La Francophonie est née d’un lien historique entre la France et ses anciennes colonies, mais elle dépasse aujourd’hui cette relation héritée du passé. Elle joue un rôle clé dans la culture, l’économie, la diplomatie et l’éducation, promouvant la langue française et des valeurs de solidarité et de diversité. Ainsi, le français n’est plus seulement « un butin de guerre » ou un vestige colonial, mais une langue vivante, portée par des millions de locuteurs à travers le monde. « C’est notre bien commun, notre maison. Il faut mieux la connaître pour l’aimer », martèle Alain Rey.
• Un outil d’émancipation et de coopération
Le français est devenu un espace d’expression culturelle et un outil de transmission des savoirs, permettant aux peuples de revendiquer leur histoire et de bâtir un avenir commun. Il structure les échanges et sert de levier diplomatique et économique, notamment à travers des initiatives favorisant la coopération Sud-Sud. De plus, les pays francophones s’appuient sur cette langue pour renforcer leur souveraineté tout en restant connectés au monde.
Cependant, à l’ère des nouvelles technologies et de l’intelligence artificielle, la prédominance de l’anglais constitue un défi majeur. La révolution numérique privilégie les contenus anglophones, marginalisant les autres langues. Le français doit donc s’adapter et se renforcer dans ces nouveaux espaces pour préserver la diversité linguistique et culturelle.
• Un atout diplomatique et économique
Malgré la montée de l’anglais et du mandarin, le français demeure la cinquième langue la plus parlée au monde et reste une langue de travail dans les grandes organisations internationales comme l’ONU et l’OIF. Sur le plan économique, les échanges entre pays francophones sont en moyenne 65 % plus élevés, preuve du rôle stratégique de la Francophonie dans le développement et la coopération.
Dans le domaine scientifique, le français garde une place importante, notamment dans les sciences humaines et sociales. Toutefois, pour éviter un recul face à l’anglais, il est essentiel d’encourager la production et la diffusion des savoirs dans cette langue.
• Une Francophonie plus inclusive et tournée vers l’avenir
Malgré ses atouts, la Francophonie reste parfois perçue comme un espace réservé à une élite. Dans de nombreux pays, l’accès au français demeure inégal, limitant son potentiel d’inclusion. Pour évoluer au-delà du cadre postcolonial, il est nécessaire d’adopter une approche plus équitable et ouverte.
Des pays comme le Sénégal, le Canada ou le Rwanda montrent qu’il est possible de concilier multilinguisme et valorisation du français. Par exemple, le Rwanda a intégré l’anglais dans son système éducatif tout en restant un membre actif de la Francophonie, illustrant une approche pragmatique et non dogmatique des politiques linguistiques.
• Réinventer la Francophonie : un défi pour le XXIe siècle
Pour que la Francophonie reste pertinente, plusieurs actions sont nécessaires : • Décoloniser les imaginaires : cesser de voir la France comme le centre de la Francophonie et reconnaître pleinement la diversité des pays francophones. • Démocratiser l’accès au français : rendre son enseignement plus inclusif et accessible. • Valoriser la diversité linguistique : promouvoir le français en complément des langues locales et non en opposition à elles. • Renforcer la coopération Sud-Sud : développer des projets culturels, économiques et éducatifs entre pays francophones indépendamment des anciennes métropoles coloniales. • Investir dans le numérique et l’intelligence artificielle : assurer une présence forte du français dans les nouvelles technologies pour éviter qu’il ne soit marginalisé.
Cette Organisation ne devrait avoir pour vocation d’être un outil de domination, mais un projet d’avenir fondé sur la coopération et la diversité. Elle peut jouer un rôle clé dans un monde en mutation, où les défis géopolitiques et technologiques redéfinissent les rapports entre nations. Pour cela, elle doit s’adapter, se moderniser et devenir un véritable espace d’échanges équilibrés et inclusifs.
📸 Ousmane Dembélé jubilant fièrement leur qualification.
