Déclaration: Au Guidimakha, les autorités choisissent la violence contre les parents d’élèves 

Au moment où les autorités mauritaniennes et leurs laudateurs de tout acabit s’évertuent à convaincre les populations de Kaédi à accueillir le Général Mohamed Ould Abdel Aziz et ses festivités de commémoration du 57ème anniversaire de l’accession de la Mauritanie à la souveraineté nationale, les professionnelles de l’Education et les parents d’élèves, sur toute l’étendue du territoire national ne cessent de tirer la sonnette d’alarme sur la situation catastrophique de l’école mauritanienne. Toutes les voix revendicatives sont unanimes, l’école du pays va très mal. 
C’est dans ce contexte de désarrois qu’à l’appel du Bureau de l’Association des parents d’élèves de la ville de Sélibaby (650 Km de Nouakchott) une marche pacifique a été organisée le lundi 13 novembre avec la participation d’environ un millier de personnes. Cette marche a été sauvagement réprimée par les forces de police sur ordre du Wali (Gouverneur) de la région Monsieur Oumar Amadou Diallo. 

Le Coordinateur régional d’IRA – Mauritanie Mr Mohamed Ould Jiddou a été arrêté et avec lui plusieurs parents d’élèves et élèves continuent à croupir dans les locaux du commissariat de police de la ville ; dont les sieurs : 

 Diadié Sakho

 Mamadou Lamine Ba

 Souleymane Kalidou Ba

 Lassana Kaniouma Traoré

 Mamoudou Ba

 Abdourahmane Kane

 Et de Madame Khadijetou Kouyaté

Après que les représentants des parents d’élèves aient rencontré les autorités régionales qui n’ont donné de réponse que des menaces, les populations de Sélibaby ont manifesté pour dénoncer l’état de délabrement des établissements d’enseignement secondaire de la ville mais aussi le manque de professeurs et la corruption qui est devenue monnaie courante lors de l’examen du Brevet.

Cette attitude des autorités régionales est dictée par le choix des autorités au sommet de l’Etat de répondre à toute voix discordante par la violence disproportionnée et insensée. Face à la déconfiture de l’Etat, IRA – Mauritanie, attachée au respect des Droits humains et solidaire des populations du Guidimakha :

– Appelle les autorités mauritaniennes à se départir du mensonge et des menaces face aux paisibles citoyens qui ne font que revendiquer pacifiquement leurs droits,

– Et rend les autorités mauritaniennes responsables de la situation de tension qui prévaut en ce moment à Sélibaby et exige d’elles des solutions adéquates aux problèmes graves qui se posent à l’éducation au niveau national en général et en particulier, aux établissements d’enseignement secondaire de Sélibaby,

                Nouakchott, le 14 novembre 2017
                                                   La Commission de communication

Crédit source: réseaux IRA. 

Dispersion d’une de manifestants à Selibaby 

Des parents d’élèves et beaucoup de leurs enfants avaient entamé ce matin une marche pacifique à Selibaby. Ils entendaient rappeler aux autorités les conditions dans lesquelles le Lycée de Selibaby existe encore.

– Des salles de classe en état de délabrement avancé,

– Des classes en sureffectif (on peut facilement compter 80 élèves, 100 élèves et meme 110 élèves dans un cours et dans une salle prévue pour 50 élèves),

– Un manque cruel de professeur.

Malgré ces doléances justes, réelles et connues de tous, les manifestants se sont heurtés à la police à mi-chemin. Ils ont étaient dispersé par du gaz lacrymogène.

Conséquences de l’affrontement, une foule dispersée, des blessés à l’hôpital et des arrestations.

Sont donc à l’heure même dans les locaux de la police :

– Samori Diallo, président du bureau des parents d’élèves ;

– Boubou Koumé, secrétaire générale du bureau ;

– Mamoudou Niara Ba, parent d’élèves ;

– Diabé Sakho, parent d’élèves ;

– Mouhad lemine BA, parent d’élèves.

