C’est le débat qui domine l’espace médiatique malien. Dans un décret pris en conseil de ministres extraordinaire le 13 mai 2025, le gouvernement de transition a dissous tous les partis politiques ainsi que les organisations à caractère politique sur toute l’étendue du territoire malien. Le débat a fait couler beaucoup d’encre et de salives sur le plan juridique. Dans cette chronique, nous allons plutôt nous pencher sur les causes de cette dissolution en amont et ses conséquences en aval.
• Chronique d’une dissolution annoncée
C’est un euphémisme de dire que depuis l’avènement de la transition en août 2020, les acteurs politiques n’ont pas le vent en poupe. En effet, à tort ou à raison, les hommes politiques sont accusés d’être responsables de tous les maux qui minent notre société. Il faut dire que ce discrédit trouve un écho favorable au sein d’une bonne partie de l’opinion publique. Et le hic, dans cette situation, est que l’ancien premier ministre Choguel Kokalla Maïga, issu de la classe politique, a largement contribué à affaiblir ses camarades politiques. Se réclament des idéaux du Général Moussa Traoré, et donc aux antipodes du mouvement démocratique, il s’attaquait régulièrement aux acteurs de mars 1991. Croyant que ses diatribes pouvaient lui prévaloir les grâces des cinq généraux, il aura participé, sans le savoir, à sa propre mort politique ainsi que celle de ses camarades. Dans un article publié en avril 2024, nous qualifions Choguel de “dernier homme politique”. En effet, son rôle en tant que premier ministre était assimilable à celui d’un bouclier pour contrer les attaques venant de la classe politique notamment. Et après avoir affaibli les acteurs politiques, il n’y avait plus de menaces. Puisqu’il n’y a plus de menaces, le bouclier n’est plus nécessaire. Choguel est donc remercié en novembre 2024. Devenant ainsi le dernier homme politique à occuper de hautes fonctions sous la transition.
• L’harmonisation des agendas politique au sein de l’AES
L’autre principale raison qui explique la dissolution des partis politiques au Mali est d’ordre exogène. En effet, depuis le 16 septembre 2023, notre pays est membre de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) regroupant le Burkina Faso et le Niger. Cette nouvelle organisation confédérale n’est pas sans conséquence sur la politique intérieure de chacun des pays. Dans cette perspective, le Burkina Faso a été le premier à accorder un “mandat de 5 ans” au capitaine Ibrahim Traoré qui change de titre en devenant “Président du Faso”. Aussi, toutes les activités des partis politiques sont interdites au pays des hommes intègres depuis plus de deux ans. Ensuite, ce fut le tour du Niger d’élever le général Tiani en tant que “Président de la République” avec un “mandat de 5 ans renouvelables”. Plus qu’une suspension des activités, toutes les formations politiques nigériennes ont été dissoutes à l’issue des assises nationales tenues en février dernier.
Jamais deux sans trois, le Mali emboîte le pas quelques mois plus tard. S’il est vrai que l’avenir des partis politiques a occupé le débat public au Mali depuis les Assises Nationales de la Refondation (ANR) en décembre 2021,leur dissolution pure et simple ne faisait pas partie des options envisagées. Difficile donc de ne pas y voir une corrélation avec ce qui se passe dans les autres pays de l’AES.
• Les partis dissous et maintenant ?
Si la mise au banc des formations politiques au Burkina et au Niger s’est passée sans encombre, cela n’a pas été le cas au Mali. En effet, voyant leur mort politique venir, les acteurs politiques au Mali sont vite montés au créneau pour dénoncer une mesure qualifiée d’anti démocratique. Cette différence peut s’expliquer de deux manières. D’une part, l’avènement de la démocratie et du multipartisme au Mali s’est fait au prix du sang suite aux événements de mars 1991. Par conséquent, l’opinion publique malienne attache un prix au pluralisme politique. Aussi, pendant trentes ans, des élections sont régulièrement organisées au Mali au point que ce pays était un moment vu comme un modèle démocratique. D’autre part, la classe politique et les organisations de la société civile au Mali semblent être mieux organisées et structurées qu’au Burkina et au Niger.
A présent, deux visions s’affrontent dans l’opinion publique. Il y a d’un côté ceux qui estiment que cette mesure de dissolution permettra d’assainir l’espace politique en réduisant considérablement le nombre de partis et en revitalisant l’action politique. Au contraire, d’aucuns estiment qu’il s’agit d’une mesure qui porte atteinte aux acquis démocratiques et sape la mémoire de celles et ceux qui ont lutté pour l’avènement du multipartisme. Sous un autre angle, à l’heure où une nouvelle prolongation de la transition est envisagée, certains estiment que c’est une manière pour les autorités de transition de se débarrasser de potentiels contestataires que sont les hommes politiques.
En tout état de cause, il est important de souligner qu’un Etat ne saurait être dirigé sans politique. S’il est nécessaire d’assainir l’espace politique, il faudra se garder de jeter l’eau du bain avec le bébé! L’absence totale de partis pourrait pousser certains acteurs politiques à entrer dans la clandestinité. Loin d’être un handicap, la multiplications d’opinions est l’occasion pour les décideurs de faire la somme de meilleures idées au bénéfice du pays. Quoi qu’il arrive, cette dissolution va inéluctablement modifier le paysage politique malien. En bien ou en mal ?, l’avenir nous le dira !
Brehima SIDIBE, Doctorant en Analyse du discours politique.
Il ne suffit plus de proclamer avec fierté que nous sommes les descendants de l’Empire du Ghana. L’histoire seule, aussi glorieuse soit-elle, ne nourrit pas les ventres, ne scolarise pas les enfants, ne crée ni justice ni avenir. Le peuple soninké, riche d’un passé impérial, ne peut se permettre de vivre en spectateur de son propre devenir.
Notre héritage est immense. Nous avons bâti un empire respecté, structuré, économiquement rayonnant. Mais aujourd’hui, que reste-t-il de cet esprit d’organisation, de cette fierté collective ? Trop souvent, nous nous contentons de réciter l’histoire au lieu de la prolonger. Le monde ne nous attend pas.
