Un cri osé… La réalité.

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La réalité….!!!

La saignée sur l’Afrique éternelle….la traite esclavagiste a détruit l’Homme Noir qui subit les conséquences fâcheuses aujourd’hui parmi les autres peuples. Une collègue d’origine kurde m’apprend que pour leur milieu social, se marier avec un Noir ou une Noire, serait considéré comme une forme de malédiction. Et je pense qu’ils ne sont pas seuls dans le monde à le penser , et en attendant entre les Noirs eux mêmes, ils croient tirer leurs honneurs par une stratification sociale dans le même groupement ethnique. L’Homme Noir ne se croit valorisé qu’en dévalorisant son semblable d’à côté. Aux Amériques, comme par hasard, il n’y a que des Noirs qui sont historiquement là par le biais de l’esclavage. Si j’étais un blanc caucasien descendant d’un marchand esclavagiste, j’aurais ma conscience tranquille parce que ceux qui vendaient leurs semblables de peau, et leurs descendants d’aujourd’hui sont moins sensibles et ont toujours les mêmes prédispositions mentales pour refaire les mêmes actes.

SoninkIdees-J’ose

Bonne fête à toutes et tous… !!!

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Notre blog Soninkideesjose.wordpress.com vous souhaite une excellente fête de fin de Ramadan, célébrée ce vendredi 17 juillet 2015.
Nos pensées fraternelles vont aux détenus d’Aleg en Mauritanie, le leader abolitionniste d’IRA-mauritanie, Biram Dah Abeid et son vice-président Brahim Bilal Ramdhane. Ils sont incarcérés depuis 248 jours aujourd’hui.

Soyons justes afin de pouvoir défaire les jougs injustes… !!!

Sans Vérité, la Paix d’apparence ne serait que provisoire.

SoninkIdees-J’ose

La déclaration du comité de soutien aux détenus d’Aleg: le sit-in du 15 Juillet 2015

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La lutte contre le racisme et l’esclavage en Mauritanie : un délit en Mauritanie.

Le 11 novembre 2014, trois défenseurs des Droits humains, Biram Dah Abeïd, président de l’Initiative pour la Résurgence du Mouvement Abolitionniste en Mauritanie, lauréat du prix des droits de l’homme des Nations unies 2013, Brahim Bilal  vice-président du même mouvement, et Djiby Sow, président de Kawtal Ngam Yellitaare, ont été mis aux arrêts. D’autres militants des Droits humains sont toujours sous la menace de  la justice sous les ordres du général Aziz, à Nouakchott. Leur crime ? Avoir initié une caravane contre les expropriations et l’esclavage fonciers dans plusieurs localités du  Sud mauritanien.

Le 15 janvier 2015 à Rosso, à la suite d’un procès que d’aucuns jugent politique et expéditif Biram Dah Abeïd,  Brahim Bilal et Djiby Sow ont été condamnés d’abord à 2 ans de prison, puis envoyés dans une autre juridiction ensuite incarcérés par la justice mauritanienne, faisant ainsi fi de l’appel introduit par la défense de ces porte-voix des sans voix.   Pis, le 12 mai 2015, grande a été la surprise de voir le Commissaire de Police de la ville d’Aleg signifier, à l’insu du collectif d’avocats de la défense, la décision prise la veille par la Cour suprême, dessaisissant de facto la Cour d’appel de Nouakchott du dossier des détenus au profit de celle d’Aleg. Cet acte constitue une tentative vaine de régularisation, après coup, des incarcérations arbitraires depuis le 15 janvier 2015 à la prison d’Aleg, loin de la juridiction naturelle qui est la Cour d’Appel de Nouakchott dont relève le tribunal de Rosso,  seule formation juridictionnelle connaissant le dossier. 

Par ailleurs, le cas de notables du village de Thiambène libérés récemment, doit être clarifié et réglé pour de bon.
En effet ces paisibles villageois avaient été séquestrés à Rosso , suite au litige foncier qui a opposé la Coopérative Féminine de Thiambène à une femme d’affaire de la tribu des R’hahlas ; une affaire remontant aux événements douloureux de 1989, au cours desquels toute la population Wolof du village de Thiambène a été déportée au Sénégal. 

Conscients de l’impérieuse nécessité de porter assistance à ces militants infatigables des Droits humains et aux détenus de Thiambène, nous, associations, organisations, partis politiques mauritaniens de la diaspora en France,  constitués en  Comité de soutien aux  « détenus politiques et d’opinion » :

– alertons pour une énième fois l’opinion nationale et internationale sur l’état santé de Djiby Sow , remis en liberté provisoire après une grave détérioration de sa santé et abandonné à son sort sans aucune forme de prise en charge,

– appelons tous les épris de justice de tous horizons à soutenir la cause des Droits Humains en Mauritanie, 

– dénonçons les arrestations et les détentions arbitraires des défenseurs de la cause anti- esclavagiste et anti-raciste en Mauritanie,

– refusons avec vigueur l’instrumentalisation de la justice à des fins bassement politiciennes, 

– dénonçons les manœuvres obscures d’une supposé ligue des Ulémas mauritaniens émettant une étrange Fatwa rendant illicite l’esclavage le 26 Mars 2015, tout en faisant fi du sort des militants abolitionnistes emprisonnés,

– interpellons l’opinion internationale sur les expropriations injustes et iniques des terres du village de Thiambène au profit d’homme d’affaire véreux,  et la mise sous les verrous d’innocentes personnes qui n’ont fait que réclamer l’application du droit vis-à-vis de tous les citoyens,

– et exigeons la libération immédiate et sans conditions des défenseurs des Droits humains en Mauritanie. 

