● Souffrances et repli sur la communauté soninké en France et les non dits. | Par M. Boulaye Diakite.

Les problématiques soulevées dans cet écrit datant de 2015 sont toujours d’actualité. Un travail sociologique issu de plusieurs entretiens auprès des migrants dans les foyers et des habitants des quelques villages dans le Guidimakha.

L’émigration Soninké est un choix dû a une conjoncture particulière. L’agrégation de ces processus constitue une réalité collective qui grâce a un mensonge collectif se perpétue et se développe. Abdelmalek Sayad aborde les multiples contradictions dans les conditions de vie des immigrés. Sayad montre « la double absence » des immigrés : absent de son pays, absent dans sa famille, son village, mais absent aussi dans la société d’accueil qui le rejette et le considère comme une force de travail .

Au foyer, les migrants Soninkés sont confrontés à divers difficultés (papiers, faire un cv, recherche d’emploi, etc.) et vivent dans des conditions très difficiles en France.

Encouragés par leur groupe, les membres de leur communauté… L’immigré peut rester pendant 5 ans, 10 ans ou même plus dans une situation administrative irrégulière, souvent sans travail ou travailler illégalement. Cet immigré ne cesse de vanter son pays de pays riche. Il ne sait même pas pourquoi il a quitté son pays. L’immigré en situation irrégulière même avec un billet gratuit avec les forces administratives du pays d’accueil résiste à tout retour à son pays. Régularisé, il est pressé de retourner pour voir les siens.

La question de retour n’est jamais soulevée en situation irrégulière. L’histoire d’un immigré, régularisé après 14 ans. Il dit avoir deux femmes et une fille qui l’attendaient au pays, 14 années d’absence. Il dit n’avoir jamais pensé au retour. Régularisé après 14 ans. Un autre immigré suite à ma question : combien de temps êtes-vous en France ? Il répond : je suis France mais ça ne fait pas longtemps. Mais combien temps. Il m’a répondu 5 ans. Etes-vous régularisé ? Non. Cinq années d’absence ici et là bas pour l’immigré, ce temps perdu est court. Cinq ans ! Il répond oui, cinq ans ce n’est rien. Cinq ans perdu, sans rien, l’immigré soninké trouve toujours la France meilleure le seul fait qu’il est en France, il est le francinké. Chez les soninkés dire il est francinké (de France) ou les francinkos, ces appellations donnent un sentiment de joie, de bonheur, d’honneur et la fierté de l’immigré.

L’immigré soninké quelque soit sa condition de vie en France pense qu’il n’y a pas d’autres alternative. L’immigration Soninké croit en la France comme un eldorado. L’immigré sans papiers, sans travail et sans logement pense que cette vie est meilleure à celle de son pays.

Pour Sayad, immigration ici et émigration là sont les deux faces indissociables d’une même réalité, elles ne peuvent s’expliquer l’une sans l’autre . L’émigration en France avait pour fonction première de donner aux communautés paysannes, incapables de se suffire à elles-mêmes par leurs activités agricoles, les moyens de se perpétuer en tant que telles.

L’immigré Soninké souffre de sa situation sans s’en rendre compte. Il n’est pas présent dans la société d’accueil et absent de son village d’origine. Il continue de se replier sur lui-même – en cumulant, arrivée du pays : petit boulots, débrouilles et galères. Après un ou deux mois d’aide de la communauté les nouveaux arrivants doivent eux mêmes contribuer à la bonne marche du foyer, souvent il partage une chambre avec un migrant plus ancien parfois issus de sa famille. Plusieurs solutions s’offrent à lui : petits boulots, débrouilles, et galères, petit commerçant, etc.

Le foyer est un quelque sorte un village pour l’immigré soninké. Il considère le foyer comme un village, le lieu le plus sûr. A la différence du village au pays, le village-foyer, il y a des absents (les enfants, les femmes, les vieux, etc.).

L’immigration soninké est une immigration majoritairement patriarcale. Les femmes ne sont pas sollicitées pour l’immigration. Les immigrés pensent qu’il est préférable que les enfants naissent et grandissent au pays. Cela permettrait la continuité de leur mode de vie, qu’ils pensent le meilleur.

Les nouveaux arrivants en France doivent habiter au foyer quelque soit les opportunités qui s’offrent à eux. Le foyer a une fonction essentielle pour les Soninkés. Il permet pour les migrants de garder les attaches avec la famille au pays et leur sociabilité. Plusieurs activités se passent au foyer (cérémonie mariage, recherche d’emploi, démarche pour les papiers, baptême, organisation des soirées, etc.).

Au village, on ne parle que de l’immigré comme un homme heureux. Il est celui qui apporte la joie, à manger. Son nom est scandé partout de places publiques, à la maison, etc. Il s’agit ici d’un discours qui socialise les plus jeunes à l’immigration. L’immigré, il est bon, meilleur, beau et riche. Les caprices de l’immigré sont reçus comme un cadeau auprès des siens et une joie par la famille. La colère de l’immigré à côté des siens, cette colère est comme un cadeau même s’il a tort parce que c’est l’immigré, la source des revenus. Il a toujours raison. Il peut fait mal mais ce n’est pas grave.

L’immigré ayant réussi au pays d’accueil, cette réussite est endossé le plus souvent parce qu’il est tel rang social, statut social, ce pourquoi il a réussi. Même s’il n’y a aucune vérité ; il y croit qu’à même.

