Par ces temps qui courent où l’on parle de héros : les Tirailleurs Sénégalais héros ou traîtres à la nation africaine, il me plaît de désigner les précurseurs du mouvement Soninké de lutte contre l’esclavage statutaire ou par ascendance de héros.
En effet, un héros est un sauveur, un libérateur qui défend une cause juste pour faire triompher la vérité, pour rétablir la justice en préservant les plus faibles de la cruauté et l’arrogance des plus forts. Cela dit, le héros est porteur d’un projet qui est souvent contraire aux intérêts des tenants de l’ordre établi, celui de l’establishment. Il est conscient des dangers, des complots, des cabales, des risques et des embûches à contourner, à surmonter, et auxquels il s’expose au péril de sa vie mais déterminé à mettre tout en œuvre pour défendre son projet, pour que triomphe ses idées.
Bien évidemment, il s’expose à la furie de tous ceux qui s’opposent au changement, aux forces visibles et invisibles. Mais il reste de marbre, intrépide, courageux et droit dans ses bottes.
C’est en cela, qu’en cette année 2024 finissant, je désigne les initiateurs du Ganbanaxu fedde, le mouvement d’émancipation Soninké né, il y a 8 ans, de héros d’une nouvelle société Soninké en gestation. Le mouvement est révolutionnaire par les idées qu’il développe, et par son courage à remettre en cause des acquis sociaux et statutaires.
Jamais, un mouvement Soninké n’a porté et élevé la critique, la satire sociale jusqu’à ce niveau. Que reproche-t-on à ce mouvement ? Qui ne demande qu’une chose, la fin des privilèges liés à la naissance. Il défend une fraternité Soninké qui ne se limite plus à être locuteur natif d’une même langue mais fondée sur la fin des classes sociales synonymes de barrières et source d’inégalités.
Le mouvement Ganbanaxu fedde, -j’ose affirmer- que certains considèrent de groupe séditieux, contestataire, déstabilisateur voire rebelle parce qu’il a créé un remous social jamais vécu dans l’histoire Soninké. Une société où on ne tolère pas toujours le grand déballage par souci de soigner le paraître, de camoufler, de dissimuler les dissensions, les tares pour servir une pudeur gênante qui fait des victimes en silence.
Réfléchissez-y-en profondeur ! En libérant la raison des dogmes qui l’enlisent, le mouvement a poussé la réflexion jusqu’à niveau jamais égalé en termes de revendications, de propositions et de mise à nu de sujets jusqu’ici tabou.
A ce titre, le mouvement Ganbanaxu fedde peut être considéré comme philosophique, politique et social du fait qu’il interpelle chaque Soninké à réfléchir sur les codes de notre société, le contrat communautaire hérité ainsi que sa viabilité même de nos jours des survivances de traditions esclavagistes et féodales dans le rapport intra-social et communautaire Soninké.
La contestation n’est que la partie visible du combat, qui semble hélas cristalliser l’attention de la grande masse qui s’en sert, non sans maladresse et avec peu d’objectivité comme prétexte de rejet, de condamnation et même de diabolisation du mouvement.
Le temps est le meilleur allié des faibles. Il exige de la patience.
La vérité sera rétablie un jour, les « incompris » seront compris, hommage leur sera rendu. La postérité réhabilitera, je suis certain, un jour sous un soleil nouveau, un soninkara rassemblé et affranchi, les initiateurs du mouvement Ganbanaxu fedde, dans une approche littéraire et philosophique pour écrire et enseigner l’histoire politique et sociale de la société Soninké post-wagadu.
Ce jour-là, le mouvement Ganbanaxu fedde retrouvera ses lettres de noblesse ; et sera considéré à juste titre, mouvement social, politique, intellectuel, mais surtout philosophique Soninké, dont le combat est de donner à chaque Soninké la plénitude de sa dignité, en le considérant comme un membre à part entière, débarrassé de tout étiquetage social.
En somme, le mouvement nous commande de revoir notre façon de juger, de raisonner, de penser, de reconsidérer nos préjugés, notre perception des rapports interpersonnels et intra personnels et nos appréhensions : telle est la portée philosophique des idées du mouvement ; au-delà de la lutte contre l’esclavage par ascendance.
Le bilan du mouvement Ganbanaxu fedde, depuis ses premiers audios dans certains milieux Soninké, est perçu comme une catastrophe, un mouvement de renégats et d’anarchistes. Loin sans faux !
Le bilan quantitatif ou du moins qualificatif s’oppose au bilan qualitatif. Le dernier est moins bavard, moins visible mais pourtant plus utile. Les plus subtils et futés, forts de leur esprit de discernement, n’ont pas de peine à mesurer l’impact positif du débat soulevé par le mouvement en termes de liberté, d’égalité et de dignité.
Et grâce à ce mouvement, les Soninké ont appris à s’interroger de manière critique, à remettre en cause et à chercher à comprendre la portée, la signification profonde, la vérité cachée voire la symbolique des traditions qu’ils perpétuent de génération en génération, et souvent de manière mécanique lorsqu’elles déshonorent et humilient une partie de cette même société.
Le débat sur l’égalité à la naissance, la gestion du pouvoir politique, la remise en cause de certains « accords sociaux » en contradiction avec la république et la citoyenneté, toute chose qui visent à changer la perception sociale de la dignité et des valeurs sociales : une nouvelle hiérarchie des valeurs basée sur ce que vaut l’individu par lui-même, pour lui-même et non par ce que prétend être son père ou sa famille.