Le comité  de soutien des detenus d’Aleg    Fait à Paris le 15 Juillet 2015

SoninkIdees-J’ose

14-07-2015 09:12 – Mariem Mint Cheikh : “En Mauritanie, les visages changent, le système esclavagiste reste”

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Mondafrique – Militante abolitionniste, Mariem Mint Cheikh a été arrêtée à plusieurs reprises pour ses activités de lutte contre l’esclavage en Mauritanie. Une pratique encore répandue dans ce pays malgré son abolition.

Militante de la première heure, Mariem Mint Cheikh Dieng est l’une des principales figures féminines de la lutte anti esclavagiste en Mauritanie. D’origine haratine (Maures noirs, esclaves et descendants d’esclaves représentant environ 40 % de la population), elle embrasse la cause abolitionniste dans les traces de son père qui a milité au sein d’« el Hor », la première association de lutte pour l’abolition de l’esclavage en Mauritanie.

En 1983, elle s’engage auprès de l’association « S.O.S esclaves » dans sa ville natale de Zouérate, au nord-ouest de la Mauritanie. En 2007, elle rencontre Biram Ould Dah Abeid, militant subversif qui décide de monter sa propre organisation anti esclavagiste, l’Initiative pour la Résurgence du Mouvement abolitionniste (IRA).

A travers ses actions coup de poing provocantes, ce mouvement acquiert une notoriété bien au-delà des frontières du pays. Devenue l’une de ses membres les plus actives, Mariem Mint Cheikh a été arrêtée à plusieurs reprises au cours de ses activités militantes. Emprisonnée en novembre 2014, elle bénéficie aujourd’hui d’un sursis. Entretien.

Mondafrique. Avec l’IRA, vous dénoncez régulièrement les pratiques esclavagistes qui perdurent en Mauritanie. Comment se manifestent ces pratiques ?

Mariem Mint Cheikh Dieng. Les grandes familles arabo-berbères qui contrôlent en grande partie les postes de pouvoir politique et économique dans le pays n’ont jamais réellement mis fin à ce système d’asservissement et de racisme. Nombre d’entre elles continuent d’avoir, chez eux, des esclaves corvéables à souhait. Ceux-ci sont pour l’essentiel analphabètes, propriétés de père en fils de leurs maîtres. Leurs enfants, mineurs, ne sont pas scolarisés et travaillent aussi pour les maîtres. Leur statut d’esclaves les rend monnayables, échangeables, comme des biens. En Mauritanie, ces pratiques concernent les ethnies noires, les negro-mauritaniens et les haratines, qui représentent en tout près de 90% de la population contre 10% pour les arabo-berbères. Les fondements racistes de ce mode de fonctionnement ont forgé un système social marqué par les discriminations et l’exclusion. Par exemple, en tant que haratine, on ne peut accéder à certains postes dans l’armée. Il est également très difficile pour un descendant d’esclave de faire valoir un titre de propriété sur une terre, surtout face à un Maure.

Mondafrique. Pourtant, il existe un arsenal juridique important qui non seulement abolit l’esclavage mais le sanctionne aussi. Les autorités ont par ailleurs mis en place plusieurs mesures pour tenter de mettre fin à ces pratiques. N’y-a-t-il eu aucune évolution ?

M.M.C.D. La loi de 1981 abolit officiellement l’esclavage mais il y a toujours loin de la théorie à la pratique. Faute de contrôle et par peur d’attaquer de puissantes familles, l’esclavage est resté en place tout comme les discriminations. Les visages changent, le système esclavagiste reste. La loi de 2007 prévoit par ailleurs que l’esclave doit lui-même porter plainte auprès d’un commissariat afin qu’une enquête soit ouverte et que des sanctions puissent être adoptées. Or, cela n’arrive jamais. Bien souvent, les esclaves qui ne sont pas libres de leurs mouvements ne peuvent se déplacer ou ne sont pas en mesure de prendre l’initiative de porter plainte. L’IRA a donc décidé d’aller directement chercher les esclaves chez leurs maîtres afin de porter plainte pour eux au commissariat ou au poste de police le plus proche.

Mondafrique. En devenant militante pour l’IRA, vous vous êtes engagée pour des actions fortes. Qu’apporte l’IRA de nouveau dans la lutte anti esclavagiste ?

M.M.C.D. En 2010, nous avons procédé à la première libération d’esclaves. Il s’agissait de deux jeunes filles de 9 et 14 ans qui travaillaient pour une femme. Nous avons accompagné les policiers au domicile de cette personne. Les forces de l’ordre ont pu vérifier la présence de ces deux domestiques mineures et la femme a été arrêtée. C’était la première fois alors que la loi existait déjà depuis 3 ans.

Nous avons tenu par ailleurs à être présents lors de l’interrogatoire des deux jeunes filles. Les policiers avaient donné leur accord de principe mais au dernier moment, ils nous ont refusé ce droit et nous ont chassé par la force. C’est là que j’ai été arrêtée avec l’épouse de Biram. On nous a retenues pendant trois heures. En sortant, on nous a battus à coups de matraques. Biram lui, s’est fait emprisonné. L’IRA a toujours employé cette méthode. Il s’agit de mettre la pression, de rester sur place jusqu’à ce que les lois soient appliquées.

Même chose en 2011 lorsque l’IRA a dénoncé le cas de six filles tenues en esclavage à Nouadhibou dans le nord du pays. Nous avons fait un sit-in dans le tribunal de la ville jusqu’à ce que les sanctions soient prononcées. On a fini par nous chasser de force.