Pourtant toute autre forme de réussite si on n’est pas immigré, ne pas une réussite en milieu soninké. La pression sociale ne laisse personne indifférent. Les gens sont forcés à partir à cause de la contrainte sociale qui veut qu’on devient immigré.

Le non immigré est inutile, fatiguant, rien de ce qu’il peut dire n’est audible, non travailleur, fainéant. Il faut partir loin du pays, du continent ; voilà il faut partir pour les soninkés. Il est parti égale ; il a réussi pour les soninkés.

Mais avoir un diplôme, être ministre, docteur ; je ne sais quoi d’autre n’intéresse personne chez les soninkés. Il faut être immigré. Le diplômé arrive dans son village, il est content. Au village, Il est à peine félicité. Voilà, il va se sentir inutile. Il oublie qu’il a étudié ; qu’il a des diplômes et se lance à l’aventure. Quelques exceptions restent et même s’ils ont réussi, ne sont pas considérées dans la conscience collective des villageois.

L’immigré peut échouer mais il a plus considération aux yeux des soninkés qu’une personne non immigré, même s’il a réussi ; on ne le voit pas ; on ne veut pas de sa réussite, il faut qu’il part.

La conscience collective adopte l’immigration comme la réussite. La place de l’immigré est particulière dans la conscience collective. L’immigré arrive en vacance au village ; il peut être endetté sauf que les villageois ne savent pas. Les éloges des villageois, l’immigré est prêt à tout. Il ne cesse de s’en orgueillir auprès des siens et faire tout pour masquer sa propre souffrance. A cause de ce mensonge collective, il a fini par croire qu’il est riche.

il va continuer à s’endetter durant son séjour et augmente ses souffrances parce qu’au retour, il doit payer ses créanciers. La vie de l’immigré est une vie toujours au point de départ.

Boulaye Diakhité, Socio-anthropologue

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● L’immigration clandestine : un fléau à éradiquer | Par M. Souleymane Sidibé

L’immigration clandestine : un fléau humain qui dévore des vies et ne cesse de s’intensifier. Chaque jour, des milliers de personnes se lancent dans l’inconnu, poussées par un espoir souvent illusoire, et trop souvent, elles ne reviennent jamais. Les cadavres continuent de joncher les rivages. Les créatures marines se nourrissent de nos frères et sœurs avec leurs mômes pour apaiser leur faim. Que pourrons-nous dire à l’avenir, si ce n’est que tel ou tel est parti et n’est jamais revenu ? Pourrons-nous dire que celui-là prit le bateau pour finir au fond de l’océan ? Pourrons-nous raconter aux générations futures que le désespoir, tout comme l’effet de mode, ont conduit tant de vies sur une route sans retour, sans fin ?
On aura plus de larmes pour pleurer, bientôt. Il y a quelques années, l’immigration clandestine était un phénomène méconnu ; aujourd’hui, il est mondial et complexe. Il touche tous les pays, des régions les plus pauvres aux pays développés, souvent avec des conséquences dramatiques. Si ce phénomène est largement observé, ses causes sont multiples et ses effets dévastateurs. Cette tragédie humaine ne peut plus être ignorée. Chaque jour qui passe, des vies sont perdues, des familles sont endeuillées et des passeurs s’enrichissent sur la misère humaine. Ce fléau ne peut être combattu qu’avec une approche globale et humaine.
L’immigration clandestine ne se résume pas uniquement à un problème de passage de frontières, mais implique également des souffrances humaines profondes. Elle doit être combattue  en prenant en compte les motivations des migrants, les violences qu’ils subissent, ainsi que la nécessité de réponses étatiques fermes.

I. Un phénomène mondial en pleine expansion
L’immigration clandestine n’est pas seulement un phénomène de fuite, mais également un choix poussé par l’espoir d’un avenir meilleur. Dans de nombreuses régions, l’illusion d’une vie meilleure dans les pays développés, véhiculée par des récits de réussite, attire des milliers de migrants chaque année. Ces histoires, partagées largement via les réseaux sociaux, masquent une traversée du désert semée d’embûches, mais créent un effet de mode, persuadant que la vie rêvée est à portée de main.
Mais cette illusion cache des causes beaucoup plus profondes : pauvreté, conflits armés, crises économiques et instabilité politique. Nombreux sont ceux qui préfèrent risquer leur vie sur des routes de souffrance plutôt que de faire face à la misère et à l’humiliation dans leur pays d’origine. Le coût du voyage clandestin est exorbitant : jusqu’à 800 000 ouguiyas (environ 2 000 euros), un montant que de nombreuses familles empruntent, ignorant l’incertitude de l’avenir.
Des données alarmantes : selon l’Organisation Internationale pour les Migrations, plus de 4 000 migrants ont perdu la vie en tentant de traverser la Méditerranée en 2023, illustrant le coût humain de cette migration.
Certaines routes migratoires sont devenues des commerces illégaux où la corruption prolifère. Des jeunes sans moyens se retrouvent dans des voitures de luxe, profitant des réseaux de passeurs, souvent complices des autorités locales. Par exemple, sur l’axe Sélibaby-Nouakchott, les migrants doivent payer 70 000 ouguiyas pour atteindre la capitale, un tarif bien supérieur à celui des transporteurs légaux. Dans la région de Nouadhibou, des véhicules sont détournés pour transporter des migrants clandestins, preuve de la complicité entre trafiquants et autorités.

