Une visite de courtoisie rendue à notre cher oncle et président de l’Association Mauritanienne pour l’Éradication de l’esclavage et ses Séquelles(Amees) , M. DIARRA SEDIFO communément appelé Diarra Souleymane. Séjournant présentement en région parisienne, M. Diarra (directeur d’école retraité) fut l’un des pionniers du militantisme associatif antiesclavagiste dans l’environnement soninké avec la fondation de l’association Amees dans les années 2000. À ses côtés le président de l’association Armepes-France Ganbanaaxu M. Abdoulaye Traore , M. Samba Fofana (membre bureau exécutif Armepes-France), M. Cheikhou Kanté (membre bureau exécutif Armepes-France) et votre serviteur (Koundou SOUMARE).
Une brève conclusion des échanges : l’expérience est un savoir sûr.
Notre douleur ne peut être comprise par ceux qui ne l’ont pas vécue. Nous vivons avec les souvenirs de nos proches assassinés ou déportés, et avec cette angoisse constante de penser à ceux que nous avons perdus, sans sépulture, sans justice.
Dieu m’a épargné, et le Sénégal m’a tendu la main. Il m’a accueilli avec mes blessures, m’offrant un refuge dans ses camps. Je n’oublierai jamais Dagana, ma ville natale, ni Tekane, où reposent aujourd’hui mes parents.
C’est avec une profonde amertume que je m’exprime aujourd’hui. On nous a incités à revenir en Mauritanie, en nous promettant une réintégration juste. Mais ce retour n’a été qu’un leurre. Là où nous espérions retrouver notre terre et notre dignité, nous avons trouvé l’exclusion, l’humiliation. Nous sommes devenus des étrangers sur notre propre sol.
Je pense à ceux qui ont fait le choix de rester au Sénégal, parce qu’au moins là-bas, ils avaient un lopin de terre, une vie possible. Les retours organisés, eux, se sont souvent soldés par des échecs, comme en témoigne tragiquement la situation à Boghé, abandonnée à son sort.
Depuis le régime d’Aziz, et encore aujourd’hui, les veuves et les orphelins qui osent réclamer justice, ou simplement demander où reposent leurs proches disparus, sont considérés comme des ennemis de la République.
Et pourtant, l’État mauritanien a reconnu sa responsabilité dans les crimes et les déportations que nous avons subis. Alors pourquoi ce silence ? Pourquoi cette indifférence face à nos souffrances toujours vives ? Pourquoi laisser des milliers d’apatrides survivre au Sénégal dans une misère silencieuse ?
Je refuse de me taire. Je parle pour ceux qui ne peuvent plus parler. Je parle pour ceux qu’on a fait taire.
Notre espoir s’effrite. Et si rien ne change, ce sera le désespoir qui finira par tout engloutir.
Mamoudou Baidy Gaye dit Alia – Une victime de la déportation mauritanienne.
Ce jour, le clash de Bruxelles entre militants pro régime et éléments opposants est une illustration bruyante de ce qu’on connaît de fractures et bizarreries en termes d’incohérences militantes parmi nous en interne en Europe. Le dernier cas qui m’avait particulièrement troublé fut l’émergence subite d’une structure politique qui s’est lancée au sein d’une certaine diaspora au profit de l’ancien président Ould Abdel Aziz. Ce dernier, qui, durant plus d’une décennie, bafouait nos droits avec un grand zèle. Et aussitôt coincé dans les embrouilles avec ses amis du système, il a tenté une mue politique avec cette diaspora qu’il avait tant méprisée. N’avait-il pas laissé entendre que les manifestants contre les conditions discriminatoires du très controversé enrôlement biométrique, ne sont pas de mauritaniens. Nous sommes traversés par de nombreuses et insaisissables contradictions dans les positionnements politiques et militants, et les élections législatives de 2023 ont été d’un grand moment de clarification pour qui sait observer et décortiquer nos circulations positionnelles par rapport aux enjeux, aux acteurs et aux affinités (communautaires, familiales, amicales…).
Pour nous cerner et fixer véritablement nos convictions, il faut plus que jamais nous organiser dans des structures formalisées (partis, sections, entités…) avec adhésions obligatoires.
D’ailleurs lors de la dernière réunion de notre instance RAG France en présence du président Biram Dah Abeid, mon propos abordait cette nécessité d’un cadre organisationnel lisible et incarné avec une légitimité acquise par une assemblée générale ou tout autre procédé consensuel. Assez d’un système de soutien frans-clubiste d’un public épars. Au sein duquel… seule la personnalité de Biram Dah Abeid semble réunir et autour aucune culture politique ni de discipline militante ni d’obligations de conscience collective. Une telle carence en termes d’organisation lisible et de structuration fonctionnelle pourrait affecter négativement le leadership courageux et l’aura de la personnalité porteuse du lead politique. Le leader politique d’une opposition véritable sous nos cieux s’habitue déjà inévitablement à d’énormes sacrifices martyrisants et sans un cadre organisationnel valide, légitime et rationnel à l’appui, sa santé physique et mentale prendrait des coups bloquants à terme. Ainsi, une responsabilisation militante des espaces civiques et politiques (zones à zones) devient un impératif de premier ordre pour espérer un déploiement efficient d’un projet politique auprès des citoyens et des opinions publiques à l’intérieur et également à l’international.
