📸 Paris courant 2014… sit-in de soutien à nos camarades militants abolitionnistes IRA incarcérés en Mauritanie.
Après un bref et intime feedback sur une décennie de modeste observateur- acteur de l’écosystème militantiste mauritanien, je me convaincs à croire que nos compatriotes haratines engagés dans diverses initiatives militantes et lobbyistes à l’intérieur ou- et à l’extérieur du système étatique, peuvent constituer une grande source d’inspiration. Ils disposent d’une élite sociale, politique et militante qui n’est pas d’accord à 100% sur TOUT en termes de méthodologie, de tempo, de priorités phasiques, d’adaptation et de champs à investir quand, comment, par qui et avec qui….mais travaille intelligemment et sûrement pour une dynamique d’élévation sociale et politique qui force le respect. Et le collectif communautaire va en bénéficier directement ou indirectement…parce que l’Etat profond dans sa gestion de la chose publique veille par un commerce politique et une sorte de cooptation finement stratégique pour calmer et contrôler.
Du chemin a été parcouru depuis la fondation pionnière du mouvement El-Hor il y a plus de 40 ans, et ils sont partis de très très loin avec beaucoup d’écueils multidimensionnels et complexes. Le temps passant avec visions, résilience et patience sur différentes palettes de la vie publique nationale, aujourd’hui ils représentent une force politique incontournable (démographie, militantisme, lobbies, intellectuels, administrations…) dans sa diversité partisane, à toute INITIATIVE liée à la question nationale. Nous sommes très loin de la période d’Aleg 1958, lors du conclave entre élites de 2 ensembles (arabo-berbère et négro-africain) pour parler de l’avenir du « gâteau » (le pouvoir et ses privilèges) qui sera légué par l’administration coloniale. À l’époque, les cadets sociaux pour ne pas dire les esclaves et autres subordonnés statutaires de 2 bords, ne comptaient pas dans les débats, ni leur sort également. Et sans leurre d’ordre cutané et d’habillage culturel bien superficiel à disséquer de près, d’autres composantes encartées cadets sociaux en milieu négro-africain (soninké, peul..), se doivent un travail d’éveil profond et visionnaire sur les données sociales et politiques et s’inspirer de la communauté haratine. Ainsi aux uns et aux autres, nos chapelles associatives pour la défense des droits humains et nos revendications peuvent être différentes en ceci ou en cela, mais n’oublions pas la nature de nos réalités particulières et ce qu’on y aspire fermement avec réalisme progressif en se débarrassant de tout idéalisme brumeux et stérile.
La Nouvelle Expression – Beaucoup de choses pour un édito : la situation du pays, depuis ma dernière sortie éditoriale, les politiques mauritaniens, Ould Diay d’aujourd’hui et non d’hier, vision et perspective pour quel crédit ? Les gouvernants et la communication, le dialogue politique pour quelle copie ?…
Des sujets qui sont d’un intérêt pour ma modeste contribution par ma plume avec laquelle je viens de renouer malgré ma maladie bizarroïde qui s’active à m’éloigner d’elle. Le site web du journal La Nouvelle Expression a été piraté aussi depuis le mois de novembre 2024, donnant du fil à retordre aux techniciens et l’hébergeur. Cet autre cauchemar sera bientôt fini selon l’ingénieur-développeur qui s’occupe du site.
Alors pour cette première sortie après une longue période d’hibernation, comme une mission pour tout mauritanien concerne l’actualité grandement dominée par la campagne de refoulement des migrants. N’y était la méthodologie, le contexte évolutif des outils de l’information et de communication, surtout le temps choisi par nos autorités pour communiquer sur le sujet, je n’aborderai pas ce sujet.
Historiquement, politiquement voire humainement, l’approche utilisée pour gérer ce phénomène n’est pas digne de cette Mauritanie qui se veut un Etat de droit respectueux de la dignité humaine dans un contexte régional balbutiant. Le redessinement de la géographie politique de notre sous-région avec son lot de turbulence est de nature à édifier nos politiques sur les conséquences de leurs décisions engageant nos relations avec nos voisins.
Les fautes d’un passé récent qui ont endeuillé ou endeuillent encore les Mauritaniens et leurs voisins, avec des larmes qui n’ont pas encore séché, doivent nous interpeler et nous guider pour la gestion des dossiers concernant nos hôtes, même si nous ne les avons pas invités. Mais nous devrons savoir qu’ils le sont par «la nature… ».
Ces pays voisins ne sont autres que le prolongement naturel de cette Mauritanie qu’on pense sécuriser contre le flux migratoire (n’eut était le colonisateur, tous ces pays pouvaient être la Mauritanie) où la géographie et l’histoire ont décidé autrement. Mais le quotidien de nos populations et les liens séculaires sont là, comme des facteurs qui nous interpellent pour plus de retenue et d’humanisme pour notre marche commune. Ces populations ont tout en commun. TOUT. Nous partageons tout, ensemble. Le cas du Sénégal et la Mauritanie, c’est la chambre et l’antichambre. La vie et l’existence de ces deux pays sont intrinsèquement liées ; cela est valable aussi pour le Mali, le Sud-est mauritanien.
Si le redessinement de notre géographie a fait de chaque territoire arbitrairement un Etat entièrement à part, les populations, elles, sont une seule et même nation. Elles ne pensent pas aux frontières. Alors, aux gouvernants de s’y s’accommoder, avec respect et discernement. On ne peut et ne doit continuer à laisser notre police à jeter de l’opprobre sur cette Mauritanie qui a tant souffert de nos turpitudes.
Un pays à coté des autres pays qui a des citoyens dans ces différents pays pour diverses raisons. Notre police a besoin sincèrement d’être éduquée. Elle a besoin de mériter la Mauritanie, terre d’Islam d’où l’intégrité et la dignité humaine ne peuvent, continuellement, être violées, comme nous le rappelle notre histoire récente.