II. Les motivations des migrants : entre espoir et désespoir
Ce qui est souvent ignoré, c’est la violence physique et psychologique que subissent les migrants pendant leur périple. Beaucoup d’entre eux sont confrontés à des abus de la part de leurs semblables. Il y a quelques années, les migrants passaient par le désert pour rejoindre la Libye ; aujourd’hui, plusieurs routes se sont tracées. Les migrants à Nouakchott prennent les pirogues de 50 personnes ou plus depuis les côtes, souvent en complicité avec les passeurs et autorités.
« Le rêve d’une vie meilleure est devenu un piège mortel », affirme Dr. John Smith, expert en migrations et droits humains. « Des milliers de jeunes qui fuient la misère tombent dans les griffes de réseaux criminels sans conscience des dangers. »
On se rappelle des passeurs dans le désert, en quête de profit, qui exploitent la vulnérabilité des migrants, les soumettant à des extorsions, des violences physiques et parfois même à l’abandon en plein désert ou en mer. Des milliers de personnes, surtout des femmes et des enfants, sont victimes de violences sexuelles ou de traite des êtres humains. Certains finissent par être exploités dans des réseaux de prostitution forcée ou de travail clandestin dans des conditions inhumaines.
Ici, des femmes et des enfants rejoignent ce périple dans les embarcadères : bidons d’eau, du lait, du riz, de l’huile, des bonbonnes de gaz butane, un « capitaine virulent » qui garde la boussole tout en imposant l’autorité, des personnes qui se battent à coup d’armes blanches quand la pression monte, des personnes qui tombent et, s’ils n’arrivent pas à remonter, sont abandonnées, et très souvent un bateau qui chavire.
Les violences ne se limitent pas au voyage. Une fois arrivés dans les pays d’accueil, les migrants qui ont échappé à la mort se retrouvent souvent dans des centres de rétention où ils sont confrontés à ce que d’aucuns qualifient de violence institutionnelle, que ce soit à travers des expulsions forcées ou des conditions de vie dégradantes. La stigmatisation, l’isolement social et la précarité engendrent une souffrance mentale accrue. Ils violent les lois de ce pays sans le savoir. Les empreintes sont prises, les « dublinés » sont de plus en plus nombreux.
Les séquelles mentales de l’immigration clandestine sont profondes. Les migrants, après avoir vécu des conditions extrêmes et subi des traumatismes, souffrent souvent de stress post-traumatique, de dépression ou d’anxiété. Ils sont hantés par les horreurs vécues en cours de route, mais aussi par la peur constante d’être arrêtés, expulsés ou rejetés. Pour de nombreux migrants, leur santé mentale est mise à mal, parfois de manière irréversible. Le cas des enfants migrants est encore plus alarmant : séparés de leurs familles ou exposés à des traumatismes inhumains, ils développent souvent des troubles psychologiques graves qui marqueront leur avenir.

III. Solutions globales : Comment éradiquer ce fléau ?
Face à cette situation désastreuse, il est impératif d’agir à plusieurs niveaux. Premièrement, il faut désigner les responsables de ce fléau. Les passeurs, qui exploitent la détresse des migrants, doivent être poursuivis et sanctionnés sévèrement. Leur rôle est central dans l’organisation de l’immigration clandestine, et sans leur implication, de nombreux migrants ne prendraient pas ces risques.
De plus, il est crucial de sensibiliser les familles, en particulier dans les pays d’origine, aux dangers du voyage clandestin. De nombreuses familles sont complices, envoyant leurs enfants ou proches à l’aventure sans prendre conscience des risques mortels qu’ils encourent. Parfois par suivisme. Des enfants bien scolarisés se sont donnés la mort, des adultes bien portants et ayant leurs affaires se sont suicidés en sautant des bateaux.
Ensuite, une réponse étatique forte est nécessaire pour lutter contre l’immigration clandestine. Les contrôles aux frontières doivent être renforcés, mais ce n’est pas suffisant. Il est tout aussi important de coopérer entre pays d’origine, de transit et de destination pour lutter contre les réseaux criminels, y compris au sein des autorités locales. L’Union européenne, par exemple, a déjà mis en place des mesures de coopération, mais ces actions doivent être intensifiées. Des solutions alternatives doivent être proposées aux migrants : création d’emplois, accès à l’éducation et à la formation, et à des perspectives économiques viables dans leurs pays d’origine, afin de limiter les raisons qui poussent à quitter leur pays.
Enfin, les pays d’accueil doivent repenser leurs politiques migratoires. L’accueil des migrants doit être humain et respectueux des droits fondamentaux. Les centres de rétention doivent garantir des conditions décentes et les migrants doivent avoir accès à des soins médicaux et psychologiques, notamment pour traiter les traumatismes mentaux. C’est le cas dans beaucoup de pays. Le renforcement des voies légales d’immigration doit aussi être une priorité, afin de réduire la pression qui pousse les migrants à emprunter des routes dangereuses.

L’immigration clandestine est une tragédie humaine qui ne peut plus être ignorée. Chaque jour, des vies sont perdues. Ce fléau ne peut être combattu qu’avec une approche globale et humaine. Nous avons tous un rôle à jouer. Chacun d’entre nous peut sensibiliser, soutenir des initiatives locales et exiger de nos gouvernements qu’ils prennent des mesures concrètes pour mettre fin à cette tragédie. Il est temps de dire stop aux passeurs, stop aux complicités, stop aux illusions mortelles. L’avenir des jeunes doit se construire chez eux, et non au fond de l’océan.

