L’instance nationale de lutte contre la traite des personnes et le trafic des migrants, lance le présent appel à proposition au profit des ONG de défense des victimes de la traite des personnes en Mauritanie.
Dans ce cadre, il est demandé aux ONG désireuses de bénéficier des subventions du fonds d’aide et d’assistance aux victimes de la traite des personnes de soumettre leurs projets dans un délai de 15 jours, à compter de la publication du présent appel.
1. Nature-des projets-soumis
Les projets soumis doivent concerner la prise en charge des victimes de
– L’esclavage ou les formes analogues à l’esclavage ;
– Le travail forcé ;
– L’exploitation sexuelle ;
– La mendicité forcée.
2. Conditions d’éligibilité
Les ONG candidates doivent remplir les conditions suivantes :
– Être légalement reconnue comme organisation non gouvernementale de droit mauritanien exerçant dans le domaine de la lutte contre l’esclavage ou l’une des autres formes de la traite des personnes telles que définies à l’article 2 de la loi no 2020/017 relative à la prévention et à la répression de la traite des personnes et la protection des victimes ;
– Avoir une expérience d’au moins de cinq (5) années dans le domaine de la lutte contre la traite des personnes ;
– Disposer d’un siège, de personnels et de rapports d’activités et de rapports financiers ;
– Assurer la prise en charge de victimes de la traite des personnes qui répondent aux critères d’éligibilité au ronds d’aide et d’assistance aux victimes de la traite des personnes.
Les dossiers de candidatures doivent être déposés auprès du secrétariat central de l’instance dont le siège est situé à l’adresse suivante : Ilot C, lot no 54 (Tel 36 65 26 28), au plus tard, le vendredi 26 avril 2024 à 17h00.
Nouakchott, le 26 mars 2024
Le Directeur de l’Instance Nationale de Lutte contre La Traite des personnes et le Trafic des Migrants
AMI – Le ministère des affaires étrangères, de la coopération et des Mauritaniens de l’extérieur a convoqué, vendredi 19 avril 2024, l’ambassadeur de la République du Mali accrédité à Nouakchott pour lui faire part de ses protestations contre les exactions répétées subies par de paisibles citoyens Mauritaniens sur le territoire malien.
C’est ce que rapporte un communiqué du ministère des affaires étrangères, de la coopération et des Mauritaniens de l’extérieur dont copie est parvenue à l’AMI et dont voici la traduction :
« Le ministère des affaires étrangères, de la coopération et des Mauritaniens de l’extérieur a convoqué, vendredi 19 avril 2024, l’ambassadeur de la République du Mali accrédité à Nouakchott pour lui faire part de ses protestations contre les exactions répétées subies par de paisibles citoyens Mauritaniens sur le territoire malien.
Cette situation aucunement acceptable se poursuit malgré les mise en garde que notre pays ne cesse de faire à chaque fois que surviennent pareils incidents, partant du principe de la nécessité de préserver les relations de bon voisinage et de coopération entre les deux peuples Mauritanien et Malien et les intérêts communs entre les deux pays.
Le Ministère a informé l’ambassadeur Malien que le gouvernement mauritanien attend du gouvernement Malien des éclaircissements sur ces événements douloureux.
Dans ce cadre, M. le ministre de la Défense nationale s’est rendu vendredi à Bamako porteur d’un message clair sur la question.
La situation à Toulel est de toute évidence le reflet de tensions profondes entre différentes couches sociales, notamment entre la féodalité et les personnes issues de familles anciennement « serviles ». Les aspirations à une société plus juste et égalitaire rencontrent des résistances de la part de ceux qui souhaitent maintenir leur position de pouvoir. La lutte pour la dignité et la liberté est donc confrontée à des obstacles culturels et sociaux importants.