Mondafrique. Pourtant, ces actions coups de poing sont souvent dénoncées par le pouvoir pour leur violence. On pense notamment aux livres religieux brûlées en place publique par Biram Ould Dah Abeid pour dénoncer la justification de l’esclavage par la religion.

M.M.C.D. C’est assez paradoxal. Nous faisons des sit-in pacifistes et mettons la pression pour que la loi soit appliquée sans jamais tenter de nous opposer par la force. Par contre, on nous chasse parfois à coups de matraques… Et c’est nous qu’on accuse de violences ! Les autorités et les familles arabo-berbères qui ont la main sur le pouvoir ne supportent pas qu’on remette en cause l’ordre social. C’est pour cela qu’elles se sentent autant menacées.

Par ailleurs, il faut être très clair : l’islam refuse l’esclavage. Nulle part le Coran ne mentionne que l’esclavage est une bonne pratique, ni qu’elle doit perdurer. Les autorités et les esclavagistes se servent de l’islam pour préserver leurs intérêts. Le texte religieux que Biram a brûlé est un ouvrage malékite venu d’Egypte dans lequel certains exégèses puisent la justification de l’esclavage. Ce n’était pas le Coran contrairement à ce que beaucoup ont voulu faire croire. Plusieurs magistrats qui sont en majorité issus de grandes familles maures s’appuient sur ces textes pour rendre leurs verdicts au détriment de la loi civile. C’est inadmissible. Un jeune homme de 28 ans a par ailleurs été arrêté début 2014 à Nouadhibou pour avoir critiqué la justification religieuse de l’esclavage. Il a été condamné pour blasphème et le président Mohamed Ould Abdelaziz a prononcé un discours contre lui devant la foule. Cette interprétation religieuse est infondée.

Mondafrique. Vous avez ensuite été arrêtée et emprisonnée pour avoir demandé la libération de Biram Dah Abeid. Quelles furent vos conditions de détention ?

M.M.C.D. En novembre 2014, une dizaine militants de l’IRA dont Biram ont été arrêtés alors qu’ils étaient en campagne dans le sud du pays. Nous avons organisé une manifestation pour réclamer leur libération le 13 novembre à Nouakchott. C’est là que j’ai été arrêtée. Les autorités savaient que j’avais soutenu la candidature et la campagne électorale de Biram aux présidentielles de juin 2014. J’ai passé 5 jours au commissariat avant d’être appelée devant le procureur. Puis j’ai été envoyée en prison pendant vingt-et-un jours . Là-bas j’ai subi plusieurs actes de maltraitance. Des prisonniers de mèche avec le personnel de prison ont été envoyés pour m’insulter. J’ai été menottée pendant plusieurs heures, forcée à rester debout. Au terme du procès, j’ai été condamnée à un an d’enfermement avec sursis. C’est toujours le cas aujourd’hui.

Mondafrique. La Mauritanie est un pays allié de la France dans la lutte contre le terrorisme au Sahel. Comment réagissent les responsables politiques français face à la problématique de l’esclavage ?

M.M.C.D. Les autorités françaises n’en font pas une préoccupation prioritaire. Nous recevons du soutien à Paris de la part de certains politiques, de parlementaires, de membres de la société civile etc. Mais les lignes ne peuvent pas vraiment bouger car l’intérêt que la France a, à maintenir une alliance étroite avec la Mauritanie, est trop fort. Historiquement, il y a toujours eu un pacte plus ou moins officiel entre les grandes familles maures et les français pour sécuriser le Sahara et tirer profit de certaines ressources notamment minières. Cette alliance existe toujours aujourd’hui dans le cadre de la lutte contre le terrorisme dans cette zone. Les Maures ont toujours l’emprise sur le pouvoir.

Crédit source :cridem.org

SoninkIdees-J’ose

12-07-2015 13:12 – Libre Expression. L’arrestation du président d’ira-Mauritanie est une belle vengeance du pouvoir

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Youssouf Tijani Sylla – Voici déjà écoulés 08 mois que le prix des nations unies pour les droit humains de 2013, Mr Biram Ould Dah Ould Abeid, président d’ira-Mauritanie, Brahim Ould Bilal Ould ramdane vice-président d’ira-Mauritanie, sont incarcères arbitrairement dans la prison d’Aleg sans chef d’accusation.

Leur Codetenu, Djiby Sow, après moult pressions, a été mis en liberté provisoire pour raison de santé. J’ai personnellement assisté au déroulement du procès et l’accusation de rébellion non armée retenue par le président du tribunal est infondée et n’a d’ailleurs jamais était évoquée ni avant ni durant ni après le procès, aucun éléments des forces armées ou de sécurité n’en a fait cas, il n’existe donc aucune preuves d’agression physique ou même verbal qui incrimine les accusés.

Nous avons assistés ébahis a un procès extrêmement rigoureux dont la sévérité révèle clairement la nature d’un procès politique dont le but essentiel est d’humilier Biram Dah Abeid et ses deux collègues et d’affirmer la volonté des autorités Mauritaniennes d’écrouer tout adversaires politiques gênant sous n’importe quelles fausses accusations.

La condamnation arbitraire a deux (2) ans de prison ferme constitue une belle vengeance du pouvoir de Nouakchott contre ce jeune fils d’esclaves qui a osé se rebeller et révèle, preuves à l’appuis, au Monde entier le secret le plus précieux d’une société archaïque et nostalgique de son passée impitoyable ou la femme esclave pouvait être fécondée, humiliée et contrainte de servir les pratiques incestueuses de ses maîtres ( le cas de l’esclave M’barkha mint Essatine qui a était enceintée deux fois de suites par son maîtres Brahim Salem puis une troisièmes fois par le fils de son maître , deux enfants avec le père et un avec le fils, est une preuve irréfutable).