Souleymane Sidibé

● Sélibaby : La Députée de Wompou Yakharé Biranté Soumaré dénonce l’utilisation inappropriée d’ambulances pour le transport des déchets médicaux | [InfoPlus]

En utilisant les ambulances pour  le transport des déchets médicaux, les responsables de ces actes bafouent non seulement les normes sanitaires, mais aussi la confiance de la population.

C’est ce qu’affirme la Députée de Wompou Yakharé Biranté Soumaré, dénonçant dans un long poste ce qu’elle a appelé un scandale se déroulant  au niveau du nouvel hôpital de Sélibaby, inauguré dernièrement par le Président de la République.

« Ces véhicules, essentiels pour le transport des malades, sont contaminés par des déchets infectieux, augmentant considérablement les risques pour les patients qui y montent par la suite », met en exergue la parlementaire, selon laquelle, le rejet sauvage de ces déchets pollue en plus les sols, les cours d’eau et met directement en danger les habitants proches des zones de déversement.

Ci-après l’intégralité du post de la députée

Le 28 novembre dernier, à l’occasion de la célébration de la fête de l’indépendance, Selibaby accueillait avec fierté l’inauguration de son nouvel hôpital, en présence du Président de la République. Cet événement marquait un tournant majeur pour la capitale régionale et tous les habitants de la Wilaya.

Après des mois d’attente et plusieurs reports liés à des retards dans la mise en place des infrastructures et des équipements. Pourtant, à peine un mois après cette ouverture, ce symbole d’espoir est déjà éclipsé par un scandale sanitaire inquiétant.

Des faits révoltants ont été portés à l’attention du public : des ambulances, destinées à transporter les malades et à sauver des vies, sont utilisées pour charger et évacuer des déchets médicaux.

Ces déchets, comprenant seringues usagées, pansements souillés et autres résidus potentiellement dangereux, sont ensuite déversés dans des zones inappropriées, sans aucune mesure de précaution. Ces pratiques inacceptables exposent les habitants de Selibaby à des risques sanitaires graves, tout en souillant un environnement déjà fragile.

Ces révélations suscitent une profonde indignation, d’autant plus qu’elles mettent en lumière des lacunes flagrantes dans la gestion de cet établissement hospitalier pourtant inauguré en grande pompe. De nombreux habitants dénoncent le manque de préparation et d’organisation à l’intérieur de l’hôpital, où les procédures de base, comme la gestion des déchets médicaux, n’ont manifestement pas été correctement mises en place.
Le problème semble remonter à la précipitation avec laquelle l’établissement a été ouvert. Initialement reportée à plusieurs reprises faute d’infrastructures prêtes, l’inauguration avait finalement été maintenue le 28 novembre, probablement sous la pression symbolique de cette date historique. Mais derrière les discours et les rubans coupés, la réalité semble bien différente : des services mal équipés, un grand nombre de médecins spécialisés sont absent de leveur poste, un personnel débordé et des dysfonctionnements logistiques qui menacent aujourd’hui la santé publique.

En utilisant les ambulances pour des tâches aussi indignes, les responsables de ces actes bafouent non seulement les normes sanitaires, mais aussi la confiance de la population. Ces véhicules, essentiels pour le transport des malades, sont contaminés par des déchets infectieux, augmentant considérablement les risques pour les patients qui y montent par la suite. De plus, le rejet sauvage de ces déchets pollue les sols, les cours d’eau et met directement en danger les habitants proches des zones de déversement.

Ce scandale pose également des questions cruciales sur la chaîne de responsabilités. Qui a autorisé de telles pratiques ? Pourquoi l’hôpital n’a-t-il pas été doté des moyens nécessaires pour une gestion conforme des déchets médicaux avant son ouverture ? Ces interrogations, partagées par de nombreux citoyens, exigent des réponses claires et des mesures concrètes.

En tant que députée de la région, précisément de Wompou, je ne peux rester silencieuse face à une telle situation. Ce dossier doit être porté au plus haut niveau pour que des actions rapides et efficaces soient prises. Il est impératif de faire toute la lumière sur ces faits et de mettre en place des solutions durables pour éviter que cela ne se reproduise. Une enquête approfondie doit être ouverte afin d’identifier les responsables de ces pratiques et de rectifier les dysfonctionnements à l’intérieur de l’hôpital.

Il est également urgent de renforcer la gestion logistique de cet établissement en dotant le personnel des outils et équipements nécessaires à un fonctionnement conforme. La gestion des déchets médicaux doit être strictement encadrée et répondant aux normes internationales. Ce n’est qu’en agissant de manière rigoureuse que nous pourrons redonner à cet hôpital son rôle initial : être un lieu de soins et de protection pour les habitants de Selibaby.

Ce scandale, bien que choquant, doit servir de leçon. L’avenir de notre système de santé repose sur notre capacité à reconnaître et à corriger nos erreurs. Les habitants de Selibaby ( Guidimakha ) méritent mieux que des infrastructures mal gérées . Il est temps d’agir pour leur santé, leur sécurité et leur dignité.


Yakharé Biranté Soumaré

Députée de Wompou

● Lien média https://infoplus.mr/index.php/fr/node/2263

● Le héros est un libérateur : les pionniers du mouvement Ganbanaxu fedde sont des héros. | Par M. Seyré SIDIBE [OndeInfo]

Par ces temps qui courent où l’on parle de héros :  les Tirailleurs Sénégalais héros ou traîtres à la nation africaine, il me plaît de désigner les précurseurs du mouvement Soninké de lutte contre l’esclavage statutaire ou par ascendance de héros.