• Les faits : A la suite de la fermeture de la coopérative qui regroupait toutes les femmes du village de Toulel, SOOBÉ KAFO (une coopérative de femmes issues de familles anciennement “serviles’’) a entamé des démarches administratives afin d’obtenir un terrain pour poursuivre leurs activités maraîchères. D’autant que leurs “consœurs” du village issues de la féodalité ont pu aménager un vaste terrain octroyé par les siens. Il faut dire que la fermeture de la première coopérative villageoise est liée au conflit qui opposait les natifs (féodaux versus les descendants de Souleymane Feinda, considérés comme étant d’extraction servile) de Toulel résidant à l’étranger plus précisément en France. Ces derniers réclament plus de justice sociale et d’égalité entre tous les membres du village. En effet, déterminée à perpétuer son héritage culturel et la reproduction sociale qui lui permet de se maintenir dans sa position hiérarchique, la féodalité de Toulel impose son hégémonie dans tous les domaines de la vie du village, allant de la confiscation de la caisse du village dans la diaspora (en France particulièrement), l’accaparement de la caisse et la maison des ressortissants de Toulel à Nouakchott et à Dakar jusqu’à l’exclusion des femmes de certains militants anti-esclavagiste de l’ancienne coopérative du village. Ainsi, les femmes de SOOBÉ KAFO en furent des victimes collatérales car le préfet du département de Maghama va décider de mettre fin à l’exploitation du terrain qui appartenait à toutes les femmes du village. La décision du préfet, bien qu’elle puisse être fondée sur des considérations administratives, semble favoriser davantage les intérêts de la féodalité de Toulel au détriment de l’égalité et de la justice pour toutes les femmes du village. Mais, en dépit des obstacles rencontrés, les femmes de SOOBÉ KAFO ont continué à se battre pour leurs droits et ont finalement obtenu une première victoire. En effet, le Maire, qui jadis faisait la sourde oreille a fini par les entendre et formuler une demande le 7 septembre 2023 auprès de la préfecture de Maghama. Après l’examen du dossier de la coopérative SOOBÉ KAFO, le préfet a émis un avis favorable le 3 octobre 2023 pour l’exploitation d’un nouveau terrain. Leur persévérance démontre leur détermination à faire valoir leurs droits et à surmonter les injustices auxquelles elles sont confrontées. Cependant cette première victoire fut rapidement écornée. Au démarrage des premiers travaux de la coopérative, un féodal-esclavagiste du nom de Coly SOUMARÉ bénéficiant du soutien inconditionnel de son clan, vint implanter des poteaux sur le terrain de la coopérative des femmes en prétextant que celui-ci est son domaine privé qu’il a hérité de ses aïeux. Une belle manière de créer un litige afin que le terrain ne soit pas exploité par SOOBÉ KAFO. M. Soumaré ne possèderait aucune preuve matérielle attestant qu’il est le propriétaire du terrain en question si ce n’est qu’il est issu de la famille régnante. Lui comme tous les membres de son clan peuvent disposer de tous les terrains du village à leur guise sans avoir des comptes à rendre à qui que ce soit. Bien que les femmes SOBÉ KAFO aient introduit une nouvelle demande auprès du Maire qui a son tour l’a instruit à la préfecture (qui a enfin émis un avis favorable à l’exploitation du terrain), la féodalité de Toulel semble trouver une solution pour arrêter les travaux. Les femmes de SOBÉ KAFO se sont rendues à la préfecture de Maghama afin que le préfet puisse régler cette histoire mais ce dernier évite de trancher et exhorte les femmes et les féodaux à régler le litige à l’amiable. Il y a des tentatives de la part de ces femmes et hommes opprimés mais toujours est-il que la féodalité défie l’autorité administrative et étatique de sorte que le nouveau préfet a fini par céder à ses caprices en suspendant les travaux sous prétexte qu’un terrain en litige ne peut pas être exploité par un des protagonistes. Il est inconcevable de voir que malgré les efforts des femmes de SOBÉ KAFO pour faire valoir leurs droits légitimes, la féodalité de Toulel continue de contester leur accès au terrain. L’attitude évasive du préfet dans la résolution du litige et sa décision de suspendre les travaux favorisent sans aucun doute les intérêts de la féodalité au détriment de la justice pour les femmes opprimées.
C’est un rappel que la lutte pour l’égalité et la dignité peut être longue et difficile, mais il est important de persévérer dans la quête de justice.
La Présidence de la République a rendu public, vendredi soir, 19 avril 2024, un décret portant convocation du collège électoral pour l’élection du Président de la République. Le décret stipule que : 1. Le collège électoral est convoqué le samedi 29 juin 2024 et, en cas de second tour, le samedi 13 juillet 2024, en vue d’élire le Président de la République. 2. La campagne électorale sera ouverte le vendredi 14 juin 2024 à zéro heure et close le 27 juin 2024 à minuit. 3. Le scrutin sera ouvert à 7 heures du matin et clos à 19 heures.
Sans esprit polémique, je veux juste apporter quelques éclaircissements sur des faits historiques irréfutables sur les premières dénonciations des exactions du régime de terreur de Ould Taya.
Certains veulent apparemment réécrire l´histoire récente de notre résistance et nous faire croire que les dénonciations des crimes du régime militaire ont commencé avec la période des lettres ouvertes d´avril 1990 ou de la « démocratisation » bridée du colonel despote ould Bothaya. Que nenni !
A la vérité historique ces lettres ouvertes de quelques personnalités mauritaniennes au CMSN n’ont pas été les premières à dénoncer les exactions commises contre les Négro-mauritaniens pendant ces années de braise.
