de la diversité dans toutes les administrations publiques en instaurant le principe suivant lequel toute haute fonction, tout département ministériel, toute administration et collectivité territoriale doit nécessairement être constituée par une équipe dirigée par un responsable principal issue d’une communauté et assisté par des adjoints appartenant à d’autres ensembles identitaires (sexe, ethnies, régions) – Retrait total des forces armées de la vie politique du pays
B. La démocratie pluraliste
1. Les Partis politiques
a. Diagnostic Le statut des partis, dès le départ, présentait de nombreuses défaillances. La plus importante était celle de leurs rapports avec le ministère de l’intérieur. Après bien des ajustements le statut avait pu permettre la constitution de nombreux partis sur la base d’une conception relativement libérale proche d’un régime déclaratif mais formulé d’une manière ambiguë. Aussi, l’opposition a toujours réclamé la levée de cette ambiguïté et la confirmation pure et simple du régime déclaratif. Mais récemment, le pouvoir s’est engagé dans une direction opposée en adoptant de manière unilatérale un régime liberticide des partis A cela s’ajoute le fait que le régime de financement des partis ne permet pas réellement une vie décente pour l’immense majorité d’entre eux, condamnés à végéter et finalement à disparaître sous l’emprise de la loi des quotas notamment. Il y a une véritable crise statutaire des partis.
b. Propositions de solution – Révision en profondeur de la nouvelle loi sur les partis politiques – Adoption d’un régime déclaratif pour la création des partis politiques – Amélioration substantielle des conditions du financement des partis politiques – interdiction formelle du nomadisme politique
2. Le système électoral
a- Diagnostic Le système électoral est la grande faiblesse de notre démocratie pluraliste. Ce système constitue une véritable machine destinée à rendre impossible toute alternance par les urnes. – Absence d’un véritable code électoral à la place des textes actuels épars, contradictoires les uns par rapport aux autres et peu fiables. – Découpage territorial déséquilibré et inégalitaire entre les régions, les électeurs – Mode de scrutin fortement majoritaire et favorable aux partis au pouvoir – Liste électorale non fiable occasionnant toutes sortes de tripatouillages – Système aberrant et anti démocratique de « parrainage » des candidatures – Dispositif de contrôle du matériel électoral en particulier informatique impossible – Marginalisation de l’opposition dans l’administration des bureaux de vote – Persistance des bureaux de vote fictifs – Exclusion de la plus grande partie de la diaspora du processus de vote (absence de bureaux de vote dans de nombreux pays) – Refus de la systématisation de la délivrance des PV des bureaux de vote – Persistance du vote militaire – Faiblesse du dispositif de participation des observateurs nationaux et internationaux – système de dépouillement des bulletins opaque – Institutions de contrôle électoral sous tutelle politico-administrative du pouvoir et de ses démembrements (CENI, Conseil Constitutionnel, Cour Suprême)
b. Propositions de solution – Élaboration d’un véritable code électoral consensuel comprenant tous les aspects et dimensions des processus électoraux standards – Audit de l’ensemble du système électoral (textes, fichier, découpage, vote) – Révision du statut de toutes les institutions et de tous les mécanismes de régulation et de contrôle électoral – Interdiction de l’enregistrement des électeurs à distance pour les non-résidents dans le cadre des élections locales (municipales, régionales, députation de circonscription) tout en permettant le vote pour les listes nationales des députés à toute personne inscrite sur la liste électorale quel que soit le lieu de résidence. – Suppression de la gestion du processus électoral par le ministère de l’intérieur dont les larges prérogatives actuelles sur le plan technique (programmes, systèmes informatiques, établissement des listes, gestion du matériel électoral) lui permettent d’avoir la maîtrise stratégique du processus électoral – Révision de la composition et du fonctionnement de la CENI pour lui accorder une réelle indépendance, en la dotant des moyens nécessaires pour gérer le processus électoral y compris la désignation de l’ensemble de son personnel central et local chargé de l’inscription des électeurs, de la distribution des cartes, de la sensibilisation et de la communication. – Révision du découpage des circonscriptions électorales – Révision et suppression de l’observatoire national actuel des élections – Découplage des élections municipales, régionales et élections législatives. – Retour du mode de scrutin de l’élection municipale à deux tours – Admission de la presse indépendante pendant le dépouillement afin de relayer en temps réel les résultats des votes
C. Les principales institutions de la République
a. Diagnostic L’une des sources majeures des faiblesses de la démocratie pluraliste et de l’Etat de droit est constituée par la configuration même des institutions de la république telle qu’établie par la constitution : – Concentration des pouvoirs en faveur de l’exécutif au détriment de l’assemblée nationale et du pouvoir judiciaire affaiblis et aux moyens dérisoires face à l’exécutif – Concentration des pouvoirs au sein de l’exécutif en faveur d’un président de la république omnipotent – Administration publique déresponsabilisée et instrumentalisée comme un simple levier aux mains du président de la république – Système institutionnel non représentatif de la diversité socio-culturelle du pays – Secteur judiciaire monocolore et monolinguistique inféodé à l’exécutif – Hiérarchie militaire et sécuritaire composée d’une seule communauté ethnique.
