● Une pertinente note de lecture de notre dernier ouvrage | Par Dr Diallo Djibril dit Hadya.

Je viens de terminer la lecture de l’ouvrage de mon neveu Koundou Soumaré, qu’il a intitulé « Brève initiation à la géopolitique pour un jeune soninké : repères et événements historiques« .
J’ai été subjugué par la qualité de l’œuvre malgré son caractère synthétique,  moins d’une centaine de pages. Pour tout dire, j’ai été agréablement surpris, enfin….pas tellement,  compte tenu de l’esprit brillant qui l’a produit.
La lecture de cet ouvrage est une aubaine pour les amoureux de la géopolitique. La finesse de l’analyse, le choix judicieux des dates clés et des événements historiques majeurs, tout est minutieusement imbriqués.
Du 02 février 1885, moment crucial pour le continent noir, car consacrant son morcellement,  en passant par le 03 mars 1924, moment charnière pour la umma islamique avec la disparition du califat, symbole d’unité, à la fin de la seconde guerre mondiale et la création de l’organisation des nations unies en 1945, structure censée assurer la paix et la sécurité mondiale,  tous ces événements sont structurés,   organisés et commentés avec la rigueur et l’esprit de synthèse qu’on lui connaît et qui le caractérise indubitablement.
En faisant focus sur certains leviers propres à la sphère géopolitique à l’instar de la déclaration Balfour du 02 novembre 1917 pour l’établissement en Palestine d’un foyer national du peuple juif, l’organisation du traité de l’atlantique Nord du 04 avril 1949, bras militaire d’influence d’un occident offensif, sans oublier la montée soudaine des BRICS quii veulent finir avec un monde unipolaire sous la houlette de l’oncle Sam pour renouer avec une forme de multipolarité sur la scène internationale, l’auteur avec son style assez particulier à dressé les foyers de tension et les enjeux globaux de notre monde contemporain agité.
En concluant son envol rapide de la géopolitique par son pays natal, l’auteur a su comme à l’accoutumé avec brio mettre en exergue les points névralgiques de cette Mauritanie moderne, notamment la problématique des langues, la gouvernance politique,  économique et institutionnelle plus ou moins chaotiques.
Aussi, il a su placer le curseur sur certaines dates et évenements saillants comme le congrès d’Aleg, tenu du 02 au 05 mai 1958 avec l’objectif de définir la nature et les contours du futur Etat naissant et surtout le 28 novembre 1960 qui consacre l’indépendance de la République Islamique de Mauritanie,  qui quittait définitivement son statut de territoire d’outre-mer mais également de République autonome au sein de la communauté française.
En définitive,  cet ouvrage de mon neveu,  le blogueur, le militant des droits humains, est une mine d’or d’informations et d’événements historiques qui éclaire la lanterne du novice et lui offre les outils pour mieux lire et comprendre l’univers de la géopolitique.

À mettre entre toutes les mains.

~~~~~~

Mes chaleureux remerciements renouvelés à lui pour sa disponibilité et ses suggestions correctives de toujours.

• Lien Amazon de l’ouvrage https://www.amazon.fr/dp/B0D1NF32CZ

● L’alliance des candidats de l’opposition pour les élections présidentielles dénonce une entrave à démocratie [RMI-info]

Les candidats de l’opposition en Mauritanie, regroupés en alliance pour les élections présidentielles, ont publié un communiqué condamnant fermement les pratiques du régime en place. Ils dénoncent les actions du Président sortant, Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, visant à entraver la démocratie en manipulant le processus de parrainage et en ciblant les adversaires politiques. Le communiqué fait état d’une sélection partiale des candidats, menée par le régime en place, qui nuit à la crédibilité et à la transparence du processus électoral.

L’alliance de l’opposition met en garde contre les conséquences de cette manipulation sur l’unité nationale, soulignant le risque d’une mobilisation populaire sectaire, ethnique et tribale. Ils insistent sur la nécessité d’une concurrence démocratique ouverte à tous les candidats et appellent à des mesures strictes pour protéger le processus électoral contre la fraude, avec la participation d’observateurs indépendants.

Enfin, les candidats réaffirment leur engagement envers les principes démocratiques et appellent à un soutien national et international pour garantir des élections transparentes et équitables en Mauritanie.