En tant qu’un des membres et principaux responsables du département de la presse et à l’information des FLAM à l´époque avec mon ami et camarade Ciré Ba qui dirigeait le département, je peux dire, des archives de presse à l’appui, que les FLAM, principale force d’opposition ouverte au Système pendant ces années de braise, furent les premières à dénoncer l’épuration ethnique au sein de l’armée, la terreur dans la vallée du fleuve et les violations des droits humains en Mauritanie.
C´est suite à notre déclaration reprise par la presse internationale que le ministre mauritanien de l’information de l’époque feu Mohamed Lemine Ould Ahmed (ancien militant du mouvement ablitionniste d’El Horr) fut obligé de reconnaitre les faits et d´annoncer la découverte d’un soit-disant « complot » fomenté par des militaires et des civils noirs dont des anciens prisonniers Flamistes et rescapés la prison mouroir de Oualata.
Nous avons été les premiers à saisir Amnesty International par son responsable de la zone Afrique de l’Ouest de l’époque notre frère Tiébilé Dramé devenu ministre des affaires étrangère du Mali avec le régime de ATT et Rakia OMAR de Human Rights watch.
C’est d’ailleurs l’annonce, à partir de Londres, par Amnesty International de la mort de plus de 200 militaires négro-africains et la confirmation de ces atrocités par différents témoignages qui ont provoqué un véritable choc dans l’opinion publique. Comme sonnés par la révélation de ces horreurs, différentes personnalités et organisations ont tenu à exprimer leur stupeur et leur indignation.
L´UTM, syndicat proche du pouvoir, parlait d’un véritable génocide et estime que « les traitements inhumains et dégradants infligés à la majorité des citoyens arrêtés constituent une menace pour tous et pour chacun et peuvent conduire le pays à la dérive ».
Le groupe des « 50 » et qui avait comme porte-parole sur RFI le cinéaste feu Med Hondo, réclamait la constitution d´une commission d’enquête sur ces massacres dans leur déclaration signée le 10 avril 1991. Sans oublier la lettre ouverte des 125 du 17 mai, la lettre ouverte des femmes des disparus. Jeune Afrique, la voix de Taya, sous la plume de François Soudan, qualifiera ces lettres ouvertes « d’excessives et diffamatoires » voire malsaines dans son numero du 19 au 25 juin 1991.
En France, même le P.S s’est vigoureusement élevé contre ces exactions. Cependant les citoyens mauritaniens se mobilisaient pour dire leur dégoût, comme en témoigne l’historique manifestation organisée à Paris le 13 avril 1991 par les FLAM, le FRUIDEM, Le CSMD entre autres.
Pour la petite histoire nous avons été derrière la courageuse déclaration de notre frère « déserteur » Cheikh Fall dans les colonnes de Libération et sur les ondes de RFI et cette sortie avait sauvé plus d’un prisonnier dans les geôles d’horreur de Ould Taya. Mon ami et frère Mahamadou Sy rescapé et l’auteur de « L’Enfer d´Inal » peut le confirmer aussi.
Ce sont nos camarades de la section FLAM-Europe qui ont accompagné Cheikh Fall dans les différentes rédactions de la presse hexagone pour alerter l’opinion internationale sur les crimes contre l’humanité qui s’opéraient dans les geôles du régime sanguinaire du colonel Ould Taya.
Les lecteurs de BILAL (devenu le Flambeau), notre organe d´information de l´époque, ont certainement toujours en mémoire son émouvante interview avec les détails de tous les massacres, les circonstances d´exécution de nombreux détenus, impliqués arbitrairement dans la prétendue tentative de coup d´état de décembre 1990.
Dans toutes nos déclarations et notamment dans celle du 8 mai 1989 consécutive à ce qu´on appelle pudiquement « les évènements », nous n´avons eu de cesse dénoncer le racisme d´Etat et de réclamer l´avènement d´une réelle démocratie en Mauritanie.
En 1986 déjà, nous avions dénoncé, dans « Le manifeste du négro-mauritankien opprimé », l´existence d´une discrimination raciale dont la poursuite et l´aggravation ne pouvaient qu´hypothéquer l´existence de notre pays. A l´époque cependant, il ne s´était pas trouvé suffisamment de bonnes volontés dans les mouvements politiques concurrents pour formuler avec autant d´exigence que nous, la revendication d´une réelle égalité entre tous les citoyens mauritaniens.
Le livre Blanc que nous avions publié en octobre 1989- sous le titre » Radioscopie d’un Apartheïd méconnu » et qui a été largement repris par la presse internationale revenait sur la terreur dans la vallée et les assassinats de nos camarades dans les geôles de Oualata. Nous étions seuls dans la dénonciation. C´est encore sous notre pression et de certaines ONG que Ould TAYA fut contraint de transférer nos camarades de la prison mouroir de Walata à celle d’Aïoun avant de les libérer.