Le club vedette de la capitale française, Paris Saint-Germain semble irrésistible par les temps qui courent. Et, pas seulement dans le championnat hexagonal qu’il écrase sans adversaires notables en face. Le club investi par des fonds qataris (QSI) depuis 2011, a tâtonné relativement pour assurer une place de barragiste dans la nouvelle formule type championnat de la Ligue des champions 2024-2025. Arrivés 15ème du classement loin derrière Liverpool qui a dominé largement cette phase, les poulains du technicien espagnol Luis Enrique l’ont retrouvé en huitièmes. Avant le match aller, tout le monde observateur du ballon rond avait hâte de voir le club français évoluer face au rouleau compresseur qu’est redevenu Liverpool du « fusilier » égyptien MohamedSalah et ses coéquipiers. Finalement dans son jardin du Parc des Princes, c’est le PSG qui domina les débats dans le jeu mais perd par un court succès (0-1) obtenu par les anglais au final. Le match retour s’est joué à Liverpool dans le mythique Anfield Road, bouillonnant stade du club. Ici, l’homme en forme intenable du moment côté parisien marque rapidement (12ème minute) profitant d’un cafouillage entre le gardien de Liverpool et ses défenseurs centraux. Il s’agit d’Ousmane Dembélé, mettant les équipes à égalité parfaite sur les 2 rencontres cumulées (1-1). Le franco-mauritanien et ses camarades ont tenu fermement face aux assauts anglais jusqu’à la fin des prolongations avec un match plein qui marque les esprits. Ils ont réussi à déjouer l’équipe de Liverpool avant d’acter son élimination à la séance des tirs au but (4 – 1). À noter la Top prestation réalisée par le gardien du PSG, l’italien GianluigiDonnarumma.
Le joueur Dembélé (27 ans) affiche une palpitante métamorphose ces derniers temps, le Nº10 parisien marque beaucoup au championnat et devient une pièce décisive dans l’attaque du club. Actuellement il peut se vanter d’un bilan de 36 matchs pour 29 buts marqués sur la saison en cours 2024/2025. L’arrimage entre sa technique et sa rapidité d’exécution semble trouver une solide efficacité devant les cages adverses. Et les ambitions de son équipe dans cette compétition phare du football européen sont plus que légitimes et atteignables. La prochaine manche sera les quarts de finale prévus à la mi-avril et le PSG affrontera d’autres anglais, ceux d’Aston Villa.
Après des mois de controverse, la Maison des mondes africains, aussi appelée MansA va s’installer dans le Xe arrondissement de Paris. Ce centre pluridisciplinaire a pour ambition d’être le « QG permanent » des cultures africaines en France. Ce projet a été voulu par Emmanuel Macron et initié par le penseur camerounais Achille Mbembé. Les diverses autorités en charge du dossier se disputaient depuis des mois sur le lieu d’implantation de la maison.
Si l’art peut-être réaliste, les querelles parisiennes sont souvent surréalistes. Il a fallu des mois de débats et de controverse pour enfin décider du lieu d’implantation de la MansA, la maison des mondes africains. Ce sera finalement un ancien atelier du Xe arrondissement de Paris qui commencera à accueillir ses premiers visiteurs dès juin.
Pendant un temps, le ministère de la Culture souhaitait voir la maison s’installer sur les berges de la Seine, à la Monnaie de Paris. Mais le vénérable établissement datant du IXème siècle aurait dû partager un espace qu’il espérait rentabiliser pour financer son budget, faute de fonds publics.
La querelle avait pris un tour politique Par ailleurs, la querelle avait pris un tour politique. Les députés du Rassemblement national ont accusé le gouvernement de céder « aux sirènes de la repentance », vis-à-vis de l’Afrique. À cela, des difficultés budgétaires se sont ajoutées entre les deux ministères de tutelle, celui des Affaires étrangères et la Culture.
Au final, ce projet aura mis plus de trois ans à s’implanter. Sur le modèle de l’Institut du monde arabe, la MansA se veut à la fois une vitrine, un refuge et un tremplin pour les artistes africains.
Du 22 février au 2 mars, l’édition 61 de l’historique Salon International de l’Agriculture (SIA) de Paris tient la vedette du moment parmi les rendez-vous populaires dans la région parisienne. Cette incontournable rencontre qui expose le spectre de l’agro-pastoralité et ses divers dérivés de la France et pas seulement, connaît un grand succès par les foules intéressées et la diversité des exposants. Cette édition est marquée par la consécration d’un pays à l’honneur, le royaume du Maroc.
Notre visite par quelques éléments médias capturés à l’occasion…permet ce fil photo reportage :
LE QUOTIDIEN DE NOUAKCHOTT – L’arrestation récente de Gaye Camara, ancien directeur d’unité territoriale de l’association française Coallia, et de son épouse dès son retour de Mauritanie, relance le débat sur l’opacité de cette organisation financée par des fonds publics français.
Derrière les discours humanitaires et l’aide aux migrants, des soupçons de détournements de fonds et des connexions douteuses jettent une ombre sur cette institution pourtant largement soutenue par l’État français.
Créée en 1962 et bénéficiant de subventions publiques atteignant 148 millions d’euros en 2022, Coallia se présente comme un acteur essentiel dans l’accompagnement des populations vulnérables.
Pourtant, des enquêtes récentes, notamment celle menée par Valeurs actuelles, révèlent des pratiques internes suspectes et des conflits d’intérêts au sein de sa gouvernance.