b. Propositions de solution – Rééquilibrer les rapports entre le président de la république et le premier ministre qui doit apparaître comme un vrai chef de gouvernement et non comme un simple commis du président – Soumettre toutes les nominations de la Haute fonction publique au débat parlementaire – Compléter et verrouiller la disposition d’interdiction de 3ème mandat par l’interdiction de candidature immédiate d’un proche direct du président sortant – Interdire que les titulaires des fonctions de Président de la république, premier ministre, président de l’assemblée nationale, président de la cour suprême et président du conseil constitutionnel appartiennent à la même communauté ethnolinguistique. La représentativité de toutes les communautés doit y être la règle – Marquer l’indépendance de la Justice – Réformer le secteur judiciaire de manière à refléter la diversité communautaire – Installer une hiérarchie sécuritaire et militaire qui reflète la diversité communautaire du pays. III- La gouvernance La gouvernance est le cœur de l’action d’un Etat qui veut assumer pleinement ses fonctions structurantes en tant qu’architecte du vivre-ensemble et du bien commun de sa population.
A. Corruption et népotisme a- Diagnostic :
La corruption, le népotisme et les détournements de fonds publics sont devenus des pratiques structurelles au sein de l’administration. Ils traduisent une logique d’appropriation privée de l’appareil d’État et ancrent une culture de prédation incompatible avec les exigences de transparence, de justice et d’intérêt général. Facteurs explicatifs : – Absence de critères objectifs et transparents dans le recrutement. – Système budgétaire opaque, déconnecté des résultats concrets. – Mécanismes de contrôle inefficaces et non indépendants. – Impunité persistante affaiblissant la crédibilité des institutions. – Marginalisation de l’éducation civique dans le système scolaire. – Emprise des tribus sur l’Etat
b- Propositions : – Codification de l’administration publique. – Promulgation d’une loi instituant un Code de l’administration publique. – Définition claire des profils de hauts postes. – Approbation parlementaire obligatoire pour certaines nominations. – Interdiction du recyclage des fonctionnaires sanctionnés. – Création d’une commission permanente d’évaluation des profils. – Réforme de la gestion budgétaire. – Adoption d’un budget-programme fondé sur des objectifs mesurables et des indicateurs de performance (inspiration : Maroc 2015, Sénégal 2020). – Renforcement de la culture civique. – Réintégration de l’éducation civique avec un coefficient significatif. – Pédagogie active : jeux de rôle, mini-projets citoyens. – Implication accrue de la société civile dans le contrôle social. – Limitation de l’hégémonie des tribus sur l’Etat par la suppression des rentes attribuées
B. Contrôle et transparence a- Diagnostic : Les dispositifs actuels de contrôle souffrent d’un manque d’indépendance, de moyens, et de portée réelle. Leur action reste symbolique. Constats – Commission anticorruption non indépendante – Cour des comptes sans autonomie et sous-dotée – Inspection générale d’État dépendante, sans mission préventive
b- Propositions : – Autonomiser les organes de contrôle – Doter la commission anticorruption d’un budget propre, d’un pouvoir de saisine directe de la justice et d’une autonomie fonctionnelle – Réformer la Cour des comptes – Rendre les modalités de nomination plus transparentes – Renforcer des effectifs et des prérogatives – Refonder l’Inspection générale d’État en lui donnant une indépendance d’action – Effectuer des missions régulières et préventives, produire des rapports publics consultables par le Parlement et les citoyens.