La liste des candidats signataires.

Les candidats :
M. Mohamed Abdelaziz
M. Biram Dah Abeidi
M. Ahmed Haroune
M. Nouredine Mouhamedou
M. Outoma Soumare
M. Sadava Cheikh El Houssein
M. Ba Mamadou Bocar
M. Moussa Bocar Mohamed dit Guélogal Ba
M. Ahmed Samba Abdellahi

RMI-info

● Les conditions d’une véritable alternance politique en Mauritanie

Les Mauritaniens votent régulièrement depuis les années 90, avec l’avènement du multipartisme : élections présidentielles, communales, législatives et même régionales.

Vu de l’étranger la démocratie est en marche, les institutions sont en place et fonctionnent comme dans les grandes démocraties de ce monde.
Un écran de fumée !

Le rendez-vous avec les urnes n’est pas plus qu’une gymnastique, une  » théâtralisation démocratique », une supercherie qui coûte trop chère au contribuable, et qui met à rude épreuve
les éléments éparses de ce qui reste de l’unité nationale.

Le 29 juin prochain, les Mauritaniens retournent aux urnes pour élir le président de la république.
Mais d’ores et déjà la réélection du président sortant, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouna est assurée. On a même pas besoin de faire recours à l’art divinatoire.

Dans notre démocratie unique au monde, l’issue d’une élection présidentielle n’est un secret pour personne. Il n’y a point de suspense, tout est joué d’avance . Autre particularité de notre démocratie, comme en 2008 après le coup d’État contre Sidi Ould Cheikh Abdallahi, Ould Abdel Aziz est arrivé au pouvoir ; avant même qu’il ne termine son premier quinquennat, son successeur était tout désigné et son élection assurée d’avance.
L’histoire va-t-elle se répéter ?
Alors que le président Ould Ghazouani est dans l’assurance de succéder à lui-même pour son dernier quinquennat, le nom de son successeur circule depuis longtemps dans les bureaux, les marchés, les mosquées, les salons et dans la rue.

Le charme de la démocratie, d’une élection reste incontestablement le suspense, qui se manifeste par l’attente anxieuse des résultats, comme dans un examen sérieux où les candidats sont suspendus jusqu’au bout, non sans angoisse à la délibération.

Où est donc passée l’opposition ?

Finalement, en toute logique , on en vient à se poser la question de savoir s’il existe dans ce pays une opposition ? Et à quoi sert-elle ?

L’opposition, elle existe cependant, elle est l’ombre d’elle-même par ce qu’ elle est traversée par des divergences frivoles et capricieuses : problème d’égo, origine sociale, langue etc.

Des contradictions insensées qui la condamnent à ne jamais s’entendre autour d’une personnalité consensuelle en dépit des injustices qu’elle subit, qu’ elle dénonce inlassablement.

Tant que l’opposition ne réussira pas à s’affranchir des pesanteurs de plusieurs ordres, qui inhibent sa progression et sa cohésion, elle donne à l’autre les moyens de l’abattre.

Ce qui reste de l’opposition n’est plus que l’ombre d’elle-même puisqu’ elle est désormais ambivalente, difficile à cerner, à situer tant elle oscille dans tous les sens et dans toutes les directions : elle crie à hue et à dia.

Au-delà des élections : la réalité du pouvoir politique en Mauritanie

En vérité depuis l’indépendance, en Mauritanie on assiste au même pouvoir qui se meut en plusieurs régimes.
Ce sont les mêmes personnes à travers les mêmes familles, les mêmes tribus, les mêmes noms qui nous dirigent et s’invitent autour de la mangeoire. Un jeu de passe-passe sans fin.

Cette triste réalité est moins médiatisée que la question raciale, elle s’appuie encore sur des considérations sociales rétrogrades hiérarchisant les  » familles en grandes et petites ».
Celles qui doivent diriger et celles qui doivent garder le troupeau ou astreintes aux travaux domestiques et champêtres.

Des logiques qui sont en contradiction avec la république et ses valeurs. Ainsi une majorité qui se présente dans sa mosaïque de couleurs et de cultures ( Arabe, Hartani, Pulaar, Soninké et Wolof) prend en otage le peuple mauritanien, soit la majorité. Cette dernière est exclue, et subit la dictature et l’injustice d’une oligarchie manipulatrice réfractaire à tout changement au nom de ses intérêts venus héréditaires.