Le transfert d’urgence de Biram, Brahim et Sow Djiby de la prison de Rosso pour la prison d’Aleg est une transgression des dispositions de l’article7 de l’ordonnance 2007/012 du 08 février 2007 qui précise que nul ne peut être distrait (éloigné ou soustrait) de ses juges naturels.

Le refus des autorités de Nouakchott d’organiser le procès en appel des accusés est une violation flagrante l’article 91 de la constitution et peut être interpréter comme une volonté du pouvoir de garder Monsieur Biram Dah Abeid et ses codétenus dans la prison d’Aleg en dehors de tout jugement en appel.

Le refus de programmer l’audience en appel des prisonniers antiesclavagistes d’Aleg est contraire à tous les principes du droit. Chaque citoyen a droit à un recours devant une cours d’appel, ce qui m’amène a signaler que l’attitude des autorités Mauritaniennes reste incompréhensible dans ce dossier.

Le refus de répondre aux appels de la communauté internationale et aux différentes organisations des droits de l’homme réclamant la libération sans conditions des militants antiesclavagistes Biram Dah Abeid, Brahim Bilal Ramdane et djiby sow arrêtés sur la route Rosso- Boghé le 11 novembre 2014 et condamnés le 15 janvier 2015 a deux ans de prison constitue un refus du pouvoir de respecter les engagements internationaux pris par la Mauritanie devant la communauté internationale, un manque de considération manifeste pour les bonnes relations que nous entretenons avec nos partenaires étranges et un désaveu des engagements internationaux pris par la Mauritanie en matière de droits de l’homme.

Je lance donc un appel pressant à toute la communauté internationale et aux organisations des droits de l’homme épris de paix et justice dans le monde pour qu’ils nous aident à imposer au pouvoir Mauritanien le respect de ses engagements internationaux en matière de droits de l’homme et d’organiser dans les plus brefs délais le procès en appel du Président d’ira-Mauritanie Monsieur Biram Dah Abeid, son vice-président Monsieur Brahim Bilal Ramdane et Monsieur Sow Djiby président de Kawtal, le cas échéant procédé à leurs libération immédiate. Une nation sans justice est une nation sans âme.

Sénateur Youssouf Tijani Sylla
Premier secrétaire de la Commission des affaires étrangères.

Crédit source: cridem.org

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Un cri osé… !!!

Une entente d’apparence sans Vérité n’est qu’un évident péché de mensonge:

L’engagement pour la justice et la vérité en Tout, ne doit jamais avoir comme critères de mesure, les envies et les humeurs de milieux dominants ou se croyant comme tels dans la société. Le seul marqueur qui doit valoir dans ce sens, est lié uniquement aux prescriptions divines qui sont souvent incompatibles avec les intérêts stricto partisans des milieux dominants. Seuls les naïfs croient à la mendicité de la respectabilité et aux amitiés inhibitrices pour restaurer leur Humanité déstructurée à travers leur extraction sociale qui n’a jamais été le fait d’un fatalisme déterministe mais bien forgée par ceux qui croient ignorer Tout mais sensibles à Tout en même temps.
Chez « le mauritanien », les efforts pour faire des bonnes études ou gagner beaucoup d’argent de par le monde, sont loués, mais les mêmes efforts consentis par certains pour restaurer leur dignité en dénonçant les conséquences directes d’une Histoire magouilleuse, sont considérés comme violents et agressifs par d’autres.

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Le Passeport accusateur de notre administration est enfin arrivé à Paris après d’énormes dégâts.

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Ce 08 Juillet 2015 à 10 heures est enfin arrivé le passeport accusateur de la défaillance et de l’incohérence de notre administration chargée soit disant de l’état civil dont est responsable Mr Mouraby à Nouakchott .Dans un article paru le 25 avril 2015 dont voici le lien http://www.ocvidh.org/article.php?sid=8774, nous avions avec clarté parler du calvaire de notre compatriote victime de son faciès asiatique face à une administration qui peine de faire un discernement entre des questions essentielles , vitales et le superflu qui caractérise sa méthodologie caduque complètement aux antipodes des jeunes états de droit ; de justice et du respect de l’être humain. Madame Coulibaly Souéloum est née de l’adjudant-chef Abdoulaye Yéro Coulibaly ,lui-même né en 1916 à Djèol à 18 kilomètres de Kaédi dans le Gorgol, recruté dans l’armée Française pendant que la Mauritanie était une colonie Française,il a servi pendant quinze années en Indochine ou est née sa fille Souéloum Coulibaly en 1949 .L’adjudant-Chef en revenant dans son pays d’origine la Mauritanie amena sa fille Souéloum Coulibaly qui a fait ses études primaires et secondaires jusqu’en 1970 avant de faire le concours des infirmières et celles des infirmières d’état après une bonne dizaine d’année pour enfin servir au Ministère de la santé dans la prévention des vaccinations jusqu’en 2003 soit alors trente et un ans de loyaux services rendus à sa nation pour soigner éduquer et prévenir les maladies dans une jeune nation au moment où elle avait besoin de son envolée socio-économique et de son rayonnement après son indépendance en 1960. Comment alors comprendre la lâcheté et l’irresponsabilité notoire de notre administration face à la demande persistante de Madame Coulibaly pour obtenir un Passeport depuis 2013 en France ou elle se soigne , victime d’un accident au col du fémur que notre état n’a pas trouvé adéquat de la prendre en charge, ni la soigner et la mettre dans des conditions les plus humaines possibles, elle, qui avait pourtant donné toute sa jeunesse pour ce pays tout entier , y compris la capitale où elle ne passait pas inaperçue ?Sérieusement Chers compatriotes il y a de quoi s’inquiéter sur la crédibilité du staff de cet enrôlement en l’occurrence Mr Mouraby et sa fameuse commission occulte qui décideraient de l’oxygène que doivent désormais respirer les Mauritaniens donc de leur vie .La crédibilité et la solvabilité de cette administration de l’état civil sont écornées très gravement, à entendre ces partenaires associatifs bénévoles, il s’agit de la Cimade, de l’Emmaus, du SAMU social et de la sécurité sociale Française, qui s’attendaient à la rapidité et à l’exemplarité de notre état civil pour venir en aide à notre compatriote handicapée à 80% ,cela a été un véritable fiasco et leur jugement est malheureusement sans appel sur les services de Mr Mouraby gangrénée par une maladie cancérigène qui risquerait de rendre notre pays amorphe et sans lendemain meilleur si cela doit encore perdurer et que « l’Homme soit ainsi livré aux chiens » . Au passage remercions de vives voix ses associations humanitaires Françaises qui ont voulu héberger et soigner gratuitement sans contrepartie ni tracasserie administrative notre compatriote.

