La société de transport public a annoncé, ce mercredi , sur sa page Facebook officielle, le lancement demain jeudi des bus de transport spécial qui circuleront sur les voies réservées du BHNS (Bus à Haut Niveau de Service).
Dans sa publication, l’entreprise appelle les citoyens à préserver ce nouveau service, rappelant qu’il a été mis en place grâce à d’importants investissements publics. « Ces bus sont la propriété de tous. L’État les a acquis avec des fonds considérables, et il est du devoir de chacun d’en prendre soin et de ne pas détériorer les équipements à bord », peut-on lire dans le communiqué.
Un service moderne, confortable et rapide
Ces bus, qualifiés de « transport spécial », disposent d’un équipement moderne destiné à améliorer le confort et l’expérience des usagers : • Climatisation • Vitesse accrue grâce aux voies réservées • Espace spacieux et confortable • Ports de recharge pour téléphones • Écrans d’affichage • Haut-parleurs • Rideaux • Dispositif d’alerte pour le conducteur • Et plusieurs autres équipements utiles
Tarifs et abonnements
La société a également précisé les tarifs en vigueur pour ce nouveau service : • Ticket à l’unité : 15 MRU • Pack de 10 tickets : 140 MRU • Pack de 20 tickets : 260 MRU
Côté abonnements mensuels : • Pour les particuliers : 680 MRU. illimité, incluant l’ensemble des lignes ordinaires. • Pour les étudiants : 500 MRU un tarif inchangé. • Les étudiants bénéficiant de la prise en charge de Taazour pourront utiliser leurs cartes d’abonnement gratuitement.
FRANCE3 – La situation de Manssour Sow avait suscité une vague d’indignation et de soutien ces dernières semaines. Ouvrier agricole dans trois exploitations en Creuse, ce Mauritanien de 30 ans a été visé en avril par une assignation à résidence consécutive à une Obligation de quitter le territoire français (OQTF). Mais le dénouement est heureux : il vient d’obtenir son titre de séjour.
La pression retombe pour Manssour Sow. En situation irrégulière sur le territoire depuis plusieurs mois, un titre de séjour vient enfin de lui être délivré par la préfecture de Creuse, ce mardi 20 mai.
Cet ouvrier agricole de 30 ans, originaire de Mauritanie, n’aura plus à redouter les contrôles d’identité, ni à s’inquiéter de retourner de force dans ce pays qu’il a fui en 2018. « Je suis content depuis hier, je me sens libre », se réjouit-il.
En CDI sur trois fermes
Depuis la ferme de Sylvain Brunet, à Saint-Christophe, où il travaille lorsque nous le retrouvons, Manssour Sow savoure la nouvelle. Au début du mois d’avril, il avait reçu une assignation à résidence consécutive à une Obligation de quitter le territoire français (OQTF) datant de 2022, au motif qu’il n’aurait pas assez travaillé. Une décision incompréhensible pour ce paysan exilé qui cumule les emplois en CDI sur trois fermes du département.
« On est dans un secteur en tension. Avant Manssour je ne trouvais personne », assure l’un de ses employeurs, Thierry Peronne, qui a rencontré le jeune Mauritanien en 2021 peu de temps après son arrivée au Centre d’accueil pour demandeur d’asile (Cada) de Peyrat-le-Château, dans le département voisin de la Haute-Vienne. « Je cherchais quelqu’un pour traire les vaches, c’est son métier. Il est venu une semaine ou deux sur l’exploitation, cela lui a plu », raconte l’agriculteur de Maisonnisses.
Dans un contexte de manque de main d’œuvre agricole sur le territoire, Manssour Sow avait en plus l’avantage d’être compétent et de bien connaître le milieu. Depuis son plus jeune âge, il cultive ce savoir-faire pour les animaux que lui a transmis son père, éleveur de bovins en Mauritanie. Ce pays où Manssour Sow était menacé, comme il l’explique, et qu’il a dû quitter pour sauver sa vie. Sa mère et sa sœur vivent toujours sur place, il ne les a pas revues depuis son départ en 2018.
« Cette nouvelle est un soulagement pour nous, ses employeurs, et pour Manssour encore plus. Il travaille, il est intégré, intelligent et courageux. Son obligation de quitter le territoire était totalement injuste », déclare Sylvain Brunet, Agriculteur en Creuse.