Donc..vivement une respectable, cohérente et visionnaire composition organisationnelle à travers l’Europe et un mouvement d’ensemble encarté Opposition politique et droit-de-l’hommiste. Autrement les stratégies cavalier-seul et autres petits jokerismes isolés ne nous rendent pas service et vont faciliter à certains de militer Opposant à Paris et d’aller manifester anti Opposant à Bruxelles…, c’est un peu du « mauritanien » petit calculateur et dissimulé selon les cartes d’intérêt à gratter.
▪︎▪︎▪︎▪︎ Je partirais du postulat d’une contribution publiée en janvier 2016 qui fut reprise par le site Cridem https://cridem.org/C_Info.php?article=679378. Titré En « mauritanien » chaque communauté a ses haratines finalement : Haratine, une fierté!, dans cet élément, j’y expose ce que je crois fermement de la substance « identité Haratine » à travers un prisme bien circonscrit comme suit : Si on raisonnait sur l’ordre purement politique et statutaire, un haratine n’est pas Arabo-berbère, ni Soninké, ni Peulh, ni Bambara et ni Wolof . Mais le statut de Haratine peut être trans-communautaire car chacune des différentes communautés dans leur fonctionnement traditionnel en vigueur, a ses haratines statutaires intra-communautaires qui subissent les mêmes régimes déterministes sur le matériel et l’immatériel.
Ces derniers temps, les intelligences et les poussées argumentatives de différentes palettes ont été convoquées par les uns pour délégitimer les aspirations d’une dynamique militante pour une composante haratine autonome (comme communauté) dans l’ensemble hassanophone et par les autres pour booster d’une manière décomplexée cette même dynamique. J’ose croire qu’une communauté vit son dynamisme par une certaine structuration politique en interne et avec son environnement exta-muros. Ce dynamisme souvent entre clans et segments dirigeants, tient les éléments « cadets sociaux » comme forces d’appoint exploitables assignées ou auto- assignées au service de différentes factions d’un ensemble communautaro-tribal. Ainsi, l’ensemble haratine au sens d’une composante anciennement esclavagisée n’a aucune marge de manœuvre comme libre acteur dans la compétition clanico-politique dans cet ensemble communautaro-tribal avec ses soubassements transversaux généralement esclavagistes. En revenant à la donnée « esclavage », l’horrible efficacité qu’il a pu avoir, est liée à la perturbation systémique de la société parallèle esclavagisée (familles et filiations éclatées ou désordonnées). Les idéologues esclavagistes ont été intraitables en la matière…: il faut en tout temps et en tout lieu, éviter le plus longtemps possible une personnalité réfléchie et consciencieuse de l’ensemble asservi en bas de l’échelle. La rencontre entre l’entité collective esclavagiste et les personnes esclavagisées ne s’est pas tissée paisiblement sous une tente ou au bord d’un marigot avec des accords tribalo-ethniques par lesquels les secondes acquiescent librement leur servitude au service de la première toute chanceusement innocente. Non… elle fut brutalité couplée à une affreuse déshumanisation et ses conséquences qui forgent une singularité existentielle dans le temps et dans l’espace. Ici 2 anecdotes me surgissent à l’esprit :
a – En 2017 lors d’une conférence à Paris, le leader abolitionniste d’IRA-Mauritanie, M. Biram Dah Abeid avait raconté en substance ce qui suit : Lors d’une rencontre avec une communauté en Afrique de l’ouest, un homme qu’il avait interpellé par rapport l’esclavage lui dit « nous, nos esclaves, on les aime bien » et Biram dit lui avoir répliqué « c’est faux, vous ne les aimez pas, si c’était le cas ils ne vont pas être vos esclaves ». L’entreprise esclavagiste conduit également une sorte d’évolutionnisme à tendance moralisatrice pour maintenir toujours un suprémacisme sociétal dans la relation post-esclavage entre les 2 univers. Seul un militantisme alerte comme l’a montré le président Biram, permet une réaction lucide afin de confondre subitement les velléités paternalistes.
b – Place Trocadéro à Paris (2015 ou 2016), lors d’une manifestation de la diaspora mauritanienne, j’avais eu un échange avec une jeune militante saharouie (marocaine) accompagnée d’une dame caucasienne d’un certain âge sur place pour leur militantisme pro indépendantiste. J’ai abordé la problématique de l’esclavage ou ses restes sur les noirs qui concernerait le Maghreb également comme chez nous. Elle me disait en toute confiance que c’était fini depuis longtemps et en précisant qu’ils (leurs anciens esclaves sans les nommer ainsi) sont comme une partie de sa famille. Moi… lui demandant : vous vous mariez ensemble vos familles…? Aussitôt j’ai senti la gêne poindre en elle, et elle dit timidement « Non, c’est compliqué sur ce point » . La tacite conclusion qui s’impose sans que cela ne soit verbalisé : « on ne fait pas une famille réellement avec nos anciens esclaves »
Par ces 2 cas, le construit social issu de la condition esclavagiste marque et relègue à vie les victimes dans un certain paternalisme normalisé et décomplexé. Ce passé originel va habiter leur réalité existentielle et le suprémacisme sociétal et politique du bloc anciennement esclavagiste y tient sa base.