Nous avons beaucoup de linge sale qui nous préoccupe. Cessons donc de triturer, d’humilier cette Mauritanie. Pour une fois que nos responsables font face aux bourdes indignes et incommensurables nées de la gestion calamiteuse du flux migratoire, il est temps qu’ils agissent ou qu’ils démissionnent. Hélas, n’est pas Dafa Bakari qui veut !!
Ces ministres-là nous font honte, avec leurs ridicules pamphlets pour expliquer une situation qu’ils analysent autrement dans leurs salons ou entre amis.
Cette hypocrisie doit cesser, la Mauritanie mérite plus et les étrangers qui vivent parmi nous ont des droits. Ils sont des humains comme nos concitoyens qui sont partout dans le monde. Et qu’on ne s’y trompe pas : nous sommes des Sénégalais, Maliens et Maghrébins d’origines africaines parce que nous sommes des Mauritaniens.
La Francophonie est née d’un lien historique entre la France et ses anciennes colonies, mais elle dépasse aujourd’hui cette relation héritée du passé. Elle joue un rôle clé dans la culture, l’économie, la diplomatie et l’éducation, promouvant la langue française et des valeurs de solidarité et de diversité. Ainsi, le français n’est plus seulement « un butin de guerre » ou un vestige colonial, mais une langue vivante, portée par des millions de locuteurs à travers le monde. « C’est notre bien commun, notre maison. Il faut mieux la connaître pour l’aimer », martèle Alain Rey.
• Un outil d’émancipation et de coopération
Le français est devenu un espace d’expression culturelle et un outil de transmission des savoirs, permettant aux peuples de revendiquer leur histoire et de bâtir un avenir commun. Il structure les échanges et sert de levier diplomatique et économique, notamment à travers des initiatives favorisant la coopération Sud-Sud. De plus, les pays francophones s’appuient sur cette langue pour renforcer leur souveraineté tout en restant connectés au monde.
Cependant, à l’ère des nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle, la prédominance de l’anglais constitue un défi majeur. La révolution numérique privilégie les contenus anglophones, marginalisant les autres langues. Le français doit donc s’adapter et se renforcer dans ces nouveaux espaces pour préserver la diversité linguistique et culturelle.
• Un atout diplomatique et économique
Malgré la montée de l’anglais et du mandarin, le français demeure la cinquième langue la plus parlée au monde et reste une langue de travail dans les grandes organisations internationales comme l’ONU et l’OIF. Sur le plan économique, les échanges entre pays francophones sont en moyenne 65 % plus élevés, preuve du rôle stratégique de la Francophonie dans le développement et la coopération.
Dans le domaine scientifique, le français garde une place importante, notamment dans les sciences humaines et sociales. Toutefois, pour éviter un recul face à l’anglais, il est essentiel d’encourager la production et la diffusion des savoirs dans cette langue.
• Une Francophonie plus inclusive et tournée vers l’avenir
Malgré ses atouts, la Francophonie reste parfois perçue comme un espace réservé à une élite. Dans de nombreux pays, l’accès au français demeure inégal, limitant son potentiel d’inclusion. Pour évoluer au-delà du cadre postcolonial, il est nécessaire d’adopter une approche plus équitable et ouverte.
Des pays comme le Sénégal, le Canada ou le Rwanda montrent qu’il est possible de concilier multilinguisme et valorisation du français. Par exemple, le Rwanda a intégré l’anglais dans son système éducatif tout en restant un membre actif de la Francophonie, illustrant une approche pragmatique et non dogmatique des politiques linguistiques.
• Réinventer la Francophonie : un défi pour le XXIe siècle
Pour que la Francophonie reste pertinente, plusieurs actions sont nécessaires : • Décoloniser les imaginaires : cesser de voir la France comme le centre de la Francophonie et reconnaître pleinement la diversité des pays francophones. • Démocratiser l’accès au français : rendre son enseignement plus inclusif et accessible. • Valoriser la diversité linguistique : promouvoir le français en complément des langues locales et non en opposition à elles. • Renforcer la coopération Sud-Sud : développer des projets culturels, économiques et éducatifs entre pays francophones indépendamment des anciennes métropoles coloniales. • Investir dans le numérique et l’intelligence artificielle : assurer une présence forte du français dans les nouvelles technologies pour éviter qu’il ne soit marginalisé.
Cette Organisation ne devrait avoir pour vocation d’être un outil de domination, mais un projet d’avenir fondé sur la coopération et la diversité. Elle peut jouer un rôle clé dans un monde en mutation, où les défis géopolitiques et technologiques redéfinissent les rapports entre nations. Pour cela, elle doit s’adapter, se moderniser et devenir un véritable espace d’échanges équilibrés et inclusifs.
Dans nos contrées soninkées, une forme « d’extrémisation religieuse » s’installe, non pas par la violence, mais par un enfermement doctrinal rigoriste ou rigide. On voit des dévots et des dévotes, des habits qui rappellent le soleil ardent de l’Arabie, des qamis, des miswaks (cure-dents), des appellations… La foi, qui devrait être une relation intime entre l’individu et son Créateur, devient un marqueur social où l’apparence prime sur l’engagement réel. Cet enfermement réduit la religion à une série d’interdits et d’obligations visibles, oubliant l’essence même de la spiritualité et du vivre-ensemble.
Au moment où on assiste à une citoyenneté de façade, où l’affirmation identitaire l’emporte sur la participation active à la société, il est urgent de se saisir de ce phénomène pour alerter face à cette mode. Pourtant, se couvrir la tête ou porter une barbe ne saurait remplacer l’éducation, la réflexion et l’épanouissement intellectuel. Pendant que certains s’enferment dans des codes religieux, d’autres risquent leur vie en mer, en quête d’un avenir ailleurs. Cette fracture illustre une crise profonde : l’incapacité à proposer des perspectives solides à une jeunesse tiraillée entre traditions figées et aspirations modernes.