Lui, c’est l’actuel premier ministre mauritanien, M. Moctar O. Diay. Visiblement l’élan d’un sentiment de changement interne de l’état profond avec sa nomination, s’est relativement amolli. Il subit comme ses prédécesseurs un régime de pouvoirs, de sous-pouvoirs et de contre-pouvoirs qui s’imbriquent et s’inhibitent d’une échelle à une autre. Nous faisons semblant d’ignorer que la substance organique de nos services étatiques est une émanation organisée de ce qui est composé et généré de régalien dans nos différentes communautés. Ainsi dire, nos suprémacismes (ethno-racial et statutaire) collectivement entretenus consciemment et-ou inconsciemment à divers degrés, ne peuvent pas être extirpés du corps social et sociétal par une entreprise politique de basse intensité. Les carences en terme de d’Égalité politique et de Justice sociale sont vécues dans nos intra-communautaires d’abord et la structure étatique centralisée est en gestion perpétuelle d’un statu quo bien pesant. Après 64 ans d’indépendance et quelques décennies d’ouverture dite démocratique, un chef coutumier ou religieux habituellement encarté client et support politique du parti – Etat pèse par ses relations plus qu’un préfet, un magistrat voire même plus qu’un gouverneur dans un territoire administratif donné. L’ordre électoraliste est un amusement pour marquer le temps politique avec la même substance essentielle. La véritable alternance politique adviendra quand on ose défaire et criminaliser les immixtions intégristes et fascistes de nos ordres anciens dans l’arène politique moderne. Une affaire qui n’est pas à l’ordre du jour dans le spectre politique d’une manière générale. Le mutant clientélisme politique est tellement intrusif chez tous les acteurs publics d’une couverture à une autre… une demande de justice sociale et citoyenne vivement revendiquée politiquement à Nouakchott par Sidi ou Amadou, sera combattue et torpillée par ce dernier quand il s’agit d’asseoir la même exigence militante dans sa propre communauté à l’intérieur du pays.
Les volontés existent mais les leviers sont d’une grande faiblesse structurelle…face aux pesanteurs qui freinent.
La ministre du Commerce et du Tourisme, Mme Zeinabou Mint Ahmednah, en présence du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, M. Memma Ould Beibate, et du conseiller du Premier ministre, M. Mohamed Abeih Ould Jeilani, a procédé vendredi dans les locaux du ministère à Nouakchott à la signature d’un nouvel accord portant sur la révision des prix des denrées alimentaires de base.
L’accord, qui intervient après une série de réunions avec la Fédération du Commerce présidée par M. Mahmoud Riyad, fixe les prix des produits alimentaires de base à partir du 1er janvier 2025 pour une période de quatre mois, y compris le mois sacré du Ramadan, comme suit :
– Le prix du kilogramme de sucre est fixé à 300 anciennes ouguiyas (A -UM) ;
– Le prix du kg de riz mauritanien de qualité supérieure est de 320 A – UM ;
– Le prix de la boite de lait concentré (OMELA) est de 170 A – UM ;
– Le prix du kg de blé est de 130 A – UM ;
– Le prix du litre d’huile de cuisine est de 620 A – UM.
Cette révision a été marquée par la stabilisation des prix du blé, du riz local et du lait concentré OMELA, tandis que le prix du sucre a baissé de 310 A -UM par kg à 300, et l’huile de cuisine a augmenté de 580 A – UM à 620 A – UM ;
A cette occasion, le ministre a souligné l’importance que Son Excellence le Président de la République, M. Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, accorde à cette question en raison de son impact direct sur la vie des citoyens, ce à quoi le gouvernement, dirigé par le Premier ministre, M. Mokhtar Ould Diay, s’attelle.
Pour sa part, la Fédération du Commerce, en présence de ses membres, s’est engagée à mettre en œuvre les termes de ce nouvel accord.
La réunion s’est déroulée en présence du secrétaire général du ministère, du président du Comité de Contrôle du Marché, du conseiller en charge de la Communication, du directeur de la Concurrence et de la Régulation du Marché, du directeur de la Protection du Consommateur et de la Répression des Fraudes, ainsi que des membres de la Fédération du Commerce.
[« Renoncer à sa liberté c’est renoncer à sa qualité d’Homme, aux droits de l’humanité, à ses devoirs …Inégalité et domination sont inséparables comme égalité et liberté »] Bruno Bernardi « Si l’esclavage n’est pas mauvais, rien n’est mauvais » Abraham Lincoln « Mieux vaut mourir debout que vivre toute une vie à genoux » Emiliano Zapata (1910).