Dans les pays où vivent les Soninké (Mauritanie, Mali, Sénégal, Gambie, Guinée) nous faisons face aux mêmes défis : marginalisation politique, inégalités sociales, délitement des solidarités, perte des repères culturels. Pourtant, nous disposons de ressources humaines, culturelles et historiques qui devraient nous permettre de devenir un pôle de résilience, de progrès et de leadership social.
Mais cela exige une rupture. Une rupture avec la nostalgie stérile. Une rupture avec l’inaction face aux discriminations. Une rupture avec les querelles internes, les micro-identités tribales et les élites qui refusent de se mettre au service du peuple.
Nous devons faire de notre histoire une force de mobilisation et non un simple ornement de discours. Le combat pour la reconnaissance, la dignité, la justice et le développement passe par une conscience collective renouvelée.
Il est temps de reconstruire une dynamique militante soninké, ancrée dans les valeurs d’hier mais tournée vers les luttes d’aujourd’hui.
Le peuple soninké n’est pas une relique. Il est une force. Il doit redevenir une voix. Une nation culturelle qui s’organise, qui revendique, qui propose.
L’empire que nous devons rebâtir est celui de la justice, de l’éducation, de l’unité et du courage politique.
Le GEB ( Grand Entretien du BLOG) vous revient cette semaine avec une interview accordée par une figure consciencieuse du milieu associatif mauritanien en France. En la personne de M. Boubacar DIAKITE, ancien cadre de l’association l’EED et président fondateur de l’association Nouvelle Génération de Coumbandao (NGC). Il nous a brossé ses vues sur différentes thématiques ouvertes par nos questions. Nos vifs remerciements à son endroit pour la disponibilité et lui souhaitons une fructueuse continuation dans ses projets. Ci-après l’entretien :
● Question 1 : Bonjour monsieur DIAKITE Boubacar, merci d’avoir accepté notre interview. Pouvez-vous vous présenter sommairement à nos lecteurs ? (Parcours scolaire, académique et professionnel)
Boubacar DIAKITE : J’ai intégré l’école de Coumba Ndao quand j’avais 7 ans. Je suis en scolarité primaire jusqu’à la sixième année. J’ai passé l’examen d’entrée au collège en 1998. J’ai obtenu la deuxième position au niveau de toute la Mauritanie avec une moyenne de 145 sur 150 points.
J’ai commencé mes études au collège à Sélibaby également en 1998. Jusqu’à ma quatrième année, j’ai séjourné à Nouakchott en 2002. Commencer mes études dans le lycée national, puis poursuivre à Diokhmadiya. J’ai passé le baccalauréat en 2007, mais je ne l’ai pas réussi.
Peu après l’échec de mon baccalauréat, je me suis lancé dans une aventure en Espagne en 2007. Arrivé en Espagne, je me suis inscrit à l’Université d’Almería, dans le département de français, pour suivre des cours en diplomatie internationale. Présent en France depuis 2009, je poursuis un CAP au sein de l’établissement sanitaire et social. J’ai axé ma spécialisation sur le développement durable. Je suis présentement gestionnaire de résidence au sein d’un organisme HLM. Président fondateur de l’ONG NGC.
● Question 2 : vous avez été remarqué avec l’équipe de l’association l’EED (Ensemble pour l’Espoir et le Développement) par le passé, aujourd’hui vous dirigez l’association NGC (Nouvelle Génération de Coumba Ndao), que pouvez-vous nous dire sur son expérience d’acteur associatif ?
BD : Effectivement, c’est en 2016, aux premières heures de L’eed, que j’ai rencontré Waly Diawara, le président fondateur dont vous avez sûrement entendu parler. J’ai déjà occupé le poste de président de l’association NGC, que je préside actuellement. Il m’a persuadé de participer au projet communautaire pour tout le Guidimagha, donc je suis très impliqué dans le développement de cette région. Le projet m’a captivé, je me suis investi pleinement. J’ai occupé le rôle de porte-parole et de président du pôle international jusqu’en 2020, année où j’ai remis ma démission. Le concept était bon, mais hélas, c’est la gestion finale qui posait des difficultés. Je dirais néanmoins que c’était une expérience enrichissante. Malgré la brièveté de mon séjour au sein de l’eed, nous avons réussi à être bénéfiques pour la communauté en général.
● Question 3 : pouvez-vous nous présenter l’association Nouvelle Génération de Coumba Ndao (NGC) et ses activités phares ?
BD : Notre association NGC (nouvelle génération de Coumba Ndao) créée le 06/09/20210 a pour ambition d’œuvrer activement dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’environnement etc. il a pour but de rapprocher les jeunes de Coumba Ndao, afin de travailler ensemble pour récolter des fonds et participer au développement du village. C’est-à-dire, contribuer à fournir des matériels agricoles, scolaires, sanitaires et favoriser l’aide au développement sur le plan culturel, sportif, économique et éducatif de Coumba Ndao. Durant ces derniers mois, nos différentes actions ont permis de mesurer l’importance de notre présence au sein de la commune Diogountouro (Mauritanie) comme l’aide médiale YONKI (LA VIE) à Coumba Ndao. Depuis le 3 octobre 2022 nous avons donné une carte santé à 100 personnes les plus vulnérables dans le village de Coumba N’dao (Mauritanie), leurs frais de santé sont désormais pris en charges à 100% par L’ANGC, 38 personnes en situations de handicap 62 personnes, hommes et femmes seul (es) sans aucune ressource. La prise en charges des frais d’accouchements de toutes les femmes dudit village qui a rencontré un vif succès. Dans la suite de notre projet « YONKI » (la vie) nous avons souhaité mettre en avant la prévention et la sensibilisation de la population afin d’adopter les bons comportements pour minimiser certains problèmes de santé courants. Du 26 au 29 décembre 2024, nous avons tenu une caravane médicale qui nous a permis de consulter 1457 personnes. En 2025, une machine d’échographie a été mise en place, accompagnée de l’électrification du poste de santé. Un réservoir d’eau a été consolidé afin de garantir un approvisionnement constant en eau pour le village. Des poteaux solaires ont été mis en place à des endroits clés du village. Ces réalisations font partie du projet Yonki mené par l’ONG NGC.