L’obtention de ce titre de séjour est une délivrance pour lui, pour ses trois employeurs et tous ceux qui l’ont soutenu ces dernières semaines. « C’est une bonne issue, on a été privés de Manssour pendant un mois, comme il ne pouvait plus venir chez nous. On est bien contents de le retrouver », sourit Sylvain Brunet, chez qui Manssour Sow travaille aussi bien du côté laboratoire que du soin des animaux.
« C’est une grande joie », confirme Pierrette Bidon, co-présidente de l’association Réseau éducation sans frontières Creuse, qui l’a accompagné dans toutes les démarches pour décrocher cette régularisation. Elle se souvient, notamment, début avril, lorsque Manssour Sow a dû se mettre à pointer auprès de la gendarmerie chaque jour à 10 heures précises, dans le cadre de son assignation à résidence début avril.
« Pour Manssour, c’était très dur d’aller à la gendarmerie. Se présenter aux gendarmes, c’était comme s’il avait fait quelque chose de mal, comme un vol ou un crime, alors qu’il ne se sentait pas du tout dans ce registre-là. C’était très sévère », déclare Pierrette Bidon du Réseau éducation sans frontières (RESF) en Creuse.
Le 22 avril, le tribunal administratif de Limoges avait levé cette assignation à résidence et accordé à ce travailleur sans papiers un répit d’un mois en réponse à sa procédure en appel, en ordonnant à la préfecture de Creuse de réexaminer sa demande de régularisation. « Je n’ai pas le moral et c’est compliqué pour moi en ce moment. Je ne dors pas, je ne mange pas et je suis fatigué”, nous avait-il confié, visiblement épuisé par cette situation qu’il peinait à comprendre.
Les services de l’État lui avaient donc demandé de fournir plusieurs documents en lien avec ses activités professionnelles pour actualiser son dossier. Finalement, ce mardi 20 mai, Manssour Sow est allé signer son récépissé en préfecture : sa demande est complète et il va pouvoir de nouveau circuler librement sur le territoire.
« Manssour avait beaucoup d’atouts pour avoir un titre de séjour au départ. On n’a jamais compris cette démarche de la préfecture de lui envoyer une assignation à résidence », déclare Pierrette Bidon, Co-présidente du Réseau éducation sans frontières (RESF) en Creuse.
« Les instances de justice administrative, par Monsieur Sow, ont décidé de suspendre la décision d’OQTF pour permettre à la préfète de la Creuse de procéder à un réexamen de son dossier. En application de cette décision, il a été possible de prendre en compte de nouveaux éléments présentés par Monsieur Sow », développe la préfecture de Creuse, que nous avons sollicitée, mercredi 21 mai. Le 22 avril 2025, jour de son audience devant le tribunal administratif de Limoges, Manssour Sow a reçu le soutien de nombreux manifestants.
La préfecture précise également que les « manifestations publiques n’ont pas d’impact sur ce type de décision qui n’est pas une dérogation exceptionnelle, mais simplement de l’application stricte de la réglementation en vigueur ».
« Je suis très soulagé. La suite maintenant pour moi, c’est de passer mon permis, continuer les cours de français, avoir mon appartement et vivre comme les autres. Être libre », déclare Manssour Sow.
Ce titre de séjour « salarié » n’est valable qu’un an. Manssour Sow devra renouveler sa demande avant qu’elle n’expire. « Il faut s’y prendre environ neuf mois à l’avance. Donc, là, il va avoir deux ou trois mois tranquille, mais après, il faudra recommencer à rassembler les papiers et tout ça. S’il travaille toujours avec les mêmes employeurs, je pense que cela ne sera pas trop difficile… À moins qu’il n’y ait de nouvelles décisions gouvernementales », commente Pierrette Bidon.
La mobilisation continue
La co-présidente de Réseau éducation sans frontières Creuse s’inquiète de voir les conditions de régularisation se compliquer pour les étrangers sans papiers en France. « Depuis quelque temps, on voit bien que cela se durcit. Pour Manssour, on peut dire que l’on a gagné, grâce à la mobilisation et la médiatisation. Mais, à côté, il y a d’autres migrants qui sont là depuis sept ou huit ans et qu’ils envisagent de renvoyer chez eux », déplore Pierrette Bidon.
« Je pense qu’il y a un durcissement des mesures gouvernementales. Il y a vraiment une volonté de faire repartir des gens. Là, ça se précise », déclare Pierrette Bidon du Réseau éducation sans frontières (RESF) en Creuse.