Ce nœud originel déséquilibré va marquer toutes les phases du duo existentiel et la réparation relationnelle n’aura pas la même substance pour les 2 bords. Parce que naturellement l’entité collective esclavagiste va développer une suffisance débordante à l’endroit de ses subordonnés statutaires désormais après les fers de la condition esclavagiste desserrés.
On ne comprendra pas les motivations profondes des aspirations à l’autogestion sociale, identitaire et communautaire de l’ensemble anciennement asservi si on se laisse embourbé dans les traits brutes et copier-colleurs de la sociologie, de l’anthropologie et autres X-logie. Il faut savoir secouer son âme profondément et s’appliquer intimement une sereine dose d’empathie envers l’ensemble anciennement esclavagisé. S’imaginer leur passé du temps 0 de cette rencontre de la bascule, la dé-structuration familiale et sociale historique vécue, les humiliations encaissées et assignées en héritage depuis quelques générations…
Il faut y admettre que l’ensemble anciennement esclavagisé par son statut de subordonné donc pas craint, a une mémoire très lourde (par ce qui est entendu, dit et pratiqué ouvertement) de ce que le subconscient collectif de l’entité esclavagiste ou anciennement esclavagiste retient et exprime à son sujet. Inversement, l’assurance de la supériorité fonctionnelle fait que l’ensemble esclavagiste voit les subordonnés statutairement comme d’éternels incapables qui ne lisent et ne vivent le monde qu’à travers les possibles qu’il lui permet. Tout est dans la subordination…ici et là-bas… tout est par moi et sans moi… c’est le néant existentiel…pour l’ensemble anciennement asservi.
Cet ensemble anciennement esclavagisé est transversal à nos communautés bien sûr avec des variations certaines selon la charpente de chacune d’elles. Mais il existe un tronc commun de Haratinité ou Hardanité parmi les « cadets sociaux » de nos acteurs sociaux dans le schéma tradi-politico-clanique au sein de nos univers communautaires. La différence majeure entre les Haratines du côté hassanophone et ceux du côté de l’ensemble Négro-mauritanien (Soninké, Peulh…) se situe sur 6 points à notre avis : 1 – le nombre pèse énormément du côté hassanophone 2 – la différence de couleur de peau qui est une frontière visuelle dans l’ensemble hassanophone 3 – l’instruction et la dynamique d’éveil de longue date du côté hassanophone 4 – la politisation assumée avec une démarcation lobbyiste en optant pour l’aspiration à une communauté sociale, identitaire et politique. Un mécanisme de dé-tribalisation consciencieuse revendiquée de plus en plus en dehors de l’ancien univers « maître dominateur ». 5 – une terreur grise habite beaucoup de « cadets sociaux » et descendants d’esclavagisés dans l’univers négro-mauritanien. 6 – les complexes et les petites hontes devant l’opinion publique à découvert font raser les murs par beaucoup d’assignés sociaux dans les milieux négro-mauritaniens. On y subit en fatalistes.
Ainsi… à nous, négro-mauritaniens hors Haratines, ce que le débat actuel remue à propos de l’autonomisation sociale et politique de haratines anciennement esclavagisés dans l’ensemble hassanophone, sommes-nous prêts à en accepter les termes disruptifs similaires pour nos « cadets sociaux » intra-muros ? Ou bien allons-nous continuer à végéter dans une gymnastique troublante avec nos frontières sociales tenues par un intellectualisme tourmenté d’affects à la carte et hors-sol ? Un dicton célèbre dit : « le balayage doit commencer devant chez soi d’abord »
La communauté citoyenne qui est une aspiration tant espérée de tous ne peut advenir qu’avec des acteurs sociaux et politiques ayant mûrement intégré les valeurs d’égalité sociale et communautaire. Quant on entretient des systèmes porteurs d’un inégalitarisme comme fonctionnement intra-communautaire et inter-communautaire, des incohérences vont surgir et heurter les projets de l’application d’une égalité citoyenne à l’échelle nationale. Une évidence !
