● À l’exposition « Oser La Liberté » au Panthéon – Paris.

Élément média Exposition

Dans ce haut lieu faisant office d’un mausolée républicain, s’y tient ces derniers mois (11 Oct. 23 – 11 Fév. 24) une riche exposition qui consacre et rend hommage aux grandes figures anti-esclavagistes et abolitionnistes. On y retrouve d’innombrables documents et supports audiovisuels qui retracent les réalités historiques de l’esclavage et la traite transatlantique et les vaillantes mobilisations abolitionnistes.

Ci-dessous notre photo reportage réalisé lors de notre visite ce jour 27 janvier 2024 :

« Le droit d’esclavage est nul, non seulement parce qu’il est illégitime, mais parce qu’il est absurde et ne signifie rien. » Jean-Jacques Rousseau, Philosophe, 1712-1778

Quelques citations phares :

« Ce que nous voulons, c’est l’adoption absolue du principe que tout homme né rouge, noir ou blanc ne peut être la propriété de son semblable. » Toussaint Louverture, Gouverneur de Saint Domingue, 1743 – 1803.

Lettre à Napoléon Bonaparte, juin 1800

« Disons-nous et disons à nos enfants que tant qu’il restera un esclave sur la surface de la Terre, l’asservissement de cet homme est une injure permanente faite à la race humaine tout entière. » Victor Schœlcher, Législateur de la seconde abolition de l’esclavage (1848), 1804 – 1893

Conférence sur l’abolition de l’esclavage aux États-Unis, mars 1878

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Du Contrat social, 1762

🖊Réalisé pour le BLOG

● Note de lecture : l’instruction détruit les chaînes de toute servitude, par M. Frédéric Douglass (États-Unis).

Cet ouvrage est une restitution d’un vaillant cheminement vers la liberté de cette voix historique de l’abolitionnisme aux États-Unis d’Amérique courant 19ème siècle. M. Frédéric Douglass était un mulâtre (né d’une femme esclavisée et son maître) qui vécut les fers de l’esclavage et s’était décidé à s’en débarrasser. Natif de Tuckahoe, près de Hillsborough (comté de Talbot, Maryland) en une date imprécise selon ses dires. Il meurt en 1895.

Il devint une redoutable plume contre un système inhumain et criminel qui broyait impitoyablement du « nègre ». Ici on saura l’ampleur de la catastrophe que vécurent les personnes (et leurs descendants) esclavisées lors de l’abominable traite transatlantique. En roue libre, les planteurs esclavagistes du sud étasunien tenaient un système sans limites pour casser et détruire toute expression d’humanité chez « ces damnés » sans secours. Fouetter, insulter, exploiter, emprisonner, violer, vendre… aux enchères aussi, louer, hériter, séparer (enfants, frères, sœurs et parents vendus ou hérités séparément), tromper, humilier, abrutir, tuer…, c’est ainsi que Frédéric Douglass égrènait les malheurs qui accablèrent ces hommes arrachés de leurs terres lointaines (l’Afrique).

Ici quelques passages illustratifs :

« Il la fouettait pour la faire crier et la fouettait pour la faire taire. « 

« On nous mit tous en rang pour nous évaluer. Hommes et femmes, vieux et jeunes, mariés et célibataires furent alignés avec les chevaux, les moutons et les porcs » , lors de l’évaluation de l’héritage d’un maître qui décéda.

Dans sa prolifique narration de cette douloureuse réalité de la servitude, quelques termes-notions ont particulièrement retenu mon attention :

• La plantation principale, surnommée la Ferme de la Grande Maison par les personnes esclavisées, est cet emplacement type QG dont dépendent plusieurs fermes avoisinantes de moindre taille. Il est d’un ultime privilège pour les esclaves « élus » qui y sont affectés comme lieu de labeur. J’ose un rapprochement avec ce qu’on disait en sooninké « Ka xooren Te » voulant dire « le champ de la grande maison ou famille ». Certains esclavagistes sooninkè avaient une possession terrienne principale qui est prioritairement exploitée et travaillée par leurs esclaves.