● Question 4 : le phénomène migratoire est une problématique (notamment les départs massifs et périlleux via des embarcations vers l’Europe) qui touche particulièrement la communauté soninké, avez-vous quelques pistes de réflexion à l’endroit de la population concernée et des décideurs étatiques ?
BD : Nous devons porter une attention spéciale à la question de l’immigration, notamment celle qui est illégale, qui constitue un véritable fléau. Surtout nous, les immigrants, avons notre part de responsabilité : non seulement nous sponsorisons leur départ, mais en même temps nous ne révélons pas la vraie nature de ce que nous vivons ici. Récemment, le Guidimakha traverse une période de deuil à la suite du décès d’un grand nombre de ses membres. En ma qualité d’acteur de la société civile, j’avais suggéré au député de la diaspora de s’occuper d’une salle pour organiser une conférence dédiée à la sensibilisation, hélas.
Par exemple, en France : Selon la loi, un immigrant sans papiers (clandestin) n’a pas le droit de demeurer sur le sol français. Cependant, il peut être trouvé en format cachette en France. Si jamais il a la possibilité de rester ici quelques années, il lui faudra entre 5 et 10 ans pour obtenir une carte de résident.
Nous parlons d’adultes, donc de ceux qui arrivent en France, et qui sont souvent âgés de plus de 30 ans. Que fais-tu dans les dix ans précédant ton arrivée ? Dix années gaspillées. Et c’est à l’âge de 40 ans que tu vas entamer ta carrière professionnelle. Il est indéniable que beaucoup n’ont jamais vécu de circonstances similaires, c’est pourquoi il serait erroné de blâmer l’immigration. Cependant, je reste convaincu que l’immigration ne représente pas une solution viable ! Il s’agit plutôt de l’immigration illégale, tentant de traverser la mer pour rejoindre l’Europe à tout prix en espérant trouver une existence plus favorable que celle que tu as déjà connue. Cela est souvent loin d’être le cas. En Afrique, certains continuent d’ignorer que l’Europe n’est plus le paradis qu’elle était. Ils voient leurs proches, frères, sœurs, cousins, etc., arriver avec de l’argent, bien habillés et propres, menant une vie qui semble enviable. Cependant, ils ne partagent pas les défis et les souffrances qu’ils ont traversés pour parvenir à cette existence « belle ». Combattre l’immigration illégale, il ne suffit pas de parvenir à des accords entre pays ou entre institution et entité, etc. On doit d’abord s’attaquer à la source. Il faut d’abord comprendre pourquoi ces personnes mettent leur vie en péril. En dépit de nombreux décès, cela n’a pas découragé les potentiels candidats. Il y a un souci.
L’éducation devrait être la priorité dans les pays d’origine. Il est indispensable que les écoles soient systématiquement accompagnées de centres de formation pour offrir aux jeunes une perspective et leur faire prendre conscience qu’ils peuvent réussir sur place. Tant qu’il n’y a pas d’espoir ni d’aventure pour la jeunesse. Ils n’ont d’autre choix que de recourir à l’immigration pour aspirer à une vie meilleure qui n’est cependant pas de tout repos.
En ce qui concerne l’aspect économique, un investissement conjoint de la diaspora dans les zones où l’immigration clandestine est la plus probable serait bénéfique. La contribution de la diaspora est considérable si celle-ci se rassemble pour des initiatives communes en vue de créer des postes de travail dans les villages eux-mêmes En matière de placement dans l’agriculture, il est nécessaire d’utiliser des équipements appropriés. L’automatisation de l’agriculture pour créer des emplois respectables et améliorer les conditions de vie. Nous avons une obligation de transparence et de vérité envers nous-mêmes et envers autrui en révélant la réalité. Je me demande, est-ce que ça vaut vraiment le coup de mettre sa vie en péril dans la mer pour se retrouver à galérer encore plus en Europe ? La réponse est non.
Voyagez lorsque c’est nécessaire, explorez le monde, mais pas en cachette. NON À L’IMMIGRATION ILLÉGALE PAR VOIE MARITIME. J’ai écrit un récit donc le titre «Trajectoire d’un immigrant en situation irrégulière».
● Question 5 : La communauté soninké est traversée par une crise sociale latente liée à ce qu’on appelle « l’esclavage par ascendance », quelles seraient selon vous, des pistes de réflexion nécessaires pour gérer et dépasser les frictions qui peuvent en découler ?
BD : Selon eux, l’esclavage héréditaire au sein de la communauté Soninké était une mesure instituée pour assurer une gouvernance efficace de leur communauté à cette époque. Qui n’était pas lié à l’esclavage, conformément aux préceptes de l’Islam. Le temps a changé, les consciences se sont éveillées. Ce système de gouvernance s’est transformé en un moyen de classification sociale, communément appelé classes sociales, qui peuvent être assimilées à des castes, supérieures et inférieures. Il est impératif que chaque individu ne se considère ni inférieur, ni supérieur à autrui. Il faut surtout préciser que nous connaissons les textes sacrés, nous croyons en eux et nous les mettons en pratique, puisque nous faisons références à ces textes. Jusqu’à l’émergence du mouvement ganbanaxu, qui favorise la prise de conscience et la réconciliation entre les êtres vivants, sans se considérer supérieur ou inférieur à autrui. Il nous faut rester unis afin de mettre en œuvre ce qui nous unit et laisser de côté ce qui crée des divisions ou des obstacles entre nous. Un autre courant émerge pour s’opposer au mouvement ganbanaxu, nommée démocratie, avec l’apparition de WhatsApp qui est arrivé à point nommé et a été utilisé par les gens pour engendrer une animosité sans précédent entre des individus cohabitant malgré leurs différences dans le respect. Un conflit a surgi. Une fois qu’un conflit éclate, on peut dire que les esprits sont échauffés. À ce stade, on ne pourrait pas envisager une réconciliation. Cependant, à mon avis, garder le silence serait la meilleure option. Actuellement, on peut envisager une réconciliation à travers un dialogue empreint de respect. Le mouvement ganbanaxu, dont le nom signifie que nous sommes tous semblables, doit être à l’origine de ce débat. Il démontre non seulement que leur mouvement n’est pas destiné à créer des divisions, mais plutôt à promouvoir la communication et l’absence de vengeance. Pour une concordance Il faut faire un compromis. D’après le mouvement ganbanaxu, leurs trois principales revendications sont les suivantes. Il faut savoir que : La chefferie, L’imamat Et l’union entre différentes castes. Comme nous le savons tous, ces pratiques ont existé dans notre vie en société à l’époque. Tout le monde a peut-être été d’accord, soit par ignorance, soit par tolérance, ou même par nécessité. Cependant, dans le contexte actuel, il n’est plus envisageable de persister dans ces pratiques. Le changement est indispensable, mais doit se faire avec douceur, sans violence, rancœur ou haine. Engageons une discussion respectueuse avec des concessions mutuelles pour trouver une solution et sortir notre communauté de cette situation qui nuit à tous.