C. Redistribution et partage équitable des richesses a- Diagnostic : La redistribution reste ponctuelle, assistancielle et peu structurante. Les inégalités sociales et territoriales perdurent et se creusent encore plus.
b- Propositions : – Instaurer une redistribution fondée sur l’équité territoriale et sociale qui tient de la démographie et de la justice sociale – Investir dans les infrastructures de base (éducation, santé, logement, routes, énergie, barrages) – Réduire les disparités régionales – Instaurer une fiscalité progressive et solidaire.
D. Efficacité économique et transformation structurelle a- Diagnostic – L’économie reste extravertie, dépendante de l’exportation de matières premières – La création de valeur ajoutée et d’emplois durables est faible.
b- Propositions de solution – Élaborer une stratégie nationale de transformation industrielle. – Développer des chaînes de valeur. – Créer de filières industrielles porteuses et génératrices d’emplois
E. Décentralisation et développement local a- Diagnostic La décentralisation, amorcée depuis 1987, reste largement inachevée. Les collectivités locales souffrent de nombreuses faiblesses : – Faibles capacités institutionnelles et administratives. – Incompétence généralisée liée au manque de formation des élus et à l’absence de métiers territoriaux structurés. – Insuffisance des ressources financières. – Forte dépendance vis-à-vis du budget de l’État. – Faible autonomie fiscale et déséquilibres territoriaux marqués. – Nécessité de revoir le découpage administratif pour une meilleure cohérence économique. – Centralisation excessive du pouvoir. – Double tutelle des collectivités ralentissant leur action. – Problèmes de gouvernance locale : politisation, manque de transparence, clientélisme. – Inégalités régionales et sociales, marginalisation des zones rurales. – Enjeux sociopolitiques et sécuritaires : faibles capacités locales de prévention des conflits.
b- Propositions : – Réforme des textes de la décentralisation – Création de filières spécialisées pour les métiers territoriaux – Transfert effectif des compétences avec budgets correspondants – Élaboration d’une stratégie nationale de réduction des inégalités territoriales – Renforcement des capacités des élus et du personnel local – Instauration de mécanismes de redevabilité et de participation citoyenne
La réussite de la décentralisation est une condition essentielle de la cohésion nationale, de la stabilité démocratique et du développement équilibré du pays
F. Politique environnementale a- Diagnostic : La dégradation environnementale affecte la sécurité alimentaire, la santé publique et la stabilité sociale. Enjeux critiques : – Avancée du désert – Dégradation des ressources en eau – Surexploitation et pollution marines – Urbanisation sauvage, déforestation – Faiblesse des mécanismes de contrôle
b- Propositions : – Gouvernance environnementale renforcée – Création d’une Autorité nationale indépendante pour l’environnement et le climat – Mise en place d’une plateforme de coordination intersectorielle – Formation et professionnalisation – Création d’une École nationale de l’environnement et de la transition écologique – Renforcement des capacités de contrôle – Recrutement et équipement d’une police de l’environnement professionnelle -Décentralisation de l’action environnementale via les conseils régionaux de l’environnement
IV- Diaspora et Emigration
A. Une diaspora dynamique
a- Diagnostic Une diaspora très importante et dynamique mais ignorée. En 2023, les transferts de fonds ont représenté près de 70 millions USD, soit 0,57 % du PIB, selon la Banque mondiale. Pourtant, la diaspora ne bénéficie d’aucune représentation politique directe ni de mécanisme structuré d’influence sur les décisions nationales. Elle est souvent sollicitée uniquement pour les collectes de fonds.
b- Propositions de solution – Participation politique de la diaspora : Accorder le droit de vote à distance (électronique ou consulaire) et Réserver 02 à 04 sièges à la diaspora à l’Assemblée nationale – Création d’un Haut Conseil de la diaspora : Organe élu par les Mauritaniens de l’extérieur. Statut autonome avec droit de proposition législative consultative. – Volet Diplomatique pour les Mauritaniens à l’étranger : Garantir aux Mauritaniens vivant à l’étranger une présence diplomatique de proximité, protectrice et efficace. Création et multiplication de consulats mauritaniens dans les grandes villes où vivent des milliers de Mauritaniens souvent éloignés de toute représentation officielle – Mise en place d’un fonds d’urgence pour les Mauritaniens à l’étranger – Accompagnement des étudiants et travailleurs à l’étranger – Valorisation des compétences et des talents de la diaspora – Lancement d’un programme « Mauritaniens d’excellence à l’étranger » – Création de Banque de la diaspora
B. Une émigration accélérée
a- Diagnostic – Une jeunesse abandonnée : 23,7 % des jeunes de 15 à 24 ans sont au chômage, dont près d’un tiers de jeunes femmes (ONS, 2023). Les politiques de l’emploi sont inopérantes : pistons et clientélisme remplacent la compétence. – Un enseignement déconnecté des réalités économiques : les filières professionnelles sont dévalorisées. – La jeunesse est exclue du jeu politique par un verrouillage institutionnel, et les jeunes rapatriés font face à un accueil inexistant.