En effet, un héros est un sauveur, un libérateur qui défend une cause juste pour faire triompher la vérité, pour rétablir la justice en préservant les plus faibles de la cruauté et l’arrogance des plus forts. Cela dit, le héros est porteur d’un projet qui est souvent contraire aux intérêts des tenants de l’ordre établi, celui de l’establishment.  Il est conscient des dangers, des complots, des cabales, des risques et des embûches à contourner, à surmonter, et auxquels il s’expose au péril de sa vie mais déterminé à mettre tout en œuvre pour défendre son projet, pour que triomphe ses idées. 

Bien évidemment, il s’expose à la furie de tous ceux qui s’opposent au changement, aux forces visibles et invisibles. Mais il reste de marbre, intrépide, courageux et droit dans ses bottes.

C’est en cela, qu’en cette année 2024 finissant, je désigne les initiateurs du Ganbanaxu fedde, le mouvement d’émancipation Soninké né, il y a 8 ans, de héros d’une nouvelle société Soninké en gestation. Le mouvement est révolutionnaire par les idées qu’il développe, et par son courage à remettre en cause des acquis sociaux et statutaires.

Jamais, un mouvement Soninké n’a porté et élevé la critique, la satire sociale jusqu’à ce niveau. Que reproche-t-on à ce mouvement ?  Qui ne demande qu’une chose, la fin des privilèges liés à la naissance. Il défend une fraternité Soninké qui ne se limite plus à être locuteur natif d’une même langue mais fondée sur la fin des classes sociales synonymes de barrières et source d’inégalités.

Le mouvement Ganbanaxu fedde, -j’ose affirmer- que certains considèrent de groupe séditieux, contestataire, déstabilisateur voire rebelle parce qu’il a créé un remous social jamais vécu dans l’histoire Soninké. Une société où on ne tolère pas toujours le grand déballage par souci de soigner le paraître, de camoufler, de dissimuler les dissensions, les tares pour servir une pudeur gênante qui fait des victimes en silence. 

Réfléchissez-y-en profondeur !  En libérant la raison des dogmes qui l’enlisent, le mouvement a poussé la réflexion jusqu’à niveau jamais égalé en termes de revendications, de propositions et de mise à nu de sujets jusqu’ici tabou. 

A ce titre, le mouvement Ganbanaxu fedde peut être considéré comme philosophique, politique et social du fait qu’il interpelle chaque Soninké à réfléchir sur les codes de notre société, le contrat communautaire hérité ainsi que sa viabilité même de nos jours des survivances de traditions esclavagistes et féodales dans le rapport intra-social et communautaire Soninké.

La contestation n’est que la partie visible du combat, qui semble hélas cristalliser l’attention de la grande masse qui s’en sert, non sans maladresse et avec peu d’objectivité comme prétexte de rejet, de condamnation et même de diabolisation du mouvement.

Le temps est le meilleur allié des faibles.  Il exige de la patience.

La vérité sera rétablie un jour, les « incompris » seront compris, hommage leur sera rendu. La postérité réhabilitera, je suis certain, un jour sous un soleil nouveau, un soninkara rassemblé et affranchi, les initiateurs du mouvement Ganbanaxu fedde, dans une approche littéraire et philosophique pour écrire et enseigner l’histoire politique et sociale de la société Soninké post-wagadu.

Ce jour-là, le mouvement Ganbanaxu fedde retrouvera ses lettres de noblesse ; et sera considéré à juste titre, mouvement social, politique, intellectuel, mais surtout philosophique Soninké, dont le combat est de donner à chaque Soninké la plénitude de sa dignité, en le considérant comme un membre à part entière, débarrassé de tout étiquetage social.

En somme, le mouvement nous commande de revoir notre façon de juger, de raisonner, de penser, de reconsidérer nos préjugés, notre perception des rapports interpersonnels et intra personnels et nos appréhensions : telle est la portée philosophique des idées du mouvement ; au-delà de la lutte contre l’esclavage par ascendance.

Le bilan du mouvement Ganbanaxu fedde, depuis ses premiers audios dans certains milieux Soninké, est perçu comme une catastrophe, un mouvement de renégats et d’anarchistes.  Loin sans faux !

Le bilan quantitatif ou du moins qualificatif s’oppose au bilan qualitatif. Le dernier est moins bavard, moins visible mais pourtant plus utile. Les plus subtils et futés, forts de leur esprit de discernement, n’ont pas de peine à mesurer l’impact positif du débat soulevé par le mouvement en termes de liberté, d’égalité et de dignité.

Et grâce à ce mouvement, les Soninké ont appris à s’interroger de manière critique, à remettre en cause et à chercher à comprendre la portée, la signification profonde, la vérité cachée voire la symbolique des traditions qu’ils perpétuent de génération en génération, et souvent de manière mécanique lorsqu’elles déshonorent et humilient une partie de cette même société.

Le débat sur l’égalité à la naissance, la gestion du pouvoir politique, la remise en cause de certains « accords sociaux » en contradiction avec la république et la citoyenneté, toute chose qui visent à changer la perception sociale de la dignité et des valeurs sociales : une nouvelle hiérarchie des valeurs basée sur ce que vaut l’individu par lui-même, pour lui-même et non par ce que prétend être son père ou sa famille.

