—La tradition clientéliste de l’espace politique dans nos communautés a toujours fonctionné avec de barons et parrains locaux. Ces pontes assurent liens et cooptation entre le parti-Etat et l’administration publique d’une manière globale. Ils ne tirent pas leur légitimité d’un élan éveillé et populaire mais plutôt d’une assise sociologique (référence élite communautaire, clans, mercenaires sociaux et politiques….). Et… ils veillent énormément sur la gamelle positionnelle avec zèle et extrémisme. Quiconque comptant les détrôner sur « leurs terres » s’expose à une bagarre certaine et une sourde aversion. Rien de grave d’inattendu d’ailleurs… « toute menace sur un corps animé et son milieu vital… provoque naturellement une réaction de sa part… » hein !
Les fers sont souvent chauds et clashants dans l’environnement concerné chez les négro-mauritaniens et moins exposés chez les arabo-berbères. Peut-être chez les premiers, le gâteau est moins volumineux et diversifié comme pourrait l’être chez les seconds.
Tant que nos référents traditionnels (régimes coutumiers et tribaux) restent assignés et vassalisés comme de « grands électeurs » acquis d’office au camp politique de tout locataire du palais ocre de Nouakchott, les intermédiaires et mercenaires politiciens tiendront toujours du service. Ce service qui n’est pas toujours aminé pour/par l’intérêt général. Népotisme social est en roue libre… seul le larbinisme paie.
Un rappel encore : allons vérifier de près chez « tonton » #myceni_results les résultats électoraux dans nos différences localités et circonscriptions lors du scrutin de 2023 (municipal, législatif et régional). Certaines données nous aident à voyager du virtuel grossissant vers du réel têtu qui nous regarde sans pitié. De nos jours, nos ressorts sociaux et communautaires ne sont pas de nature assez compatibles avec l’ordre démocratique et républicain au sens rigoureux du terme. D’aucuns ne croient pas encore à l’égalité citoyenne comme disposition cardinale dans nos affaires publiques intra-communautaires, inter-communautaires et nationales. Par conséquent un certain activisme politique et droit-de-l’hommiste sans oser un diagnostic disruptif en nous-mêmes (au sein de nos communautés et compositions sociales) peut être logé dans la case « faire-semblant-nisme » qui ne fait que perpétuer finalement le statu quo avec des acteurs qui se relaient.
📷 Octobre 2021 – Ici un pays ouest-africain | Avec un frère et camarade droit-de-l’hommiste M. Gaye Tene Traoré
Votre réflexion sur la nature de l’État mauritanien a le mérite de poser clairement une question fondamentale : celle de notre rapport à l’identité nationale, à la fois héritée et construite. J’y vois une invitation au débat intellectuel, que je souhaite prolonger en apportant quelques précisions historiques et analytiques, dans un esprit de dialogue critique. 1. La genèse de l’État mauritanien : un équilibre voulu, non subiIl est inexact de considérer que les pères fondateurs de la Mauritanie auraient voulu ériger un État strictement « arabe ». Les archives des débats de l’Assemblée constituante (1958-1960) et les correspondances diplomatiques de Mokhtar Ould Daddah montrent une vision d’un État arabo-africain, dont la cohérence devait précisément découler de la synthèse de ses composantes. Dans son discours d’ouverture du 28 novembre 1960, Ould Daddah affirmait : « La Mauritanie est à la fois arabe et africaine, et c’est cette double appartenance qui fonde sa personnalité ». L’intention originelle n’était donc pas l’exclusion d’une composante, mais l’intégration harmonieuse de toutes. 2. Le contrat social mauritanien : une inclusion inachevéeLes premières tensions (1966, 1979, 1989) ne sauraient être réduites à un refus des Négro-Mauritaniens de « s’intégrer dans un État arabe ». Elles résultent plutôt d’une crise de la citoyenneté (cf. travaux de L. Diagana, Identité et nation en Mauritanie, 2012), c’est-à-dire d’un écart grandissant entre le discours unitaire de l’État et les pratiques discriminatoires dans l’administration, l’armée et l’éducation. La loi de 1966 sur la réforme linguistique, imposant l’arabe comme unique langue d’enseignement au secondaire, fut perçue par une partie du pays comme une tentative d’effacement culturel. Ce n’est pas la demande d’arabité en soi qui fut contestée, mais l’uniformisation imposée au détriment de la diversité effective de la nation. 3. L’illusion du « modèle unique » : la Mauritanie face à ses voisins. Comparer la Mauritanie au Sénégal ou au Mali, comme vous le faites, est instructif mais limité.
Ces pays n’ont pas la même configuration culturelle : ni le Sénégal, ni le Mali n’ont à articuler une dualité civilisatrice entre l’Afrique noire soudano-sahélienne et le Maghreb arabo-berbère. L’unité mauritanienne ne peut donc être fondée sur le modèle jacobin d’un État-nation homogène. Elle doit, au contraire, développer un modèle original, respectueux de la pluralité linguistique et historique de ses fondements — comme le suggère Cheikh Saad Bouh Kamara : « La nation mauritanienne est neuve non parce qu’elle est récente, mais parce qu’elle cherche encore à dire ses deux vérités dans la même langue » (L’Afrique des identités plurielles, 1999) De la binationalité à la citoyenneté partagée Parler d’« État binational » me semble comporter un risque conceptuel.
Le concept de binationalité constitutionnelle signifie l’existence de deux peuples souverains cohabitants dans un seul cadre étatique (comme en Bosnie-Herzégovine après Dayton). Or la Mauritanie n’a jamais été conçue ainsi. L’enjeu n’est pas de codifier deux nations, mais de reconstruire la citoyenneté sur une base inclusive — reconnaître la pluralité sans fragmenter le corps politique.
C’est le sens des propositions récentes sur la refondation du récit national : intégration des langues nationales dans l’enseignement, revalorisation symbolique des cultures négro-africaines, et justice mémorielle pour les événements de 89-91.5. Pour une refondation symbolique, non une rupture juridique.
La solution, selon moi, ne passe ni par le statu quo, ni par la logique binaire du référendum. Elle suppose une refondation symbolique du contrat social :
Constitutionnelle, en reconnaissant explicitement la double appartenance arabo-africaine de l’État sans la réduire à une dichotomie ethnique. Éducative, en valorisant la pluralité linguistique dans les programmes scolaires.
Institutionnelle, en garantissant l’équité réelle dans la représentation politique et l’accès aux opportunités publiques.
La Mauritanie n’a pas besoin d’être un État binational pour être juste — elle a besoin d’être un État équitable, conscient de ses deux héritages constitutifs.