Que les évènements, plus douloureux, les uns que les autres, qui se sont succédés dans notre pays depuis cette date, aient cruellement confirmés nos analyses, ne saurait être pour nous l’occasion d´une quelconque délectation. L´important est ailleurs : il est dans la reconnaissance par tous de la nature raciste de la politique conduite par l´ETAT mauritanien.
Pendant ces années de braise ( 1986- 1991) les FLAM qui étaient relativement au début seules sur ce terrain de la dénociation du régime raciste et militaire, avec l´arrestation et la détention de nos camarades à Oualata et l´exil forcé des autres, n´ont pas manqué d´apprécier à sa juste valeur le document des jeunes Maures mauritaniens appelés « Mouvement des démocrates indépendants » d´avril 1989, sous le titre « Plus jamais ça » qui dénoncait les tueries en Mauritanie et au Sénégal et rappelait le processus de répression ethnique en vigueur dans notre pays depuis 1986.
Pour la petite histoire le tract a été rédigé Rue des Écoles à Paris puis expédié, à Nouakchott, sous pli fermé, avec mention « dossier d´inscription Sorbonne ». A l´époque nous avions loué le courage de ces jeunes compatriotes maures, comme nos amis Jemal Ould El Yessa, Béchir El Hacen et Abdallah Ould Kebd qui, émergeant du troupeau ont eu l´audace de reconnaitre et les posant, les graves problèmes de cohabitation que connait toujours notre pays et nous avions exprimé notre disponibilité à travailler avec eux pour le triomphe de nos justes positions.
Cette preuve palpable de disponibilité à travailler avec ces compatriotes arabo-berbères ne nous a pourtant pas dispensé des critiques malveillantes des vieux chevaux chauvins du Système.
Notre lutte a été détérminante pour acculer le pouvoir à des concessions, force nous est de reconnaitre que celui-ci, cruellement isolé au plan diplomatique avec la défaite de leur mentor Sadolf Hussein de l’Irak, a subi de fortes pressions internationales qui l´ont amené à lâcher du lest.
Les observateurs n´avaient pas manqué de faire le rapprochement entre les visites á Nouakchott du ministre francais des affaires étrangères Mr Roland Dumas et de Mr Michel Vauzelle, président de la commission des affaires étrangères de l´assemblée nationale française et sur le discours du 15 avril 1991 du colonel Ould Taya dans lequel il annoncait une série de mesures visant entre autres, à l´instauration d´un multipartisme et l´adoption d´une constitution qui serait soumise au peuple par un référendum dont la date avait été fixée au 12 juillet 1991.
Rappelons que Mr Vauzelle a été saisi directement par des Flamistes lors d´une rencontre à Paris le 27 mars 1991 où il nous avouait avoir mis en garde la Mauritanie et lié l´aide de la France à certaines conditions. Il nous avait aussi exprimé son émotion devant les exactions et humiliations dont les Noirs de Mauritanie sont victimes.
Face à notre pression permanente et celle des ONG des droits humains (Amnesty International, Human Right Watch, FIDH, entre autres..), de personnalités, de partis politiques, de l’engagement à notre côté de certains grands décideurs politiques, le régime ethnogénocidaire, totalement discrédité, et parfois privé de financements d’institutions internationales, fut contraint et ne pouvait que céder. C´est alors que dans l´affolement, « le syndrome malien », aidant, il se mit à annoncer des mesures vite interprétées à l´époque comme un tournant démocratique en Mauritanie.
Heureusement que chaque jour qui se lève apporte son lot d´éclairage au drame mauritanien, permettant ainsi le recentrage des débats autour des vrais problèmes que les mentors du régime, leurs porte-faix et autres chauvins panarabistes ont essayé de brouiller tant bien que mal. La vérité par delà les passions, les errements et aveuglements qui peuvent la brouiller momentanément, finit toujours par s’imposer en se frayant son chemin.
Dakaractu – Avocat de l’ancien chef de l’État mauritanien, Me Ciré Clédor Ly a sorti un communiqué pour alerter l’opinion sur la situation difficile que vit Mohamed Abdel Aziz.
Une tribune qui coïncide avec le premier déplacement à l’étranger du Président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye qu’il a réservé à la République islamique de Mauritanie. Certainement une manière pour Me Ciré Clédor Ly, membre du collectif des avocats du Président Abdel Aziz de faire un clin d’œil à l’actuel chef de l’État, Mohamed Ould Ghazouani
Selon l’avocat, « l’ancien Président de la République Islamique de la Mauritanie vit une situation très difficile qui constitue un précédent très dangereux pour tous les présidents Africains.