Le peuple est la source de toute légitimité : l’exemple sénégalais

Il est grand temps que le peuple souverain, cette majorité silencieuse marginalisée prenne conscience, comme au Sénégal pour s’imposer, faire prévaloir son poids électoral et démographique afin de faire basculer la balance du bon côté, celui de l’intérêt général.

En effet, c’est au peuple de dicter sa volonté par les urnes et garantir la transparence de l’élection présidentielle du 29 juin prochain.
Au Sénégal, c’est bien la pression du peuple uni et engagé pour le changement qui a fini par payer, et porter au pouvoir des jeunes gens issus pour la plupart d’origines modestes.
Le pouvoir a tout tenté, tout essayé pour empêcher cette ascension mais c’était sans compter sur la détermination du PASTEF.

Chez nous aussi, cette prise de conscience doit naître, cet exemple doit nous inspirer pour mettre en termes à cet exercice du pouvoir politique basé sur l’origine sociale et tribale .

Il faut que l’école soit un vecteur d’ascension et de promotion sociales, la méritocratie comme critère principal de sélection : de sortes que le fils du charbonnier, du paysan, du berger, de l’éboueur, et celui du général, du colonel, du magistrat, du ministre et de l’homme d’affaires aient les mêmes chances lorsqu’ ils ont les mêmes diplômes.

Seule la vigilance citoyenne peut faire peur à l’Etat malgré les gros moyens dont il dispose : moyens de répression, de dissuasion, de corruption, de manipulation etc.

Partout sur le continent où l’alternance a été possible, elle est l’oeuvre des masses déterminées résolument à éradiquer l’injustice, les inégalités, la dictature, la mal gouvernance, et les « privilèges des clans ».

Face à l’entêtement, l’opiniâtreté du peuple, les institutions et les hommes qui les dirigent, soit les gardiens des intérêts du pouvoir finissent toujours par céder pour dire le droit, la Vérité…

Cela n’est possible que lorsque le pouvoir est bousculé, acculé non pas par une opposition politique réunie sous la bannière d’une formation politique, mais un peuple uni, solidaire et convaincu qu’ il est le vrai visage du pouvoir, sa raison d’être, son émanation, sa légitimité et sa puissance.

Fort de cette volonté revigorée de son unité, le peuple décide alors de soutenir un homme, soit le plus en vue, le plus pesant, le plus proche du bas peuple et le plus charismatique, le profil idéal et véritable épouvantail capable de battre le pouvoir.

Voilà dans quelle perspective, l’alternance politique est envisageable en Mauritanie.
Une vraie alternance celle des hommes, celles des institutions et des pratiques.
C’est seulement à ce moment qu’on verra arriver au pouvoir des jeunes et des femmes venus de milieux modestes.

Des gens nouveaux, propres et immaculés issus de la masse laborieuse, porteurs de valeurs de travail, de justice et d’égalité dont ils sont l’émanation et l’incarnation.

Seyré SIDIBE

• Lien média https://ondeinfo.com/les-conditions-dune-veritable-alternance-politique-en-mauritanie/

● L’apologie de l’esclavage en Mauritanie ? | Par l’activiste droit-de-l’hommiste Ba Tijane

Une vidéo devenue virale montre un homme noir (hartani) faisant un massage à un maure (supposé être son maître).
Avec un ton déconcertant, l’on voit ce dernier faire l’apologie de l’esclavage et se glorifier d’en posséder aujourd’hui encore et en jouir à sa guise.
Cette scène qui a suscité beaucoup d’indignation (même si certains internautes prétendent qu’il s’agit simplement d’humour) illustre en réalité, un fait gravissime qui prévaut toujours en Mauritanie.
En effet, l’esclavage en Mauritanie est une réalité persistante. Bien que la pratique soit officiellement abolie, elle continue de persister de manière clandestine dans le pays.
Compte tenu de cette réalité inhumaine et indigne qui touche des milliers de personnes en Mauritanie, il est inacceptable même sur un ton humoristique, de banaliser ce fait. 