Seyré SIDIBE

• Lien média https://ondeinfo.com/le-heros-est-un-liberateur-les-pionniers-du-mouvement-ganbanaxu-fedde-sont-des-heros/

● Hommage posthume à Madame Coumbeit Mint WERZEG, paix à son âme. | Par Dr Mohamed Yahya Ould CIRÉ

Cet anniversaire marque une étape fondamentale dans l’histoire de la lutte contre l’esclavage en Mauritanie. Il est aussi l’occasion de rendre un hommage vibrant à une femme exceptionnelle : Madame Coumbeit Mint WERZEG, dont l’engagement silencieux mais déterminé a été essentiel dans la création du premier noyau de Libération des Haratines. Que son âme repose en paix.

Madame Coumbeit Mint WERZEG était la grande sœur de Bilal Ould Werzeg, aujourd’hui membre de la Commission électorale nationale de Mauritanie.
Bilal et moi nous étions rencontrés le 10 octobre 1974 à l’ENA de Nouakchott, dans la section diplomatie, pour une formation de deux ans. Dès nos premiers échanges, je lui avais proposé de créer une structure visant à combattre l’esclavage maure. Conscients de la portée de cette idée, nous avions convenu de réfléchir en toute discrétion avant d’agir. Ce que j’ignorais alors, c’était l’influence bienveillante et décisive que sa sœur, Coumbeit, aurait sur notre chemin.
Dans le salon familial de Madame Coumbeit et de son époux, où nous révisions souvent, une scène inoubliable s’est jouée le 2 décembre 1974, entre 16 heures et 17 heures. Ce jour-là, Coumbeit, avec une autorité douce mais ferme, est venue nous trouver. En hassania, elle a dit à son frère : « Ce que Mohamed Yahya Ould Ciré t’a demandé, tu dois l’accepter. » Puis elle s’est retirée, laissant derrière elle une décision historique et un engagement indélébile.

L’histoire de l’esclavage maure et la question haratine demeurent encore sous-étudiées. Bien que quelques mémoires universitaires aient abordé certains aspects, une analyse approfondie de cette injustice systémique reste à réaliser. Le travail des Kadihines a permis une sensibilisation initiale, mais il revient avant tout aux victimes de porter ce combat. C’est dans cet esprit que notre initiative a vu le jour, devenant la première à ambitionner l’abolition totale de l’esclavage maure sur l’ensemble du territoire mauritanien.

Madame Coumbeit Mint WERZEG a joué un rôle crucial à deux niveaux. Elle a non seulement inspiré son frère à s’engager, mais elle a aussi tenu à exprimer son soutien en ma présence, révélant ainsi une conviction profonde et courageuse. Son domicile a été un lieu d’accueil pour nos réunions, où thé, zrig (boisson traditionnelle) et pain beurré étaient toujours servis. Par cet engagement discret mais déterminant, elle incarne le rôle des femmes dans les luttes pour les droits humains. Pourtant, le patriarcat qui domine encore en Mauritanie persiste à minimiser leur contribution. Le blocage du projet de loi Al Karama sur les droits des femmes et des filles en est une illustration.

Aujourd’hui, alors que le combat contre l’esclavage résonne de plus en plus dans le débat public, il est essentiel de se souvenir que toute lutte repose sur des figures emblématiques, parfois restées dans l’ombre ou oubliées, qui ont d’abord alimenté le débat d’idées et ouvert la voie à l’action et à la transformation sociale.

Mohamed Yahya OULD CIRE
Président de l’Association des Haratine en Mauritanie en Europe (A.H.M.E.)
Site internet : http://www.haratine.com

Le 02/12/2024

• Lien média https://haratine.com/Site/?p=21103

● Rendons-nous HOMMAGE VIVANT | Un cas spécial à l’endroit d’un Grand Monsieur, Gaye Tene Traoré, président sortant de l’association Armepes-France.

📸 Octobre 2021 – Bamako USJP | Par Amadou Niane de KayesInfos

Nos chemins se sont croisés furtivement dans les années 1990 durant nos années Collège-Lycée à Sélibaby, sa ville natale. Une décennie plus tard, nous avons eu quelques échanges par intermittence dans un foyer parisien (20ème arrondissement) où résidaient nos proches respectifs. Et par la suite en région parisienne et dans l’arène 2.0 notamment Facebook, le temps d’un cheminement militant et intellectuel s’ouvre à nous résolument avec respect et saines affinités. J’écrivais une fois, que nos relations sociales et notre large convergence de vues étaient comme inévitablement et naturellement attendues dans notre existence. L’ère fascinante et foncièrement riche en expérience multidimensionnelle d’Armepes-France (et par la suite avec le mouvement Ganbanaaxun Fedde en octobre 2016) (Association des Ressortissants Mauritaniens pour l’Eradication de la Pratique de l’Esclavage et ses Séquelles), peut me permettre ce témoignage osé et émouvant à son égard. Initiateur de ce mouvement d’éveil transnational par la création du forum whatsapp GANBANAAXU FEDDE qui a stimulé et – ou boosté plusieurs entités associatives de lutte pour l’égalité sociale et citoyenne principalement en milieux soninkés, Gaye Tene et ses camarades (nous autres connu.es, moins connu.es et anonymes) ont porté vaillamment un militantisme inédit par son ampleur populaire et la vision avant-gardiste pour une vie communautaire à mettre à jour de nos réalités contemporaines. L’ex secrétaire général d’Armepes-France et président durant 8 ans de ladiite association, a su mener ses missions avec dynamisme et responsabilité. Cet engagement a certes subi comme toute initiative disruptive ayant attrait à la demande de changement des mentalités fossilisées (féodalo-esclavagisme) de nombreuses années durant, toutes sortes de procès tant farfelus que fourbes. Fraternellement, je te dis MERCI et BRAVO pour TOUT et paisible continuation dans tes projets futurs. Président un jour, président TOUJOURS !