• Le commandeur d’esclaves, un employé généralement blanc qui s’occupe comme contremaître d’une plantation et les esclaves qui y triment. Dépeint selon le rapport de M. Douglass, comme un horrible traitant au service des propriétaires d’esclaves dans leurs plantations. Il est chargé de faire régner l’ordre, et avec fureur sur certains esclaves qui seraient peu dociles à la corvée intraitable. On pourrait le rapprocher à ce qu’on appelle en soninké « komo baganda » donnant comme substance « un rameuteur des esclaves » dans les champs du maître. Ici d’après mes échanges avec un doyen, ce rôle était souvent tenu par un élément-servile de confiance du maître et craint par ses semblables de condition. Il pouvait infliger de dures corrections corporelles aux esclaves récalcitrants aux ordres délégués par le maître ou par certains membres de sa famille.

• Le mot lynchage et son origine, la loi de Lynch prévoyait la mort pour un nègre qui frappa un Blanc.
En bas de page 142, elle est détaillé comme suit : « exécution sommaire de quelqu’un par une foule sans procès. Par référence au capitaine William Lynch (1742-1820) qui établit cette pratique en Virginie. Le mot ‘lynchage’ apparut en français en 1883. »
Et ici lynchés à mort, c’était le cas à Djandjoumé (village soninké dans la région de Kayes – Mali) dans la nuit du 1 septembre 2020 pour 4 pères de famille militants anti-esclavagistes (Mountagha Diarriso, Hamet Sissoko, Youssou Sissoko et Gossi Sissoko de 42 à 72 ans), Lire https://www.matininfos.net/des-experts-des-droits-de-lhomme-de-lonu-exhortent-le-mali-a-mettre-fin-a-lesclavage-une-fois-pour-toutes/78759/ .

M. Frédéric Douglass était un Cicéron de l’abolitionnisme en son temps, et son travail intellectuel d’antan est une source (ressource) d’inspiration d’une grande valeur pour toute entreprise de mobilisation humaniste.

Les Noirs américains et d’autres communautés des Antilles « élargies » issus de cette terrible et criminelle réalité de la traite, peuvent réclamer un droit d’explication aux descendants afro restés sur le continent africain. Un sérieux travail se doit d’être mené sans complaisance ni transfert de victimisation malencontreux.

KS pour le BLOG

● Françafrique aux faits | quand des connaisseurs en parlent !

L’événement du soir s’est déroulé au sein du musée Quai du Branly-Jacques Chirac, où végétent encore plusieurs objets d’art issus en grande partie du butin colonial français d’antan. Cette rencontre du 14 septembre 2023 réunit un panel conférencier composé de 4 auteurs principaux de l’ouvrage « Une histoire de la Françafrique. L’empire qui ne veut pas mourir » et de l’historienne spécialiste de l’Afrique Madame Catherine Coquery-Vidrovitch. Elle est l’auteure du livre « Petite histoire de l’Afrique. L’Afrique au sud du Sahara, de la préhistoire à nos jours » réédité en 2016. Au menu, la bouillonnante thématique sur les relations entre la France et certaines de ses anciennes possessions coloniales en Afrique. La Françafrique disséquée par un historique très informatif, les co-auteurs du premier ouvrage cité, Thomas Deltombe, Thomas Borrel, Amzat Boukari Yabara et Benoît Collombat ont exposé références sur références liées aux faits de l’existence d’une substance relationnelle irréfutable du concept. Et c’est malgré les discours simplistes de politiques français qui cultivent un certain déni par les temps qui courent. On apprend que le mécanisme françafricain s’adapte en fonction des réalités sociales et politiques mouvantes d’un territoire à l’autre. C’est l’esprit de l’empire colonial qui sévit en trame et du côté de l’Hexagone, il y a ce réflexe laissant entendre que c’est une histoire d’amour entre les 2 parties. Souvent par le passé comme aujourd’hui, toutes les voi(e)x contestataires du statu quo côté africain, ne viendraient que d’une immixtion d’autres puissances nuisibles (les britanniques hier, les russes aujourd’hui…) qui en veulent au rayonnement international de la France. De ce fait les incompréhensions prennent une certaine épaisseur, les discours de part et d’autre provoquent frictions et tensions diplomatiques. Les poussées souverainistes du continent deviennent difficilement entendables par certaine élite politique française qui, chacune de ses initiatives communicationnelles pour dire que la Françafrique n’est plus, trahit d’autres traits implicites d’une velléité d’ingérence qui continue. L’historienne Madame Coquery-Vidrovitch a livré quelques données illustratives tirées de sa longue expérience du terrain enseignant et de Chercheuse sur/en Afrique. La médiation lors des échanges a été assurée par le journaliste Pierre Haski. Un stand était en place pour la vente des livres et une séance de dédicaces également.