C’est pour tous ceux-là que la mobilisation devrait continuer en Creuse. Depuis le début du mois d’avril, une manifestation avait lieu une fois par semaine devant les grilles de la préfecture pour dénoncer la situation de ce travailleur agricole intégré dans le département, mais aussi des autres familles vivant également sur le territoire dans la crainte de l’expulsion.
Comme à l’édition 2024, voir https://ecrit-ose.blog/2024/05/23/%e2%97%8f-paris-une-journee-a-la-semaine-africaine-de-lunesco/, notre Blog a été de passage en visite culturelle lors de cette édition 2025 de la Semaine Africaine à l’Unesco. L’événement de 3 jours (19, 20 et 21 mai) était en accès libre avec un enregistrement à badge visiteur à l’accueil. Nous avons été le 19 mai, la journée d’ouverture, et également le 21/05 pour la clôture. À Paris (7ème arrondissement) , au sein du siège de la Top Institution de la diplomatie culturelle internationale, la thématique phare de ce rendez-vous culturel est ainsi présentée en sommaire : « Solidarité mondiale pour la restitution et la restauration du patrimoine africain par le biais de la culture, de l’éducation et des sciences » .
À la mi-journée du lundi 19 mai, une conférence a été consacrée en PANEL 1 sur la thématique principale. Nous avons suivi les échanges instructifs entre différents intervenants chacun selon son angle d’approche, de compétences et d’expérience. Notre compatriote Dr Ousmane Sao a assuré la modération lors de la conférence tenue en séance ouverte dans la grande Salle I . Doté d’un backgroud académique par ses savoirs transversaux sur la matière qui est l’objet de la table ronde, M. Sao a su mener la mission avec tact et pertinence. Une fierté à noter aux couleurs de la Mauritanie qui ne manque de ressources intellectuelles si elles sont explorées, valorisées et mises en perspective lors de pareilles occasions. Pour rappel, notre ami et frère Sao est membre de la délégation permanente mauritanienne auprès de l’Unesco depuis quelques années. Mes remerciements à lui pour sa disponibilité lors de notre visite dans différents départements sur place.
La clôture de l’événement s’est faite avec un gala artistique de haute classe avec plusieurs groupes pays qui ont donné leurs prestations musicales. Parmi les artistes chanteurs de la soirée Show, notre compatriote Heydi Sibiri et ses musiciens, voir https://www.facebook.com/share/v/1HUzLphH27/ .
Les stands expo de cette édition sont visiblement moins garnis que l’année précédente. Dans les allées du bâtiment, un point librairie est présent disposant de quelques ouvrages édités par l’Unesco. Leurs prix étaient d’une alléchante promotion (par exemple un livre à 20 € mais acquisition pour 5€).
Aspect relationnel et réseautage, cet univers populaire est naturellement propice. Échanges et prise de contacts avec d’autres ressortissants mauritaniens et liens de connaissance avec d’autres africains venus du continent ou de la diaspora.
● 📖 In Figures de la révolutionnaire africaine de Saïd Bouamama : « «….Il n’y a pas de génération spontanée de révolutionnaires. La construction d’une conscience nationale et d’une pensée émancipatrice ne se fait pas du jour au lendemain. C’est le produit d’une accumulation d’expériences, d’échanges, d’échecs et de compromissions. »…. » P.59
Parlant de Pensée Émancipatrice, l’avènement du mouvement Ganbanaaxun me revient à l’esprit. Notamment par rapport à sa genèse et son cheminement dans le temps et dans l’espace :
En Mauritanie, quelques points de référence de l’engagement antiesclavagiste dans l’environnement social soninké :
• À l’intérieur
1 – Plusieurs anonymes subirent historiquement isolement social et dénigrements haineux dans les communautés soninké parce qu’ils refusaient une certaine assignation humiliante. C’était une sorte de révolution silencieuse dans un environnement très hostile. Ils ont une Mémoire de pionniers qu’on se doit de valoriser et de la rendre audible…aujourd’hui.
2 – La création de l’association AMEES (Association Mauritanienne pour l’Éradication de l’Esclavage et ses Séquelles) dans les années 2007…2008. Une pensée de révérence militante au doyen M. LadjiTraoré et ses camarades.