D’autant que les différentes lois promulguées ne sont quasiment jamais bien appliquées dans ce pays. Malgré la mobilisation des défenseurs des droits humains et l’arsenal juridique, peu d’esclavagistes sont en réalité inquiétés en Mauritanie. S’il ne sont pas inquiets, c’est justement à cause d’une idéologie mortifère reposant sur des croyances historiques, culturelles et religieuses qui justifient et perpétuent la pratique de l’esclavage. Ces croyances incluent des idées selon lesquelles certaines personnes sont destinées à être des esclaves en raison de leur origine ethnique, de leur statut social ou de leur ascendance.
C’est pour cette raison que cette personne mise en cause doit être arrêtée pour l’apologie de l’esclavage et être sévèrement punie comme le prévoit le code pénal mauritanien.

● Le liens de la vidéo virale :

https://www.tiktok.com/@alassane_n/video/7361425716581305633?_t=8luTJrWktw8&_r=1

● Kodda Saml au-delà des frontières| Par M. Souleymane Kidé

Aujourd’hui,  personne ne peut ignorer dans son fil d’actualité sur les réseaux sociaux de voir les séquences vidéos de ce jeune Tiktokeur pétri de talent.

D’un parfait inconnu jusqu’à la célérité, Kodda Sall est en ce moment le comédien le plus suivi dépassant de loin Adama Niakhaté et Grand P,  l’enfant de Nouakchott est convoité par tout un harem défilant autour espérant décrocher un « live » et échanger avec le jeune artiste sur des sujets à visée humoristiques et comiques.

Depuis sa baraque au fin fond de PK12, l’Afrique et le monde entier découvre une pépite qui étale ses compétences dans la plus grande humilité et loin de tout luxe et du somptueux .

Le premier sur la barre de recherche, Kodda emmène son pays la mauritanie dans des horizons nouveaux faisant connaître notre géographie et son histoire.
Avec une équipe solide et culottée en matière de management, Kodda pourrait d’ici peu de temps toucher le sommet de sa célébrité,  gagner la première place des Awards de jeune « révélation », valser partout dans le monde et profiter de son aura pour l’unité de la jeunesse africaine.

Souleymane Kidé

• Lien média https://www.facebook.com/share/KdkG5fpjwHXT62P6/

Liens réseaux sociaux Kodda Saml :

TikTok : koddasall7

Facebookhttps://www.facebook.com/profile.php?id=100072985423425

● Bien LIRE* notre univers multidimensionnel passe par une capacité à l’observer, le penser et le nommer distinctement.

À propos du terme Géopolitique , j’avais consulté ce riche et volumineux travail « Le Grand Dictionnaire » de notre oncle Mody Bathily (paix à son âme 🤲🏾), il n’y figure pas. Ce dictionnaire mixte français-soninké paru courant 2017 est une des références disponibles pour faciliter la traduction de notre langue soninké. Le mot Politique y est traduit et défini. Ainsi dire, pour le terme Géopolitique (élément de titre de notre dernier ouvrage), nous espérons qu’il soit un concept familier et ouvert à notre bagage discursif et littéraire. Une définition sommaire est donnée en substance comme « Étude géographique des relations entre les États… » . Il a trait à la vie des relations internationales sous diverses dimensions et exerce des influences plus ou moins lointaines sur chaque habitant de notre globe 🌎 politique. Et sûrement ceux qui cultivent suffisamment les narratifs sur les réalités vivaces et les données conceptuelles du Monde tiennent par conséquent un certain avantage prégnant sur d’autres qui ne peuvent que subir. Il faut y remédier par une urgente et large émulation/stimulation intellectuelle de masse et pas seulement élitiste. Un citoyen averti en relations internationales et conscient des dynamiques extérieures entre les pays ou les ensembles géopolitiques (alliances, organisations…), peut être moins manipulable politiquement.  Il aura une vision moins restreinte sur les tenants et les aboutissants sur l’intentionalité profonde de ses gouvernants dans leurs décisions intérieures et extérieures. Dans notre dernier livre https://amzn.eu/d/cfKLmI0, nous avons abordé le cas de notre pays, la Mauritanie qui a quitté la Cédéao en 2000 et qui reste membre de l’atone Uma (Union du maghreb Arabe). Cette décision est porteuse d’une charge géopolitique loin d’être banale en matière de politique intérieure.