Je ne sais pas laquelle de ces citations choisir pour aborder le sujet des inégalités sociales. Avant tout propos prières aux âmes des personnes décédées, victimes de l’obscurantisme. Les inégalités existent sous différentes formes parmi lesquelles l’esclavage par ascendance qui est le thème du livre dont je m’en vais commenter. Le titre est : Les restes féodalo-esclavagistes intra- africains : ce qu’il faut comprendre pour s’en débarrasser ! Le cas soninké. L’auteur, Koundou SOUMARE, que j’ai connu il y’a plusieurs années déjà sur la toile et rencontré physiquement pour la première fois le 29 juin 2024, jour des élections présidentielles, devant le consulat de la Mauritanie à Paris. Koundou, militant de première heure pour les causes nobles depuis de nombreuses années. Un combattant contre les inégalités sociales qui gangrènent nos sociétés de façon générale et la société soninké en particulier. Il a toutes les vertus dont tout chaque homme rêverait d’avoir. Humble, courageux, à l’écoute et au service de sa communauté, Koundou est une perle rare. Il mérite tous les hommages. Concernant son livre, de prime à bord, l’aisance avec lequel il aborde son ouvrage nous montre qu’il n’est ni amateur ni capricieux sur le sujet. En effet, dès la première phrase on se rend compte que l’auteur est non seulement profondément attaché à la cause qu’il défend mais aussi et surtout qu’il maitrise tous les rouages et subterfuges utilisables par la communauté pour asseoir une domination des uns sur les autres. Dans son livre, il décortique point par point tous les prétextes utilisés aujourd’hui pour légitimer religieusement ou au nom d’un passé révolu cette pratique ignoble et inhumaine qui est l’esclavage. Je pense que le caractère statutaire, c’est-à-dire la transmission de génération en génération rend encore plus caduque cette organisation sociale. En effet, rien dans ce monde n’est figé, même pas le monde lui-même. De ce fait, que la société impose un statut immuable relève d’une très grande injustice. Nous conviendrons tous qu’un prisonnier doit au préalable commettre un acte repréhensible qui lui fait perdre sa liberté. Pouvons-nous concevoir qu’un homme ou une femme puisse perdre sa liberté à la naissance sans avoir commis aucun crime ou acte qui conduit à la privation de liberté ? La réponse est très certainement non. De ce fait, on se rend compte assez facilement du caractère ridicule de nos pratiques d’aujourd’hui. Comment concevoir que d’autres personnes puissent décider, à ta place, la vie que tu dois vivre avant même ta naissance ? On peut évoquer ici les pratiques dégradantes telles que les injustices à l’égard des femmes dans les sociétés conservatrices, les mutilations génitales, le mariage précoce/forcé et l’esclavage par héritage.
Pour revenir au livre, J’ai été frappé par l’ouverture d’esprit de l’auteur, à travers les questions soulevées et sa capacité à susciter la curiosité du lecteur pour le pousser à la réflexion. Il dénonce avec fermeté et rigueur tout en donnant un aperçu sur la société dont il rêve, pour ne pas dire la société dont tout homme sensé rêve. En somme, dans ce livre Koundou ne soulève pas seulement des problèmes mais ils proposent également des solutions.
Avant de parler de la forme, je voudrais faire un petit commentaire sur la fameuse phrase évoquée par l’auteur et source d’écueils : « Vos méthodes sont mauvaises mais la cause est juste ». Je voudrais juste souligner, en toute objectivité, que ces méthodes critiquées par les détracteurs n’appartiennent pas à Gambanaxu mais plutôt à la société dans laquelle cette organisation est née. Gambanaxu a peut-être permis l’expression et l’exposition au grand jour de certaines méthodes honteuses, témoins de certaines mauvaises valeurs inculquées par la société. De toute ma vie, je n’ai jamais imaginé un soninké éduqué dans le soninkaxu capable de commettre un meurtre, pourtant ce fut le cas à plusieurs reprises notamment les 4 martyrs de Diandiouné (Mali) le 01/09/2020 (Qu’Allah accueille tous les martyrs au paradis). Allons-nous continuer à faire porter la responsabilité à Gambannaxou ou plutôt sur le manque de valeurs morales dont font preuves très souvent certains réactionnaires ? Ne serait-ce pas une énième tentative de diabolisation ou de diversion de s’attarder sur les méthodes ? Alors que l’essentiel est ailleurs. Sur ce point, que ce soit les méthodes d’action ou de réaction, je pense que c’est d’abord une question individuelle liée aux valeurs, au moral, à la piété et à l’éducation reçue qui varient d’un individu à un autre. Ce serait lâche de dédouaner la société de sa responsabilité. En d’autres mots, ces méthodes se trouvent déjà sur place et ont l’air très ancrées chez certaines personnes indépendamment de son camp. D’ailleurs s’il y’a une chose que je reproche à Gambana ou plutôt certains militants c’est le manque criant de méthodes homogènes et d’actions globales et ciblées surtout en ce qui concerne certaines localités (cf. les sous-organisations locales). Comme s’il n’y avait pas de coordination centrale et que chaque membre serait libre de dire ou de faire comme bon lui semble. En tout cas, c’est mon impression. Pour conclure ce point, d’aucuns doivent comprendre que Renoncer au Soninkaxu (soninkara) n’est pas nécessairement un tribut à payer pour se sentir libre. On peut bien rester attaché aux bonnes valeurs du soninkaxu et tout en combattant les injustices et inégalités sociales imposées par la hiérarchisation à la naissance (système de castes) ou à l’égard des femmes, entre autres.
Revenons sur le livre, Dans la forme, pas besoin d’avoir bac+3 pour lire et comprendre ce livre qui est très facile à lire et à la portée de tous. Ce dont on a besoin pour lire ce livre est une infime dose de bonne foi et d’honnêteté et surtout une carence en « hypocrisine », l’hormone de l’hypocrisie (rire). Quant au style d’écriture, c’est décontracté avec une petite touche d’humour sur un sujet aussi sérieux. J’ai vraiment apprécié cela.
Si on me demande de faire une critique, je dirais d’abord le manque de distinction remarquable, c’est-à-dire parfois les obstacles peuvent se confondre avec les causes et ces derniers avec les conséquences. De plus, un chapitre plus étoffé sur les origines de ces pratiques aurait été la bienvenue. En effet, pour une personne peu ou pas avertie, on peut parfois perdre le fil conducteur.
Pour finir, mon message est : Dans un monde civilisé, tout combat doit être mené de façon civilisée ! Ne pas s’adonner à l’invective ni à la violence est l’un des plus grands secrets ! La dignité humaine n’a pas de prix ! Le combat continue !!!
RIMNOW /// Les forces de sécurité en Guinée-Conakry ont arrêté le partenaire des miniers et des pétroliers actifs au Sahel, le patron de MSS Security et de Global Aviation, l’homme d’affaires mauritanien Yacoub Ould Sidiya, à la suite de la disparition de quantités d’or.