À la tête de l’association, Jean-François Carenco, ancien ministre délégué chargé des Outre-mer, et Arnaud Richard, ancien député, incarnent une gestion controversée, marquée par des relations personnelles et professionnelles étroites. L’épouse de Richard, Raphaëlle Epstein-Richard, a également occupé des postes influents sous la direction de Carenco, renforçant le sentiment d’une structure fermée et peu transparente.
Les révélations autour de Gaye Camara, figure clé dans cette affaire, ajoutent une dimension internationale au scandale. Camara, dont plusieurs entreprises personnelles auraient bénéficié de contrats douteux avec Coallia, est accusé d’avoir utilisé des plateformes financières comme Treezor et Qonto pour effectuer des transactions difficiles à tracer.
C’est dans ce contexte que l’arrestation de son épouse à son retour de Mauritanie, où elle était soupçonnée d’avoir bénéficié des fonds détournés, soulève des questions sur ses éventuels investissements en Mauritanie.
La Cour des comptes française a récemment dénoncé la gestion financière de Coallia, pointant des dépenses excessives pour des services de conseil facturés à des tarifs exorbitants, parfois jusqu’à 1 600 euros par jour. Ces dépenses interrogent sur l’utilisation réelle des fonds destinés à soutenir les migrants.
En outre, des entreprises créées par des résidents de Coallia, comme Sidikor et Savexotic, ont été identifiées comme ayant des connexions directes avec Camara, partageant adresses et comptes bancaires. Ces arrangements soulèvent de sérieuses inquiétudes quant à la légitimité.
Pour la Mauritanie, pays en quête de transparence dans sa gestion publique, cette affaire pourrait servir de rappel sur l’importance d’un contrôle rigoureux des fonds et des partenariats internationaux. Alors que le pays aspire à moderniser ses structures administratives et à lutter contre la corruption, le cas de Coallia démontre comment des institutions bien financées peuvent sombrer dans l’opacité en l’absence de mécanismes de surveillance efficaces.
Le parquet de Paris poursuit son enquête sur les détournements présumés et les conflits d’intérêts entourant Coallia. Si cette affaire dévoile une crise de gouvernance au sein des associations françaises, elle met également en lumière les enjeux globaux de transparence et d’éthique dans la gestion de fonds publics, enjeux auxquels la Mauritanie ne peut rester indifférente.
L’arrestation de l’épouse de Gaye Camara et les révélations entourant Coallia illustrent l’ampleur d’un scandale qui dépasse les frontières. Pour la Mauritanie, ces événements appellent à une vigilance accrue face aux implications internationales et aux opportunités de tirer des leçons en matière de gestion publique. Entre responsabilités locales et retombées internationales, l’affaire Coallia met en lumière les défis persistants d’une gouvernance transparente et éthique.
Le procès de l’ancien chef de l’État pour corruption s’ouvre à Paris. Il risque jusqu’à 10 ans de prison si les preuves d’un pacte noué avec Mouammar Kadhafi sont avérées.
JUSTICE – Nouvelle épisode judiciaire pour Nicolas Sarkozy. Les affaires se suivent mais ne se ressemblent pas pour l’ex-chef de l’État, condamné définitivement dans l’affaire Paul Bismuth et qui retourne sur le banc des accusés ce lundi 6 janvier. Cette fois pour répondre des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle victorieuse en 2007.
Reconnu coupable le 18 décembre dernier de corruption et de trafic d’influence dans l’affaire dite des écoutes, l’obligeant à porter un bracelet électronique pendant un an pour purger sa peine de prison ferme, l’ancien président français va devoir s’expliquer sur ses liens avec l’ex-dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. La justice soupçonne ce dernier d’avoir offert plus de 6 millions d’euros au candidat à la présidentielle en échanges de services.
Un pacte avec le dictateur libyen Dans cette affaire, qui s’ouvre devant le tribunal judicaire de Paris, Nicolas Sarkozy est ainsi accusé d’avoir noué, via ses proches, un « pacte de corruption » avec le dictateur. Il sera jugé jusqu’au 10 avril pour corruption, recel de détournement de fonds publics, financement illégal de campagne et association de malfaiteurs. Des chefs d’accusations qui pourraient lourdement aggraver le cas de l’ancien dirigeant français. S’il est reconnu coupable, il risque 10 ans de prison et 375 000 euros d’amende, ainsi qu’une privation des droits civiques (donc une inéligibilité) allant jusqu’à 5 ans.
Comme souvent dans les affaires où Nicolas Sarkozy est impliqué, il s’avance confiant avant d’entamer ces quatre mois d’audience. Questionné sur le fond de l’affaire, son avocat Me Christophe Ingrain a assuré que son client attendait le procès « avec détermination » pour « combattre la construction artificielle imaginée par l’accusation ».