Sortir des tares traditionnelles pour tomber dans l’isolement religieux n’est pas un progrès, mais une nouvelle forme d’aliénation. Les vrais combats de société – l’éducation, l’égalité, le développement économique et la lutte contre les discriminations – doivent se mener loin des dogmatismes. La foi peut être un moteur de dépassement de soi, mais elle ne doit ni freiner le progrès ni diviser.
L’urgence est de redonner du sens à l’engagement citoyen et social, de replacer le savoir et l’ouverture d’esprit au cœur de la société. La religion ne doit pas être un instrument de repli identitaire, mais une force d’élévation, au service de l’humain et de son épanouissement. Seule une vision éclairée et inclusive pourra préserver le Soninkara de l’isolement et lui offrir un avenir harmonieux, où spiritualité et progrès avancent ensemble.
Le terrain religieux est souvent utilisé pour justifier des pratiques oppressives à l’égard des femmes, ancrant des inégalités sous couvert de spiritualité. L’excision, bien qu’absente des textes sacrés, continue d’être perpétuée au nom d’une prétendue norme religieuse, privant des millions de femmes de leur intégrité physique et psychologique. De même, le mariage forcé enferme de jeunes filles dans une dépendance totale, sous prétexte de devoir religieux.
L’endoctrinement se manifeste aussi par l’imposition du voile dès l’enfance ou la restriction de l’accès des femmes à l’éducation et à la vie publique, les cantonnant à des rôles domestiques. Pourtant, l’histoire montre que foi et émancipation féminine ne sont pas incompatibles. Nana Asma’u, érudite du XIXe siècle, a œuvré pour l’éducation des femmes en Afrique de l’Ouest. Fatima al-Fihri, au IXe siècle, a fondé l’université Al Quaraouiyine, prouvant que les femmes ont toujours été des bâtisseuses du savoir. Aisha bint Abi Bakr, épouse du prophète Mohamed (SWS), était une autorité en jurisprudence et en théologie.
Voici là des contre-arguments face à cette « soudanisation » du Soninkara. Il est urgent de déconstruire ces discours et de réaffirmer la place des femmes comme actrices libres et éclairées de leur destin. La religion ne doit pas être un instrument de domination, mais une force d’élévation et de justice. Le travail et la transformation doivent guider nos pas.
Il est natif de la localité de Diadjibiné en 1970 dans le Gorgol. Il y a effectué sa scolarité en primaire avant de passer par différents établissements aux niveaux collège et lycée (Mbout, Sélibaby, Kaédi et Nouakchott). En 1992, il décroche son baccalauréat Série D et entame ses études universitaires en Médecine au Niger (1992-2001) et en Côte d’Ivoire (2007-2013) avec une spécialisation en Endocrinologie-Métabolisme et Nutrition . Il est titulaire d’un Doctorat d’État en Médecine obtenu à la Faculté de Médecine à Niamey au Niger en 2001. Docteur Coulibaly dispose d’une expérience de 6 ans de praticien en Médecine générale comme médecin-chef dans différents départements à travers le territoire national. À Nouakchott, il a exercé durant 12 ans en Endocrinologie-Métabolisme et Nutrition au Centre Hospitalier National – Service Médecine interne et également praticien vacataire dans d’autres hôpitaux de la Capitale. Au CHN, il y fut Médecin-chef du service de Médecine interne à partir de juin 2021.
Côté social, il a souvent participé à des caravanes médicales de santé avec différentes initiatives de solidarité et de prise en charge gratuite à l’intérieur du pays. Disponible, serviable et attentionné, il est doté d’un louable crédit social auprès de gens qui l’ont côtoyé et d’autres qui sont passés pour des soins sous sa responsabilité.
Il est membre de la Société africaine d’endocrinologie, métabolisme et Nutrition (SAEMN) ainsi que de la Société francophone d’endocrinologie et Diabetologie (SFED).
Au mois de mai 2024, il avait été promu chargé de mission au sein du Ministère de la Santé (Cabinet du ministre) .
Aujourd’hui, sa nomination comme Directeur général de l’Institut National d’Hépato-Virologie, suit la trajectoire très riche en mérites d’un praticien compétent et expérimenté dans son domaine. Nous lui souhaitons un grand succès dans ses nouvelles fonctions au sein de cet établissement avec efficacité sanitaire au bénéfice de la patientèle et un agréable cadre fonctionnel pour le personnel soignant.
Ce Monsieur peut être qualifié comme un ex vrai « faux » martyr d’une certaine pratique politique xénophobe et chauvine dans ce pays ouest-africain. À une époque troublée de l’après Félix Houphouët-Boigny (premier président mort en 1993), l’ancien économiste international (FMI) a été terriblement visé par le belliciste concept de « l’ivoirité » dégainé par le successeur du vieux, M. Henri KonanBédié. Ainsi, un clivage profond s’est glissé dans le corps social et politique du pays le divisant entre ensemble nordiste et ensemble sudiste sur la nationalité. Une politisation à outrance autour de l’identité ivoirienne dont l’épicentre est arrimé à la carrière politique de l’actuel président issu de l’ensemble nordiste. M. Alassane Dramane Ouattara siglé ADO avait bénéficié d’une large sympathie à travers le monde à juste titre, il était considéré comme une personnalité politique (ancien Premier ministre du pays) victime injustement d’une cabale xénophobe et discriminatoire orchestrée par une certaine élite politique du sud. À travers sa personne, c’est tout l’environnement socio-politique des gens du Nord (à majorité musulmane) qui subissait un certain étiquetage suspicieux concernant leur ivoirité. Le pays a connu diverses tensions politiques (tentatives de coup d’État, coup d’État…) jusqu’à l’éclatement d’une rébellion nordiste et sa division géographique sur une période. Au milieu des années 2000, après plusieus phases de négociations-réconciliation, le régime (contraint) de M. Laurent Gbagbo l’avait rétabli dans ses droits civiques. Lors des élections présidentielles de 2010 (31 octobre et 28 novembre), il était donné gagnant au second tour avec 54,10% face à M. Gbagbo qui conteste et s’en est suivie une grave crise post-électorale causant plusieus milliers de morts et blessés. Le système international (l’ONU et ses initiatives) sous l’égide très intéressée et douteuse de la France (l’ancienne puissance coloniale du pays), mettait fin au pouvoir sortant. Laurent Gbagbo arrêté avec plusieurs cadres de son régime, a été déporté à la CPI à La Haye en compagnie de M. Charles Blé Goudé. Ils y passent presque une décennie avant d’être acquittés et libérés en janvier 2019.