Il est important de dire que le lycée de Selibaby n’existe aujourd’hui que de nom : peu de personnel enseignant et peu de salles fonctionnelles.

Crédit source: Post Facebook de Ibrahim Dioum

Mauritanie: ils disent vouloir venger par la mort l’honneur de notre prophète (psl), on a droit de douter de leur sincérité!


Dans ce même pays, ces dernières années, nous avons vu un explemaire du saint Coran profané dans les toilettes d’une mosquée lors d’une tentative de manipulation. Et aussi, nous avons  eu accès à des images ahurissantes d’un petit groupe qui sabotait et faisait de la dérision lors de l’office d’une prière. Pourquoi les auteurs de ces actes clairement et profondément  attentatoires aux valeurs religieuses et spirituelles, ne sont pas lâchés à la vindicte populaire comme l’est aujourd’hui le jeune blogueur?

Les acharnés de la rue qui réclament la mise à  mort de Mr Mkheitir (le petit forgeron), sont l’expression d’un ordre sociétal dans lequel les hommes ne se valent pas. Aujourd’hui certains s’en veulent au blogueur (maaleem) non à cause de ses écrits douteux et historiquement discutables sur l’Envoyé de DIEU , mais plutôt ils le considèrent comme un élément de moindre valeur sociale qui a osé défier leur ordre de domination. Il s’est interrogé et voulait secouer les consciences conditionnées de sa caste sociale d’appartenance. L’imbrication orientée et faite entre le référent religieux et le sociétal dominateur  dans nos communautés, mène à terme au Grand DÉVOILEMENT  de nos vraies intentions aux soins hypocrite, de notre foi douteuse et de l’instrumentalisation évidente du fait religieux. Chez nous , par la logique bien ancrée de grandes, moyennes ou petites familles, l’individu est atteint ou protégé selon l’influence sociale et sociétale de son groupe. Et si seulement on pouvait laisser en Paix éternelle notre prophète (psl) aux sublimes caractères qui aurait désavoué la masse hystérique qui prêche le sang de notre frère en RELIGION et en HUMANITÉ ,  Mr Mkheitir. L’agenda du socialement « correct et sain » et du politiquement exploitable, qui s’affiche bruyamment autour de cette affaire , défend D’AUTRES CHOSES que la mémoire du Prophète  (psl) . Et ça, il faut le dire et redire pour soigner nos petites consciences peu atteintes par le même conditionnement hérité de nos cadres de référence sociétale.

KS

Guidimakha-Mauritanie : L’organisation sociale et hiérarchie des castes en milieu soninké 

Tout le monde se demande souvent pourquoi la stratification de la société soninké reste inchangeable. Mon hypothèse d’apprenti Anthropologue  est que l’organisation sociale en milieu soninké conditionne les comportements héréditaires et patronymiques. En effet, cette influence est spécialement marquée dans la vallée du fleuve Sénégal, particulièrement dans le milieu soninké, où il existe une hiérarchisation ou une division des castes. L’organisation sociale dans le milieu soninké peut s’analyser suivant deux lignes principales, d’une part une stratification horizontale en castes définies par des critères de professions ou de conditions de vie, d’autre part, par un système formaté à base de parenté lié à la génétique, c’est-à-dire du père au fils, comme le droit de successions. Cependant, cette communauté/ethnie  est cloisonnée de la hiérarchie sociale : on nait noble, griot, forgeron ou esclave. Toute la fabrication de cette communauté/ethnie soninké est basée sur  les diverses strates apparemment désunies en castes. Leur rapport et mode de vie, leur façon de vivre et leur organisation sociale et culturelle, depuis la nuit du temps sont calqués sur cette différenciation, avec une échelle sur laquelle le groupe A et le groupe B, la seule chose qui les lie, c’est le modèle de vie traditionnel (Ladanous) pas plus que ça.  Par ailleurs, au niveau du village Soninké, tous les groupements sociaux se retrouvent d’une façon inégalement caractérisée comme tels : au ménage correspond la case, à un certain type de groupement familial correspond la concession ; de même qu’il existe plus ou moins séparés des quartiers, esclaves, nobles, d’artisans…