Tragédie du Sahel: Lettre ouverte aux Chefs d’Etat et de gouvernement
– du Mali
– de la Mauritanie
– de l’Algérie
– de la Fédération de Russie
Aux dirigeants des instances internationales et sous-régionales :
Organisation des Nations unies (Onu)
Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cédéao)
Organisation de la Conférence Islamique (Oci);
De la part de Biram Dah Abeid, député mauritanien, président de l’Ong Initiative de Résurgence Abolitionniste (Ira), lauréat des distinctions :
Prix des Nations Unies pour la Cause des Droits de l’Homme, Bassayire Alqourane, FrontLine Defenders pour la Protection des Défenseurs des Droits de l’Homme, de la ville de Weimar pour les Droits de l’Homme, TIP des Héros contre l’Esclavage et la traite des personnes du département américain, Tulipe des Droits de l’Homme du gouvernement hollandais, du Courage dans La Défense des Droits humains du Sommet de Genève pour la Démocratie et les Droits de l’Homme, Doctorat Honoris Causa de l’Université Belge de Louvain, retenu parmi les 100 personnes les plus influentes au monde, du Magazine Times.
Distinguées personnalités physiques et morales
Je m’adresse à vous, en ce moment de péril collectif, au sud du Sahara. L’insurrection jihadiste met en danger de faim et de mort, des villages, des villes et des populations non combattantes et dépourvues d’armes.
En Mauritanie, et depuis quelques jours, une grande inquiétude et un état de consternation se sont emparés du peuple, dont je suis l’un des représentants. La ville pieuse de Nioro du Sahel, proche du flanc sud de la frontière, devient l’objet d’une stratégie de siège hautement préjudiciable à la survie de ses habitants. Des milliers de civils, à l’instar de leurs compatriotes au centre et à l’ouest du Mali, y courent désormais un risque grandissant de pénurie, de tuerie et d’assassinats ciblés. Le chef spirituel soufi, Cheikh Mohamedou Ould Cheikh Hamahoullah, sommité religieuse de la sous-région, se trouve sous la menace d’une prise d’otage ou, pire, d’une élimination physique.
En conséquence, nous vous demandons de faire diligence aux fins de déclencher les étapes de la riposte que requiert la gravité du présent appel :
– Une action rapide et concertée visant à desserrer l’étau sur les populations de Nioro ;
– Une opération spécifique en vue d’assurer la garde rapprochée du Cheikh et des siens ;
– Une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’Onu, prélude à la convocation, dans les meilleurs délais, d’une conférence internationale, qui décidera, a minima, de l’aide humanitaire aux pays exposés à l’imminence d’un débordement par les déplacements massifs de réfugiés.
Tout commence souvent par une revendication simple : meilleure représentation, justice sociale, emploi, droits culturels ou politiques. Des doléances légitimes que des citoyens, se sentant lésés, portent au grand jour. Mais trop souvent, ces revendications sont ignorées, jugées fantaisistes, inappropriées, voire contraires à l’ordre établi. Les porteurs d’idées nouvelles sont diabolisés. Ils deviennent des conspirateurs, des traîtres, des agents de déstabilisation ou des porteurs d’idéaux “révolutionnaires” dangereux.
Ce prétexte permet de camoufler des injustices séculaires. Ceux qui osent demander changement sont réprimés, humiliés, pourchassés ou poussés à l’exil. Et là où l’injustice persiste, la radicalisation devient inévitable.
• Mauritanie : quand l’alerte devient crime
Le 11 février 1966, le Manifeste des 19 contre l’arabisation forcée dénonçait l’introduction improvisée et forcée de la langue arabe dans le système éducatif national mauritanien. Les auteurs ont été arrêtés et sanctionnés.
En 1986, le Manifeste du Négro-mauritanien opprimé dénonçait les dérives du pouvoir et les discriminations envers les Négro-mauritaniens. La réaction fut disproportionnée : arrestations, pressions et silence forcé. Ces exemples montrent que le refus d’écoute, parfois sur des questions pourtant légitimes, nourrit le ressentiment et l’opposition radicale.
• Quand l’histoire se répète
En 1789, la Révolution française éclate : le peuple réclame justice sociale et fin des privilèges. La monarchie reste sourde.
Résultat : insurrection, prise de la Bastille et effondrement du régime.
Plus près de nous, le Printemps arabe de 2011 en Tunisie et en Libye a commencé par des revendications simples : emploi, justice sociale, libertés politiques. Ignorées, elles ont dégénéré en chaos, parfois amplifié par des ingérences extérieures.
• Le mouvement GANBANAXU FEEDE : une révolution silencieuse
Depuis près d’une décennie, des jeunes Soninké de la diaspora et des territoires ont initié une révision du contrat socio-communautaire Soninké, posée sur la discussion et la réflexion.
L’idée a été diabolisée, déformée, ridiculisée. Des pressions ont été exercées pour créer peur et découragement. Pourtant, la révolution intellectuelle continue : les mots “maître” et “esclave” sont désormais prononcés avec hésitation, preuve d’un changement dans les esprits.
Ces exemples, à travers les continents et les époques, montrent une vérité universelle : le refus d’écouter engendre la résistance et la radicalisation. La force peut réduire les conséquences visibles, mais elle n’éteint jamais le problème de fond.