Dans mon livre « l’aventure inimaginable » j’ai détaillé l’origine de cet esclavage dans le milieu soninké.
Avant tout propos, je présente, en mon nom et au nom de notre mouvement, mes sincères condoléances à la famille éplorée. Paix à son âme ! Qu’Allah lui fasse miséricorde et lui ouvre les portes de son vaste paradis. Notre réaction prompte n’est pas synonyme d’oubli du passé. Cependant, nous exprimons notre solidarité en tant qu’humains, musulmans et citoyens face à cet assassinat odieux. C’est en tant que défenseurs des droits humains que nous nous levons contre toutes formes d’injustices et participons aux sit-in de solidarité notamment à la Place de la République ce 1er mai 2025 pour réclamer justice pour Aboubacar Cissé. Par ailleurs, nous sommes indignés de voir certains notables Soninké influents et certains responsables d’organisations associatives Soninké telle que l’APS restés muets face aux injustices sociales dans le milieu Soninké notamment l’esclavage coutumier par ascendance. La lutte contre ces fléaux doit être une priorité collective. Il est urgent de traiter cette question cruciale pour un avenir meilleur pour le Soninkara, un avenir dont le socle est la justice sociale, l’équité et le respect des droits humains. Il faut mettre fin à la mauvaise foi et l’hypocrisie ambiante qui consiste à considérer que tout se passerait bien dans notre communauté, et que l’esclavage coutumier aurait disparu. Sortons du déni ! Pour rappel, l’article premier de la déclaration universelle des droits de l’homme stipule que tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits. Pourtant, dans le milieu Soninké, des militants ont subi et continuent de subir les conséquences de l’esclavage par ascendance. Les initiatives en faveur de son éradication sont reçues avec hostilité et les militants contre cette situation sont réprimés et sanctionnés. Nous n’oublierons jamais les assassinats des personnes qui ont refusé leur condition d’esclave. A titre d’exemple, au Mali, 4 pères de famille ont été assassinés à Diandioumé le 01 septembre 2020 et une grand-mère a été assassinée à Lany en juillet 2022, ainsi que bien d’autres victimes. Paix à leurs âmes ! Nous dénonçons le discours ambigu de M. Ousmane Bocar Diagana, président de l’APS, qui a manifesté son indignation face à l’assassinat d’Aboubacar Cissé, mais reste silencieux face aux attaques contre les descendants d’esclaves Soninké. Tous les responsables des différentes organisations de Ganbannaaxun condamnent avec fermeté le comportement de M. Diagana Ousmane Bocar et lui demandent des explications sur son attitude vis-à-vis de Ganbannaaxun, notamment sur son manque d’engagement pour une justice et une paix sociale. Pourtant, Monsieur Diagana, vous êtes la personne la mieux placée pour donner des éléments explicatifs sur la position réelle de Ganbannaaxun et son combat pour une justice sociale et équitable. L’esclavage est une histoire de l’humain. Le silence et le mépris ne sont pas des armes sérieuses ni efficaces pour son éradication et pour assoir une paix durable dans notre communauté avec comme socle l’égalité sociale citoyenne. Le terme Ganbannaaxun est une expression Soninké qui signifie l’égalité en droits et en dignité entre tous les membres de la communauté. C’est un mouvement transnational né en 2016, issu de l’association ARMEPES-France qui a été créée en France en 2010 par des ressortissants Mauritaniens. Nous sommes déterminés à poursuivre ce combat légitime pour la justice sociale, malgré les détracteurs qui nous vouent aux gémonies. Hélas, ce légitime et noble combat pour la justice sociale est discrédité par certains détracteurs qui diabolisent les militants en les comparant à des terroristes afin de semer la discorde, le doute et la haine au sein de la population.
M. Traoré Abdoulaye Président de ARMEPES-FRANCE-Ganbannaaxun Paris le 03/05/2025
Affaire « esclavage » afro vs afro gêne énormément beaucoup de monde intello Noir. Le narratif habituel charge sans filtres les traites extérieures (transatlantique et timidement trans-saharienne). Un certain antiracisme subit relativement ce même process par lequel les xénophobies ethno-raciales entre Noirs sont mises en sourdine avec beaucoup de mauvaise foi et un focus échappatoire va s’intéresser sur la binarité « Blancs méchants contre Noirs victimes« .
Parfois le cas mauritanien est tellement parlant : l’activisme « Che Guevara » de certains à Nouakchott est très loin de leur ancrage sociologiquement suprémaciste et féodalo-esclavagiste dans leurs communautés et dans leurs villages d’origine. Nos compatriotes et frères arabo-berbères sont très renseignés de ces réalités qui nous traversent. Et également… nos frères haratines engagés le savent bien, un leader haratine de dimension politique nationale qui conteste le système avec véhémence sait très bien la représentation qui est faite insidieusement de « l’individu haratine » dans les imaginaires chez les communautés négro-mauritaniennes (hors haratines). Par opportunisme et petits calculs dans l’arène politique, on essaie de faire abstraction provisoirement de ces prismes et on prêche dans l’intra-communautaire un raidissement de positions identitaires foncièrement communautaristes peu avouables publiquement.