La typologie des Castes ou la hiérarchisation de la communauté soninké :

Les critères permettant de définir les castes sont classiques : chaque individu de par sa naissance même appartient à telle ou telle caste qui est celle dont fait déjà partie son père. Le mariage se fait à l’intérieur de la caste. Cette endogamie de caste ne comporte que quelque exception entre certaines castes d’artisans ; l’appartenance à une caste est liée traditionnellement à une certaine spécialisation professionnelle dont la caste a un quasi-monopole (par exemple le travail de métaux, travail de cuir…). En effet, dans  la communauté soninké, l’élevage et  l’agriculture ne sont pas des activités castées, c’est-à-dire qu’elles sont pratiquées par tous, quelle que soit la caste. Les castes peuvent être classées suivant leur hiérarchie au sein de la société soninké. Nous nous essayons de les résumer en trois grandes catégories sans revenir sur les détails.

  1. En premier lieu, sans contestation possible viennent les Horos (singulier horé) qui forment une sorte de caste noble, composée en principe par les lettrés et les propagateurs de l’islam(les Imams). Cette caste est composée des (Debegoumous, Modinous, Mangous…), qui se marie entre eux et  détient tout le pouvoir décisionnaire du village quel qu’il soit dans la région de Guidimakha, sans associer les autres sages et les autres honorabilités des autres castes du village ; elle règne sans partage depuis la fin de l’empire du Ghana, vers le 10 et 11ème siècle. Elle était la classe dominante pendant très longtemps en termes de savoir et de richesses.  A l’ère d’aujourd’hui, les tendances ont changé, on trouve dans chaque caste des savants religieux, des intellectuels modernes et des grands patrons. Mais l’ordre établi depuis des siècles reste toujours plus ou moins inchangé. Le changement est en cours avec l’arrivée de la nouvelle génération consciente et sage, mais aussi avec l’évolution de la société, car le monde est devenu un village planétaire. Oui, certaines mentalités commencent à bouger  dans tous les côtés.

  1. Ensuite, viennent les castes proprement artisanales (les Gnakhamalanous), singulier Gnakhamala, que moi, je  préfère les regrouper dans la même enseigne : Ce sont les forgerons, griots, les pécheurs, les tisserands et les bijoutiers ; spécialisés dans le travail des métaux, du coton, du cuir, de la musique, du pirogue, du bois…Cette caste se marie aussi entre eux, selon la tradition soninké. En quelque sorte la caste Gnakhamalamous, est plus proche de la première caste horos. Les gnakhamalanous, sont souvent considérés comme des portes paroles de la première caste. Et, exceptionnellement ils se marient avec eux, mais avec un très grand embarras et dans certaines circonstances de la vie communautaire. Traditionnellement, dans le milieu soninké, les Gnakhamalanous, sont aussi appelés des agents diplomatiques, qui sont censés de régler les conflits amiablement au sein de la communauté soninké grâce à leur monopole du verbe soninké. Mais avec l’évolution de la société, cette fonction est désormais  pratiquée par n’importe quelle personne douée des raisons, des sagesses et des qualités humaines. Cette caste, si j’ose dire est le trait d’union entre la caste horos et celle des Komos.  