Je reviens à la nécessité pour nous, d’enrichir nos langues… les politiser suffisamment par des mises à jour conceptuelles de notre temps géopolitique…
Le gros travail revient prioritairement aux braves lettrés dans nos langues autochtones-maternelles, je pense à xaranmoxo M. Jaagu Renme Laasana Kamara .

*SAVOIR SUFFISAMMENT ET NOMMER DISTINCTEMENT.

Paisible vendredi à TOUS 🤲🏾.

🖋KS pour le BLOG

● L’Éditorial OndeInfo | Les Lumières étaient tout sauf des Complexés.

J’entends parfois autour de moi, et souvent sur les réseaux sociaux, notamment lorsque je fustige certains aspects de nos traditions, certaines personnes, me traiter de complexé ou de ne pas être fier d’être Soninke.

Dans quelle mesure, critiquer l’esclavage par ascendance, basé sur le système de castes qui catégorise des individus dès leur naissance, en leur conférant des étiquettes qu’ils n’ont pas choisies; lesquelles déterminent et conditionnent positivement ou négativement tout leur vécu dans l’espace public communautaire et privé peut être considéré comme source d’un complexe ?

Une tradition qui insulte la citoyenneté et la république, et qui empêche la fraternité véritable entre les hommes d’une même communauté ne mériterait respect que pour ce qu’elle fut, et assurément dans un livre d’histoire ou dans un musée pour traduire, exprimer une certaine manière de penser, une certaine organisation sociale à une époque qui est derrière nous.

En revanche, cette tradition à laquelle d’aucuns restent fermement attachés devient problématique dès lors qu’elle n’entend plus mourir bien qu’elle soit devenue caduque, rétrograde et même source de discorde et de conflits.

Le complexé, c’est ce malheureux qui ne peut exister, et être homme véritablement sans « l’autre » qu’il exploite, dont la présence lui confère, une identité faite de vanité.

Refuser l’infériorité au nom du principe que tous les « hommes naissent libres et égaux en dignité et en droit » peut être source d’un complexe ?
Et cela ne veut point dire qu’on veuille devenir Blanc ou Occidental. La dignité est le propre du genre humain.
Le complexé c’est bien celui qui pense être supérieur aux autres, à « son frère » par ce qu’ il est soi-disant bien né, issu d’une « Khaima kbir ».

Le complexé, c’est également, ce pauvre homme ou femme chosifié par la tradition jusqu’à la déshumanisation, décérébré au point d’accepter qu’ il est né pour servir par ce qu’ il est différent des autres.

Comment être fier et se vanter d’une tradition déshumanisante et dégradante ?

Ceux qui défendent ad vitam æternam l’esclavage par ascendance en le diluant dans la tradition pour cacher ses grossièretés et absurdités chantent à longueur de journée :  « je suis fier d’être… « .

Mais curieusement, ceux-là se permettent de marier des femmes issues d’autres communautés parfois au mépris de la logique des castes. N’est-ce pas de l’hypocrisie.
Une telle fierté doit d’abord être orientée vers ses propres frères de la même communauté culturelle et linguistique.

Elle s’exprimera en termes d’amour, empathie et de respect et non d’une folie de grandeur qui consiste à traiter une partie de « soi-même » comme des êtres tarés de naissance.

La même stratégie est utilisée chez nous au nom de l’arabité. On vante la langue et la culture arabes et on nous les impose comme identité. Et paradoxalement, les mêmes personnes envoient leurs enfants au Lycée Français ou dans les meilleures écoles françaises du monde.

Le complexé, c’est bien toi qui veut enfermer les autres dans une tradition à laquelle tu tiens seulement par orgueil et dont la musique est jouée par un troubadour qui chante les exploits de ton grand-père, occultant avec malhonnêteté les frasques de celui-ci.

En effet, dans la Grande Histoire, il y a toujours la petite histoire. Cette dernière est souvent trop gênante, par pudeur le griot ou le conteur préfère ne pas donner cette version. Et les sages astreints à l’obligation de discrétion de la parole donnée ne vendaient jamais la mèche. C’est dire que tout n’est pas mauvais dans la tradition.Tout n’y est pas rose aussi.