Après avoir publié deux articles de clarification pour se dédouaner de son implication dans les événements du Fort de Oualata, M. Ghali Soufi adopte une stratégie de diversion qui interroge. Ce procédé a pour effet de détourner l’opinion sur les enjeux réels, se prêtant ainsi à une forme de gymnastique intellectuelle plus que fourbe. Il serait utile que M. Soufi édifie l’opinion davantage sur son rôle dans cette période sombre des années de braise. Toutefois, il serait opportun d’examiner son approche puisqu’il veut recentrer le débat sur « la crise identitaire soninké », mettant ainsi l’accent sur une supposée fracture entre les valeurs ancestrales et les aspirations contemporaines, sans jamais préciser les faits qui motivent cette analyse simpliste, ni le contexte des revendications concrètes portées par ceux qu’il qualifie d’une part de « rebelles » et d’autre, « d’agneaux dociles ». La question qui se pose, c’est de savoir, si M. Ghali Soufi vise uniquement à déplacer le débat ou S’il est tout simplement ‘’esclavagiste’’ ? Par ce qu’on s’interroge sur la portée de cette sortie publique notamment lorsqu’il aborde la crise dans la communauté soninké sous l’angle identitaire et relate par la suite un différend entre « nobles et anciens esclaves ». Par cet article : https://www.facebook.com/ghali.soufi.7, cherchez- vous véritablement à manipuler l’opinion sur la réalité de ce cancer de la féodalité ou encore à masquer les causes profondes de cette dissension ? Ces interrogations invitent à dépasser les postures loufoques et à privilégier la rigueur intellectuelle dans l’analyse des faits sur ces mutations sociales à l’œuvre dans notre communauté. Il serait donc intéressant que M. Soufi explicite davantage sa position et sa connaissance du contexte toulelois dans cette crise de la communauté soninké. Dès 2010 voire même bien avant, les membres d’ASEPT (Association pour la Solidarité, l’éveil, le progrès de Toulel) se sont illustrés par leur engagement abolitionniste dans notre organisation villageoise de la diaspora. Donc ce travail a été amorcé bien avant l’épisode de la « Khotba » datant 2018. Dans la même logique, le mouvement GANBANAAXU (Égalité) est quant à lui, apparu en 2016 donc 2 ans avant cette ‘‘khotba’’, qui a galvanisé la communauté. C’est un concept porteur d’une philosophie sociale et humaniste qui s’articule autour de l’Egalite et la Dignité en droits et devoirs. En effet c’est une plate-forme transnationale, regroupant plusieurs villages. A travers ses campagnes de sensibilisation, GANBANAAXU secoue amèrement les consciences et les certitudes des adeptes du schéma sociétal classique : l’ordre féodal. Pour enfin libérer la voie à une citoyenneté plus juste et inclusive et non se contenter à de simples rôles subalternes dans la société. Pour autant, cela n’a rien à voir avec les événements de Toulel ni le sermon en question. Il est nécessaire de rappeler les qualificatifs que vous avez utilisés, sont loin d’être anodins. Puisque vous faites usage de la même sémantique que ce prêche évoqué. Pour votre grade, la stigmatisation systématique et les préjugés n’ont jamais fait office de vérité. Tantôt « rebelles, tantôt, anciens esclaves, tantôt d’agneaux dociles ». Sachez que par une telle posture, vous contribuez à raviver des tensions latentes, évoquant l’odieuse « khotba » du 26 janvier 2018 comme référence, cela ne fait que nourrir les amalgames. Vouloir restaurer la dignité comme une valeur fondamentale dans la société, ne signifie pas un rejet de l’identité en soi, ou de la tradition. Cela s’inscrit plutôt dans une logique d’épuration de certaines traditions obsolètes et anachroniques, à savoir les déterminismes sociaux. Cette lecture est tellement simpliste qu’il banalise la teneur et le ton virulent des propos de ce prêcheur que M. Ghali Soufi relaie, sont perçus comme stigmatisant par toute une famille de ce village. Il aurait été plus judicieux de vous renseigner sur le contexte pour comprendre les véritables raisons de ce sermon incendiaire. Cette crise dans la société soninké est donc le reflet d’une société sclérosée qui refuse/réfute toute velléité de réforme. Dès lors, vous comprenez que ce n’est pas qu’une crise d’identité, mais une volonté assumée d’abolir ces pratiques héritées du système de castes et de réparer des injustices sociales profondes. L’esclavage par ascendance, ce système hiérarchique qui gangrène le milieu soninké, démasqué par l’élan abolitionniste arrimé aux textes fondamentaux de nos Etats. C’est qui dérange et réveille l’égo toxique dudit imam s’il en est un, avec tous ses semblables. C’est-ce qui a suscité cet élan de solidarité de l’ordre féodal au village. Se mettant en rangs serrés derrière l’imam au point de refuser cette réunion demandée. Tous les moyens étaient bons pour que l’appel pacifique à des réformes plus justes et équitables dans la communauté, nous vaut l’opprobre, qu’on soit ainsi sali, vilipendé, diffamé dans une khotba. Dont ce prédicateur apologiste profite depuis sa chaire, convoquant des références coraniques et hadiths prophétiques interprétant à sa ‘‘sauce’’ pour « indexer la toxicité de la vantardise par ascendance et le mépris héréditaire appelé « Laada » (coutume). Ce Laada soninké qui fait office de constitution sociale intracommunautaire, défiant à la fois la Loi du pays et la profonde philosophie humaniste prônée par La Religion. Les préjugés sociaux dont il a fait référence, sont également ces coutumes suprématistes et discriminantes, véhiculées socialement par le LAADALENMAXU (tradition) soninké. Un mécanisme Complexe, d’apparence inoffensif alors qu’il constitue le nœud de tous les symboles discursifs et comportementaux de l’esclavage par ascendance et du système des castes. Donc c’est plutôt une divergence de principe et non un affrontement entre tradition et modernité. Les traditions constituent certes un héritage immatériel précieux pour la cohésion d’un groupe, mais elles sont aussi appelées à évoluer pour toute société qui se veut viable. Certaines pratiques disparaissent, d’autres se transforment ou sont réformées pour s’adapter aux réalités. La tradition et la modernité ne sont pas des concepts antagonistes, mais des réalités qui coexistent et s’entremêlent à travers nos actes de la vie quotidienne. Votre pamphlet aurait dû s’inscrire dans la logique de promotion de valeurs républicaines, dans un élan progressiste et salutaire comme l’avait martelé le Président de la République lors de son discours de OUADANE : https://ecrit-ose.blog/2021/12/12/%E2%9C%93le-president-de-la-republique-letat-continuera-a-preserver-lunite-nationale-la-dignite-la-liberte-et-legalite-de-tous-les-citoyens-quel-quen-soit-le-pri/ Au lieu de s’arrêter à des considérations superficielles, aux discours de façade, aux simplifications commodes, il serait pertinent de reconnaître la complexité de la situation et engager une réflexion profonde sur nos réalités sociales. Contrairement à votre posture, qui ne peut se résumer à des concepts abstraits. Pour que chaque voix compte dans la société, même discordante, on se doit de bâtir une société juste avec des solutions concrètes et partagées. Nous pensons que promouvoir l’égalité et la dignité entre tous les membres de la communauté doit être l’engagement premier de tout citoyen honnête et responsable. Comme l’a rappelé le Président de la République lors de sa visite N’Beikit Lahouach dans le département de Dhar « l’appartenance nationale doit primer et précéder sur toutes les autres appartenances ». Au-delà des débats internes à la communauté soninké, le passif humanitaire mauritanien demeure aussi un enjeu majeur pour nous. Un drame national ayant frappé toutes les composantes du pays, y compris Toulel, endeuillé par la perte de deux de ses fils. En mêlant cet héritage douloureux à ses analyses ambiguës et maladroites, M. Ghali Soufi ne fait qu’ajouter de la confusion là où la clarté, la mémoire et la vérité s’imposent. Pour conclure, les enjeux soulevés par le poids des traditions et les dynamiques de réforme sociale qui s’imposent, tout comme le passif humanitaire, invitent à une réflexion partagée et à un dialogue ouvert, responsable et sincère plutôt que de s’enfermer dans des polémiques stériles. La fuite en avant et les diversions ne peuvent régler une crise aussi profonde. Il s’agit de reconnaître la complexité des situations, de valoriser les initiatives positives et d’œuvrer ensemble à la construction d’une société plus juste et apaisée. C’est dans cet esprit que chaque acteur, y compris M. Ghali Soufi, peut contribuer à la réparation des injustices dans le respect de la mémoire collective, du triomphe de la vérité.
APPEL CONTRE LA CRIMINALISATION DES LANCEURS D’ALERTE ET LA NORMALISATION DE L’IMPUNITÉ EN MAURITANIE .