Au pouvoir depuis 2011, M. Ouattara et ses alliés dominent largement l’espace politique du pays et d’aucuns l’indexent qu’il pratique une sorte de rattrapage ethno-racial et confessionnel au cœur de l’Etat au profit d’un noyau substantiel de son camp. Il a eu droit sans peine à un second mandat et s’est permis un forcing constitutionnel pour en faire un 3ème en cours. Et le doute plane encore s’il ne compte pas y aller de nouveau pour l’échéance de cette année 2025. Ce qui est d’actualité vive concerne l’affaire de la liste électorale provisoire affichée par la Commission électorale indépendante (CEI) dirigée par un certain Ibrahime Coulibaly-Kuibiert. Faits problématiques ; 3 grandes figures politiques sont bannies de cette liste, en plus de l’ancien président L. Gbagbo, M. Soro Guillaume (ancien Premier ministre allié de Ouattara) et M. Charles BléGoudé (ancien ministre sous Gbagbo). Il reste la suite d’éventuels recours pour ces personnalités qui disposent chacune d’une certaine base sociale et politique dans le pays.
Espérons que le camp de M. Ouattara en haut lieu veille débloquer cette situation qui peut mener à d’autres frictions politiques d’ici l’élection présidentielle du 25 octobre 2025. Après 15 ans de règne et âgé de 83 ans aujourd’hui, c’est peut-être enfin l’âge et les dispositions morales à la sagesse pour qu’il sorte de ça. Il faut PACIFIER le champ politique et social en laissant tous les candidats aller à la compétition sans micmacs déloyaux et injustes à l’encontre de certains opposants. Les méthodes iniques et discriminatoires utilisées contre lui par le passé, il n’en devrait pas être instigateur similairement pour écarter et écraser d’autres auteurs sociaux politiquement aujourd’hui. L’arène politique ivoirienne ne peut être qu’enrichie et palpitante avec un Gbagbo en quête de remontada politique, un Blé Goudé assagi et visionnaire et un Guillaume Soro retrouvant sa substance familière (la politique) depuis sa jeunesse.
Que la Paix Gagne Force et Pérennité en Afrique et dans le Monde !
« Je ne suis pas esclave de ce que les autres pensent, de ce qu’ils attendent. Je suis libre de définir ma propre beauté. » — Lupita Nyong’o
Aujourd’hui, il est devenu courant d’entendre le mot « sévé », une déformation de « cheveux » dans nos contrées pour désigner aussi bien un tissage que des « cheveux naturels ». Cette évolution linguistique révèle une aliénation culturelle subtile, dissimulée sous des tendances esthétiques perçues comme anodines, mais profondément enracinées dans des dynamiques postcoloniales.
Ce soir, en regardant une émission, j’ai une fois de plus été frappé par ce phénomène. Des présentatrices arborant des perruques ou des tissages, collés sur leur cuir chevelu, comme s’il s’agissait de leurs propres cheveux. Cela traduit un manque d’authenticité, peut-être même un complexe d’infériorité vis-à-vis des standards capillaires dominants, une forme de rejet de soi-même (self-hate, souvent lié à l’intériorisation de normes oppressives). On ne peut dissocier cette question de celle de la dépigmentation de la peau : il faut mener en parallèle la lutte contre la dépigmentation et celle contre le manque d’estime de soi, qui -en plus d’être la raison véritable- pousse à porter des « mèches brésiliennes » comme une condition de beauté ou d’acceptabilité sociale.
Le problème est aussi économique : des femmes en situation précaire dépensent régulièrement plus de 100 euros, parfois bien plus, pour acquérir ces mèches. Pendant ce temps, des milliards s’évaporent dans cette industrie, fragilisant les économies locales. À l’autre bout du fleuve, on se demande même si l’argent des « faux cheveux » ne figure pas dans les 3 500 milliards disparus sous l’ancien régime. Car au-delà du marché des perruques et tissages en fibres plastiques importés, un commerce florissant s’est aussi développé autour des « sévé naturels », cheveux humains donnés pendant des rituels religieux en Inde (temple hair) ou de l’Europe de l’Est, etc., preuve que l’obsession capillaire alimente sous différentes formes une fuite économique (economic drain; argent dépensé qui ne profite pas aux communautés locales) au détriment du développement endogène.
Cette situation s’inscrit dans un contexte plus large de dévalorisation de soi qui touche de nombreux aspects de nos sociétés. Deux phénomènes sont particulièrement pertinents ici : le colorism (discrimination au sein d’une même communauté en fonction de la couleur de peau, souvent au profit des teints plus clairs) et le texturism (valorisation des textures capillaires plus lisses au détriment des cheveux crépus). Ces oppressions, bien qu’intériorisées, s’expriment de manière visible : des femmes – et même certains hommes – se dépigmentent la peau, tandis que le rejet du cheveu crépu s’accentue.
Pourtant, malgré la montée du natural hair movement (mouvement en faveur du port des cheveux naturels crépus), l’influence du beauty privilege (avantage accordé aux personnes correspondant aux standards esthétiques dominants, souvent eurocentrés) reste omniprésente. Le simple fait que le terme « sévé » englobe désormais aussi bien les tissages que les cheveux naturels illustre un cas frappant de code-switching (changement de langage ou d’attitude selon le contexte social, ici pour rendre le concept de tissage plus acceptable). Ce glissement sémantique montre bien que la norme dominante demeure intacte : porter des cheveux naturels ne redevient valorisé qu’à condition d’être inscrit dans une dynamique linguistique qui le rapproche du modèle hégémonique.