« Il n’y a aucun financement libyen de la campagne », a ajouté le conseil de Nicolas Sarkozy, tandis que ce dernier évoque, depuis plusieurs années déjà, une « fable ». D’après lui, il ne s’agit que d’une « vengeance » libyenne à son soutien aux rebelles libyens au moment du printemps arabe. Un événement qui avait fini par provoquer la chute et la mort du colonel Kadhafi en octobre 2011.
12 prévenus, dont plusieurs anciens ministres Mais que reproche-t-on vraiment à Nicolas Sarkozy dans cette nouvelle affaire ? Pour le comprendre, il faut revenir sur les dix ans d’investigation qui ont conduit, à l’été 2023, les deux juges à renvoyer l’ancien président de la République et plusieurs anciens ministres devant la justice.
Parmi les 12 hommes convoqués à partir de lundi, Brice Hortefeux, Claude Guéant ou Éric Woerth. D’autres noms connus, comme ceux de l’homme d’affaires franco-algérien Alexandre Djouhri et du Franco-Libanais Ziad Takieddine − aujourd’hui en fuite au Liban− figurent également parmi la liste des prévenus.
Dans ce dossier, tout débute fin 2005, lorsqu’une rencontre entre le colonel Kadhafi et Nicolas Sarkozy est organisée à Tripoli. Officiellement, il s’agissait d’aborder la question de l’immigration irrégulière. Nicolas Sarkozy est alors ministre de l’Intérieur. Selon l’accusation, c’est là qu’un « pacte » aurait été conclu. Une accusation qui s’appuie sur les déclarations de sept anciens dignitaires libyens, sur les déplacements discrets, avant et après, de Claude Guéant (alors directeur de la campagne présidentielle du candidat de l’UMP) et de Brice Hortefeux (fidèle de l’ex-président), mais aussi sur les carnets de l’ex-ministre libyen du Pétrole Choukri Ghanem, retrouvé noyé dans le Danube en 2012.
En 2016, Ziad Takieddine affirmera également, dans une vidéo publiée par Mediapart, avoir remis 5 millions d’euros en liquide provenant de Libye, à Nicolas Sarkozy et Claude Guéant en 2006 et 2007. Il fera un spectaculaire volte-face en 2020… avant de revenir sur sa version initiale l’année suivante.
Un pacte qui aurait permis de remettre la Libye au centre de l’échiquier internationale, comme en témoignait son accueil en grande pompe à Paris, peu de temps après la victoire de Sarkozy. Mais aussi la signature de gros contrats et un coup de main judiciaire à Abdallah Senoussi, directeur des renseignements libyens condamné à perpétuité en son absence en France pour son rôle dans l’attentat du DC-10 d’UTA en 1989, qui avait coûté la vie à 170 personnes dont 54 Français.
Instaurée en 2012 par l’ancien ministre Manuel Valls, la circulaire qui porte son nom permet de régulariser des étrangers sans-papiers, par le travail ou pour motifs familiaux. De nombreux travailleurs sans-papiers comptent sur cette disposition pour obtenir un titre de séjour – pourtant délivré au compte-goutte depuis des années.
C’est le nouveau cheval de bataille de Bruno Retailleau : les sans-papiers. Dans un entretien au Parisien, mercredi 9 octobre, le ministre de l’Intérieur a déclaré qu’il souhaitait « remplacer » la circulaire Valls qui permet, entre autres, d’offrir à titre exceptionnel une carte de séjour aux travailleurs étrangers en situation irrégulière. Pour Bruno Retailleau, cette circulaire Valls est un appel d’air migratoire. Il faut donc selon lui durcir les règles de régularisation : « Nous ne devons régulariser qu’au compte-goutte, sur la base de la réalité du travail », a-t-il notamment déclaré.
Une posture que déplore Stéphane Maugendre, avocat spécialiste de l’immigration et président honoraire du Gisti, une association d’aide aux immigrés. « On nous fait croire que la circulaire Valls, qui est à peine appliquée par les préfectures, régularisait en masse les sans-papiers. C’est n’importe quoi », explique-t-il. En effet, sur les 450 000 sans-papiers que compte la France, seuls 11 500 ont été exceptionnellement régularisés grâce à leur travail en 2023, selon les chiffres de l’Intérieur.
« Il faut rappeler que la circulaire Valls n’est pas opposable à l’administration, c’est-à-dire que ce n’est pas une loi, c’est un simple courrier que les préfectures reçoivent, elles peuvent suivre la circulaire ou bien l’ignorer », rappelle Me Maugendre.
Cette circulaire offre un titre de séjour d’un an renouvelable. « C’est une régularisation qui dans les faits reste très précaire. Au bout de 12 mois, il faut redemander des papiers à l’employeur, refaire des démarches, retourner en préfecture, avec l’angoisse de voir son dossier rejeté », continue l’avocat.
InfoMigrants s’est penché sur cette circulaire, ciblé par Bruno Retailleau. Que dit-elle exactement ? Qui régularise-t-elle ?