Chaque communauté ou milieu n’accepte une révolution pour des droits socialement universels qu’en dehors de ses frontières ethno-raciales. Dans la problématique en termes de carences d’état de droit et d’égalité sociale en Mauritanie, nous y cachons beaucoup de sous- problèmes qui s’avèrent bloquants pour une cohérence militante transversale et intersectionnelle. Ainsi dire, nos militantismes doivent être évalués entre autres par ce qu’on ose revendiquer et proposer de potablement progressiste et juste à l’échelle nationale et d’en faire pareillement dans notre enclos communautaire d’abord. C’est une Mission essentielle. C’est inacceptable la culture d’une hiérarchisation entre les régimes oppressifs, qu’ils soient du fait étatique ou intra-communautaire.
Cette première AG depuis l’entrée en fonction d’un nouveau bureau a été l’occasion pour le nouveau président d’ARMEPES*, Monsieur Abdoulaye TRAORE, de rendre un vibrant hommage à son frère et prédécesseur Monsieur Gaye TRAORE. En effet, le président sortant a su faire preuve d’abnégation pour l’Ideal Ganbannaaxun à un moment où la question de l’égalité était très épineuse et inconcevable dans le milieu Soninké. En dépit des nombreux obstacles et pendant près de dix ans, Monsieur Traore Gaye et son équipe ont géré avec courage, fermeté et sans complexe le Mouvement Ganbannaaxun Féddé porté par l’association ARMEPES. Le président entrant n’a pas manqué d’exprimer toute sa reconnaissance en son nom, au nom des différentes structures militantes et au nom de tous les épris de justice sociale au sein de la communauté Soninké à travers le monde.
Plusieurs autres points étaient également à l’ordre du jour. Entre autres, la présentation du bureau entrant, quelques révisions sur les modalités d’adhésion et la redynamisation des différents organes. L’accent a également été mis sur les projets à venir et les perspectives.
Cet évènement a permis de réitérer l’engagement de l’ARMEPES en faveur de l’égalité en droit et en dignité, de la justice et de l’équité dans la communauté Soninké et au-delà.
Paris le 26/04/ 2025
L’équipe de communication
*ARMEPES : Association des ressortissants mauritaniens pour l’éradication de la pratique de l’esclavage et ses séquelles
— Mariam Coulibaly, fondatrice et présidente de l’ONG Sah’Elles, a initié une révolution dans le leadership féminin au Sahel. Originaire de Mauritanie, elle fonde Sah’Elles pour répondre à des besoins criants dans une région en proie à l’instabilité politique et aux inégalités de genre. Avec plus de 60 millions de femmes dans la région, Sah’Elles met l’accent sur l’autonomisation des femmes à travers la participation active en politique et dans les affaires.
• Contexte et Défis du Sahel • Instabilité Politique Le Sahel souffre de crises politiques récurrentes qui affectent directement la participation des femmes dans la prise de décision.
• Disparités Économiques La région connaît une distribution inégale des ressources économiques, avec peu d’opportunités pour les femmes de participer à l’économie formelle.
• Inégalités de Genre Malgré leur nombre, seulement une minorité de femmes occupe des postes décisionnels ou accède aux services financiers formels.
• Mission de Sah’Elles • Changer la Politique Sah’Elles vise à transformer les structures politiques en promouvant une plus grande participation des femmes aux processus décisionnels.
• Influencer les Affaires Nous encourageons les femmes à devenir des leaders dans le monde des affaires par le biais de programmes d’élaboration de compétences.
• Célébrer le Leadership L’objectif est de rendre le leadership féminin un élément essentiel et valorisé du paysage sociopolitique du Sahel.
• Approche et Initiatives • Formations et Mentorat Des ateliers pratiques et des sessions de mentorat sont mis en place pour développer les compétences professionnelles et personnelles des femmes leaders.
• Programmes Complets Nous proposons des programmes diversifiés couvrant des domaines essentiels tels que la gestion, la finance et la prise de parole en public.
• Événements et Réseautage Les événements organisés par Sah’Elles favorisent le partage de connaissances et le réseautage entre femmes dirigeantes.
• Ressources et Soutien • Centres de Ressources Des centres dédiés fournissent à nos participantes les informations et outils nécessaires pour réussir.
• Accès à la Technologie Nous mettons l’accent sur la technologie pour faciliter l’accès à l’information et aux opportunités économiques.
• Soutien Financier Sah’Elles aide les femmes à obtenir les financements nécessaires pour lancer et développer leurs propres initiatives.
• Impact Mesurable • Représentation Égale Augmentation du nombre de femmes dans les organes de décision politicos
• Politiques Diversifiées Élaboration de politiques prenant en compte la diversité et l’inclusion
• Entreprises Équilibrées Promotion des entreprises dirigées par des équipes équilibrées en termes de genre
• Expérience et Partenariats • Partenariats Stratégiques Des alliances avec des leaders influents maximisent l’impact de nos initiatives à travers le monde.
• Portée Internationale Nos partenaires en Afrique, en Europe et aux États-Unis étendent notre portée et notre influence.
• Ressources Multiples Nous utilisons les ressources globales pour soutenir nos programmes et initiatives locales.
• Inspiration à Travers le Monde • Conférences Inspirantes Les leaders de Sah’Elles partagent leur vision lors de conférences internationales, inspirant des changements positifs à l’échelle mondiale.
• Rencontres Collaboratives Des rencontres entre femmes leaders propulsent les projets innovants et solidifient les partenariats stratégiques.
• Projets Locaux Les initiatives locales de Sah’Elles démontrent comment le changement peut se produire au niveau communautaire.