Une diffusion sera mise en ligne sur le compte YouTube du musée https://youtube.com/@quaibranly?si=7HE1HR3xq8bbDu6B .



✍️🏿KS pour le BLOG

● Revue d’Histoire | Haïti 🇭🇹, une terre guignarde ?

Blotti au cœur des caraïbes dans l’île d’Hispaniola qu’il partage avec la République Dominicaine, le territoire haïtien abrite environ 11 millions 500 milles d’âmes. Considérée comme la première République Afro du monde en accédant à l’indépendance en 1804 après une vaillante révolution face à l’ordre colonial français qui dominait. Et après on a l’impression que tout s’arrête de reluisant pour ce pays à ce passé de terre libérée avec bravoure. Aujourd’hui une présentation d’une communication de la Banque Mondiale l’affiche ainsi « Haïti reste le pays le plus pauvre de la région Amérique latine et Caraïbes et parmi les pays les plus pauvres du monde. En 2021, Haïti avait un coefficient GNI par habitant de 1 420 $ US, le plus bas de la région ALC, qui était en moyenne de 15 092 $ US » https://www.banquemondiale.org/fr/country/haiti/overview#:~:text=Ha%C3%AFti%20reste%20le%20pays%20le,moyenne%20de%2015%20092%20%24%20US.
Comparativement son voisin Dominicain territorialement siamois est au top en matière de développement multidimensionnel. Ainsi on s’interroge si la baraka divine ne s’arrêtait pas « malignement » à la frontière. Haïti du chef militaire révolutionnaire Toussaint Louverture porte-t-il un destin guignard ? Cet État symbole d’un certain patronage originel de la révolte libératrice afro-africaine dans le monde, peine à retrouver la lumière existentielle socialement, politiquement et économiquement. Et pourtant il y’a une élite prolifique haïtienne qui essaime parmi le monde diasporique. À l’intérieur le territoire est sujet à diverses calamités sous l’effet de la nature (ouragans, tremblements de terre, épidémies…) et des frictions sociales et politiques (violences urbaines, gangsters, violences politiques…). Au cours de la période récente, 2 événements choc peuvent être illustratifs de cette triste réalité. En 2010, un violent séisme secoue le territoire causant plus de 250 000 morts et le cliché de la bâtisse du palais présidentiel (construit du XXe siècle) en ruines marque les esprits. Et la partie Dominicaine de l’île en sort quasiment indemne, à lire https://www.lechotouristique.com/article/le-seisme-en-haiti-epargne-la-republique-domicaine,19346. Le 7 juillet 2021 en pleine nuit, le président Jovenel Moïse à 53 ans, a été assassiné dans sa demeure par dit-on des bandes armées surgies de nulle part. Ici un affreux exemple d’un pays anormal et en vrille gravement, on tue un président élu dans pareilles circonstances comme s’il était un chef dealer narcotrafiquant. Par les temps qui courent, l’actualité bouillonnante voire brûlante dans le pays a comme centre de gravité; la criminalité organisée sous la coupe réglée de bandes armées profitant de l’absence d’un ordre étatique sérieux. Ainsi la chienlit règne et les populations subissent…sans lueur d’espoir. Malheurs sur malheurs, comme une fatalité guignarde qu’on ne peut jamais exorciser…! Quelle tristesse !