b- Propositions de solution – Lutte contre l’émigration clandestine : création de milliers d’emplois sur 5 ans – Déploiement de formations techniques dans les zones marginalisées – Création d’un Fonds national pour la jeunesse marginalisée, piloté par le Ministère de l’Emploi, l’ANAPEJ, les collectivités locales et cofinancé par des bailleurs
V. Autres axes
Concomitamment à l’approfondissement des grands thèmes les axes ci-après feront l’objet d’ateliers
A. Secteur judiciaire B. Secteur Education C. Secteur Santé D. Secteur Economie E. Secteur Défense et sécurité
MEMO DIRECTIF
Les thèmes devant faire l’objet de commissions spécialisées (composées d’experts mis à disposition par les membres signataires de la feuille de route de l’opposition) devant approfondir le sujet pour être bien armé lors du dialogue national :
1. La forme constitutionnelle de la république et séparation de pouvoirs 2. Le clivage politique et asymétrie de la dichotomie opposition-majorité 3. L’esclavage et ses séquelles 4. L’exclusion et les discriminations 5. Le passif humanitaire 6. Le problème des terres 7. Le statut des partis politiques 8. Le système électoral 9. La corruption et le népotisme 10. La redistribution et le partage équitable des richesses 11. La décentralisation et le développement local 12. La diaspora et l’émigration
Modèle de plan de présentation du thème par la commission spécialisée :
1. Rappel de l’importance politique du thème 2. Présentation des lois et des règlements régissant le thème 3. Une présentation détaillée de nos propositions sur la base de celles avancées dans la plateforme validée par les signataires
NB : faire des propositions simples, claires et applicables immédiatement Chaque commission sera présidée par un ou deux signataires de la plateforme »
Le Calame — Le Forum des Organisations Nationales de Droits Humains en Mauritanie (FONADH) a rendu publique une déclaration dans laquelle il dit suivre, avec attention, les démarches engagées par l’État mauritanien visant à résoudre la question du passif humanitaire, issue des graves violations des droits humains ayant marqué l’histoire récente du pays.
Tout en reconnaissant les efforts entrepris par les autorités pour indemniser les victimes, le FONADH estime que ces mesures ne sauraient être efficaces ni durables, sans l’inscription de ce processus dans un cadre global de justice transitionnelle.
Une démarche qui, selon le Forum, doit garantir la vérité, la reconnaissance officielle des souffrances, le devoir de mémoire et des réparations justes, en vue d’une réconciliation nationale authentique.
Dans sa déclaration, le FONADH relève que la société mauritanienne demeure divisée sur la question : si certaines victimes souhaitent une indemnisation immédiate, d’autres rejettent toute compensation en l’absence d’un processus préalable de vérité et de justice permettant d’établir les responsabilités.
Le Forum souligne qu’« il est impossible de bâtir une Mauritanie solide, juste et durable sur la base du silence, du mensonge ou de l’oubli ». Il insiste sur le fait que la vérité constitue la première étape indispensable à toute réconciliation réelle et définitive, et que la cohésion nationale ne peut se construire sans la reconnaissance de la dignité des victimes.
Le FONADH appelle ainsi l’État à engager un dialogue inclusif, impliquant toutes les parties concernées, notamment les victimes ; à assurer une communication transparente sur le processus en cours et à mettre en place un mécanisme indépendant, crédible et clairement défini de justice transitionnelle, avant toute décision finale liée aux indemnisations.
La déclaration fait également référence au drame d’Inal, où vingt-huit soldats mauritaniens avaient été pendus en 1991 ; rappelant ainsi que la célébration de l’Indépendance ne saurait s’accompagner de l’oubli de ces événements tragiques. Pour le Forum, seule une confrontation courageuse avec le passé permettra à la Mauritanie de se réconcilier avec elle-même.