• Vision de l’Avenir • Égalité et Justice Sociale Nous aspirons à un avenir où l’égalité des sexes est la norme, offrant des opportunités égales à tous.
• Changement Durable Investir dans les femmes leaders est essentiel pour des changements durables au Sahel et au-delà.
• Société Inclusive Nous construisons une société inclusive où chaque voix compte dans la prise de décision.
Conclusion : Le Rôle Catalyseur de Sah’Elles En conclusion, Sah’Elles se positionne comme une force de changement et de progrès dans le Sahel. Notre engagement à renforcer les capacités de leadership des femmes est non seulement une question de justice sociale mais également un investissement judicieux pour l’avenir. Par l’autonomisation des femmes, nous visons à apporter un changement profond et durable, renforçant leur rôle dans le développement économique et les processus décisionnels. Notre réseau mondial et notre vision innovante nous permettent de relever ces défis critiques avec détermination et passion.
Le vendredi 25 avril 2025, la France et une certaine opinion internationale sont sidérées par l’attaque meurtrière dans une mosquée (La commune La Grand-Combe – Le Gard). La victime est un jeune malien appartenant au groupe sociolinguistique soninké appelé Aboubakar Cissé. Ce dernier a été affreusement poignardé à mort par un individu censé venu apprendre comment faire la prière. Plutôt un haineux islamophobe qui ne laisse aucune chance au jeune fidèle musulman dont les actes et comportements sont hautement loués parmi les fréquentations de la mosquée. Je tiens à réitérer mes fraternelles condoléances à sa famille et à l’ensemble de la communauté musulmane. Paix éternelle à son âme. Ameen. Que la justice française mette tous les moyens nécessaires pour mener l’enquête et punir l’assaillant (arrêté en Italie).
Ce 1er Mai 2025 correspondant à la Fête du travail, une manifestation a été organisée à Paris pour protester contre cet acte horrible, interpeller les autorités publiques françaises et soutenir les proches de la victime. Une certaine France politique est complice avec un narratif de xénophobie particulièrement islamophobe dans les discours publics notamment dans les médias. La communauté soninké de l’Hexagone s’est jointe valablement à cette sortie publique pour dénoncer cet assassinat et compatir avec la famille du jeune Cissé. Ainsi l’appel dans un élément vidéo lancé par M. Ousmane Diagana de l’APS (Association pour la promotion de la langue soninké), a fait écho parmi l’arène RS 2.0 en milieux soninkés notamment au sein de la diaspora en France. C’est très alerte comme démarche de sa part et à saluer vivement ce réflexe citoyen et humaniste. Quand notre commune humanité est touchée par une telle horreur, l’indifférence devient immorale et basse.
Et… pourtant, j’ose reprocher à M. Diagana et sa suite communautariste sous couvert d’une association, de bruyantes indifférences lorsque l’esclavage par ascendance dans l’intra-communautaire soninké a tué, humilié, déporté, exproprié, affamé et assoiffé dans nos terroirs ouest-africains. Le cadre associatif qu’il dirige est un nébuleux support des activités ambiguës liées aux coutumes intégristes et discriminatoires dans l’ensemble féodalo-esclavagiste soninké.
Parmi leurs indifférences les plus abjectes, on peut citer entre autres ; l’affaire de 4 pères de famille (Mountagha Diarisso, Gossi Cissoko, Youssou Cissoko et Hamet Cissoko) lynchés à mort à Djandioumé (village soninké dans la région de Kayes – Mali) dans la nuit du 1 septembre 2020 https://news.un.org/fr/story/2020/09/1076872 et le cas en juillet 2022 de la vielle dame Diogou Sidibé (70 ans) enlevée, assassinée et mise en sac dans le village de Lany https://www.dw.com/fr/mali-diogou-sidib%C3%A9-esclavage-par-ascendance-kaye/a-62903536 .
À ce jour à propos de ces drames liés au refus de la soumission aux pratiques féodalo-esclavagistes, nous n’avons pas eu écho d’un moindre mot de dénonciation et de soutien émis par le cadre institutionnel de son association. Dans leur giron communautaire, on y promeut malheureusement l’immobilité sociale autour d’un pilier principal : la royauté dans les imaginaires pour les uns et la subordination assignée pour les autres.
En France, dans les milieux associatifs diasporiques, ils portent un habillage culturel avec les facilités matérielles à gratter occasionnellement et politiquement encartés pour beaucoup dans les partis de Gauche. Ces partis politiques qui occupent le spectre idéologique où les valeurs d’ouverture et de tolérance sont très expressives à l’endroit de la diversité en France et aux étrangers résidents.
M. Diagana et ses camarades se classent schématiquement dans l’aile suprémaciste de l’écosystème sociétal soninké. Ils évoluent dans des dispositions mentales qui n’admettent pas l’égalité sociale et citoyenne dans l’enclos communautaire. Douchés et piégés à volonté dans des héritages hiérarchisants par la naissance, leurs ambiguïtés sont d’une certaine acuité à l’occasion de ces événements graves par lesquels ils savent allier opportunisme et commerce social devant les opinions publiques.
Ainsi ma brève lecture sur un magma politico-sociétal composé de l’ordre féodalo-esclavagiste soninké et d’un canal associatif en guise d’écran de fréquentabilité partenariale.
Paix éternelle aux victimes de la barbarie et de la haine, qu’elles soient islamophobes ou féodalo-esclavagistes soninké.