J’ai l’honneur d’avoir sa plume avisée préfacer mon deuxième livre https://www.amazon.fr/restes-f%C3%A9odalo-esclavagistes-intra-africains-comprendre-d%C3%A9barrasser/dp/B0CLH32P3Y paru en octobre 2023. Ma Top reconnaissance !

Ce 8 décembre 2024, le président Gaye va passer la main à une nouvelle direction exécutive avec l’élection d’un nouveau président. À ce dernier et son équipe, mes vœux de réussite et de dynamisme militant et responsable pour porter encore plus haut nos valeurs et principes.

Par ton frère et camarade KS

5 décembre 2024

🔴-Note de presse | Mise en garde contre les propos calomnieux et mensongers de l’imam Bakary Sidi Sokhona connu Mohamed fenda de Tachott – Botokholo Mauritanie 🇲🇷

Lors de son sermon du Vendredi 1 novembre 2024 à Tachott, le dénommé Mohamed Sidi Sokhona semble ignorer les nobles objectifs de cet office religieux. En effet, dans cette localité dont l’actuel vice-président de l’assemblée nationale mauritanienne, Monsieur Sidney Sokhona est originaire, ce prêcheur s’est lancé dans une diatribe d’accusations et de diffamations à l’encontre de notre mouvement d’éveil social engagé contre les discriminations liées à l’esclavage par ascendance dans la communauté soninké. Il a nommé notre organisation anti-féodale Ganbanaaxu Fedde dans son discours truffé d’hypocrisie dans le but de nous salir alors que nos principes proclamés et diffusés depuis plusieurs années ont porté une nécessaire demande d’égalité sociale et citoyenne dans nos villages. Mohamed Sokhona et ses partisans ne supportent pas cet éveil pour contrer les discriminations sociales qu’ils entretiennent au nom de leurs coutumes féodalo-esclavagistes intra-communautaires. Ainsi, nous tenons à dénoncer vigoureusement son discours mensonger dans son Khutba du vendredi. C’est une provocation haineuse de sa part visant notre mouvement et la composante sociale Ganbanaaxu locale. Également dans son propos, il a insinué une apologie fourbe de l’esclavage en citant étrangement le cas de Bilal Ibn Rabah, un valeureux compagnon du Prophète (PSL).
Par cette note de presse, nous alertons les hautes autorités étatiques en tête desquelles, le président de la République son excellence Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani, sur les graves violations des droits des personnes d’ascendance esclave dans les villages soninkés du Guidimagha. Nos militants comptent s’organiser socialement en citoyens conscients et dignes en refusant les humiliations de l’esclavage statuaire. C’est cette dynamique d’éveil social qui pose problème à monsieur Sokhona et ses partisans d’un régime féodal et esclavagiste.

L’opinion publique nationale et internationale est prise à témoin à nouveau de cette situation socialement épineuse.
Les pouvoirs publics doivent agir sérieusement pour assurer la quiétude sociale par un respectueux voisinage entre différentes parties.

2 novembre 2024

Ganbanaaxu Fedde Mauritanie, Armepes-France et partenaires.

● Aux intellectuels et chercheurs Soninké, oser la rupture épistémologique | Par M. Seyré SIDIBE

Jusque-là, la plupart des travaux de recherche sur la société Soninké – nous ne sommes pas les seuls -, ont pour vocation d’affirmer la richesse et la grandeur historique, patrimoniale, linguistique, morale et sociale de notre société. Une espèce de littérature dithyrambique ou « griotique » de grande facture intellectuelle, certes mais péchant par un narcissisme culturel. Ces ouvrages sont surtout descriptifs, monographiques, comparatifs, archéologiques et s’évertuent à une affirmation culturelle de la personnalité et d’identité Soninké.

La grande Histoire du peuple Soninké, magnifiée et symbolisée par l’empire du Wagadu, chevauchant entre histoire, légende et mythe est irréfutable. Nous y avions lancé toutes nos forces, et continuons d’y investir. Cependant à trop vouloir regarder derrière, en idéalisant le passé, nous risquons de perdre le présent et l’avenir. Le passé doit nous servir à aller de l’avant et non pas à nous diviser, ou couper le souffle.

A titre d’exemple, la solidarité légendaire, l’hospitalité, le dévouement au travail, la fidélité à toute épreuve, sont autant de valeurs Soninké, qui méritent d’être entretenues, perpétuées, mais améliorées et ajustées pour être en cohérence avec les nouvelles réalités de notre époque. D’ailleurs, ces différentes valeurs connaissent de nos jours quelques petits « grincements », à cause des nouveaux enjeux et dynamiques que connaît la société.

La rupture, c’est intégrer la critique

Une rupture méthodologique serait intéressante, et audacieuse afin de changer de paradigme, en orientant les travaux de recherche scientifique Soninké sur les tares de la société Soninké. Le temps est venu d’accorder plus d’intérêt aux problèmes, aux défis et aux écueils de notre société. C’est une saignée curative, qui fait mal mais elle est nécessaire pour éviter l’éternelle autoglorification : immodestie sans fin.

Il n’y a point de progrès social et économique en dehors de la critique. La critique est toujours constructive, tout dépend de la perception qu’on en fait. Un Soninké qui met à nu les pratiques sociales et mentalités rétrogrades fait œuvre utile, comme un médecin qui soigne un corps malade. La critique est une thérapie. Une éducation à la critique est nécessaire dans la plupart de nos sociétés, où on se plaît à critiquer l’autre, alors que l’autocritique, la critique des siens, est perçue comme une traîtrise, voire un crime de lèse-majesté.