Ils ont lancé également une enquête sur ce qu’elles suspectent être un présumé trafic de l’or au profit de l’ancien Président guinéen Apha Condé.
Sidiya avait formellement démenti en aout dernier voir des liens avec un quelconque blanchiment de l’or ou de réseaux opérant dans ce domaine, se décrivant comme étant « l’un des entrepreneurs régionaux exerçant une activité modeste dans le domaine du transport de l’or ».
J’ai des contrats avec les banques centrales dont la Banque Centrale de la République de Guinée (BCRG), avait-il déclaré.
Yacoub investit dans le domaine de la vente et du transport de l’or en Afrique de l’Ouest et dispose de contrats dans ce domaine avec plusieurs sociétés internationales, rappelle-t-on.
Il est inutile de rappeler le rôle de nos guides religieux dans la société. Censés être des modèles pour le comportement moral de tous, ils n’agissent généralement que de façon positive pour montrer le bon exemple à tout le monde, guidés par le Saint Coran, la Sunna de notre saint prophète (PBL) et toutes les règles de fiqh qui s’en déduisent…
Malheureusement, toute règle a ses exceptions et l’on regrette fort, depuis quelques temps, d’avoir à constater, chez certains imams, érudits et autres personnalités religieuses, des comportement on ne peut plus contraires à la Charia…
Dans un quartier de Tevragh Zeïna, l’imam d’une mosquée vient d’être ainsi accusé d’avoir commis un viol à l’encontre d’une jeune fille qui étudiait le Saint Coran dans la mahadra que celui-là dirigeait. Les parents de la fille ont affirmé qu’il avait gardé leur fille après le départ de tous les autres talibés afin d’abuser d’elle.
La police a aussitôt placé l’imam en garde-à-vue au commissariat. À la fin de l’enquête, il a été présenté au Parquet mais on ne sait toujours pas, à ce jour, s’il a été en suivant incarcéré ou placé sous contrôle judiciaire.
« Weizou » court toujours
Comme nous l’annoncions la semaine passée, un dealer multirécidiviste connu sous le sobriquet de Weizou a grièvement blessé deux autres récidivistes à Mellah, au cours d’une bagarre autour d’une petite quantité de poudre blanche. L’un des blessés demeure dans un coma profond à l’hôpital de cardiologie, l’autre est soigné à l’hôpital Cheikh Zayed.
Traumatisés par cet incident, les habitants du quartier subissent une véritable psychose devant une telle prolifération du crime. Ils ont constitué un collectif pour exhorter les autorités á multiplier les patrouilles pour appréhender les dizaines de malfaiteurs qui rôdent dans le coin et y rétablir une atmosphère de calme et de paix.
Les autorités auraient répondu favorablement à leur demande mais on attend des résultats probants et surtout durables. Quant à Weizou, il demeure dans la nature en dépit des intenses recherches menées par la police.
Des informations font cependant état de son éventuelle cachette chez certains de ses complices à Tarhil. La traque se resserre d’autant plus que les enquêteurs menacent quiconque aiderait le criminel à se planquer.
Vingt-six agressions sexuelles répertoriées à Arafat au mois de Novembre
Tout le monde sait que la zone Sud-est de Nouakchott, notamment Arafat, est devenue un nid d’insécurité et de violence. Dans les colonnes de l’une de nos éditions précédentes, nous avions publié des statistiques de de violences sexuelles commises entre le mois d’Août et le mois d’Octobre 2024, selon des sources concordantes de diverses ONG en charge de ce dossier.
Dans cette édition, nous publions les statistiques des viols et violences, notamment conjugales, perpétrés dans cette même zone au cours du mois de Novembre dernier, selon les sources desdites ONG confirmées par la police.
Un chiffre effarant : vingt-six cas ! Seize concernent des viols proprement dits dont la majeure partie a été commise par des malfaiteurs. Le reste est l’acte de personnages jusque-là plus « quelconques » : parents, voisins ou enseignants…
Trois cas de viols ou violences conjugales sont aussi à déplorer, ainsi que deux autres de sodomie sur des mineurs. Les cinq cas restants sont des tentatives de viols commises avec violences mais dont la résistance des victimes a pu éviter l’aboutissement. Rappelons, ici encore, qu’au cours des années passées, le comble avait été atteint à Arafat avec des viols contre des fillettes et des bébés de deux ans.
La rubrique Le Grand Entretien du BLOG (Le GEB) vous propose l’interview d’un jeune cadre mauritanien originaire de la région du Guidimagha. En la personne de M. Abdel Kerim CISSÉ, cadre professionnel dans le secteur du développement rural, il nous livre ses expériences et réflexions en répondant à nos questions. Nous lui adressons nos fraternels remerciements pour la disponibilité et lui souhaitons une bonne continuation dans ses fonctions.
Ci-après l’intégralité de l’entretien :
● Question 1 : Bonjour Monsieur Cissé, merci d’avoir accepté notre interview, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Abdel Kerim CISSÉ : Tout d’abord, permettez-moi de vous remercier de m’avoir invité sur votre blog, et c’est avec un réel plaisir que je m’adresse à vous et aux visiteurs du site pour répondre vos questionnaires à la limite de ma modeste connaissance. J’ai une profonde conviction que votre blog sera un trait d’union entre les intellectuels et le grand public. Car j’ai constaté que votre blog est une plateforme libre où chaque intellectuel peut s’y exprimer librement ces points de vue sur tous les domaines sans tabou. Je vous remercie une fois encore pour votre courage et votre engagement. Je m’appelle Abdel Kerim Cissé, du village de Hassi Bagra, qui est attaché administrativement la commune de Arr, la Moughataa de Wompou et la région du Guidimakha. La région du Guidimakha se situe à l’extrême sud de la Mauritanie, sa capitale est Sélibaby. En effet, concernant mon parcours scolaire, j’ai fait mes études primaires et secondaires au Guidimakha, et le lycée à Nouakchott où j’ai obtenu mon baccalauréat en 2009, série D (scientifique). Après l’obtention du baccalauréat, j’ai poursuivi mes études supérieures à l’Institut Supérieur d’Enseignement Technologie de Rosso (ISET), promotion de 2013 étant sorti avec licence professionnel en Génie Rural.