  2. Au niveau le plus bas de la pyramide sociale soninké, on trouve les esclaves, les Komos (singulier Komé). Traditionnellement, ce sont de serviteurs, attachés chacun à un maitre bien déterminé et qui sont transmis par héritage absolument comme les biens meubles, les troupeaux et les champs. Ces esclaves, sont transmis de père maitre au fils sans condition. Cette caste est le dernier échelon de l’échelle sociale soninké, caractérisé par son patronyme, son travail de servitude auprès de leur maitre. Les esclaves, à leur tour sont condamnés de se marier entre eux et généralement on les retrouve tous regrouper dans un quartier (comokani) au sein du village. Jadis, l’esclaves ou descendant d’esclave n’avait pas droit à la parole aux réunions du village encore moins pas un mot seul pour la gestion des affaires communautaires. Ils sont fixés à leur statut Komé, quelle que soit leur intelligence, leur sagesse et leur honorabilité. Ils sont nés komos et vont mourir komos, selon la philosophie soninké. Ce sont d’exécuteurs des ordres venants de la première caste. Par ailleurs, encore une fois, avec l’émancipation de la société et l’arrivée d’une nouvelle génération (descendants d’esclaves) efficiente, les choses changent lentement mais surement. Mais pas une chose aisée de changer les mentalités dans un milieu comme celui de soninkara. Une communauté communautariste et inegalitaire.

En effet, cette hiérarchie  sociale soninké, on la retrouve chez toutes les communautés humaines, en Europe  en Asie, aux Etats-Unis et en Afrique. En revanche, en occident ce modèle de société est complément révolu, car non seulement c’est une violation de droits humains, mais aussi c’est un système  qui  freine  le progrès humain. Il a fallu attendre la révolution française de 1789, pour passer la monarchie à la République. Avec la déclaration française de droits de l’homme et du citoyen de 1789 et la déclaration universelle de droits de l’homme du 10 décembre 1945, les citoyens sont tous nés égaux en droit et en devoir. En effet, cette stratification sociale est certainement présente dans la société africaine et presque dans toutes les communautés. Par exemple chez les toucouleurs, en premier lieu viennent les torobés (Torodo), ensuite les rimbés (Dimo) ainsi de suite. Chez la société maure, viennent en premier lieu, les guerriers, ensuite les marabouts, ensuite les tributaires etc…

Cependant, dans la société soninké, ce formatage de mentalités est  lié automatiquement au patronyme de chacun de ses membres. C’est  un phénomène génétique, c’est-à-dire héréditaire (du père au fils…). Les Soninkos sont tous de musulmans à ma connaissance, jusqu’à nos jours je n’ai pas encore rencontré un soninké juif ou chrétien. Ils prient tous pour le même Dieu (Allah), ils partagent le même livre saint (Coran) et le même prophète (Mohamed PSL).  Mais ils interdisent le mariage entre eux pour des   raisons sordides, patronymiques et des positions sociales rétrogradées qui sont contraire au Coran et aux préceptes religieux.  Dieu  n’a-t-il pas dit dans le Coran : « Vous êtes tous crées à partir de Adam ; et Adam a été créé à partir de la terre. Le meilleur d’entre vous, est celui ou celle qui craint de plus en Allah  ». En revanche, les Soninkos, eux, ils restent figer dans leur code culturel, qui est contraire au livre saint d’Allah et la Sunna du Prophète Mohamed en termes de l’union entre deux musulmans, entre autres. Le caractère féodal de cette société, très hiérarchisée ne fait aucun doute. Parmi les chefs qui commandent, certains, très turbulents, cherchent à gagner ou à conserver une hégémonie sur les autres. L’Homme est socialement  une invention, il est ce qu’il mange, ce qu’il voit et ce qu’il croit. On ne peut pas en vouloir  à l’Homme d’être Homme.