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● Revue d’Histoire | il y’a 60 ans à Washington « I have a dream » de Martin L King [Texte intégral en français]

Washington, la capitale étasunienne, on est le 28 août 1963 devant le Lincoln Memorial, le loquace pasteur afro-americain tenait ce discours mémorable. C’était à l’occasion de la Marche sur Washington pour la défense et le plaidoyer massif en faveur des droits civiques pour les minorités notamment pour les afro-americains . Monsieur Martin Luther King (mort assassiné le 4 avril 1968 à Memphis) et ses camarades de lutte comptaient booster cet engagement notable sous la présidence à l’époque de John Fitzgerald Kennedy. Ainsi le natif d’Atlanta en 1929, très inspiré et quasiment en transe clamait « I have a dream » (J’ai un rêve)… la suite ci-après le poignant discours dans son intégralité :

« I have a dream » : le texte intégral en français du discours de Martin Luther King

« Je suis heureux de me joindre à vous aujourd’hui pour participer à ce que l’histoire appellera la plus grande démonstration pour la liberté dans les annales de notre nation.

Il y a un siècle de cela, un grand Américain qui nous couvre aujourd’hui de son ombre symbolique signait notre Proclamation d’Émancipation. Ce décret capital se dresse, comme un grand phare illuminant d’espérance les millions d’esclaves marqués au feu d’une brûlante injustice. Ce décret est venu comme une aube joyeuse terminer la longue nuit de leur captivité.

Mais, cent ans plus tard, le Noir n’est toujours pas libre. Cent ans plus tard, la vie du Noir est encore terriblement handicapée par les menottes de la ségrégation et les chaînes de la discrimination. Cent ans plus tard, le Noir vit à l’écart sur son îlot de pauvreté au milieu d’un vaste océan de prospérité matérielle. Cent ans plus tard, le Noir languit encore dans les coins de la société américaine et se trouve exilé dans son propre pays.

C’est pourquoi nous sommes venus ici aujourd’hui dénoncer une condition humaine honteuse. En un certain sens, nous sommes venus dans notre capitale nationale pour encaisser un chèque. Quand les architectes de notre République ont magnifiquement rédigé notre Constitution de la Déclaration d’Indépendance, ils signaient un chèque dont tout Américain devait hériter. Ce chèque était une promesse qu’à tous les hommes, oui, aux Noirs comme aux Blancs, seraient garantis les droits inaliénables de la vie, de la liberté et de la quête du bonheur.

Il est évident aujourd’hui que l’Amérique a manqué à ses promesses à l’égard de ses citoyens de couleur. Au lieu d’honorer son obligation sacrée, l’Amérique a délivré au peuple Noir un chèque en bois, qui est revenu avec l’inscription “ provisions insuffisantes ”. Mais nous refusons de croire qu’il n’y a pas de quoi honorer ce chèque dans les vastes coffres de la chance, en notre pays. Aussi, sommes-nous venus encaisser ce chèque, un chèque qui nous donnera sur simple présentation les richesses de la liberté et la sécurité de la justice.

Nous sommes également venus en ce lieu sacrifié pour rappeler à l’Amérique les exigeantes urgences de l’heure présente. Ce n’est pas le moment de s’offrir le luxe de laisser tiédir notre ardeur ou de prendre les tranquillisants des demi-mesures. C’est l’heure de tenir les promesses de la démocratie. C’est l’heure d’émerger des vallées obscures et désolées de la ségrégation pour fouler le sentier ensoleillé de la justice raciale. C’est l’heure d’arracher notre nation des sables mouvant de l’injustice raciale et de l’établir sur le roc de la fraternité. C’est l’heure de faire de la justice une réalité pour tous les enfants de Dieu. Il serait fatal pour la nation de fermer les yeux sur l’urgence du moment. Cet étouffant été du légitime mécontentement des Noirs ne se terminera pas sans qu’advienne un automne vivifiant de liberté et d’égalité.