3 – La création de l’association UVDS (Union des volontaires pour le développement de Soninkara) dans la décennie 2010. Un rendez-vous marquant dans son activisme mérite d’être relevé : le 18 novembre 2014, la rencontre publique avec comme invité le leader abolitionniste d’IRA-Mauritanie M. Biram Dah Abeid. L’occasion d’une prise de parole inédite en la matière au cours de laquelle, M. Dah Abeid indexait en de termes clairs et sans filtre l’existence de l’esclavage dans les communautés négro-mauritaniennes. À l’époque, l’aura de sa sortie communicationnelle n’est pas passée inaperçue dans les milieux abolitionnistes ni chez les féodalo-réactionnaires. Un coup dans la fourmilière féodalo-esclavagiste négro-mauritanienne qui fut historiquement un angle mort (évité ou marginalement abordé) dans les luttes pour l’avènement d’un véritable État de droit. Un cheminement militant de grande portée était enclenchée avec M. Yakhoub Bakhayokho et ses camarades en étroite et vaillante collaboration avec IRA (Initiative pour la Résurgence Abolitionniste).
4 – L’initiative abolitionniste revivifiée dans les milieux soninkés du Gorgol. Courant 2020 avec le mouvement social Tallaye koffo sous l’inspiration d’un engagé déterminé M. Baliou Mamayary Coulibaly et ses camarades. Au menu localement, le refus de la subordination religieuse à base féodalo-esclavagiste au sein de la confrérie Hamahoullahi.
5 – L’association Ganbanaaxu Fedde Mauritanie est fondée il y a quelques années. Une entité associative de plus dans le même sillage d’un militantisme droit-de-l’hommiste. Elle y évolue également avec un plaidoyer focal pour l’égalité citoyenne et contre les restes de l’esclavage par ascendance dans la communauté soninké. M. Abdalaye Sidi Traoré assure la présidence et lui et ses camarades mènent consciencieusement leurs activités.
• À l’extérieur
6 – La création de l’association Armepes-France (Association des Ressortissants Mauritaniens pour l’Eradication de la Pratique de l’Esclavage et ses Séquelles) en 2010. La conférence pionnière en 2011 de cheikh AboulayeTraoré sur les problématiques d’inégalités sociales et de subordination coutumière dans la vie communautaire soninké. Un cadre associatif était né pour fédérer nombre de personnes de divers parcours et horizons s’inscrivant dans un engagement clairement identifié et identifiable dans l’écosystème diasporique soninké en France. Une Top reconnaissance aux initiateurs de cette dynamique qui deviendra une large aubaine pour un élan collectif sans précédent.
7 – La création du forum de sensibilisation WhatsApp Ganbanaaxun Fedde le 5 octobre 2016 par M. Gaye Traoré (secrétaire général d’Armepes-France à l’époque). De ce forum, une #Pensée #Émancipatrice passait à une phase transnationale avec plusieurs structures associatives et groupements sociaux qui rejettent fermement un régime coutumier intrinsèquement discriminatoire et suprémaciste dans les milieux soninkés (dans nos pays comme au sein des diasporas). Aujourd’hui, cette pensée émancipatriceGanbanaaxu essaime relativement tout le pays soninké et s’installe progressivement bon gré mal gré dans la littérature sociale intra-communautaire.
• En parallèle
8 – La distinction humaniste d’un lot des Justes connus ou moins connus qui ont su faire preuve d’empathie et optent pour le camp du droit à la Dignité. Ces personnes n’ayant aucune extraction sociologiquement atteinte et assignée par un mépris social et les discriminations sociétales qui en découlent. Nécessairement on y adjoint l’activité intellectuelle interpellative et chronique de certains leaders d’opinions plaidant l’égalité et appelant au changement de mentalités. D’autres partenaires à expression individuelle ou collective (société civile, ong, para étatiques…) sont également porteurs du flambeau solidaire dans cet engagement valeureux et d’utilité publique pour notre développement multidimensionnel.
Une Pensée Émancipatrice Ganbanaaxu qui se propose comme alternative socialement à jour avec les textes fondamentaux de dignité, d’égalité et de citoyenneté dans nos pays. S’unir par/dans l’égalité en droits et en dignité ou au mieux une autogestion sociale et économique en parallèle et une liberté politique sans carcans communautaristes ni ethno-raciaux.
Conclusion : Un élément concis personnel loin d’être exhaustif d’un historique cheminement…qui suit son cours dans les actualités….