En Mauritanie, l’arbitraire et l’impunité ne se cachent plus : ils s’affichent s’assument et s’inscrivent dans l’institutionnel. Alors que les prisonniers d’hier portent toujours, à l’échine et sur les muqueuses, les traces de la torture du Jaguar et les sévices du piment, ultimes outils de l’humiliation d’État, leurs camarades et enfants, héritiers de la lutte ou passeurs, se retrouvent devant les tribunaux, au grief d’avoir dénoncé la brutalité et le mépris, reçus, en héritage. Ainsi, à titre d’illustration, nous citons l’emprisonnement récent de Dieynaba N’diom, Baalal Sall, Moctar Keita, Mariame Bocar Sy, Moctar Diaw, Abdallah Ould Mohamed Mahmoud, Moussa Thiam, Kaaw Lô, Jemila Ahmed, Hawa Diallo, Moussa Soumaré, Moctar Gourmo N’diaye (Bayal), Boudalaye Diouma Sy…Arrêtés puis relâchés, certains d’entre eux sont mis sous contrôle judiciaire et d’autres à la disposition des magistrats. Pour leur part, Demba Sall et Docteur Ba furent placés en détention préventive et expédiés, sans forme procès, à la prison d´Aleg. Les activistes passionnés de la dignité de la personne, Youssouph Kamara et Mohamed Lemine Seck, dont retenus, depuis des mois, à Nouakchott. Tous expient, ainsi, le triple « crime » de donner une voix à la vérité, refuser l’effacement de la mémoire et rappeler que les droits universels de l’individu ne relèvent pas du champ de la faveur. A ce titre, ils ne sauraient se prêter à une transaction ponctuelle où les victimes s’en tiennent aux réquisitions du statu quo, qui devient, alors, l’expression figée de l’injustice.
Hier et aujourd’hui, les tortionnaires profitent de la liberté que confère le sentiment de la toute-puissance, bien au-dessus des usages tolérables. Par-delà le principe de l’équivalence des vies dont la dignité de l’espèce humaine tire sa substance au fil des siècles, eux bénéficient d’une exception et d’une immunité en totale rupture d’avec l’attachement affiché à la République islamique. D’aucuns vont à la retraite, sous les honneurs de la patrie reconnaissante. D’autres occupent encore des postes dans les forces de défense et de sécurité, l’administration, s’ils ne parviennent à se faire élire députés. Nombreux envahissent les cérémonies officielles et prisent les insignes. Ils sont décorés, protégés, célébrés, comme si l’affliction par eux advenue mérite la récompense d’un service rendu à la communauté de destin.
Cette logique d’impunité s’étend également à l’immense misère, faites aux femmes, de siècle en siècle. A défaut de lois pertinentes, les auteurs de viols, d’agressions sexuelles et de violences liée au genre échappent majoritairement à la sanction d’une société très patriarcale et plutôt viriliste. Le silence imposé à leurs ardentes revendications d’autonomie établit, de facto, comme norme tacite, le silence sur les souffrances infligées à la moitié de la population. Nous rejetons la logique perverse de l’inversion des valeurs et n’admettons que l’Etat mauritanien transforme les victimes en suspects. Oui, une société qui soustrait ses tortionnaires au devoir de rendre des comptes, se condamne elle-même à répéter l’horreur. Nous l’affirmons, haut et fort, la quête de vérité n’est pas une infraction, mais davantage un impératif moral. En revanche, sa pénalisation expose, l’ensemble des Mauritaniens, au risque mortel d’un asservissement générateur d’acrimonie puis carburant inflammable de la révolte.
Aussi, soutenons-nous pleinement les militants persécutés et exigeons leur libération, sans délai ni condition. Nous adressons, à l’opinion publique, y compris ses segments communautaires, une exhortation à ne pas céder au découragement ni entériner la lassitude. Nous appelons toutes les forces démocratiques, les organisations de promotion des droits humains, les rescapés, les familles endeuillées et les citoyens épris de justice à se mobiliser et congédier la peur, documenter, témoigner, publier, manifester, dire leur indignation, en public, aussi bien sur le plan national qu’international et tendre la main à la solidarité de l’Étranger.
Un pays qui protège ses tortionnaires se condamne à revivre l´horreur. Un pays qui écoute ses lanceurs d´alerte, ses fils et filles dignes et justes, ouvre enfin la voie à la vérité et à la réconciliation. La Mauritanie ne pourra jamais se reconstruire selon le pari de l’oubli et la spéculation sur l’épuisement des Justes. À défaut d’équité et de transparence, sa réconciliation ne dépasserait, dès lors, le stade du faux-semblant, exutoire à la culpabilité honteuse, derrière quoi prospère le ressentiment et bout l’impatience légitime. Rebâtir une Mauritanie réconciliée, sûre et confiante en son avenir exige du courage moral, de la vigilance citoyenne et beaucoup de participation à l’entreprise du relèvement. Il n’y aura d’unité durable et de paix solide, sans vérité, égalité et engagement à consacrer l’inviolabilité du corps et la sacralité de la vie.
8- Ibrahima Mifo Sow-Professeur et homme politique -Cincinnati-USA.
9- Kaaw Touré -Ingénieur en planification économique et homme politique-Stockholm-Suède.
10- Mamadou Sidi Ba -Technicien supérieur en Santé et homme politique -Jackssonville-FLorida-USA.
11-Pr Oumar Moussa Ba-Professeur -Rouen-France.
12- Fara Ba-Professeur et président du collectif des rescapés, amnistiés, détenus politiques civils torturés (Cradpocit)
13- Bakary Tandia- Co-Founder, The Abolition Institute- New York city- USA.
14- Djeynaba N’diom -Sociologue et féministe- Nouakchott-Mauritanie.
15- Ousmane Abdoul Sarr -Président de l’Avomm -Militant des droits de l´homme, Mantes la ville, France.
16- Dr Alassane Dia-professeur d’université et président de Tpmn- Nouakchott-Mauritanie.
17- Dr Mamadou Kalidou Ba-professeur d’université -Essayiste, Écrivain-Nouakchott-Mauritanie.
18- Dr Cheikhna Wagué-Maitre de Conférence Titulaire en Histoire Moderne et Contemporaine et Coordinateur du Master en Sciences Historiques à l’Université Assane de Ziguinchor-Sénégal.
19- Aissata Niang dite Thilo- Collectif des veuves -New York city- USA.
20- Dr Mamadou Moussa Diaw -Médecin et Écrivain-Activiste des droits de l´homme -Thiès-Sénégal.
21- BABE Moulaye El Hassene- Activiste pour les droits de l´homme-Bordeaux-France.
22- Abdel Nasser Ould Beibe -Doctorant, activiste opposant et blogueur.
23- Adama Amadou Sow -Lead financial crimes investigator, MBA en finances, activiste des droits de l´homme -Pickerington- Ohio-USA.
24- Ibrahima Diallo dit Babayel- Enseignant, Rambouillet, France.
25- Mariame Kane- Activiste des droits humains- Paris-France.
26- Sy Boubacar – Mediateur social-Médiathèque- Paris-France.
27- Koundou Soumaré -Blogueur et militant des droits humains- Paris-France.
28- Boulaye Diakité – Socioanthropologue- Sartrouville- France.
29- Abass Diagana- Militant des droits humains- Nouakchott-Mauritanie.
30- Salka Hmeida- Activiste des droits de l´homme- Nouakchott-Mauritanie.
31- Houraye Boye dite Souzy– Activiste des droits humains- Paris-France..
32- Houleye Thiam-Activiste des droits humains- Columbus-Ohio- USA
33- Aissata Sidiki Ba- Activiste des droits humains- La Courneuve, France.
34- Cheikh Ahmadou Tidiane Dieng- Militant des FPC- Villeneuve le roi- France.
35- Ibrahima Wélé- Activiste des droits humains- Paris-France.
36- Sy Mamadou – Activiste des droits humains et blogueur- Paris-France.
37-Dr Hamdou Rabbi Sy-Philosophe- Paris-France.
38- Macky Ball- Activiste des droits humains- Nouakchott-Mauritanie.
39- Abou Hamidou Sy- Militant politique- Tampa-Florida- USA
40- Mohamed Abdoul Sow- Militant politique- Paris- France.