● Question 2 : Dans quel domaine particulier évoluez – vous comme professionnel ?
AKC : Suite à l’obtention de mon diplôme professionnel en Génie Rural, j’ai décidé de rester dans mon pays pour mettre en lumière ce que j’ai appris à l’université et participer au développement du secteur agricole de mon pays tout en connaissant davantage la géographie et les différentes cultures en milieu rural de notre pays avant de faire une aventure à l’extérieur pour poursuivre mes études, c’était ça mon objectif principal. Pour ce faire, depuis 2013 jusqu’à 2016 j’ai travaillé en tant que personnel non permanent au compte du ministère de développement Rural à l’époque, qui est devenu aujourd’hui, Ministère de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire, pendant ces temps j’ai participé aux travaux des aménagements agricoles réalisés au bord du fleuve Sénégal sur la rive droite. Et ensuite, j’ai travaillé pour un bureau d’étude et contrôle des travaux pendant deux ans entre 2017 et 2018. Suite au lancement d’un concours de recrutement en décembre 2018, j’ai réussi à m’intégrer au Commissariat à la Sécurité Alimentaire, à la direction de programme de développement en tant que cadre flottant, affecté au Hodh El Gharbi, j’y fait deux ans successifs. En revanche, j’ai rejoint Nouakchott en 2021 pour occuper le poste de chef division de programmation et étude des projets de développement. En tant que cadre du CSA j’ai eu l’occasion de sillonner à travers mes activités presque tout le territoire mauritanien excepté deux région qui sont Zoueiratt et Nouadhibou.
● Question 3 : actuellement, plusieurs villages riverains du fleuve Sénégal sont fortement inondés à cause d’une grande remontée des eaux, savez-vous quelques défaillances techniques l’ont provoquée ? Le barrage de Manantali est régulièrement cité, que sait-on à ce niveau ?
AKC : Je profite de cette occasion pour exprimer ma profonde solidarité envers tous ceux qui ont été touchés par cette inondation suite aux lâchés du barrage hydroélectrique de Manantali qui a causé le débordement du fleuve Sénégal où les inondations sans précédent ont eu lieu à partir du 11 octobre 2024. J’aurais souhaité que le soutien des gouvernements soit à la hauteur de l’attente des populations sinistrées et j’en appelle à la responsabilité de tout un chacun surtout à nos parents de la Diaspora et à toutes les personnes de bonnes volontés pour venir en aide aux sinistrés tout au long de l’année car d’après les experts les impacts d’inondations vont se sentir aux populations vulnérables. Il faut savoir que les inondations récentes n’ont pas été déclenchées en aucun cas suite aux défaillances techniques liées à la gestion des ouvrages de Manantali. D’après ma modeste connaissance en hydrologie et d’après plusieurs analyses des experts, la raison de cette montée du niveau de l’eau s’explique par ce mois de septembre pluvieux. « Principalement ces crues sont dues à la forte pluviométrie tombée sur les différents affluents qui alimentent en amont et en aval du barrage Manantali dès le mois de juillet jusqu’au début octobre. En résumé l’inondation est provoquée par la combinaison des précipitations enregistrées le long du fleuve Sénégal et en Guinée qui ont engendré le lâcher de réserve du barrage par OMSV suite aux alertes précoces répétitives, depuis le début de mois de Septembres les cotes d’alertes des consignes de sécurité d’ouvrage ont presque été atteints. Suite aux communiqués successifs de l’OMVS rendus publiques ; je rejoins ma voix à celle du Professeur Cheikh Mbow, Directeur général du Centre de Suivi Écologique au Sénégal lorsqu’il a dit que : Les autorités auraient pu mieux anticiper ces crues. « L’alerte précoce aurait dû être suivie d’actions immédiates. Nous avions vu venir cette situation. En août et début septembre, les alertes montraient que le fleuve allait déborder, et des plans de contingence et d’intervention auraient dû être mis en place. Malheureusement les actions préventives n’ont pas eu lieu par nos états malgré les nombreuses alertes communiquées par l’organe gestionnaire dudit barrage. Si les autorités avaient pris au sérieux les alertes de l’OMVS et mis en œuvre de plans préventifs les impacts de cette inondation n’auraient pas atteint à cette ampleur. Il est important de dire qu’en matière de gestion de risques de catastrophes et désastres naturels, il n’y a guère place à la fatalité et à l’improvisation. Lorsque survient la catastrophe, il sera trop tard pour préparer les réponses, les réactions et la gestion de crise. Le marathon comme la course de vitesse se préparent en avance, pas le jour de la compétition comme les autorités de nos pays fonts. Tous les pays, petits et grands, peuvent et doivent anticiper et préparer des plans de réponse aux risques naturels, en particulier du fait des changements climatiques.