Ici un élément YouTube consacré à l’histoire de l’esclavage dans les possessions de la France coloniale. Produit par la chaîne Histoires Crépues, il est bref mais pas moins fouillé et dense à travers des données essentielles et sourcées. Avec un zoom principalement sur la colonie de Saint-Domingue (devenu Haïti), le présentateur nous sert de valeureux angles de compréhension des réalités d’un système d’exploitation que fut cet abominable asservissement de l’homme par l’homme. Les intervenants invités dont l’intellectuel et historien panafricaniste M. AmzatBoukari-Yabara, nous exposent de riches commentaires tout au long de la production audiovisuelle. Le décryptage d’une réalité appelée « l’économie servile » permet une aération analytique sur l’écosystème du phénomène esclavagiste et ses complexités. On y apprend que la révolution haïtienne fut menée par les esclaves rejoints par les Noirs affranchis appelés « libres de couleur » contre les principaux tenants Blancs du système. Il a été souligné également que des « libres de couleur » étaient propriétaires de plantations et possédaient d’autres Noirs comme esclaves. L’histoirienne qui intervient dans la vidéo précise en substance que posséder des esclaves pour certains « libres de couleur » ressemblait à un marqueur d’ascension sociale dans le système, en résumé « si on en possède veut dire qu’on ne l’est pas (plus) soi-même ». La vidéo nous renseigne beaucoup sur les rouages des abolitions de l’esclavage dans les territoires coloniaux français. Concernant les indemnisations de propriétaires esclavagistes, il est précisé que de « Libres de couleur » devenus esclavagistes y ont bénéficié également comme les Blancs. Les pouvoirs publics tenaient ce système d’indemnisation comme une sorte de régulation de la vie économique et sociale post esclavage. En gros, une restructuration de l’économie servile vers une dépendance « légale » via le salariat des anciens esclaves dans un système qui ne change que superficiellement.
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En Mauritanie, on fait un petit virage historique comparatif en observant la substance de l’Ordonnance n° 81-234 du 9 novembre 1981 abolissant l’esclavage :
Les principaux articles :
« ● Article 1 : L’esclavage sous toutes ses formes est aboli définitivement sur toute l’étendue du territoire de la République Islamique de Mauritanie.
● Article 2 : Conformément à la charia, cette abolition donnera lieu à une compensation au profit des ayant droits.
● Article 3 : Une Commission Nationale composée d’oulémas, d’économistes et d’administrateurs, sera instituée par décret pour étudier les modalités pratiques de cette compensation. Ces modalités seront fixées par décret une fois l’étude achevée.
● Article 4 : La présente ordonnance sera publiée suivant la procédure d’urgence et exécutée comme la loi de l’Etat. »
~ Quelques questionnements :
A-t-on appliqué réellement cette ordonnance ?
Met-on quoi socialement dans « des ayant droits » à l’époque ?
C’est le débat qui domine l’espace médiatique malien. Dans un décret pris en conseil de ministres extraordinaire le 13 mai 2025, le gouvernement de transition a dissous tous les partis politiques ainsi que les organisations à caractère politique sur toute l’étendue du territoire malien. Le débat a fait couler beaucoup d’encre et de salives sur le plan juridique. Dans cette chronique, nous allons plutôt nous pencher sur les causes de cette dissolution en amont et ses conséquences en aval.
• Chronique d’une dissolution annoncée
C’est un euphémisme de dire que depuis l’avènement de la transition en août 2020, les acteurs politiques n’ont pas le vent en poupe. En effet, à tort ou à raison, les hommes politiques sont accusés d’être responsables de tous les maux qui minent notre société. Il faut dire que ce discrédit trouve un écho favorable au sein d’une bonne partie de l’opinion publique. Et le hic, dans cette situation, est que l’ancien premier ministre Choguel Kokalla Maïga, issu de la classe politique, a largement contribué à affaiblir ses camarades politiques. Se réclament des idéaux du Général Moussa Traoré, et donc aux antipodes du mouvement démocratique, il s’attaquait régulièrement aux acteurs de mars 1991. Croyant que ses diatribes pouvaient lui prévaloir les grâces des cinq généraux, il aura participé, sans le savoir, à sa propre mort politique ainsi que celle de ses camarades. Dans un article publié en avril 2024, nous qualifions Choguel de “dernier homme politique”. En effet, son rôle en tant que premier ministre était assimilable à celui d’un bouclier pour contrer les attaques venant de la classe politique notamment. Et après avoir affaibli les acteurs politiques, il n’y avait plus de menaces. Puisqu’il n’y a plus de menaces, le bouclier n’est plus nécessaire. Choguel est donc remercié en novembre 2024. Devenant ainsi le dernier homme politique à occuper de hautes fonctions sous la transition.