Il a été jugé et condamné pour des faits supposés avoir été commis dans l’exercice de ses fonctions présidentielles, par une juridiction qui n’avait aucune compétence pour connaître de ses actes à la place de la Haute Cour de Justice, et après que le Conseil Constitutionnel ait jugé que les autorités d’enquête, de poursuite et de jugement ne pouvaient remplir le critère d’impartialité, un corollaire du droit à un procès équitable, parce que la disposition légale qui intéressait ces autorités à hauteur de 10/100 du montant des saisies et confiscations des biens des personnes poursuivies, n’était pas conforme à la Constitution », informe la robe noire.
Me Ly révèle que » l’ancien Président n’a donc pas bénéficié d’un procès équitable et ce précédent contre un ancien chef d’État est une fracture qui hantera tous les gouvernants actuels et à venir. »
« Le Président Mohamed Abdel Aziz est très malade et tous les mauritaniens le savent. Il est privé de liberté et du droit à la santé, corollaire du droit à la vie.
Il est privé du droit au soleil et des règles minima sur la détention en Afrique, ce qui est constitutif de mauvais traitements et, toutes les requêtes des Avocats tendant à faire respecter sa dignité humaine sont restées sans suite », renseigne le membre du collectif des avocats de l’ancien Président mauritanien Abdel Aziz dans un communiqué exploité par Dakaractu.
Enfin, dira-t-il, « la libération du Président Mohamed Abdel Aziz est devenue une exigence sociale. Avec sa détention, l’état de droit continue d’être malmené, et lorsque l’État de droit est malmené, c’est le crépuscule de la sécurité juridique pour tous « , a conclu Me Ly.
Au cours d’une conférence de presse qu’il a animée lundi 15 avril 2024 au siège de son mouvement à l’Ilot K de Nouakchott, Birame Dah Abeid, deux fois dauphin aux présidentielles de 2014 et 2019, a exprimé son intention de briguer la magistrature suprême lors de la présidentielle prévue en juin 2024. L’annonce officielle sera faite le 21 avril prochain au Stade Cheikha Boidya où il a promis de présenter son programme politique.
Le système électoral mauritanien et la tactique de l’opposition pour conquérir le pouvoir, mais aussi l’apologie de sa candidature comme la seule capable d’installer l’alternance politique en Mauritanie, ont été au centre de la conférence de presse que Birame Dah Abeid, antiesclavagiste et opposant principal au régime de Mohamed Cheikh Ghazouani, a animé le 15 avril 2024 à Nouakchott.
• Gare à ceux qui ont des biens à préserver
D’emblée, Birame Dah Abeid a déclaré que cette conférence de presse est adressée au peuple mauritanien et aux tenants du pouvoir. Aussi bien ce peuple opprimé et ostracisé que ceux qui jouissent des privilèges de la puissance de l’Etat et qui ont des biens ainsi qu’une position à protéger. Selon lui, seuls la sécurité et la stabilité à travers une justice équitable peuvent assurer cette paix sociale que tout le monde recherche. Pour cela, il faudrait, d’après Birame, que le citoyen lambda soit protégé contre toute forme d’injustice par la puissance de la loi et d’un appareil judiciaire équitable, qu’il peut offrir à son enfant une bonne éducation et qu’une fois diplômé, cet enfant peut accéder à un emploi et gravir les échelons par ses seules compétences. Un citoyen convaincu qu’il a accès à de bons services de santé et qu’il peut satisfaire ses besoins essentiels.
Selon Birame, la gouvernance actuelle basée sur l’épuisement de toutes les ressources sans aucune vision pour l’avenir et les générations futures est une gouvernance prédatrice.
Il affirme qu’il ne brigue pas la présidentielle par soif de pouvoir mais pour extirper la Mauritanie et la population mauritanienne des entrailles de la faillite étatique dont les voyants rouges se sont déjà allumés.
« Si j’avais voulu participer à la vendetta actuelle, bénéficier des privilèges liés aux nominations et ses avantages, je l’aurai obtenu, mais cela est contraire à mes convictions et à mon rêve de voir émerger une autre Mauritanie que celle que nous vivons aujourd’hui » a-t-il souligné.
• Quel fonds de commerce ?
Il a aussi répondu à ceux qui soutiennent qu’il fait des Harratines et de la lutte contre l’esclavage un fonds de commerce. Il leur répond que seul l’Etat mauritanien est preneur de ce genre de marchandises. Et ceux qui ont bénéficié de ce commerce sont connus, a-t-il ajouté en substance, demandant à ses détracteurs de dévoiler les contreparties qu’il a tirées de ce business. « Par contre, ceux qui ont véritablement mené ce genre de commerce, la contrepartie qu’ils ont reçue est bien visible à travers leurs biens fonciers et leurs comptes bancaires » a-t-il illustré.