Face à cette réalité, il est urgent d’agir. Il ne s’agit pas de tomber dans la culpabilisation excessive d’un individu ou d’un groupe (shaming), mais d’impulser un véritable prise de conscience collective (collective awakening)pour déconstruire ces mécanismes et revaloriser pleinement notre héritage esthétique et culturel. La mise en place d’un comité de sensibilisation apparaît comme une nécessité, non seulement pour lutter contre la dépigmentation, mais aussi contre cette dépendance aux standards capillaires exogènes. C’est ainsi que le véritable Black empowerment (affirmation et autonomisation des communautés noires ; principalement des femmes) pourra se réaliser, non pas comme une simple revendication identitaire, mais comme un processus d’émancipation profond, économique, psychologique et culturel.
Nous avons suivi avec un grand intérêt 2 interviews accordées par l’homme politique mauritanien M. Samba Thiam, à 2 plateforme Web TV. La dernière c’était chez Info Plus (https://www.facebook.com/share/p/12FnbciRBqz/) lors de laquelle il est revenu succinctement sur la genèse, l’évolution et l’actualité de son activisme politique. Une personnalité que d’aucuns qualifient de « controversée », dégage une teneur intellectuelle certaine et est dotée d’un parcours militant bien respectable et inspirant par sa constance et sa résilience. Le natif de Sélibaby dans le Guidimagha mauritanien, instituteur de formation, activiste téméraire, ancien prisonnier politique, ex président du mouvement des Flam et actuel président des Fpc (parti non reconnu par les autorités mauritaniennes), a su tenir vaillamment à ses convictions politiques sur une si longue durée. Sa parole publique retrace un pan historique de la marmite politique plus ou moins bouillante de notre pays. J’ai retrouvé divers éléments de comparaison dans ses récentes sorties médiatiques avec une certaine substance du livre « J’étais à Oualata » de l’ancien militaire M. Boye Alassane Harouna. L’ouvrage dont la préface porte la signature de M. Samba Thiam, ils ont connu la sinistre prison de Oualata et celle d’Aïoum. J’ai appris dans son interview, la durée de sa peine d’emprisonnement (5 ans) et qu’il fut gracié après 4 ans de prison. Une rude expérience humaine j’ose croire, et certains de leurs camarades de destin carcéral y ont péri affreusement. Les conditions de cette détention rapportées avec détails par M. Boye Alassane Harouna dans son ouvrage, sont inhumaines et infernales. C’était sous le régime répressif du colonel Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya qui s’est muté président élu dans une démocratie boiteuse (déposé par un coup d’état en août 2005 et en exil doré au Qatar depuis).
Également dans son livre, le militaire laisse comprendre son implication dans le putsch avorté du 22 octobre 1987 et n’admet pas de quelconques liens organisationnels avec les civils arrêtés (en 1986 suite à la publication du Manifeste politique) dont M. Samba Thiam faisait partie. Le coup d’État capoté était préparé par des éléments militaires appartenant tous au groupe sociolinguistique poularophone. L’auteur confesse que dans la grande muette, il ne manquait pas de ressentiments et petites tensions entre les éléments arabo-berbères et négro-africains. Et ce, surtout après l’introduction en 1987 de l’arabe dans les épreuves du brevet de capitaine. Il nous informe aussi qu’une organisation militaire clandestine fut créée déjà en 1985, sous la direction de feu le lieutenant Sarr Amadou.
Ce livre et celui de M. Mahamadou SY (ancien militaire également) « L’enfer d’Inal » constituent des données conséquentes de référence dans la littérature politico-militaire très lourde de notre pays. On espère un travail similaire en production livresque dédiée venant d’acteurs civils ayant participé, vécu ou subi cette phase troublante et conflictuelle dans l’arène politique mauritanienne d’antan. Un jour, les mémoires de la riche vie militante de tonton Samba Thiam, attendues sûrement…!
Aujourd’hui l’ancien exilé aux États-Unis, est toujours investi dans le champ politique et membre remarqué de la Coalition antisystème qui avait comme candidat aux présidentielles de 2024, le député M. BiramDah Abeid (arrivé 2ème avec 22,10% selon la CENI). Lors de ses interviews, M. Thiam a abordé quelques traits programmatiques de son parti politique, comme l’idée d’une décentralisation poussée dit-il du pays pour changer la nature de la gouvernance actuelle en vigueur depuis de nombreuses décennies. Selon lui, si le pays est subdivisé en 4 grands ensembles à la base des critères socio-économiques et culturels relativement homogènes, gérés directement (hors régalien) par les acteurs sociaux locaux, une dynamique en termes de développement multidimensionnel pourrait émerger.
Quelques questionnements de ma modeste position de citoyen observateur :
Dans un pays qui regroupe différentes communautés bâties intrinsèquement sur de piliers coutumiers et tribaux inégalitaires et discriminatoires par la naissance, les patronymes et les statuts, on voudrait bien savoir la nature substantielle de ce pouvoir local avec une gouvernance élue, héritée ou cooptée sur place… Ne va-t-on pas répliquer avec acuité à une échelle régionale tous les dysfonctionnements et carences en termes d’égalité sociale et citoyenne? Peut-être une promotion des systèmes intra-communautaires qui carburent au parfum féodalo-esclavagiste… d’autres petites bagarres intestines… type sud soudanais peuvent s’allumer… que Dieu nous en garde !
Et concernant le régalien, l’État central actuel sur la sensible question liée à l’éducation et aux langues et leur place politique (vue à l’international), ose t-il laisser une libre gestion de la politique linguistique aux institutions locales ?
Et les implications ou les imbrications imprévisibles à terme avec les environnements frontaliers avec nos voisins sénégalais, maliens, algériens, marocains et sahraouis…, un gros risque de séparatisme et conflits entre représentations démographiques…dans l’occupation des espaces (terres et eaux), sans parler de la problématique migratoire et les immixtions difficilement contrôlables de la parentèle transfrontalière…
Et la ville Capitale, Nouakchott région, aura quel corps électoral pour quelles institutions…? Va-t-elle nous imposer un visa d’entrée et d’actes de résidence…. hein..?