Enfin, le FONADH invite les autorités à s’inspirer des expériences du Maroc et de l’Afrique du Sud en matière de justice transitionnelle. Il réaffirme sa disponibilité à contribuer activement à tout processus visant la vérité, la réparation et la réconciliation nationale, pour une Mauritanie unie, respectueuse des droits humains et tournée vers un avenir apaisé.
SENALIOUNE – La commission technique de l’Assemblée générale des mouvements et partis démocratiques d’opposition s’est réunie, ce samedi 06 décembre au siège du parti mauritanien en avant, afin de valider la plateforme politique qui servira de base à sa participation au dialogue national annoncé en Mauritanie.
Cette réunion marque une étape décisive dans la préparation de l’opposition, qui entend présenter une vision cohérente et unifiée face aux enjeux nationaux.
Selon des sources au sein de l’Assemblée générale, la commission a passé en revue les propositions soumises par les différents partis et mouvements, avant de dégager un document final intégrant les priorités communes.
Parmi les thèmes abordés figurent la gouvernance démocratique, la lutte contre la corruption, l’indépendance de la justice, le renforcement des libertés publiques, ainsi que les questions économiques, sociales et territoriales.
La plateforme validée par la commission sera prochainement présentée aux dirigeants des partis concernés, avant d’être officiellement soumise au président Mohamed Ould Ghazouani qui a réaffirmé, lors de son discours du 28 novembre, sa volonté d’organiser un dialogue national « qui n’exclut ni personne ni aucun sujet ».
L’opposition estime que ce dialogue, s’il est correctement encadré, peut constituer une opportunité pour répondre aux attentes citoyennes et consolider la stabilité politique du pays. Elle insiste toutefois sur la nécessité de garantir des conditions transparentes et équitables pour assurer la réussite du processus.
Rim Sport — Le président de la Fédération mauritanienne de football (FFRIM), Ahmed Ould Yahya, a publié ce week-end un long communiqué sur sa page Facebook pour répondre à une série de publications diffusées récemment sur les réseaux sociaux et attribuées à un blogueur mauritanien vivant aux États-Unis. Des contenus qu’il qualifie de « mensongers » et d’« attaques ciblées contre [sa] dignité et [sa] vie privée ».
Dans son texte, Ould Yahya affirme que, par principe, il ne commente jamais ce qui circule à son sujet, qu’il s’agisse d’informations exactes ou erronées, estimant que « le respect des opinions des citoyens et leur liberté de critiquer une personnalité publique » fait partie du jeu démocratique.
Cependant, dit-il, « la multiplication récente des inventions et des accusations fabriquées » l’a obligé à sortir de son silence.
« Des allégations totalement infondées »
Le président de la FFRIM réfute catégoriquement les affirmations visant à porter atteinte à son image.
« Tous ceux qui me connaissent savent que je suis très éloigné de ce que certains cherchent à me coller », écrit-il, évoquant une vie personnelle fondée sur « l’engagement religieux, social et moral, la stabilité et la droiture ».
Il met au défi les auteurs de ces publications :
« J’appelle quiconque propage ces mensonges à apporter la moindre preuve à l’appui de ce qu’il avance. »
Pressions extérieures et respect pour sa famille
Ahmed Ould Yahya évoque par ailleurs « l’implication de certaines parties » qu’il accuse d’instrumentaliser des individus établis à l’étranger pour l’attaquer « de manière ignoble » et pour des « objectifs malveillants ».
Il souligne qu’il n’aurait accordé aucune attention à ces contenus « n’eût été le respect que je dois aux sentiments de ma famille et de mes enfants ».
Annonce de poursuites judiciaires
Dans la dernière partie de son communiqué, le dirigeant sportif annonce son intention d’engager des actions en justice :
« Je m’engage à poursuivre rigoureusement devant les tribunaux ceux qui sont derrière la diffusion de ces allégations, ainsi que ceux qui les encouragent depuis l’ombre, qu’ils soient à l’intérieur ou à l’extérieur du pays. »
Avec ce démenti public, Ahmed Ould Yahya entend clore la polémique et réaffirme sa volonté de se concentrer sur ses responsabilités à la tête de la Fédération mauritanienne de football.
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