• L’harmonisation des agendas politique au sein de l’AES
L’autre principale raison qui explique la dissolution des partis politiques au Mali est d’ordre exogène. En effet, depuis le 16 septembre 2023, notre pays est membre de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) regroupant le Burkina Faso et le Niger. Cette nouvelle organisation confédérale n’est pas sans conséquence sur la politique intérieure de chacun des pays. Dans cette perspective, le Burkina Faso a été le premier à accorder un “mandat de 5 ans” au capitaine Ibrahim Traoré qui change de titre en devenant “Président du Faso”. Aussi, toutes les activités des partis politiques sont interdites au pays des hommes intègres depuis plus de deux ans. Ensuite, ce fut le tour du Niger d’élever le général Tiani en tant que “Président de la République” avec un “mandat de 5 ans renouvelables”. Plus qu’une suspension des activités, toutes les formations politiques nigériennes ont été dissoutes à l’issue des assises nationales tenues en février dernier.
Jamais deux sans trois, le Mali emboîte le pas quelques mois plus tard. S’il est vrai que l’avenir des partis politiques a occupé le débat public au Mali depuis les Assises Nationales de la Refondation (ANR) en décembre 2021,leur dissolution pure et simple ne faisait pas partie des options envisagées. Difficile donc de ne pas y voir une corrélation avec ce qui se passe dans les autres pays de l’AES.
• Les partis dissous et maintenant ?
Si la mise au banc des formations politiques au Burkina et au Niger s’est passée sans encombre, cela n’a pas été le cas au Mali. En effet, voyant leur mort politique venir, les acteurs politiques au Mali sont vite montés au créneau pour dénoncer une mesure qualifiée d’anti démocratique. Cette différence peut s’expliquer de deux manières. D’une part, l’avènement de la démocratie et du multipartisme au Mali s’est fait au prix du sang suite aux événements de mars 1991. Par conséquent, l’opinion publique malienne attache un prix au pluralisme politique. Aussi, pendant trentes ans, des élections sont régulièrement organisées au Mali au point que ce pays était un moment vu comme un modèle démocratique. D’autre part, la classe politique et les organisations de la société civile au Mali semblent être mieux organisées et structurées qu’au Burkina et au Niger.
A présent, deux visions s’affrontent dans l’opinion publique. Il y a d’un côté ceux qui estiment que cette mesure de dissolution permettra d’assainir l’espace politique en réduisant considérablement le nombre de partis et en revitalisant l’action politique. Au contraire, d’aucuns estiment qu’il s’agit d’une mesure qui porte atteinte aux acquis démocratiques et sape la mémoire de celles et ceux qui ont lutté pour l’avènement du multipartisme. Sous un autre angle, à l’heure où une nouvelle prolongation de la transition est envisagée, certains estiment que c’est une manière pour les autorités de transition de se débarrasser de potentiels contestataires que sont les hommes politiques.
En tout état de cause, il est important de souligner qu’un Etat ne saurait être dirigé sans politique. S’il est nécessaire d’assainir l’espace politique, il faudra se garder de jeter l’eau du bain avec le bébé! L’absence totale de partis pourrait pousser certains acteurs politiques à entrer dans la clandestinité. Loin d’être un handicap, la multiplications d’opinions est l’occasion pour les décideurs de faire la somme de meilleures idées au bénéfice du pays. Quoi qu’il arrive, cette dissolution va inéluctablement modifier le paysage politique malien. En bien ou en mal ?, l’avenir nous le dira !
Brehima SIDIBE, Doctorant en Analyse du discours politique.
Il ne suffit plus de proclamer avec fierté que nous sommes les descendants de l’Empire du Ghana. L’histoire seule, aussi glorieuse soit-elle, ne nourrit pas les ventres, ne scolarise pas les enfants, ne crée ni justice ni avenir. Le peuple soninké, riche d’un passé impérial, ne peut se permettre de vivre en spectateur de son propre devenir.
Notre héritage est immense. Nous avons bâti un empire respecté, structuré, économiquement rayonnant. Mais aujourd’hui, que reste-t-il de cet esprit d’organisation, de cette fierté collective ? Trop souvent, nous nous contentons de réciter l’histoire au lieu de la prolonger. Le monde ne nous attend pas.
Dans les pays où vivent les Soninké (Mauritanie, Mali, Sénégal, Gambie, Guinée) nous faisons face aux mêmes défis : marginalisation politique, inégalités sociales, délitement des solidarités, perte des repères culturels. Pourtant, nous disposons de ressources humaines, culturelles et historiques qui devraient nous permettre de devenir un pôle de résilience, de progrès et de leadership social.