Seul un esprit décomplexé et impartial peut saisir cette assertion.

Complexés !

Ceux dont les idéaux ont permis de libérer la Bastille en 1789 en mettant fin aux privilégies et à cette espèce « d’apartheid des castes » étaient aussi des complexés ?
En tout cas, ils ont réussi à décomplexer plus d’un. Et depuis la république est née, l’égalité et la justice ont été promulguées pour asseoir les fondements de l’Etat-nation.

Seyré SIDIBE

• Lien média https://ondeinfo.com/les-lumieres-etaient-tout-sauf-des-complexes/

● Vous avez dit enjeu ? Une présidentielle courue d’avance [Lecalame.info]

Les Mauritaniens retourneront aux urnes, le 29 juin prochain pour (ré)élire leur président de la République. C’est le sens même de tous les États démocratiques, avec chacun, ses spécificités et ses desideratas constitutionnellement codifiés et règlementés. Ici, on joue la transparence, avec, au bout, l’alternance par les urnes ; ailleurs, on organise les élections pour gagner et satisfaire les partenaires techniques et financiers. La Mauritanie, comme tous les autres pays du continent noir, s’y plie. Celui-ci a vécu plusieurs de ces élections en 2023… avec très peu d’alternance (Liberia et Sénégal). Ces deux peuples ont su prouver leur capacité à dégager un régime par leur vote. Maturité politique, diront certains.

En Mauritanie, on vote depuis 1992… avec zéro alternance et un seul second tour (2007). Si les vicissitudes des régimes organisateurs des scrutins en sont la plus lourde cause, le peuple n’en est pas pour autant dénué de toute responsabilité. Le peuple ? Quel peuple ? « En existe-t-il même un en Mauritanie ? », se demandent nombre d’intellectuels et de politiques. Mais qu’ont-fait ceux-ci pour changer les choses ? Un fatalisme propre à pousser les citoyens à la résignation : « rien ne sert de voter », entend-on trop souvent dire, « les résultats sont connus d’avance ». Cela dit et quelle que soit la pertinence de cet avis, la Mauritanie est bel et bien considérée comme un pays démocratique, elle en joue le jeu, en en respectant ou non les règles…

Une présidentielle y est ainsi fixée pour le 29 Juin prochain. Les acteurs politiques s’y préparent, le pays s’apprête à entrer dans un semblant d’ébullition : quelques candidats se sont déclarés, diverses chapelles ont déjà investi le leur mais les uns et les autres semblent aller à la manœuvre sans aucune illusion, conscients de ce que les dés sont déjà jetés. Nul n’aurait ainsi la moindre chance de battre le président du Makhzen, en l’occurrence, Mohamed Cheikh Ghazwani dont la candidature ne fait l’ombre d’aucun doute. Toute la République se prépare au déplacement à Nouadhibou pour assister à l’annonce officielle de sa candidature. Aucun laudateur, voleur ou opportuniste ne saurait rater ces retrouvailles. Ainsi va la Mauritanie nouvelle ! Hélas…

Dernier quinquennat, peut-être…

Le président Mohamed Cheikh Ghazwani sera donc réélu au soir du 29 Juin. Cela ne fait l’ombre d’aucun doute. Ceux qui s’agitent depuis quelque temps pour lui demander de briguer un second mandat jouent dans l’hypocrisie. Tandis que ceux qui rêvent de la leçon du Sénégal se trompent lourdement : la Mauritanie est loin de réaliser une alternance au sommet. Car les Mauritaniens ne choisissent ni n’élisent leurs dirigeants, on les leur impose depuis 1992, c’est la règle de la démocratie mauritanienne. On n’y vote pas en son âme et conscience mais appâté par divers intérêts. Affinités tribales ou régionales, ici ; suivant, là, les instructions de généraux, colonels ou commandants ; ailleurs encore, au gré des attaches à quelque nouvelle notabilité, ministre ou autre haut fonctionnaire devenu très riche en trempant dans la soupe. Tout ce beau monde vote naturellement pour le président en place.