41- Dr Karim Gueye-Docteur en recherche et exploitation minière, spécialisé dans la levée géologique, recherche et exploitation- Département de l´insertion des migrants dans la région de Basse Normandie- Caen- France.
42- Amadou Ba- Militant des droits humains- Nouakchott-Mauritanie.
43- Mamoudou Baidy Gaye-Journaliste- militant des droits de l´homme, membre de l’association de la maison des journalistes, Paris- France.
44- Abdoul Aziz Dem- Journaliste- Observateur politique engagé pour la transparence et l’inclusion- Rouen-France.
45- Seidou Deme-Militant des droits de l’homme- Childress Lane Charlotte NC-USA.
46- Hamada Ould Cheikh -Activiste des droits de l’homme- Nouakchott- Mauritanie.
48- Bocar Oumar BA – Anthropologue Sociologue et homme politique- Strasbourg- France.
49- Mahamadou Sy-Écrivain (l´auteur de l’Enfer d’Inal) – Paris- France.
50- Colonel Sidi Bilal Sidi -Militant des droits humains et abolitionniste-Nouakchott-Mauritanie.
51- Abou Sarr collectif Inal- Militant des droits humains- Paris-France.
52- Kane Alhousseinou-Activiste des droits de l’homme- La Courneuve-France.
53- Saidou Abdoulaye Ba -Écrivain – Nouakchott- Mauritanie.
54- Amadou Seck -Homme de médias- Nouakchott- Mauritanie.
55- Abdoul Aziz Kane- Activiste des droits de l´homme- Nouakchott-Mauritanie.
56- Hashim Diacko- Activiste des droits de l´homme- Nouakchott-Mauritanie.
—Le député mauritanien M. Biram Dah Abeid, leader abolitionniste du mouvement IRA-Mauritanie et ex candidat aux 3 dernières élections présidentielles en Mauritanie (arrivé deuxième en 2014, 2019 et 2024) a écrit un post sur sa page Facebook ce mardi 9 décembre 2025. La substance de son propos tient lieu à la fois d’une réaction-commentaire et d’une prise d’acte concernant la plateforme de dialogue proposée par l’opposition qui a été publiée récemment sur les réseaux digitaux. Ainsi, il a écrit : « J’ai lu avec attention la plateforme de dialogue proposée par mes collègues des partis et mouvements d’opposition de Mauritanie. La force, la pertinence, la justesse et la représentativité du document est sans appel. À ce stade, tout dépend de la sincérité du chef de l’Etat; s’il répond favorablement et de manière pratique à leurs demandes, l’opposition sceptique sera acquise. »https://www.facebook.com/share/p/1AD1m47jxF/
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Ci-après la copie de la publication de la plateforme lue sur Facebook :
« Plateforme de l’Opposition
DIALOGUE NATIONAL 2025 Sommaire
I. Unité nationale et cohésion sociale A. L’esclavage et ses séquelles B. L’exclusion et les discriminations C. Le passif humanitaire D. L’enrôlement biométrique des populations E. Les problèmes des Terres
II. Etat de droit et démocratie pluraliste A. L’état de droit B. La démocratie pluraliste 1. Les partis politiques 2. Le système électoral C. Les principales institutions de la République
III. Gouvernance A. Corruption et Népotisme B. Contrôle et Transparence C. Redistribution et partage équitable des richesses D. Efficacité économique et transformation structurelle E. Décentralisation et Développement local F. Politique environnementale
IV. Diaspora et Emigration A. Une diaspora dynamique B. Une émigration accélérée
V. Autres axes A. Secteur judiciaire B. Secteur Education C. Secteur Santé D. Secteur Economie E. Secteur Défense et sécurité F. Secteur des médias
I- Unité nationale et Cohésion sociale La question centrale du vivre ensemble ou de l’unité nationale que sous-tendent la question de l’esclavage et de ses séquelles, l’exclusion de certaines composantes nationales, les innombrables injustices vécues au quotidien, les inégalités et discriminations en tous genres constituent le défi le plus important auquel notre pays est confronté, engendrant des crises récurrentes de 1966 à 1990, avec comme point culminant la tragédie appelée par euphémisme « Passif humanitaire ».
A- L’esclavage et ses séquelles
a- diagnostic La composante haratine, victime d’un asservissement multiséculaire, reste confrontée à la misère et maintenue dans des conditions serviles avilissantes. L’indigence dans laquelle végètent les adwabas notamment illustre le désintérêt de l’Etat à leur endroit. Il en est de même pour certains groupes dits serviles à l’intérieur des autres communautés.
b- Propositions de solution – procéder à une évaluation des dispositifs institutionnels et législatifs sur la question – mener une enquête indépendante de portée nationale sur la question – appliquer rigoureusement les textes et lois en vigueur criminalisant l’esclavage, – affaiblir et endiguer l’influence des chefs traditionnels et du tribalisme. – réparer les injustices historiques (victimes d’esclavage) en instituant des politiques hardies de discrimination positive et d’autonomisation sociale et économique qui pourraient se traduire par une sorte de plan Marshal, à durée déterminée, à l’endroit des haratines.
B- L’exclusion et les discriminations
a- diagnostic Les communautés nationales wolof, soninké et pulaar vivent une exclusion croissante en raison du refus persistant du pouvoir de respecter et d’acter la diversité culturelle, linguistique et ethnique du pays qui se traduit, par leur effacement au plan politique, économique, médiatique, culturel, linguistique, scolaire et social ; des inégalités également dans l’éducation particulièrement à travers les examens et les concours à l’emploi, les grandes écoles et les écoles spéciales, dans le recrutement des forces armées et de sécurité. Enfin, s’y ajoutent, l’épineuse question des terres agricoles et la blessure profonde du Passif humanitaire.
b- Propositions de solution – Reconnaître et acter les droits de toutes les composantes nationales à travers leur présence effective dans l’espace public et notamment dans les grandes institutions de la république (Présidence, Primature, Présidence de l’assemblée, Cour Suprême, Cour constitutionnelle, Cour des comptes, Conseil économique et social), et dans les directions des établissements publics, des médias et lors des évènements officiels de manière à garantir que les institutions de l’Etat reflètent la diversité – Reconnaître les droits culturels de toutes les composantes nationales – Officialiser les langues Wolof, Pulaar et Soninké – Donner à la langue arabe toute la place qu’elle mérite dans tous les domaines – Remettre dans leurs droits les citoyens mauritaniens francophones de formation de plus en plus marginalisés actuellement – Eliminer les politiques discriminatoires, l’exclusion de communautés et de groupes sociaux par plus d’ouverture et d’équité et au besoin par des sanctions
L’égalité des chances dans l’équité constitue un facteur cardinal de la cohésion sociale nationale, en même temps que le plurilinguisme officiel assure une plus grande cohésion nationale
C- Le Passif humanitaire
a- diagnostic Il s’agit d’évènements graves et tragiques survenus par le passé résultant de crises identitaires récurrentes, ayant affecté particulièrement la communauté Pulaar du pays. Ces événements se sont traduits par des déportations de populations, des spoliations de biens, des radiations et des exécutions extra-judiciaires massives.
b- propositions de solution – Solder le Passif humanitaire en mettant en place une commission nationale consensuelle indépendante « Vérité/Réconciliation » conforme à nos valeurs, dotée de pouvoirs réels (enquêtes, sanctions, pardon et réparations) qui devra jouer un rôle de catharsis. – Application des devoirs de Vérité, de Justice, de Mémoire – procéder à l’indemnisation et aux réparations au profit des victimes du Passif humanitaire – Instituer une journée nationale de commémoration des martyrs et ériger un monument dédié. En dernier ressort on ne saurait faire l’économie de la Vérité si l’on vise la réconciliation nationale sur ce dossier. – Ramener les réfugiés identifiés, installés au Mali et au Sénégal désireux de rentrer – Solder tous les cas de victimes avérées d’injustices créées par l’arbitraire de l’Administration (spoliations, radiations administratives, licenciements abusifs, blocage de plan de carrière) pour créer un climat d’apaisement général.