• Du compromis et autres manœuvres politiques
Abordant le sujet relatif aux manœuvres politiques, il a déploré l’ignorance des Mauritaniens à ce sujet, d’où les railleries dont il fut l’objet durant l’apaisement politique entre lui et le régime de Ghazouani. Il donne l’exemple de l’opposant sénégalais Abdoulaye Wade et la manière dont il amadoua l’ancien président Senghor dans les années 70, à l’époque du parti unique. Il raconte que lorsque Abdoulaye Wade a demandé à Senghor de lui autoriser un parti, Senghor lui a répondu qu’il ne donne pas d’autorisation aux partis d’opposition. Abdoulaye Wade de lui répondre qu’il ne s’agit pas d’un parti d’opposition, mais d’un parti de contribution.
Contribution à quoi ? lui demanda Senghor. Contribution pour l’expérience démocratique et le progrès du Sénégal, lui répond Wade. C’est ainsi qu’est né le PDS plus tard. Ce qui n’empêcha pas Wade de maintenir de bonnes relations avec Senghor. Faisant le parallèle avec son cas, Birame de déclarer c’est exactement comme moi lorsque j’ai dit que j’ai trouvé mon ami. Une tournure mal interprétée par ceux qui ignorent les méandres cachés des manœuvres politiques.
Pourtant dit-il, la démocratie sénégalaise que tout le monde applaudit a progressé à l’ombre de ces compromis entre tenants du pouvoir et opposants, car après Wade qui entra dans le gouvernement de Abdou Diouf qu’il battit plus tard à la présidentielle, Macky Sall qui a grandi à l’ombre de Wade qu’il servit dans son pouvoir, a fini par se démarquer de lui en le battant à la présidentielle de 2012.
• Du combat armé de Kagamé et Mandela au pacifisme de Birame
Autre mythe renversé durant cette conférence de presse, cette ignorance mauritanienne par rapport au combat politique de Paul Kagamé de Rwanda et de Nelson Mandela d’Afrique du Sud brandis comme des exemples de chantre de la paix, alors que lui Birame et ses compagnons sont taxés de violents. Là également, le candidat à la future présidentielle a révélé que Paul Kagamé fut commandant du groupe rebelle, le Front Patriotique rwandais, qui a remporté la guerre civile au Rwandais et mis fin au génocide de 1994. De même que Mandela a dirigé l’aile militaire de l’ANC avant d’être arrêté et condamné à vie, avant de devenir après 27 ans de prison, président de l’Afrique du Sud. Pour Birame, le parcours de ces deux hommes s’est inscrit dans la lutte armée, alors que le mouvement IRA qu’il dirige et lui-même n’ont jamais usé de violences même sous les assauts sanglants des forces de l’ordre et de sécurité.
• Qui parmi les candidats a subi le martyr pour le peuple
Birame Dah Abeid se décrit comme l’homme politique le plus persécuté en Mauritanie, celui qui a subi les pires exactions, en termes d’emprisonnement dans plusieurs pénitenciers du pays, le plus diabolisé et le plus violenté. Bref, celui qui a le plus souffert dans la défense des opprimés et pour la défense des intérêts des Mauritaniens. Quid pour les autres candidats déjà déclarés ?
• La fraude est déjà programmée
Birame a cité des sources proches du pouvoir parmi ceux avec lesquels il entretient de bonnes relations qui lui ont révélé que les scores sont déjà fixés. Selon eux, il y a plus de 50% des voix qui seront réservées à Ghazouani et que le reste des voix seront dispatchées selon le gabarit électoral des autres candidats. Bref, des élections taillées sur mesure et qui seront de pures formes. Une réalité bien connue aussi bien du peuple que des partenaires internationaux conscients que la Mauritanie n’a nullement l’intention d’organiser des élections libres et transparentes. Des élections où les fonctionnaires et travailleurs du secteur privé et public ainsi que les forces armées et de sécurités seront soumis à toutes sortes de menaces, y compris le licenciement, s’ils ne votent pas pour le candidat du pouvoir. Sans compter les bureaux de vote tribaux et claniques dérobés aux regards des observateurs.
Selon lui, cette situation va perdurer tant que c’est le Ministère de l’Intérieur qui supervise les élections, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) n’étant qu’un de ses appendices à côté des Walis et des Hakems ainsi que des présidents de bureaux triés sur le volet.
Selon lui, une telle perspective prévoit des lendemains sombres pour l’Etat car le peuple acculé sur ses derniers retranchements risque d’avoir des réactions inattendues.