● Question 4 : De par votre expérience, quels sont les différents écueils à une véritable émergence d’un développement rural dans nos terroirs ? Notamment dans le cas de la région du Guidimagha…
AKC : Le développement d’une matière générale repose sur plusieurs aspects : historiques, écologique, géographique, géopolitique et socio-culturels . Il faut que tous ces aspects soient réunis pour qu’on puisse étudier le développement d’un territoire local, national et sous-régional. En aperçu de contexte national : La Mauritanie avant son indépendance en 1960, était un pays dont sur le plan économique, les populations dépendaient majoritairement des activités rurales. Les systèmes de production traditionnelle qui sont principalement, les activités agricoles (agriculture, élevage, sylviculture et pêche) reposaient sur des modes de mise en valeur très primaires et dépendaient entièrement des conditions climatiques (pluviométrie, crue des cours d’eau). Compte tenu du caractère quasi-désertique du pays, les ressources en eau et en terre, en faune, flore et en pâturages sont limitées, ce qui constitue une contrainte majeure au développement de l’agriculture, de la sylviculture et de l’élevage. Les ressources halieutiques dont dispose le pays, malgré leur important potentiel, étaient insuffisamment connues et peu exploitées. Après l’indépendance la Mauritanie à l’instar des pays colonisés par la France souffre de quatre goulets d’étranglement qui sont : Les changements climatiques (sécheresse récurrente, inondations, dégradation des terres arables…etc.,) Les problèmes fonciers (les autorités sont incapables de mettre en place des plans des aménagements territoriaux cohérents et des lois équitables foncières) L’insuffisance d’investissements dans les secteurs vitaux (agriculture, élevage, infrastructures hydrauliques, routières, santé, et l’éducation) Le faible accès des petits producteurs au crédit agricole en milieu rural (la lourdeur de procédure d’accès, la cherté de prix et l’inexistence des établissements financiers en milieu rural) Instabilité politique (coup d’état répétitif, conflits entre les communautés éleveurs et agriculteurs, conflit entre les ethnies ou fractions voire transfrontalier) Manque de décentralisation et mauvaise gestion de ressources de l’Etat. Ces obstacles et d’autres qui ne peuvent pas être cités ici créent une situation paradoxale : 60 à 70% de la population active sur le continent travaille dans le secteur agricole mais c’est sur le même continent qu’on parle de la sous-nutrition, de la malnutrition et de l’insécurité alimentaire. En ce qui concerne la Région du Guidimakha Le Guidimakha est l’une des willayas les plus pauvres en Mauritanie avec plus de 62,7% de sa population vivant sous le seuil de pauvreté et plus de 13,56% vivant sous le seuil d’extrême pauvreté selon (L’Enquête Permanente sur les Conditions de Vie des ménages en Mauritanie EPCV). Ce seuil est fixé à 94 637 Ouguiya/mois/an (UM) pour la pauvreté et 70 401 UM pour l’extrême pauvreté. Pourtant, les conditions climatiques permettent au Guidimakha d’être la région agricole par excellence mais paradoxalement il est identifié par différents enquêteurs nationaux et experts internationaux qu’il est la région la plus pauvre en Mauritanie. L’une des activités essentielles de la région est l’agriculture et cette dernière combine des systèmes pluviaux à des systèmes de décrue, dans les dépressions et les terrains inondables (vallée du fleuve Sénégal essentiellement). Cependant, les cultures pluviales (Diéri) ont connu une diminution progressive en raison des effets conjugués de la dégradation des sols, le déficit hydrique, des conflits intra agriculteurs, extra agriculteurs éleveurs et des faibles rendements. Et il important de signaler que les aménagements hydro-agricoles réalisés par l’Etat surtout sur la vallée du fleuve Sénégal, la région du Guidimakha est toujours en derrière position, de milliers d’hectares de terre sont aménagés chaque année dans les autres régions alors que Guidimakha compte moins de mille hectares aménagés par l’état malgré le potentiel de terres arables existant. Il faut rappeler que l’état réalise et réhabilite également chaque année des micros barrages et digues de retenue a vocation agro-pastorale dans les régions de deux hodhs, Adrar et l’assaba tandis que toute la région du Gudimakha compte moins de cinq micro barrages, alors que cette région est la plus pluvieuse du pays j’en passe. Les résultats de cette situation décevante ont poussé la population du Guidimakha (adultes, jeunes, moins jeunes et récemment jeunes filles et dames) vers l’émigration pour subvenir aux besoins familiaux en terme de nourriture, vêtements, construction des maisons, infrastructures sanitaires, scolaires et hydrauliques car la région du Guidimakha est victime des inégalités politiques de l’état. Et ceux qui n’ont pas des moins pour s’émigrer en Europe, ils vivent avec les achats à crédit, la réduction des rations alimentaires, la substitution de denrées en fonction des prix (céréales locales par le riz ou le blé) voire même la suppression dans les repas des denrées jugés non prioritaires (viande) constituent les principales stratégies de résilience face à l’acuité des problèmes alimentaires.
● Question 5 : concernant l’exode migratoire qui vide nos terroirs de la jeunesse, quel est votre diagnostic sur le phénomène et quelles pistes de sa résolution selon vous ?