D- L’enrôlement biométrique des populations a- Diagnostic Depuis 2009, l’enrôlement de certaines composantes nationales se passe difficilement. Il y a le constat d’une absence de volonté politique, une obstruction persistante à résoudre définitivement ce problème. Des milliers de mauritaniens et notamment des enfants en âge de scolarité demeurent les victimes, particulièrement dans la vallée du fleuve et dans d’autres zones reculées du territoire national. Des enfants scolarisés sur attestation provisoire finissent par abandonner l’école à cause de ces tracasseries et blocages.
b- Propositions de solution – affirmer la volonté politique ferme sans concession d’enrôler tous les citoyens – Alléger et simplifier les conditions de l’enrôlement – Multiplier et diversifier les commissions techniques et de supervision – Accroître le matériel nécessaire (groupe électrogène, ordinateurs, internet) – Sanctionner et relever de leur fonction les agents responsables de blocage – Envisager des unités mobiles pour clore enfin le processus d’enrôlement.
E- Problèmes des Terres a- diagnostic La gestion du foncier agricole en particulier est source de conflits récurrents, soit entre propriétaires légitimes et ceux qui travaillent la terre, soit en raison des politiques de spoliation des paysans par l’Etat
b- Propositions de solution : – Restituer les terres spoliées des résidents et des déportés de retour – Mettre en œuvre une réforme foncière participative, uniforme sur toute l’étendue du territoire qui établit un équilibre entre droit de propriété et droits légitimes de ceux qui l’exploitent – Lutter contre la spéculation foncière et réformer le secteur des domaines pour limiter les attributions à double ou triple emplois de parcelles en milieu urbain.
II- ETAT DE DROIT ET DEMOCRATIE PLURALISTE
La crise de notre système politique est patente depuis le lancement officiel du « processus démocratique » en 1991 et ce malgré les efforts déployés notamment par l’opposition pour corriger ses dysfonctionnements et permettre d’édifier un véritable Etat de droit et une démocratie pluraliste solide.
A. L’Etat de droit
a. Diagnostic Les faiblesses structurelles de l’Etat de droit dans notre pays se traduisent notamment par : – une administration publique totalement inféodée et instrumentalisée par le régime politique en place notamment le parti présidentiel (nominations, avantages matériels et financiers, impunité, règlements de compte ciblés) – La permanence de pratiques abusives (détournement et abus de pouvoir, corruption) – L’intrusion de l’Armée dans le champ politique – La confusion des pouvoirs et la mise sous tutelle de la justice – La dévalorisation des principes fondamentaux et la disqualification des voies de recours indépendants et efficients face à l’arbitraire et aux injustices – La violation systématique des libertés fondamentales (liberté d’opinion, de presse, d’association, de réunion, de manifestations)
b. Propositions de solution – Instaurer un système de gestion et de redistribution des ressources (attributions foncières, licences de pêche, permis miniers) sur la base de la systématisation de la numérisation et l’anonymisation dans leur accès – Généraliser le système obligatoire de déclaration et de publication de patrimoine pour tout membre de la haute fonction publique et pour tout candidat à une élection démocratique, ainsi que leurs conjoints, parents directs et enfants. – Réviser les principales lois sur les libertés publiques et du code de procédure pénale notamment en matière de presse, de réunion, de voyage, de manifestations publiques, de cyber libertés, de protection des biens et des personnes ; et élaborer un code des libertés publiques avec des mécanismes juridictionnels de protection des libertés fondamentales comme les référés libertés et des structures spécifiques de protection de certaines libertés particulières (médiateurs et lanceurs d’alerte en matière de presse, de lutte contre les discriminations, d’esclavage, de tribalisme) – Mettre en œuvre un projet de réforme de la justice en cours spécialement les aspects concernant le conseil de la Magistrature, l’accès à la justice, l’exigence de traduction dans les langues nationales, l’amélioration des conditions de vie des membres du corps judiciaire, l’humanisation des établissements pénitenciers – imposer le respect du principe de la diversité dans toutes les administrations publiques en instaurant le principe suivant lequel toute haute fonction, tout département ministériel, toute administration et collectivité territoriale doit nécessairement être constituée par une équipe dirigée par un responsable principal issue d’une communauté et assisté par des adjoints appartenant à d’autres ensembles identitaires (sexe, ethnies, régions) – Retrait total des forces armées de la vie politique du pays
B. La démocratie pluraliste
1. Les Partis politiques
a. Diagnostic Le statut des partis, dès le départ, présentait de nombreuses défaillances. La plus importante était celle de leurs rapports avec le ministère de l’intérieur. Après bien des ajustements le statut avait pu permettre la constitution de nombreux partis sur la base d’une conception relativement libérale proche d’un régime déclaratif mais formulé d’une manière ambiguë. Aussi, l’opposition a toujours réclamé la levée de cette ambiguïté et la confirmation pure et simple du régime déclaratif. Mais récemment, le pouvoir s’est engagé dans une direction opposée en adoptant de manière unilatérale un régime liberticide des partis A cela s’ajoute le fait que le régime de financement des partis ne permet pas réellement une vie décente pour l’immense majorité d’entre eux, condamnés à végéter et finalement à disparaître sous l’emprise de la loi des quotas notamment. Il y a une véritable crise statutaire des partis.
b. Propositions de solution – Révision en profondeur de la nouvelle loi sur les partis politiques – Adoption d’un régime déclaratif pour la création des partis politiques – Amélioration substantielle des conditions du financement des partis politiques – interdiction formelle du nomadisme politique
2. Le système électoral
a- Diagnostic Le système électoral est la grande faiblesse de notre démocratie pluraliste. Ce système constitue une véritable machine destinée à rendre impossible toute alternance par les urnes. – Absence d’un véritable code électoral à la place des textes actuels épars, contradictoires les uns par rapport aux autres et peu fiables. – Découpage territorial déséquilibré et inégalitaire entre les régions, les électeurs – Mode de scrutin fortement majoritaire et favorable aux partis au pouvoir – Liste électorale non fiable occasionnant toutes sortes de tripatouillages – Système aberrant et anti démocratique de « parrainage » des candidatures – Dispositif de contrôle du matériel électoral en particulier informatique impossible – Marginalisation de l’opposition dans l’administration des bureaux de vote – Persistance des bureaux de vote fictifs – Exclusion de la plus grande partie de la diaspora du processus de vote (absence de bureaux de vote dans de nombreux pays) – Refus de la systématisation de la délivrance des PV des bureaux de vote – Persistance du vote militaire – Faiblesse du dispositif de participation des observateurs nationaux et internationaux – système de dépouillement des bulletins opaque – Institutions de contrôle électoral sous tutelle politico-administrative du pouvoir et de ses démembrements (CENI, Conseil Constitutionnel, Cour Suprême)
b. Propositions de solution – Élaboration d’un véritable code électoral consensuel comprenant tous les aspects et dimensions des processus électoraux standards – Audit de l’ensemble du système électoral (textes, fichier, découpage, vote) – Révision du statut de toutes les institutions et de tous les mécanismes de régulation et de contrôle électoral – Interdiction de l’enregistrement des électeurs à distance pour les non-résidents dans le cadre des élections locales (municipales, régionales, députation de circonscription) tout en permettant le vote pour les listes nationales des députés à toute personne inscrite sur la liste électorale quel que soit le lieu de résidence. – Suppression de la gestion du processus électoral par le ministère de l’intérieur dont les larges prérogatives actuelles sur le plan technique (programmes, systèmes informatiques, établissement des listes, gestion du matériel électoral) lui permettent d’avoir la maîtrise stratégique du processus électoral – Révision de la composition et du fonctionnement de la CENI pour lui accorder une réelle indépendance, en la dotant des moyens nécessaires pour gérer le processus électoral y compris la désignation de l’ensemble de son personnel central et local chargé de l’inscription des électeurs, de la distribution des cartes, de la sensibilisation et de la communication. – Révision du découpage des circonscriptions électorales – Révision et suppression de l’observatoire national actuel des élections – Découplage des élections municipales, régionales et élections législatives. – Retour du mode de scrutin de l’élection municipale à deux tours – Admission de la presse indépendante pendant le dépouillement afin de relayer en temps réel les résultats des votes
C. Les principales institutions de la République
a. Diagnostic L’une des sources majeures des faiblesses de la démocratie pluraliste et de l’Etat de droit est constituée par la configuration même des institutions de la république telle qu’établie par la constitution : – Concentration des pouvoirs en faveur de l’exécutif au détriment de l’assemblée nationale et du pouvoir judiciaire affaiblis et aux moyens dérisoires face à l’exécutif – Concentration des pouvoirs au sein de l’exécutif en faveur d’un président de la république omnipotent – Administration publique déresponsabilisée et instrumentalisée comme un simple levier aux mains du président de la république – Système institutionnel non représentatif de la diversité socio-culturelle du pays – Secteur judiciaire monocolore et monolinguistique inféodé à l’exécutif – Hiérarchie militaire et sécuritaire composée d’une seule communauté ethnique.