Un exercice remémorant peut tenir lieu d’un utile témoignage pour notre communauté militante d’appartenance ainsi qu’à l’endroit de l’opinion publique. L’Association des Ressortissants Mauritaniens pour l’Eradication de la Pratique de l’Esclavage ses Séquelles (ARMEPES-France) a compté amplement dans mon cheminement militant pour la défense des droits humains. J’avais assisté courant 2011-2012 pour la première fois à une réunion d’information et de sensibilisation de l’association au sein d’un foyer parisien (Rue de la Fontaine au roi ou rue desargues). Impératif professionnel oblige, je n’avais pas pu rester jusqu’à la fin, mais ce jour et les échanges observés et entendus entre les responsables initiateurs et l’assistance m’ont touché à fond. J’y avais détecté un matching idéologique idoine (une correspondance) avec des idéaux enfouis en moi depuis ma jeunesse. Les hommes présents âgés pour beaucoup de plus de 45 ans, très motivés, prêchaient pour l’égalité sociale et une prise de conscience collective à l’endroit de la communauté soninké. L’objectif clé : il faut oser aborder nos tares sociales et les éradiquer. Ainsi, un tabou était brisé publiquement et surtout collectivement pour un monde des tabous (soninkara) au sein duquel les pratiques et les comportements doivent être imités, mimés, suivis et surtout transmis pour perpétuer une structure sociale globale qui allie insidieusement interdépendance, fonctionnalité et subordination. En résumé, un conditionnement bien tenu qui a un génie coriace d’être même voyageur avec les éléments sociaux. Les Hommes ne se valent pas au village et ici dans les foyers à Paris ou à Barcelone… on y tâche de reproduire les mêmes schémas. Donc… la révolte ou l’élan révolutionnaire était attendue le temps passant, l’initiative associative avec la création d’Armepes-France en 2010 fut le déclic collectif qui allait marquer à jamais la communauté soninké…notamment avec la massification militante enclenchée par le Forum-mouvement Ganbanaaxun Fedde (créé le 5 octobre 2016 par M. Gaye TeneTraoré, à l’époque SG d’Armepes-France).
Et, avant cette occasion pionnière pour moi, un grand-frère et compatriote originaire du Guidimagha, M. Moussa Traoré m’avait parlé brièvement de cette association lors d’un événement militant de la diaspora à Paris (une manifestation ou un sit-in). Je tiens à manifester ma fraternelle reconnaissance à lui et à d’autres frères et camarades connus dans le sillage de cet engagement humaniste. Dans ce réseau social Facebook, notre contribution s’était inscrite courageusement dans une dynamique de communication et de sensibilisation pour un changement de mentalités dans nos communautés. Avant 2016, je ne tenais aucune position attitrée dans l’instance dirigeante de l’association Armepes, mes activités étaient logées dans le registre d’un militantisme électron-libre et passionné par la chose ou la sauce médiatique. Notre première contribution diffusée en septembre 2013 avait été signée avec la mention membre de l’Armepes-France… lire http://www.soninkara.com/societe/organisation-sociale/contribution-la-fierte-soninkaxu-en-questions.html. Un élément qui avait été repris en format papier dans « La Nouvelle Expression » (Numéro 190 du 30 septembre 2013) du journaliste mauritanien M. Seydi Moussa Camara qui se distingue par une plume engagée et progressiste.
Par la suite l’option d’un Blog https://ecrit-ose.blog/ s’est opérée très naturellement courant 2014. Une plateforme d’apprentissage qui m’était devenue nécessaire et dédiée à communiquer et à faire passer avec nos moyens (qui restent perfectibles) les contenus d’un plaidoyer militant à l’opinion publique la plus large possible.
Mon intégration à l’instance exécutive de l’association a débuté en novembre 2016 parmi l’équipe chargée de la communication, et mon interview en 2020 chez RMI-info.comhttps://rmi-info.com/entretien-de-rmi-avec-koundou-soumare-de-ganbanaaxun-fedde/, est un élément de référence liée à la fonction occupée. De 2016 à 2024, j’ai apprécié et beaucoup appris humainement et intellectuellement au sein d’une belle équipe dirigeante dynamique et motivée avec nos facilités et nos limites pour une grande et laborieuse Mission. Cette Cause humaniste pour l’égalité sociale et citoyenne au sein de nos communautés et par extension dans nos pays. La vedette étant et restant la CAUSE, mon approche est la suivante : tâchons d’accepter en toute modestie notre ancrage comme un maillon d’une frise temporelle d’un cheminement militant. Sans le Tout dans sa globalité et aussi dans sa complexité, l’élémentaire devient dérisoire et peu porteur au final.
Le 8 décembre dernier, nous avons choisi un nouveau président, mon frère et camarade M. Aboulaye Traoré, voir https://ecrit-ose.blog/2024/12/08/%e2%97%8f-lassemblee-generale-darmepes-france-lelection-dun-nouveau-president/. Ce samedi 26 avril 2025, lors d’une assemblée générale, la nouvelle équipe exécutive a été dévoilée et j’attendais cette étape importante franchie pour diffuser la présente communication en guise d’un testament militant d’étape. Mon choix de prise de recul et de recentrage sur sur d’autres champs, avait été compris par notre nouveau président. À qui et à sa nouvelle équipe, je leur souhaite un fructueux mandat pour la poursuite et la réalisation de nos objectifs visionnaires d’utilité sociale et communautaire pour l’avenir d’un vivre-ensemble soninké autre qu’un suprémacisme social foncièrement nuisible, intégriste et conflictogène.
Et, militant, je le suis… je le resterai désormais en simple élément parmi la vaillante communauté militante. Je m’autorise un brin d’humour en annexe, à ces personnes qui ont l’habitude d’exploiter les contenus du Blog et nos noms in texto auprès des services de l’asile, elles doivent faire gaffe….parce que nous changeons également. Les confessions et les indiscrétions ne manquent pas venant de ce milieu à services en coulisses. Comme ce ressortissant soninké du Guidimagha me disant, grand « j’ai cité ton nom lors de mon entretien à l’Opfra« . Et ces services administratifs passent occasionnellement faire quelques courses dans nos données en ligne.
Le BLOG https://ecrit-ose.blog/, notre Blog reste ouvert comme un portail communicationnel avec responsabilité et crédibilité au besoin de la CAUSE.
~~~La rubrique Grand Entretien du BLOG vous propose l’interview accordée par la médecin généraliste Mme TRAORE Diamberé Coumba. Communément appelée Diamberé Barré dont le père (Barré TRAORE), originaire de Dafort (notre cousin et généreux hôte à Nouakchott) a été un responsable de la célèbre boutique d’Optique « Nouakchott Optique » dans le quartier de BMD. Formée à la médecine au Sénégal (UCAD), elle est une figure féminine ayant fait preuve d’une notable détermination dans son parcours d’étudiante menant à un haut accomplissement universitaireen devenant Docteure en Médecine.