AKC : L’exode migratoire a fait l’objet des nombreuses études depuis précolonial ; il y a eu en effet des débats, colloques internationaux souvent controversés entre les dirigeants des pays développés et des pays moins développés chacun rejettent la responsabilité sur l’autre, les débats se clauses en général sans résultats. Ce qui nous concerne ici est la communauté soninké. Historiquement parlant, la région du Guidimakha est l’une des principales wilayas à forte densité de ressortissants migrants. D’après l’étude sur le terrain, faite par GRDR, les premiers mouvements migratoires de cette wilaya datent de la période d’après-guerre (1ère Guerre Mondiale) et plus exactement dans les années 20 et 30. Ce phénomène migratoire est donc très ancien dans cette région et caractérisé majoritairement par une migration de l’ethnie Soninké. Être migrant reste « un mythe et un phénomène de mode » et très souvent le manque d’éducation et de qualification professionnelle entraîne ces jeunes vers la voie illégale : la clandestinité. La migration au Guidimakha a pris tellement d’ampleur que la pression sociale provoque des actions suicidaires en embarquant dans des pirogues pour atteindre « l’Eldorado » selon eux. Les motivations de ce départ restent économiques. Il faut reconnaitre, que l’exode migratoire est l’une des caractéristiques essentielles de l’économie locale en particulier en milieu Soninké. Les revenus de la migration se traduisent par une capacité d’investissement relativement importante : bétail, mosquée, maisons, barrages, prêts pour les coopératives, réhabilitation de certains équipements ou infrastructures. Cette situation est gravée dans la mémoire collective c’est pourquoi il est rare de voir un parent soninké qui est contre l’émigration car pour eux l’immigration est la seule solution efficace qui assure leur sécurité alimentaire après étaient délaissé par leurs pays respectifs (Sénégal, Mali et Mauritanie). Il faut dire que dans ces trois pays ; les soninkés sont parmi de minorités donc il est rare qu’une minorité trouve ses droits dans les pays où les tribalismes, clientélismes et ethnismes dominent. En effet, la mentalité dominante de communauté soninké est de partir car pour eux est une seule solution même si on sait tous que partir de cette manière est non seulement inquiétant mais aussi a des répercussions négatives sur le plan éducatif, culturel, religieux et politique à long terme. En ce qui concerne des suggestions pour trouver de résolution de ce phénome qui a mis en retard notre développement et émergence de nos pays. L’exode migratoire est un défi majeur de pays de tiers monde si vous me permettez d’utiliser ce therme autrement dit les pays du sud, les pays moins avancés plus particulièrement les pays africains. Bien sûr que les pays moins développés cherchent continuellement des solutions face à cette crise en collaborant avec les pays de nord, ils ont mis en place beaucoup des stratégies en long terme, moyen terme et court terme et des plans d’actions mais sans résultats escomptés et la situation devient pire ; les jeunes meurent au quotidien en traversant méditerranéen pour se rejoindre les pays de nord. Après l’échec des toutes ces stratégies nationales et internationales. Je suis persuadé que seul l’émergence des pays pauvres qui peuvent stopper l’émigration massive des jeunes vers les pays riches. La question, est comment ces pays peuvent émerger rapidement que possible ? L’émergence accélérée sur le plan économique de la Chine est une leçon importante dont l’Afrique peut l’imiter tout en créant son propre model pour déclencher son économie et développer le continent. A partir de là, une nouvelle dynamique et une puissance économique verra le jour et l’Afrique prendra son destin à main et sera considérer au même titre que les autres continents et pays. Le continent africain a tous les atouts pour se développer : les ressources naturelles abondantes ; l’énergie renouvelable, la terre fertile et une population jeune.
● Question 6 : Ces dernières années, la communauté soninké traverse différentes frictions sociales à cause de l’esclavage par ascendance et l’ancien système organisationnel, que pensez-vous de la problématique et vos propositions d’une entente possible ?
AKC : Merci encore une fois pour votre engagement dans cette lutte humaine et civique ; je savais que tu vas me poser cette question. Je salue votre courage d’écrire un livre uniquement sur ce sujet intitulé les restes féodalo-esclavagistes intra-africains : ce qu’il faut comprendre pour s’en débarrasser. J’ai eu l’honneur de lire ce livre et je le trouve intéressant. Il faut noter que les mouvements anti-esclavagistes et pour la liberté, la justice et l’égalité datent très longtemps dans la communauté soninké, cela ne commence pas aujourd’hui. Pourtant depuis des années vers 1900 le temps de colons il y a eu des villages entiers qui ont été fondés par les anti-esclavagistes mais malheureusement personne n’en parle, notre grand malheur nous les africains la majorité n’écrit pas et ne lit pas nos histoires pour en tirer les leçons. Quant à la situation actuelle de notre communauté est très désolant, au milieu de 21eme siècle l’esclavage par ascendance perdure dans notre société. Et si un groupe des gens engagent de lutter contre cela, ils seront menacés, diabolisés et souvent torturés je trouve que cela inadmissible, inacceptable et inhumain. Pour trouver une entente, je ne vois pas d’autre solution qu’un dialogue intégral en discutant ensemble sans tabou. Les intellectuels, les penseurs et les savants (ouléma) à leur tour doivent rédiger un document constituant des nouvelles règles sociales en basant sur la charia islamique et des conventions universelles relatives à l’esclavage. Et ce document doit être inclusif et signé par les notables, les notaires et les autorités concernées et il sera une base de restructuration de notre société dans laquelle chacun trouve sa dignité et ses droits de vivre en tant qu’être humain.
Senalioune – Le député du FRUD, Khally Diallo, a déclaré ne pas avoir été consulté concernant la création de la nouvelle coalition intitulée « Alliance des forces du peuple », qui regroupe des membres du Parti FRUD de la Coalition Espoir (dont Diop Amadou Tijane et Maître Eid Ould Mbareck), ainsi que d’autres partis politiques (UFP, INAD, RFD).
Dans une déclaration Khally souligne que la nouvelle coalition « soulève légitimement des interrogations au sein de notre mouvement »…, ajoutant que « Ni moi, en ma qualité de député dévoué du peuple, ni nos collègues du bureau politique de FRUD Espoir Mauritanie n’avons été impliqués ou consultés au sujet de cette union soudaine des forces prétendument populaires.
Ce manque flagrant de consultation met en lumière une fois de plus l’arrogance de certains protagonistes, croyant façonner les consciences militantes à leur guise et s’approprier nos aspirations communes ».