b. Propositions de solution – Rééquilibrer les rapports entre le président de la république et le premier ministre qui doit apparaître comme un vrai chef de gouvernement et non comme un simple commis du président – Soumettre toutes les nominations de la Haute fonction publique au débat parlementaire – Compléter et verrouiller la disposition d’interdiction de 3ème mandat par l’interdiction de candidature immédiate d’un proche direct du président sortant – Interdire que les titulaires des fonctions de Président de la république, premier ministre, président de l’assemblée nationale, président de la cour suprême et président du conseil constitutionnel appartiennent à la même communauté ethnolinguistique. La représentativité de toutes les communautés doit y être la règle – Marquer l’indépendance de la Justice – Réformer le secteur judiciaire de manière à refléter la diversité communautaire – Installer une hiérarchie sécuritaire et militaire qui reflète la diversité communautaire du pays. III- La gouvernance La gouvernance est le cœur de l’action d’un Etat qui veut assumer pleinement ses fonctions structurantes en tant qu’architecte du vivre-ensemble et du bien commun de sa population.
A. Corruption et népotisme a- Diagnostic :
La corruption, le népotisme et les détournements de fonds publics sont devenus des pratiques structurelles au sein de l’administration. Ils traduisent une logique d’appropriation privée de l’appareil d’État et ancrent une culture de prédation incompatible avec les exigences de transparence, de justice et d’intérêt général. Facteurs explicatifs : – Absence de critères objectifs et transparents dans le recrutement. – Système budgétaire opaque, déconnecté des résultats concrets. – Mécanismes de contrôle inefficaces et non indépendants. – Impunité persistante affaiblissant la crédibilité des institutions. – Marginalisation de l’éducation civique dans le système scolaire. – Emprise des tribus sur l’Etat
b- Propositions : – Codification de l’administration publique. – Promulgation d’une loi instituant un Code de l’administration publique. – Définition claire des profils de hauts postes. – Approbation parlementaire obligatoire pour certaines nominations. – Interdiction du recyclage des fonctionnaires sanctionnés. – Création d’une commission permanente d’évaluation des profils. – Réforme de la gestion budgétaire. – Adoption d’un budget-programme fondé sur des objectifs mesurables et des indicateurs de performance (inspiration : Maroc 2015, Sénégal 2020). – Renforcement de la culture civique. – Réintégration de l’éducation civique avec un coefficient significatif. – Pédagogie active : jeux de rôle, mini-projets citoyens. – Implication accrue de la société civile dans le contrôle social. – Limitation de l’hégémonie des tribus sur l’Etat par la suppression des rentes attribuées
B. Contrôle et transparence a- Diagnostic : Les dispositifs actuels de contrôle souffrent d’un manque d’indépendance, de moyens, et de portée réelle. Leur action reste symbolique. Constats – Commission anticorruption non indépendante – Cour des comptes sans autonomie et sous-dotée – Inspection générale d’État dépendante, sans mission préventive
b- Propositions : – Autonomiser les organes de contrôle – Doter la commission anticorruption d’un budget propre, d’un pouvoir de saisine directe de la justice et d’une autonomie fonctionnelle – Réformer la Cour des comptes – Rendre les modalités de nomination plus transparentes – Renforcer des effectifs et des prérogatives – Refonder l’Inspection générale d’État en lui donnant une indépendance d’action – Effectuer des missions régulières et préventives, produire des rapports publics consultables par le Parlement et les citoyens.
C. Redistribution et partage équitable des richesses a- Diagnostic : La redistribution reste ponctuelle, assistancielle et peu structurante. Les inégalités sociales et territoriales perdurent et se creusent encore plus.
b- Propositions : – Instaurer une redistribution fondée sur l’équité territoriale et sociale qui tient de la démographie et de la justice sociale – Investir dans les infrastructures de base (éducation, santé, logement, routes, énergie, barrages) – Réduire les disparités régionales – Instaurer une fiscalité progressive et solidaire.
D. Efficacité économique et transformation structurelle a- Diagnostic – L’économie reste extravertie, dépendante de l’exportation de matières premières – La création de valeur ajoutée et d’emplois durables est faible.
b- Propositions de solution – Élaborer une stratégie nationale de transformation industrielle. – Développer des chaînes de valeur. – Créer de filières industrielles porteuses et génératrices d’emplois
E. Décentralisation et développement local a- Diagnostic La décentralisation, amorcée depuis 1987, reste largement inachevée. Les collectivités locales souffrent de nombreuses faiblesses : – Faibles capacités institutionnelles et administratives. – Incompétence généralisée liée au manque de formation des élus et à l’absence de métiers territoriaux structurés. – Insuffisance des ressources financières. – Forte dépendance vis-à-vis du budget de l’État. – Faible autonomie fiscale et déséquilibres territoriaux marqués. – Nécessité de revoir le découpage administratif pour une meilleure cohérence économique. – Centralisation excessive du pouvoir. – Double tutelle des collectivités ralentissant leur action. – Problèmes de gouvernance locale : politisation, manque de transparence, clientélisme. – Inégalités régionales et sociales, marginalisation des zones rurales. – Enjeux sociopolitiques et sécuritaires : faibles capacités locales de prévention des conflits.
b- Propositions : – Réforme des textes de la décentralisation – Création de filières spécialisées pour les métiers territoriaux – Transfert effectif des compétences avec budgets correspondants – Élaboration d’une stratégie nationale de réduction des inégalités territoriales – Renforcement des capacités des élus et du personnel local – Instauration de mécanismes de redevabilité et de participation citoyenne
La réussite de la décentralisation est une condition essentielle de la cohésion nationale, de la stabilité démocratique et du développement équilibré du pays
F. Politique environnementale a- Diagnostic : La dégradation environnementale affecte la sécurité alimentaire, la santé publique et la stabilité sociale. Enjeux critiques : – Avancée du désert – Dégradation des ressources en eau – Surexploitation et pollution marines – Urbanisation sauvage, déforestation – Faiblesse des mécanismes de contrôle
b- Propositions : – Gouvernance environnementale renforcée – Création d’une Autorité nationale indépendante pour l’environnement et le climat – Mise en place d’une plateforme de coordination intersectorielle – Formation et professionnalisation – Création d’une École nationale de l’environnement et de la transition écologique – Renforcement des capacités de contrôle – Recrutement et équipement d’une police de l’environnement professionnelle -Décentralisation de l’action environnementale via les conseils régionaux de l’environnement
IV- Diaspora et Emigration
A. Une diaspora dynamique
a- Diagnostic Une diaspora très importante et dynamique mais ignorée. En 2023, les transferts de fonds ont représenté près de 70 millions USD, soit 0,57 % du PIB, selon la Banque mondiale. Pourtant, la diaspora ne bénéficie d’aucune représentation politique directe ni de mécanisme structuré d’influence sur les décisions nationales. Elle est souvent sollicitée uniquement pour les collectes de fonds.