La gouvernance durable passe par le dialogue, l’écoute et la reconnaissance des revendications légitimes. Ignorer cette vérité, c’est courir droit vers le conflit et la rupture sociale.
À une époque de notre jeune conscientisation politique, il était d’usage d’entendre comme référence de positionnements politiques dans le camp du pouvoir principalement 2 noms. Il s’agissait de M. Yaya KANE et M. Diéremouna SOUMARE (paix éternelle à leurs âmes). Ces personnalités étaient identifiées dans une certaine littérature politique régionale sous les appellations « tendance Yaya KANE » et « tendance Diéremouna SOUMARE« . Ainsi la vie politique du giron pouvoir-état était animée par les clivages, les influences et les commerces politiques entre ces 2 camps auprès des autorités centrales de Nouakchott. Les 2 courants plutôt clanico-politiques que tenants d’idéologies programmatiques, étaient (sont) arrimés aux anciens régimes dans les différentes communautés en termes d’appartenance sociale et de représentativité. D’affichage transcommunauraires, mais selon les précisions d’un doyen consulté récemment, me donnent schématiquement comme suit : la tendance Diéremouna SOUMARE regroupait principalement les soninkés et la tendance Yaya KANE était mixte peulhs, maures et quelques soninkés. Ce parallélisme en terme d’ancrage politique par ces identités socio-claniques prendrait ses origines du temps du premier Président mauritanien M. Moctar Ould Daddah et son parti unique (Parti du peuple mauritanien) . Ainsi, c’est dans le sillage historique de cette réalité politique régionale qu’il faut observer et décortiquer les diverses déclinaisons évolutives dans le champ politique pro toutes-majorités-présidentielles (de Daddah à Ghazouani) du Guidimagha. Les régimes se succèdent au palais ocre à Nouakchott et ces tendances mettent à jour leurs commerces politiques en lobbying du terrain régional pour être toujours dans « les petits papiers » du pouvoir en place. Le principe est simple : fidéliser une clientèle électorale en résultats localement et revenir à Nouakchott pour réclamer la récompense en termes de placements et de nominations à des postes au sein de l’administration. Ainsi fonctionnait (fonctionne) ce commerce politique qui intègrait (intègre) dans ses clauses secrètes du côté soninké, la prise en compte ségrégationniste des patronymes de personnes à nommer par exemple comme ministres. Les compétences et les qualités morales passent en rang moindre par rapport au nom de famille porté lié à l’extraction sociale.
Et c’est ainsi de nombreuses années durant au détriment d’une véritable et exigeante vie citoyenne auprès des populations notamment pour leurs besoins en terme de développement multidimensionnel. Du « cheptel » votant… sollicité électoralement période à période… et ça continuait… ça continue !
Par les temps qui courent, depuis quelques années d’ailleurs, les logiques de tendances se sont décentrées de l’ancien schéma « héritage Yaya vs héritage Diéremouna » vers une affaire des dissenssions intestines intra tendance « Diéremouna SOUMARE » dite des soninkés. L’avènement des réseaux digitaux notamment whatsapp et l’accès massif et sans filtres aux discours politiques, un certain éveil s’est amorcé auprès de l’électorat. Les élections législatives, régionales et municipales de 2023 au Guidimagha ont provoqué un certain chamboulement avec les performances électorales du parti Udp (encarté majorité présidentielle) qui rafla 4 députés sur les 8 de la region, plusieurs mairies et la vice-présidence du Conseil régional dans la foulée. Le principal parti au pouvoir Insaf a été mis en grande difficulté et par conséquent ses ambassadeurs historiques en légitimité dans la région au nom de la tendance ont vu leurs certitudes bousculées sèchement. Ces ambassadeurs mi-politiciens mi-représentants des ordres féodo-traditionalistes voient comme une menace existentielle l’émergence d’une jeune garde (qui leur est apparentée en partie par ailleurs) très ambitieuse à leur goût. On peut citer dans ce registre, l’activisme terrain de M. Waly Diawara (dynamique vice-président du CR) et ses partenaires. Les pôles constitués selon diverses opinions intra-communautaires dans cet affrontement frôlant l’amusement parfois, sont les suivants : le camp de M. Sidney Sokhna (vice-président de l’assemblée nationale) et ses ouailles et le giron mené par le duo dirigeant le Conseil régional , M. IssaCoulibaly (président) et M. Waly Diawara qui en est le premier vice-président. Nombre de relais sociaux dans la communauté et dans la région sont en mouvements pour soutenir ici et-ou commercer politiquement pas que dans l’avenir là-bas. Certains élus (députés et maires) subissent ou participent à cet engrenage clanico-politique et social et sont rattrapés par ces réalités politiciennes de basse classe. Dans laquelle on y ourdit diverses manipulations et intrigues, sourde délation et sabotages mutuels. C’est sur ce terrain étrange de lutte d’influence et de commerce politique et social qu’on trouvera des illettrés notoires et des personnages d’une médiocre tenue intellectuelle s’accaparer du gouvernail organisationnel et missionnaire et des diplômés bien instruits avec une certaine aération intellectuelle réduits dans la loge de suiveurs lambda. À propos, un adage soninké volontairement caricatural peut être convoqué : « les bovins buveraient par leurs queue désormais »
Il y a quelques temps, nous avons constaté l’activisme douteux d’un regroupement d’une certaine configuration s’auto-proclamant représentatif du Guidimagha, s’incruster dans cette arène de lutte de positionnements légitimistes pour sauvegarder (héritage Diéremouna SOUMARE) chez les uns ou pour remplacer (asseoir une nouvelle légitimité) chez les autres auprès du pouvoir central de Nouakchott. À noter que ce regroupement espérant faire sa mue en une coordination politicienne viendrait de l’émanation des tenants réactionnaires qui se sont opposés et s’opposent par différents canaux au militantisme antiesclavagiste et anti-féodal porté par le mouvement citoyen, social et droit-de-l’hommiste Ganbanaaxu Fedde amorcé dans les milieux soninkés il y a 9 ans. L’illustration à point pour démontrer qu’il y a beaucoup d’ingrédients malaxés sous l’angle analytique purement soninké dans cette lutte clanico-politique intra tendance.