Mais cela exige une rupture. Une rupture avec la nostalgie stérile. Une rupture avec l’inaction face aux discriminations. Une rupture avec les querelles internes, les micro-identités tribales et les élites qui refusent de se mettre au service du peuple.
Nous devons faire de notre histoire une force de mobilisation et non un simple ornement de discours. Le combat pour la reconnaissance, la dignité, la justice et le développement passe par une conscience collective renouvelée.
Il est temps de reconstruire une dynamique militante soninké, ancrée dans les valeurs d’hier mais tournée vers les luttes d’aujourd’hui.
Le peuple soninké n’est pas une relique. Il est une force. Il doit redevenir une voix. Une nation culturelle qui s’organise, qui revendique, qui propose.
L’empire que nous devons rebâtir est celui de la justice, de l’éducation, de l’unité et du courage politique.
On y est presque ce besoin de souverainisme fourre-tout qui risque de virer en une domestication « godillot » sans freins des espaces politiques dans ces 3 pays (Le Burkina Faso, Le Mali et le Niger). Des professionnels de l’armée qui soient valablement patriotes politisés sont d’une grande utilité nationale pour tout État sérieux. Les complications rédhibitoires agissent quand la force armée se sert de faux drapeaux en s’accaparant exclusivement du champ politique. Ces faux drapeaux se manifestent par l’arrivage collusif d’une clique d’opportunistes et la fabrique d’une opinion publique hysterisée. L’opportunisme issu d’une cooptation peu lisible pour composer des organes institutionnels domptés (CNT, assises sous contrôle, associations et clubs « amis », clanismes…) et l’hystérisation d’une masse populaire qui préfère les passions excessives à la place d’une activité mesurée du cérébral. Ainsi, on préjuge par carences de lucidité sur les données à court, à moyen et à long terme. Par effet contradictoire, les esprits qui évitent l’ambiance des cris « singés » compulsifs et appellent à un jugement réflexif en dissociant les contextes et les textes s’il le faut ou en les associant s’il le faut également. Non… ce sont ceux qui disposent du support du prince du moment qui semblent gagner les manches phasiques en cours. Au Burkina Faso, le jeune capitaine Ibrahim Traoré laisse son volontarisme attirant débordé par un élan systémique arrogant qui tend à exclure les autres expressions politiques, https://lobservateur.info/article/111245/afrique/burkina-faso-traore-obtient-un-mandat-supplementaire . Au Niger, le désormais général d’armée A. Tiani est plébiscité lors d’une structuration politicienne générée sous ses ordres et s’offre sans consultation électorale un mandat de 5 ans renouvelable, https://www.aa.com.tr/fr/afrique/niger-abdourahamane-tiani-investi-pr%C3%A9sident-de-la-r%C3%A9publique-pour-un-mandat-de-5-ans-renouvelable/3520505. Et le troisième pays de l’AES, le Mali sous un autre « new » général A. Goïta et ses camarades après quelques timides hésitations, rejoint le club militariste avec la dissolution expresse des partis politiques et des associations à caractère politique, https://www.bbc.com/afrique/articles/c057pym5npno. La coupe est pleine en termes de rétrécissement du champ politique dans ces 3 pays qui composent l’Alliance des Etats du Sahel. L’alibi « sécurité » vaut et tient beaucoup dans le narratif vendu et servi à une certaine opinion suiviste. Une certaine binarité s’installe accablant les milieux politiques classiques (civils) qui animaient la vie démocratique et érigeant les militaires et leurs suiveurs et officines civils comme une émanation messianique d’une voie exclusive de salvation.
On y va à coups de révisionnisme obtus en trame de fond et l’ennemi essentialisé est tout trouvé : le multipartisme et la diversité des opinions. Au Mali, on compte abattre l’héritage héroïque du mouvement démocratique (Étudiants et Syndicats) qui provoqua la chute du général dictateur Moussa Traoré et son parti unique d’antan l’Union démocratique du peuple malien (UDPM) en mars 1991.
Les logiques visionnaires avec l’institution de l’AES sous un régime confédéral au ton panafricain dans cet espace déstabilisé par l’hydre nébuleuse de l’extrémisme violent dit jihadiste, sont à saluer et à encourager. Un jugement de valeur et d’espoir qui ne doit empêcher aucunement une prise de recul par rapport aux rigidités unilatérales et clanistes en gestation autour et dans les pouvoirs militaires en place actuellement.