Après moult relances pour l’acquisition du passeport de Madame Coulibaly, c’est seulement le 25 juin 2015 qu’elle a été de nouveau dans l’enceinte notre ambassade contrainte de tout recommencer ne sachant le pourquoi du rejet de la première demande et sans même trouver d’explication ni orale ni écrite à cette bévue administrative qui fait de cette compatriote une victime de cet enrôlement discriminatoire qui donne raison aux associations de Droits de l’homme et au mouvement Touche pas ma nationalité qui ont fait de cette lutte leur cheval de bataille ,chose que nous constatons avec tous les observateurs honnêtes et vigilants comme une réponse à la politique d’exclusion voulue et entretenue par le pouvoir du Général Abdel Aziz. Il est à rappeler que notre état a failli à son devoir de protection et de suivi et Souéloum en est l’illustration parfaite, privée de son état civil, privée de prise en charge de l’état et de tous ses droits, s’est rajouté à tout cela le faux semblant d’ignorer son appartenance à la nation avec toutes les conséquences que cela comporte en occident ou les papiers c’est la vie, c’est l’ouverture et l’accès à tous les droits y compris sanitaires. Par ce cas précis, nous tirons une belle conclusion que la mobilisation autour de l’enrôlement des Mauritaniens, toutes les couches confondues est l’affaire de tous, les partis politiques, les parlementaires, les associations des droits de l’homme et la société civile dans son ensemble. Il est inconcevable et irrespectueux de réduire les Mauritaniens de l’extérieur à la mendicité et à l’exil forcé, fautes de pièces d’état civil avec un excès de zèle remarquable des services de Mr Mouraby et de sa commission occulte qui décident à qui donner les papiers et qui laisser au bord du carreau car personne n’a choisi pour l’autre le pays de sa naissance et personne d’autre ne peut donc se substituer à Allah le tout puissant à l’origine de notre peuplement et de notre lieu naturel qui est la Mauritanie .Pendant que notre compatriote souffrait ,le chargé de notre état civil, Mr Mouraby ,sans lequel rien ne bouge était en tournée dans toutes les régions du pays et il aurait fallu attendre son retour pour débloquer la situation. Malgré les appels incessants de notre ambassade à Paris, seule valait la promenade de santé du chef de ce service peu soucieux des drames humanitaires que cela pourrait engendrer. Dans quel pays sommes-nous ? Sans risque de me tromper l’oxygène de notre nature en Mauritanie risquerait d’être privatisé par les services de Mr Mouraby, mais comment ? Allahou yaalam. » L’éternelle course sur le toit d’une maison ne peut durer longtemps» nous dit un proverbe et à vrai dire des problèmes sérieux existent dans ce pays et il ne sert à rien de vouloir les occulter et il n’est pas trop tard pour mieux faire. En attendant des excuses officielles, qui devraient normalement parvenir à cette compatriote vilipendée et humiliée si ce n’est son faciès à l’origine de ses déboires ; pourquoi alors ces attitudes malsaines et non musulmanes qui n’honorent guère notre pays et à son image à l’étranger.

Ibnou Youssouf Diagana

Pour le site de http://www.ocvidh.org

mail:ocvidh001@wanadoo.fr

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08-07-2015 08:29 – Vote loi 048/2007 sur l’esclavage à l’Assemblée Nationale : IRA renoue avec la rue [PhotoReportage]

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Ils ont remis au goût du jour leurs revendications légitimes. Le mouvement citoyen abolitionniste, IRA, vient de porter à l’Assemblée Nationale la revendication de la loi 048/2007.

Ce mardi 7 juillet, il y avait foule devant la chambre basse, et des députés invités à être plus regardant, car il ne sert à rien de représenter un peuple, si on ne le défend pas. Il est attendu d’un parlementaire qui se réclame de la légitimé populaire, qu’il soit plus citoyen que politique. Mais est-ce le cas chez nous ?

Devant la chambre basse, la mobilisation était au top, les nombreux véhicules cédaient le passage à la marée humaine qui scandait les noms de ses deux chefs détenus à Aleg, Birama Dah Ould Abeid et Brahim Oud Bilal, icônes du refus.