L’actualité politique respire d’un temps dialoguiste en perspective…. nous espérons un sans tabous pour l’avènement d’un véritable état de droit autour la qualité de LA CITOYENNETÉ PLEINE ET SANS SÉLECTIVITÉ en fonction de notre terroir originel de naissance.
En 1990, trente ans après le Soleil des Indépendances, lors du discours de La Baule, François Mitterrand, président français, appelait les États africains à s’engager dans la démocratisation en conditionnant l’aide au développement à l’ouverture politique. Cet appel marqua un tournant décisif en Afrique francophone et poussa des pays comme la Mauritanie à adopter le multipartisme en 1991. Cette ouverture est une opportunité pour construire une véritable unité, fondée sur l’inclusion et la justice sociale. De ce fait, l’unité nationale est célébrée comme l’un des piliers fondamentaux de tout État moderne. Au cours des dialogues entre l’opposition et le pouvoir -souvent disposant de la majorité-, ce concept revient. Dans notre république, il résonne particulièrement fort, tant dans les discours politiques que dans les aspirations populaires. Pourtant, derrière cet idéal se cachent des réalités plus complexes qui méritent une réflexion approfondie. Pourtant, plus de trois décennies après, la Mauritanie reste confrontée à des défis majeurs concernant les questions sociales, économiques et politiques. À première vue, l’unité nationale semble être une nécessité, un impératif pour garantir la stabilité et la prospérité. Cependant, si l’on observe de plus près, on constate que cet objectif reste souvent hors de portée —pour le moment. Les inégalités économiques persistantes, les exclusions politiques systématiques, la gestion tribale du pouvoir, l’influence militaire omniprésente, ainsi que les choix idéologiques en matière de langue et d’éducation continuent d’entraver l’émergence d’une véritable cohésion nationale. Dans ce contexte, l’unité nationale en Mauritanie est-elle une réalité en construction ou un leurre soigneusement entretenu ? Cette analyse propose d’explorer les soubassements internes, tout en mettant en lumière les perspectives d’unité fondée sur une gouvernance plus équitable et inclusive.
I. L’unité nationale : une aspiration légitime, mais un idéal fragile L’unité nationale, dans son sens le plus profond, repose sur l’idée d’une appartenance commune à une même nation, au-delà des différences de culture, de langue ou d’ethnie. En République islamique de Mauritanie, cette aspiration est « théoriquement » partagée par la majorité des citoyens. Cependant, dans la pratique, sa réalisation se heurte à plusieurs « Hurdles » décisifs. 1. La diversité, entre richesse et tensions Le pays, riche de sa diversité culturelle et géographique, aspire à l’unité, mais les fractures sociales, économiques et politiques sont toujours présentes et profondément enracinées. Dans cette nation mosaïque se trouve un peuple métisse. Cette diversité culturelle unique, se manifeste avec une population composée de Maures (Beïdane et Haratines), Peuls, Soninko, Wolofs et Bambaras. Cette diversité, au lieu d’être un facteur de cohésion, devient parfois un terrain fertile pour les crispations, exacerbées par des discriminations sociales et économiques persistantes, malgré l’adoption, au fil des années, de plusieurs lois d’orientation et lois organiques visant à renforcer l’unité nationale et à en garantir le respect. Alors que l’enrichissement de cette diversité tout en optant pour une culture citoyenne entièrement pourrait constituer un fondement solide pour une unité nationale basée sur la reconnaissance de chaque culture et identité, la réalité montre que les crispations identitaires et les inégalités nourrissent une forme d’exclusion. La construction d’une nation unie passe par une gestion inclusive de cette diversité, mais cette gestion semble, jusqu’à présent, manquer d’efficacité. 2. Unité nationale : des fondements institutionnels fragiles ? Tout au long de son histoire politique, plusieurs initiatives ont été mises en place pour promouvoir l’unité nationale. Des symboles ont été créés, des discours officiels prononcés et des efforts de réconciliation engagés, notamment avec le retour des réfugiés et la lutte contre l’esclavage. Pourtant, ces avancées restent fragiles face aux disparités persistantes dans l’accès aux leviers du pouvoir, aux exclusions politiques et aux inégalités économiques. En somme, les fondements d’une véritable cohésion nationale demeurent précaires. Les fractures sociales et économiques se reflètent dans une gestion politique marquée par une inclusion sélective, tandis que certains dénoncent une hégémonie culturelle. Ainsi, l’unité nationale ne saurait se limiter aux discours ; elle exige des actions concrètes en faveur de l’inclusion sociale, de l’égalité des chances et de l’équité politique entre les femmes et les hommes, ainsi qu’entre les différentes communautés culturelles. En l’absence de réformes structurelles profondes visant à combattre le système des castes, le tribalisme, le régionalisme et tous les autres -ismes qui divisent, sauf le patriotisme, cet idéal restera hors de portée. L’unité nationale demeure un projet en construction, nécessitant des réformes courageuses et une volonté sincère d’inclusion pour devenir une réalité partagée par toutes et tous.