1963 n’est pas une fin, c’est un commencement. Ceux qui espèrent que le Noir avait seulement besoin de se défouler et qu’il se montrera désormais satisfait, auront un rude réveil, si la nation retourne à son train-train habituel.

Il n’y aura ni repos ni tranquillité en Amérique jusqu’à ce qu’on ait accordé au peuple Noir ses droits de citoyen. Les tourbillons de la révolte ne cesseront d’ébranler les fondations de notre nation jusqu’à ce que le jour éclatant de la justice apparaisse.

Mais il y a quelque chose que je dois dire à mon peuple, debout sur le seuil accueillant qui donne accès au palais de la justice : en procédant à la conquête de notre place légitime, nous ne devons pas nous rendre coupables d’agissements répréhensibles.

Ne cherchons pas à satisfaire notre soif de liberté en buvant à la coupe de l’amertume et de la haine. Nous devons toujours mener notre lutte sur les hauts plateaux de la dignité et de la discipline. Nous ne devons pas laisser nos revendications créatrices dégénérer en violence physique. Sans cesse, nous devons nous élever jusqu’aux hauteurs majestueuses où la force de l’âme s’unit à la force physique.

Le merveilleux esprit militant qui a saisi la communauté noire ne doit pas nous entraîner vers la méfiance de tous les Blancs, car beaucoup de nos frères blancs, leur présence ici aujourd’hui en est la preuve, ont compris que leur destinée est liée à la nôtre. L’assaut que nous avons monté ensemble pour emporter les remparts de l’injustice doit être mené par une armée bi-raciale. Nous ne pouvons marcher tout seul au combat. Et au cours de notre progression il faut nous engager à continuer d’aller de l’avant ensemble. Nous ne pouvons pas revenir en arrière.

Il y a des gens qui demandent aux militants des Droits Civiques : “ Quand serez-vous enfin satisfaits ? ” Nous ne serons jamais satisfaits aussi longtemps que le Noir sera la victime d’indicibles horreurs de la brutalité policière. Nous ne pourrons être satisfaits aussi longtemps que nos corps, lourds de la fatigue des voyages, ne trouveront pas un abri dans les motels des grandes routes ou les hôtels des villes.

Nous ne pourrons être satisfaits aussi longtemps que la liberté de mouvement du Noir ne lui permettra guère que d’aller d’un petit ghetto à un ghetto plus grand. Nous ne pourrons être satisfaits aussi longtemps que nos enfants, même devenus grands, ne seront pas traités en adultes et verront leur dignité bafouée par les panneaux “ Réservé aux Blancs ”. Nous ne pourrons être satisfaits aussi longtemps qu’un Noir du Mississippi ne pourra pas voter et qu’un Noir de New-York croira qu’il n’a aucune raison de voter. Non, nous ne sommes pas satisfaits et ne le serons jamais, tant que le droit ne jaillira pas comme l’eau, et la justice comme un torrent intarissable.

Je n’ignore pas que certains d’entre vous ont été conduis ici par un excès d’épreuves et de tribulations. D’aucuns sortent à peine d’étroites cellules de prison. D’autres viennent de régions où leur quête de liberté leur a valu d’être battus par les orages de la persécution et secoués par les bourrasques de la brutalité policière. Vous avez été les héros de la souffrance créatrice. Continuez à travailler avec la certitude que la souffrance imméritée vous sera rédemptrice.

Retournez dans le Mississippi, retournez en Alabama, retournez en Caroline du Sud, retournez en Georgie, retournez en Louisiane, retournez dans les taudis et les ghettos des villes du Nord, sachant que de quelque manière que ce soit cette situation peut et va changer. Ne croupissons pas dans la vallée du désespoir.

Je vous le dis ici et maintenant, mes amis, bien que, oui, bien que nous ayons à faire face à des difficultés aujourd’hui et demain je fais toujours ce rêve : c’est un rêve profondément ancré dans l’idéal américain. Je rêve que, un jour, notre pays se lèvera et vivra pleinement la véritable réalité de son credo : “ Nous tenons ces vérités pour évidentes par elles-mêmes que tous les hommes sont créés égaux ”.