Le dragon noir de la police ne tarda pas à être sur les lieux sans pour autant attirer l’attention, il fut plutôt royalement ignoré dans son allure de bras de fer et noyé dans la foule. « Nous avons un message à faire passer, pas des muscles à vendre » lance aux policiers, un abolitionniste.

Un message que Touré, un membre du bureau de l’IRA a délivré à la presse , « nous sommes ici dans une marche pacifique, devant les locaux de l’Assemblée Nationale en prévision de passage de la loi 048/2007, criminalisant l’esclavage, nous voulons que les concepts dans ce projet de loi soient précis, car jusqu’à la définition de l’esclavage en Mauritanie, il a problème » dit-il avant de poursuivre que, « la définition qui se trouve dans ce document est contraire à celle admise par les Nations-Unies. Il y a des interprétations contraires à celles définies par les Nations-Unies sur l’esclavage, il y aussi d’autres imperfections, d’autres écarts qui peuvent permettre la libération d’esclavagistes. Il y a des députés qui ont participé avec des organisations des droits l’homme à l’élaboration de ces projets de lois, criminalisant l’esclavage qui ne sont pas suivis d’effet ».

Il a donné l’exemple de la libération de ce maitre d’esclave à Rkiz et dont la culpabilité à été établie par la brigade de gendarmerie, « libéré il y a deux jours ». Pour M. Touré, « il ne sert à rien de voter des lois si on ne les applique pas ».
En Mauritanie, plusieurs courants s’accordent que nos élus des deux chambres ne sont pas pour l’application des lois et règlements en vigueur, surtout celles relatives à la défense des droits de l’homme. Il y a des tabous que le mauritanien ne va jamais transgresser. C’est ainsi que nos élus ne livrent aucun combat pour le bon fonctionnement de l’autorité publique qu’ils incarnent.

Co-responsables de la situation désastreuse du pays, ils fréquentent les couloirs du pouvoir. Mieux ou pire, c’est selon, ils dînent sous les ors des palais de la république et continuent de vaquer à leurs occupations « après avoir commis le crime de voter des lois scélérates ».

La marche de l’IRA, toujours avec la même détermination s’est terminée devant le Ministère de la Justice symbole vivant du monde oligarchique mauritanien.

ADN

Crédit source: cridem.org

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07-07-2015 11:54 – IRA-Mauritanie/Communiqué de presse: Le procureur de Rosso libère un maître esclavagiste

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IRA-Mauritanie – Nous annoncions par un communiqué de presse du 5 juillet l’arrestation par la Brigade de gendarmerie de R’kiz d’un maitre esclavagiste du nom de Abdallahi ould Tghana riche notable de la tribu des Rhahle pour des faits de pratiques esclavagistes sur une dame nommée Tislim mint Moulid qui était affectée dans des conditions inhumaines à la garde du cheptel du maître.

A deux jours du début des débats à l’Assemblée Nationale sur le nouveau projet de loi criminalisant les pratiques esclavagistes, quelle ne fût la surprise des militants abolitionnistes de R’kiz quand le Chef de Brigade de la gendarmerie leur appris avoir reçu des ordres du parquet de Rosso lui sommant de libérer immédiatement le maitre esclavagiste Abdallahi Ould Tghana malgré l’établissement formel des faits d’esclavage. Après enquête, il a été découvert que le Procureur de Rosso a agit sur instructions venues de Nouakchott.

Ainsi, l’on se demanderait à quoi servent les lois criminalisant l’esclavage quand les autorités en font régulièrement le déni et s’immiscent dans les affaires en cours de traitement par la justice pour les arrêter dans le seul but d’assurer l’impunité aux esclavagistes « pris la main dans le sac ».

Face à cette situation inacceptable, IRA – Mauritanie :

– Réaffirme son engagement ferme à continuer à démasquer et dénoncer les pratiques esclavagistes en Mauritanie et à exiger des poursuites contre les esclavagistes et des réparations adéquates pour les victimes,

– Appelle le Haut Commissariat aux Droits de l’Homme de l’ONU de se saisir de ce cas flagrant pour démasquer la politique mensongère des autorités mauritaniennes dans leur pseudo lutte contre l’esclavage,

– Appelle toutes les mauritaniennes et tous les mauritaniens épris de justice et d’égalité à dénoncer la solidarité des autorités mauritaniennes avec les personnes et groupes reconnus de pratiques esclavagistes et à œuvrer pour l’avènement d’une Mauritanie égalitaire et véritable démocratique qui ne pourrait en aucun cas être un sanctuaire pour les tenants de pratiques médiévales et inhumaines.

Nouakchott, le 07 juillet 2015

La commission de communication

Crédit source: cridem.org

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UNE JOURNÉE AVEC BIRAME DAH ABEID ET BRAHIM BILAL RAMADHAN

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Samedi 4 juillet 2015, 17ème jour du mois de Ramadan de l’An 1436 de l’Hégire. Il est 10 heures et la ville d’Aleg, 250 kilomètres à l’Est de Nouakchott sur la route de l’Espoir, est chauffée à blanc par une forte canicule. La forteresse prison d’Aleg apparaît dans toute sa hideuse structure. Un grand rectangle ocre aux formes peu gracieuses, surplombé par quatre miradors. Située dans un no man’s land au Sud de la ville, la prison achevée en 2011, borde le plus grand squat d’Aleg, une succession de hangars dépenaillés. Au loin, des sentinelles sont aux aguets, par delà l’énorme terrain dégagé que meubles quelques arbustes de Zelem aux ombres chiches. Quelques éléments de la garde nationale scrutent les nouveaux arrivants, le premier contingent de visiteurs fouetté par l’harmattan. La distance règlementaire à ne pas franchir, est à cinquante mètres environ de l’énorme portail d’entrée.