Et les masses populaires sont diversement et discriminatoirement traitées et concernées dans les enjeux globaux de ce fourre-tout très variable selon de quelle extraction sociale que l’on en vient. Les couches socialement privilégiées par les anciens régimes coutumiers vont essayer d’influencer les politiciens pour garder leurs positions intactes mêmes anti-républicaines dans les localités et les politiciens en retour vont les instrumentaliser à chaud en clientèle électorale avec des faux espoirs peu jouables à long terme. Les autres couches sociales faites d’un grand mixte entre « cadets sociaux » relégués, éléments intermédiaires subordonnés statutairement parlant et forces indépendantes progressistes, doivent se trouver une voi(e)x en positionnements politiques et en stratégies d’approche en parallèle dans l’arène sociale et politique.
J’ose croire que l’une des clés de déverrouillage de ce système clanico-politique imposé d’en haut et alimenté d’en bas, passe par l’émergence d’une dynamique citoyenne de sensibilisation auprès des opinions sociales et de créer une synergie pragmatique avec un langage de vérité. Une nécessité de politiser valablement les couches historiquement reléguées dans la société et qu’elles s’autorisent des voi(es)x et moyens en accédant en lobbying direct aux hautes autorités politiques du pays (oppositions ou le camp du pouvoir selon les choix des uns et des autres).
1 – Je me demande s’il existe un système similaire ailleurs dans le monde, pour le processus de reconnaissance d’un parti politique par les autorités ?
2 – Accès aux données biométriques des citoyens et les croisant avec leurs camps politiques sous le contrôle du ministère de l’intérieur (par ailleurs véritable gestionnaire politisé du système électoral)… même le KGB d’antan hésiterait comme pratique… Qui va garantir quoi dans ça… en termes de protection de ces données et le droit à l’anonymat pour les choix politiques… notamment les fonctionnaires et autres citoyens professionnellement ou socialement dépendants…?
3 – Le député mauritanien 🇲🇷 M. Biram Dah Abeid avait relevé cette problématique à juste titre dans une intervention audio il y a quelques temps…
4 – Ce système insidieusement policier et intrusif mis dans le filtrage de l’espace politico organisationnel est une grave atteinte aux libertés politiques, et seuls les partis politiquement compatibles à une certaine idéologie « tronc commun » avec l’Etat profond vont s’y soumettre en toute confiance.
5 – Ce E-contrôle de haute intensité n’est pas démocratiquement potable et les autorités doivent le bannir et permettre à toutes les expressions politiques d’occuper leurs espaces fonctionnels et militants en toute légalité. Les droits politiques librement tenus par les citoyens font partie intégrante naturellement du champ droit-de-l’hommiste
« Bonsoir Diko. En Afrique, pour de multiples raisons, les gens ne lisent pas beaucoup ou disposent de peu de documents scientifiques sérieux. Je t’envoie des documents que je vais brièvement commenter. Ceux qui disent que les féodalités africaines n’étaient pas impliquées dans l’esclavage (arabo-musulman) depuis le VIIe siècle jusqu’au XXe, font du négationnisme ou du révisionnisme. De même, à des degrés divers, concernant les déportations européennes, l’écrasante majorité des chefferies ont été corrompues par les cadeaux offerts par les Européens, soit pour s’installer sur les côtes, soit pour prendre les voies fluviales et s’introduire dans le pays profond à travers leurs alliés… Les Portugais arrivés les premiers dès la moitié du XVe siècle, ont commencé à donner des cadeaux aux rois pour les corrompre et des armes pour déstabiliser leurs adversaires et en faire de futurs vassaux et esclaves… Les Français installés à Saint-Louis en 1659, ont aussitôt commencé le commerce des esclaves sur la côte sénégambienne… A partir de 1666 ils commencèrent à remonter le fleuve et à payer des redevances et des cadeaux aux souverains et chefs locaux… Mais dès qu’ils s’installent durablement (comme à Bakel), ils cherchent querelle aux chefs en s’imposant par la force. Mais à partir du Second Empire ils ne veulent même « plus payer les coutumes aux sauvages » (droits de passage et cadeaux). On trouvera des détails dans mon ouvrage » Mouhamadou Lamine Darame ».