~~~Notre Rubrique Le GEB vous revient avec l’interview de Madame Sarafina KANE, une franco-mauritanienne. Elle a répondu à nos questions, au menu, ses expériences de militante associative et d’entrepreneure. Également, d’autres thématiques ont été abordées comme l’engagement de la diaspora, la politique en Mauritanie et le panafricanisme. Nos remerciements à elle pour sa disponibilité.
Ci-dessous l’intégralité de l’interview :
● Question 1 : Bonjour Madame Kane, merci d’avoir accepté notre interview. Pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
Sarafina KANE : Bonjour Monsieur Soumaré, je tenais avant tout à vous remercier de l’intérêt porté à ma personne. Je suis mauritanienne vivant en Europe depuis de nombreuses années, arrivée en France à l’âge de 6 ans. Je me définis en tant qu’humaniste engagée en faveur de la justice sociale et des droits de tout citoyen avoir une vie digne et meilleure Je suis la fondatrice du premier incubateur féminin en Mauritanie Rendo women entrepreneurship. Et Présentatrice de « ESPRIT EBENE » au sein d’ADN (Africa Diaspora News) depuis 2015, une émission qui valorise le rôle de la femme de la DIASPORA
● Question 2 : Dans quel domaine particulier aviez-vous investi comme entrepreneure et militante associative ?
SK : Je milite dans le monde associatif depuis plus de 10 ans. En 2007 j’ai dirigé l’association des étudiants mauritaniens de Rouen, nous avons avec les étudiants internationaux de Normandie co-fondé le COLLASUR (Le collectif des étudiants internationaux). Également j’ai été élue au Conseil d’Administration de L’université de Rouen et du Forim qui est une plateforme nationale qui réunit des réseaux, des fédérations et des regroupements d’Organisations de Solidarité Internationale issues des migrations. Avant de fonder DIASPORA RIM (Réseau des Jeunes Mauritaniens de la Diaspora). Dix ans plus tard je crée la première plateforme dédiée exclusivement aux femmes en Mauritanie, RENDO Women Entrepreneurship. Elle avait pour but l’accompagnement à l’insertion socio-professionnelle par une activité économique. La même année j’ai organisé un événement à l’IFM (institut français de Mauritanie) intitulé « entreprendre au Féminin » réunissant plus de 300 personnes parmi lesquelles des femmes de la société civile mauritanienne, politiques, entrepreneures et le collectif des femmes migrantes. Le but de cette activité était la promotion l’entrepreneuriat féminin, la découverte des parcours semés d’embuches de certaines femmes, la réflexion sur l’autonomisation de la femme et les différents modes de financements. À la suite de cette aventure, je me suis lancée le défi de créer le premier concours d’entrepreneuriat féminin sans budget, sans financement privés et sans subventions. La réalisation de ce projet n’aura pas été possible sans l’aide de personnes de bonne volonté : L’hôtel monotel m’a offert gracieusement le lieu, l’association des anciens étudiants de la diaspora ont cotisé pour me soutenir et l’agence Butterfly. Cette action a permis la découverte des jeunes femmes de Talent comme Kadio Niang de Solar ecobar et Marieme Sall avec son projet de « Farine enrichie bio » pour lutter contre la malnutrition. Cet événement a été un succès et le premier vers de nouveaux projets : comme la création d’une épicerie sociale et solidaire à PK. Cette épicerie s’est inspirée des restos du cœur, elle avait pour objet de vendre des produits à bas prix à un public plus vulnérables, la promotion de la production locale et enfin la mise à disposition d’une boutique solidaire permettant aux commerçantes d’y exposer leurs produits à la vente. Nous avons également organisé des ateliers de coutures en partenariat avec le collectif des femmes elbeuviennes, le partenariat avec l’association Solidarités actions valeurs Environnement pour la mise en place du projet d’insertion par la couture de 10 femmes dans les quartiers QPV par la confection des produits hygiéniques bio et réutilisables afin de les distribuer aux femmes et aux jeunes filles aux revenus modestes. Nous avons distribué des serviettes hygiéniques aux femmes détenues au centre pénitenciers de Nouakchott en Mauritanie. RENDO a également organisé des ateliers d’initiation en informatique, des ateliers CV et recherche d’emploi et des formations à destination des professionnels de l’action sociale et des bénévoles dispensées par le GRDR. En 2020, j’ai malheureusement fermé l’épicerie solidaire à cause d’une mauvaise gestion et de manque de moyens financiers. Par la même occasion j’ai décidé de dissoudre RENDO en tant qu’association. Vous savez pendant plusieurs années j’ai dénoncé et condamné la personnalisation des associations ou des mouvements. On constate en Mauritanie des associations ou mouvements politiques qui sont dirigés par des président.e.s à vie, aucune alternance ni aucun renouvellement. Lorsqu’on parlait de Rendo, on pensait automatiquement à ma personne, alors qu’une équipe était aussi derrière le succès de nos évènements. J’ai fini par devenir les personnes que je critiquais et je suis tombée dans le piège tendu par l’environnement mauritanien. D’autres parts, il est difficile de gérer une association ou une entreprise lorsque vous êtes une militante de l’opposition. Lorsque vos ennemis voudront vous atteindre e ils passeront par votre structure, d’ailleurs c’est ce qui m’est arrivé. Rendo n’a jamais bénéficié de subventions publiques mauritaniennes et pourtant j’ai fait l’objet d’accusations de la part de personnes malveillantes ou pro Actuel président Ould Gazouani, que Rendo aurait reçu des financements pour critiquer le président actuel. N’ayant jamais rencontré l’ancien Président Ould Abdel Aziz ni le Président actuel, ces accusations étaient d’une lâche offense à notre réputation. Le monde associatif reste pour moi pire que le monde de l’entreprise car nous faisons souvent face à des individus qui ont des ambitions cachées soit politiques ou financières. Pour le moment RENDO est en sommeil, je me recentre et concentre sur la gestion de mes projets personnels et professionnels.
