Encore une distinction internationale pour le combat pacifique d’IRA

مبادرة إنبعـــاث الحــــركة الانعتـــــــاقية
INITIATIVE DE RESURGENCE DU MOUVEMENT ABOLITIONNISTE EN MAURITANIE
IRA – Mauritanie

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Ses principaux leaders séquestrés, militants réprimés et sauvagement torturés à longueur de sit-in et manifestations pacifiques, toujours frappée d’une interdiction administrative d’exercice de la liberté d’expression, IRA vient de remporter le prestigieux Prix Lawson James 2016, pour le combat non-violent, décerné par le Centre International sur la Résolution Non-violente de Conflits, à  Boston (Massachusetts, USA). La distinction, du nom du révérend Lawson James, compagnon de lutte de Martin Luther KING, récompense le mouvement « pour son combat  non-violent et son  action pour libérer les esclaves et  vaincre l’esclavage en Mauritanie ». En 2015, elle avait a été décerné au Palestinien  Iyad Burnat et en 2014 à Jacques Semelin, ancien directeur exécutif de Greenpeace International.
L’exceptionnelle marque de reconnaissance et de respect, dont la cérémonie sera organisée le 22 juin, en présence du Révérend James, arrive quelques mois après la Tulipe (Hollande), le Front-Line (Irlande) et le Prix des droits de l’homme, attribué par l’ONU, à IRA et son président Biram Dah Abeid ainsi que celui de la ville de Weimar en 2011.
En dépit des campagnes réitérées de diabolisation et de calomnies, IRA poursuit son combat, résolu et sans violence, pour arracher les droits des esclaves à se libérer et des anciens esclaves à exiger leur réhabilitation, pour une vie digne en Mauritanie. IRA continuera à dénoncer le racisme et l’exclusion, sous toutes leurs formes et où qu’ils se nichent. Dès à présent, elle en réclamera la réparation – matérielle et symbolique – sur ce qui reste le carburant de la domination, en l’occurrence les ressources de l’Etat.
IRA dédie le prix à l’ensemble des personnes qu’elle a libérés ou aidé à libérer, aux amis de la lutte et surtout, aux militantes et militants, toujours mobilisés malgré l’adversité et le peu de moyens dont ils disposent.
Aux dominateurs de naissance et à leur dispositif d’intimidation, servi par l’Administration qui les protège, IRA réaffirme sa résolution de ne jamais faiblir, jusqu’à atteindre le dernier esclave dissimulé, rendre l’ultime lopin de terre spolié, faire oublier le souvenir même des concubines abusées….
Ni la prison, ni l’assèchement des sources de financement de nos activités, encore moins les infiltrations policières et tentatives de déstabilisation, ne viendront à bout de notre détermination à éradiquer l’esclavage en Mauritanie, pour rebâtir, enfin, l’Etat de droit où seule la citoyenneté dicterait ses devoirs.
IRA remercie les instances du Prix Lawson James, de l’insigne encouragement à persévérer sur la voie de la non-violence, dans l’ornière des grands hommes, tels Martin Luther King et ses disciples.

La Commission de Communication                                                                   Le 25 avril 2016

25-04-2016 15:10 – En prison, Biram Ould Dah plus que jamais déterminé et met en garde le Président Ould Abdel Aziz contre un changement de la Constitution

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Le Rénovateur Quotidien – Depuis sa cellule de prison, le leader du mouvement Abolitionniste, IRA Biram Ould Dah Ould Abeid a délivré un message à l’opinion nationale et internationale pour réaffirmer sa ferme détermination à lutter contre toutes les formes d’injustices en Mauritanie sans distinction d’ordre communautaire ni sociale.

Biram Ould Dah considère que depuis l’incinération des livres théologiques en 2012 et les actions qui ont suivi, le dossier de l’esclavage reste entier et ce, en dépit de l’adoption de lois pénalisant l’esclavage et ses pratiques, mais dont la non application de telles dispositions juridiques par les juges les vident de toute signification.

Les forces esclavagistes et rétrogrades ont encore une forte mainmise sur les leviers de commande pour faire peser de leur poids sur les cercles du pouvoir afin de se dresser contre la marche de libération des victimes.

Ce qui est, selon Biram Ould Dah, loin d’entamer leur détermination à lutter contre l’esclavage et le racisme et d’œuvrer sans relâche en faveur de la justice et l’égalité en Mauritanie, autant d’ idéaux pour lesquels son mouvement se bat depuis des années au prix de la répression sauvage et de l’emprisonnement de ses militants.

Biram s’insurge vivement contre l’esclavage foncier en Mauritanie, une pratique servile qui créé des rapports de vassalité dans l’exploitation des terres de la vallée et qui se traduit par l’accaparement des richesses foncières par des oligarchies traditionnelles.

Biram Ould Dah a, en outre, mis en garde le Président Mohamed Ould Abdel Aziz contre un changement de la constitution à dessein de briguer un troisième mandat, appelant les forces vives à se dresser contre cette propension honteuse à manipuler la loi fondamentale, un outrage à la démocratie et au principe de l’alternance politique et pacifique dans le pays.