Dix minutes d’attente et aucun uniforme pour venir aux nouvelles. Dr.Khattri, légèrement énervé s’avança de quelques pas. «Ohé, quelqu’un peut-il venir nous faire rentrer ? Où est votre chef ? Il fait chaud là et on cuit sous le fourneau !» Aucune réponse. Il maugréa «ça alors, ils ne daignent même pas nous offrir une gentille petite réponse». Plus déterminé, il cria de nouveau «Quelqu’un peut-il nous faire rentrer, nous jeûnons, il fait chaud et cela fait vingt minutes que nous poirotons ici !» La sentinelle daigna enfin répondre «attendez, quelqu’un viendra vous prendre ! » Un garde enturbanné surgit et toisa la sentinelle, lui intima l’ordre de ne plus répondre. Devant le portail, quelques hommes en tenue s’affairent à ranger des ustensiles.

Probablement, des restes du Souhour de la veille. Je me tenais un peu à l’écart, en compagnie d’Ahmed Hamdi et de Mehdi. Le soleil tapait fort sur les crânes et le vent chaud entamait les peaux. Dr Khattri se calma un peu, puis revint à la charge «Ohé, vous l’enturbanné, vous pouvez quand même nous parler et nous dire ce qui se passe, vous savez que c’est un jour de visite et nous disposons d’autorisations signés par le juge ! » Silence radio de l’autre côté.

Les minutes s’égrènent. «Ils sont entrain de bouffer nos heures de visite. Ils devraient compenser dans pareil cas, mais en général à seize heures, ils mettent tout le monde dehors» commente Ahmed Hamdi de sa voix posée. Dr.Khattri tente une énième diversion, non sans murmurer «le brigadier chef essaye sur nous son autorité, c’est la nature humaine, chacun veut exercer sa portion de pouvoir». Puis, plus haut «Oh mon général, tu peux quand même avertir ton chef que nous sommes là !» La chaleur faisait ses ravages et aucune ombre derrière laquelle se réfugier. L’habitacle du véhicule, pas question ! Il avait pris l’allure d’un four crématoire. Pas question d’y trouver un salut.

Las de parler à des murs, Dr.Khattri, Ahmed et Mehdi s’adonnèrent à un jeu de boules. Ils ramassèrent quelques pierres rougeâtres et choisirent une plus petite à la couleur blanchâtre comme bouchon. L’image de ces grands gaillards s’amuser à jouer aux jeux de pétanques avec de vulgaires pierres ramassées à 45° à l’ombre et devant le portail de la prison d’Aleg, était loufoque et hallucinante. Je me contentais pour ma part de jouer aux arbitres. Plusieurs tours de jeux plus tard, le lieutenant de garde daigna enfin poindre du nez. Un jeunot blondin, une mèche rebelle battue par l’harmattan. Il dépassa Dr.Khattri, et se dirigea tout droit vers Ahmed qu’il connaissait. «Ahmed, si tu as passé la nuit à Aleg, tu dois savoir qu’il y a eu vent de sable et nous somme en train de nettoyer les allées ! Et dites à votre ami que ce n’est pas avec l’arrogance qu’on règle certains problèmes» Ahmed rétorqua, toujours avec son ton calme et conciliant «d’accord, mais vous auriez dû au moins envoyer quelqu’un pour nous expliquer ou nous faire entrer au moins dans la salle d’attente, vous savez qu’ici nous sommes exposés aux rayons ardents du soleil et vous savez aussi que les visites c’est à partir de 10 heures et il est 11 heures passés !» Le jeune lieutenant bredouilla de vagues excuses.

Dr.Khattri pas du tout content de cette méprise l’apostropha «comme ça vous m’ignorer pour venir vous plaindre à Ahmed… » S’en suivit quelques échanges peu affables entre les deux hommes, puis Ahmed coupa la joute : «dites-nous tout simplement à quelle heure nous pouvons revenir, car nous n’allons pas passer la journée ici». Le lieutenant l’interrompit «non c’est fini, vous allez entrer tout de suite ». Il se dirigea vers le portail. Deux minutes plus tard, un brigadier chef nous interpella de loin. Nous nous avançâmes avec nos autorisations de visite. Contrôle d’identité puis fouille au détecteur de métaux. Pas de téléphones, ni appareils photo, ni clés.

Enfin, on nous dirigea vers l’aile où sont détenus Birame et Brahim. «On les a transférés dans cette aile droite, elle est plus spacieuse, plus aérée et plus confortable » commente Ahmed. En franchissant le grand portail d’entrée de la prison d’Aleg, on traverse une vaste cour qui prend toute la longueur du terrain, puis se dresse un large bâtiment, scindé en deux de part et d’autre de l’administration pénitentiaire. Une autre porte s’ouvre, puis un petit couloir à l’air libre et enfin, le grand couloir sur lequel s’ouvre des dizaines de cellules. A droite, deux portes ouvertes, un large couloir transformé en vestibule et sur lequel s’ouvre la cellule où logent Birame et Bilal. La chambre est spacieuse et pourrait contenir au moins une centaine de personne en tout confort. «Toute la partie de ce bâtiment nous est réservée ! C’est notre Hôtel 5 étoiles» plaisante Brahim Bilal Ramadan, vêtu d’une légère Jallaba. Il a pris énormément de poids. Souriant, tout comme Birame, habillé lui d’un ensemble bleu, pantalon et chemise traditionnelle Pullar. Ils sont en belle forme et tout heureux de nous recevoir. Chaudes accolades, puis on s’installe dans la chambre où trône un téléviseur, seule fenêtre sur le monde extérieur. «Mettons-nous dans le couloir, c’est mieux !» lance Birame. Tapis, matelas et oreillers. Au moins, cinq gardes sont là, discrètement éparpillés dans le couloir. Le lieutenant, qui s’était excusé auprès du Dr.Khattri qu’il avait dépassé, prit un Coran, s’allongea un instant sur un matelas un peu plus loin. Puis, quelques minutes plus tard, il quitta le couloir, nous laissant en présence de quelques uns de ses éléments. La conversation roula sur les dernières infos. Brahim et Bilal voulaient tout savoir sur l’actualité fraîche.