Avec des moyens ordinairement tirés de l’État dont il faut nécessairement user pour la victoire du chef suprême. Intimidation, chantage, corruption, tout est bon à cette fin. Rares sont les cadres qui vendent correctement le bilan de leur mentor. Le parti INSAF s’y est essayé à travers des séminaires et ateliers mais tandis que ses responsables et cadres y peignent un tableau des plus magnifiques, le peuple ne cesse de grogner et bon nombre de ceux-là avouent, en privé, que la situation n’est pas des plus belles. L’hypocrisie mauritanienne dans toute sa laideur…

Des cadres de la Vallée descendent sur le terrain pour « sensibiliser » les citoyens : « Vous devez voter pour le pouvoir, sinon vous n’aurez rien ». Tiens donc… Le devoir de l’État n’est-il pas de protéger le peuple, tout le peuple dans son intégralité ? Pas exactement, susurrent ces stratèges : dans cette partie du territoire, il faut tabler sur un score supérieur à 70% pour espérer un retour substantiel d’ascenseur. Bref, tous influent sur l’Administration, les démembrements de la CENI et, au terme du voyage, le résultat du vote.  Le cas de la circonscription d’Arafat, lors des dernières élections locales, fut plus que révélateur de la détermination du pouvoir à écraser toute opposition, quoiqu’il en coûte. Il a arraché, sans gêne, la seule marie dont disposait celle-ci. On a déplacé des milliers de personnes apparemment aux frais de l’État et de ses responsables ; c’est-à-dire au final : sur le dos du citoyen lambda.

Face à cette armada, quel candidat de l’opposition peut-il rivaliser avec celui du pouvoir ? Aucun, dans la mesure où le peuple ne veut ou n’ose pas changer, divisé qu’il est en tribus, couleurs et castes. On vit à l’ordinaire côte-à-côte mais sans conscience d’appartenir à une seule nation. On n’hésite pas à dire que la République appartient à quelques-uns et qu’il n’y a donc rien de mieux à faire qu’à vendre sa carte au plus offrant. Ignorance et pauvreté conjuguées au défaitisme et à la résignation ! Avec, au final, un vivre ensemble de plus en plus moribond…

Des préjugés électoraux sont aussi tangibles. On ne vote pas pour le programme d’un candidat mais trop souvent à cause de sa couleur de peau. Les acteurs politiques ne font rien pour démystifier ces tares et ancrer les valeurs citoyennes et démocratiques. Les recommandations de l’islam ne sont pas plus convoquées ; les acteurs politiques, de la majorité comme de l’opposition, ne vont à la rencontre des citoyens qu’en périodes d’élections ou d’implantation de leur chapelle respective. Combien de partis entretiennent-ils de lieux d’instruction citoyenne ? Dans ces conditions, comment ancrer une culture politique ?


L’alternance attendra Godot

C’est dans un tel indigent contexte que l’opposition démocratique va à la présidentielle, face à un candidat doté pour sa part de tous les moyens. Elle en porte une grande part de responsabilité. Les leçons de la présidentielle de 2019 n’ont apparemment pas été tirées. On aura attendu les tout derniers mois avant que les acteurs de l’opposition ne commencent à se chercher une candidature unique et le pari est évidemment loin d’être gagné : les candidats se multiplient, conduisant inéluctablement à un énième échec de l’opposition. Le pouvoir ne peut que s’en réjouir, certain de trouver, comme toujours, un ou deux candidats qui « crédibiliseront » un tant soit peu le scrutin.

Certains acteurs de l’opposition croient pouvoir s’accrocher à l’éventualité d’un second tour pour se rassembler. Autre illusion ! On est loin de 2007 : comment peut-on même imaginer contraindre l’actuelle puissance du Makhzen à une telle conjecture ? C’est tout simplement impensable : le peuple n’y est pas prêt, il peut bien grogner comme un chameau mais il finira toujours par transporter sa charge. Certains diront que l’opposition avait réussi un bon coup lors des élections locales. Ce fut tout au plus un succès très relatif : si quelques partis y avaient pu tirer leur épingle du jeu – on se demande d’ailleurs comment, en divers cas – ce fut surtout au détriment de ses plus vieux partis pourtant pourvus de bases ancrées. La dernière initiative de la CVE tente de mettre en place quelque chose pour donner une nouvelle chance à l’opposition. Celle peut-être de sauver la face ?