Ce faisant, Hobbes disait que : « L’homme est un loup pour l’homme ». Tout pouvoir humain est établi en faveur de ceux qui gouvernent. Donc l’espèce humaine est divisée en troupeaux de bétail dont chacun a son chef qui le garde pour le dévorer. Le système des castes est un frein pour l’unité de la communauté, il faut le dire haut et fort. Il est  le moteur  de division entre les peuples d’une même nation, d’une même communauté et d’une même ethnie. C’est un frein/obstacle pour le développement économique et  social de cette communauté. Ce système met  en cause tout progrès social et humain des êtres vivant en société. Nous proposons à cette belle communauté de revenir à la raison. La raison d’Allah (Coran) et de Mouhammed (Souna). Il faut que cette communauté matérialise la Sahadaa et pratique la science religieuse comme le prophète l’a déjà faite. Et qu’elle arrête de mettre partout en avant les mauvaises coutumes et traditions qui sont contraires à l’islam. Dernier point très important, c’est de miser beaucoup plus sur l’éducation, surtout l’éducation et rien que l’éducation de nos enfants. Du coté médical, il faudrait, une seule et unique prescription de la part d’un médecin  pour toutes les castes afin de pouvoir diagnostiquer la pathologie. A quand le changement social  en milieu soninké du 21ème siècle ? Et quel serait la première invention de cette communauté soninké ? Un Aphone 11 ?  Un satellite ? Ou encore un véhicule volant ?





BA – Boubou

Doctorant – chercheur à Paris

Membre de l’Association Française de l’Histoire du Droit à Paris (AFHD)

Fondateur de l’association AECJRM en France

Militant de droits humains

09-11-2017 14:34 – Urgent : libération de Mohamed O/ Mkheitir

 
Nation Info – La justice vient de libérer le blogueur mauritanien Ould Mkheitir à la suite d’un procès sous haute sécurité et émaillé d’échauffourées avec les forces de l’ordre.

Le plus célèbre prisonnier mauritanien a écopé d’une peine de 02 ans et 60.000 UM de frais de justice. Ayant séjourné en prison plus de 02 ans, sa peine est tout simplement consommée. Après le verdict, les boutiques ont fermé portes et les éléments de la gendarmerie nationale se sont déployés sur toutes les artères de la ville de Nouadhibou.

Ould Mkheutir, rappelle t-on, était condamné à mort pour apostasie avant que sa peine ne soit requalifié l’année dernière en mécréance.

Crédit source: http://www.cridem.org 

AMEES: DÉCLARATION 

 
                    Déclaration

Au moment où s’intensifie la lutte contre la persistance des pratiques, de la culture et du discours esclavagistes au sein de la communauté sooninke de Mauritanie et dans sa diaspora un groupe de « gnakhamala » (ñaxamala) nostalgiques et thuriféraires ont invité l’ancien sénateur gambien Idrissa Mangassy qui réside en France. Il est venu poursuivre sa campagne d’apologie de l’esclavage à Nouakchott. Tout au long de son séjour il était l’hôte d’honneur adulé par certains hauts responsables de l’état de la communauté sooninké connus pour leur attachement à la perpétuation de la culture, des rapports de l’esclavage et de ses séquelles en particulier au Guidimakha.

Au moment où l’opinion publique dans son écrasante majorité suivait avec indignation les péripéties de ce séjour les mêmes hautes responsables vont jusqu’à tenter d’organiser une audience en faveur de leur hôte avec le Chef de l’Etat.

Les réactions et protestations de l’opinion démocratique se sont alors élevées et cette demande d’audience a été rejetée et le visiteur provocateur immédiatement congédié avec le groupe de ses accompagnateurs.

– L’AMEES qui lutte pacifiquement mais fermement contre les pratiques, les séquelles et la culture de l’esclavage est pour l’application sincère de la loi 2015-031 ;

– L’AMEES avait réagi et condamné cette campagne ;

– L’AMEES se félicite que la plus haute autorité de l’Etat ait mis en terme à une telle campagne ;

– Appelle les démocrates de la communauté, tous les militants politiques et acteurs de la société civile attachés aux droits de l’Homme de Mauritanie à s’élever avec nous pour combattre l’esclavage, ses séquelles et sa culture rétrograde.

Nouakchott, le 05/11/2017

Le Bureau Exécutif
Crédit source: Membre Bureau AMEES

Mauritanie: nouveau découpage administratif pour l’élection des conseils régionaux


Saharamédias – Le gouvernement mauritanien aurait décidé d’adopter un nouveau administratif qui diviserait le pays en quatre zones composées de deux à trois wilayas qui devront élire des conseils régionaux communs selon des sources propres à Sahara Medias.