Je rêve qu’un jour sur les collines rousses de Georgie les fils d’anciens esclaves et ceux d’anciens propriétaires d’esclaves pourront s’asseoir ensemble à la table de la fraternité.

Je rêve qu’un jour, même l’Etat du Mississippi, un Etat où brûlent les feux de l’injustice et de l’oppression, sera transformé en un oasis de liberté et de justice.

Je rêve que mes quatre petits-enfants vivront un jour dans une nation où ils ne seront pas jugés sur la couleur de leur peau, mais sur la valeur de leur caractère. Je fais aujourd’hui un rêve !

Je rêve qu’un jour, même en Alabama, avec ses abominables racistes, avec son gouverneur à la bouche pleine des mots “ opposition ” et “ annulation ” des lois fédérales, que là même en Alabama, un jour les petits garçons noirs et les petites filles blanches pourront se donner la main, comme frères et sœurs. Je fais aujourd’hui un rêve !

Je rêve qu’un jour toute la vallée sera relevée, toute colline et toute montagne seront rabaissées, les endroits escarpés seront aplanis et les chemins tortueux redressés, la gloire du Seigneur sera révélée à tout être fait de chair.

Telle est notre espérance. C’est la foi avec laquelle je retourne dans le Sud.

Avec cette foi, nous serons capables de distinguer dans la montagne du désespoir une pierre d’espérance. Avec cette foi, nous serons capables de transformer les discordes criardes de notre nation en une superbe symphonie de fraternité.

Avec cette foi, nous serons capables de travailler ensemble, de prier ensemble, de lutter ensemble, d’aller en prison ensemble, de défendre la cause de la liberté ensemble, en sachant qu’un jour, nous serons libres. Ce sera le jour où tous les enfants de Dieu pourront chanter ces paroles qui auront alors un nouveau sens : “ Mon pays, c’est toi, douce terre de liberté, c’est toi que je chante. Terre où sont morts mes pères, terre dont les pèlerins étaient fiers, que du flanc de chacune de tes montagnes, sonne la cloche de la liberté ! ” Et, si l’Amérique doit être une grande nation, que cela devienne vrai.

Que la cloche de la liberté sonne du haut des merveilleuses collines du New Hampshire !
Que la cloche de la liberté sonne du haut des montagnes grandioses de l’Etat de New-York !
Que la cloche de la liberté sonne du haut des sommets des Alleghanys de Pennsylvanie !
Que la cloche de la liberté sonne du haut des cimes neigeuses des montagnes rocheuses du Colorado !
Que la cloche de la liberté sonne depuis les pentes harmonieuses de la Californie !

Mais cela ne suffit pas.

Que la cloche de la liberté sonne du haut du mont Stone de Georgie !
Que la cloche de la liberté sonne du haut du mont Lookout du Tennessee !
Que la cloche de la liberté sonne du haut de chaque colline et de chaque butte du Mississippi ! Du flanc de chaque montagne, que sonne le cloche de la liberté !

Quand nous permettrons à la cloche de la liberté de sonner dans chaque village, dans chaque hameau, dans chaque ville et dans chaque Etat, nous pourrons fêter le jour où tous les enfants de Dieu, les Noirs et les Blancs, les Juifs et les non-Juifs, les Protestants et les Catholiques, pourront se donner la main et chanter les paroles du vieux Negro Spiritual : “ Enfin libres, enfin libres, grâce en soit rendue au Dieu tout puissant, nous sommes enfin libres ! ”. »

©️ Source en lien https://ml.usembassy.gov/fr/dream-le-texte-integral-en-francais-du-discours-de-martin-luther-king/

● Exposition « Titanic » à Paris | Sur quelques restes émouvants du tombeau du mythique paquebot