● Question 3 : De par votre expérience, quels sont vos constats et analyses sur les diasporas mauritaniennes en France et leurs activités associatives et professionnelles ? Atouts et manquements à combler ?
SK : La Diaspora crée souvent des espaces de réflexion, de pression de l’extérieur et de débats tels que les conférences mais aussi des actions de contestation comme les manifestations devant les instances dirigeantes (ambassades, services consulaires). Cependant malgré le fait que la diaspora Mauritanienne soit organisée en association ou en mouvements politiques, elle reste néanmoins dispersée, désorganisée et peu solidaire. La diaspora mauritanienne a joué et continue de jouer un rôle important dans les efforts du développement en Mauritanie. On associe souvent la diaspora à une mission uniquement économique à travers le transfert d’argent à leurs familles, mais elle est également à l’origine de transfert de compétences, ainsi qu’à des innovations sociales et culturelles importantes. Elle essaie de s’impliquer à distance dans les initiatives locales, en politique malgré l’instabilité politique. Mais peut-on dire que la diaspora Mauritanienne est unie ? Ma réponse est non. Nous sommes non seulement disséminés mais la confiance au sein même de nos organisations est aux abonnés absents. Les associations et mouvements politique s’essoufflent, souvent dirigés par nos ainés ou des personnalités qui s’estiment avoir plus de légitimité d’agir que d’autres ou que la jeunesse du fait de leur histoire ou de leur vécu. Cet état de fait crée une stagnation voire une disparition de ces mouvements. Nous faisons face également à une répétition des actions, pas de renouveau, pas d’innovations et pas d’actions conséquentes ni pérennes. Nous sommes tous conscients que la solution aux difficultés que rencontrent les mauritaniens ne viendra pas de l’Etat mauritanien, pour y remédier nos seuls moyens de pression sont les contestations par les manifestations, les articles de presses, les tweets sur les réseaux sociaux. Mais le constat est général, toutes ces actions ont à long terme aucun effet sur les problématiques que nous rencontrons. Nous ne disposons pas de fonds propres de financement des initiatives de la diaspora, de plateforme commune de réflexions, d’actions sociales et concrètes à destination de nos localités et villages respectifs. La diaspora doit se réorganiser et se rendre compte de la situation grave dans laquelle nous vivons. Nous devons avoir davantage une conscience politique et citoyenne.
● Question 4 : quelles analyses faites-vous de la situation politique mauritanienne actuelle notamment après l’épisode mouvementé de l’élection présidentielle du 29 juin dernier ?