b- Propositions de solution – Participation politique de la diaspora : Accorder le droit de vote à distance (électronique ou consulaire) et Réserver 02 à 04 sièges à la diaspora à l’Assemblée nationale – Création d’un Haut Conseil de la diaspora : Organe élu par les Mauritaniens de l’extérieur. Statut autonome avec droit de proposition législative consultative. – Volet Diplomatique pour les Mauritaniens à l’étranger : Garantir aux Mauritaniens vivant à l’étranger une présence diplomatique de proximité, protectrice et efficace. Création et multiplication de consulats mauritaniens dans les grandes villes où vivent des milliers de Mauritaniens souvent éloignés de toute représentation officielle – Mise en place d’un fonds d’urgence pour les Mauritaniens à l’étranger – Accompagnement des étudiants et travailleurs à l’étranger – Valorisation des compétences et des talents de la diaspora – Lancement d’un programme « Mauritaniens d’excellence à l’étranger » – Création de Banque de la diaspora
B. Une émigration accélérée
a- Diagnostic – Une jeunesse abandonnée : 23,7 % des jeunes de 15 à 24 ans sont au chômage, dont près d’un tiers de jeunes femmes (ONS, 2023). Les politiques de l’emploi sont inopérantes : pistons et clientélisme remplacent la compétence. – Un enseignement déconnecté des réalités économiques : les filières professionnelles sont dévalorisées. – La jeunesse est exclue du jeu politique par un verrouillage institutionnel, et les jeunes rapatriés font face à un accueil inexistant.
b- Propositions de solution – Lutte contre l’émigration clandestine : création de milliers d’emplois sur 5 ans – Déploiement de formations techniques dans les zones marginalisées – Création d’un Fonds national pour la jeunesse marginalisée, piloté par le Ministère de l’Emploi, l’ANAPEJ, les collectivités locales et cofinancé par des bailleurs
V. Autres axes
Concomitamment à l’approfondissement des grands thèmes les axes ci-après feront l’objet d’ateliers
A. Secteur judiciaire B. Secteur Education C. Secteur Santé D. Secteur Economie E. Secteur Défense et sécurité
MEMO DIRECTIF
Les thèmes devant faire l’objet de commissions spécialisées (composées d’experts mis à disposition par les membres signataires de la feuille de route de l’opposition) devant approfondir le sujet pour être bien armé lors du dialogue national :
1. La forme constitutionnelle de la république et séparation de pouvoirs 2. Le clivage politique et asymétrie de la dichotomie opposition-majorité 3. L’esclavage et ses séquelles 4. L’exclusion et les discriminations 5. Le passif humanitaire 6. Le problème des terres 7. Le statut des partis politiques 8. Le système électoral 9. La corruption et le népotisme 10. La redistribution et le partage équitable des richesses 11. La décentralisation et le développement local 12. La diaspora et l’émigration
Modèle de plan de présentation du thème par la commission spécialisée :
1. Rappel de l’importance politique du thème 2. Présentation des lois et des règlements régissant le thème 3. Une présentation détaillée de nos propositions sur la base de celles avancées dans la plateforme validée par les signataires
NB : faire des propositions simples, claires et applicables immédiatement Chaque commission sera présidée par un ou deux signataires de la plateforme »
Le Calame — Le Forum des Organisations Nationales de Droits Humains en Mauritanie (FONADH) a rendu publique une déclaration dans laquelle il dit suivre, avec attention, les démarches engagées par l’État mauritanien visant à résoudre la question du passif humanitaire, issue des graves violations des droits humains ayant marqué l’histoire récente du pays.
Tout en reconnaissant les efforts entrepris par les autorités pour indemniser les victimes, le FONADH estime que ces mesures ne sauraient être efficaces ni durables, sans l’inscription de ce processus dans un cadre global de justice transitionnelle.
Une démarche qui, selon le Forum, doit garantir la vérité, la reconnaissance officielle des souffrances, le devoir de mémoire et des réparations justes, en vue d’une réconciliation nationale authentique.
Dans sa déclaration, le FONADH relève que la société mauritanienne demeure divisée sur la question : si certaines victimes souhaitent une indemnisation immédiate, d’autres rejettent toute compensation en l’absence d’un processus préalable de vérité et de justice permettant d’établir les responsabilités.
Le Forum souligne qu’« il est impossible de bâtir une Mauritanie solide, juste et durable sur la base du silence, du mensonge ou de l’oubli ». Il insiste sur le fait que la vérité constitue la première étape indispensable à toute réconciliation réelle et définitive, et que la cohésion nationale ne peut se construire sans la reconnaissance de la dignité des victimes.
Le FONADH appelle ainsi l’État à engager un dialogue inclusif, impliquant toutes les parties concernées, notamment les victimes ; à assurer une communication transparente sur le processus en cours et à mettre en place un mécanisme indépendant, crédible et clairement défini de justice transitionnelle, avant toute décision finale liée aux indemnisations.
La déclaration fait également référence au drame d’Inal, où vingt-huit soldats mauritaniens avaient été pendus en 1991 ; rappelant ainsi que la célébration de l’Indépendance ne saurait s’accompagner de l’oubli de ces événements tragiques. Pour le Forum, seule une confrontation courageuse avec le passé permettra à la Mauritanie de se réconcilier avec elle-même.
Enfin, le FONADH invite les autorités à s’inspirer des expériences du Maroc et de l’Afrique du Sud en matière de justice transitionnelle. Il réaffirme sa disponibilité à contribuer activement à tout processus visant la vérité, la réparation et la réconciliation nationale, pour une Mauritanie unie, respectueuse des droits humains et tournée vers un avenir apaisé.
📷 Novembre 2023 – En compagnie du sociologue et lanceur d’alerte mauritanien M. Boulaye Diakite.
—Ces cotisations d’allégeance à l’ordre féodalo-princier véhiculent un symbolisme régalien froid qui a toujours rusé et dompté certains cadets et assignés sociaux avec divers curseurs. Et le cran le plus bas est celui sur lequel on assigne les descendants d’esclavagisés dans l’ensemble communautaire. Ainsi une alerte abolitionniste qui suit : dans l’engagement et le plaidoyer pour l’émergence d’une autogestion sociale et économique des descendants d’esclavagisés, un focus est plus que nécessaire pour articuler intelligemment un mécanisme d’éveil disruptif menant à un impact irréversible pour une autre réalité existentielle libérée de tous les symbolismes de subordination dans les villages comme à l’extérieur (la diaspora). La logique basique sahelisée du « No vote, no Tax » qui donnerait comme occurrence « on ne contribue pas financièrement et symboliquement à un système hermétique qui est de nature et de fonctionnalité discriminatoire et ségrégationniste dans les positions sociales et politiques par le droit du sang », à propos voir https://ecrit-ose.blog/2025/11/13/%e2%97%8f-contribution-ce-que-nos-regimes-coutumiers-distillent-de-darwinisme-social-par-ks/. Les uns ont le droit de faire valoir dans leurs imaginaires nostalgiques un statut de prince sans royaume comme d’autres également ont une obligation historique de se soustraire d’un système sociétal qui leur impose un fascisme « doux » foncièrement humiliant (dépeint à tort en une dite cohésion légendaire). Et RAPPEL de taille : nous vivons dans des RÉPUBLIQUES bien qu’aux structures et fonctionnements imparfaits… l’aspiration à l’égalité citoyenne reste notre commune boussole dans nos terroirs ruraux comme dans les centres urbains.