L’avenir rassurant passe nécessairement par une dynamique d’élévation commune par les intelligences partagées et les expressions inclusives.
Koaci — La bataille pour la présidence de la Banque Africaine de Développement (BAD) est lancée.
Les élections sont prévues pour se tenir le 29 mai 2025 à Abidjan. le nouveau président de la BAD sera élu par les représentants des 81 pays membres de l’institution, parmi lesquels 54 pays africains.
L’économiste et financier mauritanien, Sidi Ould Tah, qui vient de quitter ses fonctions de président de la Banque arabe pour le développement en Afrique (BADEA) , est entré en campagne pour l’élection.
Il se dit optimiste quant à sa victoire finale le 29 mai prochain face à quatre autres candidats de poids, l’économiste et financier mauritanien s’est dit optimiste de nature et rasséréné par l’accueil enthousiaste des différents publics auxquels il s’est adressé. Avant de rendre hommage à l’appui motivant et rassurant du Président ivoirien, Alassane Ouattara et mauritanien, El-Ghazouani :
« Je suis très honoré de l’appui du Président Alassane Ouattara qui parraine ma candidature avec le Président mauritanien, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani. Ma vision et mon programme sont de nature à contribuer de manière déterminante pour la transformation structurelle de l’Afrique ».
Pour rappel, cinq candidats sont en lice pour succéder au Nigérian Akinwumi Adesina pour les cinq ans à venir.
Il s’agit de : la Sud-Africaine Swazi Tshabalala, le Zambien Samuel Munzele Maimbo, le Tchadien Abbas Mahamat Tolli, le Sénégalais Amadou Hott et le Mauritanien Sidi Ould Tah.
La Dépêche – Il est des trajectoires qui échappent aux grilles binaires du succès et de l’échec, et se laissent lire comme des palimpsestes de civilisation.
Celle d’Adama Ba, footballeur international mauritanien, s’inscrit dans cette catégorie d’itinéraires où le destin individuel se confond avec un récit collectif, discret mais fondamental. Car si le monde l’a connu crampons aux pieds, dribblant sur les pelouses de France et de Turquie, c’est désormais dans le silence aride des terres du Guidimakha qu’il écrit l’acte le plus noble de sa carrière : celui du retour.
Ancien pensionnaire de clubs prestigieux – parmi lesquels Bastia, Auxerre, ou encore le géant turc Göztepe – Adama Ba n’a jamais été un simple athlète de haut niveau. Son style de jeu, fait d’élégance retenue et de déplacements lucides, laissait déjà entrevoir une forme de gravité intérieure, rare dans un univers dominé par la vitesse, l’oubli et la surexposition. Mais ce que beaucoup ont pris pour de la discrétion était déjà le signe d’un attachement profond à autre chose : une terre, une origine, une mémoire.
Après avoir remporté avec le club marocain de la Renaissance Sportive de Berkane le trophée suprême du continent africain, il aurait pu, comme tant d’autres, céder à la tentation du commentaire télévisé, de la reconversion urbaine ou de l’oubli doré. Mais non. Il a choisi de retourner là où tout avait commencé : le Guidimakha. Non pas pour y jouir d’un prestige conquis ailleurs, mais pour y travailler — humblement, concrètement, avec ses mains.
Dans un pays où tant d’anciens héros se contentent de leur propre mythe, Adama Ba est allé au-delà. Il ne cultive pas seulement la terre : il cultive un autre imaginaire mauritanien. Celui d’un retour fécond, d’un enracinement actif, d’une dignité silencieuse. Il rappelle à tous que la souveraineté commence dans l’acte de semer, que le patriotisme véritable ne s’épuise pas dans les drapeaux, mais se traduit dans la capacité à nourrir les siens.
En cela, Adama Ba est bien plus qu’un ancien joueur : il est un modèle éthique. Son geste sans sponsor, est un manifeste. Il appelle, non pas à l’admiration passive, mais à une réorientation de notre politique publique. Car un pays qui ne soutient pas ses héros quand ils deviennent paysans trahit à la fois sa terre et sa mémoire.
L’État mauritanien se doit donc de regarder ce retour non comme une anecdote, mais comme un signal : le mérite n’est pas toujours là où la foule applaudit. Il est parfois dans les marges, dans l’humus, dans l’invisible travail de ceux qui refusent de s’exiler de leur propre sol. Adama Ba n’a pas pris sa retraite : il a simplement changé de terrain.
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