Dans une correspondance dont le Rénovateur a reçue une copie, Biram Ould Dah a appelé les hommes épris de paix et de justice à resserrer les rangs en vue de mettre fin à une situation de crise entretenue par le régime de Mohamed Ould Abdel Aziz, incapable selon lui, de gérer le pays et où la gabegie, le favoritisme et l’incurie politique y sont érigés en mode de gouvernance.

Biram Oud Dah estime que la détention des militants des droits l’homme lors d’une caravane sur l’esclavage foncier en 2015 ayant aboutit à un procès arbitraire n’est que l’expression de la volonté du pouvoir à confisquer les libertés en Mauritanie.

Biram Ould Dah a passé en revue l’ensemble des sujets de l’heure se rapportant notamment au règlement biaisé des dossiers comme le passif humanitaire, la mauvaise gouvernance du président Mohamed Ould Abdel Aziz en passant par la restriction des libertés en général et de la liberté de presse en particulier, quand bien même les autorités utilisent des expédients pour duper l’opinion sur la réalité vécue par le peuple.

Le leader de IRA n’a pas manqué de rappeler que sa détention en prison n’entame en rien sa détermination que lui et ses camarades ainsi que tous les militants des causes justes, portent sans relâche, jusqu’à faire aboutir leurs revendications.

Source crédit : Repris sur http://www.cridem.org

Commémoration des déportations d’Avril 1989 en Mauritanie: Déclaration de la manifestation du 24 Avril 2016 à Paris

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Il y a 27 ans, sous le régime de l’ancien dictateur, le Colonel Maouya Ould Sidi Ahmed Ould Taya, nos mères, nos pères, nos sœurs, nos frères, tous ces êtres qui nous sont chers ont été privés de leur patrie au nom d’un racisme mortifère. Une chasse aux Noirs fut orchestrée au vu et au su du monde entier par un État entièrement dévoué à l’arabité exclusive de la Mauritanie au mépris de sa composition ethnoculturelle.
Réunis ce 24 avril 2016 pour commémorer les 27 années de déportation des nôtres au Sénégal et au Mali, Nous, Associations, Organisations, Mouvements et partis politiques représentés au sein du collectif des Mauritaniens en France, dénonçons le racisme et l’exclusion que continue de subir la communauté noire en Mauritanie.
Depuis 1989, date des déportations, les familles des négro-mauritaniens expulsées réclament justice. La junte actuellement au pouvoir n’ignore point la situation dramatique qu’a subie et continue de subir cette frange abandonnée de la population de la Mauritanie. Tous ses membres ont été, sans discontinuité, au cœur du dispositif sécuritaire tant central que local de la Dictature qui s’impose aux Noirs de Mauritanie depuis des décennies et qui fait de la répression brutale, le principal levier de commande du système. Certains de ces hauts gradés de l’armée sont à cet égard, les protagonistes de l’infamie raciste qui a marqué cette répression raciale sanglante.

Commémorer c’est rappeler ;

Commémorer c’est se souvenir ;

Commémorer c’est ne pas oublier ;

Nous condamnons avec fermeté, l’ignominie dont s’est rendu coupable l’Etat raciste mauritanien en déportant sur une base raciale et fasciste près de 200 000 Mauritaniens Haalpulaaren, Soninko, Bamara et Wolofs au Mali et au Sénégal
Si la chute de Moaouya Ould Sid’AhmedTaya augurait une lueur d’espoir dans le ciel assombri de la Mauritanie pour tous les mauritaniens épris de liberté, force est de constater que cet espoir a été vain. Le racisme demeure et il a pris une autre forme. L’actuel chef de l’Etat, Mouhamed Ould Abdel Aziz, loin d’avoir soldé les crimes racistes, persiste à rendre les rescapés des années de braise apatrides.
En effet, les engagements pris lors de la signature des accords tripartites le 12 Novembre 2007 entre le HCR et les gouvernements de la Mauritanie et du Sénégal n’ayant pas été respectés, nous condamnons avec la plus grande énergie les conditions inhumaines, dégradantes de misères et d’indignité qui constituent, hélas, le quotidien des rapatriés Négro-mauritaniens.

Depuis 2011, cette ignominie contre la population négro mauritanienne s’est mue à travers un enrôlement, censé doter l’Etat mauritanien d’un service d’état civil fiable et sécurisé, qui a été dévoyé afin d’exclure la population noire de Mauritanie. Au génocide physique des années 80 s’est substitué le génocide biométrique.
Nous ne cesserons de réaffirmer que la construction de la Mauritanie ne se fera qu’en réhabilitant l’ensemble des victimes du racisme dans leur droit légitime, que nulle tyrannie raciale ne peut altérer.
Nous, Collectif des organisations mauritaniennes en France:
Exigeons que le retour effectué soit officialisé par des actes et le rétablissement plein et entier, de tous ceux qui sont revenus, dans leur droit et une indemnisation de tous les préjudices subis.
Demandons à la communauté internationale d’user de tous les moyens en sa possession pour amener la Mauritanie, dès lors qu’elle a reconnu sa pleine responsabilité dans les déportations d’avril 1989, à assumer concrètement les engagements pris devant les communautés nationales et internationales.
Appelons tous nos compatriotes à un réel sursaut patriotique contre cette injustice qui n’a que trop duré.

Et disons:

Si le silence est complice, l’inaction est coupable
Agissons ensemble car l’heure est grave.
 
Le Collectif des organisations mauritaniennes en France
Paris, le 24 avril 2016