SK : Il y a une grande déception vis-à-vis de l’état mais aussi du camp de l’opposition mauritanienne. Pendant des décennies l’opposition mauritanienne est tombée dans le piège tendu par le système mauritanien. J’aimerais mettre en évidence plusieurs éléments : Les responsables politiques des mouvements étaient conscients que les élections du 29 juin ne respectaient pas le jeu de la démocratie. Certains membres de la diaspora se sont vus privés du droit de vote en raison de l’absence des bureaux de vote dans leurs pays de résidence. Des personnes se sont déplacées au bureau de vote et se sont vues refuser de voter car d’autres personnes auraient voté à leurs places. Pourtant l’opposition était consciente de cela avant même de participer à cette mascarade électorale. Nous avons également vu des « leaders politiques » abandonner leurs partis et mouvements respectifs pour soutenir des candidats soi-disant de l’opposition mais qui avaient des ambitions à peine cachées à la solde du système mauritanien et dont le rôle n’était ni plus ni moins que de disperser les voies de la véritable opposition. D’ailleurs leurs comportements après l’élection ont donné raison aux rumeurs car certains n’ont pas hésité à s’aligner expressément vers le Président sortant réélu. Mais l’élément le plus marquant reste ces graves incidents post-électoraux. Certains membres de l’opposition ont joué la carte de la manipulation politique en contestant les élections sans apporter aucune preuve mais surtout aucune action concrète de contestation n’a été mise en œuvre Des individus irresponsables ont appelé des jeunes à manifester et contester les résultats. Les conséquences de ces actions ont causé la mort des jeunes innocents, tués par des policiers ou des gendarmes. Pour moi ces individus sont tout aussi responsables de la mort de ces jeunes que l’appareil de l’état qui s’est transformé en milice, n’hésitant pas à tirer sur sa propre jeunesse. On ne peut mener une lutte ou des combats par « procuration ». Aujourd’hui ces jeunes sont morts « pour rien », à part demander aux gens de changer leurs photos de profil et faire des débats inutiles sur les réseaux sociaux, aucune action concrète n’est sortie de ces évènements. Nous ne tirons pas des leçons de notre passé. Depuis des décennies des jeunes sont menés à l’abattoir pendant que d’autres « milices du clavier » et perroquets du net continuent de les mener au front à leur place. Ce que je dis ne plaira certes pas, mais j’ai encore la liberté de penser et d’écrire ce que je pense. Quant à l’appareil de l’Etat rien de nouveau à l’horizon, nous faisons face à une continuité de la politique de notre ancien Président. L’ancien président Ould Abel Aziz est actuellement emprisonné pour détournement de biens publics, mais le Président recycle les mêmes individus qui ont travaillé et collaboré avec l’ancien président, où est la logique ? L’appareil de l’Etat est dans la continuité de la politique menée depuis de nombreuses années qui est celle de la manipulation, de l’abrutissement et de l’appauvrissement d’une partie de la population du pays. En 2024 plus de 20000 jeunes mauritaniens ont quitté le pays pour rechercher un avenir meilleur aux USA via le Nicaragua, cet événement démontre de la situation alarmante et d’un avenir sombre de notre pays. Aucune volonté politique d’amélioration des conditions de vie du peuple qui fait face à des difficultés d’accès à l’eau. Ce qui est quand même un minimum vital, à l’accès à l’emploi et à l’accès à une bonne éducation. Nous constatons la baisse du pouvoir d’achat des familles, une recrudescence de la délinquance et de la criminalité et une détérioration continue du système éducatif (moins de 8% d’admis au baccalauréat depuis plusieurs années).
● Question 5 : Ces dernières années, un regain panafricaniste s’est manifesté sur notre continent (L’Afrique), quelles analyses faites-vous d’éventuelles retombées à court et long terme ?
SK : Pendant des décennies l’Afrique a rêvé du panafricanisme sans pouvoir atteindre cette « utopie ». L’idée quasi morte refait surface depuis ces dernières années et redonne à l’Afrique l’espoir d’une unification du continent autour de projets communs. Beaucoup d’intellectuel africains aspirent à une monnaie commune ou d’un passeport africain comme pour faciliter le commerce intra régional et la libre circulation des biens et des personnes. Nous avons déjà des initiatives qui sont nées comme « le passeport cémac » qui a eu pour conséquence la suppression des visas pour 6 états africains. Ou encore la décision de l’État Rwandais de supprimer les visas pour les pays africains et la création de confédération entre différents pays afin de faciliter la réussite individuelle et collective des Etats membres. A long terme toutes ces initiatives vont créer des effets de contagion des autres pays africains qui sont de plus en plus conscients de l’importance de la création d’un Etat fédéral de l’Afrique.