L’événement tient du 18 juillet au 10 septembre 2023 à Paris Expo Porte de Versailles dans le 15ème arrondissement. Le célèbre paquebot de la société White Star Line coula dans la nuit du 14 au 15 avril 1912 à la suite d’un violent et fatal heurt latéral avec un volumineux iceberg. La suite narrative de cet accident océanique fait l’objet d’un intérêt public à travers les années. Plus d’un siècle après, le nom du géant navire Le Titanic ne laisse pas indifférent. Le film de James Cameron, Titanic sorti en 1997 et d’autres documentaires ont épaissi sa légende le temps passant. Et ce lundi 21 août 2023 on y était par curiosité et attrait pour la « chose Histoire ». Une sorte de visite d’exploration à travers cette exposition, objets personnels et éléments mécaniques repêchés de l’épave qui gît dans les profondeurs de la mer (à plus de 3800 m), sont au menu. Le paquebot allait à son voyage inaugural transatlantique et le destin en avait décidé autrement. Avec ce naufrage qui fit plus de 1500 morts (disparus) , pour environ 711 rescapés.
Selon les données d’un grand affichage lu au cours de l’exposition, le bilan est présenté comme suit en fonction des classes et de l’équipage :

1ère classe : 199 rescapés et 125 disparus

2ème classe : 116 rescapés et 168 disparus

3ème classe 181 rescapés et 529 disparus

Équipage : 209 rescapés et 701 disparus

On y apprend que 3 alertes à la présence des glaces dans la zone furent reçues par l’équipe du navire dans la journée, à 13H45 de l’Amerika, à 21H30 de S.S Mesaba et 22H55 du Californian. Titanesquement conçu et doté d’une technologie de pointe de l’époque, on croyait le Titanic insubmersible. Et pourtant l’inimaginable arriva fatalement dans les eaux glaciales de l’Atlantique Nord. Parmi les victimes de ce naufrage, il faut noter le cas d’un ingénieur haïtien du nom de Joseph Laroche révélé et mentionné dans l’ouvrage titré « Le seul passager noir du Titanic » du journaliste franco-ivoirien Serge Bile… lire cet élément média https://information.tv5monde.com/culture/qui-est-joseph-laroche-le-seul-passager-noir-du-titanic-12354 .

La dernière rescapée survivante est décédée en 2009 à l’âge de 97 ans, elle s’appelait Mullvina Dean native de Londres.

En lisant sur le projet de retraite de l’expérimenté Capitaine Edward J. Smith (62 ans) qui promit à son épouse et sa fille qu’après ce voyage inaugural du Titanic, il allait arrêter, ému…en fataliste on dit selon l’adage consacré « l’homme propose, Dieu Dispose » .

• À suivre ci-dessous quelques photographies prises lors de notre visite :

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● Revue d’Histoire | Les 14 points du président américain Woodrow Wilson disaient quoi en 1918?

8 janvier 1918 devant le congrès US, le 28ème président étasunien tint un discours au sein duquel il brossa un schéma géopolitique mondial de l’après première Guerre mondiale. Cette vision fut déclinée en 14 points connus communément les quatorze points de Wilson. Le continent africain sous joug colonial à l’époque ne fut pas cité nommément, et le point 5 laisse entendre vaguement que les territoires coloniaux devaient mériter un ajustement. Ainsi dire l’autodétermination politique pour les peuples d’eux-mêmes en matière de souveraineté, qu’on attribuait à sa vision, était plutôt pour d’autres zones du monde (Europe principalement et Euro-Asie dans une certaine mesure). L’Afrique n’était pas autour de la table géopolitique mondiale, donc elle faisait partie du menu « invisibilisé » sur la table.