Voici la déclaration en totalité
Chères militantes, chers militants,
La récente évolution politique qui s’est manifestée ce 16 décembre 2024, au travers de l’annonce solennelle d’une nouvelle coalition censée refléter la volonté populaire, soulève légitimement des interrogations au sein de notre mouvement. Vos nombreuses sollicitations pour connaître ma position appellent une réponse empreinte de clarté et de fiabilité.
Il est essentiel de souligner les murmures de non-dits et le mépris manifeste qui ont caractérisé l’élaboration de cette manœuvre politique. Ni moi, en ma qualité de député dévoué du peuple, ni nos collègues du bureau politique de FRUD Espoir Mauritanie n’avons été impliqués ou consultés au sujet de cette union soudaine des forces prétendument populaires.
Ce manque flagrant de consultation met en lumière une fois de plus l’arrogance de certains protagonistes, croyant façonner les consciences militantes à leur guise et s’approprier nos aspirations communes.
Je réaffirme avec force mon attachement à FRUD Espoir et à ses principes fondateurs. J’enjoins à toutes et à tous de demeurer vigilants face à ces manœuvres pernicieuses visant à détourner notre cause. Notre veritable force réside dans notre capacité à écouter nos bases, à rendre compte de nos actions et à œuvrer dans la transparence, loin des intrigues d’un petit nombre en quête de pouvoir.
Ne nous laissons pas duper. Engageons-nous avec détermination, car l’édification d’une Mauritanie nouvelle, reflétant nos aspirations profondes, ne saurait reposer sur des alliances de surface, mais sur une authentique mobilisation populaire, porteuse de sincérité, de transparence et d’espoir pour les générations futures. Je m’engage à rester votre interlocuteur privilégié, défenseur de la voix du peuple, prêt à affronter toute forme de trahison ou de manœuvre sournoise.
Poursuivons ensemble le combat, car c’est unis que nous triompherons !
Cet anniversaire marque une étape fondamentale dans l’histoire de la lutte contre l’esclavage en Mauritanie. Il est aussi l’occasion de rendre un hommage vibrant à une femme exceptionnelle : Madame Coumbeit Mint WERZEG, dont l’engagement silencieux mais déterminé a été essentiel dans la création du premier noyau de Libération des Haratines. Que son âme repose en paix.
Madame Coumbeit Mint WERZEG était la grande sœur de Bilal Ould Werzeg, aujourd’hui membre de la Commission électorale nationale de Mauritanie. Bilal et moi nous étions rencontrés le 10 octobre 1974 à l’ENA de Nouakchott, dans la section diplomatie, pour une formation de deux ans. Dès nos premiers échanges, je lui avais proposé de créer une structure visant à combattre l’esclavage maure. Conscients de la portée de cette idée, nous avions convenu de réfléchir en toute discrétion avant d’agir. Ce que j’ignorais alors, c’était l’influence bienveillante et décisive que sa sœur, Coumbeit, aurait sur notre chemin. Dans le salon familial de Madame Coumbeit et de son époux, où nous révisions souvent, une scène inoubliable s’est jouée le 2 décembre 1974, entre 16 heures et 17 heures. Ce jour-là, Coumbeit, avec une autorité douce mais ferme, est venue nous trouver. En hassania, elle a dit à son frère : « Ce que Mohamed Yahya Ould Ciré t’a demandé, tu dois l’accepter. » Puis elle s’est retirée, laissant derrière elle une décision historique et un engagement indélébile.
L’histoire de l’esclavage maure et la question haratine demeurent encore sous-étudiées. Bien que quelques mémoires universitaires aient abordé certains aspects, une analyse approfondie de cette injustice systémique reste à réaliser. Le travail des Kadihines a permis une sensibilisation initiale, mais il revient avant tout aux victimes de porter ce combat. C’est dans cet esprit que notre initiative a vu le jour, devenant la première à ambitionner l’abolition totale de l’esclavage maure sur l’ensemble du territoire mauritanien.
Madame Coumbeit Mint WERZEG a joué un rôle crucial à deux niveaux. Elle a non seulement inspiré son frère à s’engager, mais elle a aussi tenu à exprimer son soutien en ma présence, révélant ainsi une conviction profonde et courageuse. Son domicile a été un lieu d’accueil pour nos réunions, où thé, zrig (boisson traditionnelle) et pain beurré étaient toujours servis. Par cet engagement discret mais déterminant, elle incarne le rôle des femmes dans les luttes pour les droits humains. Pourtant, le patriarcat qui domine encore en Mauritanie persiste à minimiser leur contribution. Le blocage du projet de loi Al Karama sur les droits des femmes et des filles en est une illustration.
Aujourd’hui, alors que le combat contre l’esclavage résonne de plus en plus dans le débat public, il est essentiel de se souvenir que toute lutte repose sur des figures emblématiques, parfois restées dans l’ombre ou oubliées, qui ont d’abord alimenté le débat d’idées et ouvert la voie à l’action et à la transformation sociale.
Mohamed Yahya OULD CIRE Président de l’Association des Haratine en Mauritanie en Europe (A.H.M.E.) Site internet : http://www.haratine.com
EN BREF | Cridem – D’après le média en ligne Africa Intelligence, le président Ghazouani a porté son choix sur la candidature du directeur général de la Badea, Sidi Ould Tah à la présidence de la Banque Africaine de Développement (BAD).
« Alors que l’ancien vice-président de la Banque africaine de développement, Ousmane Kane, faisait figure de favori, le chef de l’État mauritanien devrait décider de choisir un autre économiste pour porter la candidature de Nouakchott. […] », indique Africa Intelligence.
Pour rappel, Sidi Ould Tah est le Directeur général de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) depuis juin 2015.
Avant d’être nommé à ce poste, il était ministre des Affaires économiques et du Développement de la Mauritanie.
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