II. Inégalités économiques : un obstacle majeur à l’unité L’une des causes profondes des inégalités en Mauritanie réside dans l’inégale répartition des richesses et des ressources. Malgré un potentiel économique important, grâce à l’exploitation des ressources naturelles telles que le fer, le gaz et le pétrole, les bénéfices économiques ne sont pas répartis de manière équitable. Une petite élite détient le contrôle de la majorité des secteurs économiques, laissant indifféremment une large partie de la population dans une précarité constante. 1. Une élite économique fermée Les inégalités économiques, aggravées par les obstacles liés à l’enrôlement à l’état civil et par un système éducatif ne répondant pas aux normes internationales, ne se résument pas à un simple écart entre riches et pauvres. Elles sont renforcées par une structure sociale figée et par le monopole d’un groupe sur l’ensemble des leviers économiques, limitant l’accès aux opportunités pour le reste de la population. Cette concentration des richesses entre les mains d’une élite restreinte alimente un profond sentiment de frustration et d’exclusion, en particulier chez les communautés marginalisées, telles que les Haratines et les populations dites négro-mauritaniennes. 2. Les ressources naturelles: une chance ou une malédiction ? La Mauritanie possède l’un des littoraux les plus poissonneux au monde. L’exploitation du fer y est ancienne, l’or y est extrait, et le pays dispose également de gisements de gaz et de pétrole, deux ressources convoitées par les grandes puissances. La gestion du gaz par consortium devait établir les bases d’une exploitation raisonnée et équilibrée des autres richesses nationales. L’arrivée du pétrole et du gaz représente un tournant potentiel pour la Mauritanie, mais elle soulève aussi des questions cruciales quant à la gestion de ces ressources. Si les revenus issus de ces secteurs ne sont pas utilisés de manière transparente et inclusive, il existe un risque réel que ces richesses aggravent les inégalités existantes au lieu de favoriser l’unité nationale. Le pays se trouve ainsi à un carrefour : ses ressources naturelles peuvent devenir un levier de développement partagé, à condition que leur gestion soit décentralisée et transparente, garantissant des opportunités pour l’ensemble de la population. À défaut, elles risquent d’accentuer les fractures sociales et de devenir un nouveau facteur de tensions.
III. Un système politique exclusif et verrouillé
1. La gestion du pouvoir : tribale ou démocratique ? L’accès au pouvoir en Mauritanie est souvent dicté par des logiques tribales et clientélistes, reléguant le mérite et la compétence au second plan. Bien que certaines compétences soient aujourd’hui mises en avant, les nominations dans l’administration et les postes de responsabilité restent largement influencées par des liens familiaux et tribaux, plutôt que par des critères de compétence ou de représentativité équitable. Certaines familles politiques reviennent ainsi de façon récurrente dans l’architecture du pouvoir. Cette gestion renforce le sentiment de marginalisation au sein de nombreuses communautés, qui se voient exclues des sphères décisionnelles. Elle perpétue une fracture entre l’élite et le reste de la population, favorisant l’émergence d’une classe politique hermétique, souvent déconnectée des préoccupations réelles des citoyens.
2. Un système politique inclusif ou non ? En dépit du fait que le pays organise des élections et permette l’existence de partis politiques, l’accès aux hautes fonctions de l’État repose encore largement sur des logiques tribales et clientélistes, où les nominations se font selon des alliances politiques et familiales, plutôt que sur des critères de compétence ou de mérite. L’alternance démocratique est alors freinée par un système politique où les forces sociales et politiques en dehors des cercles d’élite ont du mal à se faire entendre. Cela soulève une question cruciale : Comment construire une unité nationale solide si les mécanismes politiques d’inclusion sont absents ? Bien que la Mauritanie soit officiellement une démocratie multipartite, le paysage politique reste largement contrôlé par les cercles de pouvoir en place. Les élections, bien qu’existantes, sont souvent marquées par des irrégularités et des manipulations institutionnelles empêchant une réelle alternance. L’absence d’un véritable dialogue politique inclusif renforce le sentiment d’exclusion d’une partie de la population, réduisant ainsi les perspectives d’une unité nationale authentique.
IV. L’influence militaire : un État sous tutelle ? 1. Une omniprésence de l’armée dans la vie politique Depuis l’indépendance, l’armée a été un acteur central du pouvoir, oscillant entre coups d’État et influence discrète sur les décisions politiques. Si son intervention a parfois contribué à une certaine stabilité, elle a aussi freiné l’émergence d’une gouvernance véritablement civile ; voire démocratique. Son empreinte sur l’histoire politique du pays demeure profonde, tant par ses prises de pouvoir directes que par son poids dans les grandes orientations nationales. D’aucuns pensent que cela perpétue ainsi une présence qui limite la transition vers une réelle démocratie. 2. Une transition nécessaire vers un pouvoir civil uniquement Pour que la Mauritanie progresse vers une unité nationale durable, l’armée doit progressivement se retirer de la sphère politique et permettre l’émergence d’institutions autonomes et indépendantes. Cela exige des réformes constitutionnelles profondes, assurant une véritable séparation des pouvoirs. Si cette séparation semble visible en théorie, on peut s’interroger sur la réalité de son application : la présence de l’armée dans la vie politique ne constitue-t-elle pas un frein à une gouvernance véritablement inclusive et démocratique ? In fine, cette emprise pourrait représenter un obstacle majeur à l’unité nationale, d’autant plus que l’institution militaire, à l’instar des hautes sphères politiques, semble influencée par des considérations idéologiques..
V. Choix en matière de langue et d’éducation : des fractures invisibles mais profondes 1. La question de la langue : Une instrumentalisation idéologique ? L’arabe a été imposé comme langue dominante dans l’administration et la justice, accentuant la marginalisation des autres langues nationales ainsi que du français, pourtant essentiel à la transmission des savoirs techniques et scientifiques. Ce choix dépasse la simple question linguistique ; il relève d’une orientation idéologique. En privilégiant l’arabe, l’État a ignoré les autres langues pourtant parlées par une part significative de la population, instaurant ainsi une forme d’exclusion silencieuse. Par ailleurs, les écoles françaises restent largement accessibles aux enfants de l’élite, tandis que l’enseignement public, du primaire au secondaire, est en déclin, souffrant d’un manque criant de moyens et d’investissement.