À notre questionnaire d’interview soumis le 13 mars 2025, elle a gentiment honoré notre sollicitation en répondant succinctement nos 4 questions ci-après :
● Question 1 : Bonjour Dr Traoré Diamberé Coumba, merci d’avoir accepté notre interview. Pouvez-vous vous présenter sommairement à nos lecteurs ? (Parcours scolaire, académique et professionnel)
Diamberé TRAORE : Bonjour, je suis très honorée de participer à cette rubrique questions/réponses. Tout d’abord, je me présente. Je m’appelle Diamberé Coumba TRAORE. Je suis soninké, née d’un père mauritanien et d’une mère sénégalaise. Je suis née et grandis à Nouakchott. J’ai fait mon école primaire à la capitale 7, ensuite j’ai fait le collège et le lycée de jeunes filles de Nouakchott avant d’aller à la fac de Dakar, pour faire mon cursus de médecine à l’UCAD. Actuellement je suis médecin généraliste au centre hospitalier des spécialités de Nouakchott.
● Question 2 : vous avez fait preuve d’une patience louable et d’une grande détermination pour décrocher un diplôme de médecin généraliste, quels conseils pouvez-vous donner aux jeunes étudiant.e.s dans leurs projets ?
DT : Mon conseil serait le même que j’ai donné à ma petite sœur lors de l’obtention de son baccalauréat. Pour prétendre à l’excellence, il faut être capable de faire des sacrifices. Je dirais en trois mots : « passion, endurance et sacrifices ». Quelle que soit la profession que vous voudriez exercer plus tard, vous devriez l’aimer avant tout. Prenez le temps de bien réfléchir à la filière que vous allez choisir. Faites vos investigations, approchez les aînés et n’hésitez surtout pas à vous faire parrainer. C’est des choses qui vont vous aider à comprendre comment travailler, comment réussir vos examens etc. De mon expérience personnelle, la médecine est une passion, une vocation, c’est depuis toute petite que j’ai voulu devenir médecin, c’était un rêve d’enfant. Le cursus universitaire est diffèrent du lycée, car il y’a beaucoup plus de cours, les examens sont plus stressants et la plus part du temps vous êtes livrés à vous-même, c’est trop de pressions pour les étudiants. La question du logement pour ceux qui ont quitté leur ville ou leur pays, néanmoins, vous allez réussir inchallah avec plus de concentration, le travail acharné et la persévérance. Je conseille aussi de trouver des loisirs tels que, le sport, la musique, la lecture etc, qui vont vous aider à échapper quand vous êtes trop stressés, c’est important.
● Question 3 : le 8 mars correspond annuellement à la Journée internationale des droits des femmes, quel commentaire faites-vous à propos de cet événement et ses objectifs dans notre pays ?
DT : La journée internationale de la femme est une occasion pour promouvoir et sensibiliser la population (les soninkés en particulier) sur l’importance de l’éducation des jeunes filles. Les femmes sont les leaders de la communauté, car sans elles, on ne peut pas parler du développement. Je dirais dans notre communauté, le droit de la femme commencerait par son droit à l’éducation. On a tendance à marier filles très jeunes à l’âge de 13-14 ans, alors que si on leur donne la chance de faire des études supérieures, ça sera un plus pour elles et dans leurs futur foyers, elles seront plus autonomes. J’aimerais voir plus de femmes avocates, ingénieures, médecins, entrepreneuses etc. On est en 2025, les mentalités doivent changer. Sans oublier la lutte contre la violence faite aux femmes (pas que les féminicide). Toute forme de violence, verbale, physique etc. Tirer la sonnette d’alarme sur la violence domestique (celles qui sont battues par leurs propres conjoints). Nous voulons plus voir des femmes battues à mort par leurs maris, ça doit cesser.
● Question 4 : le phénomène migratoire est une problématique (notamment les départs massifs et périlleux via des embarcations vers l’Europe) qui touche particulièrement la communauté soninké, avez-vous quelques pistes de réflexion à l’endroit de la population concernée et des décideurs étatiques ?
DT : Le phénomène migratoire clandestin : C’est une tragédie, tous ces jeunes gens qui disparaissent en mer dans l’espoir d’avoir une vie meilleure en Europe. Je tiens à présenter mes sincères condoléances à toutes les familles endeuillées. Je pense que plusieurs facteurs doivent être pris en compte, si nous voulons lutter efficacement contre l’immigration clandestine : Premièrement, le facteur environnemental, en général les jeunes migrants viennent des zones rurales (où la population locale vit grâce à l’agriculture et de l’élevage) du moins la majeure partie. Ses dernières années, cette population est la plus touchée par le changement climatique : la saison des pluies qui diminue donnant naissance à la sècheresse ou parfois des inondations, ont impacté les récoltes et le bétail qui étaient à la base, leurs seules sources de revenus. De ce fait, la plus part des villageois ont vu leurs vies basculées du jour au lendemain. Ces évènements ont entrainé une véritable exode rural, mais aussi les conflits, la guerre, Alhamdoulilah tel n’est pas le cas de la Mauritanie mais d’autres pays de la sous-région sont touchés. Tout ceci poussant les jeunes à l’immigration clandestine, et parfois ils sont victime de racisme, de maltraitance quand ils arrivent dans les grandes villes pour y gagner leur vie. À mon avis des campagnes de sensibilisation sur les dangers de l’immigration clandestine doivent être organisées avec les responsables communautaires tels que les Imames, chefs de village etc. Le gouvernement doit promouvoir l’agriculture et l’élevage en soutenant pas que financièrement sa population mais aussi organiser des ateliers sur l’agriculture et l’élevage, développer l’entreprenariat chez les jeunes. C’est un schéma qui peut nous mener vers l’autosuffisance alimentaire.
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