Sur le dossier de leur Appel, Birame reste catégorique. «Nous ne comparaîtrons pas devant la cour d’Appel d’Aleg ! D’ailleurs, c’est ce que veut Aziz ! Il ne veut pas d’un second procès qui sera marqué par la présence d’avocats nationaux et étrangers, et super médiatisé. C’est pour l’éviter, qu’il a ordonné à la Cour Suprême de transférer notre dossier à Aleg, sachant que nous boycotterons. Et tant pis pour nous, comme ça, il pourra nous garder ici deux ans, en nous privant d’un droit d’Appel» Pour Birame, la cour Suprême n’a rien à voir dans le dossier à ce stade de la procédure et que tout ceci constitue une violation grave de la Constitution qui stipule que nul prévenu ne peut être soustrait à ses juges naturels. Or, selon lui, leur affaire relève de la Cour d’Appel de Nouakchott et que l’Etat peut les rejuger dans n’importe laquelle des trois Wilayas de Nouakchott, sinon dans les six Moughataas du Trarza ou à Akjoujt «Pourquoi Aleg ? » s’interroge-t-il de nouveau. Pour Brahim, «que l’affaire soit rejugée ici à Aleg signifie simplement que Mohamed Abdel Aziz veut confirmer les peines déjà prononcées et ne veut pas nous éloigner de la prison d’Aleg où il semble vouloir encore nous garder encore plus ». A la question de savoir si la décision de la cour Suprême peut être modifiée, Birame répond «pourquoi pas ? Ce n’est pas la cour Suprême qui a pris une telle décision mais c’est Aziz ! Alors, tout comme il a ordonné à cette cour de transférer notre dossier à Aleg, il pourra toujours lui demander de nous rejuger ailleurs ! La décision est politique et non juridique !»

Brahim confirme. Pour lui, la décision de les libérer ou de les garder relève de la seule humeur de Aziz. «Pour notre part, nous n’avons rien à perdre. On dort, on mange et on commence déjà à s’acclimater en prison. Si Aziz pense qu’il peut briser notre volonté et nous pousser à abdiquer, il se trompe. S’il pense nous faire souffrir en nous mettant en détention, lui aussi il n’est pas tranquille, car il vit sous la pression internationale ; alors, qu’il essaye de minimiser en tenant le coup, il faudra quand même un terme à tout ce cirque » commente Birame. Lui et Brahim disent qu’ils ne demanderont ni grâce ni liberté provisoire et qu’ils sont dans un bras-de-fer avec un tyran qui torpille les lois dans sa lutte contre ses adversaires politiques «Et puis, il faut mettre fin à cette tendance de caporaliser la justice en dispatchant les prévenus au gré de ses humeurs loin de leurs juridictions naturelles » entonna-t-il.

La conversation a roulé également sur le cas Djiby Sow, mais aussi sur le plan jugé diabolique concocté par les Renseignements généraux et qui consiste à créer ce qu’ils appellent «IRA Maure » dirigé par Ould Ahmed Aîcha. «Ils reconnaissent que l’organisation menée par Ould Ahmed Aïcha est raciste et extrémiste et ils pensent en faire un pendant à IRA. Ils oublient que notre organisation n’est ni extrémiste ni raciste ni violente aux yeux du droit international et qu’elle lutte pour une cause noble, l’éradication de l’esclavage et l’instauration d’un Etat égalitaire où tous les citoyens jouissent des mêmes droits et des mêmes privilèges; les médailles glanées par IRA sur le plan international l’attestent. Ils perdent leur temps et feraient mieux de chercher autre chose » s’insurgea Birame.

C’est tard dans la nuit que nous étions arrivés la veille à Aleg. Une longue traversée de la cité à demi endormie, puis la villa que loue Leïla Mint Ahmed, épouse du président de l’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste (IRA) Birame Dah Abeid. Là où un savoureux couscous agrémenté d’une belle tête d’agneau nous attendait. Le reste de la nuit se perdra entre causeries et souvenirs de combats remportés sur le terrain de l’action antiesclavagiste. Khattry, Abidine, Cheikh Ould Vall, avaient meublé la causerie jusqu’à l’aube, alors que la maîtresse de maison faisait de son mieux pour installer tout son monde comme elle pouvait. Obligée de revenir chez les siens à Nouakchott le temps de mettre au monde une superbe fille baptisée NIDAL ou «Le Combat» par certains partisans, Leïla était vite revenue auprès de son mari. Tous les repas de Birame et de Bilal sont préparés à partir de ce promontoire de la résistance, là où Leïla veille, à côté de ses activités quotidiennes d’épouse fidèle, à accueillir les nombreux visiteurs qui débarquent trois fois par semaine pour rencontrer son mari, et son compagnon, Brahim Bilal Ramadan. Les deux hommes entament leur sixième mois à la prison d’Aleg, après en avoir passé deux autres, entre novembre 2014 et janvier 2015 à la prison de Rosso.

Cheikh Aidara

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