• Une opposition mal partie
Birame soutient qu’il était favorable, à défaut d’un candidat unique pour l’opposition, à trois candidats, un candidat fort de Tawassoul issu des régions Est du pays et un candidat également charismatique des régions du Nord. Seulement, souligne-t-il, ces candidatures ne sont plus efficaces à quelques jours du scrutin présidentiel, déclarant qu’ils devaient être préparés depuis trois ou quatre ans, le temps d’être connus par le grand public.
Néanmoins, il a invité les autres candidats de l’opposition à unir leurs efforts pour se battre contre la fraude électorale par des protestations auprès des responsables de l’organisation du scrutin, puis par la protestation populaire et si cela ne suffisait pas, par un boycott concerté des échéances. Aussi, a-t-il invité les Mauritaniens à ne pas céder au désespoir et au pessimisme et de se battre pour défendre leurs voix et forcer des élections réellement libres et transparentes.
Enfin, Birame a déclaré qu’il va annoncer le 21 avril prochain au Stade Cheikha Boidya (provisoirement) sa candidature à la présidentielle de juin 2024. Lors de cette manifestation, il va étaler l’ambitieux projet politique qu’il compte soumettre au peuple mauritanien.
Rim Sport – Mohamed Lemine Moussa Ould Khairy vient de passer avec brio son diplôme d’entraîneur UEFA B, en Allemagne. Il vient de recevoir officiellement sa licence de la Fédération allemande de football (DFB).
« Après deux semaines de travail intense, tant sur le terrain qu’en dehors, j’ai officiellement terminé mon cours de licence UEFA B. Un petit pas de plus avant de recevoir officiellement ma licence de la Fédération allemande de football (DFB) », a-t-il annoncé.
« Durant ces deux semaines, j’ai eu le plaisir de rencontrer de grands entraîneurs du monde entier avec des perspectives et des philosophies différentes. J’ai reçu des conseils précieux de la part d’entraîneurs expérimentés et j’ai établi de bonnes relations avec mes collègues », indique-t-il.
« Je remercie mes instructeurs Claudio Mu Bler, Marcus Urban et Chris Griebsch de m’avoir aidé à devenir un meilleur entraîneur en si peu de temps. Des leçons précieuses ont été tirées et des connaissances précieuses ont été acquises. Merci à tous d’avoir fait de cette expérience une expérience incroyable ! », a-t-il conclu.
Coach assistant au FC Tevragh Zeïna depuis son retour des Etats Unis où il a décroché un diplôme à Northern Kentucky University, Mohamed Lemine frappe déjà à la grande porte des jeunes entraîneurs diplômés.
Apres une courte carrière de gardien de but, Mohamed Lemine, sur les conseils avisés de son père, Moussa Khaïri, président de FC Tevragh Zeïna va désormais mettre les connaissances acquises au service du football local, sans doute chez les Galactiques, en attendant une ouverture sur le reste du monde.
Une façon de mieux acquérir une forte expérience et prétendre à une échelle supérieure. Polyglotte, Mohamed Lemine (qui parle Chinois, turque, français, arabe et anglais) dispose d’atouts supplémentaires. Bon vent !!!
A son excellence Mohamed OuldGhazaouni, Président de la République islamique de Mauritanie en votre qualité de garant de l’indépendance de la justice.
Rendre la justice est une fonction cardinale et essentielle dans un Etat de droit et dans une démocratie libérale. Les magistrats ont entre leurs mains la vie, la liberté, l’honneur et les intérêts moraux, financiers et matériels de ceux qui vivent sur le territoire de la République. Le rôle de la justice est de préserver la tranquillité, la paix et la vie en société. A ce titre, elle protège les plus vulnérables, juge les litiges et sanctionne les comportements prohibés.
Cependant, la session de la Cour criminelle de Selibaby s’ouvrira le 22 avril 2024 pour juger les affaires criminelles y compris celle que j’appelle «affaire du siècle de Diogountouro» sous le n° 46/RP/2022 pour de faits de «coups et blessures volontaire ayant entraîné la mort» autrement dit meurtre dans le jargon pénal commis dans mon village natal (Diogountouro).
Monsieur le Président de la République, en votre qualité de « garant de l’indépendance de la justice » (article 89 de la Constitution), je voudrais attirer votre attention sur cette affaire judiciaire truffée des irrégularités procédurales, des violations graves de droits de la défense et des dispositions du code de procédure pénale et de la détention abusive.
Monsieur le Président de la République, j’en appelle à votre sagesse et à votre sens de responsabilités au sens des articles 23 et 24 de la constitution afin que vous agissiez le plus vite possible pour que la justice fasse son travail dans l’art du respect d’un procès équitable. A défaut d’annulation des actes de procédure, des actes d’enquête et instruction du début de cette affaire jusqu’à le rapport de la commission d’expertise (qui a constaté la disparition du téléphone de la victime après avoir été mis sous scellés par le juge d’instruction de Selibaby). Ledit téléphone constitue bien évidement un élément capital pour la manifestation de la vérité judiciaire pour toutes les parties au procès. Il est extrement important dans un procès pénal que les droits de la défense soient respectés. Enfin, que la justice soit rendue au nom de la mémoire de la victime et au nom des présumés innocents détenus arbitrairement.