Il y a des passages au début de mon ouvrage où les Français achetaient l’amitié des chefs en payant des droits de passage sur le fleuve… À la fin de l’ouvrage tu verras comment ils intimidaient, enlevaient les enfants des fils de chefs pour les envoyer à leur école (chefs soumis ou vaincus). Il faut comprendre que les Européens sont venus s’installer sur les côtes à partir de 1444. Dès lors, on avait deux espaces de prélèvement d’esclaves : la moitié Nord du Continent (du Sahel jusqu’en Somalie) et sur les côtes (des côtes mauritaniennes jusqu’à la mer Rouge). Le Congo a la spécificité d’être la première à être démantelé et la dernière à continuer à être massivement attaqué au XIXe siècle par les esclavagistes.
Dans l’ouvrage de Claude Meillassoux, beaucoup de sociétés africaines font face aux deux systèmes esclavagistes… Les meilleurs spécialistes sont dans la bibliographie. En particulier Denise Bouche qui a écrit sur les « villages de liberté « . Elle montre comment les Français tout en ayant voté des lois d’abolition en 1848, ne veulent pas les appliquer ou faire voter de nouvelles lois pour l’Afrique noire (lois 1901-1903 et 1905 non appliquées). Ils louvoient avec les esclavagistes qui envoient des caravanes en Afrique du nord ; ils veulent seulement en empêcher ces flux de caravanes d’esclaves ; ils essaient d’attirer les esclaves dans leur « enclaves » (escales) tout en ne voulant pas mécontenter les féodaux (mais ils avaient besoin de main d’œuvre). Ainsi, les rois ou chefs de village qui acceptent de collaborer avec eux sont promus à des postes de chefs de cantons (début du XXe jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale). Les féodaux mécontents ont mobilisé leurs marabouts pour propager l’idée que tout esclave qui se rend dans les refuges du Blanc ira en enfer car il n’est pas libéré selon les lois de l’islam… (Denise Bouche » 1968 « Les villages de liberté en Afrique noir française, Paris, Mouton). Les Français ont continué eux-mêmes à pratiquer les travaux forcés jusqu’en 1946 (Loi Houphouet Boigny) malgré les nombreuses injonctions de la Société des Nations (SDN).
L’ouvrage de Renault et Daget est l’un des meilleurs qui montre les parts de responsabilité des féodalités africaines et des marchands esclavagistes européens sur les côtes (et la pénétration de leur « commerce » par les cours d’eau du Golfe de Guinée). On achète les places des comptoirs, on couvre le roi de cadeaux (toujours ces marchandises européennes comme leurres). On lui vend des armes et il se lance à la recherche de ses congénères d’autres sociétés, voisines ou lointaines…
Dans cet ouvrage les Portugais débarquent en 1444 sur les côtes de l’actuel Mauritanie. Mais à la fin du XVe siècle, ils ont déjà démoli le Grand Congo d’ Alfonse 1er malgré sa conversion et son attitude, conciliante. Ils remontent vers la Sénégambie pour démolir le Grand Jolof en détachant ses royaumes vassaux à qui ils offrent des cadeaux et vendent des armes… C’est l’explosion du Grand Jolof sous la pression des esclavagistes portugais. Diviser pour mieux régner, car la résistance des grands ensembles pourrait coûter cher à l’envahisseur. Mieux vaut diviser d’abord avant de s’attaquer à ceux qui résistent, mais qui sont déjà isolés…
La participation des féodalités africaines est incontestable ! Par exemple, que ceux qui disent que les rois du Fouta n’ont pas collaboré avec les colons m’expliquent pourquoi et comment le lieutenant colonel Henri Frey a pu avoir 2000 cavaliers d’Abdoul Boubacar roi du Fouta pour aller l’aider à brûler les villages du Gidimaxa qui ont aidé Mouhamadou Lamine lors du siège de Bakel en avril 1886 ? Partout il y a eu des résistances farouches certes, mais aussi des alliances coupables, des vassalisations et des soumissions honteuses. C’est à nous de lire toutes ces pages sombres et claires de notre histoire en toute objectivité selon les contextes et les périodes.