Et pourtant, le dramaturge, Moussa Diagana, dans La légende du Wagadu vue par Sia Yatabere, a donné le ton, en ouvrant la voie à une compréhension, à une analyse philosophique et critique de la légende, en s’affranchissant de la légende racontée dans sa version populaire. Le dramaturge et sociologue n’a décidément pas été compris, en opposant à la version officielle et politique de la Légende du Wagadu, celle de la victime, Siya yatabaré.

Les intellectuels Soninké doivent vaincre la peur d’être jugé par la société, en orientant leurs travaux de recherche sur des sujets et questions existentiels, touchant les fondements de la société Soninké, en rapport avec les réalités de l’heure, le vécu etc. Désormais, l’intérêt doit être accordé, entre autres aux rapport entre traditions Soninké et citoyenneté ; traditions Soninké et droits de l’homme, droit des femmes, droit de l’enfant, des personnes vivant avec un handicap ; Islam et traditions Soninké : l’esclavage coutumier est-il encore défendable, soutenable ?

S’y ajoutent : les problématiques liées à l’émigration clandestine, à l’émigration, au désintérêt grandissant de la jeunesse Soninké pour les études, la formation professionnelle et à l’entrepreneuriat, les Soninké face à la désertification, la destruction progressive de la cellule familiale Soninké, les mariages endogamiques, la jeunesse et les substances psychotropes etc. 

Autant de sujets qui touchent directement notre vécu. Cependant, cette nouvelle orientation épistémologique exige un regard critique, une prise de distance pour mieux analyser, diagnostiquer, voire une indépendance d’esprit des intellectuels par rapport à eux-mêmes, à la société et aux autres pesanteurs socio-culturelles et politiques. 

Seyré SIDIBE

● À quand une loi contre l’esclavage par ascendance en Mauritanie ? | Les mots sur le mal.

Ce Grand Oral du militant droit-de-l’hommiste et abolitionniste M. Baliou Mamayary Coulibaly à l’occasion de l’événement de l’association Ganbanaaxu fedde mauritanie (8 septembre 2024 à Nouakchott) peut donner pertinente substance au législateur mauritanien afin de caractériser et de nommer juridiquement l’esclavage par ascendance dans le pays. Le narratif fourre-tout « esclavage », « lutte contre l’esclavage » ou « séquelles d’esclavage » est souvent très trompeur. Les dires sur la problématique permettent beaucoup de confusion qui bénéficie aux mentalités esclavagistes et féodales dans nos milieux. Ainsi, le législateur doit intégrer courageusement une nette distinction sémantique pour embrasser efficacement les réalités visées. L’esclavage par ascendance est une tare insérée et « entretenue » dans les structures segmentaires de nos différentes communautés toutes confondues malheureusement. Une juridiction spécialisée contre l’esclavage aura du mal à objectiver et traiter des faits liés à l’esclavage coutumier ou par ascendance, et les mentalités féodalo-esclavagistes sont bien conscientes de cette donnée et on peut supposer même que c’est une belle couverture pour leur survie. On ne peut pas défaire ou extirper l’esclavage par ascendance par la loi sans le nommer et le différencier dans le puzzle sociétal de nos communautés sociolinguistiques. Par exemple du côté malien, depuis quelques années les autorités tiennent un langage beaucoup plus pertinent pour nommer les réalités observées. En Mauritanie, les lois sont nombreuses mais elles esquivent les réalités dans bien des cas, et donc pas d’efficacité pour résoudre les problèmes qui en découlent. Soyons honnêtes avec notre conscience, l’esclavage par ascendance est généré par une certaine norme coutumière (social, politique et religieux) qui sévit par le système de castes dans nos différentes sociétés. L’égalité citoyenne clamée et réclamée n’aura de contenu réel sans passer par une véritable réforme au cœur de nos communautés d’abord. Nous avons un régime des cadets sociaux coincé dans nos réalités sociales et communautaires, et seule une sérieuse émancipation sociale et politique intra-communautaire encouragée et accompagnée enclenchera le changement tant prôné. Le législateur mauritanien doit aller plus loin en nommant les maux et adapter les textes en conséquence. C’est une problématique trans-communautaire, et ici un élément médiatique illustratif https://fb.watch/pdjZrdHx7N/

KS pour le BLOG

● Éducation | À Thale’s Academy, Votre réussite est notre priorité !

Venez profiter de notre service de cours de soutien personnalisé pour les élèves du primaire, du collège et du lycée.
Notre équipe d’enseignants qualifiés  accompagnera votre enfant dans la préparation de ses devoirs, la remise à niveau de ses connaissances et la préparation aux examens.

Nos cours sont adaptés aux besoins de l’enfant et à son niveau, pour lui permettre de progresser rapidement et efficacement. Que votre enfant ait des difficultés en mathématiques, en français, en anglais, en arabe ou dans toute autre matière, nous sommes là pour l’aider.

En plus des cours individuels, nous proposons également des séances de préparation au grand oral pour les lycéens, afin de les aider à se préparer au mieux pour cette épreuve importante.

Chez nous , nous accordons une place importante aux parents en les impliquant dans le processus d’évolution de leurs enfants.

Pour prendre rendez-vous et bénéficier de notre expertise en soutien scolaire, contactez-nous au :
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