Selon la même source, les deux Hodhs constitueront une seule zone, l’Assaba, le Tagant et le Guidimakha constitueront une deuxième zone, le Gorgol, le Brakna et le Trarza une troisième zone et la quatrième zone regroupera les wilayas du nord, le Tiris Zemour, l’Adrar et l’Inchiri.

Les trois wilayas de Nouakchott et celle de Nouadhibou ne seront pas concernées par l’élection de conseils régionaux prévus pour remplacer le sénat qui a été supprimé.

Les mêmes sources ajoutent que l’élection des conseils régionaux interviendra au cours du 5ème mois de l’année prochaine.

L ce découpage serait destiné à barrer la route devant le régionalisme en décidant le regroupement de certaines wilayas.

La Mauritanie avait organisé en août dernier un referendum qui avait consacré des amendements constitutionnels prévoyant la suppression du sénat, la création de conseils régionaux à sa place en plus du changement de l’emblème national.

Crédit source: http://www.cridem.org 

​L’écrivaine Vanina Raliterason consacre un livre sur Biram Dah Abeid président des réseaux IRA-Mauritanie dans le monde.

Apres les prix internationaux, voila le chapitre  d’ouvrage littéraire. L’invitation est lancée sur un poster, rendez vous, le 11 novembre 2017, de 14h à 18h,  l’adresse  suivante: 10 cité Joly 75011 Paris ;  en collaboration avec l’Association Mémoire Soldats Coloniaux, il sera présenté au public le livre «   LA LIBERTÉ IMMÉDIATE », qui est consacré sur  Biram Dah Abeid, « l’enfant du pays, petit fils d’esclave. »

« Mon ouvrage, La Liberté Immédiate, est et sera un appui de plus pour Biram Dah Abeid. Il retrace sa vie de combattant dès son enfance où il consacra ses études au combat contre l’esclavage et l’inégalité  en Mauritanie. Il créa son mouvement IRA Mauritanie avec ses amis, qui leurs valût et à beaucoup d’autres de la prison. Il s’est vu récompensé à plusieurs reprises de divers prix dans le monde pour son combat. Je vous donne rendez-vous le 11 novembre pour la présentation de cet ouvrage. Tous ensembles pour vaincre l’esclavage et l’inégalité des communautés noires dans le monde. » Nous a écrit l’auteur du livre, Mme Vanina Raliterason

Soyez au rendez-vous

Diko Hanoune 
Lire : http://haratine.blogspot.fr/2017/11/lecrivaine-vanina-raliterason-consacre.html?m=1

​Quelle valeur comptons nous attribuer à l’esclavagisme statutaire dans la vie sociale soninkée en 2017 ?