Mais tout semble cependant converger vers un inéluctable verdict. Les Mauritaniens vont se rendre aux urnes le 29 Juin pour remplir une simple formalité : conduire Ould Ghazwani à son second quinquennat. Les observateurs de la Communauté internationale applaudiront avec leur verbiage habituel et l’on se réveillera comme si de rien n’était. Reste une seule inconnue : que fera de nous le président réélu ?

Dalay Lam

• Lien média http://www.lecalame.info/?q=node/15801

● BCM : Vers l’expérimentation d’une monnaie numérique

La Dépêche – La BCM (Banque Centrale de Mauritanie) et le groupe allemand de technologies de sécurité Giesecke+Devrient (G+D) auraient annoncé, de source de la presse spécialisée, sceller un projet conjoint pour explorer le développement d’une monnaie numérique, baptisée «Ouguiya».

L’accord entre les deux parties aurait été signé par le Gouverneur de la BCM, Mohamed Lemine Ould Dhehby, et Dr Wolfram Seidemann, directeur de « G+D » (photo).

Inscrit dans le cadre de la stratégie de transformation numérique du pays, le projet expérimente les avantages potentiels de l’introduction d’une Ouguiya mauritanienne numérique, avec un accent particulier sur la manière de promouvoir la participation financière pour ledit projet.

La BCM fonderait beaucoup d’espoirs sur l’apport du groupe allemand à identifier les exigences relatives à une monnaie numérique et un support technique pour les tests initiaux de cas d’utilisation spécifiques.

Cité par les médias, Mohamed Lemine Ould Dhehby, gouverneur de la Banque centrale de Mauritanie, aurait déclaré, à cet effet, que le projet exploratoire contribuera à élargir « la base de connaissances, les compétences et l’expérience » de la banque.

La BCM compte notamment sur « l’expertise de G+D dans ce domaine innovant et en plein développement » pour l’aider à concrétiser ce projet de transformation numérique qui contribuerait à « une plus grande prospérité pour toutes les couches de la population, à consolider la stabilité macroéconomique et à améliorer la durabilité de la croissance économique de la Mauritanie ».

• Lien média https://cridem.org/C_Info.php?article=774246

● Appel à proposition / Par l’instance nationale de lutte contre la traite des personnes et le trafic des migrants

L’instance nationale de lutte contre la traite des personnes et le trafic des migrants, lance le présent appel à proposition au profit des ONG de défense des victimes de la traite des personnes en Mauritanie.

Dans ce cadre, il est demandé aux ONG désireuses de bénéficier des subventions du fonds d’aide et d’assistance aux victimes de la traite des personnes de soumettre leurs projets dans un délai de 15 jours, à compter de la publication du présent appel.

1. Nature-des projets-soumis

Les projets soumis doivent concerner la prise en charge des victimes de

– L’esclavage ou les formes analogues à l’esclavage ;

– Le travail forcé ;

– L’exploitation sexuelle ;

– La mendicité forcée.

2. Conditions d’éligibilité

Les ONG candidates doivent remplir les conditions suivantes :

– Être légalement reconnue comme organisation non gouvernementale de droit mauritanien exerçant dans le domaine de la lutte contre l’esclavage ou l’une des autres formes de la traite des personnes telles que définies à l’article 2 de la loi no 2020/017 relative à la prévention et à la répression de la traite des personnes et la protection des victimes ;

– Avoir une expérience d’au moins de cinq (5) années dans le domaine de la lutte contre la traite des personnes ;

– Disposer d’un siège, de personnels et de rapports d’activités et de rapports financiers ;

– Assurer la prise en charge de victimes de la traite des personnes qui répondent aux critères d’éligibilité au ronds d’aide et d’assistance aux victimes de la traite des personnes.

Les dossiers de candidatures doivent être déposés auprès du secrétariat central de l’instance dont le siège est situé à l’adresse suivante : Ilot C, lot no 54 (Tel 36 65 26 28), au plus tard, le vendredi 26 avril 2024 à 17h00.

Nouakchott, le 26 mars 2024

Le Directeur de l’Instance Nationale de Lutte contre La Traite des personnes et le Trafic des Migrants

Cheikh Tourad ABDEL MALICK

• Lien média https://cridem.org/C_Info.php?article=774170