Boubou BA, est docteur en droit de l’Université Paris-Nanterre et juriste au tribunal judiciaire de Pontoise-France. Titulaire d’un Master 2 en droit pénal et procédure pénale de l’Université Paris-Nanterre. Il obtient par la suite un Master 2 en Anthropologie du droit de l’Université Panthéon-Sorbonne Paris-1 et un DU (Diplôme Universitaire) des modes amiables de résolution des différends de l’Université Paris-Nanterre. En novembre 2022, il a soutenu sa thèse de doctorat avec succès consacrée sur : Les modes alternatifs de règlement des conflits en Mauritanie : regard anthropologique et juridique, sous la direction de Madame le professeur Soazick KERNEIS, de l’Université Paris-Nanterre et directrice du centre de recherche (CHAD). Cet ouvrage « offre d’une part, une analyse selon laquelle la justice en République islamique de Mauritanie est en faillite. Elle procède par un état des lieux de la justice et du droit en République islamique de Mauritanie depuis son accession à l’indépendance jusqu’à nos jours. Il en ressort que le système judiciaire mauritanien est le produit d’une interaction entre justice traditionnelle et justice moderne. Les structures judiciaires mises en place après les indépendances se situent entre droit positif français et droit autochtone. Le cadre global de ce système est marqué par une absence totale de volontés politiques de créer des institutions fortes . D’autre part, l’étude propose de soumettre à l’analyse l’idée selon laquelle les modes alternatifs de règlement des conflits sont une solution en partie à la crise de l’institution judiciaire. La nature pacificatrice de la justice traditionnelle en Mauritanie constitue un héritage culturel qui a facilité l’introduction récente des formes modernes de justice alternative. Une justice conçue comme une manifestation de la liberté contractuelle. L’approche contemporaine de la justice a permis au législateur mauritanien de marquer ces dernières années sa volonté de soutenir les MARC, qui constituent aujourd’hui un autre modèle de justice. Enfin, l’auteur propose des solutions de reformes adaptées aux problèmes identifiés en prenant en compte le contexte actuel de la Mauritanie ». Dr BA, a publié de nombreux articles scientifiques sur la Mauritanie dans des grandes revues de droit et participé à des ouvrages collectifs. Parmi ces publications nous pouvons citer entre autres : Les modes alternatifs de règlement des conflits dans le système juridictionnel mauritanien in faire justice dans les sociétés multiculturelles, revue, Les Cahiers de la justice/ENM Dalloz, 2021/1, PP. 37-50 ; La justice précoloniale en Mauritanie : entre coutume et charia islamique C. GAU-CABEE (dir), le métissage des droits en Afrique subsaharienne francophone. Regards croisés, CTHDIP, 2022, PP. 86-98 ; Pourquoi faut-il faire recours à l’arbitrage dans le règlement des litiges commerciaux en Mauritanie ? in revue trimestrielle de droit africain (penant) n°923, avril-juin 2023, PP.365-382. Aujourd’hui, il est membre associé au centre de recherche d’histoire et d’anthropologie du droit (CHAD) de l’université Paris10.
Moussa SOUMARE Directeur adjoint des relations avec la société civile au commissariat aux aux droits de l’homme, à l’action humanitaire et aux relations avec la société civile Nouakchott
👇🏿Photo d’illustration 📷 fake ou pas, par les échos diffus dans la communauté soninké du Guidimagha côté mauritanien ces temps-ci , un départ massif d’une ampleur inédite des jeunes gens (avec beaucoup de jeunes mamans, filles et fillettes) se fait vers la zone Europe. Concernant la masse masculine, il n’y a pas de grande nouveauté…
Source photo inconnue
Par contre, l’aspect lié à la gent féminine avec une forte jeunesse voire adolescente mérite un regard particulièrement interrogatif à l’ensemble de la communauté . Et si finalement, après plus de 60 ans des mouvements migratoires (résidences régulières et irrégulières, aller-retour,…) au monopole des hommes soninkés, cette gent féminine soninké compte faire une remontada dans le phénomène. Ainsi dire, l’actuel match avec un exode conséquent ou même une déportation volontaire d’une jeunesse voire une adolescence très féminine sur les chemins relativement facilités vers l’Europe, risque de bousculer dans l’avenir les équilibres familiaux et sociétaux dans les terroirs d’origine vidés.
Enfin, les ratés cachés, l’exhibitionnisme pompeux, les affichages bouffons, les arrogances mesquines, les inconséquences ridicules, les camouflages mensongers et d’autres travers… sont dévoilés par les masses féminines qui subissaient un narratif faussement enjoliveur et bluffant de très loin des réalités d’ailleurs vécues par les messieurs.
Par expérience, chaque vague de générations d’arrivés par décennie d’écart, ose raconter une partie de réalités peu reluisantes d’ici (aventures d’immigrés). Ainsi, le cycle faisant son chemin et y advenant le temps historique de réseaux sociaux sans frontières, le fruit du vide est mûr. Et les clichés joliment miroités largués « violemment » sur la face de ceux- celles qui restent aux villages, sont devenus caducs à terme d’une démystification aboutie aujourd’hui. Le rêve tant nourri d’avoir un prétendant francinké (émigré de france) à attendre au village, n’est plus un projet « QG » dans l’environnement socio-évolutif de toute jeune fille. À y ajouter l’écrasement polygamique bien problématique et ses difficiles conséquences dans les familles à long terme dans de nombreux cas, plusieurs digues cèdent peu à peu, les femmes ou bien les filles veulent être là où plusieurs décennies durant les messieurs laissent entendre et paraître avec une certaine cynique superficialité qu’on peut y tirer richesses et facilités. Elles ne partent pas pour fuir une faim ou un dénuement matériel grave, elles quittent ou on (certains parents et proches) les aide à quitter parce que le système qui tenait un certain nombre de mythes, est coincé à force du PARAÎTRE lourdement découvert et de soif de mobilité pour y ÊTRE soi-même pour de bon.
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