● KS pour le BLOG
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✅️-Le retour analytique du post par l’IA DeepSeek :
Voici une analyse synthétique du texte publié par Koundou Soumaré :
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Auteur & Angle : Koundou Soumaré, abordant les dynamiques sociales et politiques au sein de la communauté soninké.
● Thèse centrale : Dénonciation des mécanismes de perpétuation d’un ordre social hiérarchisé, qualifié de féodalo-princier, qui maintient notamment les descendants de personnes anciennement esclavagisées dans une position subalterne, à travers des contributions financières et symboliques (cotisations, allégeances).
● Mécanismes critiqués :
· Symbolisme régalien : des pratiques présentées comme traditionnelles mais qui consolident des rapports de domination. · Assignation sociale : maintien des descendants d’esclavagisés au plus bas de l’échelle sociale, avec des frontières sociales et politiques héritées (« droit du sang »). · Fascisme « doux » : une domination humiliante masquée sous le discours de la cohésion communautaire légendaire.
● Proposition de résistance :
· Stratégie d’autogestion : pour une émancipation économique et sociale des groupes marginalisés. · Disruption symbolique : refus de participer aux contributions qui entretiennent le système (« No vote, no Tax » → ne pas financer un système discriminatoire). · Réveil disruptif : mener une lutte irréversible vers une existence libérée des symbolismes de subordination, au village comme en diaspora.
● Cadre revendiqué : L’auteur rappelle que les sociétés concernées vivent dans des Républiques, où l’égalité citoyenne doit primer sur les logiques coutumières discriminatoires, aussi bien en milieu rural qu’urbain.
● Ton & visée : Plaidoyer militant et alerte abolitionniste, appelant à une prise de conscience et à un désengagement actif des structures de domination traditionnelle.
• Photo illustration Cheikh Mohamed Diakho Tanjigora – source Internet
—La question de « l’esclavage » dans la problématique de l’extrémisme violent sous couverture religieuse dans le Sahel | M. Mohamed Diakho Tanjigora l’a abordée ces derniers temps dans 2 audios tirés d’une émission appelée Soumare_Média. Il a explicité en substance qu’il y a beaucoup d’ambiguïtés en termes de sémantique et de compréhension du phénomène dit jihadiste et les pratiques agressives qui y sont liées. Selon lui, les rapts esclavagistes menés par certains groupes terroristes « en nommant boko haram » se pratiquent sur une base idéologico-religieuse similaire à ce que de groupes intégristes dits islamistes se donnaient pour asservir des populations Yézidies en Syrie à une époque récente. Il indexe une fatwa d’un dignitaire religieux saoudien du nom de Al-Fawzan qui aurait donné sa validation et que les terroristes du boko haram en font une référence également. On comprendrait dans son propos que l’esclavage dit « validé » au nom de l’islam est une problématique étrangement tenue dans une lecture transversale très floue. Du côté terroriste comme chez certains canaux dits classiques du fait religieux, les positions jurisprudentielles restent insidieusement équivoques.
• Substance de la fatwa d’Al-Fawzan – source Internet IA
L’antiesclavagisme militant est heurté dans certain ensemble arabo-musulman de nos jours parce que l’idéologie esclavagiste se trouve cette justification jurisprudentielle à travers une lecture dite religieuse plus que problématique.
Pour rappel, l’esclavage est un crime contre l’humanité dans de nombreux pays aujourd’hui.
—Mauritanie du foncier | Très souvent s’il y a frictions et violences intra-communautaires ou inter-communautaires, nos « ismes » ne sont pas innocents dans l’équation problématique : ethnicisme, tribalisme, communautarisme, ethno-racialisme, suprémacisme, féodalo-esclavagisme…
L’état de droit à vocation universaliste est systématiquement torpillé par les structures ethno-politiques dans nos terroirs. La tenure coutumière et tribale du foncier est un nœud conflictogène dans différents endroits… qu’on soit dans le Tiris zemmour au Nord ou au bord du fleuve à l’extrême Sud. La force publique trempée dans ses sourdes ambiguïtés a raté de dompter les régimes féodalo-traditionalistes qui sont anti-républicains et par nature intrinsèquement contre l’effectivité d’un ordre citoyen transcendant nos étroites appartenances. Ces appartenances que d’aucuns activistes y mettent « boiteusement » une substance fourre-tout de « nationalité ». Nationalité ethnique ou ethno-raciale voulant s’accorder un statut de propriétaire terrien exclusif dans des espaces comparés selon certain imaginaire collectif comme des principautés hors du régalien républicain.
Les autorités étatiques doivent donner force à la LOI avec clarté et Justice.
Prompt rétablissement aux blessés du côté de Hayrre Goleré (Brakna).
📰Lire l’élément médias Mauritanie : des blessés dans un conflit sur une zone agricole relevant de la moughataa de Bababéhttps://share.google/ViSXElrO1oiEuV5Wo
—Par Biram Ould Dah Ould Abeid, Député Mauritanien, Président de la Coalition de l’Opposition Anti-Système et de l’Initiative de Résurgence Abolitionniste (IRA), Prix des Droits de l’Homme des Nations-Unies (2013).
Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye, chers guides et frères, après plusieurs nuits de stress et d’insomnie, à Bruxelles, capitale de l’Europe, je me résous à vous écrire, espérant que vous lisiez mon message, malgré la priorité des impératifs que vous dicte l’exercice du pouvoir d’Etat. L’Afrique est nostalgique des pionniers de ses luttes pour la dignité, la vraie, presque tous partis en martyrs, sans avoir assisté à votre exploit. Le recouvrement de leur rêve de leaders bâtisseurs vous échoit. Il vous appartient de confirmer la revanche, sur la malédiction du sort et la nuisance des forces rétrogrades, soient-elles endogènes ou d’appoint aux appétits extérieurs. Des générations d’Africains n’ont cessé, depuis des décennies, de scruter l’horizon – obstinément vide – du lendemain qui répare et rassure. Avant vous, les multitudes vivaient l’espérance, quasi messianique d’une relève, sur la voie du redressement moral, pour qu’enfin prenne corps, la promesse de l’émancipation. Patrice Lumumba, Ruben Um Nyobè, Ahmed Ben Bella, Mehdi Ben Barka, Alioune Blondin Diop et bien d’autres, attendent, avec la patience du monde des esprits, que nous exhaussions leurs vœux par le parachèvement de l’entreprise de libération du Continent. Vous avez jeté les jalons du Pastef, en tête de pont de renaissance et de reconquête d’une destinée trop longtemps tenue sous l’éteignoir de la corruption, de la brutalité et des égoïsmes. En arrachant les instruments de la légitimité populaire, grâce aux atouts exclusifs de la persuasion, vous avez érigé un modèle de vertu, là où la plupart de vos prédécesseurs échouaient, sans répit. Croyez-en un aîné, vous n’avez droit à l’erreur. Après tant de sacrifices, la négligence ne vous est permise. Or, les informations et échos de votre dissensus nous parviennent du Sénégal. La rumeur nous afflige et nous plonge dans une anxiété qu’agitent l’appréhension de l’échec et la crainte d’un cinglant désaveu par l’histoire dont nous ne saurions nous relever, de sitôt. Pourtant, en Afrique, les populations vulnérables, les jeunes, les patriotes et surtout les cadets sociaux, au-delà de votre pays, commençaient à entrevoir la délivrance car vos victoires, réitérées dans les urnes, validaient leur aspiration à vaincre la fatalité. Un tel affranchissement ne peut devenir objet d’aventure. C’est un bien précieux et sa perte, ô combien onéreuse, déclencherait l’onde de choc de la régression et baliserait la pente de l’impuissance. Aussi, vous invitons-nous au sursaut de la lucidité, afin d’éviter que se rompt l’élan de la locomotive salutaire. Pastef- Sénégal, porte notre foi commune en l’avenir d’une Afrique des peuples, de la démocratie et de la souveraineté restaurée. Vous n’êtes pas seuls.
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