Non , je n’exagère pas, aujourd’hui certains milieux dans la communauté soninkée veulent célébrer et primer celui qui se dit Komé (esclave) dans une insouciance puérile et étrange. La stratification sociale soninkée qui assigne hermétiquement les différentes entités sociétales, est régie par un certain ordre régalien qui allie féodalisme et esclavagisme statutaire. Ce type de régulation de la cité soninkée représente une fierté transcendant le Temps et l’Espace selon un imaginaire collectif perçu comme légendaire et immuable pour certains. Dans cet imaginaire collectif, on y a construit et promu  la conscience de l’esclavagisme statutaire. Ainsi la caste sociale esclave reléguée au bas de la pyramide sociale s’est vue attribuer une certaine valorisation foncièrement inhibitrice. Aujourd’hui nous pouvons recueillir des témoignages qui décrivent les mentalités conditionnées parmi les esclaves d’hier. Par exemple certains sous l’ordre féodalo-esclavagiste de leurs maîtres, faisaient durement la police sur leurs semblables de statut. On rapporte même que certains esclaves sous couvert  pouvaient se substituer à leurs maîtres qui commettaient certains actes déshonorants au sein de la communauté. Ce conditionnement de l’esclave dompté relève d’un certain génie porté par une tromperie évidente qui biaise la notion de la DIGNITÉ INTRINSÈQUE propre à L’HOMME. L’homme esclave statutaire soninké ne croyait qu’à une dignité très relative humainement et ne percevait la notion du BIEN qu’à partir d’une compréhension exclusive et étroite  de son maître représentant un pilier de la norme sociétale en vigueur. Aujourd’hui ce régime jadis très structuré et efficace pour la domination esclavagiste, s’est muté en rapports sociétaux entre les descendants d’anciens maîtres et ceux d’anciens esclaves. C’est le lien social appelé LADALAMAXU par lequel l’esclave statutaire accepte et s’accepte explicitement  comme faisant partie de l’héritage symbolique d’une famille féodale bien identifiée. C’est ainsi que la « personnalité esclave » se forme à travers  des rapports sociétaux qui structurent un certain VIVRE SONINKÉ. La « personnalité esclave » est valorisée au sein du système des castes par l’accomplissement de certaines fonctions sociales pourtant  peu enviables au fond. L’appellation Komé est aussi très connotée d’une manière péjorative dans le discours commun soninké. Tout ce qui peut être peu réfléchi, brut, léger, distordu, sans réserve et peu prévenant sur le plan comportemental serait le propre du Komé. Un type de bonne naissance dirait ouvertement à son enfant qui agit mal ; même un Komé ne ferait pas cela ou ceci. En dépit de cette figure mesquine et peu reluisante qu’incarne le Komé idéalisé, on voudrait lui attribuer une autre « facette honorable » au nom d’un certain utilitarisme sociétal. En effet lors des certaines cérémonies coutumières, la présence remarquée des komos fait partie d’un mouvement d’ensemble organisationnel qui donne sens. Ainsi le Komé n’est plus connoté comme le brut mais le digne héritier qui assume fièrement son statut d’assigné esclave. Il fait volontiers  de cette assignation sociétale une source d’amitiés circonstancielles, d’honneur superficiel et des petits soins très intéressés. Cet élément esclave statutaire qui s’affiche est très prisé par certains milieux de la société qui sont étrangement nostalgiques d’une noblesse paraissant conditionnée nécessairement  à l’entretien d’un subalterne. 
Ce qui est frappant et interpelle tout observateur attentionné, c’est d’entendre certaines voix dire que l’état d’esclave (komaxu) est une affaire de comportements malsains mais dans un autre registre elles veulent  louer et célébrer le mérite social de celui qui se proclame esclave statutaire. Pire,  ce paradoxe s’amplifie même quand ceux qui refusent l’appellation connotée ou l’assignation statutaire, sont considérés comme d’éléments nuisibles à la supposée bonne tenue de la communauté. Par les temps qui courent, la tendance balance vers une reconsidération du langage commun autour de ce mot Komé très diversement SENSÉ selon les occurrences. Se proclamer esclave statutaire aujourd’hui doit choquer toutes les consciences progressistes dans nos communautés. L’esclavagisme pratiqué comme par statut social ne peut être assimilé à une quelconque valeur sociale pour une société éveillée et digne ayant une haute idée philosophique de l’Humain. Certains parmi nous doivent apprendre à s’intéresser davantage à la valeur de l’HOMME en tant qu’Être DIGNE par essence au lieu de spéculer hâtivement par des constructions sociétales qui pourrissent nos mentalités. L’engagement pacifique abolitionniste dans les communautés soninkées, se doit d’être imaginatif afin de convaincre les masses populaires qu’il n’y a pas pire perturbateurs dans la société soninkée que celui (personnalité esclave) qui s’assigne comme esclave statutaire et celui (esclavagiste mental) qui assigne l’autre comme esclave. D’un élan sincère de sensibilisation et d’éveil, on y arrivera TOUS inshAllah. 

KS