2. L’importance d’une ouverture linguistique : le français et l’anglais comme clés de l’avenir ? Dans un monde globalisé, la maîtrise du français et de l’anglais est devenue indispensable pour accéder aux savoirs techniques, scientifiques et économiques. Le français, en particulier, relie la Mauritanie aux réseaux académiques et industriels internationaux, tandis que l’anglais s’impose comme une nécessité avec l’essor du secteur pétrolier et gazier, où il constitue la langue des formations et des outils spécialisés. Malgré la présence d’écoles américaines, celles-ci restent inaccessibles aux ménages à faibles revenus, creusant davantage les inégalités éducatives. La politique linguistique menée jusqu’ici a davantage servi un projet identitaire qu’un véritable objectif de développement. L’avenir du pays repose donc sur une approche éducative pragmatique, misant sur l’inclusion linguistique plutôt que sur une imposition idéologique
Conclusion : Unité nationale, un projet inachevé ? L’unité nationale en Mauritanie, bien que constamment invoquée, reste entravée par des fractures sociales, économiques et politiques profondes. La mauvaise gestion de la diversité culturelle, les exclusions politiques et économiques, l’influence militaire persistante et les tensions linguistiques compromettent la cohésion nationale. Toutefois, cet idéal demeure atteignable à condition d’engager des réformes structurelles courageuses : ● Une gouvernance transparente et inclusive
● Une redistribution équitable des ressources
● Une participation effective de toutes les communautés au processus décisionnel
● Une transition démocratique réelle, libérée de l’influence militaire
● L’avenir de l’unité nationale repose sur la volonté collective d’opérer ces transformations. Sans elles, elle restera un leurre ; avec elles, elle peut devenir une véritable lueur d’espoir pour une Mauritanie plus juste et inclusive.
La Mauritanie, avec ses vastes étendues et sa position stratégique entre le Maghreb et l’Afrique subsaharienne, a toujours été une terre d’échanges et de brassage culturel. Dans ce contexte, l’ouverture aux étrangers constitue un levier essentiel pour son développement économique. En accueillant des travailleurs qualifiés venus d’autres pays africains, notamment du Sénégal et du Mali, la Mauritanie bénéficie de compétences complémentaires qui renforcent divers secteurs clés de son économie.
Un besoin en main-d’œuvre qualifiée
L’un des défis majeurs de la Mauritanie est le manque de main-d’œuvre qualifiée dans plusieurs domaines techniques. Les Mauritaniens, en raison d’un système éducatif encore en construction, ne disposent pas toujours des compétences nécessaires dans des secteurs comme la maçonnerie, la menuiserie, la restauration, la plomberie, ou encore la mécanique. C’est là que l’apport des travailleurs étrangers devient crucial.
Les Sénégalais, par exemple, sont reconnus pour leur expertise en maçonnerie, en restauration et en mécanique, des secteurs indispensables pour soutenir la croissance urbaine et industrielle du pays. Leur présence permet de pallier le manque de techniciens locaux et d’assurer des services de qualité aux entreprises et aux particuliers. Qui peut compter le nombre de maçons sénégalais ayant construit de belles villas à Tevrag zeina, à la Cité plage de Nouakchott et à l’intérieur du pays ? Qui connaît le nombre d’ingénieurs et d’architectes sénégalais ayant bâti des stades et des édifices publics en Mauritanie ? Les chefs cuisiniers ne sont-ils pas en nombre dans les maisons et les restaurants Mauritaniens ?
Un pilier du secteur de la pêche
La pêche est un secteur vital pour l’économie mauritanienne, tant pour la consommation locale que pour l’exportation. Or, ce secteur repose en grande partie sur les pêcheurs sénégalais (capitaines de bateaux et « mooles »), qui possèdent un savoir-faire transmis de génération en génération. Lorsque ces derniers retournent au Sénégal pour des fêtes religieuses comme la Tabaski, le daaka et le Maggal, la Mauritanie subit une pénurie de poissons, illustrant leur rôle fondamental dans l’approvisionnement du marché local.
L’intégration de ces pêcheurs dans l’économie mauritanienne est donc un atout stratégique. En favorisant leur installation et en facilitant leur travail, la Mauritanie garantit une meilleure stabilité de son marché halieutique.
Des échanges économiques dynamiques avec le Mali
Le Mali, voisin direct de la Mauritanie, est un partenaire commercial de premier plan. Les échanges entre les deux pays sont nombreux, notamment dans le commerce du bétail, des céréales et d’autres produits agricoles (arachides, mangues, coton…). De nombreux commerçants maliens s’installent en Mauritanie pour faciliter ces transactions, contribuant ainsi à la fluidité du marché et à la disponibilité des produits.
En retour, la Mauritanie bénéficie de la présence de ces acteurs économiques qui dynamisent le commerce et assurent un approvisionnement constant du pays en denrées essentielles.
Une tradition d’immigration réciproque
Si la Mauritanie accueille des étrangers pour répondre à ses besoins économiques, il est important de souligner que de nombreux Mauritaniens ont eux aussi migré vers d’autres pays d’Afrique, notamment la Côte d’Ivoire, la Gambie, la Guinée, le Sénégal, le Mali ou encore le Gabon pour ne citer que ceux-ci. Ces expatriés contribuent à l’économie des pays d’accueil et envoient des fonds à leurs familles en Mauritanie, créant ainsi un cycle économique bénéfique.
Cette réciprocité dans les mouvements de population montre que l’immigration n’est pas une menace, mais plutôt une opportunité d’échange et de développement mutuel.
Une politique d’ouverture nécessaire
Accueillir des étrangers qualifiés en Mauritanie ne doit pas être vu comme une dépendance, mais comme une opportunité stratégique. La complémentarité des compétences permet de combler les lacunes locales et de garantir un développement économique plus dynamique.
En facilitant l’installation des travailleurs étrangers et en valorisant leur contribution, la Mauritanie pourra tirer pleinement parti de son potentiel économique tout en renforçant les liens avec ses voisins africains comme l’a fait le Maroc pour devenir un pays émergent. Une politique d’ouverture bien pensée ne profitera pas seulement aux étrangers, mais aussi à l’ensemble de la population mauritanienne, qui bénéficiera d’une économie plus stable et prospère.
L’immigration n’est pas une menace mais une opportunité pour les Mauritaniens. La Mauritanie a tout intérêt à favoriser et faciliter l’installation et l’intégration des étrangers sur ses dunes et plaines.
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