Ce faisant, tout mauritanien a droit à ce que sa cause soit entendue devant un tribunal impartial et indépendant. L’indépendance de la justice est un droit constitutionnel, reconnu aux citoyens, qui garantit l’égalité de tous devant la loi par l’accès à une magistrature impartiale. Elle est la condition première d’un procès équitable pour une société civilisée et moderne. Je vous prie de croire, Monsieur le Président, en l’expression de ma haute considération.
Dr Boubou BA Membre associé au centre de recherche (CHAD), Université Paris10-Nanterre Juriste au Palais de justice de Pontoise-France
J’ai partagé mes réflexions avec certains des collaborateurs proches de Biram Dah Abeid : il n’incarne plus l’opposition radicale. Ce constat est partagé, notamment depuis les élections de 2019. Les quelques postes octroyés ou promis à ses partisans et proches dans des organismes tels que Taazour, ainsi que dans le domaine des droits humains, indiquent un éloignement de l’opposition radicale. En réalité, celle-ci vise généralement des changements rapides et significatifs dans le système ou la société, avec pour objectifs le renversement par les urnes du régime en place, une transformation sociale radicale, la défense des droits et des libertés, ainsi que la dénonciation des systèmes de domination, dans le but de créer une société plus juste et équitable. Toutefois, la récente reconnaissance de Biram Dah Abeid parlant d’une amitié avec le chef de l’État a été perçue comme un coup dur pour lui ; également interprétée comme un manque de culture politique.
Par ailleurs, il est nécessaire d’avoir des moyens financiers pour mener une campagne électorale. Cette année, les soutiens financiers ne semblent pas être en sa faveur. L’idée même d’une insurrection pour renverser le régime en cas de besoin n’est plus d’actualité. Bien que cela n’ait pas été explicitement demandé pendant le mandat de l’ancien chef de l’Etat A. Aziz, la situation politique le laissait entendre. De plus, une confrontation indirecte et disproportionnée, combinée à un manque de transparence, a nui à son image et entache toujours sa crédibilité. Il semblerait que certains propriétaires d’hôtels qui avaient mis gratuitement leurs établissements à disposition, ainsi que des militants associatifs de la diaspora, etc., ont exprimé leur mécontentement. Son manque de reconnaissance et de considération envers certains acteurs risque de limiter ses chances de réussite.
Biram Dah Abeid a parcouru le pays à la tête de l’IRA, mouvement abolitionniste dont il doit maintenant se retirer pour garantir la continuité du financement, une chose qui a été promue mais malheureusement non respectée. Même s’il continue à se présenter comme le candidat du RAG et à mettre en avant son parcours militant malgré la perte de ses principaux collaborateurs, cela ne sera pas suffisant pour remporter des élections.
En analysant les élections législatives précédentes, il est clair que Biram Dah Abeid a perdu de son influence. Sa crédibilité en a souffert. La coalition Espoir a remporté son bastion de Ryad. Les faibles résultats en termes de députés, maires et conseillers municipaux pour une opposition le confirment. Les Mauritaniens ont différents points vue sur le vote. Le vote pour Biram ou pour son candidat n’a pas été au point.
Il est judicieux de lui conseiller, en premier lieu, de comprendre que son absence lors d’une élection n’est pas une insulte personnelle. Ensuite, il devrait annoncer publiquement qu’il ne se présentera pas en 2024, et appeler à une candidature unique. Si cette candidature unique parvient au second tour, il devrait encourager toutes les forces politiques à se rallier à cette cause, en s’y incluant lui-même, non pas en tant que leader mais en tant que membre de la classe politique. Bien que certains puissent penser que cela est improbable étant donné son tempérament et sa personnalité, il est important de noter que cette dernière carte en main n’est pas son atout principal. En effet, s’il échoue, cela ne sera pas uniquement de sa faute. Il pourrait alors passer le relais jusqu’en 2029. Les élections approchent à grands pas, et il n’a plus rien à prouver.
En 2029, après un retrait bénéfique de la course à l’élection présidentielle un retour honorifique sera possible en proposant un programme axé sur l’économie, l’éducation, la santé, l’environnement, la sécurité, le social, la justice, la culture et l’identité plurielle de la Mauritanie, Biram Dah Abeid pourrait envisager une sortie en beauté. Il devrait également tenir compte des spécificités régionales, des défis nationaux et des tendances politiques du moment.
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