1 . « Des traités de paix ouverts, auxquels on a librement abouti, après lesquels il n’y aura ni action ou décision internationale privée d’aucune nature, mais une diplomatie franche et transparente »
2. « Une absolue liberté de navigation sur les mers, en dehors des eaux territoriales, en temps de paix, aussi bien qu’en temps de guerre, sauf si les mers doivent être en partie ou totalement fermées afin de permettre l’application d’alliances internationales. »
3. « Le retrait, autant que possible, de toutes les barrières économiques, et l’établissement d’une égalité des conditions de commerce parmi toutes les nations désirant la paix et s’associant pour la maintenir. »
4. « Des garanties adéquates à donner et à prendre afin que les armements nationaux soient réduits au plus petit point possible compatible avec la sécurité intérieure. »
5. « Un ajustement libre, ouvert, absolument impartial de tous les territoires coloniaux, se basant sur le principe qu’en déterminant toutes les questions au sujet de la souveraineté, les intérêts des populations concernées soient autant pris en compte que les revendications équitables du gouvernement dont le titre est à déterminer. »
6. « L’évacuation de tout le territoire russe et règlement de toutes questions concernant la Russie de sorte à assurer la meilleure et plus libre coopération des autres nations du monde en vue de donner à la Russie toute latitude sans entrave ni obstacle, de décider, en pleine indépendance, de son propre développement politique et de son organisation nationale ; pour lui assurer un sincère et bienveillant accueil dans la Société des Nations libres, avec des institutions de son propre choix, et même plus qu’un accueil, l’aide de toute sorte dont elle pourra avoir besoin et qu’elle pourra souhaiter. Le traitement qui sera accordé à la Russie par ses nations sœurs dans les mois à venir sera la pierre de touche de leur bonne volonté, de leur compréhension des besoins de la Russie, abstraction faite de leurs propres intérêts, enfin, de leur sympathie intelligente et généreuse. »

7. « La Belgique, et le monde entier agréera, doit être évacuée et restaurée, sans aucune tentative de limiter sa souveraineté dont elle jouit communément aux autres nations libres. Nul autre acte ne servira comme celui-ci à rétablir la confiance parmi les nations dans les lois qu’elles ont établies et déterminées elles-mêmes pour le gouvernement de leurs relations avec les autres. Sans cet acte curateur, l’entière structure et la validité de la loi internationale est à jamais amputée. »
8. « Tous les territoires français devraient être libérés, les portions envahies rendues, et les torts causés à la France par la Prusse en 1871, concernant l’Alsace-Lorraine, qui a perturbé la paix mondiale pendant près de 50 ans, devraient être corrigés, de telle sorte que la paix soit de nouveau établie dans l’intérêt de tous. »
9. « Un réajustement des frontières d’Italie devrait être effectué le long de lignes nationales clairement reconnaissables. »
10. « Aux peuples d’Autriche-Hongrie, dont nous désirons voir sauvegarder et assurer la place parmi les nations, devra être accordée au plus tôt la possibilité d’un développement autonome. »
11. « La Roumanie, la Serbie et le Monténégro devraient être évacués ; les territoires occupés devraient être restitués ; à la Serbie devrait être assuré un accès à la mer libre et sûr ; les relations des États des Balkans entre eux devraient être déterminées par une entente amicale le long de lignes historiquement établies d’allégeance et de nationalité ; des garanties internationales quant à l’indépendance politique et économique, et l’intégrité territoriale des États des Balkans devrait également être introduites. »
12. « Aux régions turques de l’Empire ottoman actuel devraient être assurées la souveraineté et la sécurité ; mais aux autres nations qui sont maintenant sous la domination turque on devrait garantir une sécurité absolue de vie et la pleine possibilité de se développer d’une façon autonome ; quant aux Dardanelles, elles devraient rester ouvertes en permanence, afin de permettre le libre passage aux vaisseaux et au commerce de toutes les nations, sous garantie internationale. »

13. « Un État polonais indépendant devrait être créé, qui inclurait les territoires habités par des populations indiscutablement polonaises, auxquelles on devrait assurer un libre accès à la mer, et dont l’indépendance politique et économique ainsi que l’intégrité territoriale devraient être garanties par un accord international. »
14. « Une association générale des nations doit être constituée sous des alliances spécifiques ayant pour objet d’offrir des garanties mutuelles d’indépendance politique et d’intégrité territoriale aux petits comme aux grands États. »

©️ Source : https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Quatorze_points_de_Wilson

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