Dogo Diawara, l’un des plus grands traditionalistes des Soinkés du Gajaaga décrit un exemple de collaboration et de soumission sournoises des féodaux : « Le roi de Tiyabou s’est déplacé en personne pour aller dire au commandant de cercle à Bakel : « Tu es mon camarade, je viens t’informer qu’un marabout du nom de Mamadou Lamine Darame du village de Gounjourou s’apprête à soulever le peuple et à provoquer des troubles dans le pays. Mais le Commandant du fort, le Capitaine Lefranc, était déjà au courant… car son chef hiérarchique le lieutenant Colonel Henri Frey avait reçu des garanties à Gounjourou auprès du marabout qui lui avait déjà promis qu’il ne s’attaquerait pas aux Français). On était en août 1885… Juste au retour de la Mecque du marabout soninké en juillet. Dogo Diawara précise : Le « Tunka » (roi) de Tiyabou disait à qui voulait l’entendre : « Nous avons essuyé un premier problème de Sikhou (maraboput) nous ne voulons plus d’un second Sikhou ». Il avait été échaudé par le soulèvement généré par un premier marabout, en l’occurrence El-Hadj Omar, qui avait ébranlé les pouvoirs locaux des Soninkés et des Bambaras… » On comprend pourqupoi pratiquement, tous les souverains du fleuve avaient déjà en juillet 1885, signé un pacte de protectorat avec les colons français…(…..) »
Docteur Yaya SY Anthropologue et Professeur d’Histoire.
Une question lancinante hante les sables et les rues de Mauritanie pourquoi l’injustice persiste-t-elle, génération après génération, et semble-t-elle s’enraciner davantage ? Ce constat amer, partagé par de nombreux Mauritaniens, ne peut plus être étouffé par le silence ou les dénégations commodes. Il est temps de regarder en face une réalité complexe et douloureuse. Il est indéniable, comme le soulignent de nombreux observateurs, qu’une part significative de la communauté maure (Bidhân) occupe historiquement une position sociale, économique et politique dominante. Cette position, héritée de structures séculaires, confère des privilèges tangibles. Pourtant, un silence assourdissant, ou trop souvent des paroles timides, émanent des sphères d’influence traditionnelles au sein même de cette communauté les chefs de tribus, les imams écoutés, les notables influents. Où est la solidarité active, tangible, sans ambiguïté, envers les autres communautés – Haratines, Négro-Mauritaniens – qui subissent de plein fouet les injustices sociales les plus criantes : l’esclavage sous ses formes contemporaines, la discrimination foncière, l’exclusion politique, l’accès inéquitable à la justice et à l’éducation ? L’histoire récente nous enseigne une leçon cruciale les changements positifs, aussi timides soient-ils, n’ont jamais été l’initiative exclusive des opprimés. Ils sont survenus lorsque des consciences se sont éveillées au sein même des cercles privilégiés. Lorsque des hommes et des femmes, bénéficiant de cette position « confortable », ont eu le courage de regarder l’injustice en face, de remettre en question l’ordre établi qui les avantageait, et d’agir. Ils ont choisi la justice au détriment de leurs privilèges immédiats, assumant les conséquences parfois lourdes de ce choix courageux. C’est leur voix, leur refus de la complicité passive, qui a permis les rares avancées vers une société plus équitable. À la communauté maure, avec qui nous avons tissé le destin commun de cette terre depuis des siècles, cet appel solennel est lancé Le temps de l’attentisme, des excuses et des demi-mesures est révolu. L’heure est à l’action décisive et courageuse.Nous partageons le même sol, le même avenir, la même destinée éternelle. L’héritage que nous laisserons aux générations futures est en jeu aujourd’hui. Voulons-nous leur léguer une Mauritanie fracturée, gangrénée par l’injustice et la méfiance, ou une nation unie, fondée sur le droit et le respect égal de la dignité de chaque citoyen ? La responsabilité historique vous incombe, en grande partie, chers frères et sœurs de la communauté maure. Vous détenez souvent les leviers du pouvoir, de l’influence sociale et religieuse, de l’économie. Utilisez-les non pour perpétuer un système inique, mais pour le démanteler. Interpellez vos chefs tribaux pour qu’ils dénoncent les discriminations au lieu de les perpétuer. Exigez de vos imams qu’ils prêchent une véritable justice islamique, une solidarité sans frontières ethniques ou sociales, qui soit le cœur du message divin. Poussez les élites économiques et politiques à mettre en œuvre des politiques concrètes d’équité réforme foncière juste, accès égal à l’éducation et à la santé, lutte implacable contre l’esclavage et ses séquelles, justice indépendante pour tous. Dieu, comme le rappelle à juste titre la sagesse, n’est pas avec les injustes (wa mā Allāhu biẓ-ẓālimīn). Cette vérité transcendante doit guider nos pas. La passivité face à l’injustice est complicité. Le silence est une arme de l’oppresseur. La Mauritanie ne connaîtra la paix et la prospérité véritables que lorsque la justice sera le socle commun de toutes ses composantes. Il est temps, chers compatriotes de la communauté maure, de faire le choix courageux. Le choix de la Mauritanie juste. Le choix de l’héritage lumineux. Le choix de Dieu et de l’Histoire. Agissons, maintenant, ensemble, pour briser enfin les chaînes du passé et bâtir l’avenir commun. L’éternité nous regarde
Mamoudou Baidy Gaye dit Alia journaliste militant membre de MDJ
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